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Les déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales

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par Melaine FEUDJIOMENE NGOUANE
institue superieur Larosiere - Diplome d'etat d'infirmier 2014
  

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CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION

Notre enquête a porté sur un échantillon de 190 personnes. Il s'agit d'un échantillon représentatif de l'ensemble des membres de la COBANGY. Cette enquête nous a permis de dégager trois grands axes de réflexion à savoir :

· Les caractéristiques sociodémographiques et économiques des enquêtés ;

· La connaissance des maladies mentales ;

· Les itinéraires thérapeutiques des maladies mentales.

IV-1 LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DES ENQUETES

Parmi les personnes enquêtées, le genre féminin constitue 53% de notre échantillon alors que les hommes représentent seulement 47% de cet échantillon. Cette différence pourrait s'expliquer au regard de la proportion qu'occupe la gente féminine dans la population mondiale soit 51,5% de femmes contre 48,5% d'hommes (Rapport du recensement général et de l'habitat, 2005). Il faut juste noter que la COBANGY n'échappe pas à cette réalité. Ce grand nombre de femmes pourrait influencer sur les recours thérapeutiques. Les résultats du tableau VII montrent à cet effet que sur les 97 femmes que contient notre échantillon, 65soit 67% ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales. Il ressort alors de ce tableau que les femmes plus que les hommes ont tendance à recourir beaucoup plus à la MTR en cas de maladie. Cette observation avait déjà été faite par (Mbouyap, 2002) dans une étude réalisée en 2002 sur le pluralisme thérapeutique et stratégies de sante au Cameroun.

La tranche d'âge de 40 à 59 ans est la plus représentée dans la COBANGY (66% soit 125 répondants). Nous pouvons dire que la population cible de notre étude est constituée en majorité des adultes. L'âge est un élément déterminant du choix de l'itinéraire thérapeutique. Ainsi, plus l'individu augmente en âge, plus il a tendance à recourir aux soins de santé traditionnels (Mbouyap, 2002). Ceci pourrait être dû au fait que les générations les plus anciennes aujourd'hui sont plus imprégnées des valeurs, connaissances et pratiques traditionnelles que les générations récentes.

Par ailleurs, 65% soit 124 de nos enquêtés sont nés et ont grandi en milieu rural. Ceci est d'autant plus vrai puisque nous ne sommes pas dans leur village d'origine. Le grand nombre des Bangang à Yaoundé s'explique par l'une de leurs principales caractérisques qui est la mobilité spatiale (Dzogning). Leur présence à Yaoundé s'expliquerait par des migrations définitives qu'ils effectuent soit à la recherche des établissements scolaires pour les uns, du travail pour les autres, pour exercer les activités comme le commerce, ou pour le travail en ce qui concernent les salariés cadres de l'administration, des entreprises privées et parapubliques.

Il ressort de la figure 3 que 36% soit 69 de nos répondants ont le niveau secondaire, suivi de 20% soit 38 répondants qui ont le niveau supérieur. Par contre, 37% soit 70 de nos répondants ont le niveau primaire suivi de 7% soit 13 de nos répondants qui n'ont jamais été à l'école ; ce qui a rendu la collecte très difficile. Nous avons ainsi été obligés de traduire les questions en langue locale (le Ngiemba) pour faciliter la compréhension et pour espérer avoir de bons résultats. L'instruction favorise la rupture avec certaines pratiques sanitaires traditionnelles et l'adhésion à la culture occidentale. L'adhésion aux croyances étiologiques et à la thérapie traditionnelle est plus accentuée chez les personnes non instruites (Mboko, 2010). Les résultats de Khi-deux du tableau VIII montrent d'ailleurs que 100% des répondants qui n'ont aucun niveau d'instruction ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique alors que alors que 67% des répondants ayant atteint le supérieur ont choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique des maladies mentales. Le niveau d'instruction détermine donc le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 1%.

Pour ce qui est de la religion, 61%soit 116 répondants appartiennent à la religion catholique, suivi de 29% soit 55 personnes appartiennent à la religion protestante. 4% soit 7 enquêtés appartiennent aux églises de réveil. Ce qui veut dire que la majorité de nos répondants pratique une religion. La religion à travers les normes, les valeurs et les pratiques qu'elle véhicule est un facteur susceptible d'influencer la perception, les attitudes et les comportements des individus concernant les recours thérapeutiques (Mboko). L'influence de la religion sur le choix de l'itinéraire thérapeutique va donc dépendre du groupe auquel on appartient. Ainsi, les chrétiens ont tendance à recourir beaucoup plus à la médecine Occidentale alors que l'Islam est favorable à la MTR.

Parmi les personnes enquêtées, 82% soit 156 répondants sont mariés, 6% soit 11 répondants sont veufs (ves). L'analyse bivariée du tableau IX nous a permis de voire que 53% des mariés font recours à la médecine moderne alors que alors que 91% des veufs (ves) font recours à la MTR. Ainsi, nous pouvons conclure que le statut matrimonial détermine le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%. Par contre 73% soit 138 des enquêtés ont plus de quatre personnes en charge. Cela signifierait tout simplement que Dieu a exaucé la prière à lui adressée par le tout premier chef du groupement Bangang (Fouo-Ngang) lors de la consécration de ce village en ces termes : « Dieu très haut créateur de tout....fais que l'homme et la femme accouchent jusqu'à leur intestin grêle, que la fécondité soit sans mesure » (MJEEBAR, 2012)

Pour ce qui est de la profession, 29% des répondants sont des fonctionnaires ou des employés du secteur privé ; c'est d'ailleurs ce qui expliquerait le nombre plus élevé des Bangang à Yaoundé. Ils s'y rendraient notamment pour le travail en ce qui concerne les cadres de l'administration publique, des entreprises privées et parapubliques et aussi pour exercer les activités comme le commerce. (Dzogning). 39,5% des enquêtés sont des commerçants. Ce grand nombre des commerçants dans la COBANGY pourrait s'expliquer en termes de don voulu par Dieu à ce peuple. En fait ceci voudrait tout simplement dire que la parole de bénédiction prononcée par Fouo-Ngang le tout premier chef Bangang à la fin de l'exhortation de Dieu pour la bénédiction de ce village en ce terme « notre richesse sera... ..le commerce » s'est accomplie (MJEEBAR, 2012). Il ressort en fait du tableau XI que 74% des fonctionnaires font recours à la médecine moderne en cas de maladies mentales alors que 57% des commerçants font recours à la MTR. Ceci pourrait une de plus se justifier par la stabilité du revenu (les fonctionnaires ont un revenu stable alors que les commerçants ont un revenu mensuel pas très fixe). Ce tableau nous permet alors de voir que la profession influence le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 1%.

En ce qui concerne le revenu mensuel, 46%soit 88 enquêtés disent avoir un revenu mensuel inferieur à 50000F Cfa. Ce qui pourrait expliquer que les membres de cette communauté sollicitent beaucoup plus la médecine traditionnelle pour le traitement des maladies mentales, parce que qu'elle est moins chère et que le payement peut se faire par naturel. Il ressort du tableau XII que 58% des répondants ayant un revenu mensuel de moins de 50000F Cfa choisissent la MTR comme itinéraire thérapeutique alors que 66% des répondants ayant qui ont un revenu mensuel sup à 10000F Cfa choisissent la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique. Nous pouvons conclure que le revenu mensuel détermine le choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de significativité de 5%. La même observation avait été faite par Libéry en 2009

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein