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Politique de zones économiques spéciales: fondement et perspectives en RDC

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par Christian MAPENDO
Université de Kinshasa - Licence 2013
  

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SECTION 5 COUTS DES ZES

Comme tout projet, les Zones économiques spéciales occasionnent des couts d'ordre économique, social et environnemental.

II.5.1 Coût économique

Les coûts économiques peuvent être regroupés en deux catégories : recettes/pertes publiques et les dépenses fiscales.

II.5.1.1 Recettes/pertes publiques

Que se soit lors de la création, ou après leur démarrage, les zones économiques spéciales influent de diverses manières sur les recettes et les dépenses publiques. On peut noter à ce titre quelques recettes et dépenses envisageables.

? Recettes

Les recettes issues de ventes, de locations ou de concessions pour l'installation de la zone sont remarquables alors que les recettes fiscales sont souvent faibles, voire, nulles pendant les premières années qui suivent la mise en place d'une zone économique spéciale.

? Dépense

Sur le plan des dépenses, les pouvoirs publics doivent souvent procéder à des investissements considérables en faveur des infrastructures. Les coûts d'infrastructure, y compris des services collectifs comme l'eau et l'électricité, peuvent peser très lourdement, en particulier si les avantages escomptés sur le plan de l'emploi et des investissements se font attendre. Il faut rémunérer des fonctionnaires chargés de réglementer l'activité de la zone ou d'en assurer le fonctionnement et autres dépenses d'exploitation. Dans le cas d'une zone mise en place par le gouvernement,

58 Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel régime de zone franche ? - Master Administration Fiscale, Université Paris Dauphine 2008,p30

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comme le cas du parc agro-industriel de Bukanga - lonzo, des investissements publics doivent être réalisés.

Les incitations fiscales accordées par les pouvoirs publics rentrent aussi dans cette logique de coûts liés à l'implantation des zones économiques spéciales. Il faut aussi souligner la perte des recettes fiscales du fait de l'installation des certaines entreprises dans la ZES, qui faisaient partie du territoire douanier nationale auparavant.

Cependant, si la ZES attire de nouveaux investissements grâce aux incitations fiscales, il n'est pas toujours logique de considérer ces incitations comme une « perte » de recettes publiques, mais plutôt comme un coût d'opportunité, au mieux, un coût nécessaire pour l'attraction des investissements. Il faut simplement s'assurer que l'investissement attiré produise des résultats considérables de manière à compenser le coût nécessaire pour l'attraction des investissements.

II.5.2 Coût social

Il porte essentiellement sur le droit du travail. La violation des droits et conditions du travail est souvent avancée pour critiquer les ZES. Les dérogations à la législation du travail sont souvent partielles. Elles concernent l'embauche du personnel immigré, les conditions générales de travail et de rémunérations ou encore le droit d'organisation des travailleurs.58

En matière de dérogation relative à l'embauche de personnels expatriés, l'article 24 de la Loi tunisienne par exemple impose "une limite de quatre par entreprise" qui peuvent être soit des agents d'encadrement soit des agents de maîtrise, l'article 24 de la Loi malgache dispose que "l'entreprise bénéficiant du régime de ZES est responsable de la détermination de l'effectif d'encadrement expatrié dont elle a besoin". II en est de même à l'île Maurice où il apparaît de surcroît que les entreprises franches peuvent employer des travailleurs étrangers qui ne sont ni cadres ni agents de maîtrise. La loi congolaise relative aux ZES ne pose aucune limitation aux nombres ni à la qualité des personnels étrangers des entreprises opérant dans les ZES. Généralement, les facilités dérogeant à la réglementation relative à l'immigration sont prévues en matière d'embauche de personnel d'encadrement expatrié. La faiblesse technologique et de qualification de la main d'oeuvre locale, dans certains domaines, peut justifier l'emploi de personnel expatrié dans les ZES.

En ce qui est des dérogations relatives aux conditions de travail, elles sont multiples et diffèrent selon les Etats. Elles visent toutes la flexibilité du

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travail et accordent une plus grande liberté aux employeurs. Il accorde dans la pratique, une liberté totale aux entreprises bénéficiant du régime de zones économiques spéciales pour la gestion de leurs personnels (mais tout en restant dans le cadre du Code de Travail).

Mais les dérogations les plus souvent rencontrées dans les zones économiques spéciales concernent les conditions de travail et de rémunération. La durée du travail pose souvent des problèmes pour ces entreprises particulières vouées à l'exportation. Fortement reliées à un marché extérieur très élastique, les entreprises franches fonctionnent à la commande et dans un esprit de rentabilité maximale qui leur impose un stock minimum. La flexibilité nécessaire à un meilleur rendement correspond malheureusement souvent à la précarisation sinon à l'intensification des conditions de travail. Cela étant vrai pour la négation des règles protectrices de droit commun quand elles existent.

En fin, des dérogations relatives au droit social commun ; celles relatives à l'organisation du travail semblent être la plus graves du point de vue de la protection des travailleurs. Elles répondent au souci des investisseurs de garantir `'la paix industrielle". Ces dispositions peuvent correspondre dans la pratique à des terribles oppressions pour les employés. L'absence de contre-pouvoir syndical permet, en fait, d'imposer plus facilement le point de vue unilatéral des investisseurs pour le contrôle des coûts relatifs aux salaires et aux conditions de travail.59

II.5.3 Coût environnemental

Les impacts environnementaux négatifs qui découleront de la mis en place et du fonctionnement des ZES en RDC peuvent provenir de trois sources principales et constituer un cout énorme :

1. Les travaux de construction et la pollution sonore, la poussière, l'évacuation des déblais, et l'élimination des déchets qui en découlent.

2. Les procédés industriels des usines dans le ZES qui peuvent inclure des émissions atmosphériques, des eaux usées et des déchets résiduels, ainsi que le bruit et l'épuisement des ressources en eau.

3. Les effets secondaires de l'activité industrielle et économique accrue, qui comprennent l'augmentation de population, l'augmentation du trafic et la dégradation des routes, et une pression accrue sur les services publics et les ressources.

59 Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel régime de zone franche ? - Master Administration Fiscale, Université Paris Dauphine 2008

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway