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Gestion durable de la réserve de biosphère de Dimonika : contribution à  l'estimation de la quantité de carbone de la forêt modèle de Dimonika (république du Congo)

( Télécharger le fichier original )
par Bertrand Russel TSOUMOU
Ecole Postuniversitaire d'Aménagement et Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT/UNESCO) - DESS (Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée 2014
  

Disponible en mode multipage

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    ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE

    GESTION INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

    -ÉRAIFT-

    Mémoire

    Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en

    « Aménagement et gestion Intégrés des Forêts et Territoires tropicaux »

    Gestion durable de la Réserve de Biosphère de Dimonika : Contribution à l'estimation de la quantité de Carbone de la Forêt Modèle de Dimonika

    (République du Congo)

    Soutenu Publiquement le

    21 Juin 2014

    Par

    Russel Bertrand TSOUMOU

    (7ème promotion en DESS)

    Promoteur : Pr. Joseph Kasali LUMANDE (UNIKIN)

    Encadreur : Jean Claude Stone NJOMKAP (RAFM)

    Année académique 2013-2014

    ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMÉNAGEMENT ET DE

    GESTION INTEGRÉS DES FORÊTS ET TERRITOIRES TROPICAUX

    -ÉRAIFT-

    Mémoire

    Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en

    « Aménagement et gestion Intégrés des Forêts et Territoires tropicaux »

    Gestion durable de la Réserve de Biosphère de Dimonika : Contribution à l'estimation de la quantité de Carbone de la Forêt Modèle de Dimonika

    (République du Congo)

    Soutenu Publiquement le

    21 Juin 2014

    Par

    Russel Bertrand TSOUMOU

    (7ème promotion en DESS)

    Membres de jury:

    1. Pr MUTAMBWE SHANGO (Président, UNIKIN)

    2. Dr Carlos de WASSEIGE (Secrétaire, OFAC)

    3. Pr Joseph LUMANDE KASALI (Promoteur, UNIKIN)

    4. Pr Constantin LUBINI AYINGWEU (Membre, UNIKIN)

    Année académique 2013-2014

    Tables des matières

    Acronymes vi

    Liste des figures vii

    Liste des tableaux vii

    Liste des photos vii

    Dédicace ix

    Remerciements xi

    Résumé xiii

    Abstract xiv

    INTRODUCTION 1

    1. Contexte et justification 1

    2. Problématique 2

    3. Questions de recherche 3

    4. Hypothèses de recherche 3

    5. Objectifs 3

    5.1. Objectif général de l'étude 3

    5.2. Objectifs spécifiques 3

    6. Pertinence du thème par rapport à l'approche systémique 4

    7. Organisation du mémoire 4

    CHAPITTRE 1 : DEFINITION, CADRE CONCEPTUEL ET ANALYSE 5

    BIBLIOGRAPHIQUE 5

    1.1. Définition et clarification conceptuelle 5

    1.2. Relation biomasse ligneuse et stock de carbone 10

    1.3. Unités de mesure de biomasse et des stocks de carbone (Carbon budget, 2010) 10

    1.4. Analyse de la bibliographie 11

    1.4.1. Changements climatiques, rôle prépondérant du dioxyde de carbone 11

    1.4.2. Les différents pools de séquestration du carbone 13

    1.4.2.1. Le pool de carbone aérien 13

    1.4.3. Forêt et changement climatique 14

    1.4.3.1. Définition de la forêt 14

    1.4.3.2. Services écosystémiques de la forêt et l'impact de la déforestation sur le 15

    changement climatique. 15

    1.4.3.3. Classification des différents biens et services produits par la forêt 15

    1.4.4. Prise de conscience internationale vers un processus REDD+ 17

    1.4.5. Processus REDD+ et lutte contre les changements climatiques 19

    1.4.6. Etat de la REDD+ en République du Congo et opportunités pour la RBD 19

    1.5. Facteurs de déforestation et de dégradation de la RBD et processus REDD+ 20

    1.5.1. Principales causes de la déforestation et de la dégradation dans la RBD 20

    CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES 21

    2.1. Présentation de la zone d'étude 21

    2.1.1. Situation géographique 21

    2.1.2. Statut administratif 22

    2.1.3. Caractéristiques biophysiques 23

    2.1.3.1. Relief 23

    2.1.3.2. Climat 24

    2.1.3.3. Hydrologie 25

    2.1.3.4. Géologie 25

    2.1.3.5. Sols 26

    2.1.3.6. Végétation 26

    2.2. Description des aspects socio-économiques 28

    2.2.1. Milieu humain 28

    2.2.2. Activités économiques 30

    2.3. Acteurs, logique d'intervention et impacts sur la gestion de la RBD 34

    2.3.1. L'Etat Congolais 34

    2.3.2. Les Gestionnaires de la RBD 34

    2.3.3. Les Partenaires 35

    2.3.4. La Population riveraine 35

    2.4. Matériel utilisé 37

    2.5. Méthodes 37

    2.5.1. Recherche et analyse documentaire 38

    2.5.2. Collecte de données socio-économiques 38

    2.5.3. Entretien avec les personnes ressources 38

    2.5.4. Entretien avec les populations locales 38

    2.6. Données écologiques et estimation des stocks de carbone 39

    2.6.1. Dispositif expérimental 39

    2.6.2. Techniques d'installation 40

    2.6.3. Conventions de mesure 41

    2.6.4. Collecte des données 41

    2.6.6. Quelques paramètres écologiques évalués 42

    2.6.6.1. Densité et distribution des arbres (N ha-1) 42

    2.6.6.2. Surface terrière G (m² ha-1) 42

    2.6.6.3. Diamètre à hauteur de poitrine (DHP) ou DBH (cm) 43

    2.7. Estimation du stock de carbone par pool 43

    2.7.1. Biomasse aérienne (AGB) 43

    2.7.2. Biomasse souterraine (BGB) des ligneux sur pied 44

    2.7.3. Biomasse totale des ligneux sur pied 44

    2.7.4. Estimation des stocks de carbone et de CO2 atmosphérique séquestrés 44

    2.8. Traitement et analyse des données 45

    CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION 46

    3.1. RESULTATS 46

    3.1.1. Relations populations riveraines de la zone Dimonika avec la RBD 46

    3.1.1.1. Relations Autorités coutumières- RBD 46

    3.1.1.2. Relations populations -ressources de la RBD 47

    3.1.1.3. Relations gestionnaires de la RBD-populations riveraines 47

    3.1.2. Bénéfices socio-économique tirés de l'existence de la RBD 47

    3.1.3. Menaces identifiées dans la RBD 47

    3.1.4. Conséquences de la dévastation du massif forestier de Dimonika 48

    3.1.5. Facteurs explicatifs des menaces identifiées dans la RBD 48

    3.1.6. Recommandations exprimées par les populations 48

    3.1.7. Composition floristique du peuplement 49

    3.1.7.1. Diversité relative des familles les plus représentatives 49

    3.1.7.2. Densité relative des arbres dans la parcelle 50

    3.1.8. Structure diamétrique des arbres dans la parcelle 51

    3.1.9. Surface terrière des espèces dans la parcelle 51

    3.1.10. Evaluation du Carbone suivant les familles 52

    3.1.11. Estimation de la biomasse totale par espèce végétale 53

    3.1.12. Biomasse en fonction des classes de diamètres 54

    3.1.13. Variation de stock de carbone en fonction des classes de diamètre 55

    3.1.14. Estimation des stocks de carbone et de CO2 atmosphérique séquestrés 56

    3.2. DISCUSSION 57

    3.2.1. Relations population riveraine-ressources naturelles de la RBD 57

    3.2.2. Composition floristique du peuplement 58

    3.2.3. Biomasse et stock de carbone 58

    3.2.4. Paramètres structuraux liés aux peuplements 59

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS 61

    Conclusion 61

    Suggestions 62

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64

    ANNEXES 71

    Acronymes

    ACFP

    : Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées

    AGB

    : Aboveground Biomass ou Biomasse Aérienne

    AGR

    : Activité Génératrice de Revenus

    AP

    : Aire naturelle Protégée

    BCEF

    : Biomasse Conversion and Expansion Factor

    BGB

    : Bellow Ground Biomass ou Biomasse Racinaire

    CCMP

    : Partenariat Médiatique du Changement Climatique

    CCNUCC

    : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques

    CERVE

    : Centre d'Etude sur les Ressources Végétales

    CIFOR

    : Centre for International Forestry Research

    CLP

    : Comité Local de Pilotage

    CO2

    : Dioxyde de carbone

    DFAP

    : Direction de la Faune et des Aires Protégées

    DBH

    : Diameter at Breast Height

    ENSAF

    : Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et de Foresterie

    ERAIFT

    : Ecole Régionale Post-Universitaire d'Aménagement et de gestion Intégrés

    des Forêts et Territoires tropicaux

    FAO

    : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

    FOGEFOR

    : Formation à la Gestion Forestière

    GERDIB

    : Groupe d'Etude et de Recherche sur la Diversité Biologique

    GES

    : Gaz à Effet de Serre

    GIEC

    : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat

    GPS

    : Global Positioning System

    GtC

    : Giga tonne de Carbone

    LULUCF

    : Land Use, Land Use Change and Forestry

    MAB

    : Programme sur l'Homme et la Biosphère

    MDP

    : Mécanismes de Développement Propre

    MEA

    : Évaluation des Écosystèmes du Millénaire

    ONG

    : Organisation Non Gouvernementale

    ONU-REDD

    : Organisation des Nations Unies pour le mécanisme REDD

    PFNL

    : Produits Forestier Non Ligneux

    PN

    : Production Nette

    PNUD

    : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PNUE

    : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

    PPN

    : Production Primaire Nette

    RAPAC

    : Réseau des Aires Protégées d'Afrique Centrale

    RBD

    : Réserve de Biosphère de Dimonika

    REDD

    : Réduction des Emissions des gaz à effet de serre liée à la Déforestation, à la

    Dégradation des forêts

    REDD+

    : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des

    Forêts, la conservation, la gestion durable des forêts et le renforcement des

    stocks de carbone forestier

    RFE-RAFM

    : Réseau de Femme Entrepreneur- Réseau Africain des Forêts Modèles

    RINDRA

    : Réseau d'Initiation pour la Nature et le Développement Rural en Afrique

    R-PP

    : Readiness Proposal Preparation

    UICN

    : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    UNESCO

    : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    VET

    : Valeur Economique Totale

    WWF

    : Fonds Mondial pour la Nature

    Liste des figures

    Figure 1: Projection pour 2050 des effets des changements climatiques 12

    Figure 2: Définition d'une forêt selon les accords de Marrakech et distinction entre 14

    Figure 3: Les valeurs des services économiques de la forêt 16

    Figure 4: Facteur de déforestation, mécanisme REDD+ et gestion durable de la RBD. 20

    Figure 5: Carte de la zone d'étude 22

    Figure 6: Diagramme ombrothermique à Dimonika. 24

    Figure 7: Répartition des villages au sein de la réserve de biosphere de Dimonika. 29

    Figure 8: Acteur et cadre conceptuel de la gestion durable de la RBD 36

    Figure 9: Présentation de la parcelle 40

    Figure 10: Répartition des familles les plus représentatives 49

    Figure 11: Densité par arbres dans la parcelle 50

    Figure 12: Structure diamétrique des arbres dans la parcelle 51

    Figure 13: les aires occupées par espèce dans la parcelle. 52

    Figure 14: Proportion de stockage de carbone suivant 18 groupes taxonomiques 52

    Figure 15: Biomasse totale de chaque espèce dans la parcelle selon Chave et al., (2005) 53

    Figure 16 : Biomasse totale de chaque espèce dans la parcelle selon Djomo et al., (2010) 54

    Figure 17: Biomasse en fonction des classes de diamètres 55

    Figure 18: Variation de stock de carbone en fonction de classe de diamètres des arbres 56

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Réservoirs et provenance du carbone dans les systèmes écologiques 13

    Tableau 2: Population des quatre principaux villages du district de M'vouti 29

    Tableau 3 : Equations allométriques pour la détermination de la biomasse aérienne 43

    Liste des photos

    Photo 1 : Vue de la forêt du Mayombe dans le village Dimonika 27

    Photo 2 : Activité de l'Orpaillage dans le village Dimonika 33

    Photo 3 : Entretien à Pounga et Dimonika 39

    Photo 4 : Identification des espèces dans la parcelle................................................50

    Photo 5 : Prise de circonférence d'un Allanblackia floribunda dans la parcelle 41

    EPIGRAPHE

    «Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendez compte que l'argent ne se mange pas.» 

    Chef Seattle

    Dédicace

    A ma mère Ngouomo Julie Josée et à mon père Tsoumou Pierre pour l'amour que vous avez témoigné à mon égard et les sacrifices que vous avez faits pour ma réussite ;

    A mon épouse Moukala Babingui Giseline Francielle et ma fille Tsoumou Taylor Aubaine Neige pour la patience, les sacrifices et les privatisations consenties durant la période de ma formation ;

    A tous les acteurs du monde de la Recherche

    JE DEDIE CE MODESTE TRAVAIL

    AVANT PROPOS

    Le présent mémoire est la résultante de la formation reçue au Programme DESS de l'ERAIFT pendant les années académiques 2012-2013 et 2013-2014. Il a été rédigé à la suite d'un stage effectué dans la Forêt Modèle de Dimonika en République du Congo sur un sujet d'actualité à savoir l'estimation de la quantité de carbone séquestré dans la forêt modèle de Dimonika.

    Le Programme DESS de l'ERAIFT a pour principal objectif de contribuer à accroître les capacités nationales des Etats africains dans la mise en oeuvre d'une approche méthodologique nouvelle qui consiste à appréhender les problèmes d'aménagement et de gestion des écosystèmes tropicaux dans une perspective systémique, de manière concertée avec les populations locales. A travers une formation de qualité, le programme a mis à notre disposition des outils et l'encadrement nécessaires à l'analyse des problèmes environnementaux dans le contexte des changements climatiques dans nos pays respectifs.

    C'est le lieu ici d'exprimer notre profonde gratitude à l'Administration de l'ERAIFT, au corps professoral et à tout ces partenaires pour avoir grandement contribuer, chacun en ce qui lui concerne, à la formation des hommes et des femmes capables d'élaborer et de mettre en oeuvre des programmes novateurs de développement économique et humain, basés sur une approche systémique.

    Remerciements

    Mes remerciements les plus sincères vont à l'endroit des personnes et entités qui ont participé de près ou de loin à la production de ce document. Cette reconnaissance s'adresse :

    - Au partenariat entre l'ERAIFT par le biais de l'UNESCO/MAB et les pays associés à son programme de formation postuniversitaires dans le domaine de l'Aménagement et de gestion Intégrés des Forêts et Territoires tropicaux.

    - Nous adressons nos remerciements au professeur Beaudouin MICHEL, Directeur de l'ERAIFT, pour le maximum d'efficacité avec laquelle il dirige l'Ecole.

    - Nous saluons le dévouement du Professeur Jean-Pierre MATE, Secrétaire Académique et à la Recherche ;

    - Au Pr. Joseph Kasali LUMANDE pour avoir accepté de superviser ce travail malgré ses multiples occupations, Les résultats de ce travail doivent beaucoup aux exigences de sa rigueur scientifique. Qu'il trouve ici l'expression de tous mes respects.

    - Grande est notre reconnaissance envers monsieur Jean Claude Stone NJOMKAP (Responsable de la Recherche, Innovation et Développement des Projets Secrétariat du RAFM) qui, en dépit de ses multiples charges a accepté la tâche d'encadreur de ce travail.

    - Mes très vifs et sincères remerciements au Dr. Chimère Diaw Mariteuw, D.G du secrétariat du Réseau Africain de Forêts Modèles (SRAFM), à Julie Tchoko Gagoe, Responsable du partenariat et des études, secrétariat du RAFM, à Madame Margueritte HOMB, Point Focal Congo Réseau RFE-RAFM, qui ont toujours trouvé du temps pour répondre à mes préoccupations.

    - Mes remerciements vont aussi à l'endroit de toute la septième promotion de l'ERAIFT pour les moments de réflexions et ceux vécus ensemble durant toute la formation.

    - Qu'il me soit permis de remercier Noé Mabiala et Inkamba-Nkulu Clément, respectivement Directeur homologue du projet Plateaux Batéké/ WCS-Congo et Coordonnateur du projet Eléphant transfrontalier Congo-Gabon du Projet Plateaux Batéké/ WCS-Congo, pour leur précieux conseils et soutiens qui ont motivé ma candidature pour ce programme de formation.

    - Que le conservateur de la Réserve de biosphère de Dimonika, Monsieur Elondza Delphin soit vivement remercier pour m'avoir accueilli dans le site de Dimonika.

    - Nous exprimons nos respects et reconnaissances envers les personnes enquêtées dans et autour de la Forêt Modèle de Dimonika, pour leur hospitalité, leur sens de bonne humeur et encouragement pendant la phase de terrain.

    - Mes remerciements à monsieur Kampé Jean Pierre, pour le temps qu'il a su disposé en corrigeant ce document.

    - Nous ne pouvons clore ce travail sans avoir une noble pensée à l'endroit de nos frères et soeurs, pour leur encouragement et soutien moral.

    - Nous manifestons nos reconnaissances aux membres du jury chargé d'examiner ce travail.

    - Que toute personne qui a apporté sa contribution d'une façon ou d'une autre à cette oeuvre, qui malheureusement n'a pu être citée sur cette page, trouve ici l'expression de notre sincère reconnaissance.

    Résumé

    La présente étude était menée dans la réserve de biosphère de Dimonika, localisée dans le Département du Kouilou, au Sud-Ouest du Congo Brazzaville. Elle a eu pour objectifs (1) connaître la diversité floristique ligneuse du site d'étude, (2) d'obtenir les données sur la biomasse ligneuse aérienne et le carbone séquestré au niveau du site d'étude, (3) de disposer des propositions pour une gestion durable des ressources de la forêt modèle dans la perspective du processus REDD+. L'étude s'est appuyée d'une part, sur les entretiens socio-économiques avec les populations riveraines ayant permis de connaître les facteurs de déforestation et de dégradation des ressources de la réserve ainsi le type de relations que les riverains entretiennent avec la réserve et avec les gestionnaires. D'autre part, un inventaire floristique sur une parcelle permanente de 1hectare dans le village Dimonika a été réalisé. Un total de 417 arbres à DBH supérieur ou égal à 10 cm, regroupé en 18 familles, 34 genres et 37 espèces était inventorié et mesuré dans une parcelle. Les résultats de l'étude révèlent que les deux principaux facteurs de déforestation et de dégradation de la RBD sont les défrichements et l'orpaillage. La qualité des relations entre populations et gestionnaires ne favorisent pas une implication et une participation entière de celle-ci. Les estimations de stocks de C (carbone) sont de 129 tC/ha pour l'équation de Chave et al., 2005 et de 38 tC/ha pour l'équation de Djomo et al., 2010. Cependant nous avons considéré l'équation de Chave et al., 2005 car elle se rapproche de la réalité existante dans la littérature. Par ailleurs dans la parcelle l'entité qui stock le plus est constitué des arbres appartenant à la famille des Moraceae (36%) et Fabaceae (14%) pour l'équation de Djomo et al.,2010 et les familles de Olacaceae (26%) et Irvingiaceae (19%) pour l'équation de Chave et al.,2005. Enfin, il existe une variation de stock de carbone entre les classes de diamètres. Ces données démontrent, la capacité d'une forêt secondaire à stocker le carbone et que ce stock dépend principalement des essences et des classes de diamètres. La mise en oeuvre du projet REDD+ à Dimonika et la gestion durable de la RBD nécessite d'agir sur les leviers de déforestation à travers une sensibilisation, une adhésion et une participation entière des populations locales au processus tout en leur offrant des alternatives durables aux agressions qu'elles portent dans la réserve.

    Mots clés : Diversité floristique, stock de carbone, mécanisme REDD+, Forêt Modèle de Dimonika, République du Congo.

    Abstract

    The present study was conducted in the reserve of Dimonika Biosphere Reserve, located in the Department of the Kouilou, southwest of the Congo Brazzaville. She has had for goals (1) know the floristic diversity woody from the study site, (2) to obtain the data on the woody biomass air and the carbon sequestered at the site level of study, (3) to have the proposals for a sustainable management of the forest resource model in the perspective of the process REDD+.

    the study was based, on the one hand, on the interviews socio-economic with the riparian populations having permits to know the factors of deforestation and degradation of resources of the reserve and the type of relations that the bordering maintain with the reserve and with managers. On the other hand, a floristic inventory on a parcel of permanent 1hectare in the village Dimonika Biosphere Reserve has been achieved. A total of 417 trees with DBH greater than or equal to 10 cm, consolidates into 18 families, 34 genera and 37 species was inventoried and measure in a parcel.

    The results of the study reveal that the two main factors of deforestation and degradation of the RBD are the land clearing and the gold washing. The quality of the relations between populations and managers do not promote a involvement and full participation of the latter. Estimates of stocks of C (carbon) are of 129 tC/ha for the equation of Chave et al. , 2005 and of 38 tC/ha for the equation of Djomo who et al. , 2010. However, we consider the equation of Chave et al.,2005 because it is close to the existing reality in the literature.

    By elsewhere in the plot the entity who stock the more is constituted of trees belonging to the family Moraceae (36 %) and a type of legume (14 %) for the equation of Djomo who et al. ,2010, the families of Olacaceae (26 %) and Irvingiaceae (19 %) for the equation of Chave et al. ,2005. Finally, there is a variation in carbon stock between the classes of diameters. These data demonstrate, the ability of a secondary forest to store carbon and that this stock mainly depends on the species and diameter classes. The implementation of the draft REDD+To Dimonika Biosphere Reserve and the sustainable management of the RBD need to act on the levers of deforestation through a public awareness, an accession and full participation of local populations to the process while offering them the more sustainable alternatives to the assaults that they bear in the reserve.

    Key words: floristic diversity, carbon stock, mechanism REDD+, Model Forest Dimonika Biosphere Reserve, Republic of the Congo.

    INTRODUCTION

    1. Contexte et justification

    La République du Congo est un pays d'Afrique centrale de 342.000 km2 de superficie, occupée par 65% de forêt, soit 22.235.000 ha (FAO, 1994). A ce titre, elle joue un rôle majeur dans les équilibres environnementaux et socio-économique du pays et dans la sous -région.

    La forêt du Congo repartie en trois (03) principaux massifs : le Mayombe dans le Kouilou (1,5 millions ha), le Chaillu dans le Niari et la Lékoumou (3,5millions ha), situés au sud du pays, puis le massif du nord Congo (17 million ha), (FOSA, 2007), représente plus de 10% des forêts du bassin du Congo et 12% des forêts denses humides d'Afrique centrale (UICN, 2012).

    Le massif du Mayombe (1,5 millions ha), situé à près de 60 km de l'Océan Atlantique, est recouvert par une forêt ombrophile, planétaire, guinéo congolaise de type relativement sec. C'est dans ce contexte qu'il figure parmi les douze zones prioritaires à conserver dans le cadre du partenariat sur les forêts du Bassin du Congo (Kampé, 2005).

    Le Mayombe est une chaine montagneuse qui est localisée dans quatre aires protégées d'Afrique centrale :

    ü la réserve de biosphère de Luki (République Démocratique du Congo) ;

    ü la réserve de Mayumba (République du Gabon) ;

    ü la réserve de biosphère de Dimonika (République du Congo) ;

    ü la zone de Kacongo au Cabinda (République de l'Angola).

    D'après l'Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées (ACFP), le Congo dispose d'un réseau de 18 aires protégées pour une superficie de 3.665.402 ha, représentant 11,6% du territoire national (UICN, 2012). Il ressort des travaux réalisés à travers le Réseau des Aires Protégées d'Afrique Centrale (RAPAC) dans le cadre de la mise en place de ses programmes, que Dimonika est devenue une composante de la réserve transfrontalière regroupant les aires protégées de Luki en RDC, de Mayumba au Gabon et de Kacongo en Angola. Le Programme MAB lui a octroyé le statut de réserve de biosphère, selon les dispositions du chapitre 19 du protocole de candidature de l'UNESCO, sur la base de :

    ü une carte pour les études de terrain;

    ü une carte de zonage au 1/25.000ème ou 1/50.000ème;

    ü une carte de végétation ou de la couverture des sols.

    Ce massif, abrite la toute première Forêt Modèle du Congo et la deuxième dans la réserve transfrontalière du Mayombe, après celle de Luki en République Démocratique du Congo.

    Au moment où des grands cercles de réflexions se créent autour des approches visant à atténuer le réchauffement climatique sur la Terre, l'avènement de Forêt Modèle à Dimonika a lieu en l'absence de données scientifiques disponibles sur le Mayombe au Congo. Il représente sur cette base un important puits/source de carbone encore très mal évalué.

    A ce titre, cette étude s'est avérée indispensable, pour contribuer à la connaissance des quantités de carbone séquestrées dans la région.

    2. Problématique

    La forêt du Mayombe est considérée par la communauté scientifique comme étant le massif forestier le plus dégradé du Congo (Diamouangana, 1995). De ce fait, le gouvernement a recommandé qu'une attention particulière lui soit réservée. Elle constitue un terrain de prédilection pour les études des interactions forêt-atmosphère.

    Le Projet Mayombe (PNUD/UNESCO PRC/85/002, PRC/88/003 et PRC/89/002) visant la création de la RBD, a appuyé de nombreux travaux de recherche et des enquêtes dans les domaines de la botanique, la zoologie, la climatologie, la pédologie, l'hydrologie, les aspects socio économiques. Cette réserve détient 52 des grands mammifères du Congo (Tchindjang, 2011). Elle dispose à ce jour une gamme importante des données pertinentes qui peuvent renseigner sur la localisation des ressources forestières et servir de base pour le profil environnemental de Dimonika.

    Comme la plupart des aires protégées de l'Afrique tropicale, la RBD n'a jamais fait l'objet d'une étude sur le stock de carbone. Suite à ce manque de données et en l'absence d'un référentiel cartographique fiable, la localisation précise des ressources forestières constitue également à cette date une lacune à combler dans cette aire protégée. Il importe de signaler pour cela que la RBD n'a pas encore un plan d'aménagement assorti d'indicateurs pour évaluer ses progrès vers le développement durable (Kampé, 2010).

    Suite à de nombreuses pressions exercées sur ce massif au nombre desquelles figurent l'orpaillage artisanal, l'agriculture itinérante sur brûlis, le braconnage; les établissements humains sans conformité au zonage, le sciage artisanal du bois d'oeuvre, la carbonisation, etc. beaucoup d'espèces sont en raréfaction, à défaut d'avoir franchi le seuil d'extinction (Batalou et al., 2010 ; Kampé, 2010).

    Dans l'optique de développement durable à laquelle le Congo a souscrit, cette étude s'inscrit dans la démarche qui concourt d'une part à l'évaluation de la séquestration et l'émission de carbone par le Mayombe, en vue de dégager les orientations visant à concilier la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, et d'autre part, à acquérir des bases qui vont faciliter l'inscription de la forêt modèle de Dimonika dans le processus REDD+.

    3. Questions de recherche

    En menant cette étude, nous nous sommes posé les questions suivantes :

    ü La variation du stock de carbone est-elle fonction du diamètre des arbres ?

    ü Quelle est la quantité de carbone stockée dans la biomasse ligneuse du site d'étude?

    4. Hypothèses de recherche

    La présente étude s'appuie sur les hypothèses suivantes :

    ü la quantité totale de carbone stockée par cette forêt varie en fonction des classes de diamètres;

    ü Une gestion durable de la forêt modèle de Dimonika nécessite une implication et une participation effective de l'ensemble des acteurs.

    5. Objectifs

    5.1. Objectif général de l'étude

    Lutter contre les changements climatiques par la séquestration du carbone de la forêt modèle de Dimonika.

    5.2. Objectifs spécifiques

    Les objectifs spécifiques assignés sont les suivants :

    ü Connaître la diversité floristique ligneuse du site d'étude;

    ü Obtenir des données sur la biomasse ligneuse aérienne et le carbone séquestré au niveau du site d'étude;

    ü Disposer des propositions pour une gestion durable des ressources de la forêt modèle dans la perspective du processus REDD+ ;

    6. Pertinence du thème par rapport à l'approche systémique

    L'approche systémique ou la systémique est une nouvelle approche située à l'opposé de l'approche traditionnelle, sectorielle. Elle, permet d'appréhender la nature dans sa globalité, sa complexité et de considérer tout le processus naturel sous forme de système et de construire ainsi une relation vivante avec la nature. Cette approche prônée par l'ERAIFT est sans doute la solution adéquate pour l'étude des milieux complexes comme les aires protégées. Différents acteurs interviennent dans l'utilisation des ressources naturelles de la RBD (Forêt modèle de Dimonika) et toute solution visant l'une ou l'autre des parties ne peut constituer une solution durable. Cette situation a créé un cadre de conflit latent ou ouvert entre les différents usagers de la ressource. Il faut donc la participation effective de l'ensemble des parties prenantes pour trouver une solution durable. Il est donc question dans ce travail d'estimer par cette approche la quantité de carbone séquestré par la forêt modèle de Dimonika, en vue de dégager des axes qui vont contribuer à sa gestion durable.

    7. Organisation du mémoire

    Après cette introduction qui a présenté tour à tour le contexte de l'étude, sa problématique, ses objectifs, ses hypothèses et la justification des études menées, le mémoire est structuré en trois chapitres présentés ci-après :


    · Chapitre 1 : Définitions, Cadre conceptuel et Analyse bibliographique,


    · Chapitre 2 : Matériel et Méthodes.;


    · Chapitre 3 : Résultats et Discussions;

    Enfin, une Conclusion et des Suggestions.

    CHAPITTRE 1 : DEFINITION, CADRE CONCEPTUEL ET ANALYSE

    BIBLIOGRAPHIQUE

    1.1. Définition et clarification conceptuelle

    La pertinence de cette étude réside dans la maîtrise et la compréhension de certains concepts à savoir :

    1.1.1. Aires protégées 

    On considère comme aire protégée, " les zones qui sont aménagées de façon à répondre à des objectifs de conservation spécifiques et compatibles"(Sournia, 1998).

    Ainsi, face aux nombreux problèmes de gestion des ressources naturelles et de conservation auxquels l'humanité est confrontée, la création d'aires protégées constitue une solution relativement simple. Ce type de solution s'inscrit dans la perspective de la protection de zones remarquables dont le début remonte à 1872 avec l'émergence du concept de Parc National (Maldague et al., 1997).

    La création d'un parc ou d'une réserve a pu priver les populations locales de terres dont elles étaient traditionnellement responsables. La non-association de ces populations riveraines à l'aménagement et à la gestion de l'aire protégée a entrainé de nouveaux conflits, parfois violents, entre l'administration des parcs et la zone périphérique.

    Depuis quelques années, une aire protégée est considérée comme un capital naturel exploité et contrôlé par diverses activités et acteurs (villageois, fonctionnaires, touristes etc.) partenaires de l'écodéveloppement rural (Heymans, 1999). Cependant, toute ressource requiert des objectifs de gestion spécifique ; c'est dans ce cadre que les aires protégées peuvent être classées en fonction des objectifs par lesquels elles sont gérées. C'est ainsi, l'UICN a définit les critères internationaux de classement des aires protégées.

    1.1.2. Réserve de Biosphère 

    Réserve nationale déclarée comme bien du Patrimoine Mondiale en raison de ses spécificités biologiques, écologiques, culturelles ou historique et dont la conservation est l'un des objectifs principaux.

    Les réserves de biosphère sont des sites désignés par les gouvernements nationaux et reconnus par l'UNESCO dans le cadre de son Programme sur l'Homme et la Biosphère (MAB) pour promouvoir un développement durable basé sur les efforts combinés des communautés locales et du monde scientifique.

    Ces réserves ont pour propos de concilier conservation de la diversité naturelle, culturelle, développement économique et sociale. Elles permettent de tester et développer des approches novatrices de développement durable du niveau local au niveau international.

    Les réserves de biosphères sont par conséquent considérées comme :

    ü des sites d'excellences où de nouvelles pratiques sont testées et développées pour une meilleure gestion des ressources naturelles et des activités humaines ;

    ü des outils pour aider les pays à appliquer les recommandations du sommet mondial sur le développement durable et notamment celles de la Convention sur la diversité biologique et son approche écosystémique ;

    ü des sites d'apprentissage dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation au service du développement durable.

    Après leur création, les réserves de biosphères restent sous la juridiction souveraine des Etats mais elles échangent et partagent leurs expériences et leur savoir-faire au niveau régional, national et international au sein du Réseau mondial de réserves de biosphères.

    On dénombre actuellement 621 réserves de biosphères dans 117 pays couvrant plus de 400 millions d'hectares d'écosystème terrestres et aquatiques dont de nombreux représentant des forêts tropicales. Il y a 12 réserves de biosphères1(*) transfrontalières dont parmi lesquelles celle de Dimonika

    1.1.3. Gestion durable 

    La gestion durable signifie « la gestion et l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une manière et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique. Aussi, leur productivité et leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial et qu'elles ne causent pas de préjudices à d'autres écosystème » (FAO, 2004)2(*).

    La gestion des forêts tropicales humides implique une approche interdisciplinaire, globale et intégré, tant en ce qui concerne les programmes de recherche que les stratégies d'aménagement. La gestion des ressources forestières commence par la maîtrise des écosystèmes, de leur fonctionnement, en vue d'évaluer les potentialités et les possibilités d'exploitation qu'ils peuvent offrir, sans se dégrader, afin de satisfaire les besoins de génération actuelles et futures. Ces aménagements visent souvent à augmenter la productivité de ces écosystèmes. De nos jours, qu'il s'agisse de l'aménagement ou de l'élaboration des plans de gestion de ces milieux, l'implication des populations utilisatrices des ressources forestières est très importante. Cette implication est une donne fondamentale dans la mesure où elle facilite l'adhésion de toutes les parties prenantes aux objectifs de conservation et de même, comprendre ses différents enjeux y relatif. Il s'agit de la participation.

    « La gestion durable des forêts, en tant que concept dynamique et en évolution, elle vise à maintenir et à renforcer les valeurs économiques, sociales et écologiques de tous les types de forêts, pour le bien des générations présentes et futures (Belé et al., 2011)»

    1.1.4. Forêt Modèle 

    Quant aux Forêts Modèles, elles se définissent comme un partenariat volontaire entre les acteurs de développement local pour mettre en oeuvre la gestion durable, le développement intégré et la «bonne pratique» sur un territoire forestier multifonctionnel (Mariteuw, 2004)3(*). Elles sont des vastes territoires d'expérimentation, d'innovation et de diffusion des pratiques innovantes en matière de gestion durable des écosystèmes et de gouvernance forestière. Elles intègrent et permettent de penser puis de créer des synergies entre les différents acteurs de l'espace forestier, constituant, en outre, une plateforme de gouvernance territoriale et d'amélioration des conditions de vie des communautés locales à très grandes échelle et sur le long terme. Au plan local, les Forêts Modèles s'appuient sur une infrastructure institutionnelle de gouvernance participative, de facilitation du dialogue territorial et de collaboration entre les acteurs ayant des intérêts parfois divergents sur un espace forestier donné.

    1.1.5. Approche systémique

    L'approche systémique est une méthode globale, intégrée et interdisciplinaire utilisée pour étudier des systèmes dans leurs complexité. Elle privilégie l'étude des interactions entre les composantes (ou éléments) d'un système et les appréhende, non pas isolement mais globalement, en tant que parties intégrantes d'un ensemble dont les différents composants sont dans une relation de dépendance (Lumande, 2013).

    Cette approche est située à l'opposé de la méthode analytique de Descartes qui analyse, isole les éléments, modifie les variables une à la fois, réduisant ainsi la complexité à des composants élémentaires.

    Son application est néanmoins essentielle si l'on veut réaliser un développement qui favorise le développement humain, en commençant par lutter contre la pauvreté, tout en assurant le maintien des équilibres de la nature (Maldague et al., 1997).

    C'est donc une approche intersectorielle et intégré qui prend en compte tous les secteurs qui se rapportent à la vie de l'individu et des groupes sociaux.

    Ainsi, face aux problèmes complexes qui se posent dans les aires protégées, celles-ci ne peuvent plus être examinées comme des îles ou des entités, isolés des territoires environnants. Il faut au contraire les appréhender dans le cadre de l'aménagement du territoire et suivant une approche systémique, l'aire protégée et ses alentours constituent des systèmes interdépendant, leur tout est un système interactif (Maldague, 1989).

    Dans le cadre du présent mémoire le problème relatif à l'environnement est tout complexe et cohérent. L'approche systémique parait la méthode la mieux indiquée. Car en effet, les problèmes de gestion de la réserve de biosphère de Dimonika, peuvent être résolus dans sa globalité en associant toutes les parties prenantes pour gérer les interactions mutuelles et les interactions dynamiques entre ses composants et d'identifier les différentes stratégies de gestion de la ressource naturelle ainsi que leur influence sur le développement des communautés locales.

    1.1.6. Séquestration du carbone

    Selon la convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, le stock de carbone se définit comme la quantité totale de carbone contenue à l'intérieur d'un système doté de la capacité d'accumuler ou de libérer du carbone à un moment spécifié (FAO, 1997).

    On peut décliner sa compréhension à deux niveaux :

    a) Puits de carbone

    En 2010, le GIEC a définit le puits de carbone comme « tout processus ou mécanisme qui absorbe un gaz à effet de serre, tels le CO2 et le CH4 [...] présent dans l'atmosphère ». Le concept de puits de carbone s'est diffusé avec le Protocole de Kyoto créé dans le but de réduire les concentrations croissantes de CO2 atmosphériques et de lutter ainsi contre le réchauffement climatique.

    La séquestration du carbone (piégeage, ou emprisonnement), désigne le processus d'absorption du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère terrestre et de leur stockage dans des puits de carbone.

    L'écosystème forestier séquestre et emmagasine plus de carbone que tout autre écosystème terrestre (Gibbs et al., 2010). Il accumule d'énorme quantité de carbone dans le bois, les racines, le sol et l'écosystème via la photosynthèse (Pignard et al., 2004). Un puits à pour contraire une source qui consiste en une émission du CO2 ou GES dans l'atmosphère et la variation entre ces deux entités constitue le flux. Cependant les réservoirs ou pools de carbone désignent les Unités physiques capables de stocker du carbone, suite à une action de puits (par exemple la séquestration par les arbres) ou de captage (par exemple dans une formation géologique). Cependant, la quantité de carbone accumulée dans un réservoir désigne un stock.

    b) Cycle de carbone

    Dans les écosystèmes forestiers les flux de carbone les plus importants sont causés par la photosynthèse (fixation de carbone) et la respiration (émission de carbone) (Giasson, 2005).

    Les plantes assimilent le CO2 atmosphérique et le transforme en sucres. La majorité de la photosynthèse se fait dans le feuillage mais aussi (très peu) dans les tiges, les branches, l'écorce, les cotylédons, les bourgeons et les fruits (Waring et al., 1998).

    L'équation chimique qui décrit la photosynthèse est la suivante :

    nCO2+ 2nH2O+ lumière (CH2O)n+nO2+nH2O (Salisbury et Ross, 1978a)4(*)

    En général, plus de 35 à 60 % de carbone fixé est réémis sous forme de CO2 par la respiration liée à la croissance et à l'entretien des tissus des végétaux, la moyenne étant d'environ 50 % (Waring et al., 1998). La respiration est le processus métabolique qui permet à l'arbre de libérer et d'utiliser l'énergie emmagasinée dans les glucides synthétisés durant la photosynthèse. L'équation de la respiration est la suivante :

    C6H12O6 +6O2 6CO2+ 6H2O+ énergie (Salisbury et Ross, 1978b).

    La différence entre la quantité de carbone fixée en photosynthèse et celle émise par la respiration des plantes constitue la production primaire nette (PPN), c'est-à-dire la quantité de carbone contenue dans les branches, feuilles, racines et réserves énergétiques produites (Waring et Running, 1998). La matière organique morte produite par les plantes sert quant à elle à alimenter une multitude d'animaux et de microorganisme, entrainant une émission de CO2 dans l'atmosphère (Waring et Running, 1998).

    Sur une base annuelle, les écosystèmes forestiers non perturbés constituent généralement des puits de carbone, c'est-à-dire que la quantité de carbone fixée est supérieure à celle émise (Giasson, 2005a)5(*). Ces écosystèmes peuvent toutefois constituer des sources de carbone au cours de certaines années (Lindroth et al., 1998). D'un autre côté, au sein des écosystèmes récemment perturbés, les émissions de carbone dépassent habituellement la séquestration, transformant ces sites en sources de carbone (Giasson, 2005b). Ce bilan, qui inclut également les pertes directes de carbone survenues lors de la perturbation (matière organique brûlée ou mangée), est appelé production nette (PN) de l'écosystème.

    1.2. Relation biomasse ligneuse et stock de carbone

    En écologie, la biomasse désigne la masse totale de matière vivante de toutes les espèces présente dans un milieu donné. En foresterie, la biomasse végétale se présente sous deux formes : biomasse épigée et biomasse hypogée. La biomasse épigée est la masse de parties aérienne (feuille, branches et tronc) des végétaux vivants ou morts alors que la biomasse hypogée est la masse végétale de la partie souterraine constituée des racines.

    La biomasse permet d'estimer la quantité potentielle de carbone pouvant être libérée dans l'atmosphère sous forme de CO2 en cas de destruction de la surface forestière et la quantité de carbone pouvant être captée à travers les plantations ou la reforestation (Brown, 1997). Le calcul de la biomasse des arbres peut se faire par méthode destructive ou non destructrice- nécessitant alors l'utilisation des équations allométriques.

    1.3. Unités de mesure de biomasse et des stocks de carbone (Carbon budget, 2010)6(*)

    ü 1Gt (Giga de tonne) de C = 109 tonne de C

    ü 1 tonne de bois sec = 0.5 tonne de carbone (GIEC, 2003)

    ü 1 tonne de Carbone = 44/12 = 3, 67 tonne de CO2

    ü 1 m3de bois =1t CO2 (#177; 0,3)

    1.4. Analyse de la bibliographie

    1.4.1. Changements climatiques, rôle prépondérant du dioxyde de carbone

    Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur le climat (IPCC, 2007) définit les changements climatiques comme : « tout changement climatique dans le temps. Qu'il provienne de la variabilité naturelle ou qu'il soit le résultat de l'activité humaine ». Les changements climatiques peuvent être perçu comme une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité, persistant pendant une période prolongée (généralement des décennies ou plus). Ils peuvent être dus à des processus internes naturels, ou à la persistance de variations anthropiques de la composition de l'atmosphère ou de l'utilisation des sols. Ils contribuent directement ou indirectement à l'altération de la composition de l'atmosphère mondiale qui vient s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée aux cours de périodes comparables (GIEC, 2007).

    Depuis le milieu du 19ème siècle, qui correspond à l'avènement de l'époque industrielle au sein des sociétés occidentales, la concentration des gaz à effet de serre (GES) n'a cessé d'augmenter dans l'atmosphère terrestre (Brown, 2011)7(*). Certes, l'effet de serre est indispensable à la vie humaine en utilisant les rayons infrarouges émis par le soleil pour maintenir une température viable dans l'ensemble des écosystèmes, puisque sans ce processus la surface terrestre aurait une température moyenne inferieure de -35o par rapport a celle connue actuellement (GIEC, 2007).

    Cependant, la consommation démesurée des ressources naturelles, dont les énergies fossiles, et la destruction des forêts ont provoquée la hausse alarmante des concentrations de GES, reconnus comme étant les responsables des changements climatiques actuels (Belé et al., 2011; Stephen, 2009). La température moyenne mondiale au cours du dernier siècle a déjà augmenté de 0.7oC tandis que les prévisions pour le siècle en cours indiquent une augmentation qui oscille entre 1.8 et 4oC (GIEC, 2007).

    Les impacts actuels et anticipés se traduisent notamment par la hausse des niveaux de mers, l'augmentation exponentielle de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques extrêmes tels les inondations, les cyclones ou encore les sécheresses (figure 1). Ces phénomènes menacent sérieusement la sécurité des populations humaines, mais également celle des biomes naturels.

    Figure 1 : Projection pour 2050 des effets des changements climatiques. (Source: http://www.envirobf.org/energieclimat/423-le-changement-climatique.html?start=2)

    Parmi les gaz à effet de serre, la communauté internationale s'intéresse particulièrement au dioxyde de carbone (CO2), car il constitue la première source d'émission de GES par les activités humaines. Il atteint la proportion de 77 % de tous les GES ; cela représente un rejet annuel avoisinant les 50 milliards de tonnes de carbones (Proforest, 2011; Stephen, 2009). Sa concentration n'a jamais été aussi forte depuis 650 000 ans. Face à cette situation, le GIEC (2007) affirme que, entrevoir un réchauffement au cours du 21ème siècle en deçà de 2 °C, il faudrait que l'humanité s'emploie à stabiliser les concentrations du CO2 autour des 450 parts par millions (ppm). La concentration actuelle se rapproche des 385 ppm (GIEC, 2007).

    Si la déforestation contribue fortement aux émissions anthropiques de GES, les écosystèmes terrestres en général, et les écosystèmes forestiers en particulier, jouent un rôle primordial dans l'équilibre du climat et le cycle de carbone au travers de l'absorption de grandes quantités de CO2 grâce à la photosynthèse (IISD, 2011, Chenost et al, 2010).

    1.4.2. Les différents pools de séquestration du carbone

    A l'intérieur d'un système, le carbone est séquestré dans trois principaux réservoirs (biomasse vivante, matière organique morte et le sol) dont les sources de provenance de carbone se répartissent dans deux différents pools (GIEC, 2007) : le pool de carbone aérien et le pool de carbone souterrain.

    Le tableau 1 présente les différents types de réservoirs de carbone, leur provenance avec des exemples.

    Tableau 1 : Réservoirs et provenance du carbone dans les systèmes écologiques

    Types de réservoirs

    Provenance du carbone

    Exemple

    Biomasse vivante

    Biomasse aérienne

    Tiges d'arbres et d'arborescents

    Branches et feuilles d'arbres

    Feuilles et tiges des herbacées

    Biomasse souterraine

    Racines grossières des arbres

    Matière organique morte

    Biomasse aérienne

    Troncs d'arbre morts

    Tiges et branches d'arbres mortes

    Litière

    Sols

    Biomasse souterraine

    Matière organique du sol

    Petites racines

    Source : GIEC, 2007 (modifié)

    1.4.2.1. Le pool de carbone aérien

    Le pool de carbone aérien inclus le carbone séquestré dans les réservoirs constitués par les ligneux sur pied, les arborescents sur pied, les herbacées, les arbres morts et la litière. Les techniques d'estimations des stocks de carbone dans ces différents réservoirs sont variables en fonction du réservoir évalué. En effet, les techniques allométriques (équations de biomasse) permettent d'estimer la biomasse des arbres à partir de leur circonférence ou de leur diamètre à 1, 30 mètre au dessus du sol (DHP).

    Les équations élaborées peuvent être spécifiques aux espèces ou communes aux groupes d'espèces. Le site original de l'équation devrait être considéré avant son utilisation. Ceci parce que les arbres dans un groupe qui fonctionne de manière similaire montrent de grandes différences de croissance suivant les zones géographiques (Brown et Pearson, 2005). En effet, il existe plusieurs équations allométriques permettant d'estimer la quantité de carbone stockée dans la zone du bassin du Congo, à partir de sa biomasse totale (biomasse aérienne et biomasse souterraine). Ces équations se servent des paramètres mesurables tels que la hauteur d'une part et le diamètre d'autre part, qui est calculé à partir de la circonférence du tronc du ligneux.

    1.4.3. Forêt et changement climatique

    1.4.3.1. Définition de la forêt

    La définition de »Forêt» donnée par les Accords de Marrakech (LULUCF décision 11/CP.7, Annexe E) repose sur des critères de surface et de couverture de sol : Une «forêt» est une surface de territoire d'une aire minimale comprise entre 0,05 et 1 ha, dont la couverture forestière minimale est comprise entre 10 et 30% et est assurée par des arbres susceptibles d'atteindre une hauteur minimale de 2 à 5 m à maturité. On désigne ainsi par «forêt» à la fois une formation forestière dense, où des arbres forment plusieurs étages et couvrent une forte proportion de sol, et une formation forestière ouverte.

    Les jeunes plantations sont également reprises sous cette définition de «forêt» puisqu'elles font partie du processus normal de «gestion des forêts».

    Dans ses inventaires forestiers, le Congo utilise actuellement la définition de la FAO de 2010, qui correspond à une couverture minimum de 10 %, une hauteur de 5 mètres et une superficie minimum de 0.5 hectare, stipulant également que l'utilisation de la forêt doit être l'utilisation prédominante.

    Des seuils pertinents doivent être arrêtés pour prendre en compte au mieux la déforestation et la dégradation.

    Malgré la difficulté à trouver un consensus définitionnel, les forêts offrent de nombreux avantages (services et valeurs) à l'ensemble de l'humanité en général et des communautés locales et autochtones en particulier.

    Figure 2: Définition d'une forêt selon les accords de Marrakech et distinction entre déforestation et dégradation.

    1.4.3.2. Services écosystémiques de la forêt et l'impact de la déforestation sur le

    changement climatique.

    Le Millenieum Ecosystem Assessment (MEA, 2005) définit les services écosystémiques comme les avantages que les écosystèmes procurent aux sociétés humaines. Il distingue trois catégories de services : les services d'approvisionnement (nourritures, fibres, ressources génétiques...), les services de régulation (climat, bassins versants, érosion...) et les services culturels (religieux, esthétiques et récréatifs).

    Dans le cas des forêts les services d'approvisionnement sont en majorité des biens privés appropriables et leurs valeurs peut être mesurée grâce au marché où ils sont échangés ou grâce à des marchés de substituts. C'est le cas du bois d'oeuvre, du bois de chauffage ou des produits forestiers non ligneux8(*)(PFNL) par exemple. En revanche, les services de régulation sont des biens publics locaux (comme la régulation des bassins versants) et des biens publics globaux (comme la régulation du changement climatique), car il n'y a pas d'exclusion d'usage possible et il n'y a pas ou peu de rivalité d'usage.

    Ces services ayant des caractéristiques de biens publics sont appelés services environnementaux (Karsenty et al., 2009). Ce constat révèle une défaillance du marché : il n'existe pas de prix pour des biens et services tels le stockage de carbone, la biodiversité ou régulation des bassins versants. L'externalité positive engendrée par les services environnementaux n'est pas prise en compte dans les décisions des individus, ce qui explique la sous- protection des écosystèmes et leur déclin. Ainsi les écosystèmes forestiers sont sources de valeurs mais ils sont menacés et déséquilibrés par les activités humaines. Appréhender la valeur économique des écosystèmes forestiers pourrait faciliter l'allocation optimale des terres grâce à la régulation publique et la mise en oeuvre de politiques de conservation, en mettant notamment en évidence les pertes économiques et sociales liées à la disparition des écosystèmes.

    1.4.3.3. Classification des différents biens et services produits par la forêt

    Les forêts sont multifonctionnelles car elles produisent un grand éventail de biens et services (Smouts, 2001 ; Pearce and Pearce, 2001). La multifonctionnalité de la forêt et les caractéristiques de bien public de la plupart des services écosystémiques, rendent l'estimation de la valeur économique de la forêt difficile et très peu d'études complètes ont été réalisées. De nombreuses catégories de valeurs doivent être prises en compte dans l'évaluation économique des écosystèmes (voir figure 3).

    La première catégorie est la valeur d'usage de la forêt c'est-à-dire les avantages tirés par les agents économiques de l'utilisation de la ressource. Il faut distinguer la valeur d'usage directe (production de bois, récréation, religion...) de la valeur d'usage indirecte (stockage de carbone, qualité de l'eau...). Dans cette catégorie, il existe aussi la valeur d'option de la forêt, qui « traduit un surcroît de valeur lié à la disponibilité de ne pas exercer l'option » (Chevassus-au- Louis et al., 2009).

    Cette valeur d'option naît soit de l'incertitude concernant le comportement futur du décideur, soit de l'incertitude concernant l'utilité pouvant être tiré de l'usage de la forêt dans un contexte d'information croissante.

    Valeur économique totale

    Usage

    Non- Usage

    Valeur

    d'usage directe

    Valeur d'usage

    indirecte

    Valeur d'option

    Valeur d'heritage

    Valeur d'existence

    Bois d'oeuvre

    Bois de chauffage

    PFNL

    Biomasse

    Sol

    Informations génétiques

    Fonction de protection

    Fonction hydrologique

    Fonction écologique

    Fonction de régulation climatique

    Conservation, durabilité

    Production de la diversité biologique

    Habitats et écosystèmes

    Changement irreversible

    Paysage

    Habitats, écosystème

    Espèces en danger

    Figure 3 : Les valeurs des services économiques de la forêt (d'après Chevassus-au-Louis et al., 2009).

    Les valeurs de non-usage reposent sur trois formes d'altruisme selon Chevassus-au-Louis et al., (2009) :

    ü l'altruisme envers nos contemporains qui incite à préserver des ressources car d'autres individus en tirent un bénéfice. On l'appelle valeur d'usage par procuration ;

    ü L'altruisme envers les générations futures, à qui nous voulons léguer des ressources intactes. C'est la valeur de legs ou d'héritage ;

    ü L'altruisme envers les espèces non-humaines, auxquelles nous accordons un droit d'exister. C'est la valeur d'existence.

    La valeur économique totale (VET) est la somme des valeurs d'usages et des valeurs de non-usage.

    1.4.4. Prise de conscience internationale vers un processus REDD+

    Lors du sommet de la terre tenu à Rio de Janeiro au Brésil en 1992, 191 pays, soit la presque totalité des pays, ont signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) (Belé et al., 2011 ; Maniatis et Mollicone, 2010). Cet accord international avait pour objet d'analyser toutes les possibilités afin de réduire le réchauffement global et la hausse des températures. Entré en vigueur en 2005, le protocole de Kyoto découlant de cette convention marqua alors un premier pas vers une réglementation mondiale des émissions contrôlées de carbone sous forme d'un marché volontaire du carbone qui alloue des permis d'émissions à chacun des pays. Ce protocole reconnaît le rôle primordiale des forêts dans l'adaptation aux changements climatiques (Brown, 2011 ; Karsenty, 2008). D'ailleurs, à travers le mécanisme de développement propre (MDP), il encourage les pays en développement à des activités de boisement en reboisement (FAO, 2011). Ainsi, un certain nombre de programme de foresterie volontaire pour la régulation du carbone a émergé (Corbera et al., 2011).

    Lors de la conférence du CCNUCC tenue à Montréal en 2005 et suivant les recommandations du GIEC, deux pays forestiers tropicaux, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Costa Rica, proposent un mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre en évitant la déforestation (Proforest, 2011 ; Costenbader, 2009 ; Angelsen et Wertz-Kanounnikoff, 2008).

    La conférence de Bali a permise de trouver un consensus pour l'octroi de soutiens financiers afin d'encourager les pays en voie de développement à réduire leur taux de déforestation et d'instaurer un mécanisme de compensation financière pour les pays tropicaux qui parviennent à réduire leur déforestation interne (Stickler et al., 2009 ; Wertz-Kanounnikoff et Kongphan-Apirak, 2009 ; Lawlor et Huberman, 2009). La REDD se positionne ainsi internationalement comme une nouvelle alternative dans les politiques de changements climatiques en attirant l'attention mondiale sur une option d'atténuation du changement climatique potentiellement efficace et à faible coût (Brown, 2011 ; CCMP, 2009 ; costenbader, 2009 ; Minang et al., 2009 ; GIEC, 2007).

    Lors de la 14ème conférence du CCNUCC qui a lieu à Poznán en Pologne en 2008, les parties souhaitent promouvoir la gestion durable des forêts et la conservation de ces « puits » de gaz à effet de serre (Belé et al., 2011 ; Brown, 2011). C'est pourquoi lors de la 15ème conférence du CCNUCC tenue à Copenhague au Danemark en 2009, il a été reconnu que les bénéfices sur le climat peuvent survenir non seulement par la réduction des changements négatifs (déforestation, dégradation), mais aussi par l'amélioration des changements positifs, c'est-à-dire dans la forme de la conservation des forêts et de la restauration de celles-ci (Danielsen et al., 2011 ; Stickler et al., 2009 ; Angelsen, 2008). Il faut cependant attendre la 16ème conférence du CCNUCC organisé à Cancún en 2010 pour qu'un accord émerge, quant aux activités de conservation et de gestion durable des forêts, de reboisement et d'accroissement des stocks de carbone forestier, qui viennent se greffer à la REDD. Ce dernier est alors remplacé par la REDD+ (Brown, 2011 ; Proforest, 2011 ; Uprety et al., 2011 ; Maniatis et Mollicone, 2010 ; Minang et al., 2009).

    La REDD+ prétend que l'injection de flux financiers issus des pays développés va permettre aux pays en voie de développement de conjuguer leurs objectifs de protection de leurs écosystèmes forestiers avec celui du développement de leur économie, tout en aidant à combattre les changements climatiques (Proforest, 2011 ; Costenbader, 2009). La communauté internationale reconnaît désormais la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, ainsi que l'amélioration des stocks de carbone des forêts comme une composante essentielle des stratégies nationales et internationales pour atténuer les changements climatiques mondiaux (Uprety et al., 2011).

    La REDD+ comporte 5 activités principales dans sa mise en oeuvre (FOEST TENDS, UN-REDD, 2011).

    1. Réduction des émissions dues au déboisement ;

    2. Réduction des émissions dues à la dégradation des forêts ;

    3. Conservation des stocks de carbone forestier ;

    4. Gestion durable des forêts ;

    5. Renforcement des stocks de carbone forestier.

    C'est un processus basé sur les résultats, les récompenses liées à la REDD+ se feront donc ex-post suite à la vérification des résultats.

    1.4.5. Processus REDD+ et lutte contre les changements climatiques

    Si les changements climatiques dus principalement aux activités humaines constituent aujourd'hui la plus sérieuse menace à l'échelle mondiale, la meilleure réponse à l'atténuation se trouve dans le processus REDD+. La capacité de séquestration de carbone atmosphérique par les écosystèmes forestiers peut largement contribuer à en atténuer les impacts. D'où l'intérêt plus accru pour les forêts mondiales. A ce titre, la CCNUCC a placé les forêts, donc la REDD+ au centre d'intérêt de ses stratégies d'intervention et de lutte contre le réchauffement climatique. La REDD+ est parmi les options d'atténuation disponibles, la plus facile et la moins couteuse. En effet, selon un rapport de l'ONG Amis de la Terre International (2008), le prix de la tonne de carbone séquestré sera plafonné à environ 60$ US comparativement au cout unitaire des autres procédés technologiques. Les forêts mondiales stockent déjà 683 Giga tonne de carbone (GtC) et peuvent éliminer une part importante des émissions de GES. Les gouvernements sont déjà tombés d'accord sur l'importance potentielle de la REDD+ et ils ont fourni des ressources financières conséquentes pour lancer des activités pilotes.

    Il urge donc de mettre en oeuvre des politiques de conservation et de gestion durable des forêts aux bénéfices des populations locales et de la communauté mondiale dans la perspective du développement durable.

    1.4.6. Etat de la REDD+ en République du Congo et opportunités pour la RBD

    La République du Congo est engagée dans le processus REDD+ depuis 2008. Le Congo est membre des deux plateformes multilatérales d'appui à la REDD+, à savoir : le Fonds du Partenariat pour le Carbone Forestier (FCPF), de la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour la REDD+ (ONU-REDD). En outre il a développé aussi un partenariat respectivement avec la FAO, le PNUD et le PNUE. La République du Congo figure parmi les "pays pilotes" participants au processus du FCPF depuis le début, en 2008, et a obtenu le "statut de membre" de l'ONU-REDD en 2010.

    La REDD+ suscite beaucoup d'engouement et d'engagement de la part des acteurs multisectoriels. Ce processus se présente comme un atout majeur pour la République du Congo qui a un taux de déforestation négligeable de 0,02% faisant d'elle, un des derniers pays au monde possédant aujourd'hui un patrimoine forestier notable et à peu près intact (Duveiller et al., 2008).

    Le processus REDD+ nécessite trois étapes pour son déroulement (préparation, reforme et investissement, mise en oeuvre du processus REDD+). A cette date, la République du Congo est à la phase initiale de préparation. Son approche intègre la démarche systémique qui nécessite une implication et un engagement multi-acteurs.

    En tant que nouvel outil international de gestion durable des ressources forestières, la REDD+intéresse aussi les aires protégées qui représente 11,6% du territoire national Congolais. A ce titre, elle représente une opportunité pour la transfrontalière Luki-Kacongo-Dimonika et Mayumba, car en fait, les résultats obtenus à Dimonika pourraient être dupliqués dans les autres composantes.

    1.5. Facteurs de déforestation et de dégradation de la RBD et processus REDD+

    1.5.1. Principales causes de la déforestation et de la dégradation dans la RBD

    Le défrichement à des fins agricoles constitue la cause principale de déforestation et de dégradation des forêts de la RBD. Ces défrichements sont à la base de la perte de la biodiversité de la RBD. Par ailleurs, la littérature disponible rapporte qu'en outre l'orpaillage qui est aussi un facteur non négligeable de dégradation forestière, joue également un rôle néfaste sur la biodiversité des écosystèmes aquatiques, à travers l'augmentation de la charge sédimentaire dans les zones de fraie des poissons.

    Les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts qui constituent des freins potentiels à la mise en oeuvre du processus REDD+ dans la RBD doivent être traités, avec la même rigueur que les questions de la pauvreté. Leurs impacts sur la variation des stocks de carbone est résumé par la figure 4.

    Population riveraine

    Orpaillage

    Défrichement

    Déforestation et dégradation des forêts

    Variation du stock de carbone

    Impacts sur le processus REDD+

    Gestion durable des forêts

    Figure 4: Facteur de déforestation, processus REDD+ et gestion durable de la RBD.

    CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

    2.1. Présentation de la zone d'étude

    2.1.1. Situation géographique

    La Réserve de Biosphère de Dimonika se trouve dans le district de M'vouti, département du Kouilou, situé au sud-ouest de la République du Congo, à près de 60 km de l'océan atlantique Sa superficie est de 136 000 ha (UICN, 2012).

    Elle est limitée au nord par la rivière Loubomo, à l'est par le méridien 12°32'30''E entre la rivière Loubomo et la route nationale n°1, au sud par la route nationale n°1 et à l'ouest par le fleuve Kouilou du confluent de la Loubomo au confluent de la rivière Ngoma na Ngoma, puis par le méridien 12°12'E passant par ce confluent jusqu'à la route nationale n°1. La RBD est comprise entre les latitudes 12°10' et 12°32' Est et les longitudes 3°75' et 4°29' Sud.

    La Réserve de la biosphère de Dimonika (Mayombe) est divisée pour son exploitation en 4 zones, à savoir :

    ü Une zone centrale de 91.000 ha, limitée au nord par la rivière Loubomo, à l'est par le méridien 12°32'30''E, au sud par les limites des zones tampons n°1 et n°2 et celles de la zone d'influence et à l'ouest par le méridien 12°12'E ;

    ü Une zone d'influence de 18. 000 ha, limitée au nord par une ligne parallèle à la route nationale n°1 dont elle est distante de 4 km, à l'est par le méridien 12°32'30''E, au sud par la route nationale n°1 et à l'ouest par le méridien 12°12'E ;

    ü Une zone d'influence n°1 de 20.000 ha, limitée au nord par la parallèle 4°16' sud (passant par M'pounga) jusqu'à l'intersection avec la limite nord de la zone d'influence, à l'est et au sud par cette dernière limite et à l'ouest par le méridien 12°12'E ;

    ü Une zone tampon n°2 de 7.000 ha incluse dans la zone centrale et homogène entre deux espaces de 2 km de part et d'autre de M'pounga à Makaba jusqu'au carrefour route Passi-Passi/route Sounda à Cangou et un cercle de 2 km autour du village Voula ; cette zone est limitée au sud par la limite nord de la zone d'influence.

    Figure 5 : Carte de la réserve de biosphère de Dimonika (source : Batalou, 2012)

    2.1.2. Statut administratif

    La réserve a été créée par le Décret 181/88 du 1er mars 1988 et désignée par l'Unesco comme réserve de biosphère la même année. La chasse est interdite dans les trois zones qui composent la réserve.

    La réserve comprend une zone centrale ou aucun établissement humain n'est autorisé. La pénétration, la circulation et le stationnement dans celle-ci sont réglementés par arrêté. Seules y sont autorisées les activités scientifiques, éducatives et touristiques. La zone centrale est purgée de tous les droits d'usage. Il existe également une zone d'influence humaine où les seules activités autorisées sont l'agriculture et la cueillette. En ce qui concerne la chasse, les dispositions de la loi 37-2008 du 20 Novembre 2008, définissant les conditions de conservation et d'exploitation de la faune, autorise des battues d'animaux et une assiette de coupe de bois bien circonscrites pour l'usufruit et des besoins domestiques.

    La réserve comporte également deux zones tampon dans lesquels le décret de création signale la prohibition du port d'armes à feu et l'interdiction de renouveler les permis d'exploitation forestière accordés avant la signature du décret ou d'attribuer ceux-ci à d'autres exploitants.

    La réserve est propriété de l'Etat, placée sous la gestion administrative de la Direction de la Faune et des Aires protégées (DFAP) au Ministère de l'Economie Forestière et du Développement Durable.

    2.1.3. Caractéristiques biophysiques

    Globalement, l'environnement physique de la réserve de biosphère de Dimonika se confond à celui de la chaîne du Mayombe et présente les caractéristiques physiques suivantes :

    2.1.3.1. Relief

    Le relief du Mayombe peut être divisé en trois parties d'après (UNESCO/PNUD, 1986)9(*):

    ü Le Mayombe septentrional qui s'étend au-delà des gorges du Kouilou entre N'tima et

    Kakamoeka, forme la région montagneuse de Ndola. Cette dernière partie se poursuit

    au Gabon ;

    ü Le Mayombe méridional, qui s'étend à l'intérieur du Cabinda et de la République

    Démocratique du Congo, forme dans sa partie nord orientale la chaine de Kimongo

    (800m) et sert de frontière entre le Cabinda et la République du Congo. Celle-ci

    culmine au nord au Mont Lihoubou.

    ü Le Mayombe central, qui a pour arête orientale la chaine de Bamba (810 m) ; il

    s'étend au nord jusqu'au Kouilou. C'est cette partie qui a fait l'objet du programme de

    développement du Mayombe entrepris par le gouvernement du Congo.

    Le relief de la réserve (situé dans le Mayombe central) est une chaîne de montagne de type appalachien parallèle à l'océan. Les plus hauts sommets (mont Bamba 810 m d'altitude) se trouvent au N.E présentent un relief très accidenté avec des vallées profondes et encaissées, des versants ravinés et des lignes de crêtes étroites dominant vers le S.O des vallées plus larges (Dimonika, M'vouti). L'altitude varie de 85 m à 810 m. (UNESCO/PNUD, 1986)10(*).

    2.1.3.2. Climat

    Pour Samba-Kimbata, Le Mayombe est soumis pour l'essentiel à un climat chaud et humide, combinant à la fois des traits équatoriaux, tropicaux et océaniques. Le climat est lié à la position géographique et à la proximité de la mer et plus spécifiquement au relief et à la couverture végétale (Monimeau, 1990). Il comprend une saison des pluies de 7 à 8 mois (septembre-octobre à mai) et une saison sèche de 4 à 5 mois pendant laquelle les pluies sont rares mais cependant les brouillards sont abondants. Les températures moyennes mensuelles sont peu élevées (25-26°C) avec un minimum en saison sèche (20-21°C). La pluviométrie est très variable selon les années dans leur répartition mensuelle. En moyenne elle est de 1500 mm. D'un point de vue géographique, elle croît de l'ouest (1250 mm) jusqu'aux plus hautes crêtes (1980 mm) et décroît vers Loubomo (1250 mm). Les crêtes étant perpendiculaires aux mouvements de l'atmosphère, la variabilité climatique locale est tout à fait normale (Monimeau, 1990).

    Il existe une corrélation entre les températures et les précipitations (figure 6). Dans le Mayombe l'humidité relative de l'air excessive est 84 à 90 % avec un régime inversé, au maximum à la saison sèche (Samba-Kimbata, 1991)11(*). Contrairement à ce qui se passe dans les autres départements du pays.

    Figure 6: Diagramme ombrothermique à Dimonika. (Source : Samba-Kimbata, 1991)

    2.1.3.3. Hydrologie

    Le Mayombe constitue une véritable barrière entre le bassin sédimentaire côtier et la vallée du Niari. Caché sous ses grands arbres touffus, le réseau hydrographique de Dimonika est suffisamment dense et rappelle une véritable toile d'araignées (figure 7). Les rivières principales sont la Loubomo et Ngoma na Ngoma se jetant dans le Kouilou et la Loukénéné se jetant au sud dans la Loémé ; la réserve est à cheval sur les bassins du Kouilou-Niari (drainé ici par Loubomo/Mpoulou, la Ngoma na Ngoma) et de la Loémé (drainé par la Loukénéné et la Loukala).

    Figure 7 : Réseau hydrographique de la réserve de biosphère de Dimonika (source : Batalou, 2012)

    2.1.3.4. Géologie

    Le Mayombe est une chaîne appalachienne constituée de roches métamorphiques datant du précambrien. On distingue trois séries métamorphiques (Bikossi, Ncessé et Moussava), fortement tectonisées. La stratigraphie est complexe et la variété des roches très grandes : trois faciès de granite, mais surtout des schistes, des quartzites, des gneiss, des grès et des amphibolites, sans compter des intrusions de dolérites (Vicat et al., 1989 ; Mapangui, 1990).

    Globalement le Mayombe central congolais englobe en son sein d'ouest en est un massif granitique, le mont Kanda. Ces roches sont encadrées à l'ouest par une formation crétacée recouverte de sables tertiaires et à l'est par les calcaires du synclinorum du Niari.

    L'or est la seule ressource du sous-sol exploitée actuellement dans les zones tampons. Le diamant a été trouvé dans la Loukénéné entre 1952-1956. Les gisements de marbre viennent d'être identifiés dans les environs de les Saras (Batalou et al., 2012)

    2.1.3.5. Sols

    Le Mayombe dispose des sols anciens bien évolués dans les parties du paysage à l'abri de l'érosion et des sols dont les caractères de jeunesse sont lies aux pentes et à l'érosion active même sous la forêt. L'érosion est d'autant plus active que les pentes sont fortes et les textures légères, ce qui entraîne un amincissement de l'épaisseur du sol (Vicat et al., 1989 ; Mapangui, 1990).

    Les caractéristiques physiques sont généralement satisfaisantes sauf pour les plus sableux et pour ceux fortement appauvris en surface. Même ceux dont la texture est plus lourde (issus des roches cristallophylliennes) sont bien structures. Tous ces sols sont chimiquement pauvres, fortement dénaturés et très acides, le pH en surface peut être très bas (de l'ordre de 3,5 sur les sols issus de roches schisteuses).

    Les sols issus de roches métamorphiques acides sont des sols ferralitiques à texture argilo-sableuse, avec un horizon caillouteux plus ou moins profond qui permet en général la culture de banane et du manioc (Vicat et al., 1989 ; Mapangui, 1990).

    2.1.3.6. Végétation

    La forêt du Mayombe est une forêt dense humide sempervirente de transition vers un type semi-caducifolié (White, 1986). L'élément sempervirent domine, mais des espèces caducifoliées apparaissent dans la végétation (Schwartz et Tondo, 1988) (Photo1). Les travaux de Cusset (1989), Moutsamboté (1985), Zinga (1988) et Roux et al., (2000) permettent de penser que 97 familles, 410 genres et 818 espèces ont pu être identifiées dans la région du Mayombe (Diamouangana J., 2010).

    Russel 2014

    Photo 1 : Vue de la forêt du Mayombe dans le village Dimonika

    Les vallées humides et les forêts rupicoles sont particulièrement riches en Symphonia globulifera, Julbernardia brieyi, en pteridium aquilinum et en Gilbertiodendron dewevrei. Cette dernière espèce forme des peuplements purs sur les bas de pente du versant oriental du Mont M'Bamba.

    Les forêts secondaires sont également bien représentées. On note la présence de Musanga cecropioides, Harungana madagascariensis, Caloncoba welwitschii, Trema guineensis, etc.

    Le climax forestier du Mayombe est muté par endroit de savanes plus ou moins incluses.

    Dans les environs du village Makaba en trouve des forêts clairsemées à Marantacées et des savanes incluses auxquelles Vennetier (1968) attribuait une origine anthropique.

    Dans les forêts on note surtout la présence d'Aucoumea klaineana, Pentaclethra eetveldeana, Baillonella toxisperma. Dans certaines savanes Pobeguinea arrecta est largement dominante, alors que dans d'autres c'est Hyparrhenia sp. La strate arbustive est dominée par Annona senegalensis, Bridelia ferrugenea et Nauclea latifolia (Diamouangana, 1995).

    2.1.3.7. Faune

    La faune est abondante et variée, plus de 500 espèces d'insectes ont été inventoriées (Senechal et al., 1989). Les groupes les plus connus à ce jour sont : les Coléoptères (cétoines, scarabées, longicornes) ; les lépidoptères de nuit (attacidés, spingidés) ; les phlébotomes ; les termites (Thoracotermes macrothorax et Macrotermes mulleri) ; d'important résultats sur les poissons ont été obtenus grâce aux travaux de Mamonékéné et al., 1993; les serpents (41 espèces de 5 familles dont Bitis gabonica, Naja melanoleuca et Dendroaspsis jamesonii) et les mammifères (Diamouangana, 1995).

    Les travaux de Dowestt R.J. et Dowsett-Lemaire (1991) ainsi que de Feer F. (1991) ont permis de dénombrer 53 espèces de mammifères ; ce qui représente 62% des grands mammifères du pays. Au regard des listes des espèces intégralement ou partiellement protégées au Congo, on note des espèces phares comme le Chimpanzé (Pan troglodytes) et le Gorille (Gorilla gorilla gorilla) dans la famille de Pongideae. Chez les Cercopithecideae, le Cercopithèque de Brazza (Cercopithecus neglectus) et le Moustac (Cercopithecus cephus) présentent un intérêt biogéographique particulier, étant considérés endémiques des forêts de l'ouest de l'Afrique centrale

    2.2. Description des aspects socio-économiques

    2.2.1. Milieu humain

    La population des quatre principaux villages (Mvouti, Pounga, Les Saras et Dimonika), situés dans et en périphérie de la réserve de biosphère a été estimée à 7.266 habitants (tableau 2) selon les données démographiques de la sous-préfecture de Mvouti en 2010. Soit 28% de la population du district. Cependant, il importe de relever que la majeure partie de la population du Mayombe est essentiellement concentrée le long de la voie ferrée.

    Pour des raisons économiques, la construction de la route Nationale Brazzaville-Pointe-Noire a engendré une forte concentration des populations le long de celle-ci au détriment de celles des villages Dimonika et Makaba, en régression. A Dimonika par exemple, la population évaluée à 770 habitants en 2007 à fortement régressée pour se stabiliser autour de 400 habitants en 2010.

    En effet, la Sous-préfecture de M'vouti, circonscription abritant la réserve de biosphère de Dimonika, est la région qui a connu la plus forte immigration de tout le monde rural Congolais. Plus d'un tiers des habitants de la zone sont des migrants, provenant des départements Congolais voisins comme ceux du Niari, de la Bouenza, du Pool et de la Lékoumou), mais aussi, des pays voisins notamment de la République Démocratique du Congo, secondairement de l'Angola (Cabinda).

    La population de la zone est pluri ethnique avec une société issue de brassage entre les habitants où n'apparait plus la dominance culturelle Yombé (ethnie originaire du Mayombe).

    Les principaux groupes ethniques rencontrés sont : les Yombés, les Pounous, les Tsanguis, les Dondos, les Bembés, les Kougnis, les Soundis et les Kongos.

    Tableau 2: Population des quatre principaux villages du district de M'vouti

    Principaux villages

    Population (habitants)

    M'vouti

    1.601

    Les Saras

    3.692

    Pounga

    1.559

    Dimonika

    414

    Total

    7.266

    Figure 8: Répartition des villages au sein de la réserve de biosphère de Dimonika

    (Source: Batalou, 2012).

    Les activités agricoles et d'extraction artisanale de l'or sont la raison principale de cette migration. Certains groupes ce sont établis dans le village à la faveur des rapports de bon voisinage avec les clans propriétaire. Malgré tout, cette insertion sociale dans les villages n'est guère définitive à cause de nombreuses relations familiales qui les rattachent à leurs parents d'origine avec lesquels ils continuent d'entretenir des échanges permanents.

    2.2.2. Activités économiques

    Diverses activités de mise en valeur sont adoptées par la population aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la RBD. Les activités du secteur primaire sont les plus pratiquées. Il s'agit de l'agriculture, la chasse, l'élevage, la cueillette, l'exploitation forestière, l'orpaillage, l'artisanat.

    2.2.2.1. Agriculture

    L'agriculture itinérante sur brûlis est la première activité pratiquée par la majorité de la population le long des voies de communication sur un rayon ne dépassant pas 10 km.

    Il y a une division sexuelle du travail dans l'exécution des tâches au cours du calendrier cultural. Les hommes sont spécialisés dans les opérations de préparation de terrain (défrichement, abattage, et quelque fois sarclage), le reste des opérations sont l'apanage des femmes.

    La principale spéculation est le manioc (Manihot esculenta) qui est l'aliment de base cultivé souvent en association avec d'autres cultures. La culture de la banane est aussi beaucoup pratiquée dans la plupart des localités de la zone. La surface moyenne cultivée est d'environ 0,5 ha par champ. D'une manière générale, les principales spéculations de la zone sont le manioc, la banane, l'ananas, la patate douce, le taro, etc.

    2.2.2.2. Chasse

    La chasse est une activité importante et culturelle pour toutes les communautés habitant dans le Mayombe. Elle est essentiellement masculine et la répartition des chasseurs par ethnie correspond à peu près à leur représentativité respective dans le département avec une majorité des Yombés (58 % des chasseurs).

    La chasse collective a disparu dans le département en raison notamment de la raréfaction du gibier, l'individualisation progressive de la chasse et l'abandon des techniques traditionnelles. En effet, l'apparition du fusil de chasse a considérablement favorisé la chasse solitaire plus rentable. La chasse au fusil se pratique de jour comme de nuit, de plus en plus loin des zones habitées (au-delà de 15 km) en raison de raréfaction du gibier.

    Le fusil et le piège à câble métallique demeurent les deux principales techniques utilisées.

    D'après les enquêtes menées (Batalou, 1994), les espèces les plus chassées sont : les céphalophes (7 espèces pour 56% des observations), les primates notamment les cercopithèques avec (24%), l'Athérure (15%), Potamochère (5%). La période allant de mars à mai semble la plus favorable à la pratique de la chasse commerciale. Cette période correspond à celle de la baisse de l'activité agricole dans la zone, mais aussi de l'intensification des pluies favorisant la mobilité de la faune à la recherche de nourriture .

    Avant le bitumage de la route nationale n°1 Pointe-Noire - Dolisie, la vente de gibier se faisait de préférence localement à des particuliers présents ou de passage ou bien à des intermédiaires qui allaient revendre sur les marchés urbains proches comme Dolisie ou Pointe-Noire. Aujourd'hui, le désenclavement de la zone grâce à cette route permet aux chasseurs d'aller vendre directement leurs produits sur les marchés précités à des prix plus élevés. De ce fait, le gibier sur le marché local devient difficile à trouver. Du coup, les réseaux de commercialisation du gibier se sont intensifiés et deviennent plus incontrôlables. Toutefois une raréfaction du gibier consécutive au grand braconnage observé dans toute la zone à été relevé par les communautés de base. Cette situation conduit les chasseurs à opérer des pénétrations profondes dans l'aire centrale de la réserve.

    2.2.2.3. Elevage

    L'élevage rencontré dans toute la zone est de type traditionnel (en divagation) et de très faible taille. Il concerne le petit ruminant (caprins, ovins), volaille et porcin. Le produit de cet élevage n'est pas uniquement destiné à la vente extérieure mais aussi à la consommation locale, en compensation au déficit protéique existant dans les villages.

    Il a été dénombré 10 petits éleveurs d'Ovins à Les Saras ; 20 à Pounga ; 15 à Mvouti et 9 à Dimonika pour un cheptel de moins de 15 bêtes par éleveur.

    Un élevage porcin de type moderne est déjà envisagé dans certains villages (cas de Pounga) avec l'appui de WWF. Toutefois, celui-ci est confronté à un énorme handicap le manque ou l'insuffisance d'aliment de bétail qui expose la jeune expérience à un échec évident.

    2.2.2.4. Cueillette

    Cette activité très pratiquée dans les localités riveraines, a une importance considérable dans les économies des ménages et s'opère aussi bien dans les zones agricoles que celles de chasse. Elle est menée par les femmes et les jeunes valides. Parmi les aliments provenant de la cueillette on note, le Mfumbu (Gnetum africanum Welw Gnetaceae) et les amendes de Nkumunu (Coula edulis Bail Olacaceae) et de Loko (Treculia africana Engl Moraceae) consommés comme des arachides ; Mvuta (Trichoscypha sp. Anacardiaceae) ; Longi vembuka (Chrysophyllum delevoyi De Wild Sapotaceae) ; longi fiota (Chrysophyllum subnudum Baker Sapotaceae), Pava (Treculia obovoidea N.E.Br. Moraceae) ; Mwingi (Treculia africana Desc. Moraceae) ; Masisa (Aframomum giganteum (Oliv. Et D. Hamb.) K. Schum Zingiberaceae) et Liyombo (Aframomum longipetiolatum Koechlin Zingiberaceae).

    Seuls les fruits de Coula edulis Bail Olacaceae font l'objet d'un mini commerce local. Quantitativement, ces aliments sont insignifiants mais qualitativement, ils apportent un complément nécessaire en vitamines (Cusset, 1989).

    Certains produits sont saisonniers, d'autres sont relativement permanents comme les feuilles (Gnetum africanum), les Tondolo (Afromomum sp), les feuille d'emballage (Marantaceae), les noix de Elaeis guineensis. Certaines activités sont menées à des fins commerciales bien qu'à une échelle très réduite et concernent principalement les fruits sauvages, le miel pour les hommes et les chenilles, les feuilles de Marantaceae, les champignons et Gnetum africanum pour les femmes.

    A côté de ces produits de cueillette destinés à l'alimentation humaine, s'est développée la cueillette des produits destinés pour multiples usages comme la construction des cases (Arecaceae) et la vannerie pour le cas des rotins et Palmaceae (Ancistrophyllum secundiflorum, Eremospatha spp., etc.) servant à la confection des paniers, chaises, etc. ainsi qu'à la pharmacopée traditionnelle.

    2.2.2.5. Exploitation forestière

    L'exploitation forestière, du moins celle formelle ou légale, à été limitée, pour ne pas dire interdite mais tolérée. Toutefois on peut noter que beaucoup de particulier s'adonnent à cette activité, au vu des mètres cubes de planches et de chevrons le long de la route Dolisie-Pointe Noire et au niveau des pistes entre Pounga et Dimonika, entre autres.

    2.2.2.6. Orpaillage

    L'orpaillage est une activité très développée dans la zone de Pounga et Dimonika l'exploitation est essentiellement traditionnelle et occupe les trois quarts de la population jeune. Les impacts sur l'environnement sont visibles, tant les techniques d'extraction utilisées sont très rudimentaires (Photo 2). Les gains peuvent osciller entre 300.000 et 1.000.000 FCFA par an (Batalou et al., 2012).

    Russel 2014

    Photo 2 : Activité de l'Orpaillage dans le village Dimonika.

    2.2.2.7. Artisanat

    Ce secteur très prometteur dans certaines localités du pays devrait faire l'objet d'un développement dans la zone pour deux principales raisons. La disponibilité de la matière première et la proximité des villes de Pointe Noire et Dolisie qui constitue des marchés non négligeable seraient une source de motivation pour les producteurs. L'activité est très pratiquée et les produits sont présent dans la plupart des villages, malheureusement malgré l'inexistence d'une organisation paysanne consacrée à cette fin, les artisans ont peu de connaissances pour valoriser ce secteur. Les produits comme Bambusa vulgaris qui pullulent dans la zone, avec lesquels on pourrait fabriquer des meubles sont très peu valoriser alors que certains hôtels de Pointe Noire en a besoin. Un accent particulier devra être mis sur la promotion de l'écotourisme dans la zone, ce qui influerait le développement et la valorisation de l'artisanat.

    2.3. Acteurs, logique d'intervention et impacts sur la gestion de la RBD

    Les parties prenantes à la conservation et la gestion de la RBD sont nombreuses et parmi elles figurent l'Etat, les Conservateurs, les populations, les ONG, les partenaires au développement

    2.3.1. L'Etat Congolais

    L'Etat congolais, est le garant de l'ensemble des ressources naturelles. La gestion de ces ressources est régulée par un cadre juridique et institutionnel.

    Dans le cas de Dimonika, l'Etat a instauré le partenariat multi-acteur. Cependant, la faible implication des communautés locales n'a pas permis l'appropriation du processus visant à concilier la conservation et l'utilisation des ressources naturelles par ces derniers.

    Cette maladresse associée avec des facteurs exogènes non maîtrisés (forte immigration vers la zone de la RBD, manque du personnel et des moyens de travail, etc.) exacerbent davantage les menaces identifiées dans la RBD.

    2.3.2. Les Gestionnaires de la RBD

    Du point de vue administratif, et comme toutes les autres aires protégées du Congo, la réserve de la biosphère de Dimonika relève de la tutelle du Ministère de l'Economie Forestière et du Développement Durable à travers l'Agence Nationale de la faune et des Aires Protégées. Elle fixe les orientations annuelles sur les activités à développer et définit les moyens financiers et les sources de financement des actions programmées.

    Au niveau local, elle est administrée par un Conservateur qui fait d'office Directeur de la Réserve. Il exerce ses prérogatives de façon participative avec le Comité Local de Pilotage qui est placé sous sa tutelle. Cependant n'étant pas appuyé par une équipe de collaborateurs et d'écogardes, les attentes des populations de la RBD sont très peu satisfaites.

    De nombreux projets ont été exécutés dans la Réserve avec des taux de réussite faible. Les raisons évoquées pour justifier ces résultats sont nombreuses parmi lesquelles figurent :

    - Insuffisance de financement,

    - Décalage entre l'allocation des crédits et le chronogramme du projet,

    - inadéquation entre les projets financés et les attentes réelles de la population sur le terrain,

    - mauvaise maîtrise des études de faisabilité et insuffisance de planification,

    - la variabilité ou la durabilité non prévue de l'action des Projets.

    Par ailleurs, la faible implication des populations riveraines et l'insuffisance d'appropriation de la conservation de la RBD par ceux-ci entretiennent des menaces permanentes sur la RBD. Le mécanisme doit être amélioré.

    2.3.3. Les Partenaires

    Il s'agit des partenaires techniques et financiers, nationaux et internationaux. Actuellement la RBD n'a pas un partenaire financier.

    Les partenaires techniques internationaux sont le WWF, RINDRA, UNESCO, UICN et PNUE. Au niveau national ce sont : l'Université Marien Ngouabi, GERDIB, CERVE. Chacun des partenaires intervient suivant des axes de recherche, de conservation et de gestion de la RBD.

    Dans ce cadre, l'Etat assure le rôle de facilitateur aux partenaires au développement. Le WWF a mis en place les organes locaux de gestion de la RBD : le CLP, les Comités locaux de Développement Communautaire et de Conservation et les Fermiers-modèles de la RBD. Le CERVE et l'Université Marien Ngouabi interviennent dans divers domaines de la recherche fondamentale et de développement. L'UICN s'emploie à impliquer davantage les gouvernements du Congo, du Gabon, de l'Angola et de la RDC dans la création et la fonctionnalité de la réserve transfrontalière du Mayombe.

    Les activités des partenaires n'ont pas apporté d'amélioration significative à la gestion de la RBD. A cette date, la RBD n'est pas toujours fonctionnelle et les activités d'exploitation illicites se sont intensifiées parce que le niveau de surveillance de celle-ci est à un niveau très bas depuis sa création en 1988.

    Des efforts sont donc à consentir dans le renforcement des parties prenantes pour parvenir à la conservation et la gestion durable des ressources et le maintien des acquis scientifiques et matériels disponibles. Ils doivent également améliorer des conditions des populations en vue de réduire leurs pressions sur les ressources naturelles.

    2.3.4. La Population riveraine

    Les peuples originaires du Mayombe réclament leur antériorité sur la RBD et leur droit légitime sur les ressources forestières du massif dont leur survie est intimement liée. Elles perçoivent la RBD comme une aliénation de leurs droits fonciers, coutumiers et une expropriation de leur patrimoine surtout que selon eux l'Etat n'a pas tenu ses promesses vis-à-vis d'elles. De ce fait, on observe une insuffisance de volonté de leur part de s'impliquer de manière effective dans la conservation de « leur patrimoine ».

    Les communautés allochtones considèrent la RBD comme de riches terres à exploiter. Les fréquentes menaces des ressources de la RBD (braconnage, défrichement, orpaillage, etc.) témoignent de ces faits. La logique qui sous-tend les attitudes des populations riveraines et allochtones est la recherche de moyen de subsistance et la satisfaction de biens matériels et financiers.

    Il a été noté que les riverains de la RBD préfèrent mener des activités telles que l'orpaillage ou le sciage artisanal de bois, pour des gains plus rapides, assortis de risques, par rapport à des rétributions versées en fin de mois dans le cadre de l'exécution d'un projet de conservation de la nature.

    Gestion durable de la

    RBD

    Partenaires Techniques et

    Financiers

    Scientifiques

    Populations

    Gestionnaires

    Processus REDD+

    En dépit des intérêts divergents, pour une conservation et une gestion durable de la RBD, des approches fédératrices doivent être mises au point pour que l'ensemble des groupes d'intérêt identifiés (figure 9) convergent vers les objectifs de management participatif de la réserve.

    Figure 9 : Acteur et cadre conceptuel de la gestion durable de la RBD

    Relations directes Acteurs et gestion de la RBD

    Relations inter-composantes de gestion durable de la RBD

    2.4. Matériel utilisé

    La réalisation de cette étude a nécessité l'utilisation du matériel suivant :

    ü Le matériel biologique constitué de l'aire protégée et des populations riveraines auxquelles le questionnaire a été administré ainsi que tous les autres intervenants et partenaires concernés ou impliqués dans la gestion de la réserve.

    ü Le matériel technique  utilisé dans le cadre de la réalisation de ce travail était constitué de :

    - Un ordinateur portable pour la saisie et la consultation permanente des informations ;

    - Un GPS map 76CSx pour localiser les parcelles ;

    - Une Boussole SILVA pour s'orientation et vérifier les alignements ;

    - Un Ruban métrique pour prendre le diamètre à 1,30m du sol ;

    - Un sécateur pour le prélèvement d'échantillon pour l'herbier ;

    - Des cordes pour matérialiser les limites des parcelles ;

    - Topofil pour la mesure des distances ;

    - Un appareil photo numérique pour l'illustration de certaines tâches ;

    - Carnet de notes pour noter les informations de terrain ;

    - Crayon à papier pour la prise de notes ;

    - Machette pour ouvrir des layons et aider à l'identification des arbres ;

    Des fiches d'inventaire floristique ont été élaborées. Par ailleurs, du matériel pour la constitution d'un herbier des spécimens n'ayant pas pu être identifiés sur le terrain a été acquis. Pour les enquêtes et entretiens avec les populations riveraines, un guide d'entretien a été élaboré. (Annexe 2).

    2.5. Méthodes

    La méthode utilisée dans le cadre de ce travail a comme base scientifique l'approche systémique.

    Pour ce faire nous nous sommes servis d'un guide d'entretien administré aux différents acteurs dont les activités effleurent directement ou indirectement à un des composants de la réserve.

    La méthode choisie dans cette étude s'articule autour de plusieurs points :

    ü Recherche et analyse documentaire ;

    ü Collecte de données socio-économiques ;

    ü Collecte de données écologiques et estimation des stocks de carbone ;

    ü Traitement et analyse des données.

    2.5.1. Recherche et analyse documentaire

    Elle consiste à faire une revue de la littérature en rapport avec la thématique du changement climatique et de la REDD+ ainsi que la fonction de séquestration de carbone des forêts tropicales. Cette phase a commencé à l'ERAIFT (Kinshasa) et s'est poursuivie en République du Congo principalement au niveau des bibliothèques de l'ENSAF et Universitaire de l'Université Marien Ngouabi, du GERDIB, du CERVE, de la Direction de Faune et des Aires protégées. La connexion internet a été d'une grande contribution dans la réalisation de cette étude.

    Les documents consultés concernent des ouvrages, des travaux de thèse et mémoire et ceux-ci nous ont permis de rassembler une banque de données utiles pour la réalisation de l'étude. Cette recherche documentaire nous a également permis de mieux affiner le protocole expérimental et recueillir des informations sur le cadre de l'étude.

    2.5.2. Collecte de données socio-économiques

    Les données socio-économiques sont en rapport avec les conditions de vie des riverains de la réserve de biosphère ainsi que leurs activités et les impacts consécutifs.

    2.5.3. Entretien avec les personnes ressources

    Des entretiens et interviews avec des personnes ressources à même d'éclairer et mettre à disposition, des informations nécessaires à la réalisation de cette étude ont été organisé. Il s'agit entre autres du coordonnateur national REDD+ en République du Congo, du Point Focal Réseau RFE-RAFM Congo, du Directeur de la Faune et des Aires protégées et du conservateur de la réserve de biosphère de Dimonika.

    2.5.4. Entretien avec les populations locales

    Des entretiens semi-structurés ont été réalisés avec plusieurs groupes villageois de la zone d'étude en vue d'identifier leurs activités et leurs relations avec les ressources naturelles de la Réserve. Il s'agit du Comité Local de Pilotage, les autorités coutumières (chef de village et de terres) des villages Pounga et Dimonika. L'entretien a porté sur les points suivants:

    ü l'historique de la création de la RBD et l'installation des populations autour de la réserve ;

    ü l'accès aux terres et leurs exploitations ;

    ü les principales activités des populations riveraines, les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts dans et autour de la Réserve et leurs impacts ;

    ü les actions de gestionnaire en faveur des populations et leur implication dans le processus de conservation des ressources de la réserve.

    Russel 2014

    Russel 2014

    Photo4: Entretien avec le chef de Dimonika

    Photo 3 : Entretien avec le CLP et notable à Pounga

    2.6. Données écologiques et estimation des stocks de carbone

    2.6.1. Dispositif expérimental

    Le dispositif expérimental s'est inspiré des travaux de Winrock International (2005) où l'estimation et le suivi du stock de carbone peuvent se faire dans une parcelle permanente ou temporaire. Dans notre cas, le choix a porté sur une parcelle permanente délimitée par nos soins, pour examiner la dynamique spatiale et temporelle des peuplements forestiers au Mayombe, après les travaux de Moutsamboté (1985), Zinga (inédit) et Koubouana (1995).

    Au total vingt cinq (25) placettes permanentes de 400m² (20m × 20m) ont été délimitées sur le terrain, en 5 blocs de 5 placettes chacun (figure 10).

    Nous avons ouvert six (6) layons principaux pour délimiter notre parcelle et six (6) layons secondaires pour le quadrillage de la parcelle.

    Les layons secondaires sont équidistants de 20m et perpendiculaires aux layons principaux, soit une longueur totale des layons ouvert de 1200m (12× 100m)

    Figure 10 : Présentation de la parcelle permanente

    2.6.2. Techniques d'installation

    L'implantation de la parcelle permanente, a mobilisé une équipe de quatre (4) personnes composées d'un (1) boussolier, de deux (2) machetteurs et d'un (1) jalonneur.

    La matérialisation de la parcelle sur le terrain à nécessité les étapes suivantes :

    ü Choisir la direction du layon principal et des layons secondaires ;

    ü Couper des arbustes servant de jalons ;

    ü Positionner et buller la boussole sur un trépied (en bois);

    ü Définir l'azimut du layon principal devant être perpendiculaire aux layons secondaires;

    ü Procéder à l'ouverture de la forêt sur une bande de 100 m de long pour 50 cm de large en étant orienté par le boussolier suivant l'azimut choisi ;

    ü Aligner les jalons suivant l'orientation du boussolier à une équidistance de 20 m, en se servant d'un topofil ;

    ü Procéder ensuite à l'ouverture des layons secondaires larges de 0,5 m en se positionnant à chaque fois, au niveau des jalons équidistants de 20 m sur l'axe du layon principal large de 50 cm.

    2.6.3. Conventions de mesure

    Les conventions de mesure définissent les conditions dans lesquelles les individus sont retenus et mesurés à l'intérieur des placettes permanentes :

    ü Le diamètre est mesuré sur écorce à hauteur de la poitrine (DHP ou DBH) (1,30 m du sol) au pied des arbres ayant un diamètre supérieur ou égal = à 10 cm.

    Toutefois, pour ceux des arbres qui ont des défauts (contreforts, bosses, noeuds, renflement, fourches, courbures, etc.), la mesure a été faite à 50 cm au dessus du point indiqué conventionnellement pour mesurer le DBH.

    ü La hauteur totale est estimée visuellement en se plaçant à une certaine distance du tronc permettant l'opérateur de percevoir le sommet de la cime.

    2.6.4. Collecte des données

    Au moment de mesurer le DBH et la hauteur, un intérêt était placé prioritairement sur le nom botanique de l'espèce en présence. (cf. fiche en annexe2).

    Un ruban adhésif (matérialisant le niveau de mesure) est ensuite apposé perpendiculairement au fût de l'arbre.

    Photo 6: Prise de circonférence d'un Allanblackia floribunda à l'intérieur d'une placette

    Photo 5: Identification des espèces dans la placette

    2.6.5. Calcul et estimation du stock de carbone

    Le calcul du stock de carbone implique différentes étapes. Les mesures de terrain fournissent les données dendrométriques qui nous permettent de calculer la biomasse aérienne contenue dans les arbres par l'utilisation des équations allométriques. Puits la conversion de cette biomasse par un facteur de conversion (CF).

    De plus, ces variables issues de l'inventaire forestier sont utilisées pour calculer la surface terrière (G) de tous les arbres dans la parcelle.

    2.6.6. Quelques paramètres écologiques évalués

    2.6.6.1. Densité et distribution des arbres (N ha-1)

    La densité (noté N), est le nombre d'arbres sur pied à l'hectare. Pour obtenir la diversité relative, nous avons appliqué les formules ci-dessous :

    N = n/S

    N : densité (en arbres/ha), n : nombre d'arbres présents sur la surface considérée et : surface considérée (ha) 

    - Densité relative = (Nombre d'espèce/ Nombre total d'espèces dans l'échantillon) ×100 ;

    - Diversité relative = (Nombre d'espèce au sein d'une famille/ Nombre total d'espèce). ×100 ;

    Les deux premiers indices ci-dessus montrent l'augmentation du nombre de familles ou d'arbres en fonction d'une surface croissante (Doucet et al., 1996).

    2.6.6.2. Surface terrière G (m² ha-1)

    (1)

    La surface terrière d'un arbre est la surface de la section transversale de cet arbre à 1,30m au dessus du sol (Rondeux, 1993). C'est la surface occupée par un arbre i à l'hectare. La surface terrière d'un peuplement (G), représente donc la somme des surfaces terrières des individus pris individuellement (g), qui composent ce peuplement (Pardré et Bouchon, 1998). Elles se calculent à l'aide des relations suivantes.

    g

    ð = 3,14 ;

    Di : Diamètre du ligneux i ;

    g : Surface terrière du ligneux i (m²/ha).

    (2)

    ð = 3,14 ;

    Di : Diamètre du ligneux i ;

    d : densité du peuplement à l'hectare ;

    n : Effectif de la population dans la placette.

    Cette grandeur dépend à la fois de la grosseur et du nombre d'arbres et est corrélée au couvert des arbres, ce qui permet de quantifier le degré de compétition au sein du peuplement, et les conditions d'éclairement du sol. Selon CRPF et FOGEFOR (Formation à la gestion forestière) (2011) :

    ü Un peuplement dense et âgé pourra avoir une surface terrière élevée 25 à 50 m²/ha ;

    ü Un peuplement plus jeune ou plus clair aura une surface terrière faible : 5 à 15 m²/ha.

    2.6.6.3. Diamètre à hauteur de poitrine (DHP) ou DBH (cm)

    Le diamètre des troncs est une mesure faite à hauteur de poitrine à 130cm du collet dénommé DBH (Diamèter at Breast Height) en anglais. On utilise aussi la circonférence du tronc à 130cm de hauteur (C130). Le DHP (DBH) équivaut à : C130/ ð (cm)

    2.7. Estimation du stock de carbone par pool

    Elle correspond à la masse de matière végétale ligneuse sèche par unité de surface. La biomasse totale en bois des ligneux sur pied se repartit en biomasse aérienne (AGB) et en biomasse souterraine (BGB). Les méthodes existantes pour le calcul du carbone forestier sont la méthode allométriques (non destructrice) et la méthode destructrice.

    Dans le cadre de cette étude, le choix a porté sur la méthode non destructrice, du fait de la limite des moyens, du temps imparti, aussi du fait que l'abattage d'un arbre dans la RBD requiert une autorisation de l'administration forestière.

    2.7.1. Biomasse aérienne (AGB)

    L'estimation de la biomasse aérienne des arbres dans la parcelle est réalisée à partir des modèles allométriques de Chave et al., (2005) et de Djomo et al., (2010), repris dans le tableau 3:

    Tableau 3 : Equations allométriques pour la détermination de la biomasse aérienne

    Pluviométrie locale (mm/an)

    Equation allométriques (Kg/arbre)

    Domaine de validité

    Auteurs

    1500-4000

    AGB (kg) =0,0509 x ñD2H

    5 = DHP = 156 cm

    Chave et al., (2005)

    Source : Hairiah et al., 2011

    Equation allométrique (Kg/arbre)

    Auteurs

    AGB (Kg) = exp (-2,29016+0,1651(lnD)² +0,6620ln(D²H)+0,1309 logñ)

    Djomo et al., (2010)

    Source : Ngomanda, et al., 2013

    DHP: Diamètre à Hauteur de Poitrine en Cm

    AGB: Above Ground Biomass (Kg)

    Ñ: Densité spécifique du bois (g/cm3)

    H: Hauteur (m)

    Une densité spécifique du bois a été calculée pour les espèces dont l'information n'a pas été disponible. Ainsi, une moyenne pondérée a été calculée et attribuée à chacune de ces espèces (0, 505 g/cm; cf. annexes2).

    2.7.2. Biomasse souterraine (BGB) des ligneux sur pied

    L'estimation de la biomasse racinaire des ligneux sur pied a été évaluée aux lignes directrices établies par le GIEC (GIEC, 2006). En effet, selon ce dernier, l'équivalence en biomasse racinaire des ligneux sur pied est trouvé en multipliant la valeur de la biomasse aérienne (AGB) par un coefficient R dont la valeur est estimé à 0,24.

    BGB = AGB x R

    BGB: Below Ground Biomass ou Biomasse Souterraine (Kg)

    AGB: Above Ground Biomass ou Biomasse Aérienne (Kg)

    R : Root to shoot ratio = 0,24

    2.7.3. Biomasse totale des ligneux sur pied

    La biomasse totale (TB) des ligneux sur pied a été alors estimée en sommant les deux valeurs ci-dessus :

    TB = AGB + BGB

    TB : Total Biomass ou Biomasse totale (Kg)

    BGB : Below Ground Biomass ou Biomasse Souterraine (Kg)

    AGB : Above Ground Biomass ou Biomasse Aérienne (Kg)

    2.7.4. Estimation des stocks de carbone et de CO2 atmosphérique séquestrés

    La biomasse totale estimée à partir des différentes équations a été convertie en stock de carbone séquestré correspondant en la multipliant par 0, 47 selon le GIEC (2006). En ce qui concerne le stock de CO2 atmosphérique séquestré, il est reconnu que la masse atomique du Carbone (MaC) est égale à 12,001115 et celle de l'Oxygène (MaO) est de 15,9994. La masse moléculaire du CO2 (MmCO2) est estimée par l'opération suivante :

    MmCO2 = MaC + 2MO soit MmCO2 = 12,001115 + 2 x (15,9994) = 43, 999915 = 44

    Ainsi, le rapport de combinaison du carbone (C) au Dioxygène (O2) a été estimé par le rapport suivant MmCO2/MaC qui nous donne 3,6663 - soit environ 3,67. Le stock de CO2 atmosphérique séquestré par la biomasse totale à l'intérieur de la parcelle a donc été estimé en multipliant le stock de carbone issu de la biomasse par 3,67.

    2.8. Traitement et analyse des données

    Il a consisté à:

    ü grouper les espèces identifiées par famille et par genre botanique;

    ü vérifier la taxonomie de l'espèce en utilisant la taxonomie générale et en intégrant le nom de l'espèce dans le site : www.theplantlist.org du Missouri Botanical Garden et du New York Botanical Garden de Californie (USA).

    Le logiciel ArcView 3.2a a été utilisé pour la représentation du dispositif dans la parcelle. Les autres données prélevées sur le terrain ont été saisies et compilées à l'aide de Microsoft EXCEL 2007 pour le traitement et calcul des différentes variables.

    CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

    3.1. RESULTATS

    3.1.1. Relations populations riveraines de la zone Dimonika avec la RBD

    Les entretiens de groupe réalisés avec différents acteurs des villages Pounga, Dimonika; ont permis de mettre en évidence diverses formes de relations :

    3.1.1.1. Relations Autorités coutumières- RBD

    Les populations originaires du Mayombe perçoivent la RBD comme faisant partie de la forêt qui est leur propriété, dont elles ont été dépouillées. Il se pose donc la problématique de la légitimité sur la RBD, entre les populations locales et l'Etat. Ce sont elles en générale qui allouent, vendent ou hypothèquent les terres aux migrants et autres exploitants.

    Les menaces identifiées dans la RBD sont encore manifestes malgré la présence des conservateurs. En dépit des pressions qu'elles exercent sur ces écosystèmes du Mayombe, les populations reconnaissent l'importance et la nécessité de la RBD. En effet, les groupes entretenus pensent que la stabilité du climat local et régional est due à la présence de la RBD. Par ailleurs, ils affirment que la réserve contribue au maintien de la biodiversité et constitue un tampon contre la savanisation de la zone.

    Les populations originaires affirment leur disponibilité à contribuer à la gestion durable des ressources de la RBD à condition d'y être impliquées, d'être sensibilisées et considérées comme partenaires et acteurs du processus de gestion. A ce titre, le chef de terre affirmait : « Nous avons notre approche classique de surveillance et de gestion par la notoriété des ressources et qui peuvent aider à la protection de notre bien collectif qu'est la RBD ».

    Pour ces autorités traditionnelles, les deux causes principales de déforestation et de dégradation de la RBD sont les défrichements et l'orpaillage. Cependant, ils ont porté à ma connaissance que suite à l'avènement de la RBD qui a conduit à l'arrêt de l'exploitation industrielle de bois, les pistes d'évacuation se sont refermées et les défrichements ne sont plus pratiqués actuellement au sein de l'aire centrale.

    3.1.1.2. Relations populations -ressources de la RBD

    Les migrants accèdent aux terres agricoles par achat ou par don, hypothèque auprès des ressortissants du Mayombe. Le coût d'acquisition d'un hectare de forêt varie d'un village au suivant et d'un originaire à un autre. Toutefois, le coût estimatif oscille entre 25 000 FCFA et 30 000 FCFA (50 et 60 $ US). La RBD est perçue par les populations comme un écosystème qui abrite des terres fertiles qui regorgent également des mines solides dont l'exploitation est maintenant freinée par la présence des conservateurs et des règles qui ne s'accommodent pas au mode ancestral de gestion de la forêt.

    3.1.1.3. Relations gestionnaires de la RBD-populations riveraines

    La RBD est gérée par une équipe de deux (02) conservateurs placés sous la responsabilité du directeur départemental du Kouilou. Le conservateur est perçu par les populations riveraines comme un strict protecteur, empêchant tout accès aux ressources de la réserve et interdisant tout droit d'usage des ressources. Elles sont unanimes que rien ou peu est fait pour améliorer leur condition de vie, entretenant de ce fait les menaces identifiées dans la réserve.

    La sensibilisation et l'information des populations à la base ne sont pas encore très efficaces pour amener un changement de mentalité et une appropriation effective du concept de la conservation et la gestion durable des ressources de la réserve même si quelques efforts ont été faits par le WWF.

    Il n'y a pas de relations de collaboration et de partenariat entre le gestionnaire et les riverains. Le CLP créée à cet effet n'est pas encore opérationnelle.

    3.1.2. Bénéfices socio-économique tirés de l'existence de la RBD

    La présence de la RBD a apporté des avantages socio-économiques à certains membres de la communauté locale. En effet, quelques activités génératrices de revenus (ferme porcine en construction) et des étangs piscicoles (projet suspendu) sont réalisées pour les porteurs des projets dans le cadre des mesures riveraines.

    3.1.3. Menaces identifiées dans la RBD

    La chasse, les défrichements et l'orpaillage sont les principales menaces identifiées dans la RBD. Toutefois, il a été reconnu au cours de ces échanges que l'orpaillage est une activité destructrice et dégradante à plusieurs titres : les fosses creusées génèrent la dégradation de la forêt et les eaux usées issues de cette activité augmentent la charge sédimentaire dans les cours d'eau et abiment les frayères des poissons. Selon ces personnes interrogées, la plupart des orpailleurs sont implantés à la périphérie comme à l'intérieur de la zone centrale de la RBD.

    3.1.4. Conséquences de la dévastation du massif forestier de Dimonika

    Les conséquences évidentes de la destruction des forêts sont, d'après l'ensemble des interviewés, la perte du couvert forestier, de la biodiversité, la raréfaction des certaines plantes médicinales, la variation climatique (durée des saisons de pluie et sécheresse et leur intensité.). Ils sont unanimes sur le rôle stabilisateur du climat que joue la RBD. En effet, pour eux, la réserve contribue à maintenir la bonne pluviométrie locale et donc le climat local et régional.

    3.1.5. Facteurs explicatifs des menaces identifiées dans la RBD

    Les menaces identifiées sont liées selon eux à la lutte contre la pauvreté des populations locales couplée à la forte pression démographique, la recherche du gain financier par la création des plantations, le manque de prise de conscience de l'importance de la RBD, l'insuffisance de sensibilisation des acteurs locaux à la conservation des ressources naturelles, la corruption des agents chargés de la surveillance et de la gestion, le manque de rigueur et de fermeté des autorités administratives et judiciaires dans le traitement des délits.

    3.1.6. Recommandations exprimées par les populations

    Les interviewés sont formels de la nécessité de la conservation et de la gestion durable de la RBD. Pour ce faire, ils ont préconisé :

    ü L'amélioration des conditions de vie des populations riveraines, notamment la réalisation des infrastructures socio-économiques de base (centre de santé, pistes rurale.) ;

    ü La mise en oeuvre des AGR par la cellule des mesures riveraines à travers l'implication du CLP ;

    ü L'implication des riverains dans le processus de conservation en tant que partenaires et acteurs clés ;

    ü Le renforcement des capacités des leaders locaux dans les outils d'information, d'éducation et de sensibilisation pour que les populations s'approprient la conservation de la Réserve ;

    ü Instauration d'un dialogue coopératif entre les conservateurs sur le terrain et les riverains.

    3.1.7. Composition floristique du peuplement

    Nous avons recensé 417 arbres de diamètre (à 1,30m du sol) supérieur ou égal à 10 cm. Ils se repartissent en 18 familles, 34 genres et 37 espèces. Les familles ont été classées en huit groupes en fonction de leur représentativité.

    3.1.7.1. Diversité relative des familles les plus représentatives

    Au regard du graphique 11 sur la répartition des familles de l'échantillon considéré, nous pouvons noter que les Moraceae (22%) sont les plus représentatives suivi des Myristicaceae (17%), Fabaceae (15%), Clusiaceae (11%), Euphorbiaceae (10%), Burseraceae (7%) ; enfin, les Rubiaceae et Rutaceae (3%) sont les moins représentatives (Annexe 3).

    Figure 11 : Répartition des familles les plus représentatives

    3.1.7.2. Densité relative des arbres dans la parcelle

    La figure 12 ci-dessous présente les densités relatives par espèce dans la parcelle.

    Nous observons une forte densité de Musanga cecropioides (20%) suivie entre autre par Coelocaryon preussi (12%) ; Allanblackia floribunda (7%) et Dacryodes buettneri (5%). Alors que Pycnanthus angolensis (4%), Julbernardia brieyi (4%), Macaranga spinosa (4%), Pentaclethra macrophylla (4%), Alchornea cordifolia (4%), Zanthoxylum gilletii (3%), Harungana madagascariensis (2%) ont des densités faibles.

    Figure 12 : Densité relative par espèce dans la parcelle

    3.1.8. Structure diamétrique des arbres dans la parcelle

    La figure 13 illustre les pourcentages d'individus en fonction des classes de diamètre.

    Figure 13 : Pourcentage des arbres suivant la structure diamétrique dans la parcelle

    Nous remarquons que la classe de diamètre [10- 20] est la mieux représentée dans le peuplement étudié ; la classe [130- 140], quant à elle n'est pas représentative dans le peuplement. La distribution générale du peuplement présente une tendance décroissante « J renversé » à forte pente. Cette structure montre que la forêt dispose de plusieurs tiges d'avenir pour assurer sa régénération. C'est la principale caractéristique d'un peuplement forestier en équilibre, avec beaucoup de tiges de petit diamètre et peu de tiges de gros diamètre.

    3.1.9. Surface terrière des espèces dans la parcelle

    Nous avons noté que les espèces ci-après : Musanga cecropioides, Coula edulis, Irvingia gabonensis, Coelocaryon preussi et Allanblackia floribunda présentent les surfaces terrières suivantes : 6, 01 m²/ha; 2, 25 m²/ha; 2, 11 m²/ha; 1, 30 m²/ha et 1, 28 m²/ha dans la parcelle d'étude. La figure 14 reprend les fréquences d'occupation des surfaces terrières par espèce dans la parcelle.

    Figure 14 : la surface terrière respective des espèces dans la parcelle.

    3.1.10. Evaluation du Carbone suivant les familles

    L'inventaire taxonomique mené au cours de cette étude a permis de dénombrer 37 espèces reparties dans 34 genres et 18 familles.

    Figure 15 : Proportion de stockage de carbone suivant les familles

    Les Olacaceae et les Irvingiaceae ont respectivement les plus fortes proportions de séquestration du carbone : 25%  et 19%, suivie des Fabaceae (14%), Moraceae (12%) et Clusiaceae (8%) ; en prenant appui sur l'équation mise au point par Chave et al., (2005).

    L'application de l'équation de Djomo et al., (2010) sur les données collectées sur les mêmes espèces fait apparaitre plutôt que les Moraceae et Fabaceae ont une séquestration du C respectivement plus importante, estimée à 31% et 13% pour les deux familles, suivie de celle des Olacaceae (11%), des Irvingiaceae (10%) et de celle des Clusiaceae et Myristicaceae (8%).

    3.1.11. Estimation de la biomasse totale par espèce végétale

    La biomasse totale est de 275,3 tMS/ha suivant les équations de Chave et al., (2005). Nous remarquons sur la figure 16, que la biomasse est beaucoup plus importante respectivement, pour les espèces Coula edulis et Irvingia gabonensis soit 68 tonnes et 52 tonnes, suivie de celle de Musanga cecropioides (32,4 tonnes), de Pentaclethra macrophylla (18 tonnes) et d'Allanblackia floribunda (17,4 tonnes).

    Figure 16 : Biomasse totale de chaque espèce dans la parcelle suivant l'équation de Chave et al., (2005)

    En utilisant l'équation de Djomo et al., (2010), une biomasse de 82tMS/ha a été déterminé, nous observons une biomasse très élevée pour Musanga cercropioides (25 tonnes), suivie des Coula edulis, Irvingia gabonensis et Coelocaryon preussi, respectivement 8,7 tonnes, 7,9 tonnes et 5,4 tonnes (figure 17).

    Figure 17 : Biomasse totale de chaque espèce dans la parcelle suivant l'équation de Djomo et al.,(2010)

    3.1.12. Biomasse en fonction des classes de diamètres

    Les résultats de notre étude révèlent que les biomasses de l'équation de Chave et al., 2005 sont plus importantes que les biomasses de l'équation de Djomo et al., 2010 pour les classes de petits diamètres [10-20] comme pour les grands diamètres [130-140]. C'est dire que l'équation de Chave et al., 2005 donne une surestimation de la biomasse. En regardant uniquement la biomasse de l'équation de Djomo et al., 2010, nous remarquons qu'elle surestime les petits diamètres et sousestime la biomasse des grands diamètres. Les histogrammes de la figure 18, présente les biomasses en fonction des classes de diamètres.

    Figure 18 : Biomasse en fonction des classes de diamètres

    3.1.13. Variation de stock de carbone en fonction des classes de diamètre

    La figure 20 présente les stocks de carbone issus respectivement des équations de Chave et al., 2005 et de Djomo et al., 2010 en fonction des classes de diamètre dans la parcelle.

    Nous observons que les stocks de carbone obtenus avec l'équation de Chave et al., 2005 sont nettement supérieurs à ceux calculés à partir de l'équation de Djomo et al., 2010 pour toute les classes de diamètres. Il apparait également que ce stock de carbone varie proportionnellement avec la variation du diamètre.

    Figure 20: Variation de stock de carbone en fonction des classes de diamètre des arbres

    3.1.14. Estimation des stocks de carbone et de CO2 atmosphérique séquestrés

    La quantité de carbone séquestré des 417 arbres dans la parcelle est de 129,4 tC/ha selon l'équation de Chave et al., 2005 ; avec une quantité de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique séquestré de 475 tonnes métriques (Tableau 4).

    En ce qui concerne l'équation de Djomo et al., 2010, la quantité de carbone séquestré dans la parcelle est de 38,4 tC/ha, pour une quantité de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique de 141 tonne métriques (Tableau 4).

    Tableau 4 : estimation des stocks de carbone et de CO2 suivant les auteurs

    Auteurs

    Biomasse

    Stock de carbone

    CO2 Séquestré

    Chave et al., 2005 

    275,3 tMS/ha

    129,4 tC/ha

    475 tonnes

    Djomo et al., 2010

    82tMS/ha

    38,4 tC/ha

    141 tonne

    3.2. DISCUSSION

    3.2.1. Relations population riveraine-ressources naturelles de la RBD

    Il ressort des entretiens avec les parties prenantes à la gestion de la RBD que le niveau d'acceptation de la RBD diffère avec les intérêts des acteurs. Les ressortissants du Mayombe réclament toujours les mesures d'accompagnement, car l'implantation de celle-ci se serait faite sans leur consultation. Elles trouvent injuste qu'au moment où il est défendu de pénétrer dans la zone centrale de la RBD, les orpailleurs exploitent discrètement dans la zone interdite, sans être interpellés par les gestionnaires. Les migrants justifient leurs activités (agriculture et orpaillage) comme moyens de subsistance. Les populations originaires, migrantes entretiennent des relations étroites de dépendance avec la réserve. A ce titre, l'UICN (2012) dans son évaluation des parcs et réserve du Congo a relevé principalement l'agriculture itinérante sur brûlis et l'orpaillage artisanal comme étant des les activités qui menacent la RBD. Toutefois, il importe de signaler que les travaux de construction de la route nationale n°1 a attiré beaucoup de jeunes salariés qui s'installe maintenant dans les villages riveraines de la RBD.

    L'étude réalisée par le WWF (2004), à Luki, dans la province du Bas-Congo en RDC, souligne que les principales menaces enregistrées dans la Réserve sont le braconnage et l'agriculture sur brûlis, associé à un accroissement démographique. Pour ces travaux, les menaces contre les ressources de la RBD s'explique par la pauvreté en milieu rural, la faible application des lois en vigueur et surtout la faible adhésion des autorités locales et des communautés riveraines au processus de conservation.

    Il serait nécessaire aujourd'hui que les gestionnaires créent un nouveau cadre de partenariat avec ces parties prenantes.

    Cette situation est aussi préoccupante à Dimonika où la présente étude a trouvé que la parcelle examinée est une ancienne jachère. La terre appartenant à celui qui l'a défrichée en premier, il est probable que cet endroit soit sélectionné prochainement pour abriter un champ paysan.

    La quantité de dioxyde de carbone (CO2) qui serait émise dans l'atmosphère si les 417 arbres dans la parcelle-échantillon par exemple ont été coupés et brulés complètement serait de 477 tonnes métriques en considérant l'équation de Chave et al., 2005 contre 141 tonnes métrique en prenant celle de Djomo et al., 2010.

    Cependant, il importe de préciser que ces données sont valables dans le contexte strict de cette parcelle, et que toute extrapolation à l'échelle de la RBD, nécessite à l'avenir qu'un dispositif intégrant plusieurs parcelles de mêmes dimensions soit implanté à différents endroits représentatifs de la Réserve.

    3.2.2. Composition floristique du peuplement

    L'inventaire floristique a permis d'identifier 37 essences végétales dans la parcelle d'1 ha. Ceci témoigne la richesse floristique du site. La présence de Musanga cecropioides et Harungana madagascariensis traduit la reconstitution de la forêt à la suite de perturbation anthropique. Vennetier, (1966) indique que « l'action de l'homme est partout évidente », ce qu'il distincte en 1968 : « le climax est nécessairement forestier et les savanes ne sont pas naturelles.

    Les travaux de Namur (1987), signale l'existence de 662 genres et 1309 espèces dans le Mayombe. Mais cet auteur ne précise pas si les données ont été recueillies dans une forêt secondaire jeune ou mature.

    La diversité spécifique de la Réserve de Biosphère de Luki décrite par Lubini (1997) varie entre 205 et 373 espèces par hectare, avec une moyenne de 287espèces. Cependant, l'auteur ne précise pas s'il s'agit d'un hectare de forêt secondaire jeune ou adulte.

    3.2.3. Biomasse et stock de carbone

    Notre étude a consisté à estimer la quantité de carbone totale dans la forêt modèle de Dimonika pour une superficie d'un (1) hectare. Dans laquelle nous avons trouvé 129 tonnes de carbone à l'hectare (129 tC/ha) avec une quantité de biomasse totale de 275,37 tonnes issue de l'équation allométriques de Chave et al., (2005) et adapté par Hairiah et al., 2011. Et 38 tC/ha pour une biomasse de 81,8 tonnes suivant Djomo et al., (2010). Cette différence peut s'expliquer par le fait que l'équation de Chave et al., a une erreur de 20,3 % nettement plus précise que celle de Djomo et al.,(2010) qui aurait une erreur de 29,5 %.

    Le stock de carbone issue de Chave et al., (2005) comparativement à celui trouvé par Mugnier et al., 2009 au Parc National de Salongo (Equateur, RDC) dans une forêt secondaire jeune : 79,0 Tc/ha, présente une incertitude relative (129 ; 79 tC/ha). Par ailleurs, Nasi et al.,(2008) en utilisant différente méthodologie d'estimation du stock de carbone de forêt dense humide de basse altitude d'Afrique centrale obtiennent des valeurs autours de 150 à 175 tC/ha. Cependant, Mugnier et al., ont travaillé dans une forêt secondaire et que Nasi et al., 2008 ont travaillé dans une forêt secondaire mature. Et que la RBD se trouve en haute altitude par rapport à ces deux sites s'études.

    En outre, l'équation allométriques de Chave et al., (2005) a été reconnue comme la plus précise par rapport aux autres équations existantes à savoir celle du GIEC, 2006, et celle établie par Djomo et al., (2010) (Mugnier et al., 2009).

    Selon Djomo et al., (2010), l'équation allométriques de Chave et al., (2005) est applicable dans les zones tropicales humides pour l'estimation de la biomasse totale au-dessus du sol dans les sites différents, Cette équation prédit la meilleure estimation possible de la biomasse aérienne des arbres dans différents continents. Cependant, son domaine d'application n'est limité qu'aux diamètres allant de 5 à 156 cm.

    Tayo, (2014), en utilisant la même équation de Chave et al.,(2005) dans les forêts secondaires au Cameroun a trouvé 197,5 tC/ha. C'est dire que cette première campagne nous a produite un résultat qui ne s'éloigne pas des normes figurants dans la littérature.

    3.2.4. Paramètres structuraux liés aux peuplements

    La densité des arbres dans la parcelle appartient à la fourchette de densité de peuplements forestiers naturels énoncée par Doucet (2013) qui se situe entre 400 et 650 pieds à l'hectare.

    La présente étude a trouvé que la surface terrière des arbres examinés à Dimonika est de 20,4 m²/ha. Selon FOGEFOR (2011), un peuplement dense et âgé pourra avoir une surface terrière variant de 25 à 50 m²/ha. Cependant La moyenne dans les forêts tropicales variant de 30 à 40 m²/ha (Doucet., 2013)

    Sur cette base, en raison de la disparité des valeurs obtenues au moment de l'étude, cette moyenne de 20m²/ha rapproche cet écosystème d'une forêt dense. Notre inventaire floristique a fait ressortir en effet une forte densité des Musanga cecropioides (Moraceae) à la figure 12, présentant une biomasse importante aux figures 17.

    L'explication réside dans le fait que le calcul de la biomasse est fonction du diamètre des arbres et du type de forêt. Le grand nombre d'arbres de classes de diamètres [10-20] et la forme de courbe indique que malgré le fait qu'il ait de nombreux jeunes arbre et plantules pouvant croître dans la forêt, la plupart meurent rapidement, laissant quelques arbres de taille moyenne et encore moins de grands et de très grands arbres (White et Edwards., 2001).

    La structure du DDBH nous renseigne sur le degré de perturbation du milieu. En effet, en milieu naturel stable, la structure diamétriques est en forme de « J renversé » et montre que l'effectif des individus d'un peuplement forestier diminue régulièrement lorsqu'on passe d'arbres de petits DDBH aux plus gros arbres. 

    CONCLUSION ET SUGGESTIONS

    Conclusion

    La Réserve de Biosphère de Dimonika présente de ressources naturelles et de nombreux atouts qui justifient que des initiatives soient prises pour sa conservation et sa gestion durable. Il s'agit de la diversité de ses écosystèmes, de sa biodiversité mais également de son énorme potentiel de stockage de carbone.

    Mais dans la recherche de mécanisme de gestion durable de la Réserve de Biosphère de Dimonika, des défis majeurs subsistent. D'une part, on note une diversité de relations qu'entretiennent les populations riveraines de la réserve, en fonction de leur origine et leurs intérêts. Ces différentes relations concourent au maintien des facteurs de déforestation et de dégradation des ressources de la Réserve. Par ailleurs, la qualité des relations entre les gestionnaires et les populations riveraines n'est pas bonne et doit être améliorée par un dialogue où chaque acteur agira, en prenant ses responsabilités dans la gestion participative de la réserve.

    Ces actions doivent être couplées à la mise en place de mesures riveraines offrant des alternatives durables aux activités illégales pour améliorer notablement la gestion des ressources de la réserve de biosphère de Dimonika. La gestion des ressources naturelles est un processus de recherche de consensus, il est alors indispensable d'impliquer et faire participer l'ensemble des parties prenantes. La gestion de la RBD doit être perçue comme un système avec ses différentes composantes, les fonctions de chacune, les relations explicites ou implicites qui sous-tendent chacune des relations et leur contribution à l'objectif global de la gestion durable.

    Concernant la biodiversité, il faut retenir les impacts négatifs des activités anthropiques sur la qualité et la quantité de celle-ci. La conversion des forêts en terres agricoles détruit la biodiversité du milieu. Elles modifient les paramètres écosystémiques des milieux naturels et rendent parfois inappropriés ces espaces à la diversité biologique. Ainsi, lorsque les exploitations agricoles n'ont pas une orientation agroforestière, elles aboutissent à la destruction de la biodiversité. En effet, la forêt modèle de Dimonika pourrait améliorer la situation économique des populations locales

    Au terme de notre étude, on peut dire que l'objectif est atteint car la quantité de carbone évaluée selon les auteurs est de 129 tC/ha selon Chave et al., 2005, et de 38,4 tC/ha selon Djomo et al., 2010.

    Comme cela est dans une forêt secondaire jeune, il faut éviter qu'elle soit détruite, au cas contraire on aura une quantité de CO2 émise de 475 tonnes et 141 tonnes, respectivement pour Chave et al., 2005 et Djomo et al., 2010.

    Nous avons retenu pour le calcul du stock de carbone, le modèle de Chave et al., 2005, adapté par Hairiah et al., 2011 car il donne des résultats comprables à ceux obtenus par d'autres auteurs dans le Bassin du Congo (Ngomanda, au Gabon et Mugnier au Parc de la Salonga en RD Congo) contrairement à Djomo et al.,2010.

    Dans la perspective du processus REDD+ à mettre en oeuvre dans la réserve de biosphère de Dimonika, il est nécessaire de lutter contre la déforestation et la dégradation de la couverture forestière. Les systèmes agroforestiers sont appropriés pour maintenir ou améliorer les stocks de carbone à des niveaux normaux. La gestion de la réserve doit être perçue comme une approche intégrée pour réduire les facteurs de déforestation et de dégradation des écosystèmes forestiers, maintenir et conserver la biodiversité et préserver les stocks de carbones de ces milieux.

    Suggestions

    Au terme de cette étude, nous suggérons :

    Ø A l'endroit des gestionnaires de la RBD

    - Pour connaître avec précision le potentiel de stockage de carbone dans le massif forestier du Mayombe, il faudrait poursuivre l'inventaire du stock de carbone dans les différents sites de la RBD. Ces études complémentaires prendront en compte également le carbone emmagasiné dans tous les compartiments aériens (ligneux arborés, arbustives et herbacé, la litière) et les stocks souterrains (racine, micro-organisme, sol). Cette étude doit être couplée avec les évaluations de stocks de carbone par les données de télédétection ;

    - Résoudre la question de zone centrale par la mise en oeuvre effective de la stratégie de gestion de ces zones, dans l'optique de récupération et la restauration de ces espaces de conservations. Cela est d'autant important vu les impacts négatifs majeurs des activités d'orpaillage sur la diversité qualitative et quantitative des ressources et surtout au risque de voir cette zone échapper au contrôle des gestionnaires lié au manque de moyen de surveillance ;

    - Pour réduire, les impacts négatifs des activités anthropiques sur la biodiversité floristique et la capacité de séquestration du carbone de la réserve, il est vivement recommandé d'instaurer l'agroforesterie dans les villages Pounga et les Saras et M'vouti. Cela doit se faire dans un dialogue permanent avec les populations. Il doit leur être présenté les intérêts et avantages de cette pratique et même initier des phases pilotes ;

    - La mise en oeuvre des mesures riveraines (microprojets) doit être appuyée par le renforcement des capacité des promoteurs sur les éléments de viabilité et de durabilité des investissements afin de relever le taux de réussite de ces mesures riveraines, susceptibles d'influer positivement sur les facteurs d'agression de la réserve. Il s'agit de donner les outils nécessaires aux promoteurs de pérenniser les AGR mis en oeuvre à leur profit une fois la période d'investissement terminée ;

    - La création des Associations de Conservation et de Développement peut constituer un relais important dans l'exécution des activités du gestionnaire sur le terrain. Il faut les formaliser et les rendre opérationnelles et renforcer leurs capacités et les doter de moyens nécessaires pour travailler. Ces structures ont un rôle à jouer dans la sensibilisation, l'information et l'éducation environnementale à la base. Par ailleurs, ils doivent constituer l'interface entre le gestionnaire et les communautés locales dans la mise en oeuvre des mesures riveraines et l'exécution de certaines activités (porteurs lors des patrouilles, mains d'oeuvre pour tracer les layons).

    Ø Au niveau des autorités administratives et politiques

    - Inciter les autorités administratives et judiciaires à l'application stricte des lois règlementant la protection de ressources naturelles Congolaise ;

    Ø Au niveau de la coordination REDD+ République du Congo

    - Inscrire la Réserve de Biosphère de Dimonika sur la liste des sites pour les projets pilotes de la REDD+ en République du Congo, compte tenu de l'importance des richesses à préserver.

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    ANNEXES

    Annexe 1: Guide d'entretien avec les chefs de villages de terre de Dimonika

    1. Historique de la création de la Réserve de biosphère de Dimonika

    2. Contre partie aux communautés locales par rapport aux classements de la réserve

    3. Installation des autres communautés

    4. Comment se fait l'accès aux terres par les membres de la communauté

    5. prix estimatif d'un hectare de forêt

    6. Activités traditionnelles des populations originaires

    7. Que représente la RBD pour la population locale et les autorités locales

    8. Vous sentez-vous intéresser de la conservation et de la gestion de la RBD?

    9. Etes-vous associez et impliqués aux décisions de gestion de la RBD?

    10. Les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts de la RBD

    11. Effets liées à la déforestation et la dégradation des forêts de la RBD

    12. Comment remédier à la déforestation?

    13. Quelles sont vos relations avec les gestionnaires de la réserve ?

    14. Pensez vous la dévastation de la réserve aura des effets sur vos activités ?

    15. Que pensez vous qu'on effectue pour bien conserver la réserve

    16. Contribution du CLP à la conservation et la gestion de la RBD

    17. suggestions pour la conservation de la RBD et le développent socio-économique des populations riveraines

    Annexe 2: Liste des arbres inventoriés dans la parcelle permanante

    Nom scientifique

    Famille

    Densité du bois

    Référence

    Allanblackia floribunda

    Clusiaceae

    0,687

    Zanne et al. Global wood density database.

    Baillonela toxisperma

    sapotaceae

    0,725

    World agroforestry database

    Musanga cercropioides

    Moraceae

    0,21

    World agroforestry database

    Xylopia hypolampra

    Annonaceae

    0,64

    World agroforestry database

    Irvingia gabonensis

    Irvingiaceae

    0,775

    World agroforestry database

    Ganophyllum giganteum

    Sapindaceae

    0,698

    World agroforestry database

    Canarium schweinfurthii

    Burseraceae

    0,402

    World agroforestry database

    Coelocaryon preussi

    Myristicaceae

    0,495

    World agroforestry database

    Coula edulis

    Olacaceae

    0,895

    Zanne et al. Global wood density database.

    Dacryodes buettneri

    Burseraceae

    0,513

    World agroforestry database

    Dialium bipendense

    Fabaceae

    0,959

    World agroforestry database

    Harungana madagascarensis

    Clusiaceae

    0,467

    World agroforestry database

    Nauclea diderrichii

    Rubiaceae

    0,674

    World agroforestry database

    Newtonia leucocarpa

    Fabaceae

    0,604

    Zanne et al. Global wood density database.

    Pentaclethra eetveldeana

    Fabaceae

    0,663

    World agroforestry database

    Pentaclethra macrophylla

    Fabaceae

    0,841

    World agroforestry database

    Pterocarpus soyauxii

    Fabaceae

    0,658

    World agroforestry database

    Pycnanthus angolensis

    Myristicaceae

    0,409

    World agroforestry database

    Zanthoxylum gilletii

    Rutaceae

    0,686

    World agroforestry database

    Julbernardia brieyi

    Fabaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Treculia obovoidea

    Moraceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Alchornea cordifolia

    Euphorbiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Barteria fistulosa

    Passifloraceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Garcinia afzelii

    Clusiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Macaranga spinosa

    Euphorbiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Macaranga mondura

    Euphorbiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Nauclea latifolia

    Rubiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Caloncoba welwitschii

    Facourtiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Alstonia congensis

    Apocynaceae

    0,326

    World agroforestry database

    Polyalthia suaveolens

    Annonaceae

    0,72

    World agroforestry database

    Staudtia stipitata

    Myristicaceae

    0,72

    World agroforestry database

    Corynanthe mayumbensis

    Rubiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Maprounea membranacea

    Euphorbiaceae

    0,505

    D moyenne pondérée

    Symphonia globulifera

    Clusiaceae

    0,6

    World agroforestry database

    Trema guineensis

    Ulmaceae

    0,505

    Zanne et al. Global wood density database.

    Pteleopsis hylodendron

    Combretaceae

    0,678

    World agroforestry database

    Prioria balsamifera

    Fabaceae

    0,407

    Zanne et al. Global wood density database.

    Annexe 3: Pourcentage des familles recensées dans la parcelle

    Familles

    Nombre d'espèces

    Pourcentage (%)

    Annonaceae

    7

    1,68

    Apocynaceae

    3

    0,72

    Burseraceae

    28

    6,71

    Clusiaceae

    46

    11,03

    Combretaceae

    2

    0,48

    Euphorbiaceae

    42

    10,07

    Fabaceae

    63

    15,11

    Flacourtiaceae

    8

    1,92

    Irvingiaceae

    7

    1,68

    Moraceae

    91

    21,82

    Myristicaceae

    70

    16,79

    Olacaceae

    5

    1,20

    Passifloraceae

    3

    0,72

    Rubiaceae

    14

    3,36

    Rutaceae

    11

    2,64

    Sapindaceae

    7

    1,68

    sapotaceae

    6

    1,44

    Ulmaceae

    4

    0,96

    Total général

    417

    100

    Annexe 4: Fiche d'inventaire floristique

    Date: ...../03/2014

    N° Parcelle Coordonnées GPS

    N° individu

    Nom Vernaculaire

    Nom Latin

    Famille

    Circonférence (cm)

    Diamètre (cm)

    Hauteur (m)

    Observations

    1

     
     
     
     
     
     
     

    2

     
     
     
     
     
     
     

    ...

     
     
     
     
     
     
     

    * 1 www : http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/environment/ecological-sciences/

    biosphere-reserves/world-network-wnbr/

    * 2 « FAO, 2004 cité par Belé et al., 2011 »

    * 3 «Mriteuw Diaw C., 2004 cité par CIFOR, 2005»

    * 4 « Salisbury et Ross, 1978 cité par Tayo, 2014 »

    * 5 « Giasson, 2005, cité par Tayo, 2014 »

    * 6 « Carbon budget, 2010 cité par Tayo, 2014 »

    * 7 « Brown, 2011 cité par Saunier, 2012 »

    * 8 Selon la FAO (2005) c'est un « produit d'origine biologique (qui ne soit pas du bois) dérivé des forêts et des autres terres boisées »

    * 9 « UNESCO/PNUD, 1986 cité par Tchindjang, 2011 »

    * 10 « UNESCO/PNUD, 1986 cité par Tchindjang, 2011 »

    * 11 « Samba-Kibata, 1991 cité par Diamouangana, 1995»






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984