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La gestion administrative des localités affectées par le bornage de la frontière Burkina-Mali: cas des localités de la région des hauts-bassins

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par Seydou MILLOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (Burkina Faso) - Diplome des Administrateurs Civils 2015
  

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Paragraphe I. Les structures centrales de gestion

Ici, nous nous en tiendrons essentiellement à l'intervention des Directions Générales de l'Administration du Territoire et des Collectivité Territoriales (A) et à celle de la Commission Nationale des Frontières (B).

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A. La Direction Générale de l'Administration du Territoire et la Direction Générale des Collectivités Territoriales

La Direction générale de l'administration du territoire (DGAT) a pour missions entre autres : l'organisation et l'administration des circonscriptions administratives ; la coordination et la supervision des activités des représentants de l'Etat sur le territoire national ; l'organisation des recensements administratifs en rapport avec les autres ministères compétents ; la collecte et l'exploitation de toutes informations se rapportant à la mission générale d'administration du territoire.

Quant à la Direction générale des Collectivités Territoriales (DGCT), elle a entre autres pour missions : le suivi et la coordination de la mise en oeuvre des lois et règlements de la décentralisation ; la coordination des procédures d'élaboration et de suivi des conventions Etat-collectivités territoriales ; l'appui juridique aux collectivités territoriales et aux élus locaux ; le contrôle de la légalité sur les actes et les délibérations à caractère non financier des collectivités territoriales ; la coordination des activités des commissions techniques, interministérielles, régionales et provinciales d'examen des budgets locaux et d'appui aux collectivités territoriales en matière de finances locales ; l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi évaluation de la politique de coopération décentralisée ; le suivi et l'évaluation de l'impact de la coopération intercommunale dans la promotion du développement local et régional.

Même si ces Directions interviennent dans la gestion des localités frontalières, à travers les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales, elles n'ont aucune attribution particulière en la matière. Ce qui n'est pas le cas de la Commission nationale des frontières.

B. La Commission Nationale des Frontières

Mise en place pour la gestion et la coordination des questions relatives aux frontières, la Commission Nationale des Frontières comprend un Conseil des Frontières et un Secrétariat Permanent. Ils sont placés sous la hiérarchie du Ministre de l'Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la Sécurité, Président du Conseil.

Le Conseil des Frontières est chargé de donner des orientations en matière de gestion des frontières ; de suivre et évaluer la politique nationale des frontières ; de veiller à la prévention et au règlement des litiges frontaliers pouvant surgir entre le Burkina Faso

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et tout pays voisin et d'approuver le budget, les programmes et rapports d'activité du Secrétariat Permanent.

Quant au Secrétariat Permanent de la Commission Nationale des Frontières, il a pour missions essentielles d'élaborer, mettre en oeuvre et évaluer la politique nationale des frontières ; d'initier et coordonner les activités de délimitation et de démarcation des frontières ; de suivre et gérer en rapport avec toutes autres structures habilitées, les litiges à caractère frontalier pouvant surgir entre le Burkina Faso et tout pays voisin ; d'initier et mettre en place des mécanismes et programmes susceptibles de prévenir les conflits frontaliers et de promouvoir la coopération frontalière ; de veiller aux questions politiques, économiques, sociales ou juridiques ayant trait au développement et à la sécurité des régions frontalières ; de promouvoir des activités de développement des zones frontalières ; d'assurer la coordination des relations de coopération administrative transfrontalière et de participer à l'élaboration d'une politique de sécurisation des zones frontalières.

Paragraphe II. Les structures locales de gestion administrative des localités frontalières

La gestion locale des espaces frontaliers dans le contexte actuel est assurée par les chefs de circonscription administrative (B) et les responsables de collectivité territoriale (A) même s'ils n'ont pas d'attributions particulières en considération de la spécificité de leurs localités.

A. Des collectivités territoriales

La collectivité territoriale est, selon l'article 8 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT), « une subdivision du territoire dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Elle constitue une entité d'organisation et de coordination du développement. Les collectivités territoriales sont : la région et la commune ».

La région qui est constituée de l'ensemble des communes d'un territoire donné, dispose de deux (02) organes : un organe délibérant qui est le conseil régional et un organe exécutif, le Président du conseil régional. Aux termes de l'article 145 du Code général des collectivités territoriales, « le conseil régional définit les orientations en matière de développement dans la région conformément aux grandes orientations nationales ».

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Ces orientations peuvent donc concerner les questions relatives aux frontières internationales. Les autres organes et autorités sont tenus de le consulter sur toutes décisions à prendre, sur les questions intéressant la région ou engageant sa responsabilité (cf. article 146 du même Code).

En ce qui concerne la commune, elle est organisée en secteurs et/ou villages. Elle dispose également d'un organe délibérant, le conseil municipal et d'un organe exécutif qui est le maire. Le conseil municipal a les mêmes attributions que le conseil régional mais à exercer sur le territoire de la commune (cf. article 224 et suivant du Code général des collectivités territoriales). On distingue : la commune urbaine40, la commune à statut particulier41 et la commune rurale42.

Le territoire d'une collectivité territoriale peut coïncider avec celui d'une circonscription administrative.

B. Des circonscriptions administratives

Elles sont organisées, selon le principe de l'accompagnement de la décentralisation, à trois (03) niveaux : la région, la province et le département dirigés respectivement par le Gouverneur, le Haut-commissaire et le Préfet.

Les circonscriptions administratives sont des cadres de représentation de l'Etat et de coordination des activités de ses services déconcentrés. Elles ne sont dotées ni de la personnalité morale, ni de l'autonomie financière43.

Contrairement aux représentants des collectivités territoriales qui sont élus, les chefs des circonscriptions administratives sont nommés en vertu d'un pouvoir règlementaire. D'une manière générale, ils ont pour mission d'exercer la tutelle rapprochée des

40 Entité territoriale comprenant au moins une agglomération permanente de vingt-cinq mille (25 000) habitants et dont les activités économiques permettent de générer des ressources budgétaires propres annuelles d'au moins vingt-cinq millions (25 000 000) de franc CFA (article 19 de loi n0 055-2004/AN du 21 décembre 2004 et ensembles ses modificatifs

41 C'est une commune urbaine dont l'agglomération principale a une population d'au moins quatre cent mille (400 000) habitants et des ressources budgétaires propres annuelles d'au moins un milliard (1 000 000 000) de francs CFA (article 23, idem)

42 La commune rurale est un regroupement de villages ayant une population d'au moins cinq mille (5 000) habitants et dont les activités économiques permettent de générer des ressources budgétaires propres annuelles de cinq millions de francs CFA (5 000 000 FCFA) (article 27, ibidem)

43 Article 1 du décret n02012-804/PRES/PM/MATDS/MEF du 08 octobre 2012 portant modalités de création, d'organisation et de fonctionnement des circonscriptions administratives au Burkina Faso.

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collectivités territoriales. En effet, l'article 54 du CGCT dispose que : « la tutelle administrative et la tutelle financière sont assurées respectivement par le ministre chargé des collectivités territoriales et le ministre chargé des finances qui délèguent par arrêté, une partie de ce pouvoir aux représentants de l'Etat dans les circonscriptions administratives. Un arrêté conjoint précise les matières faisant l'objet de la délégation ».

L'examen analytique des cadres théorique, juridique et institutionnel que nous venons de mener facilitera une analyse critique de la gestion administrative des localités de la région des Hauts-Bassins qui ont une frontière commune avec des localités du Mali.

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PARTIE II : L'ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTION ADMINISTRATIVE DES LOCALITES DE LA REGION DES HAUTS-BASSINS FRONTALIERES DU MALI.

L'analyse de l'administration des localités frontalières permettra de vérifier notre hypothèse de recherche à savoir : la gestion administrative des localités de la région des Hauts-Bassins frontalières du Mali est satisfaisante. Ce qui dépend de la vérification de deux hypothèses secondaires :

1. le niveau d'accès des populations frontalières aux documents administratifs et aux services sociaux de base est satisfaisant ;

2. la gestion dans ces secteurs est cependant confrontée à des difficultés nécessitant des solutions à envisager.

A cet effet, cette analyse va se rapporter, en Chapitre I, à l'accessibilité aux documents administratifs et aux différents services sociaux de base concernés par l'étude et en Chapitre II, aux difficultés rencontrées et aux suggestions pour une amélioration de la gestion administrative des espaces frontaliers.

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CHAPITRE I. L'analyse de l'accessibilité aux documents administratifs et aux services sociaux de base dans les localités concernées par l'étude.

Il est ici question d'analyser d'une part, la fréquentation des infrastructures du pays et d'apprécier dans notre espace frontalier cible, la distance à parcourir pour bénéficier des différentes prestations (Section I.), d'autre part le ratio population/personnel et la qualité des prestations (Section II.), toute chose qui permettra de vérifier l'hypothèse secondaire 144 de la présente étude.

Section I. L'analyse de la fréquentation des infrastructures du pays et l'appréciation de la distance parcourue pour bénéficier des différentes prestations.

Nous analyserons d'abord la fréquentation par les populations cibles des infrastructures du pays (Paragraphe I.) avant de nous appesantir sur la distance qu'elles parcourent pour bénéficier des différentes prestations (Paragraphe II.).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille