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La vulnérabilité de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations

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par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2013
  

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Conclusion partielle

En définitive, il faut retenir que la commune d'arrondissement de Thiès-nord, située dans le centre ouest du Sénégal, est caractérisée par un site propice aux inondations même si sa situation géographique au carrefour des grandes régions du pays lui confère certains avantages et est favorable aux échanges économiques et sociaux.

A cette caractéristique du site s'ajoute une croissance démographique importante qui est à l'origine d'une occupation anarchique de l'espace. Les éléments de la zone qui favorisent les inondations se résument ainsi :

-un relief qui fait de la zone un déversoir des eaux de ruissellement issues du plateau de Thiès

-l'existence de sols peu perméables avec une infiltration réduite ;

-une croissance démographique importante qui induit une extension spatiale démesurée et une occupation anarchique de l'espace.

Tous ces facteurs participent à l'aggravation du phénomène d'inondation dans la ville car étant fragile devant l'aléa climatique constitué par la variabilité pluviométrique que nous tenterons de mettre en évidence dans la deuxième partie de ce travail d'étude et de recherche qui traite de la vulnérabilité de la commune d'arrondissement face aux inondations.

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DEUXIEME PARTIE : LA

VULNERABILITE AUX

INONDATIONS

48

La commune d'arrondissement de Thiès-nord, à l'instar de la ville de Thiès fait face à de nombreux défis liés au changement climatique particulièrement à travers les évènements extrêmes qui le ponctuent.

Parmi ceux-ci, les inondations constituent aujourd'hui l'élément le plus caractéristique de la dégradation de l'environnement. Ce phénomène a été longtemps abordé comme un phénomène purement hydrologique et les pluies ont toujours été au banc des accusés pour un phénomène « dont la complexité dépasse certainement le cadre climatique » (Sène et Ozer, 2002). Autrement dit, les pluies ne sont pas uniquement responsables des inondations mais d'autres facteurs entrent en jeu montrant la responsabilité humaine dans ce phénomène.

Nous allons, dans une perspective de déterminer le risque d'inondation dans notre zone d'étude, analyser les facteurs entrant en jeu dans la construction du risque qui ne peuvent se résumer aux éléments pluviométriques. C'est dans ce cadre que s'inscrit la deuxième partie de ce travail qui s'intéresse à la vulnérabilité aux inondations. L'approche de la vulnérabilité devrait passer avant tout par la compréhension de l'aléa climatique qui sera l'objet du premier chapitre qui s'intéresse à l'analyse de la pluviométrie de la zone.

Le deuxième chapitre s'intéresse aux facteurs physiques de la vulnérabilité c'est-à-dire à l'exposition du site de la zone d'étude à travers la mise en évidence des différentes contraintes qui le caractérisent.

Enfin, il s'agira de déterminer l'évolution de l'urbanisation dans la zone et ses impacts sur la perturbation des équilibres environnementaux qui aggrave l'exposition du site aux aléas pluviométriques.

Nous essayons à travers cette partie, de montrer les niveaux d'exposition qui définissent la vulnérabilité de ce milieu urbain aux inondations.

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Chapitre 1 : L'ALEA CLIMATIQUE

L'aléa climatique sera analysé en fonction du paramètre pluviométrique. Ce choix répond à la problématique de ce travail portant sur les inondations. Les données qui seront traitées concernent la pluviométrie de Thiès. Dans notre zone d'étude, la pluie est liée, comme nous l'avons montré plus haut, à l'organisation du flux de mousson. Celle-ci se caractérise par une variabilité importante.

1-1 La variabilité pluviométrique

Pour déceler la tendance générale et récente de la pluviométrie, nous avons utilisé les données de la station de Thiès pour la période 1951-2012. Ces données ont été recueillies à l'ANACIM.

Pour déterminer les caractères de la distribution de la pluviométrie, nous avons adopté une analyse statistique sur la base d'indice. Pour ce faire, nous avons utilisé la méthode de l'Indice Standardisé des Précipitations ou SPI.

L'indice standardisé des précipitations (SPI)

L'indice standardisé des précipitations ou en anglais Standardized Précipitations Index (SPI) est un indice pluviométrique qui se caractérise par la simplicité de son utilisation et a l'avantage de mettre en évidence les années excédentaires et les années déficitaires.

Il s'écrit selon la formule suivante :

I = Pi -P/ó

Pi est le cumul pluviométrique d'une année i ;

P, la moyenne de la série ; ó, l'écart-type de la série.

Cet indice est en général utilisé pour déterminer la sévérité de la sécheresse (Sarr, 2008). Nous l'avons utilisé dans ce travail pour déterminer aussi l'humidité car l'indice est un élément essentiel pour caractériser la nature et l'intensité de la pluviosité pour une station donnée (Annexe 2).

50

Les données pluviométriques de la période 1951-2012 caractérisent, sur la base des indices standardisés des précipitations, une station dominée majoritairement par une humidité modérée et dans une moindre mesure par une sécheresse modérée.

Tableau 2: Fréquence des années selon les classes de SPI

Station

Total années

HE

HF

HM

SM

SF

SE

Année HE

ou HF

Année SE ou SF

Thiès

62

5

5

25

2

20

7

0

1954

1972

HE : humidité extrême ; HF : humidité forte ; HM : humidité modérée ; SM : sécheresse modérée ; SF : sécheresse forte ; SE : sécheresse extrême

Notre station compte 40% d'années d'humidité modérée et 32% d'années de sécheresse modérée. Elle n'a pas enregistré de sécheresse extrême mais compte 5 années d'humidité extrême. La comparaison entre années d'humidité et années de sécheresse est à la faveur de l'humidité avec 35 années d'humidité contre 27 années de sécheresse (Tableau 2).

En effet, cette prédominance des années humides s'explique par les deux décennies d'avant 1970, année de référence du début de la sécheresse et ces dernières années. Notons que l'année 1968 avait annoncé le début de cette modification dans l'évolution pluviométrique. Avec une anomalie standardisée de -1,3, elle constitue la seule année déficitaire de la décennie 1961-1970. Sur la période 1951-1970, trois années seulement sont déficitaires dont deux caractérisées par des sécheresses modérées en l'occurrence 1959 et 1970 avec respectivement des anomalies standardisées de -0,3 et -0,2.

Sur toute la série couvrant la période 1951-2012 (Figure 16), les cinq années les plus humides sont enregistrées dans la période précédent la sécheresse avec un maximum en valeur absolue pour l'année 1954 qui a enregistré un cumul annuel de 996,9 mm. Ces années sont caractérisées par des humidités extrêmes. Elles ont été d'ailleurs les seules à avoir cette situation.

Ecarts

-0,5

-1,5

2,5

0,5

1,5

-1

-2

2

0

3

1

1951 1954 1957 1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011

années

51

Figure 16 : Ecarts normalisés de la pluviométrie de 1951 à 2012 à Thiès

Les années de sécheresse sont plus marquées à partir de 1970 mais sont entrecoupées par des années excédentaires. En effet pour la période 1970-1980, dominée par des années déficitaires, on note des années d'humidité modérée (1971, 1974, 1975, 1978 et 1979) qui ne font que confirmer la grande variabilité pluviométrique de Thiès.

La véritable période sèche de notre station part de 1980 avec une succession régulière de huit années déficitaires de 1980 à 1987 avec un paroxysme de la sécheresse en 1983 qui a une anomalie standardisée de -1,3 (sécheresse forte).

Cette même tendance sèche a été observée dans les années 1990 avec une série d'année de sécheresse modérée de 1990 à 1994 et de 1996 à 1998. Seules deux années ont été excédentaires avec des humidités modérées. Il s'agit de 1995 et de 1999.

De cette évolution de la pluviométrie, nous considérons que la véritable période sèche de la ville de Thiès est constituée par la série 1980-2000 où 16 années sur 20 ont été déficitaires. Cette période est charnière dans l'évolution socio-démographique de notre zone d'étude car elle a quelque part influencé la croissance urbaine de la commune d'arrondissement de Thiès-nord.

Concomitamment à cette baisse généralisée de la pluviométrie, une période d'humidité s'installe progressivement à partir de 2000 même si elle est entrecoupée par des années de sècheresses modérées en 2002, 2003, 2004, 2005.

Toutefois depuis 2006, notre station enregistre des années excédentaires avec une succession régulière de huit années excédentaires. Jamais depuis la décennie 1951-1960, Thiès n'a enregistré cette succession d'années d'humidité. Elles sont modérées certes mais indique une tendance à la hausse de la pluviométrie qui nous amène à penser à un retour sporadique des précipitations même s'il serait tôt de parler d'une normalisation de la pluviométrie.

La pluviométrie, par le biais de cet indice standardisé, est caractérisée par sa grande variabilité. Les écarts normalisés peuvent varier d'une année à une autre. Cette situation peut s'expliquer d'une part par le caractère variable de la mousson18et d'autre part par l'apport des différentes perturbations telles que les lignes de grains développées dans la première partie de ce travail.

Par rapport aux années 1970 et 1980 caractérisées par la sécheresse au Sénégal (Ndong, 1995), nous constatons que ces dernières années sont marquées par une pluviosité assez importante comme l'atteste les écarts normalisés de la pluviométrie. Les sept dernières années de la série (de 2006 à 2012) ont enregistré des pluies supérieures à la moyenne.

Cette tendance s'exprime par les séquences d'années observées dans l'évolution de la pluviométrie. Les années 1980 et 1990 ont été caractérisées par une succession d'années sèches de 1981 à 1987 et de 1991 à 1994. Cependant, depuis ces dernières années, l'espoir de voir les pluies, revenir à la normale, semble nourri si l'on observe la séquence 2006 à 2012 caractérisée par une succession d'années humides.

Cet espoir est aussi confirmé par l'évolution décennale de la pluviométrie à Thiès.

Pour l'illustrer, nous avons fait une comparaison des moyennes décennales des précipitations à la normale 1961-1990.

L'analyse décennale de la pluviométrie montre une décennie 1951-1960 très pluvieuse avec un écart de 294,3 mm. Elle est suivie par une autre décennie 1961-1970 pluvieuse avec un écart de 96,8 mm (Figure 17).Ces deux décennies témoignent des périodes humides observées dans notre zone. A partir de 1970, date de référence du début de la sécheresse au Sénégal, notre station est caractérisée par une succession de périodes sèches. Les décennies 1971-1980, 1981-1990 et 1991-2000 ont chacune un écart négatif et illustrent la longueur de

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18 Cours de Climatologie tropicale, Licence 3 Géographie, 2011

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la sécheresse qui a caractérisé la ville de Thiès. En même temps ces périodes méritent notre attention en raison de l'influence qu'elles ont eue sur l'évolution socio-démographique de notre zone d'étude.

1951-1960 1961-1970 1971-1980 1981-1990 1991-2000 2001-2010

décennies

Ecarts en mm

-100

250

200

350

300

150

100

-50

50

0

Figure 17: Ecarts des moyennes décennales par rapport à la normale 1961-1990

Cependant, depuis le début du siècle, on note un retour sporadique des précipitations comme l'atteste la décennie 2001-2010 qui compte un écart positif de 9,6 mm.

Certes cette valeur est loin d'atteindre celles observées avant la sécheresse, mais cette décennie plaide pour se différencier des trois précédentes et témoigne d'une tendance à la hausse de la pluviométrie qui caractérise la ville de Thiès. Elle coïncide aussi aux inondations enregistrées dans la commune d'arrondissement de Thiès-nord.

Il serait très tôt de parler d'un retour à des conditions normales de la pluviométrie, c'est-à-dire aux conditions d'avant sècheresse. Toutefois, la tendance de la pluviométrie et les analyses décennales de la pluviométrie mériteraient une attention particulière notamment dans l'aménagement de la commune d'arrondissement de Thiès-nord.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle