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La vulnérabilité de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations

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par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2013
  

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Conclusion partielle

En somme, il faut dire que la croissance urbaine de la commune d'arrondissement de Thiès-nord est assez rapide au vu des mutations nombreuses que celle-ci apportent à cet espace urbain.

Cette croissance influence à plusieurs égards les conditions naturelles du site relativement exposé de la commune d'arrondissement et rend difficile l'aménagement de la commune d'arrondissement.

La croissance démographique induit souvent des demandes sociales et des besoins d'espace pour les populations. Elle peut favoriser l'occupation anarchique de l'espace et l'installation des populations dans les zones inondables.

Les processus d'urbanisation causent la perturbation du cycle hydrologique en milieu urbain. L'urbanisation favorise la diminution voire même la suppression des zones d'expansion naturelle des eaux de pluies. Son manque de contrôle expose davantage la zone aux aléas pluviométriques.

A cela s'ajoute un système d'assainissement déficitaire en raison d'un réseau très ancien et quasi défectueux, de la faiblesse de l'entretien des canaux d'évacuation des eaux pluviales et une occupation humaine qui induit souvent des obstructions aux exutoires des canaux d'évacuation.

La dynamique urbaine est un facteur essentiel à prendre en compte pour gérer et réduire le risque d'inondation en ce qu'elle constitue un indicateur essentiel de l'exposition de la commune d'arrondissement aux aléas pluviométriques.

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TROISIEME PARTIE : LA

GESTION DU RISQUE

D'INONDATION

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Pendant longtemps, le risque d'inondation n'était abordé que sous l'angle d'un phénomène essentiellement hydrologique et sa gestion s'orientait presque exclusivement aux méthodes curatives. Autrement dit, il s'agissait d'une gestion de crise au travers de la mise en place de moyens techniques comme les digues et les barrages pour lutter contre le phénomène.

Toutefois, au regard de l'évolution du phénomène et de sa perception par les sociétés, notamment la responsabilité humaine dans les catastrophe naturelles, l'approche spatiale des inondations s'est orientée autour du concept de vulnérabilité.

Les dégâts et les dommages provoqués par les inondations ont provoqué des réactions à tous les niveaux de la société. Des pouvoirs publics aux populations, la gestion du risque devient impérieux eu égard aux conséquences de plus en plus dramatiques du phénomène.

Dans un premier lieu, nous allons analyser le cadre institutionnel des inondations à l'échelle nationale et locale et les stratégies d'adaptation des populations.

En second lieu, il s'agira de montrer les limites de cette gestion du risque à travers une analyse des contraintes institutionnelles et de la perception du phénomène par les populations.

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Chapitre 1 : LA GESTION INSTITUTIONNELLE DU RISQUE D'INONDATION ET LES STRATEGIES LOCALES D'ADAPTATION

Les dégâts et les dommages causés par les inondations ont suscité des réactions de la part des pouvoirs publics, qu'elles soient à l'échelle nationale, puisque les inondations constituent actuellement l'un des fléaux les plus graves au Sénégal24 ou bien à l'échelle locale car la commune d'arrondissement de Thiès-nord est de plus en plus en proie à ce phénomène.

Plusieurs stratégies et mesures ont accompagné la gestion du risque d'inondation au Sénégal allant de la réaction face à l'urgence à la définition de mesures structurelles pour lutter contre le phénomène.

Afin de cerner la gestion institutionnelle du risque d'inondation, nous allons essayer d'analyser celle-ci à l'échelle nationale au travers d'une étude chronologique de différentes stratégies développées dans le pays.

Ensuite il s'agira d'envisager une analyse de la gestion à l'échelle locale en essayant de voir comment la commune d'arrondissement tente de faire face au risque d'inondation.

Enfin nous essayerons d'appréhender les stratégies des populations pour s'adapter aux inondations.

1-1 La gestion institutionnelle du risque d'inondation à l'échelle nationale.

Le risque se gère et sa gestion constitue un refus de la fatalité car elle entre en droite ligne dans la compréhension de l'enjeu qu'il constitue. Cette dimension du risque est comprise, il faut le reconnaître, par les pouvoirs publics dont les réactions notées montrent nettement l'importance accordée au phénomène.

Au Sénégal, plusieurs stratégies ont été développées afin de lutter contre les inondations et leurs impacts. Dans une approche chronologique, nous allons déterminer les différentes stratégies développées par les autorités nationales.

24 République du Sénégal, Banque Mondiale, Système des Nations Unies, Commission Européenne : Rapport d'évaluation des besoins post catastrophe, Rapport final, Juin 2010

Lien : reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/ressources/Rapport_complet_78.pdf

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- Le Plan National d'Organisation des Secours (Orsec) : Il a été adopté au Sénégal par le Décret n° 93-1288 du 17 novembre 1993. Ce plan sert à faciliter la mobilisation et l'engagement rapide des moyens exceptionnels. Il constitue le principal outil de gestion des crises et catastrophes au Sénégal.

Selon le Groupement National des Sapeurs-Pompiers de Thiès (GNSP), organe chargé de la mise en oeuvre du plan ORSEC, ce dernier n'a jamais été déclenché dans la commune d'arrondissement de Thiès-nord. Car pour eux, les inondations à Thiès n'auraient pas encore atteint une ampleur qui nécessiterait le plan. Toutefois, ils reconnaissent des difficultés qu'ils éprouvent lors des interventions, qui sont liées souvent à des problèmes d'accès de leurs engins surtout à Nguinth.

- La Stratégie Nationale de Protection sociale et de Gestion des Catastrophes (SNPS/GR) a été développée en 2005 et comprend la période 2006 à 2009. Ses objectifs visent la réduction de l'impact des chocs menaçant directement la vie des populations. Parmi ceux-ci, les inondations occupent une place importante en raison des impacts qu'elles ont sur la population. Elles sont prises en compte dans le quatrième axe des stratégies relatives à la gestion des catastrophes et risques majeurs.

-Le Plan National d'Adaptation aux changements climatiques (PANA) : élaboré en 2006, il constitue une contribution du Sénégal à l'effort mondial de lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. Il constitue le prolongement de ces efforts entamés avec la signature et la ratification de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto en 2001.

- Le Programme National de Prévention et Réduction des Risques Majeurs et de Gestion des Catastrophes Naturelles mis en place en 2009 est piloté par la Direction de la Protection Civile (DPC). Il sert de cadre opérationnel pour les interventions dans le domaine de la gestion du risque.

-Le Plan National d'Aménagement du Territoire (PNAT) dont le rôle dans la gestion du risque se mesure à l'aune des scénarios d'aménagement et de développement durable. Il s'agit de contrôler la croissance démographique et de trouver un équilibre entre les diverses régions du pays.

-Le Programme de Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC) : ce programme participe au renforcement des capacités institutionnelles nationales et locales des acteurs dans la gestion des risques.

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- Le Programme d'Action Prioritaire de Prévention des Inondations (PAPI) mis en place en 2010 et dont le rôle est de trouver des solutions efficaces et durables aux inondations sur l'étendue du territoire national.

-Le Plan Décennal de lutte contre les inondations : Elaboré en 2012 suite aux désastres provoqués par les inondations, il vise dans le long terme à endiguer le phénomène des inondations au Sénégal.

D'autres stratégies existent et sont en cours actuellement au Sénégal. Nous avons choisi certaines que nous jugeons essentielles dans la gestion du risque d'inondation. Au travers de cet aperçu chronologique, il apparaît clairement que l'administration sénégalaise tente de lutter contre les inondations et ses impacts.

Le fait majeur qui reste à noter ici demeure la concentration et le cloisonnement de la majeure partie de ces stratégies et programmes dans la région de Dakar. Cette position peut-être comprise d'autant plus que cette région est la plus touchée par le phénomène mais il n'en demeure pas moins que les autres milieux urbains sénégalais comme notre zone d'étude sont en proie aux inondations et celles-ci prennent de plus en plus de l'ampleur.

A ces mesures nationales, s'ajoutent des efforts locaux dans la commune d'arrondissement de Thiès-nord malgré la faiblesse des moyens de cette collectivité locale.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille