Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : cas de la commune de Louga

Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : Cas de la Commune de Louga

AVANT PROPOS

L'Ecole Supérieure d'Economie Appliquée (ESEA) en tant qu'institution de formation et de recherche développement offre à ses étudiants la possibilité de se spécialiser dans diverses domaines parmi lesquels : le Développement communautaire et la formation, l'Aménagement du Territoire, l'Environnement, la Gestion Urbaine, la planification, la Gestion des Organisations, la Gestion et l'Evaluation des Programmes et Projets de développement, l'animation, etc.

Le mémoire est un exercice pédagogique qui parachève la formation et qui permet à l'étudiant de mettre en pratique en organisant la majeure partie des connaissances et compétences acquises durant les quatre années.

Ce présent mémoire a été effectué dans la Commune de Louga sous le thème : « dynamique organisationnelle impulsée par la migratoire internationale dans le pays d'origine : cas de la commune de Louga».

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RÉSUMÉ DU MÉMOIRE

Aujourd'hui, mue par les forces de la mondialisation, par l'évolution démographique, les disparités persistantes en matières de revenus et d'opportunités, les conflits et les catastrophes naturelles, la migration revient au premier plan et apparait comme l'un des traits déterminants de la vie économique, sociale et politique d'un monde caractérisé par la mobilité. Les effets de la migration sur les individus, les sociétés et les pays sont profonds et présentent de multiples facettes. Un nombre très important de ces effets est directement lié au processus de développement.

Ainsi, la commune de Louga qui constitue le cadre de notre étude, est considéré comme l'un des plus grands bastions d'émigration dans le pays. Depuis quelques décennies, cette ville semble financièrement être dépendante des revenus engendrés par les émigrés du terroir.

Dans cette logique, notre étude a pour principal objectif de vérifier si la migration internationale a influencé la dynamique organisationnelle dans le pays d'origine avec comme cas spécifique la commune de Louga.

Cet objectif général est scindé en plusieurs objectifs spécifiques. Il est question en premier lieu de caractériser la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale. Il s'agit d'abord de dénombrer les organisations de migrants et de celles en rapport avec la migration, ensuite, leur évolution dans le temps et dans l'espace ; leur nature, leur taille et leur Fonction. Enfin, leur domaine d'intervention, leur année de création; la typologie etc. En second lieu, d'analyser les actions des organisations, faisant référence à leur relation avec les institutions et les autres formes d'organisations; aux activités réalisées et leurs effets sur le développement de la commune etc.

Ainsi, la recherche documentaire et l'administration de quarante (40) questionnaires destinés aux associations d'émigrés, de femmes, de jeunes et d'artisans ont permis de glaner des informations assez suffisantes pour traiter le sujet. Toutefois, nous nous sommes efforcés, après avoir exposé la problématique générale et la méthodologie adaptée, de présenter et d'analyser les données sur la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale dans la commune de Louga.

L'exploitation des données recueillies lors de nos différents enquêtes et entretiens sur le terrain nous ont permis de confirmer nos différentes hypothèses de départ dont la première intitulée comme suit : Les caractéristiques des organisations sont influencées par la migration internationale dans la commune de Louga

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Grace à la migration internationale, la commune de Louga a connu une nouvelle dynamique organisationnelle, de par le nombre, de par la taille, de par le rayon d'action mais aussi le professionnalisme des interventions et dans le fonctionnement.

Au niveau de la vérification de la deuxième hypothèse « La dynamique organisationnelle a contribué aux actions de développement de la commune de Louga » il est noté que la dynamique inter acteur y est présente mais plus focalisée entre les associations de développement local telles que les GPF et les ASC. Quant aux associations d'émigrés, elles n'entretiennent pratiquement pas de relations avec les associations autochtones. Egalement, les associations d'émigrés sont les seules à faire des réalisations communautaires touchant presque toute la région Louga.

Au terme de notre analyse nous avons proposé des recommandations qui peuvent stimuler la conscience des acteurs de la commune, améliorer la gestion de la migration dans la commune de Louga, afin de mieux exploiter les potentialités qu'elle offre et sa contribution sur une dynamique entre les acteurs communautaires et institutionnels.

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REMERCIEMENTS

Tout d'abord, nous remercions Dieu, notre créateur de nous avoir donné la force, la volonté et le courage d'accomplir ce modeste travail.

Nous adressons un grand remerciement au Docteur Bara MBOUP professeur à l'ESEA, notre encadreur qui a accepté de nous accompagner tout au long de ce processus de recherche, pour ses conseils et son engagement. Nous tenons également à remercier tous les professeurs du Département Développement Communautaire et Formation (DECOF) pour les enseignements, le savoir et les recommandations qu'ils nous ont prodigués au cours de notre formation.

Nous ne pouvons continuer sans pour autant dire un grand merci à M. Mamadou FOFANA, chef du Département DECOF, à M. Alioune BADIANE et à M. Sémou SOW, pour leur aide et leur appui durant ces quatre (04) années de formation; plus particulièrement à M. Pape Amadou KANE qui nous a facilité l'obtention d'une structure d'accueil pour le stage préprofessionnel.

Nos remerciements à tout le corps professoral de l'ESEA et du personnel administratif particulièrement à M. Gilbert Moussa FAYE, nos chères secrétaires, Mme Aïssatou BADJI et Mme Ndeye Fatou DIEME, pour leurs soutiens et conseils.

Notre reconnaissance va à l'endroit de M. Modou LOUM, un frère, un confident qui s'est totalement investi pour la réalisation de ce mémoire. Jamais son encadrement, son humanité n'a failli au cours de ce processus de formation, ce malgré ses lourdes responsabilités. Il n'a ménagé ni temps, ni peine pour la réalisation de ce mémoire.

Aussi, nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à la famille DIEYE depuis Louga, qui nous a accueillies et hébergées durant la phase de terrain du mémoire. De même que, les responsables des associations enquêtées, le chef de service départemental du développement communautaire, le chargé de l'orientation et de la coopération décentralisée pour leur disponibilité et leur compréhension lors de la phase enquête.

Nous exprimons notre gratitude à tous les membres du laboratoire Recherche sur la Migration et l'Education du Développement (REMED), pour leurs précieux observations et conseils. Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous qui ont participé de près ou de loin pour la réalisation de ce mémoire.

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DÉDICACE

Nous dédions ce modeste travail à notre défunte mère Mbossé SALL que nous n'avons pas eu l'occasion de connaitre.

A notre défunt père, Gora DIAW qui a été à l'origine de ce processus de formation que Dieu l'accueille dans son paradis.

Nous dédions également ce travail à nos chers parents Matar BADIANE et Soda THIAM pour toutes les vertus qu'ils nous ont inculquées. Que Dieu fasse en sorte que nous ne puissions jamais décevoir leurs attentes !

Une plume particulière à notre chère grande soeur, Youma BADIANE et son cher mari Issa NDIAYE qui n'ont ménagé aucun effort pour notre réussite.

Nous ne saurions oublier nos frères et soeurs particulièrement, Ami, Boury, Ndeye sokhna et son mari, Mame Diarra et son mari, Astou DIAW, Babacar, Coumba, Alima, Soda, Astou BADIANE et Lahad. Puisse le bon Dieu, leur accorde une longue vie, et une consolidation d'esprit de famille.

A toute la famille BADIANE ET DIAW, nous en profitons pour leur sermonner toute l'amour que nous éprouvons envers elles.

A ma très chère voisine de chambre Angélique MALOU et mes amies promotionnaires, Tacko NDIAYE, Pierre Lionel Ricardo LOZIER, Marie Sophie Chantal DIATTA, Ngoné DIOP, Dieynaba SECK, Mbaye SENE, Aminata SENE, Aldiouma KA, Mamadou Camara FALL, Maissa Fall NDIAYE.

A ma maraine Mariama DOUCOURE et mon fieu Mamadou Lamine DIOP.

A tous les Challenger de la 41^eme promotion.

A mes amis de la 39 ^eme, 42 ^eme , 43 ^eme promotions.

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TABLES DES MATIERES

AVANT PROPOS I

RÉSUMÉ DU MÉMOIRE II

REMERCIEMENTS IV

DÉDICACE V

Liste des sigles et abréviations IX

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : LE CADRE DE REFERENCE 3

Chapitre I : Problématique 4

Chapitre II : Revue critique de la littérature 6

Chapitre III : Cadre conceptuel 14

Chapitre IV : Cadre opératoire 17

4.1. Question de recherche: 17

4.1.1. Question de Recherche Générale: 17

4.1.2. Questions de recherche spécifiques : 17

4.2. Les objectifs de l'étude 17

4.2.1. Objectif général 17

4.2.2. Objectifs spécifiques 17

43. Hypothèses 17

4 .3.1. Hypothèse générale : 17

4.3.2. Hypothèses spécifique 17

DEUXIEME PARTIE : DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ET CADRE DE L'ÉTUDE 20

Chapitre V : Méthodologie 21

5.1. Revue documentaire : 21

5.2. Visite de prospection : 22

5.3. La population cible et l'échantillonnage 23

5.3.1. La population cible 23

5.3.2. Echantillonnage 23

5.4. Elaboration des outils de collectes : 24

5.4.1. Le questionnaire 24

5.4.2. Le guide d'entretien 24

5.5. Exploitation et traitement des données 24

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5.6. Les difficultés de l'étude 25

Chapitre VI : Louga, une ville fortement influencée par l'émigration 26

6.1. La commune de Louga, capitale régionale et départementale 26

6.2. Une démographique galopante 27

6.3. Une économie prospère, révèle l'influence de la migration dans la commune de Louga 28

6.4. La dynamique associative dans la commune de Louga 30

6.4.1. Les organisations à vocation économique 32

6.4.2. Les Associations Sportives et Culturelles 33

6.4.3. Les associations de développement 33

6.5. Analyse des interventions des partenaires extérieurs 34

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

35
Chapitre VII : Caractéristique de la dynamique organisationnelle impulsée par la migration

dans la commune de Louga 36

7.1. Typologie des organisations 36

7.2. Analyse de la taille et du rayon d'action des organisations 39

7.3. Analyse du niveau de motivation à la création de l'organisation 41

7.4. Mode de fonctionnement et gestion démocratique des organisations 44

7.4.1.Analyse du mode de fonctionnement des organisations de la commune de Louga 44

7.4.2. Prise en compte des principes de bonne gouvernance 50

Chapitre VIII : Analyse des actions menées par les organisations de la commune de Louga 51

8.1. Niveau de Réalisation des organisations enquêtées 51

8.2. Coordination et collaboration inter-acteurs 53

8.3. Force et limites des organisations de la commune de Louga 57

Chapitre IX : Recommandation 57

CONCLUSION 62

BIBLIOGRAPHIE I

ANNEXE IV

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Liste des cartes

Carte 01 : Carte de localisation de la région de Louga 26

Carte 2 : Répartition de la population de la commune de Louga selon les quartiers 27

Liste des tableaux

Tableau 1 : Les indicateurs 18

Tableau d'échantillonnage 2 : Répartition des organisations à enquêter selon leur typologie

23

Tableau 3 : Répartition des types d'organisations selon le quartier 31

Tableau 4 : Catégorie des membres en fonction de la typologie 38

Tableau 5 : Liste des organisations impulsées par la migration internationale 42

Tableau 6: Fréquence de renouvellement du bureau en fonction des Organisations 45

Tableau 7 : Proposition de recommandations à l'endroit des acteurs de la commune de Louga

59

Liste des graphiques

Graphique 1 : Répartition des GPF selon le quartier 32

Graphique 2 : Typologie des organisations dans la commune de Louga 37

Graphique 3 : Répartition des organisations selon la taille 39

Graphique 4 : répartition des organisations selon le rayon d'action 40

Graphique 5 : Niveau de motivation à la création de l'organisation 41

Graphique 6 : Répartition des organisations affiliées selon le type 46

Graphique 7 : La régularité des réunions selon la typologie des organisations 47

Graphique 8 : Répartition des types d'organisation selon l'existence d'un siége 48

Graphique 9 : Répartition des organisations disposant d'un compte bancaire et d'un budget de

fonctionnement 49

Liste des annexes

Annexe 1 : Guide d'entretien administré au responsable des services techniques IV-V

Annexe 2 : Questionnaire adressé aux représentants des associations VI-VII-VII

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Liste des sigles et abréviations

ANCAR	Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural
ARD	Agence Régionale de Développement
ARRL	Association des Ressortissants de la Région de Louga
ASC	Association Sportive et Culturelle
CADL	Centre d'Appui au Développement Local
CD	Conseil Départemental
CDEPS	Centre Départemental Education Populaire et Sportive
CIAC	Chambre d'Industrie d'Agriculture et de Commerce
CICES	Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal
CM	Chambre des Métiers
DECOF	Développement Communautaire et Formation
DP	Diagnostic Participatif
ESAM	Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages
ESEA	Ecole Supérieure d'Economie Appliquée
FAFS	Fédération des Associations Féminines du Sénégal
FASER	Fédération des Associations des Emigrés de Retour
GIE	Groupement d'Intérêt Economique
GPF	Groupement de Promotion Féminine
IAGU	Institut Africaine de Gestion Urbaine
MDL	Maison du Développement Local
OCB	Organisation Communautaire de Base
OIM	Organisation Internationale de la Migration
OMD	Objectif du Millénaire pour le Développement
ONG	Organisation Non Gouvernementale
OP	Organisation Professionnelle
PNUD	Programme des Nations Unies pour le Développement
PSE	Plan Sénégal Emergent
REMED	Recherche sur la Migration et l'Education du Développement
SDDC	Service Départemental du Développement Communautaire
UCAD	Université Cheikh Anta Diop

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INTRODUCTION

Cette étude sur « Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : cas de la commune de Louga » répond à une double préoccupation. D'une part, elle nous permet d'apporter une analyse sur les organisations communautaires favorisées par la migration et de comparer le fonctionnement des différentes formes de structures associatives rencontrées dans la commune de Louga. D'autre part, elle nous donne l'occasion de combler une lacune : l'absence d'étude exploratoire qui interroge la dynamique organisationnelle impulsée par la migration dans la commune de Louga. Elle nous permet de déceler l'apport de la migration sur la vie associative et les stratégies mises en oeuvre par les acteurs communautaires pour tirer les bénéfices de cette dite migration.

L'intérêt d'une telle étude est de rechercher la relation entre migration internationale et dynamique organisationnelle dans la commune de Louga.

La migration internationale a marqué l'évolution du monde en général et du Sénégal en particulier au cours de ces deux dernières décennies. Quoiqu'ancienne, la migration internationale a connu un développement rapide et des implications sociales et économiques significatives durant les années 1980 et 1990.

La région de Louga fait partie des zones du pays où la propension à l'émigration internationale est très répandue. En ce sens, ce phénomène y est à l'origine de nombreuses mutations socioéconomiques, culturelles et spatiales. L'ensemble de ces transformations intervenues, semble-t-il, sous l'effet de la migration, ont suscité notre attention particulière pour mener cette étude.

A l'état actuel de nos connaissances, peu d'études sur la migration faites dans la commune de Louga ne prennent en compte les effets de la migration sur la dynamique organisationnelle des acteurs communautaires.

Cette étude invite à jeter un autre regard sur la migration non pas seulement comme source de transfert d'argent mais d'innovation sociale et de dynamique organisationnelle. Traiter la question de la participation de la migration à l'essor du mouvement associatif dans le territoire d'origine sous l'angle de l'apport des émigrés semble être une fenêtre intéressante dans le champ plus large des effets de la migration.

Dans cette optique, cette étude s'articule essentiellement sur deux grands points :

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La première partie consiste à l'analyse de la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale dans la commune de Louga avant de voir en second lieu les effets de cette dynamique organisationnelle en termes d'actions de développement.

Pour ce faire, le mémoire sera structuré en trois grandes parties :

La première permettra de cerner le cadre de référence dont les points saillants sont la problématique, le cadre opératoire, la revue critique de littérature, la justification et le cadre conceptuel.

Ensuite, la deuxième partie englobe la méthodologie de recherche où nous allons expliciter la démarche qui part de l'identification des cibles de l'étude jusqu'à élaboration des instruments de collecte de données en passant par l'échantillonnage et les difficultés notées dans la phase de terrain. Elle sera précédée du cadre de l'étude où la commune de Louga sera revue dans son ensemble.

Enfin la troisième partie permettra d'analyser les résultats de l'étude, suivie d'une interprétation et d'une proposition de recommandations qui seront déclinées en recommandations générales et opérationnelles.

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PREMIERE PARTIE : LE CADRE DE REFERENCE

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Chapitre I : Problématique

La migration africaine vers certains pays du Nord et du Sud, est devenue un phénomène international important de la fin du XXe siècle.

En effet, les conditions de vie très difficiles ou les ambitions personnelles et collectives obligent souvent les populations africaines à quitter leur pays d'origine pour d'autres El Dorado réels ou imaginaires¹. Dans ce contexte d'incertitude économique et politique, la migration internationale est de plus en plus envisagée par les Africains comme une opportunité de suite de crise. Ce phénomène s'est combiné à un important flux de migrants. Ainsi, au Sénégal, c'est dans les années 1980 que l'on a assisté à l'émigration massive des sénégalais vers l'Europe suite aux crises socioéconomique et écologique qui ont frappé le pays. Autrement dit, les effets des sécheresses, combinés à ceux des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) dans les années 70 ont favorisé le développement de l'émigration qui a connu de forts changements dans ses modalités et dans sa géographie. Amorcé, par les habitants de la vallée du fleuve Sénégal, le mouvement migratoire était d'abord interne et durant longtemps saisonnier (« navétane » et « noorane ») avant de gagner des destinations lointaines (émigration sous-régionale et internationale). Vers la fin des années 80, on assiste à un déplacement des centres de gravité de la migration à partir de la vallée du fleuve Sénégal, au Bassin arachidier et le littoral. Il en a résulté, une participation plus importante des populations qui jusqu'alors s'expatriaient peu en l'occurrence les Lougatois². Cette migration s'est diversifiée durant cette période tant dans ses destinations que dans l'origine de ses départs, posant aussi de manière plus complexe, l'impact sur le pays d'origine.

Cependant c'est avec le développement de la migration internationale que plusieurs petites et moyennes villes du Bassin arachidier et de la vallée du Fleuve Sénégal sont sorties de leur torpeur pour s'étendre et, en même temps, diversifier leurs activités économiques grâce en partie à un arrière pays rural qui a retrouvé en cette émigration un palliatif à la crise de

1 Et si les africains de la diaspora étaient des acteurs du développement de l'Afrique ?, Yao Assogba, série recherche no. 25 ISBN : 2-89251-120-8, Juillet 2002, Université du Québec en Outaouais

2 BA A., 2012, Etude de l'évolution des représentations sociales liées à la figure de l'émigré dans la ville de Louga, UGB

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l'agriculture fortement éprouvée par les sécheresses récurrentes et la panne de l'arachide son principal moteur³.

Selon le rapport définitif du Recensement Général de la Population, de l'Habitat, de l'Agriculture et de l'Elevage (RGPHAE) de 2013, 4,7% des émigrés sénégalais sont originaires de la région de Louga.

En effet, l'essor de la pratique migratoire dans cette ville a très tôt été à l'origine d'importants changements sur les plans, social, économique, spatial, culturel, etc. C'est pourquoi, les transformations que le phénomène migratoire a induites dans la commune de Louga ont particulièrement attiré l'attention de certains chercheurs. En ce sens, ces derniers en leur qualité de géographes, de sociologues, de statisticiens, etc. ont mené des études selon des approches et des thématiques différentes les unes des autres. Les travaux sur ce thème concluaient sur les considérables transferts de fond, l'évolution spatiale, l'accroissement urbaine, les investissements des émigrés dans le commerce, l'habitat, l'artisanat, etc.

Par contre rares sont les travaux portant sur la dynamique organisationnelle. Fort de ce constat, nous nous proposons d'analyser la dynamique organisationnelle impulsée par la migration et d'évaluer les effets des projets qu'elle initie sur le développement de la commune de Louga.

Sur ce, l'ensemble de ces transformations et structurations, intervenues, semble-t-il, sous l'effet de la migratoire, ont suscité notre attention particulière sur la question. D'où notre question de recherche : La migration internationale a-t-elle contribué à la dynamique organisationnelle dans la commune de Louga ?

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³ Rapport de Recherche, Migration internationale, changement social et gouvernance locale dans les petites et moyennes villes du Sénégal, étude de cas d'Ourossogui et Louga, 2008

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Chapitre II : Revue critique de la littérature

Si la dynamique associative a su susciter l'intérêt de chercheurs anthropologues en Italie et en France, le phénomène semble en revanche être passé inaperçu parmi les économistes ou chercheurs d'autres disciplines. La littérature consultée est restée muette sur les véritables facteurs d'impulsion de la migration et le rapport qu'elle a avec les organisations au niveau des territoires d'origines. En effet, il n'existe pas à notre connaissance d'études portant sur l'apport de la migration internationale sur la dynamique organisationnelle dans la commune de Louga. Néanmoins, les ouvrages ci-dessous indiqués offrent un apport précieux dans la connaissance de notre zone d'investigation et dans l'éclairage des questions soulevées par notre sujet d'étude.

Selon Me B G. (2014), la région de Louga totalise à elle seule les 3/4 des immigrés Sénégalais vivant à l'extérieur. Cette dernière est devenue aujourd'hui après Dakar (26,1%) la deuxième région où l'indice de pauvreté (26,8%) a connu une baisse⁴. Naguère classée en 1984 comme la moins urbanisée, avec le plus faible taux d'investissements et l'une des plus pauvres, figure en 2004 dans le peloton des régions mieux loties⁵. Mais quel est le facteur déterminant de cette renaissance ? N'est-il pas alors plus opportun de tirer les leçons alternatives offertes par la migration internationale ?

Ndiaye P I. (2007) souligne les particularités de la région de Louga qui est d'avoir une association regroupant tous ses émigrés repartis en Europe ou aux USA. Cette forme de regroupement s'inscrit dans une dynamique d'impulsion et de participation au développement du terroir d'origine. Ces associations interviennent pour la plupart dans le domaine social (l'entraide) à travers des actions de financement de projets à caractères sociaux. Cet ouvrage est plutôt un instrument de recherche sur les réalisations et actions faites par les associations de migrants dans le territoire d'origine et leur impact sur le développement local. Par ailleurs, l'analyse faite par l'auteur nous paraisse insuffisante.

D'ailleurs nous tentons d'approfondir l'analyse et nous nous posons la question à savoir si cette nouvelle force sociale qui se constitue en réalité sur la base de la proximité et de

4 Plan Sénégal émergent

5 Bara MBOUP, politiques de développement, migration internationale et équilibre villes-campagne dans le vieux bassin arachidier (région de Louga), thèse de doctorat 3^e cycle, 2005 - 2006

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l'appartenance à un même terroir ne constitue-t-elle pas une logique d'intervention dans le cadre du mouvement associatif local ?

Les études réalisées par Me. Gueye S B., dans différentes régions du monde sur l'impact du développement local des migrations non définitives concluent que si l'émigration par les transferts migratoires (envois de fonds et transfert de compétence etc.) améliore les conditions de vie des familles des migrants, elle favorise rarement la mise en place d'une dynamique de développement des communautés et régions émettrices.

Dans son étude, l'auteur prend en exergue la région de Louga où il conclu qu'en dépit des transferts de fonds aussi important dans la région, ces immigrés sénégalais n'ont jamais réussi à mettre en place aucun projet permettant d'amorcer un quelconque développement local ou implanter des petites unités au service du développement de leur propre terroir. Tout ce que nous avons pu constater à travers l'enquête que nous avons mené sur le terrain, est plutôt le développement des ménages qui est au top, ainsi que des belles villas construisent par ses mêmes immigrés, sinon des petits investissements dans le secteur informel (Bana-Bana).

Pour ce qui est du développement des ménages nous ne pouvons nier leur importance. Cependant, l'auteur n'a pas pris en compte tous les aspects du développement local. Car si la façade urbaine à travers les constructions de belles villas ainsi que l'économie par le commerce connaissent une dynamique, on ne peut pas dès lors écarter le processus de développement local.

En outre cette étude au regard de la période étudiée, devrait tenir compte de l'évolution récente de la région de Louga qui aurait amorcé le développement local. Ce qui lui a permis de devenir la deuxième région où l'indice de pauvreté à fortement baissé (26,8%) après Dakar selon le rapport de diagnostic du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Ce constat contraste d'ailleurs avec ceux dressés par, MBOUP B. (2006) et BA. A (2012). Selon ce dernier, l'architecture de certains quartiers a complètement changé grâce aux réalisations des migrants au niveau de la région qui a véritablement subit un boom immobilier. En effet, les belles villas des émigrés dans certains quartiers ne peuvent passer inaperçues de même que la construction de certains projets sociaux surtout au niveau des villages environnants de la ville.

Selon MBOUP B. (2006), la migration internationale a favorisé une recomposition sociale avec l'émergence de nouveaux acteurs dont le rôle n'avait jamais été exercé par une composante sociale autochtone. Les migrants sont la seule catégorie sociale intervenant à titre

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volontaire dans le financement et l'équipement, dans des conditions compétitives du marché, des différents acteurs du développement local à savoir les agriculteurs, les commerçants et les artisans. Cette fonction d'assistance au développement qui a manqué depuis que l'Etat s'est mué de l'Etat Providence à l'Etat libéral vient d'être comblée par les émigrés. Ce qui augure d'une relance de la production et de la renaissance des territoires naguère en crise.

Les initiatives de ces nouveaux acteurs ont impulsé une dynamique de reconstruction des territoires et une relance de la production qui ont connu un dysfonctionnement à la suite de la crise arachidière dont il servait de cadre de développement. Pour l'auteur la reconstruction de ces territoires à différentes échelles locales, départementales et régionales passe par la reprise des fonctions respectives des villes et de la campagne. Cette opération s'appuie nécessairement sur une classe d'investisseurs locaux prêts à stimuler l'économie et susciter la résurgence des réseaux traditionnels d'échanges et des vieilles solidarités sociales. La limite de cette étude réside dans l'insuffisance et le dénombrement de la dynamique d'intégration des différents réseaux d'échanges.

MBOUP B. stimule qu'avec la migration internationale, l'artisanat se modernise aussi bien dans son équipement que dans sa structure. La modernisation, avec les équipements apportés et cédés à crédit par les émigrés, et la restructuration, avec l'évolution de simples ateliers en GTE, sont révélateurs des grands changements dont l'artisanat local est l'objet vis versa pour les autres secteurs. Selon l'auteur, la migration internationale a induit une nouvelle restructuration des secteurs traditionnels locaux. Ce qui va dans le même sens que notre objectif de recherche sauf que les réalisations et la contribution de ces dites associations dans l'émergence locale ne sont pas prises en compte par l'étude.

Pour GUENGAN J P. (2002) dans « Migrations internationales et développement : les nouveaux paradigmes », explique que « si l'on considère l'impact des migrations au niveau local et micro local, il est clair que les envois de fonds des émigrés permettent d'améliorer les revenus des parents restés sur place. Mais, ces envois peuvent aussi encourager l'abandon d'activités locales jugées insuffisamment rémunératrices, stimuler la consommation de produits importés, et constituer ainsi davantage un obstacle au développement des régions concernées. De même, les investissements des émigrés ou ceux de retour peuvent avoir des effets très différents selon qu'ils se font « au village » ou en ville, qu'ils concernent des investissements immobiliers de prestige ou spéculatifs, ou des investissements productifs dans l'agriculture, l'artisanat ou le commerce. Dans tous les cas de figures, l'impact de la migration

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et des flux financiers qui leur sont associés, marque pour le meilleur comme pour le pire les paysages, modifie les identités et les réseaux de solidarité traditionnelle, toutes choses qui ne sont pas neutres pour le développement.

Il faut avouer que l'auteur a passé en revu les aspects positifs et négatifs de la migration internationale. Cependant, la prise en compte de la dynamique organisationnelle reste à approfondir.

Assogba Y. (2002), dans son ouvrage intitulé « et si les africains de la diaspora étaient des acteurs du Développement de l'Afrique ? », estime que si l'Afrique exploitait les moyens financiers et humains de sa diaspora, elle pourrait trouver ses propres solutions à ses problèmes de développement et compenser ainsi l'amenuisement des ressources de l'aide publique qu'elle reçoit des pays du Nord et du commerce avec eux.

Il poursuit que pour sortir de la crise quasi-endémique qui semble la frapper, les dirigeants africains en premier doivent prendre conscience de ce fait et considérer l'apport de leur diaspora comme un aspect des alternatives, de l'aide extérieure au développement qui a endetté l'ensemble des pays du Tiers Monde. Dans cette perspective, des initiatives doivent être prises pour signer des accords de coopération dans ses domaines entre les pays africains et ceux du Nord. Pour leur part, les mouvements associatifs, les syndicats et les entreprises du tiers-secteur des pays hôtes du Nord peuvent former, des collectifs avec les organisations des diasporas africaines pour initier en partenariat des projets de développement local en Afrique et/ou dans les pays d'accueil. Certes le développement ne peut se faire sans l'implication des acteurs de proximité ce que nous avons bien apprécié dans sa conclusion.

Mais, en dehors de ces propositions qui sont toutes pertinentes, l'étude reste muette sur les rapports entre diasporas Africaines et Associations au niveau des pays d'origine.

Est-ce pour dire que le partenariat entre les diasporas Africains et Associations locales ne fait pas parti des leviers de développement ?

A en croire, Yatera S. et Olivier Le M., dans « Diaspora, développement et citoyenneté. Les migrants originaires du bassin du fleuve Sénégal (Mali, Mauritanie, Sénégal) », les migrants résidant en France se regroupent principalement sur une base identitaire : famille, village, zone historique. Ils se sont d'abord organisés dans les caisses villageoises qui étaient sous le contrôle des hiérarchies traditionnelles. Ce type de structure avait pour fonction d'entretenir la solidarité entre les immigrés et d'aider financièrement et économiquement les

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villages dont ils étaient issus. Cette période est marquée par le contrôle du projet migratoire par la société d'origine.

A partir de 1981, avec l'abrogation du décret de 1939 réglementant l'organisation des étrangers en France, nous assistâmes à un essor des associations de migrants maintenant régies par la loi 1901 (en Belgique, ASBL).

Cette évolution dans les méthodes d'organisation a permis aux associations de devenir réalité pour les partenaires (ONG, collectivités locales). Elle enclenche aussi un processus de transformation au sein de l'immigration, favorisant un transfert du pouvoir des notables plus âgés vers des migrants plus jeunes, sachant lire et écrire. Cette période marque aussi une étape importante dans la mesure où, désormais, les associations se construisent autour de l'idée de développement pour le village.

Cet article examine les évolutions des dynamiques organisationnelles des migrants originaires du Bassin du Fleuve Sénégal et leurs implications dans le co-développement et la citoyenneté. Passant de l'état traditionnelle, à une modernisation à travers la formalisation des dites associations. Toutefois, ils ont su démontré l'évolution des associations dans le temps, dans leur fonctionnement et dans les objectifs.

Ainsi, ces auteurs ont tenté de mettre en lumière les rôles, les statuts et les fonctions des associations de migrants. Ce bilan a révélé les initiatives socioéconomiques, culturelles et politiques auxquelles font face les personnes issues de l'émigration à travers les associations. Ce qui se traduit par une nouvelle forme du mouvement associatif.

L'approche des auteurs est d'une importance capitale pour notre étude. Ce changement tactique de la part des associations de migrants montre l'esprit d'ouverture et d'initiative des migrants. Comme nous le constatons les actions des personnes issues de l'immigration en faveur de leur pays d'origine sont multidimensionnelles. Elles montrent une grande diversité d'approches nourries de la richesse multiculturelle et révèlent que les migrations internationales apparaissent de plus en plus comme des facteurs d'enrichissement mutuel entre territoires. De ce fait, il apparaît de plus en plus que l'efficacité des dynamiques associatives des migrants qui ont comme territoire d'intervention la commune, la région voire un ensemble sous-régional dépend de la capacité des immigrés et de leurs partenaires à se positionner non plus sur des objectifs de solidarité mais sur des thématiques transversales et de développement. Ils expliquent que, au-delà des liens affectifs très forts avec le village, ce positionnement des immigrés est le produit d'un capital social et économique que leur

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procuraient leurs moyens financiers et leur capacité à mobiliser des acteurs du Nord pour la terroir d'origine.

Leur analyse nous a beaucoup inspirée dans notre recherche, car ils ont mis en exergue l'évolution des associations de migrants dans presque toutes les dimensions. Cependant, l'étude n'a pas mis en relief la dynamique des associations locales à coté de celle des migrants. Ce qui pourrait leur permettre d'apporter plus un éclairage sur la contribution de la migration internationale dans le mouvement associatif.

Cattacin S. et La Barba M. (2007) qui se sont intéressées sur le monde associatif des migrants considèrent que le développement de la vie associative des migrants depuis l'après-guerre en Europe occidentale reflète les changements sociaux et leurs conséquences sur le politique et l'économique. Si dans l'après-guerre, la logique organisationnelle était largement inspirée du modèle syndical, la quête identitaire s'imposait depuis les années 1970. La fin de la guerre froide et la globalisation économique ont ajouté à cette différenciation naissant entre associations communautaires syndicales et identitaires une complexité croissante tant du point de vue des origines des migrants que du point de vue des types de communautarisation. A travers cette étude, les auteurs différencient les moments historiques et les types d'associations qui se donnent comme territoire de réflexion l'Europe de l'Ouest depuis 1945. L'accent est mis sur les circonstances des pays d'accueil comme facteur d'impulsion de la dynamique associative des émigrés.

Ainsi, l'analyse aboutit à l'idée que cette dynamique produit des ressources sociétales.

Toutefois, les auteurs se limitent aux facteurs politiques et aux histoires comme pouvant constituer la source de la dynamique organisationnelle des immigrés alors que d'autres facteurs comme les exigences du co-développement, la motivation et ou capacité à attirer les financements des bailleurs ou subventions politiques, le maintien de liens avec leurs « communautés » d'origine et la réalisation de projets collectifs peuvent constituer des incitations au processus de création d'un tissu associatif relativement dense. En sus, la dimension territoriale demeure une limite et l'espace d'analyse ne permet cependant pas de comprendre les ressorts de la dynamique associative surtout dans le pays d'origine.

C'est dans cette même lancée que Bernard C. et al dans « Migration et Structuration associative » précisent que ces processus de structuration associative, cette floraison d'initiatives attestent, au-delà de leurs ambigüités et de leur diversité, une volonté d'adaptation plus active, une dynamique d'innovation technique et organisationnelle. Créer

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des infrastructures, apprend à analyser des situations, à organiser, à programmer, à gérer. Cela apprend aussi aux leaders à négocier avec les administrations, les sociétés d'intervention et les nombreuses ONG qui « déferlent sur la vallée » et leur permet de constituer des réseaux de connaissances, de compétences techniques ou de capacités de financement.

En effet, cette étude nous sert de point d'appui dans notre recherche, car elle montre les différents contextes de constitution des associations de migrants ; même si tous les facteurs et également les liens n'y sont pas assez élucidés

Pour ainsi dire que le phénomène de la structuration associative est spécifique selon les localités.

Maro M. (2007) «Les associations sénégalaises en France à l'épreuve du Co développement », précisément dans la troisième partie de son mémoire : L'engagement associatif et développement local : l'exemple de l'Association solidarité Entraide en France, affirme que l'émigration a aussi été à l'origine de toute une dynamique associative aussi bien au niveau des villages, qu'au niveau des pays d'accueil oeuvrant pour le développement de leur localité d'origine.

A ce titre, elles se présentent comme de véritables acteurs ou même vecteurs du développement local dans leurs zones géographiquement définies (communauté rurale de Bambaly). Cependant, selon son analyse, Maro considère le concept de dynamique en termes de prolifération des organisations seulement d'émigrés.

Ainsi, son étude est limitée par le fait que son champ d'action est différent de celui de notre recherche. Même si la dynamique associative des migrants y est manifeste, celle des résidants notamment les associations en rapport avec la migration internationale y reste le parent pauvre. Elle est ainsi limitée par son caractère trop centré sur les migrants et n'analysant pas l'apport ou l'effet que cette dynamique pourrait avoir sur le territoire d'origine mais également les différentes interactions qui peuvent exister entre les deux dynamiques.

Dans son mémoire, « Analyse des transformations engendrées par l'émigration dans le département de Louga », l'auteur affirme qu'à l'heure actuelle, il demeure difficile de parler de développement local à Louga sans tenir compte des actions de ses émigrés. Ainsi, à travers des associations fondées sur les liens d'origine, ils investissent dans des domaines productifs pour une meilleure participation au développement socio-économique même si la crise financière mondiale les a fortement touchés.

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De plus, ils créent des associations leur permettant de participer à la réalisation de projets locaux comme la construction de centres de santé, de salles de classes, d'édifices religieux contribuant au développement socio-économique de Louga.

Eu égard à son analyse l'auteur a passé en revue, les impacts socioéconomiques (l'accroissement et l'urbanisation rapide de la zone et l'acquisition de biens matériels (véhicules, matériels électroménagers...) de la migration internationale dans la ville de Louga. L'intérêt que revêt cette étude réside dans la prise en compte par l'auteur de l'impact social; économique, spatial de la migration dans la région de Louga. Toutefois, il limite le développement local seulement aux considérables dynamiques urbaine, sociale et économique engendrées par les émigrés. Néanmoins, l'idée de partenariat considéré comme une caractéristique fondamentale et une condition inhérente du développement local et l'implication des autres associations locales pour parler réellement de développement a été négligé tout au long de l'étude.

Selon Fibbi et Meyer (2002) lorsqu'on rapproche les vicissitudes de ces expériences diasporiques récentes de celles visibles sur la longue durée, notamment concernant la diaspora juive (Denjean, 2002; Mello, 2002), on constate une similitude évidente dans le caractère évolutif, changeant, dynamique, et dans la plasticité sociale et spatiale. Les implantations, les formes et les contenus sociaux, l'identité, les rapports à l'altérité, se modifient, disparaissent, resurgissent ailleurs. Les diasporas activistes apparaissent évanescentes et fragiles, mais également vivaces dans leur versatilité grâce à leur configuration ubiquitaire, à l'instar de celles qui les ont précédées. S'il leur reste à passer l'épreuve du temps, l'époque actuelle semble néanmoins plutôt renforcer leur consistance que l'affaiblir.

Ainsi, les auteurs analysent la dynamique diasporique en terme de dichotomie (moderne par opposition au traditionnel). Ce qui est très bénéfique à notre recherche. Toutefois, il a été trop spécifique et restreint car se confine à la dynamique diasporique.

L'enjeu de cette dynamique dans le pays de départ est un phénomène important, qu'ils ont sous-estimé et pas pris en compte dans leur étude. Par conséquent, pour apprécier le potentiel et définir la dynamique, c'est le niveau d'évolution et ou de développement des organisations, leur niveau de structuration, leur statut, la coopération et le rôle des associations qui doivent être pris en considération tous ensemble dans le pays de départ comme dans le pays d'origine. L'appréciation de cet effet sur le développement des communautés d'origines est une

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thématique à débattre par l'opinion publique. Ce que nous essayerons de voir à travers cette étude.

COLARDELLE C D. (2009) analyse la dynamique organisationnelle en temps de crise, souligne que, les organisations locales émergent en fonction des contraintes. Pour elle, si les contraintes dépassent un seuil donné, qui correspond à l'acceptabilité individuelle ou collective du risque, alors une couche d'organisation locale émerge. Ce niveau d'émergence est constaté au niveau local particulièrement lorsque les échanges entre acteurs locaux et départementaux s'affaiblissent

Cependant, cette étude élucide les possibilités d'émergence des organisations surtout en l'absence d'Etat. Mais, est ce seulement la crise et ou les contraintes qui peuvent être à l'origine de l'émergence des organisations surtout en période de « Moins d'Etat, mieux d'Etat » ?

Eu égard à cette question, nous concluons que l'auteur à été trop stricte quant aux possibilités d'émergence des organisations locales. Ce que nous essayons de voir à travers notre étude dans une zone à forte pression migratoire.

Il apparaît donc impossible en l'état actuel des connaissances d'arriver à un corps de conclusions cohérent sur les avantages et les inconvénients des migrations internationales par rapport au processus de développement.

De toute manière, ces études ne font que révéler la partie visible de l'iceberg ; et l'apport de la migration en l'occurrence la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale reste méconnu. Ceci fait leur limite.

Chapitre III : Cadre conceptuel

« La première démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il parle afin que l'on sache de quoi il est question » affirmait Emile Durkheim. Ainsi, pour bien mener notre travail, nous nous sommes attelés à définir les termes clés que sont :

? Migration internationale

Les Nations unies recommandent de retenir comme migrant international toute personne changeant de pays de résidence habituelle pour une durée de séjour d'au moins un an, quel qu'en soit le motif. Le franchissement d'une frontière internationale, avec changement de résidence habituelle, différencie la migration internationale de la migration interne qui s'effectue à l'intérieur des frontières d'un État.

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Toutefois, l'émigration est l'action par laquelle une personne, pour des raisons qui lui sont objectives, quitte un lieu pour aller s'installer dans un autre milieu de manière temporelle ou définitive.

Plusieurs définitions sont assignées au concept de migration en rapport avec les formes et les logiques qui la sous-tendent: on parle par exemple de migration volontaire qu'on oppose à la migration involontaire, de la migration économique, de la migration politique, de la migration familiale ou individuelle, de la migration définitive ou temporaire.

Paul Robert conçoit l'émigration comme étant « l'expatriation volontaire ou forcée d'un individu de son lieu d'origine pour aller s'établir dans un autre milieu de manière temporaire » (Robert, 1994 cité par Fall 2007-2008). Ce qui sous-entend qu'elle implique un mouvement de retour du migrant.

Pour F. Diop et B. Sall (cité par M. Alioune BA, 2012), la migration est un « déplacement d'une personne ou d'un groupe dans l'espace et dans le temps, motivé pour des raisons sociales, politiques, économiques ou familiales » En effet, pour eux, les motifs du voyage ne découlent pas uniquement des raisons personnelles du migrant mais ils sont en partie tributaires du contexte social marqué le plus souvent par une situation de précarité de la famille l'incitant à migrer dans le but d'améliorer les conditions d'existence de son milieu.

La migration peut-être définie comme tout déplacement, collectif ou individuel, volontaire ou forcé, dans le temps et dans l'espace à la recherche d'un numéraire dans le but d'améliorer ses conditions de vie (Lavigne -Delville (1991).

Le migrant est donc considéré comme toute personne dont le lieu de naissance est différent du lieu de résidence. Dans notre contexte, le migrant c'est toute personne habitant la commune de Louga et résidant à l'international notamment en Europe, aux Etats Unis etc.

? Organisation

Crozier & Friedberg, dans « l'acteur et le système », considèrent que l'organisation est le royaume des relations de pourvoir, de l'influence, du marchandage, et du calcul. Les systèmes d'organisation sont des domaines privilégiés d'apprentissage des hommes qui transforment leurs pratiques et leurs valeurs à travers leurs actions, leurs succès et échecs. Deux facteurs interviennent dans le développement de nouvelles formes d'organisation : le progrès technique et le développement des individus dans une société qui se complexifie.

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Cette définition n'est pratique que dans une société dominée par le phénomène bureaucratique. Les organisations y sont abstraites de leur environnement social; elles sont connues presque entièrement comme des mécanismes de contrôle.

Par contre Diagne P O. (2009) la définie comme : « toute structure (ou société) suivant une logique propre pour l'atteinte d'un but spécifique. Une organisation est un ensemble d'éléments en interaction, regroupés au sein d'une structure régulée, ayant un système de communication pour faciliter la circulation de l'information, dans le but de répondre à des besoins et d'atteindre des objectifs déterminés.

Nous entendons dans cette étude avec le terme organisation un regroupement non- étatique et non marchand se reproduisant sur la base de règles formalisées (par exemple des statuts).

? Dynamique organisationnelle

A. Comte donne une définition sociologique du terme dynamique. Il stipule que la dynamique est une partie de la sociologie qui étudie les faits en évolution et non dans leur état actuel. Ainsi, la dynamique organisationnelle désigne des dispositions et des pratiques à partir desquelles, une organisation fonctionne afin d'impulser un processus de développement. La dynamique organisationnelle rend compte de la manière dont l'organisation assure son fonctionnement, sa structuration et réalise ses activités (cité par DIATTA L C., 2012-2013) Ainsi, nous entendons par dynamique organisationnelle, l'évolution et ou l'émergence des différentes organisations nées avec l'avènement de la migration internationale notamment dans la commune de Louga, leurs mode et processus de création et leur contribution dans le développement local de la dite commune. Elle se réfère aussi au caractère changeant des organisations, ainsi qu'aux rôles clés de ces dernières dans l'adaptation, la reconfiguration des aptitudes organisationnelles internes, des ressources, des stratégies et compétences fonctionnelles. Le terme dynamique correspond au caractère changeant et au renouvellement de la base des organisations en fonction de leur diversité, de leur multiplicité et des changements au sein de l'environnement susceptibles d'avoir un impact sur la localité. Elle se mesure à travers les indicateurs tels que :

Le nombre, la taille, le statut, l'origine, l'évolution, domaine d'intervention, rayon d'action.

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Chapitre IV : Cadre opératoire

4.1. Question de recherche:

4.1.1. Question de Recherche Générale:

La migration internationale contribue t- elle à la dynamique organisationnelle dans la

commune de Louga?

4.1.2. Questions de recherche spécifiques :

QRS1 : La migration internationale a-t-elle apporté un changement des organisations dans la commune de Louga ?

QRS2 : la dynamique organisationnelle impulsée par l'émigration internationale contribue-t-

elle aux actions de développement de la commune de Louga ?

4.2. Les objectifs de l'étude

4.2.1. Objectif général

Analyser la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale dans la

commune de Louga

4.2.2. Objectifs spécifiques

OS1 : Décrire les types d'organisations amorcés par la migration internationale dans la commune de Louga.

OS2 : Identifier les actions développées par les organisations de la commune de Louga.

43. Hypothèses

4 .3.1. Hypothèse générale :

HG : La migration internationale a renforcé la dynamique organisationnelle dans la commune

de Louga.

4.3.2. Hypothèses spécifique

HS1 : Les caractéristiques des organisations sont influencées par la migration internationale dans la commune de Louga

HS2 : la dynamique organisationnelle a contribué aux actions de développement de la commune de Louga

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Tableau 1 : Les indicateurs

Hypothèses	Variables	Indicateurs	Instruments de mesure
		Nombre d'association ;
		Type d'association;
		Taille ; Mode et processus de création ;	Questionnaire, Guide d'entretien
		Année de création ;
		Statut;
		Modalités de contrôle et de sanction des membres ;
	Variable dépendante :	Niveau d'instruction des membres ;
HS1 : Les caractéristiques des	Caractéristiques de	Existence de siège
organisations sont influencées	la dynamique	autonome ;
par la migration internationale dans la commune de Louga	organisationnelle	Fréquence des réunions, Fréquence de renouvellement du bureau, Mode de structuration, Modalité d'organisation/ de fonctionnement, Objectifs ;
		Rayon d'action ;
		Processus décisionnel, Filiation/Section, branche d'une ONG ou d'une organisation nationale

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		Mode de financement ; Principaux bailleurs ; Principaux secteurs d'activités ;
	Variable indépendante : migration internationale	Effets Réalisations
HS2 : la dynamique organisationnelle a contribué	Variable	Domaines
aux actions de développement	Dépendante : Les	d'intervention ;
de la commune de Louga	Actions	Activités réalisées ;
		Niveau de participation des organisations aux affaires de la cité	Questionnaire Guide d'entretien
		(comités de concertation, coordination avec les autorités administratives de la zone
		Mécanisme de concertation et de collaboration avec les organisations; ;

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DEUXIEME PARTIE : DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ET CADRE DE L'ÉTUDE

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Chapitre V : Méthodologie

Cette étude a pour objectif d'analyser la dynamique organisationnelle impulsée par la migration internationale dans la commune de Louga. Sur ce, l'adoption d'une démarche méthodologique qui conjugue l'approche qualitative et quantitative est cruciale pour l'atteinte des objectifs.

L'approche quantitative qui consiste à apprécier et identifier :

· L'évolution des organisations dans la commune de Louga ;

· La présence des associations par typologie, taille, secteurs d'activités et par thématique à l'échelle communale.

L'approche qualitative produit et analyse les données purement descriptives. Elle est caractérisée par son raisonnement inductif orienté vers la découverte et la compréhension de la signification des actions humaines. Une telle méthode est utilisée lorsqu'il s'agit d'étudier en profondeur le vécu, les sentiments, les représentations des acteurs. Notre choix de la méthode qualitative se justifie par le fait que nous cherchons à comprendre :

· Le positionnement des différents types d'acteurs au sein du tissu socioéconomique de la zone d'étude ;

· Le cadre légal qui régit les organisations ;

· La qualité de la concertation et les échanges inter acteurs d'une même famille et intra acteurs de familles différentes;

· Les forces et faiblesses etc.

Dans sa dimension opératoire, la méthodologie adoptée dans le cadre de cette étude se décline en 5 étapes :

5.1. Revue documentaire :

Cette phase, qui a été la première de notre processus méthodologique a été très déterminante dans l'élaboration du cadre de référence. Elle a débuté par l'exploitation des documents que nous avons pu fouiller au niveau des bibliothèques de l'Ecole Supérieure d'Economie Appliquée (ESEA), de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD), du Conseil Départemental de Louga et des sites Internet, etc.

Ces documents, qui traitent les questions de la migration, des effets de la migratoire dans les pays d'accueil et d'origine, nous ont permis d'avoir une compréhension générale de certains aspects liés à la migration, et à la dynamique organisationnelle. Mais, d'autres pistes ont étés également explorées pour diversifier l'information. A cet effet, les structures locales (Agence

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régionale de Développement (ARD), Centre d'Appui au Développement Local (CADL), Maison du Développement Local (MDL) Centre Départemental Education Populaire et Sportive (CDEPS), et les services du Développement Communautaire (Régional et Départemental) ont reçu notre visite. Des documents ayant trait à la situation du mouvement associatif dans la commune et de la migration internationale ont été consultés.

La plupart d'entre eux sont des résultats de recherche, des thèses, de mémoires de fin d'étude, des articles publiés et rapports.

5.2. Visite de prospection :

Elle constitue la deuxième étape de notre processus de recherche. Cette visite a pour objet de vérifier les différents problèmes énoncés dans la problématique afin de ressortir les éléments clés qui justifient la pertinence du sujet. Cette deuxième étape du processus a pour objectif d'identifier les cibles et les dépositaires d'enjeux à qui doit s'adresser l'étude. De ce fait, elle s'est faite en deux jours et nous avons rencontré l'Administrateur de la MDL, les chefs de services du Développement Communautaire (Régionale et Départemental), le Secrétaire Général de la Chambre des Métiers, la Directrice Régionale de l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR), le Secrétaire Général de la Chambre de Commerce, le représentant du CDEPS, chef de la Division d'Appui à l'Entreprenariat Local et des Relations avec les Emigrés au sein du conseil Départemental etc. Il était question de rencontrer les autorités, les personnes ressources mais également les acteurs concernés par la problématique des organisations et de la migration pour d'éventuelles documentations. Ce qui nous a permis d'avoir une vision très claire de notre thème d'étude, du milieu sur lequel porte notre étude et du répertoire des différentes organisations intervenant au niveau de la commune. C'est au cours de ces rencontres que le chef de la Division d'Appui à l'Entreprenariat Local et des Relations avec les Emigrés au sein du conseil régional, nous a présenté le projet phare de cette institution par rapport à la question de la migration. Il s'agit du « Guichet de l'entreprise » qui est un dispositif qui à été mis en place par le conseil régional en 2010 pour promouvoir l'investissement des émigrés de la région vers des secteurs productifs et créateurs d'emplois. En effet, c'est un bureau d'informations et d'orientations, d'élaboration d'un plan d'entreprise qui accompagne les émigrés dans l'investissement au Sénégal et particulièrement à Louga depuis l'idée de projet jusqu'à sa réalisation tout en apportant un suivi régulier à l'entreprise pour minimiser les risques d'échec (et maitriser les incertitudes liés à l'investissement).

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Ainsi ces différentes rencontres avec les personnes ressources ont permis d'alimenter la partie revue documentaire et d'établir une base d'échantillonnage.

5.3. La population cible et l'échantillonnage

5.3.1. La population cible

La population cible de l'étude constitue l'ensemble des organisations intervenant dans la commune de Louga en général et celles impulsées par la migration internationale en particulier ainsi que tous les services et acteurs concernés par la problématique de la migration et du mouvement associatifs au niveau de la commune de Louga.

5.3.2. Echantillonnage

La commune de Louga regorge d'assez d'organisations dont celles créées par les femmes, les jeunes, les artisans, les émigrés, les commerçants etc. Concernant les organisations déclarées telles que les GTE, les entreprises l'on en retrouve plusieurs dans le répertoire de la chambre de commerce. Ce qui fait au total, 297 organisations dont 20 Association de Développement, 143 Groupement de promotion Féminin (GPF), 22 Association Sportive et Culturelle (ASC), 6 Associations de migrants, 17 associations d'artisans et 89 GTE/Entreprises déclarées.

En fonction du nombre très important d'organisations, la technique probabiliste suivant un échantillon aléatoire stratifié est utilisée. Ainsi, la taille de l'échantillon applicable à notre population d'étude, s'élève à un nombre de 40 organisations.

Signalons toutefois que le choix de ces dernières est fait sur la base de leur rapport avec la migration. Egalement, celui de nos enquêtés s'est fait d'une manière ciblée, en ce sens qu'on a sélectionné les personnes qui nous semblent être les mieux placées pour nous rendre compte des différents aspects de notre travail. Tl s'agit des présidentes et ou bureau des associations. Tableau d'échantillonnage n° 2 : Répartition des organisations à enquêter selon leur typologie

Typologie	Nombre total		Echantillon	GPF
143	5		Associations à thématique
20	7		ASC
22	3		Association de migrants
6	6		Associations d'artisans
17	6		GIE/Entreprises
89	13		TOTAL
297	40

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

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5.4. Elaboration des outils de collectes :

Sur la base des informations recueillies sur le thème, des outils de collecte adaptés sont préparés. Le choix des outils tient compte des niveaux d'investigation et d'analyse prévus chez les groupes cibles. Parmi les outils de DP pouvant permettre d'atteindre les objectifs pour la présente étude, nous avons utilisé :

5.4.1. Le questionnaire

Eu égard à son caractère quantitative, un questionnaire est élaboré et administré aux responsables des organisations. Il est élaboré en tenant compte des concepts clés qui composent les objectifs spécifiques de notre travail et des variables. Les informations y afférentes se regroupent en quatre grandes parties :

Il y a tout d'abord les renseignements généraux portant sur l'identification exhaustive de l'organisation dans sa diversité en appréciant notamment le degré de structuration, d'organisation, de fonctionnement, de gouvernance. Ensuite, la qualité et le degré de collaboration inter acteurs de même famille et intra acteurs de famille différente. Enfin, la pertinence de la mission et la cohérence avec l'action en vue de s'informer sur les activités réalisées et leur impact sur le milieu.

5.4.2. Le guide d'entretien

Ainsi, du point de vue qualitatif, la méthode d'interview a été privilégiée puisqu'elle nous a paru plus appropriée et nous avons fait le choix de l'entretien semi directif puisqu'il permet à la fois une recherche exploratoire et une maîtrise du questionnement.

En plus des informations visées par les questionnaires, le guide d'entretien s'intéressent aussi au dispositif de concertation et d'échange intra acteur, leur perception, le degré d'implication dans la programmation des projets de développement, leur appréciation de la place et du rôle des organisations dans la zone etc.

Il est adressé aux autorités locales et aux services d'appui et d'encadrement des organisations telles que (la MDL, l'ARD, le CADL, le CDEPS, la Chambre de métier, chambre de commerce, le Mutuel des artisans, etc.) dans le but de compléter les données recueillies auprès des organisations et d'avoir leur appréciation sur le nombre d'organisations existantes, leur relation ainsi que leur dynamisme.

5.5. Exploitation et traitement des données

L'exploitation des données s'est faite grâce à l'utilisation de quatre logiciels : SIG, Sphinx, SPSS et Excel. D'une part le logiciel Arc View nous a permis de cartographier la zone

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d'étude. D'autre part le logiciel Sphinx a permis d'élaborer les instruments de collecte des données (questionnaire) et le logiciel SPSS a permis le calcul des fréquences et la réalisation de tableaux croisés. Quant à la rédaction de ce document, elle est faite sous WORD 2007. Les écrits et analyses ont été appuyés par des tableaux et des graphiques tirés du logiciel Excel.

5.6. Les difficultés de l'étude

Comme toute étude, notre travail a été émaillé par de nombreuses contraintes de tout ordre. Mais notre capacité à faire face à toutes ces difficultés témoigne de notre envie de faire une oeuvre scientifiquement rigoureuse et exemplaire. Précisons d'emblée que rien n'a été facile, du choix du sujet jusqu'à la fin de la rédaction. En effet, ce n'était pas du tout facile pour un jeune chercheur inexpérimenté que nous sommes, de nous immiscer dans un terrain où nous n'avons pas réellement vécu le fait en question même si on avait l'occasion durant nos stages d'être dans des milieux méconnus.

En effet, la première contrainte réside dans l'indisponibilité de la plupart des cibles étant donnée que plusieurs des organisations notamment celles des femmes n'existent que de nom. Dès lors, l'incohérence des données statistiques existantes au niveau des services départementaux a aussi été notoire.

Le temps limité de l'étude : le temps imparti à cette étude n'a pas permis d'établir un réel climat de confiance avec les acteurs des organisations pour recueillir certaines informations, surtout celles relatives à la dynamique des acteurs (les membres), les stratégies des acteurs etc.

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Chapitre VI : Louga, une ville fortement influencée par l'émigration

6.1. La commune de Louga, capitale régionale et départementale Carte 01 : Carte de localisation de la région de Louga

La commune de Louga a été instaurée par l'arrêté N°7840 du 02 Novembre 1954. Elle s'étend sur une superficie de 3 035,25 hectares. Cette ville se situe à 200 Km au nord de Dakar, à 30 Km de la côte ouest et à 70 Km au sud de Saint Louis, est au carrefour des routes qui conduisent à l'est vers Dahra, Linguère, Matam et Touba. Cette ville, pour l'essentiel, se singularise par son ancrage marqué par le phénomène migratoire. En ce sens, certains quartiers de la capitale régionale sont étiquetés comme étant de véritables zones pourvoyeuses d'émigrés.

Le statut de « Ville du Millénaire » :

La ville de Louga fait partie du programme du PNUD intitulé « Villes du Millénaire Africaines » qui ambitionne l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Le projet, qui comprend 7 villes d'Afrique subsaharienne, vise à identifier les opportunités d'investissement, améliorer les capacités de ces villes à attirer l'investissement étranger, aider économiquement les villes en disséminant les résultats des recherches auprès

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de potentiels investisseurs générateurs d'emplois et les aider à élaborer des stratégies de développement urbain. Cependant, en tant que capitale régionale avec des forts liens économiques avec ses alentours ruraux, elle exemplifie la situation de beaucoup de villes subsahariennes, devenant ainsi un modèle excellent et très révélateur pour l'Initiative des Villes du Millénaire (IVM).

? Les quartiers de la commune de Louga

La ville de Louga, qui est notre cadre d'étude, est composée de 12 quartiers qui se caractérisent dans l'ensemble par leur hétérogénéité en termes de statistiques relatives au nombre de concessions et de ménages :

Carte 2 : Répartition de la population de la commune de Louga selon les quartiers

6.2. Une démographique galopante

La population communale est passée de 73 662 habitants en 2002 à 104.341 habitants en 2013, soit un taux de croissance de 3.2% (recensement 2013). L'importance de cette croissance démographique s'explique certes par le niveau fort du taux de fécondité chez les femmes ainsi que l'exode rural, mais elle peut aussi être causée par les différentes fonctions dévolues à la ville : capitale politique et administrative, centre de petite production

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marchande, (biens et services), de production agricole, de fourniture de services (santé, éducation, hydraulique, énergie, etc.).

Cependant, comme la montre la carte ci-dessus, la répartition de la population dans le territoire communal est très inégale. En effet, si la densité démographique dans certains grands quartiers comme Keur Serigne Louga, Grand Louga Sud et Santhiaba Centre peuvent dépasser les 9000 habitants, d'autres territoires comme Grand Louga et Santhiaba Nord, cependant, n'atteignent même pas les 5000 habitants. Toutefois, la population de cette ville se caractérise par son extrême jeunesse en ce sens que la population de moins de 20 ans représentait 53,5 % lors du recensement de 2013. Cependant, la répartition de la population par sexe laisse apparaître dans l'ensemble une majorité de femmes : on dénombre 91 hommes pour 100 femmes (recensement 2002). Dans les tranches d'âges de 25 à 54 ans, la supériorité numérique des femmes atteint des dimensions démesurées du fait notamment de la migration largement plus fréquente chez les hommes qu'au niveau des femmes. Au delà de 55 ans vers les 80 ans, on rencontre plus d'hommes, ce qui pourrait découler des retours de migration Cependant, cette population est essentiellement composée de Wolofs (64,4%) et de Pulaar (29,5%) en plus des groupes minoritaires que sont les maures et les sérères⁶ .

Essentiellement de religion musulmane, les Lougatois, comme la grande majorité des Sénégalais, adhèrent à l'Islam soufi, dont les principales communautés confrériques sont les Mourides, Tidianes, les Khadres et les Layènes etc.

6.3. Une économie prospère, révèle l'influence de la migration dans la commune de Louga

L'économie de la ville est basée principalement sur différentes catégories d'activités génératrices de revenus. Cependant, la ville de Louga a progressivement perdu sa vocation économique au profit d'un rôle purement administratif. En effet, les statistiques du Ministère du Travail montrent que l'essentiel des emplois de la ville sont assurés par l'administration. En effet, le secteur de l'emploi est plongé dans une crise chronique. En l'absence d'activités agricoles urbaines à l'exception d'une zone de maraîchage située près de la station

⁶ (ARD Louga, 2010).

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d'épuration des eaux usées, les Lougatois s'investissent dans les activités de commerce, de transport, d'artisanat ou émigrent.

Aussi, le secteur industriel, qui compte trois (3) grandes unités industrielles, a toujours été très peu développé à Louga. La privatisation des entreprises publiques (comme Sonacos en 2002) et la fermeture des unités industrielles (comme la société de textile « Sotexka ») semblent être les maux qui affectent le tissu industriel de la région. Toutefois, du fait des faibles performances du secteur agricole, les secteurs de l'artisanat concentrent beaucoup de travailleurs, tout comme le secteur du bâtiment et de la construction, qui est le secteur qui consomme le plus les ressources financières des migrants du fait de l'investissement de ces derniers dans l'immobilier (Tall, 2002 ; Mboup, 2000).

De même, le commerce se présente comme un secteur très attractif au même titre que l'investissement immobilier des migrants à Louga grâce à la manne financière investie par ces derniers pour permettre aux membres de leurs familles d'exercer des activités génératrices de revenus et par là d'être moins dépendants d'eux. Les boutiques et les petites échoppes, les centres de télécommunications, les cybercafés etc. sont extrêmement nombreux et sont pour la plupart des entreprises financées par les émigrés pour les membres de la famille.

Les activités commerciales se caractérisent par un dynamisme certain avec l'existence de trois (3) marchés quotidiens mobilisant près de deux mille sept cent cinquante-trois vendeurs tous types d'abri confondus dont 67 vendeurs de produits agricoles et 491 vendeurs de fruits et produits maraichers, 241 vendeurs d'alimentation générales et divers produits manufacturés, 171 vendeurs de produits d'élevage et de pêche, avec 538 vendeurs d'articles d'habillement, 186 artisans et 155 vendeurs de cosmétiques et produits de beauté entre autres, mais surtout, avec 996 points d'activités économiques répartis dans les onze quartiers de la commune urbaine et qui évoluent dans la production (industrie chimique, boulangerie, couture, bijouterie), le commerce (alimentation générale, quincaillerie, produits céréaliers et vivriers, matériels audiovisuels et accessoires, prêt à porter, station d'essence) et les services (établissements financiers, transport et entreposage etc.)⁷.

⁷ RAPPORT DIAGNOSTIC SAFIC DE LA COMMUNE URBAINE DE LOUGA, JANVIER 2015

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Le secteur du transport joue un rôle non négligeable dans l'économie locale même s'il faut déplorer la qualité du réseau de transport urbain qui n'est pas très développé. En effet, en plus des véhicules de transports urbains, Les calèches et les charrettes assurent aussi le transport des passagers et marchandises à l'intérieur de la ville où la qualité de certaines routes n'est pas des meilleures. On peut aussi noter l'irruption récente des motos « Djakarta » qui tendent à se substituer aux autres moyens de transports.

Il faut également notifier que la ville de Louga souffre d'un énorme déficit en termes d'infrastructures. En effet, l'Etat du Sénégal n'a véritablement pas réussi à doter de cette commune d'infrastructures dignes d'une capitale régionale. Les infrastructures les plus importantes de la ville ont été réalisées grâce au concours financier de feu Djily Mbaye qui était un marabout très riche originaire de Louga. Ce dernier a énormément contribué au développement de sa ville en appuyant le financement de l'essentiel des constructions comme le lycée Malick Sall, l'hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye, le stade Alboury Ndiaye, les HLM Bagdad, le site d'accueil et de manifestation « Keur Mouhamed », son somptueux palais, les usines SPIA et SOTEXKA, la gouvernance, des mosquée, le marché etc.

Eu égard à ces potentialités et contraintes du milieu, les Lougatois ont très tôt manifesté leur culture du voyage en prenant le chemin de l'émigration à la recherche d'une meilleure situation socioéconomique.

En effet, en réponse à la crise du monde rural avec le dépérissement du bassin arachidier dans les années 1970, les Lougatois ont vite choisi la voie de la migration pour faire face aux contraintes socioéconomiques de leur milieu. Ce fut d'abord un exode à destination des grands centres urbains pu pays (Dakar, Saint Louis) avant d'être une émigration tournée vers l'Europe et les Etats-Unis.

En définitive, les montants envoyés par les émigrés du terroir couvrent l'essentiel des dépenses domestiques dans les maisons de la ville. Ce qui permet la survie de la plupart des familles défavorisées qui ne comptent que sur cette manne financière envoyée. Ces sommes transférées ont aussi transformé l'architecture de la ville avec la construction de villas et bâtiments par les émigrés qui tend à moderniser la morphologie de la ville.

6.4. La dynamique associative dans la commune de Louga

La commune de Louga est caractérisée par une vie associative relativement importante du point de vue des groupements identifiés et du niveau d'adhésion enregistré. La ville de Louga regroupe plusieurs associations: ASC, organisations de femmes et des ONG bien

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implantées et qui développent des programmes conformément à leurs objectifs (santé, éducation, formation professionnelle, alphabétisation etc.) afin d'améliorer les conditions de vie des populations locales.

Le répertoire des associations dressé par la chambre des métiers, la chambre de Commerce d'Industrie et d'Agriculture, le Service départemental de Développement communautaire, le CDEPS etc. dénombre prés de 300 structures crées au niveau de la commune. Les femmes arrivent en tête dans cette mouvance car étant représentées dans 143 GPF. Ces structures féminines sont suivies par les GIE (89), les ASC (22), les associations de développement (20), les associations d'Artisans (17), qui connaissent selon les enquêtes respectivement 30%, 7%, 5% et. Les autres associations concernent les structures de gestion (forage, école, santé), les Dahiras et les associations traditionnelles.

Tableau 3 : Répartition des types d'organisations selon le quartier

Type Quartiers	GPF	GIE	ASC		Association de migrants	Santhiaba
39	28	4	2		Montagne
27	14	5	2		Artillerie
21	10	3	0		Thiokhna
7	10	1	0		Keur Serigne Louga
49	15	6	0		Keur Serigne Bara
1	7	1	0		Grand Louga
0	5	2	2		TOTAL
143	89	22	6

Source : Enquête terrain, mémoire 2015

L'analyse du tableau ci-dessus permet de dire que la commune de Louga fait face à une dynamique associative très importante. Et que chaque quartier de la commune compte au moins vingt (20) organisations, même si souvent leur fonctionnalité reste à relativiser. Au total, 297 organisations communautaires ont été répertoriées. Quant à la typologie, l'étude montre que les Organisations Communautaire de Bases sont essentiellement composées de GPF, de GIE, d'ASC, d'association de développement , d'OP et des structures de gestions des infrastructures sanitaires, scolaire et hydraulique.

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6.4.1. Les organisations à vocation économique

Il s'agit des GPF, GIE, qui constituent 79% des OCB recensées. Leur rôle fondamental pour l'amélioration du niveau de revenu des populations explique leur importance numérique.

? Les Groupements de Promotion Féminine
Graphique 1 : Répartition des GPF selon le quartier

Source : Service Départementale du Développement Communautaire de Louga, 2015

Le GPF, qui concerne 49 % des OCB est la première structure organisationnelle de représentativité des femmes. Leurs activités très variées concourent tous à l'épanouissement et à l'autopromotion de la femme avec ou sans l'appui des partenaires extérieurs. Prenant conscience de la dégradation croissante de leurs conditions de vie, ajoutée à la lourdeur des charges familiales qu'elles arrivent difficilement à couvrir, les femmes de la commune de Louga ont décidé de se regrouper et d'unir leurs forces afin de donner un sens à leur vie. Cependant à Louga, un Répertoire communal sur les Associations féminines et GPF, est édité par le service du développement Communautaire ce qui constitue une action centrale dans le processus de mise en place d'outils susceptibles de créer les conditions favorables à rendre disponibles et accessibles des informations relatives aux activités des femmes dans le cadre de leurs structures organisées. Ainsi, les différents GPF sont inégalement répartis. Il a été répertorié un nombre de 143 GPF dont la quasi-totalité d'entre eux sont concentrés à Keur Serigne Louga notamment au Sud avec 22 % suivi de Santhiaba Nord regorgeant au total 17% (Cf. Diagramme ci-dessus).

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? Les Groupements d'Intérêt Economique

Après ces groupements, nous notons la présence des GIE/entreprises qui aussi, deviennent de plus en plus nombreux. Ils représentent 30% des OCB et sont le plus souvent l'oeuvre des hommes. Ils ont un ancrage moins communautaire et enregistrent moins d'adhérents. Les GIE symbolisent la volonté des populations à entreprendre et à améliorer leur niveau de vie malgré le faible appui financier et technique dont ils bénéficient. Souvent, une seule personne en est l'initiatrice, entourée des membres de sa famille ou de proches. Ce sont d'importants instruments de développement économique et leur création résulte dans la plupart des cas d'un besoin de diversification des ressources des ménages ou d'exploitation des potentialités existantes dans les terroirs. Ainsi, ce type d'organisation regorge différents catégories d'acteurs qui s'activent essentiellement dans le bâtiment, les services, la boulangerie, la teinture ; agriculture, l'élevage, le maraichage, le commerce, l'import-export, le transport etc. Du fait du boom immobilier, la création de ces types de structures connaît un développement fulgurant dans la commune.

6.4.2. Les Associations Sportives et Culturelles

La ville de Louga occupe une place de choix sur le plan sportif avec une vingtaine ASC, une équipe de basket (fusion de Ndiambour basket club et USL) et de football de deuxièmes divisions pour la nouvelle saison 2010-2011) dont l'historique respective illustre leur compétitivité au niveau national en déclin. Néanmoins à coté du football et du basket d'autres disciplines, telles que le Karaté, le handball et le volleyball gagnent également du terrain. Ces dernières s'activent dans le mouvement populaire appelé `'Navétane». Ainsi, au delà de la subvention accordée par la municipalité, ces organisations sont appuyées par les ressortissants de leur zone respective en équipements, maillots etc.

En sus, les dahiras et autres associations traditionnelles sont aussi représentées dans la ville. Les dahiras liés aux différentes confréries, se caractérisent par une intensité des activités pendant les événements religieux, le Magal de Touba, le Gamou de Tivaoune, etc. Les membres de ces structures tiennent des réunions et élisent un bureau restreint rarement renouvelé.

6.4.3. Les associations de développement

Les Associations de développement qui représentent 7% des OCB constituent l'instance fédératrice des associations à l'échelle de la commune. Elles ne sont pas partout mises en place mais constituent la porte d'entrée privilégiée des partenaires extérieurs. Ce sont des

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associations qui pour la plupart du temps sont initiées de l'extérieur. En charge des principales activités éducatives, scoutisme, sanitaire, de la commune, son dynamisme est souvent fortement lié à l'implication de partenaires au développement. Ces associations dépassent souvent le cadre local de la commune pour quadriller de grandes échelles communautaires. Par exemple les éclaireurs/ éclaireuses, GADEL etc. qui couvrent toute la région.

6.5. Analyse des interventions des partenaires extérieurs

Le dynamisme organisationnel noté dans la zone de Louga implique une forte présence de partenaires au développement composés de structures bancaires, d'ONG, de projets/programmes et de services techniques de l'Etat. Au total 11 partenaires extérieurs ont été recensés au niveau du service départemental de Développement Communautaire. Ils interviennent dans les domaines aussi divers que l'éducation, santé, Assainissement, la micro-finance, la formation, la culture, l'agriculture, l'élevage, l'hydraulique, la santé etc. bref, le développement local en général.

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TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ET

RECOMMANDATIONS

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Chapitre VII : Caractéristique de la dynamique organisationnelle impulsée par la migration dans la commune de Louga

7.1. Typologie des organisations

L'analyse de la typologie des organisations de la commune de Louga montre qu'il y'a une dynamique forte entre les acteurs communautaires. Cependant, la migration internationale a favorisé une structuration de nombreuses organisations. Nous notons entre autre, cinq (05) associations d'émigrés dont les 80% sont créées par les émigrés de retour. Ainsi, les 20% représentent une association mixte dont certains membres sont à l'extérieur et d'autres de retour à Louga. Ce type de structure a pour fonction d'entretenir la solidarité entre les émigrés et de mutualiser leur force en vue de contribuer au développement économique de la commune de Louga.

Dès lors à partir des années 2001, les émigrés ont crée une ONG dénommée Self Help. Elle a été d'abord une association composée d'émigrés. Ensuite, vue son essor, les fondateurs de cette dite association ont changé le statut en élargissant le champ d'action et en devenant mixte. Elle a pour vocation de prôner le développement économique et social de la région de Louga. La gestion de ce type de structure s'avère plus difficile, car son champ d'intervention dépasse maintenant le cadre communal. Les actions entreprises s'inscrivent dans un espace multi-partenarial qui modifie progressivement l'axe privilégié migrant-résidents à partir duquel se réalisaient naguère les projets collectifs. Cette évolution dans les méthodes d'organisation a permis à l'ONG Self Help de devenir un réel partenaire des collectivités locales de la région (Communes, Départements).

Toutefois, au-delà des associations de solidarité et d'entraide, les émigrés s'organisent dans des GIE. Ce type de regroupement est plutôt de nature familiale.

Selon notre échantillon, 18% des GTE enquêtés sont des émigrés. Et ces derniers s'activent entres autres dans le commerce, l'aviculteur, l'élevage, le maraichage. Cet état de fait peut s'expliquer par la crise économique notée dans les pays d'accueil, ce qui pousse les émigrés à chercher d'autres créneaux pour la prise en charge de leur famille.

Par ailleurs, à coté des associations de migrants, il est également noté dans la commune d'autres formes d'organisations. Nous avons répertorié les associations d'artisans (GTE), les GPF, les GIE, les ASC et les associations de développement.

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Signalons que, notre étude nous a conduites à plus considérer les associations de

développement et les GIE qui ont un degré de rapport plus tendu avec les émigrés. Le graphique ci-dessous, nous donne la situation selon notre échantillonnage.

Graphique 2 : Typologie des organisations dans la commune de Louga

Source : Enquête terrain, mémoire 2015

Il résulte de ce diagramme l'existence d'une forte présence des associations et GIE. Concernant les GIE, nous notons les artisans qui sont structurés selon le corps de métiers (menuisiers, mécaniciens, électriciens etc). Le phénomène revêt un caractère tout particulier du fait même de l'environnement fragile où s'exercent les activités et métiers artisanaux. Historiquement, la dynamique associative a connu des périodes d'évolutions vers les années 2000. Avec l'avènement de la crise économique et financière, les artisans dont la presque totalité de leurs services étaient offerts par les émigrés, se voient leur chiffre d'affaire diminué. Ces derniers, qui se regroupaient en grande association par exemple le GIE des maitres menuisiers métallique de Louga, ont fini par éclater, et mettent en place de petites unités pour leurs propres intérêts. Dès lors, des GIE de 3 à 6 personnes sont notoires s'activant dans l'import-export, la prestation de services, le bâtiment, le commerce etc. Avec une première tentative de mouvements des ébénistes et menuisiers, d'autres professions telles

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que les commerçants, les maçons, les tailleurs, les coiffeurs, les électriciens, ont manifesté un intérêt à s'organiser en association.

Cet individualisme est engendré par la crise entrainant une diminution de la taille des organisations, mais également une spécialisation de la composition des dites organisations. Tableau 4 : Catégorie des membres en fonction de la typologie

Type/genre	Homme	Femmes	Mixte		TOTAL	ONG
0	0	1	1		GIE
4	2	7	13		GPF
0	5	0	5		ASC
0	0	3	3		Association de développement
0	0	7	7		Association d`Artisans
2	2	2	6		Association d'émigrés
1	1	3	5		TOTAL
7	10	23	40

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

De manière globale, les organisations rencontrées dans la commune de Louga respectent la dimension genre dans la composition des membres avec 57,5% qui sont mixtes. Par ailleurs, nous notons une émergence de la gente féminine dans la dynamique des organisations créées par les émigrés. Ce qui s'explique par le développement de la migration féminine. Ainsi, à Louga, nous notons que les femmes migrantes ont tendances à faire un transfèrement de compétence en reprennent le modèle d'organisation (GPF) dans les pays d'accueil. Elles s'organisent afin de s'entraider à travers des cotisations mensuelles de 100 Euro. Signalons toutefois que les GPF créés par les femmes migrantes se différencient des organisations de femmes résidentes du point de vue fonctionnement et stratégie de financement.

Cet aspect de féminisation de la migration est d'une part important dans la réflexion sur les enjeux qu'il peut apporter dans le développement de la commune de Louga d'autre part le transfert de modèle d'organisation par la gente féminine dans les pays d'accueil doit aussi être analysé.

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7.2. Analyse de la taille et du rayon d'action des organisations

? Taille des organisations enquêtées

Graphique 3 : Répartition des organisations selon la taille

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Le graphique ci-dessus décrit la taille selon le type d'organisation. Ainsi, toutes les associations de jeunes, de migrants ont une taille supérieure à 50 membres. Les autres types d'organisation ont des tailles qui varient entre 0 et plus de 50 membres. L'élément explicatif réside essentiellement dans le fait que les associations de migrants et les ONG ont une échelle d'intervention communautaire, alors que les GIE et les GPF interviennent au niveau de leur quartier et ont leurs cibles bien délimitées. Concernant les associations d'émigrés, leur échelle d'intervention et leur taille justifient la place de la migration dans la zone d'étude.

Toutefois, l'importance et la volonté de se prendre en charge, fait que parfois, on retrouve les mêmes têtes presque dans toutes les associations.

Cette situation se manifeste par un doublon et un conflit d'intérêt dans les rôles et responsabilités, mais également un accaparement du pouvoir par un groupe qui est souvent soutenu par les politiques qui cherche la masse à l'instar des GPF.

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? Rayon d'action des organisations

Graphique 4 : répartition des organisations selon le rayon d'action

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

A la lumière de ce diagramme, nous constatons que 28,54% des organisations enquêtées interviennent à l'échelle quartier (27%) et/ou communale (27%). Cette tendance montre la place des groupements de femmes et des associations de jeunes qui ont un rayon d'action de quartier. S'il y'a une intervention des organisations à l'échelle régionale, voir nationale et internationale, c'est parce que la migration occupe une place importante dans le tissu associatif de la commune et même au niveau régional.

Cependant, la nouvelle dynamique associative des migrants notée dans la commune de Louga a entrainé un élargissement du champ d'intervention des organisations du niveau communal à l'échelle nationale, voir internationale. Cet état de fait peut s'expliquer par le statut des membres (émigrés de retour, Ressortissants de la région de Louga etc.) identifié dans les dites associations. Dès lors, en partant de leur rayon d'action, il est en d'autres termes possibles d'affirmer que les associations de migrants sont diverses, reflétant plus une transformation de la société vers le pluralisme communautaire qu'une spécificité migrante.

Signalons toutefois que les associations de migrants créées récemment, notamment entre 2013 et 2015 s'investissent sporadiquement dans des associations organisées selon leur statut, sans

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autant tenir en compte l'aspect communautaire. Autrement dit, elles oeuvrent à l'échelle communale certes mais seulement pour l'appui et la solidarité entre les membres à travers des cotisations mensuelles. Pour dire que malgré cette dynamique organisationnelle impulsée par les migrants, l'aspect développement communautaire n'est pas encore toujours visible du fait de la crise économique qui impacte sur les actions d'investissements sociaux (achat d'ambulance, construction d'école, de poste de santé, de mosquée, etc.).

Ainsi, vue la couverture géographique, notamment l'échelle élargie d'intervention des associations, la modernisation des moyens de communication est devenue un aspect capitale dans la gestion organisationnelle. Les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) donnent beaucoup d'avantages aux associations d'émigrés qui sont à un niveau de modernité plus tendu par rapport aux autres formes d'organisations. Le caractère de ces dernières est empreint des conditions induites par ces nouvelles modalités : Fréquence, instantanéité. Toutes ces qualités traditionnellement dévolues aux rapports de proximité s'étendent aujourd'hui aux liens de longue distance. Les TIC constituent bien souvent littéralement l'espace de dialogue entre les membres, le creuset identitaire, car le temps social ne s'exerce pas sans elles. Elles construisent et circonscrivent le lieu et le temps partagés. Ce qui les différencie des autres organisations coexistantes avec elles.

7.3. Analyse du niveau de motivation à la création de l'organisation

Graphique 5 : Niveau de motivation à la création de l'organisation

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

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Les résultats de notre enquête montrent que 44% des organisations ont été créées dans le but d'instaurer la solidarité et la participation citoyenne dans les quartiers. Ces organisations sont en générale des ASC, des GPF et des associations de développement composées pour la plupart de jeunes ou de femmes.

A côté de cette motivation, la migration a contribué à la mise en place de 28% des organisations recensées lors de notre enquête. Cette dynamique a connu une évolution dans le temps et dans l'espace.

? Identification des organisations impulsées par la migration

Tableau 5 : Liste des organisations impulsées par la migration internationale

Date de création	Type		Dénomination	1990
GIE	FALLEN		1991
Association	Association des Ressortissants de la Région de Louga		2001
ONG	SELF HELP		2002
Association	Association des Emigrés de Retour		2004
GIE	Entreprise Daouda O.S		2005
GIE	DIAPPO		2007
GIE	DAMALI GROUP		2008
Association	Association des mécaniciens		2009
GIE	Africandando		2010
Association	And Bolo Dieuf		2011
Association	And Bolo Liguey Louga		2013
Association	DEGGO		2014
GIE	GIE DIAMBOUR

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

La première organisation impulsée par la migration internationale est enregistrée en 1990 par des frères émigrés (cf. tableau 3). Leurs activités s'inscrivent dans les secteurs générateurs de revenus comme le maraichage, l'embouche bovine et l'aviculture qui sont des secteurs très rentables.

Fort de leur expérience acquise à l'étranger, les émigrés ont déconstruis la dynamique d'antan. Maintenant, on assiste à des associations plus ouvertes, large de par leur rayon d'action, aussi de leur modernisation.

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Aujourd'hui, des cas de plus en plus nombreux témoignent du fait que l'action collective, en faveur notamment du pays d'origine, constitue le ferment unitaire des communautés émigrées. L'identification ne se fait donc pas exclusivement par rapport au passé, aux racines communes. Elle s'élabore et se matérialise dans un futur que les acteurs dessinent, négocient et construisent au jour le jour. On constate, en effet, que dans la commune de Louga, de nombreuses organisations se sont constituées autour d'un projet, parfois ponctuel, souvent partiel mais très concret.

Les organisations d'émigrés révèlent ce point avec clarté et l'un d'entre elles en résume à elle seule toute la portée.

En effet, les migrants ont mis en place une association comptant des sections, créée en 2001, la section Lougatoise de l'ONG Self Help regroupe des migrants ressortissants de la Région de Louga résidant en Europe, aux USA, en Asie et en Afrique. Soucieux de participer au développement de la région de Louga, ces émigrés ont senti la nécessité de se regrouper pour unifier leur force et contribuer à la construction de leur terroir. C'est ainsi qu'est née cette organisation dont le siège se trouve au niveau de la commune de Louga. L'objectif au départ, était de favoriser l'entraide entre les émigrés, mais et surtout, fournir une assistance aux parents restés à Louga. Beaucoup d'actions de solidarité sont entreprises par les membres de l'association qui assurent son fonctionnement grâce aux cotisations versées.

Les émigrés de retour quant à eux ont mis en place quatre (04) associations de solidarité, d'entraide et de développement économique local. Créées respectivement en 2002, 2005, 2010, 2013, les émigrés de retour avec leur forte présence dans la région ont senti la nécessité de s'organiser en vue d'oeuvrer socialement et économiquement pour leur bien être et celui de la population Lougatoise.

En outre, les ressortissants Lougatois ne sont pas laissés pour contre dans cette mouvance associative. Au nombre de 602 membres, les émigrés ressortissants de la région de Louga ont crée en 1991 l'Association des Ressortissants de la Région de Louga. Une association autonome qui s'active dans le secteur du bâtiment et le social à travers des appuis financiers aux malades (achats d'ordonnance). Elle participe à la création d'emplois à travers la mobilisation d'une main-d'oeuvre locale à l'instar de maçons, de soudeurs, d'électriciens, de mécaniciens, etc. lors de leurs chantiers de construction immobilière.

Ces exemples ainsi que d'autres révèlent que, à l'instar du passé, de l'histoire ou de l'origine, le futur, le projet dans l'avenir, la tension vers un objectif, forgent l'identité des organisations

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d'émigrés. Par conséquent, les objectifs de ces regroupements sont : la mutualisation des compétences, le partage de ressources techniques, le développement de la formation des membres, la professionnalisation de leurs actions, la capacité de négociation avec les institutions étatiques (pays d'origine et d'accueil), la capacité de financement de projets respectables, l'accès à des fonds de coopération etc. surtout pour les émigrés de retour.

Par ailleurs, les GTE d'artisans quant à eux ont été crées plus récemment (2008) à l'exception du GIE des Maitres Menuisiers Métalliques qui a été créé en 1997. Ainsi, à Louga le secteur de l'artisanat occupe 80 % des actifs de la commune.

De ce fait, le phénomène revêt un caractère tout particulier du fait même de l'environnement fragile où s'exercent les activités et métiers artisanaux poussant les acteurs à s'organiser en associations et GIE.

Ainsi, avec le boom immobilier noté dans la ville ces dernières années, nombre d'équipes de maçons, de mécaniciens, et de menuisiers ont vu le jour dans la zone sus citée. Et cette forte présence peut être démontrée à partir de l'augmentation du nombre d'ateliers de menuisiers, de mécaniciens et d'équipes de maçons existants dans la ville, en comparaison avec l'année 1980 durant laquelle trois (3) ateliers de menuisiers seulement étaient implantés selon le président du GTE des maitres menuisiers métalliques Le dynamisme de ce secteur s'explique par le l'ouverture d'ateliers par les apprentis qualifiés, mais aussi par la demande croissante des émigrés en nouvelles constructions immobilières. Signalons toutefois, que le bâtiment représente la toile de fond des investissements des émigrés de Louga et pour capter davantage de fonds, les artisans s'organisent en GTE et associations.

Au regard de ce qui précède, nous constatons que les caractéristiques des organisations influent directement sur le champ d'action. De ce point de vue, dans la commune de Louga, les organisations d'émigrés ont un champ d'actions plus large. Cet élargissement de l'intervention passant du local (quartier et/ou commune) au communautaire (Région, national).

7.4. Mode de fonctionnement et gestion démocratique des organisations

7.4.1. Analyse du mode de fonctionnement des organisations de la commune de Louga Dans cette partie il s'agit d'analyser le fonctionnement des organisations enquêtées dans la commune de Louga.

En effet, selon les avis des présidents des associations rencontrés, le renouvellement des

instances de gestion ne relève pas souvent de la préoccupation des membres. Pour la quasi-

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totalité des organisations enquêtées, le renouvellement est effectif mais la durée de l'exercice du mandat laisse pressentir une tradition de statu quo et de laisser-aller. Une situation qui aboutit souvent à une personnification des associations si bien que le vote est rarement effectué. Les modes les plus fréquents sont le consensus (49,2%) et la désignation (18,6%), ce qui atteste des faibles niveaux d'application des principes de bonne gouvernance. Le consensus étant considéré comme l'idéal dans le processus de décision est à relativiser car souvent s'y cache derrière l'accaparement du pouvoir par un seul leader ou un groupe restreint au détriment de la majorité qui semble désintéressée de la gestion interne. C'est dans ce cadre que l'analyse des principes de bonne gouvernance laisse apparaître une opacité comme c'est le cas de certaines GPF rencontrées. Les principes généraux de transparence et d'imputabilité, (le devoir de rendre compte), n'y sont pas totalement garantis.

Tableau 6: Fréquence de renouvellement du bureau en fonction des Organisations

fréquence Type	Non renouvelé	Chaque 2 ans	chaque 3ans	Chaque 4 ans	Chaque 5 ans	De façon circonstancielle		TOTAL	ONG
0	0	0	0	1	0	1		GIE
8	2	0	0		3	13		GPF
3	0	0		1	1	5		ASC
0	2	0	1		0	3		Association de développement
0	2	1	2	1	1	7		Association des artisans
3	2	0	1	0	0	6		Association de migrants
4	0	0	1	0	0	5		TOTAL
18	8	1	5	3	5	40

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Ce tableau 6 indique que les organisations enquêtées ont un taux de renouvellement faible sachant que 45 % d'entre elles n'ont jamais été renouvelées. Pour les organisations des émigrés le taux de renouvellement est faible du fait qu'elles sont nées récemment, alors que pour les GIE et GPF notons une constante dans les instances de décisions. Concernant les

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ASC, le renouvellement des organes de décision se fait tous les 2 ans ou tous les 4 ans. Ce qui témoigne de la démocratie notée dans le fonctionnement des organisations de jeunes. Cette différence observée dans la gestion des organisations de jeunes (ASC) peut s'expliquer par le fait que ces structures sont pour l'essentiel composées d'intellectuels (élèves, étudiants, enseignants) ayant réfléchi aux risques de confiscation du pouvoir en l'absence d'élections démocratiques.

? Niveau d'affiliation des organisations

Graphique 6 : Répartition des organisations affiliées selon le type

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Nous constatons ici que, nonobstant les ONG et quelques GPF, tous les autres types d'organisations ont été affiliés. Cela s'explique par une forte polarisation des chambres consulaires (chambres de métiers et de commerce) et du CDEPS au niveau de la commune de Louga, mais également par la présence de réseaux et fédérations telle que FAFS et le nouveau Réseau des Femmes pour l'Emergence.

Par ailleurs, pour ce qui est des organisations d'émigrés leurs attributs morphologiques les opposent pour la plupart aux organisations existantes.

Nous avons noté que toutes les associations de migrants sont affiliées à la Fédération des Associations d'Emigrés de Retour (FASER). En effet, les associations d'émigrés de retour se sont fédérées pour accroître leur capacité d'action, déclenchant un processus de polarisation, sous une forme associative, au sein du pays mais aussi dans .les différentes zones de départ.

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Cependant, dans la commune cette affiliation n'existe que de nom car la FASER depuis sa création, n'a jamais organisé une activité dans la commune de Louga. A côté de la FASER, les émigrés sont représentés au niveau du conseil départemental où un bureau d'orientation a été mis en place. De plus récemment, l'Etat à travers le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l'Extérieur a initié un guichet des émigrés afin d'encadrer et orienter les migrants.

? régularité des réunions

Graphique 7 : La régularité des réunions selon la typologie des organisations

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Le graphique 7 révèle la régularité des réunions selon les organisations. Ainsi, à Louga, le respect des réunions est une véritable problématique pour les organisations. En effet, cette situation peut d'une part s'expliquer par l'insuffisance d'activités des organisations surtout pour les groupements de femmes. Ces dernièrers sont pour la majeure partie dépendantes des financements des bailleurs et ou de l'Etat pour la réalisation des activités. D'autre part, pour ce qui est des Associations de Jeunes, étant donnéque leurs activités ont lieu exclusivement pendant les vacances notamment lors des Navétanes et se limitent qu'au sport, ils se rencontrent que de manière irrégulière.

Par ailleurs, les associations d'émigrés pour leur part, tiennent leurs réunions à chaque fin du mois. D'ailleurs, deux (2) d'entre elles ne sont pas régulières quant au respect des réunions.

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Ce qui se justifie par les activités qu'elles mènent qui font qu'elles se rencontre rarement ou parfois même plusieurs fois dans le mois.

En outre, les GIE, étant des organisations de type familiae, ils ne se fixent pas en dehors du règlement intérieur établi, des temps de réunions. Ainsi, ils tiennent leur réunion selon le besoin et/ou l'urgence.

En sus, l'ONG Self Help quant à elle se range dans cette seconde catégorie ; en effet depuis ces deux dernières années, son activités'est réduiteentraînant le non respect des réunions par ses membres.

? Niveau de professionnalisation des organisations enquêtées

Existence d'un siège

Graphique 8 : Répartition des types d'organisation selon l'existence d'un siége

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Ce graphique 8 révèle que seule l'ONG, quelques GIE et Associations de migrants ont loué un local pour héberger leur siège. Par contre, la quasi-totalité des organisations sont hébergées. Les deux chambres consulaires constituent le lieu de rencontre des organisations (GIE, Associations d'artisans). Concernant les GPF, ils font leur rencontre chez la présidente, car leur intervention se limite au niveau du quartier. Toutefois, seule l'association des Emigrés de Retour ne dispose pas de siège. Ce qui s'explique par le nombre limité d'adhérents et la fréquence de leurs rencontres qui se font annuellement au CICES à Dakar.

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? Niveau de Gestion financière des organisations

Graphique 9 : Répartition des organisations disposant d'un compte bancaire et d'un budget de fonctionnement

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

Les informations recueillies montrent que tous les types d'associations de la commune de Louga ont un compte d'épargne à l'exception des ASC. En effet, les ASC ne fonctionnent que sur la base des cotisations événementielles (match de navétanes) ce qui fait qu'elles ne disposent pas de compte d'épargne.

Par contre, avec la migration, nous observons que toutes les associations d'émigrés ont à leur disposition un compte d'épargne. Ceci pour la fluidité de leurs transactions et pour plus de sécurité étant donné que certains membres sont à l'étranger.

Précisons que deux (2) d'entre-elles n'en disposent pas. Cet état de fait est en l'occurrence du à la mise en place récente des dites associations. Sur ce, elles n'ont pas encore commencé les démarches et activités.

L'analyse du niveau de gestion financière des organisations de la commune de Louga, montre que les GPF et les GTE tendent vers une gestion rationnelle avec l'ouverture d'un compte bancaire au niveau des structures financières existantes. Ceci a des effets sur l'émergence de ces dernières, car il y'a un boom immobilier qui permet aux banques et mutuelles de rentabiliser leurs investissements.

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7.4.2. Prise en compte des principes de bonne gouvernance

La diversité des organisations et l'adhésion plus ou moins massive notée témoigne de leur importance quantitative. En revanche c'est à travers l'appréciation de l'application des principes de bonne gouvernance qu'il nous est possible d'appréhender la qualité et l'efficacité des initiatives. Dans la commune de Louga, il ya certes des atouts en matière de structuration organisationnelle mais cela dépend surtout d'appuis venant de partenaires extérieurs en matière de renforcement de capacité et de financement surtout pour les GPF. Ainsi, la structuration en comité directeur et bureau exécutif n'existe que dans les instances mises en place par les partenaires et émigrés comme c'est le cas de l'Association des Jeunes travailleurs, de l'ONG Self Help et d'ARRL. Il va ainsi de soi que la gouvernance de ces associations varie selon le mode d'organisation et les objectifs poursuivis.

Concernant les GPF, par le manque de financement noté ces deux dernières années, la quasi-totalité d'entre elles ne fonctionne plus.

En ce qui concerne les associations de migrants, par la recherche de partenaire et leur caractère transnational, se sont bien structurées pour mener à bien leur activité et capter les subsides des bailleurs internationaux.

Néanmoins, il y a lieu de souligner certains exemples de bonne gouvernance dans certaines associations. L'Association des Emigrés de Retour, l'Association des Ressortissants de la Région de Louga dans lesquelles la quasi-totalité des émigrés de la région de Louga sont représentés, connaissent un mode de fonctionnement assez correct en termes d'application des règles de bonne gouvernance. Si cet exemple est à lier à l'appui apporté par les partenaires extérieurs, le cas de l'Association des Ressortissants reste encore plus illustratif. Une performance qui est surtout liée à la forte cohésion sociale des membres mais surtout au type d'activité menée : un système de tontine qui exige des recouvrements permanents, la construction et la location de bâtiments, appui des malades, et une attention particulière de tous les membres. Ainsi, elle a respecté depuis sa création le renouvellement trisannuel du bureau.

Il s'agissait dans cette partie, d'analyser les caractéristiques des organisations enquêtées. Ainsi, en partant de la typologie, de la taille, du rayon d'actions, jusqu'au fonctionnement et la gestion démocratique, nous avons collecté un certain nombre d'informations qui nous ont permis de conclure que les caractéristiques des associations influent sur la dynamique organisationnelle. De manière globale, notons que le niveau de professionnalisation chez les

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organisations de jeunes est faible et leur rayon d'actions se limite au quartier avec une seule activité le sport. Concernant les émigrés, nous remarquons que la migration a fortement influencé la dynamique organisationnelle entraînant une nouvelle vision de la gestion des structures et une autonomie par rapport aux autres formes d'organisations enquêtées.

Chapitre VIII : Analyse des actions menées par les organisations de la commune de Louga

La participation citoyenne et le sentiment d'appartenance sont souvent associés à l'action communautaire et qui peuvent mener à des implications citoyennes et des actions collectives. Ainsi, il y a donc des « bons, des mauvais et des indifférents regroupements communautaires » (comme s'exprime Dewey 1927 : 71) en se référant à l'utilité sociale de ces groupes. Mais qu'en est-il des associations de la commune de Louga ? Nous y trouvons probablement des situations similaires.

8.1. Niveau de Réalisation des organisations enquêtées

L'analyse de cette partie révèle que les organisations locales, au-delà de l'entraide et la solidarité entre les membres à travers les tontines et les prêts, n'ont pas d'autres activités.

Par ailleurs, selon l'enquête, seules les associations d'émigrés ont des actions concrètes touchant toute la communauté. De par leurs actions communautaires, les associations d'émigrés ont apporté un nouveau changement dans les actions associatives. L'expérience personnelle des migrants (double appartenance) constitue un atout supplémentaire dans leurs initiatives de développement. En raison de leur parcours de vie, les migrants ont une double appartenance culturelle qui constitue un avantage considérable dans la réalisation d'activité. D'ailleurs, ces associations se distinguent souvent dans la recherche du partenaire avec des ONG et des collectivités locales dans leur pays d'accueil à travers la coopération décentralisée. En effet, du fait de leur diversité et de leur imbrication dans l'économie et le social, ces activités réalisées par les émigrés à travers leurs associations se situent dans un champ qui dépasse largement la sphère quartier. En outre, ces dernières années, devant la crise financière et institutionnelle que traverse le pays et face à l'incapacité de l'Etat à satisfaire les demandes sociales, les émigrés ont franchi un palier supplémentaire en inscrivant de plus en plus leurs actions dans un domaine qui relève du service public. C'est notamment le cas de l'ONG de Self Help lorsque, par son initiative, elle supplée aux carences du pouvoir

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public et de la collectivité locale, en mettant en place au niveau communautaire des structures, sanitaires, sociales, etc. A travers ces actions, les émigrés affirment davantage leur rôle dans le développement et renforcent en même temps leur légitimité.

A Louga, les associations de migrants ont aujourd'hui pour la plupart des cas acquis un statut légal dans leur pays d'accueil. C'est pourquoi généralement tout en étant présentes dans les débats de coopération internationale entre leur pays d'origine et leur pays d'accueil, elles bénéficient des avantages comme de subventions.

Ici, nous verrons qu'une prise en compte spécifique s'avère judicieuse pour bien élucider les réalisations faites par les associations.

En ce qui a trait à l'ONG self Help, les activités déjà réalisées sont pour l'essentiel centrées sur des actions d'appui au secteur de la santé. D'autres projets sont en cours de réalisation et participent tous à l'épanouissement et au bien être des populations de la région de Louga. Dans l'entretien que nous avons réalisé avec le secrétaire permanent de Self Help, ce dernier affirme que «le voeu de chaque émigré est de contribuer au développement de Louga. Cependant, dans l'individualité les résultats seront presque caducs. Ainsi, en regroupant les moyens, à travers l'association, il sera possible de s'attaquer à des secteurs comme la santé, l'éducation, etc., en apportant des équipements par exemple».

Ainsi, l'ONG Self Help, a dans la région de Louga octroyé des matériels sanitaires (lits, draps, lots de médicaments technologie etc.) d'une valeur de 141 645 518 F pour les Centres de Santé de Louga, Linguère, Kébémer, Communes et Communautés rurales, Maison d'arrêt, école coranique de Koki etc.

La migration a également contribué à l'ouverture d'esprit des migrants qui à travers les associations appuient les communautés d'origine notamment des malades et personnes dans le besoin. C'est notamment le cas de l'ARRL qui centre ses réalisations sur des actions humanitaires telles que l'appui aux malades, l'achat d'ordonnances etc.

En dehors de Ndiambour Self-Help et de l'association des ressortissants de la Région de Louga celles de `'And Bolo Liguey Louga», `'And Bolo Dieuf'' et `'Deggo» dont les interventions sont circonscrites au niveau de leurs quartiers, certains émigrés, de par la position qu'ils occupent dans leurs pays d'accueil, font des investissements à but communautaire. C'est ce qui fait dire à l'Inspecteur d'Académie de Louga : « Que certains émigrés font des actions d'une importance capitale pour l'école et la jeunesse, car il y a l'école Keur Serigne Louga Sud qui a bénéficié d'une salle informatique d'une vingtaine de

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micro-ordinateurs grâce à l'initiative d'un émigré qui est professeur dans un lycée Français et qui est venu avec ses élèves pour installer les machines ».

Plusieurs exemples similaires auraient pu se renforcer « s'il y avait une synergie des efforts de la part des émigrés, des autorités locales et éventuellement des partenaires au développement ».

Ainsi, les actions communautaires des émigrés, bien que diversement appréciées par les populations souffrent d'une absence de coordination entre les associations d'émigrés, les autorités municipales et les associations locales.

8.2. Coordination et collaboration inter-acteurs

Diagramme de Venn :

Source : Enquête terrain, mémoire Août 2015

La lecture de ce diagramme de venn fait ressortir l'ampleur des collaborations entre les organisations d'une part et entre les organisations et les institutions publiques d'autre part.

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Ces collaborations prennent notamment les formes de: «Une meilleure transmission de l'information, meilleure connaissance réciproque des services et activités des opportunités de partenariat, en lien avec la mission des organisations, développement de projets communs, des ententes de services, des protocoles d'entente et des protocoles de collaboration, une collaboration d'échanges et de services, prêt de locaux, etc.».

L'analyse de la dynamique organisationnelle de la de la commune de Louga nous permet de remarquer qu'elle est marquée par un ensemble de structures qui interagissent ensemble dans le but de donner sens à leur différentes actions. Par force de l'exemple, nous prenons le cas de la Mairie qui collabore pratiquement avec toutes les structures entre autres les GIE, les ASC, les GPF, les Associations de Développement (AD) etc. Partant de ce constat, il s'avère clairement que les structures internes vivent en parfaite symbiose.

Ainsi, dans la commune de Louga, il en ressort une dynamique assez satisfaisante des acteurs surtout entre les organisations. Il y est noté une croissance de concertation, complémentarité des associations entre elles.

Cette collaboration se manifeste à travers des tables de concertations, des invitations à des manifestations, des activités de partage etc.

Sur ce, selon l'enquête, 80% de cette collaboration se fait entre les GPF, les ASC et les associations de développement.

Ainsi, dans de la commune de Louga, on constate aujourd'hui un même mouvement de structuration, d'organisation, de regroupement des associations de migrants. Les liens se multiplient entre les personnes et les groupes émigrés ainsi qu'entre eux et les institutions publiques ou privées de la région et du pays d'accueil. Cette vitalité associative récente et générale dépasse l'entraide mutuelle et locale et vise au développement de la région en général.

En effet, les associations de migrants en l'occurrence celles de retour maintiennent l'échange d'idées et d'informations particulièrement celles faisant partie de la fédération (FASER).

Dans le cadre de l'institutionnalisation des interventions des organisations communautaires, l'ONG Self Help travaille en étroite collaboration avec les collectivités locales de la région de Louga. Parmi ces dernières, la Mairie de Louga est l'un des partenaires clés de cette dite ONG. Dans cette optique, l'ONG est un répondant officiel dans le cadre de la recherche de partenaires à l'étranger pour les collectivités locales de la région de Louga. Certes, l'engouement que suscite l'ONG depuis sa création n'est plus le même mais, les diverses

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actions menées, grâce au financement des revenus migratoires et des partenaires, participent au développement de la région et par là donne à ces émigrés un sentiment d'utilité, de reconnaissance et de patriotisme.

Ainsi, l'organisation joue de plus en plus un rôle de facilitateur entre les autorités locales de la région de Louga et celle de l'Italie. C'est d'ailleurs sous l'intermédiation des émigrés que s'est tissé un accord de coopération entre la Commune de Louga et la ville de Turin en 2007

A travers ces partenariats, les actions exécutées s'inscrivent dans une dynamique d'appui au développement local. Seulement, il faut noter que ces initiatives s'articulaient jusque là autour du secteur sanitaire. Désormais, avec l'appui du projet Initiatives de Co-développement, l'ONG recadre son secteur d'intervention qui va inclure l'éducation, la formation, l'hydraulique villageoise et les activités génératrices de revenus.

D'ailleurs, les associations de migrants interagissent avec le Conseil départemental de Louga qui a pris l'initiative d'impliquer les émigrés dans la gestion du département en mettant à leur disposition un bureau chargé de les orienter et de valoriser le potentiel de la migration à travers la coopération décentralisée. Il les appuie à travers un guichet ouvert qui les oriente dans des secteurs porteurs de croissance afin de favoriser le retour volontaire et sécurisé des émigrés.

Dans cette même lancée, la Mairie à travers sa commission domaniale permet à de nombreux émigrés de retour d'avoir leurs propres toits en leur facilitant l'accès au foncier. Ceci a favorisé la croissance spatiale de la commune de Louga en général et en particulier celle du quartier Keur Serigne Bara qui se situe dans la zone périurbaine.

Toutefois, l'ONG self Help mis à part le comité de santé, n'entretient aucune relation avec les associations locales enquêtées. Et selon le secrétaire Général de l'ONG: « Ils n'ont pas les mêmes visions et les mêmes domaines d'interventions ce qui fait qu'elles ne peuvent pas collaborer ensembles. Autrement dit, leur organisation a une ambition de développement local et met en place des initiatives pour atteindre son objectif, par contre les autres types sont pour la plupart soumis à l'option d'assistanat au lieu d'être entrepreneurs».

Quant aux migrants, leur autonomie notée dans leurs actions, fait que leurs associations sont pour la plupart refermées sur elles-mêmes, même si certaines de leurs activités ont un caractère communal.

En effet, le faible dynamisme entre les associations de migrants et les autres types de regroupements n'est pas noté chez les migrants qui prennent des initiatives individuelles et

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qui de ce fait collaborent avec presque toutes les organisations. Sur ce avec les ASC, les émigrés subventionnent l'achat de maillots, et équipements. De même, selon les associations d'artisans, les 80% de leurs chantiers émanent des émigrés à travers des relations individuelles.

Ce qui fait que la relation est forte comparée à celle des associations. Néanmoins aucune relation n'est de mise entre association de migrants et la Mairie ce qui est déplorable selon les présidents des associations. Car ils ne sont pas impliqués dans les activités et cadres de concertation organisés au sein de la commune.

De la même manière, nous pouvons énumérer les structures externes qui tant bien que mal essayent de mettre leur pierre à l'édifice par l'apport d'appui technique, financier et matériel.

? Cas des acteurs de l'artisanat et ceux de la migration

Après avoir recréé, par leur transfert, un commerce bien structuré avec une nouvelle classe de commerçants, les émigrés, ou du moins certains d'entre eux, déploient des stratégies individuelles de pénétration du commerce. Ils entrent dans la concurrence locale en ouvrant leur propre boutique. Avec des stratégies collectives (mutualisation) ils parviennent à ouvrir une brèche dans le marché à la recherche d'une insertion dans le commerce local.

En outre, avec le développement de la couture, beaucoup d'émigrés ont commencé à concurrencer les locaux par la mise en place d'atelier de couture dans le marché et la plus part du temps dans leur maison. Ce qui gangrène d'énormes difficultés aux artisans locaux car apparemment aucun bénéfice n'est à priori recherché par les émigrés, mais de l'argent liquide. Cette pénétration a fait baisser le marché selon certaines couturières enquêtées.

En sus, pour plus de formalité et de visibilité, certaines se sont déclarées au niveau de la chambre de métier et de commerce. Il s'agit notamment des mécaniciens, des maitres menuisiers ébénistes, des menuisiers métalliques. Toutefois, un réseau d'artisan regroupant tous les corps de métiers du secteur, est également enregistré dans la commune de Louga en 2015. Ce qui est une conséquence directe de la désorganisation du secteur due à l'existence d'infiltré mais aussi de la non prise en compte de leur poids dans le développement local. Ainsi, sous l'effet du boom immobilier noté dans la commune beaucoup d'équipes de maçons, de quincailliers, de menuisier etc. ont vu le jour. Toutefois, la plus part d'entre elles se sont formées pour plus capter les marchés de construction immobilière des migrants. Etant donné qu'ils représentent la toile du bâtiment, nous en avons noté plus d'une vingtaine.

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8.3. Force et limites des organisations de la commune de Louga

Au regard des analyses portées sur les caractéristiques des organisations et de leur niveau de participation dans le développement de la commune de Louga, nous avons noté que ces structures, bien que reconnues utiles parce que répondant en particulier à la forte demande sociale et se profilant de plus en plus en forces de négociations, rencontrent des difficultés qui amoindrissent la portée et l'efficacité de leurs interventions.

En effet, au delà des atouts de la migration, les organisations enquêtées dans la commune de Louga rencontrent un certain nombre de difficultés qui sont entre autres :

· La faiblesse institutionnelle et organisationnelle de la plupart d'entre elles ;

· L'insuffisance de capacités professionnelles en leur sein et le manque de ressources financières ;

· La faible concertation entre les organisations résidentes et celles d'émigrés ;

· La faible capacité des GPF dans la recherche de financement ;

· Le manque de vision sur leur rôle au sein de la société ;

· L'insuffisance de la participation des organisations à la définition de la politique du développement de la commune de Louga

· Faible application des principes de bonne gouvernance

Chapitre IX : Recommandation

La migration dont l'impact sur l'amélioration du niveau de vie des ménages, la modernisation de l'habitat, la tenue des cérémonies religieuses mais aussi et surtout la construction des écoles est non négligeable, doit faire l'objet de tenue de statistiques et surtout d'encadrement pour une canalisation des investissements vers des secteurs productifs et porteurs de croissance.

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Tableau 7 : Proposition de recommandations à l'endroit des acteurs de la commune de Louga

Recommandations générales	Actions à mener	Acteurs chargés de la mise en oeuvre	Stratégies de mise en oeuvre
Intégrer la problématique de la migration dans les projets de développement de la commune	Impliquer les émigrés dans la commission chargée de la coopération décentralisée du conseil municipal Etablir un climat de confiance entre les émigrés et les autorités municipales Impliquer les associations d'émigrés dans la recherche de partenaires pour la mobilisation des ressources financières à travers la coopération décentralisée Mettre en place un bureau chargé de l'orientation et de l'encadrement des associations d'émigrés vers les	Elus locaux, associations d'émigrés	Sensibiliser les élus locaux et les autorités administratives à considérer la migration comme l'un des défis à relever Structurer les organisations des émigrés autour d'une association faitière Lever les lourdeurs administratifs pour faciliter aux associations d'émigrés d'accéder au foncier de la commune afin qu'ils investissent dans des projets productifs

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	créneaux porteurs
	Accompagner les associations des artisans dans la formalisation et la professionnalisation de leurs activités		Sensibiliser les artisans à s'inscrire au niveau de la chambre de métiers Faciliter l'accès au crédit aux associations des artisans
Faciliter l'accès aux	Sensibiliser les associations	Les associations d'émigrés	Sensibiliser les investisseurs sur le consommer
associations des artisans	d'émigrés à travailler en synergie	Les associations des	local
aux marchés de	avec celles des artisans afin de leur	artisans	Promouvoir le système actionnariat pour
construction immobilière	permettre de bénéficier des marchés	La chambre de métiers	permettre aux associations des artisans de
promus par la migration	de construction immobilière		mutualiser leurs forces
	Exploiter les connaissances acquises par les émigrés dans les pays d'accueil		Faire un transfert de compétences entre les émigrés et les artisans Appuyer les artisans dans la constitution de logistique à travers un transfert de technologie
	Appuyer les associations résidentes		Mettre en place un cadre de concertation
Développer un cadre de partenariat permettant aux	à la recherche de partenaires pour le financement de leurs activités	Associations d'émigrés, associations résidentes, élus	regroupant l'ensemble des associations d'émigrés et les autres Organisations
associations résidentes de	génératrices de revenus	locaux, services techniques	communautaires de base et les autorités

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bénéficier aux potentialités de la migration	Sensibiliser les émigrés à considérer les associations résidentes comme des relais Entreprendre des initiatives pour redynamiser les GPF		municipales
	Mettre en place un dispositif d'accompagnement des organisations communautaires de base
Renforcer les capacités organisationnelles des	Elaborer un plan de formation qui mobilisera l'ensemble des acteurs	Les associations d'émigrés, d'artisans, de jeunes, de	Orienter les thèmes de formations vers la participation citoyenne, l'entreprenariat
associations de femmes, d'artisans, de jeunes et	de la commune	femmes ; Les élus locaux ;	féminin, GERME, la mobilisation des ressources financières et la gestion
d'émigrés		Les ONG, projets et programmes	démocratique des organisations

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CONCLUSION

Les regroupements associatifs s'affichent généralement comme des réponses aux problèmes que rencontre la population locale. A travers la commune de Louga, on assiste à une intensification du mouvement associatif. Cette dynamique est renforcée en partie par l'ampleur du phénomène migratoire dans cette zone.

Ainsi, les émigrés se retrouvent-ils en l'amont et en l'aval des associations de développement. Le renforcement de la place des émigrés et leur rôle dans le tissu associatif s'avèrent être très déterminant dans l'émergence de la dynamique organisationnelle.

En effet, la migration internationale a contribué à la fois à l'essor des associations de migrants et à la structuration du secteur de l'artisanat à travers la mobilisation de professionnels du bâtiment dans les projets de constructions immobilières des émigrés. Des artisans se sont regroupés de manière formelle au sein de GTE ou d'entreprises alors que d'autres, de façon plus informelle se structuraient en équipes, au gré des opportunités du moment. Cette situation a permis le développement du secteur de l'artisanat (maçons, menuisiers, forgerons, carreleurs, peintres) entraînant d'une manière indirecte la promotion d'autres activités de commerce (quincaillerie) et d'artisanat (tailleurs, mécaniciens, coiffeurs)

Néanmoins en lien avec le renforcement de la crise économique, les émigrés ont élargi leur vision et méthodes d'investigation en s'organisant au sein de grands groupes pouvant rassembler plus d'une cinquantaine de membres afin de s'entraider mutuellement par des cotisations mensuelles. Egalement, ils s'organisent au sein de GTE de trois (3) ou six (6) membres souvent de nature familiale pour mener des activités lucratives en vue de subvenir aux besoins de leur famille.

Cependant, des différences notables existent entre les associations de migrants et celles de non migrants : elles n'ont pas la même taille, ni les mêmes objectifs, rayons d'action, ni le même niveau de participation et ou réalisation communautaire.

Par ailleurs, un dynamisme inter-acteur et intra-acteur y est aussi présent mais plus focalisé entre les associations de développement local telles que les GPF et les ASC. Quant aux associations d'émigrés, elles n'entretiennent pratiquement pas de relations avec les associations autochtones.

Toutefois, les réalisations faites par les associations de migrants confirment que les émigrés n'ont pas seulement des motivations économiques, mais ils ont aussi des préoccupations

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d'intérêt général avec le souci du développement local. Les initiatives des émigrés prennent toute leur ampleur là où, l'Etat est moins présent.

En effet, si elles ne sont pas les principaux bailleurs de ces projets de développement, ces associations se distinguent souvent dans la recherche de partenariats avec des ONG et des collectivités locales dans leur pays d'accueil à travers la coopération décentralisée.

Cependant, pour impulser de véritables dynamiques de développement, les associations de migrants doivent cibler les secteurs productifs susceptibles de favoriser des emplois pour les jeunes et de réduire la pression migratoire dans la commune de Louga.

En sus, un des problèmes majeurs demeure: l'absence de concertation entre les associations d'émigrés et les autres structures associatives ou administratives (municipales). Paradoxalement quelques initiatives individuelles sont notées entres les migrants (et non collectivement) qui bénéficient d'un soutien des autres structures en place.

Sur ce, même si l'on reconnaît aujourd'hui que le développement est une question de mobilisation des acteurs de terrain (avant d'être celle des acteurs extérieurs), il n'en demeure pas moins que les migrants représentent une source prépondérante de revenus pour les populations et associations locales.

Cependant, il existe un sérieux besoin de rénover le contenu et les canaux de l'information, la construction de partenariats multi-acteurs doit être de mise pour que la commune puisse bénéficier des avantages des associations et des retombées de la migration internationale.

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Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : Cas de la Commune de Louga

ANNEXE

Guide d'entretien semi directif destiné aux représentants administratifs

THEME	QUESTIONS		RELANCES
Dynamique Organisationnelle	Comment appréciez-vous la dynamique organisationnelle dans la commune de Louga ?		-Nombre d'organisation -Facteurs favorisant -Les effets sur la commune - Avantages -Inconvénients
Place et Rôle	Comment vous travaillez avec les organisations dans votre zone?		-Les relations sont bonnes ou mauvaises ? -Et pourquoi ? -Quels seraient les mécanismes concrets de concertation entre les autorités administratives et politiques et les associations de la zone ?
partenariat	Quels sont vos partenaires stratégiques parmi les organisations ?		-Les types d'organisations -nature du partenariat, Domaine de partenariat -raison du partenariat,

MBOSSE BADIANE, MEMOIRE ESEA/DECOF 2015 Page IV

Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : Cas de la Commune de Louga

Forces et faiblesses	Quelles sont les forces et les faiblesses des organisations dans votre commune?
Solutions	Quelles sont les solutions que vous proposez

MBOSSE BADIANE, MEMOIRE ESEA/DECOF 2015 Page V