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Migration internationale et dynamique organisationnelle dans les territoires d'origines : cas de la commune de Louga

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par Mbossé BADIANE
Ecole Supérieure dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée/UCAD - Médiateur Pédagogique 2015
  

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6.2. Une démographique galopante

La population communale est passée de 73 662 habitants en 2002 à 104.341 habitants en 2013, soit un taux de croissance de 3.2% (recensement 2013). L'importance de cette croissance démographique s'explique certes par le niveau fort du taux de fécondité chez les femmes ainsi que l'exode rural, mais elle peut aussi être causée par les différentes fonctions dévolues à la ville : capitale politique et administrative, centre de petite production

Mémoire Mbossé BADIANE, ESEA/DECOF 2015 Page 28

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marchande, (biens et services), de production agricole, de fourniture de services (santé, éducation, hydraulique, énergie, etc.).

Cependant, comme la montre la carte ci-dessus, la répartition de la population dans le territoire communal est très inégale. En effet, si la densité démographique dans certains grands quartiers comme Keur Serigne Louga, Grand Louga Sud et Santhiaba Centre peuvent dépasser les 9000 habitants, d'autres territoires comme Grand Louga et Santhiaba Nord, cependant, n'atteignent même pas les 5000 habitants. Toutefois, la population de cette ville se caractérise par son extrême jeunesse en ce sens que la population de moins de 20 ans représentait 53,5 % lors du recensement de 2013. Cependant, la répartition de la population par sexe laisse apparaître dans l'ensemble une majorité de femmes : on dénombre 91 hommes pour 100 femmes (recensement 2002). Dans les tranches d'âges de 25 à 54 ans, la supériorité numérique des femmes atteint des dimensions démesurées du fait notamment de la migration largement plus fréquente chez les hommes qu'au niveau des femmes. Au delà de 55 ans vers les 80 ans, on rencontre plus d'hommes, ce qui pourrait découler des retours de migration Cependant, cette population est essentiellement composée de Wolofs (64,4%) et de Pulaar (29,5%) en plus des groupes minoritaires que sont les maures et les sérères6 .

Essentiellement de religion musulmane, les Lougatois, comme la grande majorité des Sénégalais, adhèrent à l'Islam soufi, dont les principales communautés confrériques sont les Mourides, Tidianes, les Khadres et les Layènes etc.

6.3. Une économie prospère, révèle l'influence de la migration dans la commune de Louga

L'économie de la ville est basée principalement sur différentes catégories d'activités génératrices de revenus. Cependant, la ville de Louga a progressivement perdu sa vocation économique au profit d'un rôle purement administratif. En effet, les statistiques du Ministère du Travail montrent que l'essentiel des emplois de la ville sont assurés par l'administration. En effet, le secteur de l'emploi est plongé dans une crise chronique. En l'absence d'activités agricoles urbaines à l'exception d'une zone de maraîchage située près de la station

6 (ARD Louga, 2010).

Mémoire Mbossé BADIANE, ESEA/DECOF 2015 Page 29

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d'épuration des eaux usées, les Lougatois s'investissent dans les activités de commerce, de transport, d'artisanat ou émigrent.

Aussi, le secteur industriel, qui compte trois (3) grandes unités industrielles, a toujours été très peu développé à Louga. La privatisation des entreprises publiques (comme Sonacos en 2002) et la fermeture des unités industrielles (comme la société de textile « Sotexka ») semblent être les maux qui affectent le tissu industriel de la région. Toutefois, du fait des faibles performances du secteur agricole, les secteurs de l'artisanat concentrent beaucoup de travailleurs, tout comme le secteur du bâtiment et de la construction, qui est le secteur qui consomme le plus les ressources financières des migrants du fait de l'investissement de ces derniers dans l'immobilier (Tall, 2002 ; Mboup, 2000).

De même, le commerce se présente comme un secteur très attractif au même titre que l'investissement immobilier des migrants à Louga grâce à la manne financière investie par ces derniers pour permettre aux membres de leurs familles d'exercer des activités génératrices de revenus et par là d'être moins dépendants d'eux. Les boutiques et les petites échoppes, les centres de télécommunications, les cybercafés etc. sont extrêmement nombreux et sont pour la plupart des entreprises financées par les émigrés pour les membres de la famille.

Les activités commerciales se caractérisent par un dynamisme certain avec l'existence de trois (3) marchés quotidiens mobilisant près de deux mille sept cent cinquante-trois vendeurs tous types d'abri confondus dont 67 vendeurs de produits agricoles et 491 vendeurs de fruits et produits maraichers, 241 vendeurs d'alimentation générales et divers produits manufacturés, 171 vendeurs de produits d'élevage et de pêche, avec 538 vendeurs d'articles d'habillement, 186 artisans et 155 vendeurs de cosmétiques et produits de beauté entre autres, mais surtout, avec 996 points d'activités économiques répartis dans les onze quartiers de la commune urbaine et qui évoluent dans la production (industrie chimique, boulangerie, couture, bijouterie), le commerce (alimentation générale, quincaillerie, produits céréaliers et vivriers, matériels audiovisuels et accessoires, prêt à porter, station d'essence) et les services (établissements financiers, transport et entreposage etc.)7.

7 RAPPORT DIAGNOSTIC SAFIC DE LA COMMUNE URBAINE DE LOUGA, JANVIER 2015

Mémoire Mbossé BADIANE, ESEA/DECOF 2015 Page 30

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Le secteur du transport joue un rôle non négligeable dans l'économie locale même s'il faut déplorer la qualité du réseau de transport urbain qui n'est pas très développé. En effet, en plus des véhicules de transports urbains, Les calèches et les charrettes assurent aussi le transport des passagers et marchandises à l'intérieur de la ville où la qualité de certaines routes n'est pas des meilleures. On peut aussi noter l'irruption récente des motos « Djakarta » qui tendent à se substituer aux autres moyens de transports.

Il faut également notifier que la ville de Louga souffre d'un énorme déficit en termes d'infrastructures. En effet, l'Etat du Sénégal n'a véritablement pas réussi à doter de cette commune d'infrastructures dignes d'une capitale régionale. Les infrastructures les plus importantes de la ville ont été réalisées grâce au concours financier de feu Djily Mbaye qui était un marabout très riche originaire de Louga. Ce dernier a énormément contribué au développement de sa ville en appuyant le financement de l'essentiel des constructions comme le lycée Malick Sall, l'hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye, le stade Alboury Ndiaye, les HLM Bagdad, le site d'accueil et de manifestation « Keur Mouhamed », son somptueux palais, les usines SPIA et SOTEXKA, la gouvernance, des mosquée, le marché etc.

Eu égard à ces potentialités et contraintes du milieu, les Lougatois ont très tôt manifesté leur culture du voyage en prenant le chemin de l'émigration à la recherche d'une meilleure situation socioéconomique.

En effet, en réponse à la crise du monde rural avec le dépérissement du bassin arachidier dans les années 1970, les Lougatois ont vite choisi la voie de la migration pour faire face aux contraintes socioéconomiques de leur milieu. Ce fut d'abord un exode à destination des grands centres urbains pu pays (Dakar, Saint Louis) avant d'être une émigration tournée vers l'Europe et les Etats-Unis.

En définitive, les montants envoyés par les émigrés du terroir couvrent l'essentiel des dépenses domestiques dans les maisons de la ville. Ce qui permet la survie de la plupart des familles défavorisées qui ne comptent que sur cette manne financière envoyée. Ces sommes transférées ont aussi transformé l'architecture de la ville avec la construction de villas et bâtiments par les émigrés qui tend à moderniser la morphologie de la ville.

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