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à‰tude de la flore vasculaire, de la végétation et des macrophytes aquatiques proliférants dans le delta du fleuve Sénégal et le lac de Guiers (Sénégal)

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par Abou THIAM
Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Doctorat dà¢â‚¬â„¢Etat ès Sciences Naturelles 2012
  

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Introduction

Le fleuve Sénégal prend sa source dans les massifs du Fouta Djallon en République de Guinée. Il est le principal cours d'eau du Sénégal. Son régime se caractérise par une importante crue annuelle qui provoque l'inondation de la plaine alluviale et du Delta (BRGM, 1967 ; Albergel et al.,1984). En effet, le fleuve se gonfle à la saison des pluies (juillet-octobre) et, en saison sèche (novembre et mai-juin) les écoulements d'eau diminuent très fortement. Pendant cette période d'étiage, au cours de laquelle aucune précipitation importante n'est enregistrée, les débits du fleuve et de ses affluents baissent très fortement. Cette diminution des débits se traduit par l'intrusion très en amont des eaux salées de l'océan atlantique dans le lit du fleuve (Trochain, 1940 ; Adam, 1964 ; Reizer, 1974; Cogels et Gac, 1982; Cogels et al., 1993). Certaines années, l'eau salée remontait jusqu'à 220 km en amont de Saint Louis, et la marée se faisait sentir jusqu'à 440 km (Brigaud, 1961). De vastes étendues des terres du Delta étaient alors envahies par l'eau salée provenant de l'océan atlantique. Les incertitudes sur le climat et sur les débits des cours d'eau, la salinisation des eaux de surface et souterraine ont constitué depuis bien longtemps des handicaps à l'exploitation des ressources, la « mise en valeur» de la vallée du fleuve Sénégal et de son bassin versant (Henry, 1918; Lemmet et Scordel, 1918 ; Hubert, 1918 ; Hubert, 1921). Or, la zone du delta et le lac de Guiers jouent un rôle de premier plan dans le développement économique et social du Sénégal.

C'est pourquoi, depuis le siècle dernier, des investissements importants ont été réalisés pour maîtriser les eaux, éviter leur salinisation en vue de développer la production agricole, assurer l'alimentation en eau douce toute l'année des centres urbains notamment Dakar et Saint Louis ainsi que nombreux villages et hameaux.

La construction du pont barrage de Richard Toll en 1947 a transformé le lac de Guiers en un réservoir permanent d'eau douce pour l'irrigation des cultures pendant les périodes de l'année où l'eau est saumâtre dans le fleuve. Ce changement du régime des eaux a provoqué des modifications dans la flore lacustre, notamment la pullulation de Typha domingensis dans le delta et le lac de Guiers (Trochain, 1956). Les conséquences socio-économiques et sanitaires liées au développement de cet hélophyte sur les rives du lac ont été passées en revue (Grosmaire, 1957; Adam, 1964 ; Thiam, 1983). Des essais de lutte contre T. domingensis ont été suggérés (Trochain, 1956).

L'Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (O.MV.S.) créée par les Etats du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal en 1972, a permis, dans les années 80, la construction sur le fleuve

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Sénégal, des barrages de Diama et de Manantali ainsi que des digues de protection. Ces ouvrages ont complètement modifié le régime naturel du fleuve. Ils ont permis de régulariser les débits, partiellement en période de crue et totalement en période sèche. La remontée des eaux marines dans le fleuve qui intervenait sur une grande partie du delta, a été stoppée (BDPA/Coyne et Bellier, 1999). Ainsi, des volumes d'eau douce plus importants sont maintenant disponibles toute l'année pour divers usages. Les barrages ont eu des impacts importants sur le développement agricole régional et l'environnement. En revanche, la prolifération de certaines espèces de plantes aquatiques suite à l'adoucissement des eaux est l'une des conséquences écologiques négatives des bouleversements occasionnés ou amplifiés par les ouvrages.

Avant les grands ouvrages sur le fleuve, quelques plantes des milieux humides ont été mentionnées par les prospecteurs qui ont sillonné la zone mais les noms des plantes sont incertains et incomplets (Adanson, 1757; Heudelot et Lelièvre, 1828; Guillemin et al., 1830-1833). Des relevés de végétation ont été effectués dans le delta et le lac dans les années 30 (Trochain, 1940) et dans les années 60 (Adam, 1964 ; Adam, 1965) ; mais les informations fournies ne permettent pas de faire une comparaison avec la situation actuelle. Un catalogue des adventices des rizières de Richard-Toll avec des indications sur la chorologie des principales espèces a été présenté (Adam, 1960). La flore ligneuse de la région du lac de Guiers a été examinée (Doyen et Thiam, 1980 ; Thiam, 1982 ; Doyen, 1983 ; Thoen et Thiam, 1990) et l'étude détaillée des groupements végétaux aquatiques et amphibies du lac et de sa plaine d'inondation avec des indications sur les facteurs édaphiques a été réalisée (Thiam, 1984).

Après la mise en place des grands barrages, quelques informations sur la flore et la végétation de la zone ont été fournies (Kuiseu, 1997; Thiam 1998 ; Kuiseu et al. 2001 ; Faye, 2007 ; Noba et al., 2010). Une liste des adventices des rizières irriguées du delta a été établie (Diagne, 1991). L'extension importante de Typha a été observée dans l'ensemble du delta et le lac de Guiers (Cogels et al. 1993 ; Thiam et al., 1993 ; Thiam, 1998) ; des essais de faucardage et d'enlèvement de la plante avec un bateau équipé ont été effectués (Hellsten and al. 1999) et des essais de valorisation de Typha comme combustible ont été menés (GTZ, 2001). En plus, de Typha domingensis, les nouvelles conditions hydrologiques et de la qualité des eaux ont provoqué des pullulations de Pistia stratiotes dans le parc National du Djoudj et le lac de Guiers en 1992 (Guiral, 1993 ; Thiam, 1993) et l'apparition massive de Potamogeton schweinfurthii dans le lac de Guiers (Thiam et Ouattara, 1997). Des programmes de lutte biologique contre Pistia stratiotes (Anonyme, 1994; Anonyme, 1995b) et Salvinia molesta, introduit dans le delta à la fin des années 90 ont été mis en oeuvre (Pieterse et al. 2003; Diop, 2006).

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Ainsi, plusieurs études et travaux visant une meilleure connaissance des macrophytes aquatiques de la région, leur contrôle et les possibilités de leur valorisation ont été réalisés. Cependant, aucune analyse floristique d'ensemble, d'études détaillées sur la biologie et l'écologie des macrophytes aquatiques du delta et le lac de Guiers n'ont été menées jusqu'ici. La lutte contre certaines espèces végétales aquatiques a été menée sans avoir une bonne connaissance des espèces (Guiral, 1993). Or, pour mettre au point des méthodes de lutte appropriées contre les macrophytes proliférants, il est essentiel de disposer de données approfondies sur leur biologie et leur écologie. Des méthodes adéquates de contrôle de l'extension de certaines plantes permettraient d'éviter que les investissements importants effectués par les Etats membres de l'O.MV.S. afin de maîtriser les eaux du fleuve et favoriser le développement socio-économique dans le bassin du fleuve Sénégal, ne soient entravés par des conséquences inattendues liées à la prolifération de macrophytes.

Notre travail traite de plusieurs aspects de la flore et de la végétation des milieux humides du delta du fleuve Sénégal et du lac de Guiers, après la mise en service des barrages. Il contribue à une meilleure connaissance de la flore et de la végétation des milieux humides du delta du fleuve Sénégal et le lac de Guiers. Ces connaissances sont un préalable indispensable pour une exploitation rationnelle des ressources végétales, le suivi scientifique de la diversité végétale et la dynamique des peuplements de la zone. En outre, les données sur la croissance, la multiplication et la phytomasse des principales espèces proliférantes peuvent aider à la valorisation, à la conception et la mise en oeuvre de méthodes de contrôle appropriées des macrophytes aquatiques et de gestion durable des écosystèmes limniques du delta du fleuve.

Ce mémoire est structuré de la manière suivante :

Le chapitre 1 présente le milieu physique du point de vue géographique, climatique, édaphique, hydrogéologique, hydrographique et hydrologique. Les aménagements hydro-agricoles réalisés et leurs impacts sur l'hydrologie et la qualité des eaux dans le delta et le lac de Guiers sont également analysés.

Le chapitre 2 traite de la flore vasculaire, de la typologie et de la présentation des principaux macrophyes

Le chapitre 3 expose sur la zonation de la végétation et les principaux groupements végétaux des milieux humides salés et d'eau douce,

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Le chapitre 4 aborde quelques aspects de la biologie, de la reproduction, de la multiplication, de la phytomasse et de l'écologie de quatre macrophytes aquatiques proliférants dans la région: Typha domingensis, Pistia stratiotes, Potamogeton schweinfurthii et Salivinia molesta,

Le chapitre 5 présente une discussion et des considérations générales portant principalement sur les problèmes du milieu, la flore, la végétation et les groupements végétaux reconnus, les aspects de multiplication, de croissance et les moyens de lutte contre les plantes aquatiques proliférantes majeures.

Les conclusions et quelques perspectives envisageables terminent notre étude.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo