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Les instruments du Copax face au enjeux sécuritaires en Afrique centrale

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par Cyr Revelli MBA ABESSOLO
Université Omar Bongo - Master recherche en Géographie 2014
  

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III- CADRE METHODOLOGIQUE

Dans le cadre méthodologique nous insistons sur le cadre théorique, la méthodologie, les limites de notre recherche.

III.1. Cadre théorique

Nous allons nous appuyer sur les travaux de Barry Buzan14(*) pour mieux comprendre cette inefficacité des instruments du COPAX.

Barry Buzan est le chercheur qui a le plus contribué à une réflexion en profondeur sur le concept de sécurité et qui a ouvert de nouvelles pistes de recherche dans ce domaine. D'abord par le fait qu'il opère une distinction entre les Etats selon leurs régimes et l'effectivité de leur pouvoir et prend en considération des éléments relevant de la politique intérieure. La sécurité est alors envisagée différemment selon les types d'Etat, la nature des relations entre l'Etat et la nation, les institutions et les idéologies (sa distinction entre Etat fort et Etat faible). Il opère une distinction entre les types d'anarchie (mature ou immature) en fonction de la disponibilité des Etats à coopérer ou pas, à accepter ou pas des règles et des institutions permettant de réguler leurs relations. Selon Barry Buzan, dans l'anarchie immature « les unités sont tenues ensemble seulement par la force du leadership, chaque État ne respectant pas d'autre légitimité que la sienne et les relations entre les Etats prennent la forme d'une lutte permanente pour la domination »15(*). Dans l'état d'« anarchie mature », la souveraineté des États tient compte des « demandes légitimes » des autres États, ce qui ne peut avoir pleinement de sens qu'au sein d'un système international homogène16(*). il reconnait qu'il existe une tension permanente entre sécurité individuelle et sécurité collective et que cette situation renvoyant au dilemme central de la sécurité et rappelle le caractère éminemment subjectif de la menace qui, selon lui, dépend avant tout d'un choix politique.

Ainsi, au regard de la géopolitique sous-régionale, on comprend aisément que l'espace CEEAC est dans une anarchie immature. Celle-ci s'illustre par le fait que l'Afrique centrale ne dispose pas de leadership affirmé capable d'insuffler la dynamique d'intégration ou faire office de force motrice dans la sous-région17(*). Cette situation est une opportunité pour certains Etats d'agir à leur guise dans la sous-région et ce selon leurs intérêts. C'est ainsi que l'héritage de décennies de conflit ayant fait du territoire mal contrôlé du voisin la base arrière d'une opposition armée active ou en sommeil (RCA pour le Tchad et la RDC ; RDC pour le Burundi ; Congo pour la RDC), etc. L'élément cependant le plus préjudiciable à une action de sécurité collective fondée sur la confiance mutuelle, tient au différentiel de puissance qui instaure une dépendance entre « consommateurs » et « fournisseurs » de sécurité parmi les États de la région: RDC à l'égard de l'Angola (et du Rwanda), RCA par rapport au Tchad. Incapables d'assurer de manière autonome leur propre survie, et l'unité de leur territoire, les États faibles n'ont d'autre choix que de s'en remettre aux forts qui pourront alors leur imposer unilatéralement leurs conditions (accès aux ressources naturelles, incursions militaires contre les mouvements armés repliés au-delà de la frontière). Naturellement, cette méfiance mutuelle se reflètera au niveau technique dans l'attitude des services de sécurité : surtout axés sur la protection des régimes, ceux-ci ne seront pas portés vers des actions de sécurité transfrontalière fondées sur une analyse conjointe des menaces et la reconnaissance d'un intérêt commun à les contrer. Elle aura aussi pour corollaire un souverainisme marqué, interdisant le minimum de délégation de pouvoir à l'institution régionale qui conditionne la possibilité de toute action collective18(*). De plus, l'Afrique centrale définit en tant qu'espace CEEAC manque d'identité et cela s'explique par la multi-appartenance de ces membres dans d'autres communautés économiques régionales (voir page 9). Cette approche théorique du concept de sécurité émise par Barry Buzan, nous permet non pas de savoir si celle-ci est applicable au cas d'étude choisi. Mais, de mieux comprendre dans quelle mesure les relations entre les Etats membres de la CEEAC influencent le fonctionnement de l'intégration et rendent difficile le fonctionnement du COPAX et plus particulièrement ces instruments de mise en oeuvre.

Pour l'étude fonctionnelle des instruments du COPAX, nous nous appuyons sur le fonctionnalisme de Malinowki. Celui-ci développe l'idée que «  dans une culture chaque élément a une fonction, comparable à celle d'un organe dans un corps vivant, et répond à un besoin  »19(*). La culture est vue comme un tout indivisible où entrent des institutions qui sont autonomes et qui communiquent, ces institutions qui sont des accords naturels sur un ensemble de valeurs traditionnelles qui rassemblent les êtres humains.

* 14 Barry Buzan, People, States and Fear. An Agenda for International Security Studies in the Post-Cold War Era, Lynne Rienner Publisher, Boulder, Colorado, 2e édition, 1991.

* 15 Ibid.

* 16 Ibid.

* 17 International Crisis Group, 2011, Mettre en oeuvre l'architecture de paix et de sécurité(I) : l'Afrique centrale, Rapport Afrique N°181 - 7 novembre 2011.

* 18 C. Guicherd, 2012, L'investissement de l'UE dans la sécurité collective en Afrique centrale : un pari risqué ? Institut d'Etudes de Sécurité (IESUE), Paris.

* 19 Voir le fonctionnalisme de Malinowski [en ligne] www.google.fr, consulté le, 23 mars 2013.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry