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Evaluation des paramètres de croissance de l'essai d'irvingia wombolu vermoesen (irvingiaceae)

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par Patrick Bustrel Choungo N.
Higher Institute of Environmental Sciences (HIES) - Licence en Agroforesterie 2015
  

Disponible en mode multipage

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    RAPPORT DE STAGE ACADEMIQUE

    ÉVALUATION DES PARAMÈTRES DE CROISSANCE DE L'ESSAI D'IRVINGIA WOMBOLU VERMOESEN (IRVINGIACEAE) 

    Stage académique effectué du 1er avril au 31juillet2015

    Au World Agroforestry Centre (ICRAF)

    Rédigé par

    CHOUNGO NGUEKENG Patrick Bustrel

    En vue de l'obtention du diplôme de Licence en Sciences de l'Environnement

    Option : Agroforesterie

    Superviseur:

    René Bernadin JIOFACK (Ph.D)

    Assistant/ IBAYSUP/HIES

    Encadreur :

    Joséphine Thérèse MAKUETI (Ph.D)

    Chercheur Junior /World Agroforestry Centre West and Central Africa

    Matricule : OO6/HIES/B/12

    Année académique 2015/2016

    REMERCIEMENTS

    La rédaction de ce rapport de stage n'a pu être possible qu'avec les contributions intellectuelle, technique, financière et morale de plusieurs personnes à diverses échelles.

    Je remercie ceux qui ont directement coordonné et contribue à ce travail. Il s'agit plus particulièrement de:

    Ø Dr. René Bernadin JIOFACK, qui a supervisé académiquement ce travail auquel il a contribué en y apportant des idées, critiques, suggestions et des remarques constructives qui m'ont aidée dans l'écriture scientifique de ce travail;

    Ø Dr. Joséphine Thérèse MAKUETI mon encadreur en entreprise, pour la documentation mise à ma disposition, les critiques et surtout sa grande disponibilité à suivre de bout en bout l'évolution de ce travail;

    Ø Dr. Zacharie TCHOUNDJEU, promoteur de l'Institut Supérieur des Sciences Environnementales et Coordinateur Régional du World Agroforestry Centre, pour m'avoir accepté comme stagiaire au sein de cette institution de recherche dont il a la charge;

    Ø M. Alain Calice TSOBENG qui a su nous orienter et diriger tout au long ce travail de longue haleine et pour les efforts mis en oeuvre afin que ce travail scientifique soit bien finalisé;

    Ø M. Amadou MBOUOMBOUO pour toute la disponibilité dont il a fait montre pour nous inculquer les techniques sur le terrain afin de bien réaliser nos travaux ;

    Ø Dr. Eddy Léonard NGONKEU pour tout son soutien et ses encouragements durant toute ma formationdepuis mon entrée à IBAYSUP ;

    Ø Mme Charlie MBOSSO pour l'attention qu'elle a portée à notre égard dès notre arrivée au sein de l'entreprise et tout le personnel du World Agroforestry Centrepour l'ambiance chaleureuse et professionnelle régnant au sein de cette institution de recherche, ainsi quesa franche collaboration ;

    Ø Dr. David POTHIER pour l'assistance et les clarifications faites lors de ce travail.

    Ø M. Fabrice KENTACHIME et Berlin NYEMB pour l'aide qu'ils m'ont apporté dans l'analyse statistique de mes données ;

    Ø A tous ceux qui ont lu mon travail et apporté des critiques et amendements afin que la qualité du travail soit amélioré je pense àAbelineMABOUNE, Irène MBOUWE et FELENOU I merci pour les efforts déployés ;

    Ø Mes remerciements vont également à l'endroit du Seigneur tout puissant sans qui rien n'aurait pu être possible ;

    Ø Ensuite à mes parents CHOUNGO Gaston et NGUEFFO Sidonie qui ont largement contribué à mon éducation et m'ont également permis d'atteindre ce niveau universitaire, grâce à leurs encouragements et bénédictions, aux conseils que j'ai toujours bénéficiés d'eux et qui me permettent d'avancer et d'avoir toujours confiance en moi.

    Ø Je ne saurai remercier aussi mes collaborateurs stagiaires avec qui j'ai passé des moments inoubliables qui ont été marqués par la solidarité et l'esprit mutuel d'équipe. Je pense ainsi à Dan KANMEGNE, Adrian CHUONJUA et Charles TCHOMKACHUE. A mes homologues promotionnaires Armelle TCHANOU,Charlène PIAM, Kévine SANDIO, Asmaou NANA, Austina MEH, Elsa LOKO, Gladys NOUBETTE, Christian SIMEU, Germain ELOUNDOU, Marcien BIMOGA et Raoul SANDJO.

    Ø Mes amisRuth TCHANA, Elisée TCHANA,Marie MAKUATE, Fadimatou AMADOU et tous les membres de Global Environment Protects (GEP) ;

    ADEAC:

    Association pour le Développement Intégral des Exploitations Agricoles du Centre

    ATD:

    Association Terre et Development

    APADER:

    Association pour la Promotion des Actions de Développement Endogènes Rurales

    CARPE:

    Programme Régional pour l'Environnement en Afrique Centrale

    CIFOR:

    Centre International pour la Recherche Forestière

    CGIAR:

    Consultative Group on International Agricultural Research

    DGDC:

    Directorate General for Development Cooperation

    FONJAK:

    Fondation Fritz Jacob (ONG basée à Ngoulemakong)

    FS UYI:

    Faculté des Sciences de Yaoundé 1

    FASA:

    Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

    FAO:

    Food and Agriculture Organization

    GTZ:

    Cooperation Technique Allemande

    GPS:

    Global Positioning System

    IBAYSUP:

    International Bilingual Academy of Yaounde Sup

    IFAD:

    Fond International pour le Développement International

    IITA:

    Institut International pour l'Agriculture Tropicale

    ICRAF-WCA/HT:

    Centre International pour le Recherche en Agroforesterie pour la région Afrique Centrale et de l'Ouest /Tropiques Humides

    IRAD:

    Institut de Recherche Agricole pour le Développement

    MIFACIG:

    Mixed Farming Common Initiative Group

    ONG:

    Organisation Non Gouvernementale

    OPFCL:

    Organisation pour la Protection de la Forêt Camerounaise et de ses ressources

    PFNL:

    Produit Forestier Non-Ligneux

    SNV:

    Organisation Néerlandaise de Développement

    SD:

    Sciences Domains

    UICN:

    Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    UDS:

    Université de Dschang

    UDM:

    Université des Montagnes

    USAID:

    Agence Américaine pour le Développement Agricole International

    WWF:

    World Wide Fund for Nature

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    TABLE DES MATIÈRES

    REMERCIEMENTS i

    LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

    LISTE DES FIGURES iv

    LISTE DES TABLEAUX viii

    TABLE DES MATIÈRES iv

    RESUME ix

    ABSTRACT x

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    SECTION I: GENERALITES SUR LE WORLD AGROFORESTRY CENTRE 2

    CHAPITRE 1 : HISTORIQUE DE L'ICRAF 3

    1.1- Historique 3

    1.2- Vision et priorités de recherche 3

    1.2.1- Vision 3

    1.2.2- Priorités globales de recherche 3

    CHAPITRE 2 : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET ACTIVITES DE ICRAF WEST AND CENTRAL AFRICA HUMID TROPICS 4

    2.1- Localisation 4

    2.2- Organisation et fonctionnement 4

    2.3- Missions 4

    2.4- Objectifs 4

    2.4- Domaines d'activités 5

    2.5- Donateurs de ICRAF-WCA/HT 6

    2.6- Partenaires 6

    2.7-Choix de l'entreprise 6

    SECTION II : TRAVAIL ENTREPRIS AU SEIN DE ICRAF : EVALUATION DES PARAMETRES DE CROISSANCE DE L'ESSAI D'IRVINGIA WOMBOLU VERMOESEN (IRVINGIACEAE) 7

    CHAPITRE 3 : INTRODUCTION 8

    3.1- Contexte et justification 8

    3.2-Problématique 9

    3.3-Hypothèses 10

    3.4-Objectifs de l'étude 11

    3.5-Importance de l'étude 11

    CHAPITRE 4 : REVUE DE LA LITTERATURE 12

    4.1-Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) 12

    4.1.1-Définition du concept 12

    4.1.2-Importance des PFNL 12

    4.1.3-Contraintes de développement du secteur des PFNL dans le Bassin du Congo 13

    4.2-Etude de cas : Irvingia wombolu Vermoesen 14

    4.2.1-Taxonomie de Irvingia wombolu 14

    4.2.2-Origine, écologie, phénologie et distribution géographique de I. wombolu 14

    4.2.3-Description botanique 15

    4.2.4-Biologie de reproduction 16

    4.2.5-Utilisations de Irvingia wombolu 17

    4.2.5.1-Bois 17

    4.2.5.2-Amandes 17

    4.2.5.3-Autres usages 18

    4.3-Domestication participative des arbres agroforestiers 18

    4.3.1-Définition et importance 18

    4.3.2- Etapes de la domestication participative 19

    4.3.3-Techniques de domestication 20

    4.3.3.1-Bouturage 20

    4.3.3.2-Marcottage 20

    4.3.3.3-Greffage 21

    4.3.3.4-Multiplication générative 21

    CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE 22

    5.1-Présentation du site d'étude 22

    5.1.1-Localisation géographique 23

    5.1.2- Relief et climat 23

    5.1.3-Végétation 24

    5.2-Matériel végétal et mode de gestion 24

    5.2.1- Matériels utilisés pour la prise des données 24

    5.2-Méthodologie 24

    5.2.1-Dispositif expérimental 24

    5.2.2-Evaluation des paramètres de croissance 25

    5.2.2.1-Hauteur 25

    5.2.2.2-Diamètre de la couronne 26

    5.2.2.3-Diamètre au collet 26

    5.2.2.4-Diamètre à hauteur de poitrine (DBH) 27

    5.2.2.5- Nombre de branches principales et secondaires 27

    5.2.3-Evaluation de la phénologie 27

    5.2.3.1- Fructification et floraison 27

    5.2.3.2-Evaluation de la productivité et procédure de collecte 28

    5.2.3.3-Mesure des traits caractéristiques des fruits de Irvingia wombolu 28

    5.3 - Analyses statistiques 29

    CHAPITRE 6 : RESULTATS ET DISCUSSION 30

    6.1- Variabilité des paramètres de croissance 30

    6.1.1- Hauteur des arbres, diamètre de la couronne et diamètre au collet 30

    6.1.2- Taux de d'accroissement moyen annuel de la hauteur des arbres, diamètre de la couronne et au collet 31

    6.1.3- Nombre de branches 31

    6.2-Efficacité de la fructification des accessions de Irvingia wombolu 32

    6.3-Variation dans les caractéristiques des fruits 32

    6.3.1- Longueur et largeur des fruits, épaisseur de la pulpe 32

    6.3.2- Masse des fruits et de l'amande 32

    6.4- Identification des meilleures accessions pour les futures analyses 33

    6.4.1- Evolution de la hauteur et diamètre de la couronne 33

    6.4.2- Evolution du diamètre au collet et DBH 34

    6.4.3-Relation entre les paramètres de croissance et les paramètres climatiques 35

    6.4-Discussion 35

    CHAPITRE 7 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 38

    7.1-Conclusion 38

    7.2-Recommandations 39

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 40

    LISTE DES FIGURES

    Figures :

    Figure 1: Carte de distribution de Irvingia wombolu en Afrique 1

    Figure 2: Caractéristiques botaniques de Irvingia wombolu 16

    Figure 3 : Localisation du site d'étude ; 22

    Figure 4 : Moyenne mensuelle des précipitations et de la température 23

    Figure 5: Mesure de la hauteur d'un pied d'I. wombolu 25

    Figure 6: Mesure de la couronne d'un arbre agroforestier 26

    Figure 7: Mesure au collet d'un pied de I. wombolu 26

    Figure 8: Différentes positions pour la mesure du DBH 27

    Figure 9: Mesure de la pulpe d'un fruit de Irvingia wombolu 29

    Figure 10: Evolution de la croissance en fonction de la hauteur, diamètre de la couronne et du collet 30

    Figure 11: Taux d'accroissement moyen annuel de la hauteur, diamètre de la couronne et du collet 31

    Figure 12: Croissance moyenne en fonction du nombre de branches 32

    Figure 15: Courbes de croissance en hauteur des différentes accessions 33

    Figure 16: Courbe de croissance du diamètre de la couronne des différentes accessions 34

    Figure 17: Courbe de croissance du diamètre au collet des différentes accessions 34

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableaux :

    Tableau 1: Classification scientifique de Irvingia wombolu 1

    Tableau 2: Récapitulatif des usages des organes de Irvingia wombolu 18

    Tableau 3: Analyse des statistiques descriptives sur les caractéristiques des fruits 33

    RESUME

    Irvingia wombolu Vermoesen est un fruitier local de la famille des Irvingiaceae avec une large distribution à travers l'Afrique de l'Ouest et du Centre. C'est un arbre à usage multiple qui fournit des PFNL. Les fruits et les graines peuvent être transformés en poudre pour la cuisson, les écorces pour la pharmacopée et lacosmétique.Ses fruits sont récoltés pour l'extraction des amandes carils ont à la fois une valeur culinaire et économique au niveau local, régional et international. L'objectif de l'étude était d'évaluer la croissance et le développement des semis âgés d'au moins dix ansd'I. womboluinstallés sous forme de test de descendance. Pour mieux comprendre son développement en milieu in-situ au Cameroun, 482arbres d'I. womboluont été évalués. Les résultats de l'étude indiquent que les paramètres varient dans les mêmes proportions mais avec quelques différences significatives, et la ressource est exploitée principalement par les communautés locales. La hauteur et le diamètre de la couronne se développent simultanément comme le diamètre au collet et DBH. Le facteur le plus important est le pourcentage de croissance de 10 ans d'âge de mise en oeuvre afin que nous soyons en mesure de faire quelque prévision au niveau production de fruitière et de la gestion de l'arbre pour gérer certaines contraintes lors de la culture de l'espèce dans les systèmes d'utilisation des terres.La largeur, le poids des fruits, et la facilité d'extraction des amandes constituent les principales caractéristiques de la sélection par les paysans.Les observations ont montré que l'espèce est utile et la nécessité de développer les autres types de propagules et la préservation de la ressource apparait prioritaire. La présente étude permet de conclure qu'il est judicieux de développer des méthodes appropriées de gestion durable afin d'intensifier la culture de ce PFNL dans les systèmes agroforestiers.

    Mots clés : Paramètres de croissance ; agroforesterie ; PFNL ; communautés locales

    ABSTRACT

    Irvingia wombolu Vermoesen is a local fruit tree with a wide distribution across West and Central Africa. It isalso a multipurpose tree that provides non timber forest products, in particular fruits, kernels that can be transformed into powder and for cooking, pharmaceutical, and cosmetic and its wood is also used in house construction. The kernels have both culinary and economic value locally, regionallyand internationally. The objective of the study wasto assess the growth and development of Irvingia wombuluoriginal tree seedlingsfor at most 10 years so as to establish a progeny trial. To better understand its development in an in-situ mediumin Cameroon, 482trees of I wombolu were assessed. Results indicated that I. wombolu'sgrowth and developmentvaried in thesame trendsbut with different rates, and the species exploited mainly by local communities. Height and crown diameter are increases simultaneously as collar diameter and DBH. The most important factor is growth and development percentage which would help us make some prevision in fruits production and tree management so as to handle some constraints when cultivating the specie in any land use system. Fruit width, weight and easiness for kernels extractionare found to be the main characteristics offarmers. Results showed that, the species is very useful and there is need todevelop other types of propagules and preserve it. From the present study, it is important to develop suitable and sustainable methods to intensify the cultivation of this NTFP's in agroforestry systems.

    Key words: Growth-parameters; agroforestry; NTFP's; local communities

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    L'agriculture est un domaine d'activité qui est considéré comme le moteur de l'économie du Cameroun (Jagoret et al., 2009). Tandis que le secteur rural est un milieu où les couches sociales défavorisées trouvent leur satisfaction à travers les revenus qu'ils parviennent à générer de la vente des produits forestiers non ligneux (Tchatat et al., 2006). Ces mêmes produits qu'ils exploitent dans la forêt sont également présents dans les autres systèmes d'utilisation de la terre. Malgré toutes ces opportunités qui sont offertes à ce secteur, nous constatons que ce secteur rural est toujours frappé de plein fouet par le phénomène de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. De nos jours, les ressources naturelles ont été surexploitées abondamment par les Hommes et il est impératif de trouver des solutions pour pallier au problème de la disponibilité de ces ressources. La lutte contre la pauvreté se manifeste ainsi à travers l'agroforesterie qui est une technique salvatrice de restauration des sols, protection de la biodiversité et amélioration du pouvoir d'achat des populations (Tchoundjeu et al.,2002 ; Tchoundjeu et al., 2005) La formation en agroforesterie que nous avons reçue au sein de l'Institut Supérieur des Sciences Environnementales nous permettra de relever ce défi et de contribuer favorablement à la protection de l'environnement dans les pays du Bassin du Congo et de la sous-région.

    L'insécurité alimentaire, la fluctuation des prix des denrées alimentaires et les changements ou anomalies climatiques sont depuis peu d'actualité de nos jours. En effet, ce sont les différentes menaces auxquelles notre environnement fait face. C'est ainsi que notre stage dans cette organisation avait pour objectif d'évaluer les paramètres de croissance de l'essai de Irvingia wombolu Vermoesen (Irvingiaceae) installé sous forme de test de descendance dans les parcelles expérimentales de Mbalmayo sur une période d'au moins 10 ans d'âge.

    SECTION I:GENERALITES SUR LE WORLD AGROFORESTRY CENTRE 

    CHAPITRE 1 : HISTORIQUE DE L'ICRAF

    1.1- Historique

    De 1977 à 1990, le sigle ICRAF signifie « International Council for Research in Agroforestry » soit « Conseil International pour la Recherche en Agroforesterie ». De 1991 à 2001, le sigle ICRAF devient « International Centre for Research in Agroforestry », ou en français « Centre International pour la Recherche en Agroforesterie ». En 1992, le Centre a intégré le groupe CGIAR( Consultative Group on International Agricultural Research) et depuis lors est devenu un Centre de Recherche Agricole International travaillant à l'échelle mondiale. En 2002, ICRAF devient « The World Agroforestry Centre (ICRAF) » avec le slogan « Changing lives and Landscapes » (Eboutou, 2009).

    1.2- Vision et priorités de recherche

    1.2.1- Vision

    ICRAF a pour vision de transformer les pays en voie de développement.Cette transformation résultant de l'utilisation croissante des arbres « qui travaillent » dans le paysage agricole par les petits agriculteurs, pour améliorer et assurer la sécurité alimentaire, la nutrition, les revenus, la santé, l'énergie et la durabilité de notre environnement.

    1.2.2- Priorités globales de recherche

    Les priorités de recherche qui sont également les points stratégiques de l'ICRAF sont ainsi énumérés ci-dessous :

    Ø Domestication, utilisation et conservation des germoplasmes;

    Ø Amélioration de la productivité en champs d'arbres et des systèmes agroforestiers ;

    Ø Amélioration du marketing des produits d'arbres pour les petits agriculteurs ;

    Ø Ciblage des interventions agroforestières pour réduire les risques liés à la terre et mettre en valeur la productivité de la terre et la sécurité alimentaire ;

    Ø Amélioration de l'habilité des agriculteurs, des écosystèmes et des gouvernements à faire face aux changements climatiques ;

    Ø Développement des politiques et motivations pour les paysages multifonctionnels avec des arbres fournissant des services environnementaux (Eboutou, 2008).

    CHAPITRE 2 : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET ACTIVITES DE ICRAF WEST AND CENTRAL AFRICA HUMID TROPICS

    2.1- Localisation

    ICRAF-WCA/HT est l'un des cinq programmes du Centre Mondial pour l'Agroforesterie localisé à travers le monde. Le programme Afrique Centrale et de l'Ouest (WCA) est composé de trois noeuds :

    Ø Le noeud des tropiques humides dont le bureau est à Yaoundé au Cameroun;

    Ø Le noeud du Sahel dont le bureau est à Bamako au Mali, qui sert aussi de bureau régional;

    Ø Le noeud de la Haute Guinée dont le bureau est à Conakry en Guinée;

    2.2- Organisation et fonctionnement

    Le programme ICRAF-WCA/HT débute ses activités au Cameroun en 1987 après signature d'un accord de partenariat et de recherche avec l'Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD), et dès lors le programme démarre ses activités au Cameroun, Nigeria, Gabon, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo et Ghana. Son siège est à Yaoundé au Cameroun.

    2.3- Missions

    La mission de l'ICRAF-WCA/HT est d'augmenter, diversifier, stabiliser les sources de revenus afin d'améliorer l'alimentation et la santé des populations tout en promouvant les approches d'agroforesterie en général et la domestication des arbres agroforestiers en particulier.

    2.4- Objectifs

    ICRAF-WCA/HT basé à Yaoundé depuis 1987 vise à améliorer les conditions de vie des populations rurales en Afrique de l'Ouest et Centrale à travers l'augmentation, la diversification et la stabilisation des revenus et beaucoup plus la contribution à la sécurité alimentaire des populations. En d'autres termes, ses objectifs se résument en trois (3) points essentiels :

    Ø Réduire la pauvreté ;

    Ø Augmenter la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;

    Ø Améliorer la résilience des écosystèmes dans les tropiques par l'agroforesterie ;

    2.4- Domaines d'activités

    Six grands axes de recherche sont identifiés au sein de cette entreprise et se présentent comme suit :

    Ø (SD1) : Systèmes agroforestiers: Ce domaine de recherche est focalisé sur les options appropriées de gestion de l'agroforesterie et de leurs impacts économiques et écologiques sur les systèmes agricoles et le bien-être des ménages ;

    Ø (SD2) : Produits et marchés des arbres: Le présent domaine vise à identifier les pratiques du "meilleur ajustement" pour l'accès aux marchés pour les pauvres et les personnes vulnérables, développer des outils pour une meilleure analyse de la chaîne des valeurs, le développement et l'amélioration des capacités des parties prenantes à analyser et à tirer profit des opportunités du marché ;

    Ø (SD3) : La diversité des arbres, la domestication: Ce thème de recherche consiste à identifier et conserver le matériel génétique de qualité de l'arbre, ainsi que de soutenir l'utilisation optimale du bon arbre au bon endroit pour la bonne cause ;

    Ø (SD4) : Les sols : Ce domaine vise à développer et promouvoir des méthodes scientifiques rigoureuses pour mesurer et surveiller la santé des sols, l'évaluation des risques pour la santé de la terre et le ciblage et l'évaluation de l'agroforesterie et d'autres interventions de gestion durable des terres pour améliorer la fertilité des sols, la santé des écosystèmes et le bien-être humain ;

    Ø (SD5) : Les services environnementaux: Ce domaine se concentre sur la compréhension et la promotion des avantages ainsi que la subsistance des services environnementaux associés avec des paysages à base d'arbres y compris l'eau, la stabilisation des sols, le carbone et la biodiversité ;

    Ø (SD6) : Le changement climatique: Ce domaine concerne la vulnérabilité des petits exploitants et les pays en développement face aux effets des changements climatiques. Il tente d'examiner comment les agriculteurs et les organismes pauvres peuvent mieux s'adapter aux conditions changeantes, ainsi que profiter des opportunités d'atténuation.

    2.5- Donateurs de ICRAF-WCA/HT

    Les institutions et les partenaires de recherches qui contribuent à soutenir ICRAF dans la recherche sont entre autres :

    Ø IFAD (International Fund For Agricultural Development) créé en 1977 se focalise sur l'élimination de la pauvreté, de la famine et la malnutritionpar l'augmentation de la productivité et des revenus des pauvres des zones rurales dans le but d'améliorer la qualité de leur vie. DGDC (Directorate General for Development Cooperation);

    Ø USAID (Agence Américaine pour le développement Agricole International)  et les Gouvernements des différents pays que sont le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Démocratique du Congo.

    2.6- Partenaires

    Ø SNV, GTZ, WWF, UICN, CIFOR, CARPE, sont autant d'organismes qui travaillent en partenariat avec ICRAF ;

    Ø Institutions de recherche et Universités IRAD, PNVRA, IITA, IBAYSUP, FS UYI, FASA UDS, UDM, et autres ;

    Ø ONGs: CIPCRE, SAILD, CRATAD, CAMEROON ECOLOGY etc.

    Groupes d'agriculteurs et GIC : MIFACIG, APADER,ADEAC, ATD et autres.

    2.7-Choix de l'entreprise

    Nous avons porté notre choix sur le World Agroforestry Centre au détriment des autres structures parce que c'est une institution de recherche dont les axes de recherche offrent des solutions dans les différentes doléances des paysans telles que la restauration des espaces dégradés, la lutte contre la pauvreté, la conservation de la biodiversité qui apparaissent comme des piliers fondamentaux issus des cours théoriques reçus au sein de l'Institut Supérieur des Sciences Environnementales. C'est en l'agroforesterie que nous voyons une solution pour résoudre la majorité des problèmes environnementaux encourus par notre monde car, à travers elle nous pouvons améliorer la productivité et la fertilité des sols, protéger l'environnement et améliorer la sécurité alimentaire.

    SECTION II :TRAVAIL ENTREPRIS AU SEIN DE ICRAF :EVALUATION DES PARAMETRES DE CROISSANCE DE L'ESSAI D'IRVINGIA WOMBOLU VERMOESEN (IRVINGIACEAE)

    CHAPITRE 3 : INTRODUCTION

    3.1- Contexte et justification

    Selon les statistiques sur l'alimentation dans le monde, près de 200 millions de personnes sont atteints de malnutrition en Afrique et d'autres en meurent chaque année (Anonyme, 2011). Lorsque l'on consulte le document de Stratégie de croissance et de l'emploi en vue de l'horizon qui est fixé en 2035, de tous les secteurs nous constatons que celui dit agricole est prometteur car contribue à 19,9% du produit intérieur brut. (Anonyme, 2014 ; DSCE, 2009).

    L'introduction de l'agroforesterie dans les communautés locales a considérablement participé à renforcer l'économie rurale.Elle réduit également la pauvreté en milieu rural à travers l'amélioration des capacités du sol entrainant de ce fait l'augmentation de la productivité (Garrity, 2004). L'agroforesterie est un système d'agriculture commun en Afrique de l'Ouest et du Centre et on note une importance particulière au Cameroun dans les bassins de production. Irvingia wombolu est un fruitier local de la famille des Irvingiaceae produisant des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) communément utiles pour les populations locales. Il atteint environ 25m de haut et possédant une écore brun grisâtre (Asaah et al., 2003 ; Lesley et Brown, 2001 ; Vivien et Faure, 1985).Cependant,Irvingia wombolurevêt des importances à différents niveaux. Les amandes ont un fort potentiel socioéconomique et sont obtenues en les extrayant du fruit. Les écorces sont ainsi utilisées au niveau de la pharmacopée pour soigner certaines maladies comme la dysenterie, la fièvre jaune (Matsinkou et al., 2012). Un fruit sous forme de drupe ellipsoïde possédant des amandes qui sont amères et une pulpe non-comestible (Asaah et al., 2003). Elles possèdent également des propriétés nutritives car sont utilisées pour épaissir les soupes. L'espèce est à la fois cultivée et exploitée dans la nature car c'est un arbre qui présente un large éventail d'utilisations.Lorsque les fruits renfermant les amandes sont brisés, elles peuvent être séchées, fumées ou transformées en poudre en fonction de son utilisation (Kengni, et al., 2011; Ndoye et al., 1997). C'est une variété qui est beaucoup plus appréciée à cause de ses qualités gluantes (Tchoundjeu, 2005). La contribution de ce Produit Forestier Non Ligneux (PFNL) dans la vie des paysans est importante car ces derniers utilisent la ressource comme source d'alimentation. La dimension du fruit, la couleur et le goût sont des caractères fondamentaux qui guident les choix des arbres chez les paysans (Tsafack, 2004).

    A travers le programme de domestication développé par l'ICRAF et ses partenaires depuis plus de 20 ans, plusieurs espèces locales sont potentiellement candidates à la domestication au regard de leur importance économique au niveau local, régional et international.

    Le besoin de domestiquer la ressource nait du fait que nous avons constaté qu'une pression accrue est faite sur les ressources naturelles. Le potentiel disponible est menacé car la population est grandissante et il fallait des alternatives afin que ces ressources ne soient pas surexploitées. Ainsi est née la nécessité de domestiquer Irvingia wombolu car si l'écart entre le manque et la disponibilité n'est pas résolu nous rencontrerons le problème de l'érosion génétique. Plusieurs études ont déjà été menées dans le domaine de la domestication de l'espèce(Tchoundjeu et al., 2005; Tsobeng et al., 2010). Ces auteurs démontrent que le séchage et le passage au feu des amandes permettent de conserver davantage la ressource car elle se détériore après quelques mois. Et ce progrès offre de meilleures perspectives dans le domaine de la sélection des cultivars (Kengue, 2002). Tandis que Dickens Dolor (2011) met en relation les effets de la fermentation du fruit sur la germination et la croissance ; Oladimeji et al.,(2014)ont étudié ses propriétés physiques alors que Ebimieowei, (2013) a mené des études sur les différences des tailles des fruits et la pathologie post-récolte. Il ressort de cette dernière étude que lorsque les amandes sont attaquées, elles présentent une couleur brun-noir. Mais la maladie augmente au fur et à mesure que le stockage des amandes dure. Il serait donc important de promouvoir les méthodes post-récoltes mentionnées précédemment dans les travaux de Tchoundjeu et al.,(2005). Cette recherche est mise sur pied en vue de passer par un processus de sélection génétique afin de conserver les ressources pour des générations futures. Elle a également permis ainsi d'identifier les meilleures accessions candidates pour les essais futurs.

    3.2-Problématique

    Les fruits vendus sont une importante source de revenu surtout pour les femmes rurales car elles sont directement impliquées dans la commercialisation des produits forestiers non-ligneux (Tchatat et Ndoye, 2006).Elles les vendent localement et les amandes qui atteignent un prix supérieur à celui des fruits, s'échangent aux niveaux régional et international, principalement en Afrique de l'Ouest et du Centre (Kengni, etal., 2011). Les étudesfocalisées sur les aspects socio-économiques et ethnobotaniques démontrent généralement l'importance, les bienfaits et les potentialités d'une ressource. D'un autre angle, la domestication est cette méthode participative ou les communautés rurales sélectionnent, propagent et gèrent les arbres en fonction de leurs besoins. Cette technologie innovatricetourne également autour des connaissances indigènes, traditionnelles et scientifiques (ICRAF, 2011 ; Franzel et al., 2006). Mais la véritable contrainte rencontrée dans la production d'arbres fruitiers est la rareté des plants de bonne qualité caractérisés par le taux de multiplication élevé, la croissance rapide, la fructification précoce et la production des fruits de bonne qualité. Les travaux menées jusqu'ici ont été essentiellement concentrés autour des aspects biophysiques comme ceux de (Ebimieowei, 2013 ; Oladimeji etal., 2014), d'autres études ont contribué à la conservation naturelle des amandes pour une durée plus longue. Par ailleurs, des techniques de multiplications végétatives seront appliquées en vue de développer des nouveaux cultivars capables de satisfaire les attentes des paysans et la disponibilité de la ressource au niveaudes marchés locaux (Tchoundjeu et al., 2003; Tchoundjeu et al., 2005). De toutes ces disciplines, nous pouvons notamment dire que l'aspect suivi de croissance n'a pas encore été abordé. Les études sur les données de croissance ont été très peu abordées et cela peut être dû au fait qu'il était d'abord important d'appliquer des techniques de multiplication végétative afin de développer les capacités génératives de la plante. On constate également une absence de connaissances exactes sur les paramètres de croissance et de développement de Irvingia wombolu (Vermoesen) en conditions ex-situ (hors de leur milieu naturel). En d'autres termes, ces connaissances sur les variations dans la production en termes de qualité et de quantité ne sont pas encore bien définies. De ce qui précède, il y a lieu de se poser la question de savoir: Comment la croissance des semis de Irvingia wombolu évolue-t-elle au fil du temps? Quel serait le comportement de Irvingia wombolu hors de son milieu naturel ? D'où la présente étude intitulée « Evaluation des paramètres de croissance de l'essai de Irvingia wombolu vermoesen (Irvingiaceae) ».

    3.3-Hypothèses

    Ø Les différentes accessions (semis) de Irvingia wombolu ont les mêmes paramètres de croissance;

    Ø La productivité et la qualité des fruits de Irvingia wombolusont similaires entre les accessions.

    3.4-Objectifs de l'étude

    L'objectif global de cette étude est d'évaluer la croissance et le développement des accessions de Irvingia wombolu sur une période de 9 ans d'âge installés sous forme de test de descendance. Il s'agira plus spécifiquement de :

    Ø Déterminer les paramètres de croissance relatifs aux semis de Irvingiatels que la hauteur des arbres, le diamètre au collet, le diamètre à hauteur de poitrine, la fructification et aussi le nombre de branches ;

    Ø Identifier les meilleures accessions candidates pour les essais en milieu expérimental ;

    3.5-Importance de l'étude

    Les résultats de cette étude nous seront d'une nécessité importante. Ils permettront de comprendre les phénomènes qui sont liés aux paramètres de croissance dans la zone de forêt humide du Cameroun en vue d'estimer les rendements meilleurs ; de conserver la biodiversité génétique de cette essence à travers les techniques de multiplication végétative menés jusqu'ici. Pour ICRAF, ces résultats seront une orientation judicieuse vers un matériel génétique ayant une activité de production relativement stable et bénéfique pour le petit paysan, ce qui constituera un élément important pour la diffusion de la pratique à travers les Centres de Ressources Ruraux (CRR) tel que souligné par Takoutsing et al., 2013 ; Takoutsing et al., 2014.

    Pour les planteursces résultatspermettront de réaliser une meilleure planification de la gestion de la terre dans l'espace et le temps. Ensuite, de mieux planifier leurs revenus sur une période à court ou à moyen terme dans le but d'améliorer la productivité de leurs parcelles tout en intégrant des propagules de haute qualité en vue de sécuriser davantage leur alimentation et améliorer leur pouvoir d'achat.

    CHAPITRE 4 : REVUE DE LA LITTERATURE

    4.1-Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)

    4.1.1-Définition du concept

    Selon Chabot (1997), Tchatat et al., (1999), le terme `Produits Forestiers Non Ligneux' (PFNL) englobe les biens et les services commerciaux ou de subsistance destinés à la consommation humaine et industrielle provenant de ressources renouvelables et de la biomasse de la forêt. Ces PFNL sont censés permettre une augmentation des revenus réels et des emplois aux ménages ruraux. Il peut s'agir d'aliments d'origine végétale ou animale, de combustibles, de médicaments, des produits issus d'animaux qui peuvent être utiles comme les plumes, les fourrures, le miel, la résine ou encore le latex, mais aussi des services de conservation et de loisirs fournis par les arbres (Chabot, 1997 in Tsafack, 2014). Les produits forestiers au sens de la loi sont essentiellement constitués de produits végétaux ligneux et non ligneux, ainsi que des ressources fauniques et halieutiques tirées de la forêt. Les produits forestiers autres que le bois, également nommés « produits forestiers non ligneux» (PFNL) sont selon la définition de la FAO (1995), des « biens d'origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, d'autres terres boisées et des arbres hors forêts ».

    4.1.2-Importance des PFNL

    La reconnaissance de l'implication des PFNL dans les revenus des ménages a fortement été relevée ces dernières années (Tchatat et Ndoye, 2006 ; Ndoye et al., 1997 & 1998; Jiofack, 2014 ). Ces PFNL constituent donc une véritable source de revenus dans l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages. Ils sont d'origine forestière et sont récoltés par les petits paysans dans les zones rurales et locales. Hors mis les arbres que l'on retrouve dans cette forêt, il existe d'autres produits notammentDacryodes edulis, Gnetum africanum, Tetracarpidium conophorum, Irvingia spp etc. L'importance de ces ressources naturelles est perçue à travers les rôles sociaux, économiques et même culturels que ces PFNL d'origine végétale (PFNLov) remplissent dans la vie quotidienne des populations. Sur le plan alimentaire, ils constituent une source de premier ordre, dans les régions où l'agriculture n'est pas développée. Dans les zones reculées, les populations nécessitent la présence de personnel de santé prompt mais dû à la distance qui les sépare de la ville elles sont obligées d'utiliser les produits pharmaceutiques issus des plantes médicinales.

    4.1.3-Contraintes de développement du secteur des PFNL dans le Bassin du Congo

    Tata et Awono,(2014) pensent que l'une des grandes faiblesses des PFNL réside dans le fait qu'ils soient très peu connus. Car les consommateurs connaissent très mal les espèces indigènes. Le manque de politique de valorisation et l'ignorance au sujet des PFNL fait qu'un PFNL alimentaire peut être considéré comme plante médicinale dans une province donnée à cause du manque d'une politique de vulgarisation de ces derniers; ou bien compte tenu de la diversité culturelle et des habitudes culinaires à l'échelle nationale.

    Les menaces sur les PFNL ont deux causes principales: l'exploitation commerciale de la ressource et l'exploitation industrielle de bois d'oeuvre (Tchatat et al., 2006).En effet, le prélèvement anarchique de l'écorce de certains arbres qui produisent les PFNL est destructeur. C'est le cas deRicinodendron heudelotii où on prélève parfois toute l'écorce, ce qui va causer la mort de l'essence.D'un autre angle, Prunus africana, Garcinia lucida et Annickia chlorantha sont des espèces médicinales dont les écorces sont également fortement commercialisées et exploitées (Guedje et Fankap, 2001). A cela s'ajoute Scorodoplhoeus zenkeri dont les écorces sont condimentaires et fortement commercialisées dans le Sud du Cameroun (Mbouwe et al., In press). Les techniquesde cueillette pratiquées exposent les plantes aux maladies et attaques d'insectes ravageurs (criquets, termites, chenilles, etc.), ce qui provoque parfois la destruction de leurs organes ou même de la plante entière. Il est évident que cette exploitation non contrôlée entraine des soucis de disponibilité de la ressource.

    Les sources d'approvisionnement en PFNL sont nettement éloignées de la capitale, occasionnant ainsi des coûts exorbitants de transport qui se répercutent sur le prix de vente (Nyimi, 2008 inNguenaye, 2009).

    4.2-Etude de cas : Irvingia wombolu Vermoesen

    4.2.1-Taxonomie de Irvingia wombolu

    La classification du genre Irvingia (Irvingiaceae) a été revue par (Harris, D J, 1996) in(Asaah et al., 2003) qui décrit sept espèces dont six sont natives d'Afrique et une native du Sud-est de l'Asie. Parmi les spécimens présents en Afrique, il existe deux espèces qui sont potentiellement et économiquement importantes : Irvingia gabonensis et Irvingia womboluVermoesen qui est celle sur laquelle porte nos études (Ainge et Brown, 2001; Ladipo, 1999).

    Le plus grand groupe ethnique dans les zones de forêt dense et humide est familié avec Irvingia wombolu(Asaah et al., 2003). Localement, les noms varient entre les tribusewene (Gabon), ogwi(Bénin),ogbono(Nigéria) et nsenge (Cameroun) (Asaah et al., 2003) ; (Ainge et Brown, 2001 ).

    Tableau 1: Classification scientifique de Irvingia wombolu

    Classification scientifique

    Uni

    Plantae

    Non classé

    Angiospermes

    Non classé

    Eudicots

    Non classé

    Rosids

    Ordre

    Malpighiales

    Famille

    Irvingiaceae

    Genre

    Irvingia

    Source : Angiosperms Phylogenic Group,2009

    4.2.2-Origine, écologie, phénologie et distribution géographique de I. wombolu

    La distribution géographique de I. wombolu va de la zone forestière depuis la Casamance au Sénégal jusqu'au Sud du Soudan, en Ouganda, vers le Sud jusqu'au Sud-ouest de la RDC, au Nord de l'Angola et aussi au Cameroun (figure 1).Elle est  présente dans les forêts sèches où la pluviométrie annuelle est supérieure à 1500 mm, elle fleurit en Octobre (Okafor, 1975) in (Ainge et Brown, 2001) et les fruits apparaissent pendant la grande saison sèche de Janvier-Mars(Ndoye et al., 1998 ; Okafor, 1975 ; Tchoundjeu, 2005).

    Dans certains endroits, il pousse dans les forêts régulièrement inondées et sur les berges des rivières. Il est adapté à une pluviométrie plus variable que d'autres Irvingia spp. Les arbres constituent une proie pour les incendies lorsque l'on veut parfois pratiquer une agriculture sur brulis. C'est une espèce qui se multipliait auparavant par les graines.Mais depuis lors, il y a eu l'avènement des techniques de multiplication végétative qui sont venues alléger la tâche aux paysans et aux exploitants de la ressource. Elle est généralement conservée et protégée dans les plantations cacaoyères, dans les champs de cultures vivrières annuelles et dans les jardins de case. Mais dans certaines régions notamment à Mamfe, au Sud-ouest du Cameroun, où la plupart des arbres sont plantés dans les cacaoyères et les caféières. Lorsqu'on introduit des essences agroforestières dans une parcelle, les règles sylvicoles sont appliquées en vue de son entretien, le développementet le suivi. Notamment, la fertilisation et la récolte (Cueillette sur pied ou ramassage à terre). Les fruits sont ramassés au pied de l'arbre. Après le ramassage, l'étape suivante est l'extraction de l'amande de la graine puis elles sont séchées au soleil ou dans un panier au-dessus du feu.

    Figure 1: Carte de distribution deIrvingia wombolu en Afrique

    Source :Vivien et Faure,(1985)

    4.2.3-Description botanique

    Irvingia wombolu, qui appartient à la famille des Irvingiaceae est un arbre de petite taille atteignant à moyenne 25m de haut, à contreforts de 2m de hauteur et possédant une écorce brun grisâtre, cime sphérique, relativement dense avec des feuilles alternes, simples et entières. Elle possède également des grandes, inégalesstipules formant un cône qui protège le bourgeon, caduques, laissant une cicatrice annulaire sur les branches; pétiole atteignant 10 mm de long; limbe elliptique à obovale, de (6,5-)10,5-14(-18)cm × 4-6(-8,5)cm, base obtuse à légèrement cunéiforme, apex arrondi ou finement acuminé, coriace, pennatinervé (Vivien et Faure, 1985).

    *Inflorescence : panicule axillaire atteignant 9 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, petites ; pédicelle atteignant 6 mm de long ; sépales libres, d'environ 1 mm de long ; pétales libres, de 3-4 mm de long, blanchâtres ; étamines 10, insérées sous le disque, libres, égales, filets d'environ 5 mm de long ; disque de 2-3 mm de diamètre, jaune vif, nectarifère ; ovaire supère, 2-loculaire, style d'environ 1,5 mm de long (figure 2).

    *Fruit : drupe verte ellipsoïde, légèrement comprimée latéralement, de 4,5-8 cm × 4,5-5 cm × 4,5-5 cm, verte, virant souvent au jaune vif puis noire, pulpe jaune, tendre, juteuse, très amère, à fibres assez nombreuses, noyau ligneux, à 1 graine. Graines de 3,5-5 cm × 1,5-2,5 mm × environ 1 cm(Vivien et Faure, 1985).

    1-Rameau en fleurs ;

    2-Fleur ;

    3-Fruit ;

    4-Fruit en coupe transversale.

    Figure 2: Caractéristiques botaniques de Irvingia wombolu

    Source :(Vivien et Faure, 1985).

    4.2.4-Biologie de reproduction

    Les travaux de Kengniet al., (2011) stipulent que les fleurs de Irvingia wombolu sont hermaphrodites. Autrement dit, elles sont en même temps mâles et femelles. Elles sont pollinisées par les mouches, les guêpes, les abeilles et d'autres insectes. Et il est également important de notifier que ses graines sont dispersées par les animaux comme les éléphants et les singes car ils en consomment grandement et les humains d'autre part. Les graines sont dites récalcitrantes.

    4.2.5-Utilisations de Irvingia wombolu

    4.2.5.1-Bois

    Le bois de I. wombolu est utilisé pour la construction (Leakey, 1999). Il est un grain fin, dur, bois massif (Ayuk et al., 1999), conférant force et la durabilité; ses caractéristiques sont reconnues et utilisées (Agbor 1994). Le bois est également utilisé pour la fabrication de poteaux (Ayuk et al., 1999), tandis que des branches vivantes sont faites en cannes ou le toit de chaume comme supports (Agbor, 1994). Les branches mortes sont utilisées comme bois de chauffage dans les zones rurales et les jeunes agriculteurs utilisent ces jeunes arbres comme poteaux et pieux (Ayuk et al., 1999 ; Kengniet al., 2011).

    4.2.5.2-Amandes

    Les amandes de I wombolu peuvent également être séchées au soleil de façon à être conservées le plus longtemps possible (Vivien et Faure, 1996). Ses amandes sont classées comme étant oléagineuses. Elles sont broyées avec un pilon et un mortier ou sur une pierre et devient ce qu'on appelle communément «pain de dika », qui est généralement utilisé comme un additif dans la soupe, ragoût ou sauce pour son épaississement (Agbor 1994, Leakey et Newton 1994, Vivien et Faure, 1996). Les graines sont très appréciées pour leur consistance visqueuse (Tchoundjeu et al., 2005). Les amandes de I. wombolu peuvent également être utilisées pour des applications alimentaires telles que la margarine ou l'huile de cuisson, les produits cosmétiques et les produits pharmaceutiques (Ejiofor et al., 1987) cité par (Lesley Ainge et Nick Brown, 2001). La farine issue des noyaux d'Irvingia serait très efficace dans les applications alimentaires industrielles qui nécessitent généralement un complément épaississant (Giami et al., 1994). En transformant le produit sous forme de farine, cela prolonge sa durée de conservation et permet une utilisation à long terme.

    4.2.5.3-Autres usages

    Agbor (1994) stipule que les racines, les feuilles et l'écorce de Irvingia spp sont utilisées en médecine traditionnelle, mais d'autres ne mentionnent que l'écorce. Elle est mélangée avec de l'huile de palme pour utilisation dans le traitement de la diarrhée et est pris par les femmes pour raccourcir leur période d'allaitement (Ndoye et Tchamou, 1994). Il est également administré contre la dysenterie (Okolo et al., 1995) ainsi que pour la hernie, la fièvre jaune et comme antipoison (Ayuk et al., 1999). Par la suite, l'écorce possède en plus des propriétés antibiotiques pour guérir la peau croûteuse et en particulier lorsqu'on la fait bouillir, il peut être donné comme un analgésique pour les maux de dents(Ndoye et Tchamou, 1994).

    Tableau 2: Récapitulatif des usages des organes deIrvingia wombolu

    Usages

    Parties de la plante

    Alimentation

    Pulpe du fruit, noyaux, huile et pâte extraits du noyau, pâte d'amandes dégraissée

    Fourrage

    Fruits, amandes, pâte d'amandes

    Combustible ou production de bois

    Branches, tiges, bois

    Pharmacopée

    Écorce, fruits, feuilles, amandes

    Loisirs et protection des sols

    Arbre

    Ponts de bateaux, blocs de pavage, effet de soufflet

    Bois

    Source : (Kengniet al., 2011)

    4.3-Domestication participative des arbres agroforestiers

    4.3.1-Définition et importance

    Tchoundjeu etal.,(2006) définissent le concept de domestication comme le processus par lequel les espèces locales de valeur sont sélectionnées et adoptées par l'Homme dans le but de les cultiver hors de leur milieu naturel. Cette domestication est participative lorsque les communautés rurales sélectionnent, propagent et gèrent les arbres par rapport à leurs besoins en partenariat avec les scientifiques, les autorités civiles et le secteur privé. De ce fait, elle est orientée vers les marchés locaux spécifiques et englobe aussi bien l'utilisation des connaissances endogènes que celle de la sélection génétique basée sur des principes scientifiques.

    Autrement dit, la domestication est le processus guidé par les paysans et orienté par le marché, dans lequel les espèces sont sorties de leur état sauvage et adaptées à la culture en champ. Ceci implique la sélection, la propagation, la gestion, et le marketing des arbres selon ses propres besoins (Degrande etal.,2007 ; Franzel et al.,2007). Tandis que Simon et Leakey (2004) définissent la domestication comme la sélection, la gestion et la propagation des arbres avec l'intervention des scientifiques, les autorités civiles, les compagnies commerciales et les paysans.

    Les forêts denses et humides d'Afrique Centrale, qui couvrent près de 241 millions d'hectares (Anonyme, 2003) dont plus de la moitié représente le Bassin du Congo. Cependant l'introduction de ce nouveau concept est en vue de lutter contre la disparition de certaines essences ; contribuer de manière significative à la réduction de la pauvreté, en augmentant les revenus des paysans locaux. C'est une technique qui permet généralement aux agriculteurs et petits paysans de capter des connaissances sur la meilleure manière de collecter les caractéristiques génétiques des arbres hautement sélectionnés afin de créer une série de nouveaux cultivars. Ces nouveaux cultivars seront installés/destinés à différents systèmes d'utilisation des terres ou niches écologiques (jardin de case, agroforêts à base de cacaoyers etc.) (Tchoundjeu et al., 2004).

    4.3.2- Etapes de la domestication participative

    Depuis près de 10 ans que le World Agroforestry Centre travaille sur la domestication en Afrique de l'Ouest et du Centre, Irvingia wombolu est l'une des espècesqui est classée parmi les espèces prioritaires. C'est donc une essence forestière dont la domestication est en cours de réalisation.La domestication des arbres passe par plusieurs étapes à savoir :

    Ø La définition des priorités.Elle se fait en collaboration avec les populations cibles. Les espèces sont prioritaires en fonction de leur importance pour le ménage, en fonction des tendances sur le marché et en fonction de leur potentiel d'amélioration ;

    Ø La sélection des meilleurs arbres individuels ;

    Ø La collecte des germoplasmes (semences et autres) ;

    Ø La multiplication.Elle se fait soit par propagation sexuée (graine), soit par propagation végétative.

    Ø L'intégration dans les champs et la gestion ;

    Ø La commercialisation des arbres et des produits d'arbres. Elle passe par le développement des capacités d'entreprenariat, la formation, l'information, l'analyse des marchés et des stratégies post-récolte. (ICRAF, 2005 ; Eboutou, 2009)

    4.3.3-Techniques de domestication

    La multiplication végétative est l'une des techniques de domestication pratiquée par le World Agroforestry Centre qui consiste à faire une copie exacte du génome de la plante mère pour la perpétuer dans de nouveaux individus ou clones. Cette multiplication est possible parce que les végétaux, contrairement aux animaux et aux êtres humains, possèdent au départ des cellules qui peuvent se différencier par la suite pour constituer les divers organes nécessaires pour former une nouvelle plante. Ainsi donc, un morceau de pousse, de racine ou de feuille peut se développer pour former une nouvelle plante contenant exactement les mêmes informations génétiques que la plante initiale (ICRAF, 2003). Elle peut se faire à travers plusieurs techniques : le bouturage ; greffage et marcottage.

    4.3.3.1-Bouturage

    Le bouturage est la méthode la plus communément employée pour multiplier par voie végétative les arbres et les arbustes.En effet, il consiste à induire l'enracinement et parfois le bourgeonnement des fragments détachés de végétaux qui peuvent être soit des tiges, soit des racines, soit des feuilles (Leakey et al.,2002).

    4.3.3.2-Marcottage

    Le marcottage est un mode de multiplication végétative qui consiste à provoquer l'émission des racines sur un rameau sans détacher celui-ci de la plante dont il est issu (Tchoundjeu, 1989). Autrement dit, c'est une forme de multiplication végétative qui vise à stimuler l'enracinement d'une branche sur un arbre.Ce n'est qu'après la formation des racines que l'on détache la marcotte pour la mettre en terre. Le marcottage est souvent utilisé pour les espèces qui s'enracinent difficilement, car la tige intacte assure l'alimentation continue en eau, en éléments nutritifs et en hormones végétales de l'endroit où se formeront les racines(ICRAF, 2013).

    4.3.3.3-Greffage

    Le greffage ou greffe est une technique de multiplication végétative qui consiste à l'union d'un fragment de végétal à une autre plante en vue de la constitution d'un seul individu qui bénéficie des qualités des deux végétaux réunis (Munjugaet al., 2008).

    4.3.3.4-Multiplication générative

    Elle apparait comme le mode de multiplication ancien, c'est-à-dire traditionnel, la plus facile et la moins efficace par rapport à la multiplication végétative. La difficulté qui est vue avec ce mode de multiplication est que les individus que l'on obtient à la fin de la multiplication ne possèdent pas toujours les caractères identiques des parents originaux. Il y a également l'aspect selon lequel les paramètres de fructification et de croissance n'évoluent pas normalement dans le temps.

    CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE

    5.1-Présentation du site d'étude

    Notre étude a été conduitedans les parcelles expérimentales de ICRAF installées à Mbalmayo (Département du Nyong et So'o) dans la région du Centre. La figure 3 ci-dessous donne les détails de la localisation dudit site.

    N

    Source :  http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Centre_divisions.png

    Mbalmayo

    Figure 3 : Localisation du site d'étude ;

    Mbalmayo

    5.1.1-Localisation géographique

    Le site d'étude est installé à Mbalmayo dans la zone de forêt humide équatoriale du Cameroun (Ambassa-Kiki, 2002). C'est une ville d'environ 65 000 habitants sur les bords du fleuve Nyong et située à environ 50 km au sud de la ville de Yaoundé, Chef-lieu du Département du Nyong-et-So'o.La parcelle est située à entre 11°20' et 11°40' de longitude Est, et 3°30' et 3°58' de latitude nord (Biakaiy, 2009).

    5.1.2- Relief et climat

    Cette zone se compose de pentes volcaniques avec des sédiments de roche originaire le long du fleuve Nyong à proximité de la forêt dense humide et des précipitations à obédience bimodales.L'altitude varie de 600-700m au-dessus du niveau de la mer. Il a un type de climat guinéen avec une température moyenne de 25°C et une pluviométrie annuelle moyenne de 1200-2500mm. La pluviométrie est bimodale (Ambassa-Kiki, 2002) avec une longue saison de pluie qui va de Mars à Juin et une courte saison de pluie qui va de Septembre à Novembre (Figure 4).

    Figure 4 : Moyenne mensuelle des précipitations et de la température à Mbalmayo, au Cameroun 1999-2005 ;

    Source : IRAD-Cameroun

    5.1.3-Végétation

    La végétation est composée de forêts denses sémi-décidues et sempervirentes dominées par des Ulmacées et Sterculiacées et par des forêts secondaires laissées par endroit en jachère parsemée par Chromolaena odorata (Ambassa Kiki, 2000 ; Nguenaye, 2009).

    5.2-Matérielvégétal et mode de gestion

    Le matériel végétal utilisé était principalement les accessions de Irvingia wombolu installés dans le site expérimental sous forme de test de descendance qui ont été généré à partir de semis.Le champ a été installéde Mars 2001-2006 et les graines proviennent du Sud-Ouest (Mamfe). L'entretient de la parcelle comprend les opérations de défrichage, qui se font 2 à 3 fois/an et le traitement phytosanitaire qui se fait 1/3 mois par des insecticides et fongicides systémiques grâce à un pulvérisateur.

    Les accessions que nous avons utilisés sont dénombrés ainsi qui suit : T1 ; T2 ; T3 ; T4 ; T5 ; T6 ; T7 ; T8 ; T9 et T10. Il y existe des espèces associées telles que Théobroma cocoa, Ricinodendron heudelotii ; Terminalia superba« le fraqué » qui forment la strate supérieure.

    5.2.1- Matériels utilisés pour la prise des données

    Tout au long de notre séance de travail, des matériels tels que le ruban du forestier (m/cm) a été important pour mesurer le diamètre au collet, à hauteur de poitrine, et le diamètre de la couronne ; l'altimètre ou règle qui a été utile pour mesurer la hauteur de l'arbre ; un appareil photo pour la prise des photos afin d'illustrer le rapport final ; un système de positionnement géographique (GPS) pour géo-référencer le site et relever les coordonnées géographiques de la parcelle expérimentale.

    5.2-Méthodologie

    5.2.1-Dispositif expérimental

    La dispositionexpérimentale a étéreprésentée de manière aléatoire de différentes accessions de semis de Irvingia wombolu. Ainsi nous avons le tableau suivant qui nous résumeles accessions qui ont été utilisées.

    Accessions

    T1

    T2

    T3

    T4

    T5

    T6

    T7

    T8

    T9

    T10

    Total

    Nbre d'individus

    58

    54

    58

    58

    58

    40

    40

    40

    38

    38

    482

    5.2.2-Evaluation des paramètres de croissance

    La collecte des données  s'est effectuée à travers des fiches préalablement établies où il s'est agi à cet effet de collecter les informations telles que la taille , diamètre de la couronne et du collet, nombre de branches principales et secondaires par arbres, DBH et relever les indices de la phénologie d'une part. Ensuite enregistrer les informations sur les caractéristiques des fruits et graines.

    5.2.2.1-Hauteur

    H1

    H2

    D

    Ht

    La hauteur de l'arbre a été obtenue à l'aide d'un instrument appelé Blume-Leiss Altimètre (BLA). La hauteur a été lue directement sur les échelles de l'instrument. Pour l'obtenir, l'observateur a été placé à une distance horizontale (D) de 15m de l'arbre pour un balayage facile de haut en bas. Le sommet de l'arbre a été visé en obtenant (H1) puis on vise encore la base qui nous donnera (H2). Ht = H1 + H2 (figure 5).

    Figure 5: Mesure de la hauteur d'un pied d'I. wombolu

    Photo : ICRAF, 2015

    5.2.2.2-Diamètre de la couronne

    Le diamètre de la couronne des individus de Irvingia wombolu a été mesuré en faisant des projections. Les deux bords des couronnes ont été respectivement projetés au niveau du sol à l'aide d'un baisser sur un bord (A) de la couronne puis l'autre bord (B) (Figure 6). Puis on mesurera la longueur de l'axe d'un bord à l'autre (bords opposés de manière à faire un croisement) à l'aide d'un ruban forestier MacDicken, (1991). Cette dimension se prend 2 fois (sur lignes perpendiculaires).Et le diamètre (D) était trouvé en utilisant la formule ci-dessous :

    Ou A et B= Longueur des axes

    Figure 6: Mesure de la couronne d'un arbre agroforestier

    5.2.2.3-Diamètre au collet

    Le diamètre au collet a été réalisé à l'aide d'unruban forestier où la mesure a été effectuée à 0,3 m au-dessus du sol.

    Photo : ICRAF, 2015

    Figure 7:Mesure au collet d'un pied deI. wombolu

    5.2.2.4-Diamètre à hauteur de poitrine (DBH)

    C'est une mesure standard du diamètre du tronc d'un arbre. Pour se faire, il suffit de se placer à 1,3 mètre du sol, puis, accrocher le crochet de métal du ruban dans une fente de l'écorce de l'arbre et de faire le tour de ce dernier. Il est important de maintenir une ligne perpendiculaire à l'inclinaison du tronc afin d'obtenir une mesure le plus proche possible de la réalité. Lorsque le tour complet a été effectué, il suffit de regarder l'endroit que le début du ruban croise l'autre partie (Figure 8).

    Figure 8: Différentes positions pour la mesure du DBH

    Source: Manuel de terrain du 2éInventaire forestier national en Allemagne (BMELV, 2007).

    5.2.2.5- Nombre de branches principales et secondaires

    Il a été question d'inventorier et de compter toutes les branches (principales et secondaires) sur les pieds de Irvingia wombolu installés dans le parc à bois de Mbalmayo.

    5.2.3-Evaluation de la phénologie

    5.2.3.1- Fructification et floraison

    Les arbres ont été suivis tout au long de la saison de fructification (Janvier- Mars) sur une base hebdomadaire. Le record suivant la présence ou l'absence de fruit a été relevé. Les indications suivantes ont été établies : arbre en fruits =1 ; arbre sans fruits = 0et ces fruits étaient comptés à l'état mature.

    Pour évaluer la floraison des individus nous nous sommes rassurés que les données de la parcelle étaient prises chaque semaine pendant la saison adéquate. Ainsi les indications suivantes étaient notées : Arbre avec les fleurs =1 et arbre sans fleurs =0

    5.2.3.2-Evaluation de la productivité et procédure de collecte

    Afin d'évaluer la productivité, un nombre total de fruits matures ont été comptés tout au long de la saison de fructification. Au cours de notre exercice, il s'est agi de compter les fruits déjà en état matures.

    Une quantité de 30 fruits était ainsi prélevée de manière aléatoire sur chaque arbre à un pic de maturité de l'individu. Après cela, ils sont collectés dans des sacs bien définis et des identifications sont portées sur ces sacs afin d'éviter la perte d'identité et la confusion des fruits. Les fruits seront ensuite transportés à la pépinière d'ICRAF à Nkolbisson ou la caractérisation va se suivre dans les trois (3) prochains jours.

    5.2.3.3-Mesure des traits caractéristiques des fruits de Irvingia wombolu

    La technique que nous avons utilisé pour mesurer les paramètres morphologiquesdu fruita été celle de Leakey et al., (2002). Les fruits ont été pesés en utilisant une balance de précision de 0,1 g qui a été placé sur une surface plane.Tandis que la longueur des fruits, la largeur des fruitset l'épaisseur de la pulpe ont été mesurés à l'aide d'un pied à coulisse graduées 0.1mm. Pour procéder à des mesures de largeur de fruits, deux largeurs opposées (coté A et côté B) (Figure 9) ont été mesurée et la valeur moyenne a donné la largeur de fruits (mm) .Pour mesurer l'épaisseur de la pulpe (fruits frais de profondeur), le fruit a été mesuré à quatre points équidistants différents en utilisant la pointe sur le pied à coulisse et la moyenne obtenue était l'épaisseur de la pulpe.Les valeurs obtenues ont ensuite été enregistrées dans les fiches de caractérisation développée par ICRAF. Les mesures sont illustréescomme sur la figure ci-dessous.

    Pulpe

    Amande

    B

    C

    D

    A

    Figure 9: Mesure de la pulpe d'un fruit deIrvingia wombolu

    Les données ont été obtenues à travers la formule suivante : Epaisseur pulpe

    5.3 - Analyses statistiques

    Les données collectées sur le terrain ont été dépouillées et insérées dans Microsoft office Excel version 2014 pour ressortir les courbes de croissance et histogrammes. Ce logiciel a également permis de réaliser des diagrammes et des tableaux. Les données saisies à Excel sont importées à SPSS version 20 pour les tests statistiques. Les T tests et ANOVA ont été utilisés pour mesurer l'importance de certains résultats de l'étude.Les paramètres tels que la hauteur de l'arbre, le diamètre à hauteur de poitrine (DBH), diamètre de la couronne et celui au collet sont des indicateurs suffisants qui peuvent exprimer les différences qui existent entre les arbres. Toutes les analyses sont faites au seuil de significativité de 5%.

    CHAPITRE 6 : RESULTATS ET DISCUSSION

    6.1- Variabilité des paramètres de croissance 

    6.1.1- Hauteur des arbres, diamètre de la couronne et diamètre au collet

    Nous avons enregistré la variabilité de la hauteur des arbres moyens et des diamètres de la couronne.Les individus ont eu une nette croissance en hauteur et au niveau de la couronne tout au long de la période d'observation. En 2015, on observe une légèresurcroissance au niveau de la hauteur qui au fil du temps est passée de 1,61 m en 2006 à#177;5,7m en 2015.D'autre part, le diamètre de la couronne évolue graduellement de 0,39 m en 2006 à2,43 m en 2015 (figure 10). An niveau du collet, les individus croissent de manière ascendante tout au long de la période d'essai. Ils ont ainsi enregistré la plus grande valeur en 2015 (6,27 cm).

    Figure 10:Evolution des paramètres de croissances (hauteur, diamètre de collet et diamètre de la couronne) chez I. wombolu

    6.1.2- Taux de d'accroissementmoyen annuel de la hauteur des arbres, diamètre de la couronne et au collet

    Le taux d'accroissement moyen annuel nous permet ainsi de voir le gain de croissance entre les accessions sur une période donnée.

    Les observations de la courbe révèlent qu'au niveau de la hauteur, en 2007 nous remarquons qu'il y a un gain de 0,23m, puis en 2008, le gain a diminué et atteint désormais 0,13m. Puis en 2009, il prend encore de l'ampleur et atteint 0,197m. C'est une évolution anormale.

    Au niveau de l'accroissement moyen en terme du diamètre de la couronne, en 2007, il a atteint 0,2m puis en 2009 il décroit et se situe à 0,12m. Par ailleurs en 2012 il est à 0,25m.

    Tandis qu'au niveau du diamètre du collet, de 2007 à 2008, nous avons un gain de croissance de 0,46 cm. Puis en 2009, il y a une diminution et atteint désormais 0,28 cm. Ensuite en 2010, il y a encore eu une autre diminution elle se situe maintenant à 0,72 cm.

    Figure 11: Taux d'accroissementmoyen annuel de la hauteur, diamètre de la couronne et du collet

    6.1.3- Nombre de branches

    Le Test de Chi carré montre que l'apparition des branches primaires (P=0,84) et branches secondaires (P=0,14)ne dépend pas des différentes accessions avec les valeurs respectives. Les branches primaires n'ont presque pas évoluées significativement au fil du temps car nous avons une moyenne qui oscille de 6,68% en 2006 à 7,4% en 2015. Par contre, les branches secondaires montrent une croissance nette avec des estimations telles que 6,87% en 2006 et 18,45% en 2015.

    Figure 12: Croissance moyenne en fonction du nombre de branches

    6.2-Efficacité de la fructification des accessions de Irvingia wombolu

    Après l'analyse des données, un ensemble de 482 arbres de Irvingia wombolu ont été obtenus à partir d'une seule origine. Parmi ces 482 individus, 2arbres (BS/IW/14) soit (0,41%) ont fait l'expérience de porter des fruits en 2015. Tandis que 480individus soit (99,58%) n'ont pas fructifiés.

    6.3-Variation dans les caractéristiques des fruits

    6.3.1- Longueur et largeur des fruits, épaisseur de la pulpe

    Les arbres présentent des fruits d'une longueur moyenne de 43,73#177;4,68mm. Tandis qu'au niveau de la largeur moyenne des fruits, elle est de 32,47#177;0,88 mm selon qu'elle s'évalue sur les deux côtés.Pour l'épaisseur de la pulpe, les fruits ont enregistrés une épaisseur moyenne de 6,22mm.

    6.3.2-Masse des fruits et de l'amande

    Dans le domaine de la recherche, l'indice le plus important c'est lamasse du fruit, nous avons donc enregistré une moyenne arithmétique de 20#177;2,43g(Tableau 3) qui a été obtenue à travers la masse totale des fruits divisée par le nombre total de fruits divisée. Tandis qu'au niveau dela masse de l'amande, nous avons enregistré 13,2#177;2,48g (Figure 14).

    Tableau 3: Analyse des statistiques descriptives sur les caractéristiques des fruits

    Caractéristique

    Longueur (mm)

    Largeur (mm)

    Epaisseur (mm)

    Masse fruit (g)

    Masse amande (g)

    Moyenne

    43,73

    32,47

    6,22

    20

    13,20

    Ecart type

    4,68

    0,88

    0,28

    2,43

    2,48

    Min

    33

    25

    1,5

    13

    9

    Max

    52,3

    42

    9,6

    23

    18

    Médiane

    44,3

    31,9

    6,1

    20

    13

    6.4- Identification des meilleures accessions pour les futures analyses

    6.4.1- Evolution de la hauteur et diamètre de la couronne

    D'après le Test ANOVA, réalisé sur les différentes familles, la croissance en terme de hauteur et de diamètre de la couronne n'apparaissent pas comme étant significative (P=0,94) et (P=0,93). L'accession (T3) en termes de différence de croissance en 2009 montre que sa croissance est plus avancée par rapport aux autres car il atteint le pic de croissance jusqu'à 4,23m (Figure 15). Tandis qu'au niveau du diamètre de la couronne nous remarquons que l'accession (T4) apparait comme la plus vigoureuse (Figure 16).

    Figure 13: Evolution de la hauteur des différentes accessionsd'I. wombolu

    Figure 14: Evolution du diamètre de la couronne des différentes accessions d'I. wombolu

    6.4.2- Evolution du diamètre au collet et DBH

    Le test ANOVA révèle que la différence de croissance en terme de diamètre au collet est significative (P=0,03)(Figure 17). Par contre au niveau du diamètre à hauteur de poitrine, elle n'est pas significative (P=0,059).

    Figure 15: Evolution du diamètre au collet des différentes accessions d'I. wombolu

    6.4.3-Relation entre les paramètres de croissance et les paramètres climatiques

    D'après le calcul des corrélations,les résultats montrent qu'au niveau de la hauteur, il existe une corrélation avec les températures (P=0,047) avec un coefficient de corrélation r=0,71. Par ailleurs il n'existe pas de corrélation avec la pluviométrie (P=0,372).

    L'évolution du diamètre au collet n'est pas corrélé aux températures (P=0,051) et également aux précipitations (P=0,497).

    Cependant, la croissance au niveau du diamètre de la couronne n'est ni corrélé aux températures (P=0,133) ni aux précipitations (P=0,578).

    6.4-Discussion

    D'après les analyses réalisés, il en ressort que les paramètres de croissances tels que la hauteur, diamètre de la couronne et au collet ont une croissance variable au fil du temps et évoluent de manière graduelle. Concernant le taux de croissance moyen annuel chez ces mêmes indicateurs de croissance, ils évoluent en dents de scie car la croissance n'apparait pas constante durant la période d'observation.

    Irvingia wombolu apparait ainsi comme l'un des PFNL qui possède un fort potentiel socio-économique sur les marchés. Comme le safoutier (Dacryodes edulis), certains travaux ont été réalisés sur ses aptitudes de croissance rapide (Mialoundama et al., 2002 ; Elomo et al., 2014 ; Mabel et al., 2014). Ainsi, dans la présente étude les résultats démontrent que la croissance chez I. wombolu en hauteur est fortement influencée par la température. Lorsque l'on se penche sur sa croissance annuelle moyenne elle est très constante et évolue graduellement au fil du temps. Ce qui s'apparente d'une certaine manière avec les résultats des travaux de Kengue (1990) sur Dacryodes édulis qui décèlent une croissance rythmique au niveau de l'évolution de la plantule. Par contre, en dehors de la hauteur, nous avons le diamètre au niveau du collet et celui de la couronne qui ne sont pas du tout influencés par aucun des éléments du climat (température et précipitations).

    Concernant les données portant sur la fructification, nous avons un pourcentage de (0,41%) d'individus qui ont fructifié sur l'échantillon de la population de départ et constatons qu'il est relativement très bas. Car d'après les travaux antérieurs sur Dacryodes édulisqui est une espèce de la même zone agro écologiquecommeIrvingia wombolu, il est démontré que son taux de fructification est très élevé (plus de 50%) ; (Kengue, 1990 ; Makueti et al., 2002).Ce faible taux de fructification peut s'expliquer à travers la théorie de la fonction de production des cultures pérennes selon les travaux de Nerlove en 1958. Il pense que les spéculations généralement introduites dans les agroforêts ou système d'utilisation des terres (SUT) ont des durées de vie économiques qui vont jusqu'à vingt-cinq ans et plus. Et pour connaitre leur évolution/croissance, on fait appel à cette théorie qui s'inspire de la fonction de production classique, mais avec des particularités propres aux cultures pérennes en général. La durée normale de production en semis de I. wombolu est de 6 à 7 ans dépendant du milieu extérieur et des facteurs in-situ. La théorie de production stipule que la production d'un bien Y augmente avec l'accroissement de la quantité d'un facteur X jusqu'à un maximum, puis elle décroît. D'après le modèle de Nerlove (1958), la fonction de production des cultures pérennes est multi périodique; le facteur temps ayant une influence significative sur l'évolution de la production. Ceci veut tout simplement dire qu'au fur et à mesure que l'arbre grandit, son rendement devient assez important (Eboutou, 2009). Nombreux sont les travaux qui relatent l'efficacité de la fructification des espèces des forêts tropicales (Koenig, 2000; Koenig et al., 2003; Wright et al., 2005). Les travaux de Pothier (2015) démontrent que certains facteurs externes tels que leur environnement compétitif (densité du peuplement, proximité et tailles des arbres voisins, etc.) qui influencent sur le cycle de croissance de l'essence et son rendement par ricochet. Et dans cette étude, le taux de fructification obtenu (0,41%) implique également un faible rendement.

    Toutefois, des raisons environnementales telles que la température et l'humidité relative peuvent être l'une des causes de la faible fructification (Anonyme, 2014). Plus loin, nous pouvons voir certains facteurs comme l'exposition de lumière réduite ou prolongée, l'excès de vent, l'insuffisance des insectes pollinisateurs peut également être une raison de cette baisse qui conduit automatiquement à un faible rendement ou bien dû à un comportement génétique anormal (Biakay, 2008).D'une part, il est important de remarquer que l'espacement entre les arbres est également un handicap car les dimensions sont très réduites et cela fait ressortir une canopée un peu trop fermée. De ce fait crée comme incidence un manque de lumière. Cela fait naitre une irrégularité de l'ombrage dans la parcelle expérimentale. D'autre part, il y également l'abondance des arbres associés en champ qui ont une grande influence sur les performances des accessions. C'est dans cette perspective que des mesures d'élagage sont préconisées pour favoriser le bon développement des accessions en champs.

    Cette étude fait une quantification au niveau des variations des paramètres des traits caractéristiques des fruits de Irvingia wombolu. Plusieurs traits tels que la longueur et la largeur des fruits, l'épaisseur de la chair (pulpe) la masse des fruits et des amandes ont fait ressortir quelques connaissances de base sur cette espèce prisée les populations locales. D'après les analyses statistiques et les interprétations, il en ressort que les différents paramètres tels que le DBH, nombres de branches etc. ne présentent pas de différence significative. Mais en dépit de cela nous pouvons dire que les accessions T6 et T7 apparaissent comme étant les meilleures ou les plus vigoureuses en termes de diamètre de la couronne. Ainsi qu'au niveau du diamètre de la hauteur et du collet, l'accession (T6) possède une croissance rapide. Ces accessions identifiées pourront être utilisées dans une certaine mesure pour des essais futurs en milieu contrôlé dans d'autres sites d'études ou autres zones agro-écologiques afin d'évaluer et de comprendre son comportement. Ceci dans une optique d'améliorer la perception des paysans dans le choix des essences qu'ils doivent introduire dans leurs parcelles.

    CHAPITRE 7 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    7.1-Conclusion

    Irvingia wombolu est un PFNL qui produit d'énormes bénéfices économiques et contribue au bien-être des populations tout en favorisant la sécurisation alimentaire. Notre besoin de recherche émane de la valeur économique, l'incapacité des petits paysans/agriculteurs à produire des fruits de qualité souhaités par les consommateurs et surtout la persistance du désir ardent à répondre à la demande sur le marché. Ainsi, l'objectif de notre travail portait essentiellement sur l'évaluation de la croissance et le développement des individus de Irvingia wombolusur une période de 9 ans d'âge. Les résultats acquis indiquent que les paramètres liés à la croissance ne présentent pas de différence significative mais évoluent graduellement.

    Il en ressort qu'en termes de paramètres de croissance tels que la hauteur, diamètre de la couronne, diamètre du collet, DBH et le nombre de branches, Irvingia wombolu révèle des performances qui sont influencées par certains facteurs climatiques. Le taux de fructification évalué apparaissait faible par rapport aux autres résultats obtenus dans d'autres études car les conditions physiques du milieu, sont à l'origine de certains biais qui ont une incidence directe sur la production.

    Cette étude est l'une des premières sur l'évaluation des paramètres de croissance de Irvingia wombolu en milieu in-situ au Cameroun et possède des implications pour la gestion des ressources génétiques et l'amélioration des nouveaux cultivars dans le domaine de la domestication des arbres dans le Bassin du Congo.

    7.2-Recommandations

    Lors des prochains essais sur cette essence, il serait important de réaliser des comparaisons au niveau des différents types de propagules (marcottes, semis et boutures) afin de ressortir les courbes de tendances de l'évolution en fonction des différents paramètres car dans cette présente étude nous avons éprouvé des difficultés au niveau de la comparaison de nos résultats, c'est d'ailleurs ce qui explique l'absence de cette comparaison au niveau de nos résultats. Cela nous permettra d'avoir une meilleure visibilité au niveau de la croissance en fonction de chaque type de propagule. Il a été relevé que cette espèce fait face à de nombreux éléments internes (liés à la plante) et externes (liés au milieu). D'autres facteurs classés comme affectant la cime des arbres peuvent s'ajouter dans certains cas comme la défoliation par des insectes.Tandis que les autres facteurs influencent beaucoup plus sur le cycle de la croissance.Face à cela, il serait judicieux de mener des études afin de limiter ces actions et prévenir ces pathologies forestières. D'un autre angle, le calcul de l'héritabilité doit être réalisé car cela permettra à la prévision précise de gain génétique pour la sélection efficace en I. wombolu et améliorera également son utilisation comme une espèce à usages multiples pour les populations.

    Toutefois, il serait également judicieux de choisir les lieux d'installation des sites ou vergers à Irvingia wombolu en fonction des conditions climatiques locales et variées afin de multiplier des essais.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle