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Participation des bénéficiaires aux actions de lutte contre la pauvreté infantile au Togo: cas des parents du CDE Kadès de Kousségbé-Légbanou (préfecture de Vo)

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par Hodénou ALOGNON KPENOU
Ecole Nationale de Formation Sociale (E.N.F.S.) - Cadre Supérieur de Développement Social (C.S.D.S.) Option : Développement Local Participatif (D.L.P.) / Licence pro 2016
  

Disponible en mode multipage

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École Nationale de Formation Sociale

(ENFS)

BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél : 22 25 55 42 / 22 25 02 07

Email : ecole.enfs@gmail.com

**************

MÉMOIRE

POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ÉTATDE

CADRE SUPÉRIEUR DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL

(C.S.D.S.)

OPTION: DÉVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF

PARTICIPATION DES BÉNÉFICIAIRES AUX ACTIONS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ INFANTILE AU TOGO : CAS DES PARENTS DU CDE KADÈS DE KOUSSÉGBÉ-LÉGBANOU (PRÉFECTURE DE VO)

Réalisé et présenté par : Sous la direction du :

ALOGNON KPENOUHodénou Dr KPOTCHOU Koffi

Maître-Assistant de Sociologie

Enseignant associéàl'ENFS

Promotion VIII

(2013- 2016)

SOMMAIRE

SOMMAIRE i

SIGLES ET ACRONYMES ii

DÉDICACE iv

REMERCIEMENTS v

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE-ACTION 2

CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL 6

Titre 1 : Problématique 6

Titre 2 : Revue de littérature 15

CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA RECHERCHE 25

Titre 1 : Site de la recherche : Préfecture de Vo 25

Titre 2 : Enquête de Terrain 34

DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION 2

CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES DONNÉES DE TERRAIN 43

Titre 1 : Description des cas et présentation statistique des données 43

Titre 2 : Analyse des données et interprétation des résultats 60

CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À L'ACTION 68

Titre 1 : Solutions proposées 68

Titre 2 : Perspectives 73

CONCLUSION 78

BIBLIOGRAPHIE 82

ANNEXES 86

TABLE DES MATIÈRES 100

LISTE DES FIGURES 103

LISTE DES TABLEAUX 104

SIGLES ET ACRONYMES

AGNU Assemblée Générale des Nations Unies

AGR Activité Génératrice de Revenus

CACIEJ Comité d'Action pour la Coopération Internationale et l'Épanouissement de la Jeunesse

CDE Centre de Développement des Enfants

CDSP Child DevelopmentthroughShip Program (en français: Développement de l'Enfant à travers le programme de Parrainage)

CDW Center DevelopmentWorker (en français : Animateurs du Centre)

CEG Collège d'Enseignement Général

CHP Centre Hospitalier Préfectoral

CIT Compassion International Togo

CIV Complementary Interventions (en français : Interventions Complémentaires)

CM Cours Moyen

CPC Church Partner Committee(en français: Comité de gestion du projet)

CSDS Cadre Supérieur de Développement Social

CSP Child Survival Program (en français: Programme de Survie de l'Enfant)

CVD Comité Villageois de Développement

DLP Développement Local Participatif

DPASPFA Direction / Directeur Préfectoral(e) de l'Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l'Alphabétisation

DRPDAT Direction Régionale de la Planification du Développement et de l'Aménagement du Territoire

EEMC Église Évangélique de la Mission Chrétienne

ENFS École Nationale de Formation Sociale

F CFA Franc de la Communauté Financière Africaine

FLESH Faculté des Lettres Et des Sciences Humaines

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation des Nations Unies

MF Maison de la Femme

MICS Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples

PF PartnershipFacilitator(en français: Facilitateur de Partenariat/CIT)

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

QUIBB Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être

RM Région Maritime

SCAPE Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l'Emploi

TDH Terre Des Hommes

UL Université de Lomé

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

USP Unité de Soins Périphérique

VAD Visite À Domicile

DÉDICACE

À mes  parentsVissého et Kayi.

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est devenu aujourd'hui une réalité grâce aux diverses contributions de personnes physiques et morales qui ont participé activement et efficacement à sa réalisation. Que celles-ci trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.

J'exprime mes remerciements, les plus sincères, spécialement à:

- Docteur KPOTCHOU Koffi, Enseignant-Chercheur à l'Université de Lomé, qui a bien acceptéde diriger avec dévouement ce travail, malgré ses multiples occupations professionnelles ;

- MadameTCHASSIAdjendime, Directrice de l'École Nationale de Formation Sociale (ENFS), ses proches collaborateurs, en l'occurrence le Directeur des Études Monsieur YAO Efabuè, et à travers eux, tout le personnel de l'ENFS ;

- Messieurs les membres du jury, pour leurs contributions en vue de l'amélioration de ce document ;

- Monsieur ALI Komi, Directeur de la DPASPFA-Vo et ses collaborateurs,pour leur appui technique et logistique ;

- Madame AYIDA Eya, PF (CIT) du Cluster Vo-Sud ; à Monsieur AMETCHONHOUN Kokou, Coordinateur du CDEKADÈS TG-622 de Kousségbé-Légbanou, ses collaborateurs et aux autres acteurs du CDE ;

- Mes collègues de promotion et à mes amis Nobel, Abdel-Malik, Bernard et Roméo, pour leur soutien moral ;

- Mes amis Vivien et Débora, pour leur aide lors de la collecte de données ;

- Madame KOUDOUKPO Akouvi, pour son soutien moral.

Daigne Dieu combler de sa grâce tous ceux dont le geste et la moindre pensée ont contribué à la réalisation de ce travail qui est aussi le leur.

INTRODUCTION

Les actions de développement, aussi dynamiques que le concept de développement lui-même, sont multiformes et multisectorielles. Entre temps centrées essentiellement sur des considérations économiques, ces diverses interventions tendent à privilégier désormais l'être humain (et son environnement). L'objectif principal consacré est l'amélioration des conditions de vie des individus dont font partie les enfants qui constituent d'ailleurs la frange la plus vulnérable parmi les membres d'une communauté. C'est dans cette optique que la lutte contre la pauvreté infantile constitue l'une des priorités actuelles définies au niveau mondial1(*), dans le but d'assurer le bien-être familial et de contribuer par là au rayonnement des individus sur le plan communautaire.

La pauvreté des enfants est devenue aujourd'hui un véritable fléau qui ne cesse de faire de nombreuses victimes. Elle paraît même avoir pris de l'ampleur ces dernières décennies au grand mépris de toute morale et de toute éthique. Tout comme le travail et le trafic des enfants, la pauvreté infantile traduit la complexité de la dimension humaine des problèmes sociaux qu'elle incarne.Dans la sous-région ouest africaine, presque tous les pays sont atteints par ce fléau.

Que ce soit dans un contexte mondial, régional, sous régional ou national, la lutte contre la pauvreté infantile trouve aujourd'huison ancrage dans les nouveauxObjectifs de Développement Durable (ODD). En effet, le premier des ODD exprime un engagementimportant de mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes partout dans le monde d'ici à2030. Cet accord sans précédent de l'ensemble des États membres des Nations Unies offreune grande opportunité d'amélioration de la vie de centaines de millions de personnes dans lemonde. Toutefois, pour atteindre cet objectif, il est essentiel de savoir que près de la moitié despersonnes victimes de la pauvreté dans le monde sont des enfants2(*), et de faire des effortsparticuliers pour lutter contre la pauvreté infantile sous toutes ses formes. Sur ce plan, le premier objectif (central) s'entoure des objectifs deux, trois, quatre et six3(*)des mêmes ODD.

Combattre la pauvreté infantile est une tâche urgente etessentielle à la réalisation des droits de l'enfant. En 2007,une résolution de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a établi des liens clairs etexplicites entre les droits de l'enfant et la pauvretéinfantile, en ces termes :

Les enfants victimes de lapauvreté n'ont pas accès à des services de nutrition,d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de santé debase, au logement, à l'éducation, à la participation et à laprotection et [que], si les graves pénuries de biens et deservices sont préjudiciables à tous les êtres humains, ce sontles enfants qu'elles menacent et affectent le plus, les laissantdans l'incapacité de jouir de leurs droits, de réaliserpleinement leur potentiel et de participer en tant quemembres à part entière à la vie de la société.4(*)

Au Togo, la pauvreté des ménages, qui n'est pas sans effets sur les enfants, est une réalité qui touche une proportion non négligeable de la population. Selon l'enquête QUIBB 2006, la pauvreté touche 56,2% des ménages togolais dont 33,1% dans le milieu urbain contre 69,8% dans le milieu rural.Même si, selon l'enquête QUIBB 2011, elle a légèrement baissé au cours de la période 2006-2011, il demeure que la pauvreté est un phénomène surtout rural avec plus de 73% de la population se retrouvant sous le seuil de la pauvreté.

Selon le rapport final de l'Enquête MICS4 (2012) au Togo, il est reconnu que la période de développement la plus rapide du cerveau humain a lieu au cours des 3-4 premièresannées de vie, et que la qualité des soins à domicile est le principal déterminant du développement de l'enfant durantcette période. Dans ce contexte, les activités des adultes avec les enfants et les conditions d'hygiène sont d'importantsindicateurs de la qualité des soins à domicile. Les enfants devraient être en bonne santé physique, mentalement éveillés,émotionnellement en sécurité, socialement aptes aux relations avec les autres et prêts à apprendre.

Conscient de cette réalité, le Gouvernement togolais, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers (PTF), a mis en oeuvre despolitiques et stratégies sectorielles5(*) pour améliorer la situation des enfants. Malgré leur exécution, le pays n'a toujours pas atteint des niveaux de développement satisfaisants souhaités. Toutefois, le Togo pourrait entrevoir l'éradication de la pauvreté infantileau cours des 30 prochaines années ; mais pour cela, il faut que le gouvernements'efforce d'atteindre les objectifs et les cibles des ODD.

Parlant de cibles, en matière de lutte contre la pauvreté infantile, les parents premiers responsables des enfants, constituent certes une cible secondaire maisimportante. En effet, mener des actions en faveur ou à l'endroit des enfants sans impliquer véritablement leurs parents est une stratégie qui garantit moins la pérennité des projets.Or, il est constaté une indifférence de ceux-ci par rapport aux activités de lutte contre la pauvreté infantile menées par les acteurs de développement dans divers milieux, surtout ruraux du Togo. Le constat est le même à Kousségbé-Légbanou (CDE KADÈS) dans lapréfecture de Vo, tout comme dans les milieux qui abritent un CDE dans ladite préfecture. Vu la situation actuelle des enfantsdans la localité,la légitimité de ce projet qui y est en cours d'exécution n'est plus à démontrer.Il convient,dès lors, de procéder à une analyse de la passivité des parents, en vue d'assurer la pérennité du projet.

C'est ce qui justifie la présente recherche intitulée : « Participation des bénéficiaires aux actions de lutte contre la pauvreté infantile au Togo : casdes parents du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou (préfecture de Vo)». Elle vise à analyser, au moyen d'une méthodologie mixte qui combine le quantitatif et le qualitatif, la faible implication des parents aux actions de lutte contre la pauvreté infantile menées par le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou.

Deux grandes parties constituent l'ossature du présent travail de recherche-action : l'approche méthodologique pour la première et les résultats de la recherche-action pour la seconde. Chaque partie est scindée en deux chapitres.

La première partie met en lumière la problématique et le cadre conceptuel (chapitre1) puis le cadre pratique de la recherche (chapitre 2). La deuxième partie, quant à elle, s'articule autour de la présentation et de l'analyse des données de terrain (chapitre 1) ainsi que des apports de la recherche (chapitre2).

PREMIÈRE PARTIE

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE-ACTION

CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL

Ce chapitre consiste dans un premier temps à énoncer le problème qui fait l'objet de la recherche, à émettre les hypothèses, à définir les variables et les indicateurs, à exposer nos objectifs de recherche, à justifier le choix du thème et du site de recherche et dans un second temps à présenter la revue de littérature qui sous-tend le thème.

Titre 1 : Problématique

1.1. Énoncé du problème

La participation des communautés telle que l'ont défini Cohen et Uphoff6(*) (1980) dans le cycle de développement des projets s'inscrit dans le cadre des nouvelles politiques de décentralisation et de développement communautaire.Ces politiques ont été initiées pour rompre avec un système centralisé qui, dans le passé, a marqué plusieurs décennies d'actions de développement dans beaucoup de pays en Afrique.Néanmoins, si la participation de la communauté ou de groupes plus restreints a toujours été habituellement sollicitée pour la mise en oeuvre des projets de développement, la mobilisation des parents autour des problèmes, ici de santé, d'éducation et d'alimentation des enfants, était moins fréquente.Cette situation n'étaitévidemment pas sans justifications ; et celle actuelle, où l'implication des parents dans les projets liés aux enfants est davantage souhaitée, n'en manque pas non plus.

Longtemps, dans les sociétés africaines, l'éducation et la prise en charge totale des enfants furent des responsabilités assumées exclusivement par les parents ou familles et, par extension, les membres de la communauté dans laquelle ils vivent. Le développement intégral de l'enfant et sa protection étaient considérés comme une garantie de la cohésion sociale, mais aussi comme un moyen de préserver celui-ci d'ennuis extérieurs et de lutter contre des problèmes éventuels auxquels il sera confronté. Mais il est établi aujourd'hui que les parents, végétant dans une situation de précarité7(*), se désengagent de leurs devoirs envers les enfants, suite à la perte de vitesse de ce que Durkheim (1893) appelle « solidarité mécanique ». Les enfants vivant de pareils cas se voient confrontés à d'énormes difficultés qui amenuisent leurs chances de réaliser leur rêve et de pouvoir contribuer valablement à l'évolution de leur milieu. Ceci a pour conséquence la recrudescence aujourd'hui de grands problèmes sociaux qui portent en leur sein des atteintes aux droits des enfants.

L'Afrique est un continent jeune dont les enfants sont massivement touchés par la pauvreté. À la pauvreté monétaire s'ajoute celle des privations de nutrition, d'accès aux infrastructures de soins, à l'eau propre et à l'éducation. La revue biannuelle ``Regards protection sociale'' (2014) témoigne dans son quarante-cinquième numéro que « l'Afrique de l'Ouest et du Centre a les chiffres les plus faibles de scolarisation de toutes les régions du monde ».8(*)À titre d'illustration, d'après le rapport 2015 sur les OMD, à l'heure actuelle, 57 millionsd'enfants en âge d'aller à l'école primaire ne sont pas scolarisés ;et parmi ceux-ci, 33 millions se trouvent en Afrique subsaharienne.Le nombre d'enfants souffrant d'un retard de croissance a diminué dans toutes les régions excepté en Afrique subsaharienne, où ce nombre a augmenté de près d'un tiers entre 1990 et 2013.Cette forme chronique de dénutrition expose ces enfants à un risque plus élevé d'un développement cognitif et physique diminué.Selonl'enquête ESAM II (Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages) de 2001, la proportion de ménages touchée par la pauvreté multidimensionnelle a été de 58,4% contre 48,5% en termes de pauvreté monétaire9(*).

Malgré la publication de plusieurs traités internationaux10(*) et la mobilisation des États autour des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui ont atteint leur échéance en septembre 2015, des millions d'enfants africains restent exposés aux risques de malnutrition et à la faiblesse des systèmes de soins. Les progrès vers les OMD ont été très lents et les filets de sécurité informels fondés sur la solidarité familiale ne suffisent plus.

Selon la Stratégie de Croissance Accélérée et de la Promotion de l'Emploi (SCAPE), des impératifs économiques constituent l'une des causes de l'importance du travail des enfants au Togo. Ce dernier constitue une des solutions à laquelle les ménages ont recours afin d'améliorer leurs revenus. La vulnérabilité des enfants est exacerbée par un manque d'accès aux services sociaux de base (santé et éducation surtout), particulièrement dans les communautés les plus pauvres.

D'après les résultats du MICS4 (2012), au Togo 11% des enfants en âge d'allerà l'école primaire ne sont pas scolarisés et le taux net de fréquentation du primaire est plus élevé en milieu urbain (94%) qu'en milieu rural (86%). Tous ces aspects résultent le plus souvent de stratégies de survie préjudiciables aux enfants appliquées par les ménages en situation de pauvreté ou de précarité. Ils sont aussi la résultante des diverses approches d'intervention peu participatives, utilisées par les acteurs de développement locaux.

Cette situation de vulnérabilité accentuée des enfants a poussé le Togo à faire de la protection sociale, en particulier des groupes vulnérables, un des piliers de sa stratégie11(*) pour assurer une réduction de la pauvreté. Pour accompagner l'État, de nombreux acteurs et ONG s'invitent dans la lutte contre la pauvreté infantile, qui présente plusieurs aspects, en s'intéressant à une ou plusieurs de ses dimensions.Les associations et organisations confessionnelles ou religieuses n'ont pas adopté une attitude attentiste face à cet appel tacite du gouvernement et s'illustrent à travers des actions menées en faveur des enfants et des familles au sein des communautés sur toute l'étendue du territoire togolais.

C'est dans ce cadre qu'actuellement quatorze Églises dans la préfecture de Vo,en partenariat avec Compassion International Togo (CIT),ont mis en place chacune un CDE pour exécuter un programme appelé programme de parrainage des enfants(CDSP).Les CDEdu Cluster12(*)de Vo-Sudont naturellement des objectifs ou résultats spécifiques à réaliser,comme toute autre organisation d'ailleurs ; et leur mission ne sera accomplie que grâce à la forte participation locale, surtout celle des parents ou familles. Mais cette implication des parents tant souhaitée pour une meilleure protection de leurs enfants, reste faible et passive. Cette passivité des parents se manifeste par leur retard aux réunions du CDE, le suivi défaillant de leurs enfants et autres. Cette situation qui prévaut dans ces structures de lutte contre la pauvreté des enfants fait émettre des doutes par rapport à l'efficacité des actions menées. Aussi à ce rythme, l'échec de ces projets n'est-il pas exclu des éventualités, lorsqu'on se projette sur le moyen et le long terme.

Au regard de ce problème, l'objet de cette recherche revient à faire le diagnostic du défaut d'engagement des parents pour les actions des structures de lutte contre la pauvreté infantile, en l'espèce le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou dans la préfecture de Vo au Sud du Togo.

La question de recherche qui en découle est formulée comme suit :

Qu'est-ce qui explique la faible implication des parents dans les actions de lutte contre la pauvreté infantile menées par le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou?

De cette question principale découlent trois questions secondaires :

§ La faible participation des parents à la réalisation des objectifs du CDE découle-t-elle de leur méconnaissance de sa raison d'être et de leur mauvaise organisation ?

§ Quels sont les effets du faible engagement des parents pour les actions du centre ?

§ Des stratégies alternatives d'amélioration de la participation des parents aux actions du CDE seraient-elles nécessaires et utiles ?

Au cours de cette recherche, des éléments de réponses sont apportés à ces questions ; et pour y parvenir, les hypothèses suivantes ont été émises.

1.2. Hypothèses de la recherche

Elles sont subdivisées en deux catégories : l'hypothèse principale et les hypothèses secondaires.

1.2.1. Hypothèse principale

L'hypothèse générale de cette recherche est la suivante : la non-implication des parents au début du CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.

De cette hypothèse principale découlent des hypothèses secondaires.

1.2.2. Hypothèses secondaires

ü La méconnaissance par les parents de la mission du CDE et leur mauvaise organisation favorisent leur faible participation à la réalisation de ses objectifs.

ü Le faible engagement des parents est un frein à la réussite des actions menées par le CDE.

ü La réussite et la pérennisation des actions du CDE dépendraient de l'adoption de stratégies durables d'amélioration de la participation des parents.

1.3. Variables et indicateurs

1.3.1. Variables

1.3.1.1. Variable indépendante

Dans le but d'expliquer les effets de la variable dépendante de cette recherche, est retenue la variable indépendante suivante :la non-implication des parents au début du programme (CDSP).

1.3.1.2. Variabledépendante

Est retenue, dans le but d'expliquer le phénomène à l'étude, la variable dépendante suivante : laparticipation passive des parents aux actions de lutte contre la pauvreté infantile.

1.3.2. Indicateurs

Un indicateur est un instrument de mesure et de manifestation observable de la variable sur le terrain.

Les indicateurs retenus dans le cadre de la présente recherche sont :

§ La fréquence des réunions organisées par le comité des parents

Cet indicateur permet, dans le cadre de cette recherche, de connaître le nombre moyen de réunions que tient le comité des parents par année. Il témoigne du niveau d'organisation des parents et de l'importance que ceux-ci accordent aux activités du CDE et, par ricochet, à leurs enfants.

§ La fréquence de la visite des parents au centre

Le rythme des visites des parents au centre sera révélé par cet indicateur. Il s'agit de voir combien de fois les parents font des visites de courtoisie en moyenne dans une année. Il mesure, par ailleurs, le degré d'imprégnation des parents dans les activités du centre et de leur niveau d'appropriation du projet.

§ L'existence du comité des parents

Elle constitue la garantie que l'association des parents des bénéficiaires à la mise en oeuvre de son programme CDSP est un levier fort de la réussite de celui-ci. Cet indicateur montre à suffisance que l'adoption de stratégies de consolidation du statut des parents au CDE est gage de l'amélioration de ses résultats jusque-là obtenus, dans le cadre dudit programme.

§ Les comportements/attitudes des enfants bénéficiaires

Cet indicateur a pour but de déceler les comportements non encouragés ou non souhaités des enfants, aussi bien sur le CDE que dans le village. Il renseigne sur l'effet de la participation passive sur les enfants et sur les chances de réussite du CDSP.

§ Le retard et l'état d'arrivée des enfants au centre

Ils permettent d'avoir une idée sur la moyenne des enfants retardataires au CDE et aussi de mesurer le degré d'attention que les parents accordent à leurs enfants.

§ Le taux de présence/absence des parents aux réunions

Le nombre moyen de parents présents et absents aux réunions organisées par et/ou pour les parents est nécessaire à l'analyse de leur participation aux actions liées au CDSP menées.

§ Les taux d'échec scolaires des enfants

Cet indicateur est très utile à la présente recherche en ce qu'il fait montre des taux d'échec scolaire des enfants enregistrés lors des années scolaires allant de 2012 à 2015. Il trouve sa pertinence dans le fait qu'il permet de faire une comparaison entre les taux susmentionnés et de suivre leur évolution.

1.4. Objectifs de la recherche

1.4.1. Objectif général

Cette étude vise à analyser la faible implication des parents des bénéficiaires du CDSP du CDE KADÈS dans ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.

Cet objectif principal est décliné en objectifs spécifiques de recherche-action.

1.4.2. Objectifs spécifiques

Spécifiquement, il s'agit de:

Ø démontrer que la faible participation des parents est due à leurméconnaissance de la mission du CDE et à leur mauvaise organisation ;

Ø apprécier les effets du manque d'engagement des parents sur les actions de lutte contre la pauvreté infantile du CDE et les enfants ;

Ø développer des stratégies efficaces pour accroître la participation active des responsables des enfants au CDSP.

1.5. Justification du choix du thème et du site

Le choix du thème decette recherche-action et du site émane des observations faites sur au moins deux CDE du Cluster de Vo-Sud et des considérations découvertes dans la littérature sur la participation et la pauvreté infantile. Ainsi a-t-il été jugé utile de mener cette recherche pour les raisons suivantes :

En premier lieu, ce sujet s'impose au cadre de développement par son actualité et l'ampleur de la pauvreté infantile dans le milieu. En effet, la considération de la pauvreté infantile se justifie au moins selon deux points de vue : du point de vue économique, l'enfant constitue l'investissement fondamental en capital humain pour la société à long terme et, du point de vue de l'éthique sociale, l'enfant doit être protégé par la collectivité dans la mesure où il n'est pas acteur de sa situation socio-économique, il bénéficie ou subit celle de ses parents.S'agissant du choix du site, Kousségbé-Légbanou est, à l'image de la préfecture de Vo, une zone où la pauvreté infantile sévit et met en péril le développement holistique des enfants. Il est également une des premières localités de Vo à accueillir un CDE, et donc le CDSP. En dehors de ce programme, le CDE KADÈS fait partie des deux centres dans le Cluster Vo-Sud qui exécutent le CSP ; un deuxième programme qui agit directement sur les mères (parents).

Deuxièmement, ce travail vient s'ajouter à la liste assez courte des documents scientifiques traitant de la pauvreté infantile en Afrique en Général et au Togo en particulier. Il s'est focalisé sur un problème qui mine les sociétés africaines mais qui semble être marginalisé par les chercheurs.

En troisième et dernier lieu, l'intérêt de cette recherche réside également dans le fait qu'elle soulève une préoccupation du moment. Aujourd'hui, la lutte contre la pauvreté, prise globalement, concentre toute l'attention des décideurs.Les pouvoirs publics, les acteurs sociaux, et les institutions internationales qui s'intéressent à la situation des enfants ont continuellement besoin d'informations fiables et spécifiques sur la condition des enfants afin d'évaluer ladite situation et de mener des politiques ciblées pour l'améliorer. Ce thème permet aux acteurs de développement de mieux orienter leurs actions dirigées vers les enfants en y impliquant effectivement les parents.

Titre 2 : Revue de littérature

2.1. Revue thématique

Plusieurs recherches ont été effectuées dans le monde, sur le continent africain et particulièrement en Afrique sub-saharienne sur la problématique de la participation des bénéficiaires aux projets de développement. Une attention significative a été accordée également à la littérature sur la pauvreté infantile, quand bien même peu fournie. Cette revue a permis de confronter les conclusions des études disponibles et jugées pertinentes avec les résultats obtenus au terme de la présente recherche.

2.1.1. La participation aux programmes et projets de développement, une notion perçue à la fois comme une fin et un moyen

Un grand nombre d'organismes, bilatéraux etmultilatéraux, se sont prononcés en faveur de la participation populaire dans ledéveloppement. Toutefois, il n'existe pas de définition universelle ni d'acceptation générale de la participation.

Dans le souci de contribuer à la définition claire des contours de la participation, Oakley etMarsden (1984) ont mené une étude sur le concept et les différentes approches de la participation dans le développement. Ainsi ont-ils identifié deux grandes interprétations de la participation.D'une part, il y avait ceuxpour qui la participation consistait en la mobilisation des populations par des agentsextérieurs, en vue de les impliquer dans des activités de développement prédéfinies dans lebut d'en améliorer l'efficacité. D'autre part, il y avait ceux pour qui la participation consistaitdavantage à renforcer le pouvoir des pauvres en vue de leur donner les capacités d'agir defaçon indépendante et collective pour réduire leur pauvreté et améliorer leurs conditions devie.

Pour Jones (2006), cesdeux grandes interprétations de la participation« se distinguent radicalement de par la finalité conférée àla participation ».L'auteur prétend qu'elles se retrouvent dans un débat entre,d'une part les partisans d'une vision instrumentale et passive de la participation, et d'autrepart, les partisans d'une vision active qui confère à la participation une dimensiontransformationnelle. C'est dans ce contexte qu'il avance l'idée suivante : « La perception que l'on a de laparticipation et de ses objectifs dépend en vérité du point de vue que l'on adopte. »

SelonMichener (1998), il y aurait deux grandes interprétations de la participation selon que l'onse place du côté des agences responsables de projets de développement (« planner-centeredparticipation ») ou bien que l'on se place du côté des populations et des participants(« people-centered participation »). L'auteur précise que pour les bailleurs et agencesresponsables des projets de développement, les avantages de la participation sontgénéralement d'ordre technique et instrumental. De ce point de vue, la participation peutconstituer, à son avis, un moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité d'un projet donné dans la mesure oùelle favorise l'adhésion des populations et encourage ainsi leur soutien et leur contribution àcelui-ci. Par ailleurs, la participation permet également de faire appel et de se servir desconnaissances et des capacités locales dans la réalisation du projet. La vision des agences dedéveloppement et des bailleurs s'apparente donc à une vision instrumentale de la participation. Dans ce cas, cette dernière est, d'après l'auteur,considérée par ces partenaires au développementsurtout comme un instrument pour rendre leurs projets plus efficaces et plus durables. Alors que les premiers la voient davantage comme un processus de renforcement des pouvoirs. Loin de clarifier le sens du concept, la conception de Michener a plutôt ouvert la voie à la distinction entrela participation en tant que moyen etla participation en tant que fin.

Pour Gueye (1999), un des partisans de la participation vue comme moyen, le postulat de base qui sous-tendla vision instrumentale ou fonctionnelle de la participation est donc «qu'une plus grandeimplication des populations à la définition des problèmes locaux, à l'identification dessolutions et à leur mise en oeuvre contribue à donner plus d'efficacité et de durabilité auxprogrammes qui en résultent ». La participation vue sous cet angle, se justifie donc par des critèresd'efficacité et d'efficience, en ce sens où les populations « bénéficiaires » des projets dedéveloppement sont appelées à contribuer à ces projets afin d'en augmenter l'efficacité et leschances de réussite. La définition du concept proposée en 1973 par laCommission Économique des Nations Unies pour l'Amérique Latine13(*), illustre parfaitementcette vision selon laquelle la participation est considérée comme une « contribution volontaire des populations impliquées dans tel ou tel programme public de développement, mais où il n'est pas attendu des populations qu'elles prennent part dans la définition du programme ou qu'elles en critiquent le contenu ».

Chambers (1983), un des partisans de l'appréhension de la participation comme fin et l'un des pères fondateurs de la recherche surle développement participatif, la participation permet de « tendre le bâton » auxpopulations pauvres et marginalisées.Selon son schéma, la métaphore du bâton symbolise lapersonne qui détient la connaissance le pouvoir et qui bénéficie généralement du droit deparler. La participation des populations dans leur propre développement, et notamment desplus pauvres et marginalisées, permet de leur tendre le bâton afin qu'ils puissent égalementfaire part de leurs expériences, connaissances et besoins. Il s'agit en réalité d'un transfert depouvoir.La participation est ici considérée comme une libération des populations pauvres etmarginalisées en vue de renforcer leurs pouvoirs et leur autonomie vis-à-vis des autresacteurs.Pour Jones (op. cit), cette approche inspirée des travaux de Freire, un éducateurmilitant brésilien qui chercha à comprendre et à combattre les causes de l'exclusion et del'isolement des pauvres.Bref, pour les partisans de cette vision, la participation des populations dans les activités dedéveloppement constitue en soi un objectif majeur du développement.

2.1.3. La pauvreté infantile, un phénomène purement multidimensionnel et à caractère prioritairement non monétaire

Selon Jeandidier et Albiser (2002), la littérature francophone appréhende rarement la pauvreté en retenant l'enfant comme unité d'analyse ; à l'inverse, une littérature anglo-saxonne relativement abondante aborde ce sujet sans doute parce que la pauvreté infantile est beaucoup plus importante aux USA et en Grande Bretagne que dans les pays de l'Europe Occidentale. Pour le cas spécifique de l'Afrique, cette littérature est moins récente et insuffisante.

Gordon et al. (2003) furent les premiers à mener une étude empirique scientifique pour analyser la pauvreté infantile sous l'angle de la privation. Pour ce faire, ils se sont inspirés des idées del'économiste Indien Sen (2000) qui définit la pauvreté comme étantavant toutune privation des capacités les plus élémentaires ; tout en reconnaissant que  cette définition ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la pauvreté, pour la raison, au moins que l'absence de ressources est la principale source de privation des capacités d'un individu.

Djoké et al. (2006), ont accepté cette idée de leurs devanciers d'analyser la pauvreté infantile sous l'angle de la privation, à travers leur étude basée sur l'analyse comparative du profil de la pauvreté infantile dans cinq (05) pays14(*) de l'UEMOA, dont le Togo.En effet, ils pensent que « contrairement à la pauvreté des ménages qui est d'ordre monétaire et multidimensionnel, la pauvreté infantile apparaît plus être un phénomène essentiellement multidimensionnel ».(Djoké et al., 2006, p. 2).

Lekeumo (2007), de son côté, a conforté le caractère multidimensionnel de la pauvreté infantile, en justifiantà sa manière le fait que le critère monétaire soit moins considéré dans l'analyse du phénomène. D'après l'auteur, très souvent, le niveau de vie des enfants est perçu d'un point de vue monétaire car appréhendé à partir du niveau de vie du ménage auquel il est rattaché. L'on considère alors ici un enfant pauvre comme une personne vivant dans un ménage pauvre et la plupart des études définissant le profil de pauvreté retiennent le critère monétaire.Il poursuit son analyse en estimant que cette considération conduit nécessairement à assimiler l'état des parents à celui des enfants sans toutefois tenir compte des spécificités des uns et des autres. Or les parents sont généralement altruistes et dans les ménages altruistes, les enfants souffriraient moins de la pauvreté que les parents. L'auteurprécise que la situation inverse peut également exister :« L'irresponsabilité parentale peut amener les parents à ne point se soucier du bien-être de l'enfant quand bien même ces parents bénéficieraient d'un revenu conséquent. »Par ailleurs, pour Lekeumo, la pauvreté d'un enfant, même si elle est étroitement liée à la situation du ménage auquel il est rattaché, doit s'affranchir de la pauvreté de ce ménage. Ainsi, dit-il,« la pauvreté infantile apparaît beaucoup plus comme un phénomène multidimensionnel et doit s'analyser du point de vue des privations. »Dans ce contexte, l'illustration donnée par Asselin (2005)éclaire plus d'un sur le caractère non monétaire de la pauvreté des enfants. En effet, selon cet auteur, un enfant de huit ans qui ne va pas à l'école est individuellement pauvre même s'il vit dans un ménage monétairement non pauvre : il est privé d'un bien essentiel qui est l'éducation.

L'UNICEF (2005) ne méconnaît pas la prépondérance de l'approche non monétaire dans la perception du phénomène de pauvreté infantile. La définition provisoire suivante des enfants vivant dans la pauvreté, proposée par ledit organisme en dit long :

Les enfants vivant dans la pauvreté sont privés des ressources dont ils ont besoin sur les plans matériels, spirituel et affectif pour survivre, se développer et s'épanouir, ce qui les empêche de jouir de leurs droits, de donner la pleine mesure de leurs capacités ou de participer à la vie de la société en tant que membres à part entière et à parts égales. (Unicef, 2005, p. 18).

Djoké et al. (op. cit) ont pris le soin d'expliquer et commenter cette définition de l'Unicef. Selon eux, « il ressort de cette définition que les dimensions de la pauvreté dont les enfants font l'expérience avec leurs mains, leur esprits et leur coeur sont interdépendantes »(Djoké et al., 2006, p. 4). La pauvreté matérielle - par exemple, commencer la journée sans un repas nourrissant ou être contraint d'accomplir un travail dangereux - entrave la capacité cognitive aussi bien que la croissance physique. Ils continuent en disant que le fait de vivre dans un milieu peu stimulant ou dans lequel l'enfant ne reçoit guère de soutien affectif peut annuler en grande partie l'effet positif d'une enfance passée dans une famille matériellement aisée. En entravant de façon discriminatoire leur participation à la vie de la société et en paralysant leurs potentialités, la pauvreté non seulement est une source de souffrance pour les enfants, mais leur retire tout moyen d'action.

2.2. Revue conceptuelle

Pour faciliter la compréhension des différents termes qui sont utilisés dans le cadre du présent travail, il importe de définir certains concepts et expressions qui sont considérés comme de précieux outils de travail. Ainsi, les terminologies suivantes liées au thème de la recherche-action s'avèrent indispensables à définir.

· Participation passive

Ce terme désigne un des sept différents types de participation qu'a synthétisés Leguenic (2001), en s'inspirant des écrits du Fonds d'Équipements des Nations Unies (1998). L'auteur, dans sa synthèse a fait de la participation passive le niveau le plus faible de la participation des communautés aux projets de développement. Pour lui, cette expression désigne les cas dans lesquels « les gens participent en étant informés sur ce qui est arrivé ouqui va arriver »(Leguenic, 2001, p. 1). C'est le cas des parents, qui fait l'objet d'évaluation dans la présente recherche-action.

· Participation active

Elle constitue la forme la plus aboutie de la participation et constitue un idéal à atteindre, comme l'est le développement auquel il doit concourir.Encore appelée auto-mobilisation, elle illustre selon Leguenic (op. cit) le stade où « les populations participent en prenant des initiatives indépendamment de structures extérieures » (Idem).

Plus on se rapproche de la participation active, à travers l'approche utilisée, plus les actionsentreprises ont des chances d'avoir un impact durable et bénéfique pour les populations et leurenvironnement. L'idée véhiculée dans cette recherche est de déceler les causes de la passivité des parents afin de définir des stratégies qui feront évoluer ceux-ci vers le statut d'acteurs actifs.

· Bénéficiaires

Les bénéficiaires sont, d'après DFID (Department for International Development), des individus, groupes ou organisations qui bénéficient de l'action de développement, directement (bénéficiaires finaux) ou non, intentionnellement ou non. Les parents sont, dans le cadre de cette recherche, des bénéficiaires indirects.

· Parent

Le terme parent, relatif à la  famille, désigne la personne qui élève et protège l'enfant. Au singulier, il désigne plus largement celui qui est membre de la même famille qu'une autre personne15(*). Au pluriel, il est restrictif : il s'agit de ceux dont on descend en ligne directe. Ce mot sera souvent employé dans un sens plus ou moins large dans cette recherche.

· Action

Le dictionnaire Larousse la définit comme le fait ou la faculté d'agir, de manifester sa volonté, en accomplissant quelque chose. Aussi est-il une manifestation concrète de l'activité de quelqu'un, d'un groupe.

· Lutte

C'est l'action de faire des efforts soutenus et énergiques pour vaincre quelque chose, un mal, ou ici mettre fin à un problème social.

· Pauvreté infantile

Le Rapport de l'Unicef sur la situation des enfants dans le monde 2005 a proposé une définition de la pauvreté des enfants, mentionnée plus haut. La complexité du phénomène de la pauvreté, surtout infantile, nécessite une approche qui soit à même d'aider à apprécier la situation des individus dans diverses dimensions du bien-être. Cette recherche retient l'approche des besoins de base, fondée sur une conception du pauvre en tant qu'individu privé d'un minimum de commodités ou services de base jugés préalables à l'atteinte d'une certaine qualité de vie. Ainsi la pauvreté infantile est-elle appréhendée dans le cadre de cette recherche en terme de privation, dans essentiellement trois dimensions du bien-être à savoir la dimension santé, la dimension éducation et la dimension nutrition auxquelles sont ajoutées les dimensions subsidiaires habitation, eau et assainissement.

· Enfant

La Convention relative aux Droits de l'Enfant (1989) le définit, en son article 14, comme « tout être humain âgé de moins de 18ans », à moins de dispositions contraires accordant la majorité avant.

· Développement des communautés

Selon Chavis, cette notion fait référence à « un processus de coopération volontaire, d'entraide et de construction de liens sociaux entre les résidentset les institutions d'un milieu local visant l'amélioration des conditions de vie sur le plan physique, social et économique »(Chavis cité dans INSPQ, 2002, p. 16).Le concept de développement des communautés a introduit une différence fondamentale dans les interventions; il s'agit dela nécessité de travaillerdans le milieu « avec » les populations plutôtque « pour » elles.

2.3. Enseignements tirés

L'exploration littéraire de ces deux thématiques qui sous-tendent la présente recherche a été riche en enseignements. Elle a permis de cerner les contours des deux notions essentielles (participation aux projets de développement et pauvreté infantile) que renferme le thème de cette recherche, ainsi que d'autres concepts y afférents.

Cette revue a permis de comprendre le paradigme de la participation aux projets de développement. Elle a révélé que la notion de participation est apparue dans un contexte de remise en question du modèlede développement pour se voir progressivement reconnaître et promouvoir à grande échelledans la rhétorique du développement et le discours de nombreux organismes bilatéraux etmultilatéraux (PNUD, Banque Mondiale, etc.). Derrière cette large reconnaissance et ce qui peut ressembler à un consensusautour de la notion de participation populaire dans le développement, l'on a vu qu'ilexistait néanmoins deux grandes séries d'arguments en faveur de la participation qui mettent clairement le doigt sur la complexité même de la notion de participation. Néanmoins,face au succès et à la popularité de la notion de participation, il s'est rapidement agi de latester et de la mettre en pratique dans le cadre des différents projets de développement.

Cette revue a permis également de rapprocher, compte tenu de sa complexité, la pauvreté infantile de la participation. En effet, à travers les écrits des auteurs, la pauvreté infantile a été comprise comme un phénomène multidimensionnel, à côté de la perception commune qui la considère comme monétaire et liée uniquement à la pauvreté des ménages. En cela, sa résolution requiert la forte implication de nombre d'acteurs.

Les travaux des auteurs exploités ont conféré au thème de cette recherche une pertinence certaine. À travers cette revue, il est désormais clairque l'heure est moins aux débats portant sur les intérêts de la participation que ceux portantsur les moyens de rendre la participation opérationnelle dans le cadre de projets etprogrammes de développement. Dans ce sens, la participation des parents dont traite la présente recherche étant passive, l'exploration a offert un panel d'informations qui permettront de réaliser une bonne analyse du phénomène problème.

CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA RECHERCHE

Titre 1 : Site de la recherche : Préfecture de Vo

1.1. Présentation du Village de Kousségbé-Légbanou

Figure 1 : Carte de l'Afrique de l'Ouest (mettant le Togo en exergue)

Source : www.google.tg

Figure 2 : Région maritime assortie de la carte du Togo

Figure 3 : Canton de Vogan assorti de la carte de la préfecture de Vo

Source : Enquêtes de terrain, mai 2016.

Figure 4 : Plan du village de Kousségbé-Légbanou

1.1.1. Situation géographique

Levillage de Kousségbé-Légbanou est situé au Nord du chef-lieu de la préfecture de Vo. Il est distant de 4km de la ville de Vogan qui elle, est située à 55km au Nord-Est de Lomé, la capitale du Togo. Le village est limité au Nord par le village de Hotatimé,à l'Est par le village de Massékopé,à l'Ouest par le village d'Afowimé et au Sud par Vogan.

1.1.2. Relief, climat et hydrographie

Le village se situe sur les formations sablo-argileuses et argilo-calcaires avec niveaux phosphatés de l'éocène. Le relief est constitué par le plateau de Vogan-Attitogon et limité par la dépression de Lama.

Kousségbé-Légbanou connaît un climat équatorialde type guinéen caractérisé par les alternances de deux saisons pluvieuses (grande saison pluvieuse allant de mi-mars à mi-juillet et une petite de mi-septembre à mi-novembre) et deux saisons sèches (une grande saison sèche allant de mi-novembre à mi-mars et une petite de mi-juillet à mi-septembre).

La préfecture de Vo et particulièrement le village de Kousségbé-Légbanou reçoivent environ 1000mm de pluie par an. Le village n'est traversé d'aucun cours d'eau. On trouve toutefois des zones marécageuses dans les environs.

1.2. Populations,habitats et cultures

La population de Kousségbé-Légbanou est d'environ 3.658 habitants dont 1.629 hommes et 2.029 femmes (DDS de Vo / Recensement16(*) des MTN de 2016).La majorité des cases de Kousségbé-Légbanou esten banco et couverte de pailles.

La population de Kousségbé-Légbanouqui vivait initialement sur un territoire ayant une même coutume et où se parlait la même langue Ouatchi(une langue dérivée de l'Éwé), connaît aujourd'hui un brassage culturel et linguistique.C'est ainsi qu'on y trouve principalement des Éwé, des Guins, des Pédas ; mais la langue Ouatchidemeure la plus parlée.

Chaque année, entre janvier et février, tous les quartiers s'associent pour commémorer la fête appelée ``Togbézan''.Pour les funérailles, la population s'organise pour faire face aux dépenses. Cette organisation s'appelle ``Séga'' qui oblige tous les membres du village à cotiser.La vie culturelle dans la localité est animée par les groupes folkloriques présents dans chaque quartier.

1.3. Histoires du peuplement

L'histoire ci-après du village de Kousségbé-Légbanouémane des versions orales recueillies auprès de certaines personnes-ressources et du rapport d'élaboration du plan d'action du village d'août 1999.

Le nom Kousségbé-Légbanou donné au village est la combinaison de deux particules notammentKousségbé et Légbanou, qui ont chacune des significations propres.

Kousségbé se décompose en ``Kou'' qui signifie la pauvreté du sol et en ``Ségbé'' dont le sens en français est a obéi. Kousségbé se traduit littéralement donc par la pauvreté du sol a obéi. La région a été en effet désertée par un clan à cause de l'infertilité de son sol avant que ne vinrent s'installer le groupe fondateur de ce qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de Kousségbé-Légbanou. Ce même sol ayant miraculeusement nourri les membres de ce groupe, ces derniers lui ont donc donné le nom Kousségbé.

Légbanouest composé de ``Légba'' qui équivaut àfétiche et de``Nou'' qui signifieà côté de ; ce qui se traduit littéralement par : à côté du fétiche.EntreVogan et le village Kousségbé-Légbanou, il existe légba que les natifs de Vogan, adeptes du culte vodou venaient adorer et y faisaient des cérémonies rituelles. C'est ce lieu qui a donné le nomLégbanouauvillage.Le nomKousségbé-Légbanou signifie donc : la pauvreté du sol a obéià côté du fétiche. Lepremier fondateur du village était Kenvi SOGAN, fils de Wonegou. Ce dernier était l'ancêtre venu deNotsè et qui s'installa à Dzankassé(Préfecture des Lacs), après s'être détaché de son groupe initial qui a élu domicile à Akoumapé (Préfecture de Vo).

La population du village s'est constituée progressivement en donnant naissance à trois (3) principaux quartiers notamment :Dzankassékomé qui rassemble les familles originaires deDzankassé et fondatrices du village,Adégbékomé qui renferme ceux venus d'Aného et Apédakomé qui met ensemble lesoriginaires de PédaGuezè du Bénin.

1.4. Organisation économique

Kousségbé-Légbanou est une communauté essentiellement agricole faisant un peu d'élevage et de commerce.L'agriculture représente la première activité économique du milieu. Le maïs, le manioc et le palmier à huile représentent les principales cultures. L'élevage dans le secteur couvre presque toutes les espèces animales, sauf celle des bovins.Le commerceest la troisième activité économique du milieu.Les travaux artisanaux (fabrication de paniers, claies, etc.) sont aussi menés dans le village.

Peu de groupements anime la vie économique du village. Ce dernier ne dispose pas de marché. Cependant, les habitants commercialisent leurs produits au marché de Vogan qui s'anime tous les vendredis.

1.5. Organisation sociopolitique et pouvoirs locaux

Kousségbé-Légbanou est dirigé par un Sous-chef. Ce dernier est aidé dans ses fonctions par des notables issus des différents quartiers qui composent le village. L'actuel Sous-chef estASSIGNON Agbassou,au trône depuis1995. Ilest placé sous l'autorité du chef canton de Vogan dont il dépend directement.

On distingue dans le milieu, les partis politiques tels que : l'Union pour la République (UNIR), l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), l'Union des Forces pour le Changement (UFC).

1.6. Organisation religieuse et infrastructures sociales

C'estl'animisme qui est la religion prédominante dans le village. Le village dispose d'un jour de la semaine appelé ``Klingbé'' où les membres de la communauté ne doivent faire aucune activité champêtre. Ce jour appelé jour de repos a lieu tous les six (06) jours. Par ailleurs, il existe actuellement une forte cohabitation entre la religion animiste et le christianisme à Kousségbé-Légbanou. L'existence d'Églises chrétiennes dont l'EEMC en est une preuve.

Comme infrastructures sociales, le village dispose d'une école primaire privée créée en 1978 par l'EEMC. Les élèves au collège dans le milieu fréquentent le CEG de Massékopé et le CEG Vogan Ville I respectivement distants du village d'environ 2km et 3,5km. Sur le plan sanitaire, le village ne dispose ni de centre de santé, ni de pharmacie villageoise. La population se rend généralement à l'USP Massékopé (à 1,5km)ou au CHP-Vogan (situé à 4km) pour les soins médicaux.Dans le domaine de l'approvisionnement en eau, trois forages dont deux publics sontdisponibles dans le milieu. On y trouve aussi des puits à grand diamètre.

1.7. Histoire et champ du développement : acteurs, politiques et programmes

Kousségbé-Légbanoudispose certes d'un Plan d'Action Villageois (PAV),mais qui n'est pas récent. En effet, le PAV du village disponible dated'août 1999.Un CVD existe dans le village, mais il souffre d'un dysfonctionnement alarmant : il n'est réduit qu'à quelques membres de son bureau exécutif (BE). Cette organisation de développement communautaire est dépourvue de commissions spécialisées, et donc d'une commission en charge de la protection de l'enfant.

Outre le CDE KADÈS, aucune organisation de développement ne s'est installée dans le milieu.Des projets de développement ont été réalisés dans le village. Peut être cité comme exemple, le projet de lutte contre l'insécurité alimentaire (de la Croix Rouge) qui a abouti à la construction d'un magasin de stockage aux membres du Club des Mères.Par ailleurs, certains projets sont en cours de réalisation (Construction d'un nouveau bâtiment scolaire de 3 classes à l'EEMC) et d'autres sont en perspective.

1.8. Aperçu sur le CDE TG-62217(*) KADÈS de Kousségbé-Légbanou

Le Centre de Développement des Enfants « KADÈS18(*) » est une structure créée le 05 Novembre 2011 par l'EEMC de Kousségbé-Légbanou, en partenariat avec CIT. Il est logé dans l'enceinte de ladite Église et sur le même site que l'école de la dénomination.Le centre est mis en place suite à la demande formulée par l'EEMC à l'endroit de CIT, après que ce dernier ait donné son accord de partenariat à l'Église ; sans une véritable mobilisation de la communauté.

v Organisation et fonctionnement du centre

Le CDE KADÈS enrôle les enfants de 3 à 9 ans (CDSP) et les femmes enceintes (CSP), issus des familles très démunies de la communauté. Cette recherche est axée sur son programme CDSP qui a pour première cible, les enfants. Un critère fondamental de sélection est l'identification de l'enfant à un parent.Les actions de développement ciblent les enfants dont les parents présentent des difficultés socioéconomiques réelles et qui les empêchent de répondre à leurs besoins. Inscrits sur le CDSP, ces enfants bénéficient d'une prise en charge sur les plans physique, cognitif, socio-émotionnel et spirituel jusqu'à l'âge de 22 ans.Ils sont tenus de se rendre au centre au moins un jour dans la semaine (de préférence samedi), pour suivre des enseignements dans les quatre domaines précités. Le centre intervient essentiellement dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'assainissement et de la protection sociale.

Dans ses activités, le CDE a procédé à la réalisation de plusieurs tâches dont la prise en charge totale des frais de santé de tous les enfants du centre ainsi que celle des enfantsdéclarés malnutris et émaciés dans le lot.Des filtres à eau ont été offerts à tous les ménages du projet à travers l'exécution d'un CIV. La distribution des fournitures scolaires et le payement des frais de scolarité se font à tous les enfants scolarisés (du CDSP) à chaque début de rentrée.La lutte contre des cas d'abus sexuels a été menée. Des kits d'hygiène (brosses à dents, pâte dentifrice, etc.) sont distribués périodiquement à tous les enfantsdu centre. Un autre CIV a permis de réaliser en 2015 une sensibilisation de masse suivie de séancesde dépistage volontaire au VIH/SIDA ouvertes à tous les membres de la communauté.Au moment de la réalisation de cette recherche, le CDE compte dans son CDSP282 enfants dont 249 parrainés et 33 non parrainés.

Les enfants sont encadrés par 4 animateurs19(*) (Coordinateur, Comptable, Assistant social et Agent de santé), avec l'aide de 12 volontaires enseignants et 12 volontaires cuisinières. Un comité de gestion (CPC) composé actuellement de 4 membres, a en charge la gestion et la supervision du projet. Tous ces acteurs se retrouvent sous la responsabilité du Pasteur et du comité de l'Église. Au niveau de CIT, un PF, technicien du domaine, assure la supervision de toutes les activités menées par le centre dans le cadre du CDSP.

À côté de ces acteurs qui oeuvrent au niveau interne, le CDE entretient des relations fonctionnelles avec d'autres acteurs externesdont les principaux sont les suivants : les parents, les établissements scolaires, les centres de santé, les Autorités locales (la Chefferie, Le CVD), les ONG (Terre des Hommes, VIES,...),la gendarmerie et le commissariat, la DPASPFA.Un comité des parents composé de neuf membres a été mis en place en 2013 pour servir de courroie entre les parents et les acteurs internes du centre.

L'organigramme20(*) du CDE se présente comme suit :

COMITÉ DE GESTION DU CENTRE

COMPTABLE

COORDINATEUR

DU PROJET

ASSISTANT SOCIAL

AGENT DE SANTÉ

COMITÉ DE L'EEMC DE LÉGBANOU (Représenté par son Pasteur)

LES VOLONTAIRES

Figure 5 : Organigramme du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou

v Vision, mission et partenariat du CDE

Le CDE KADÈS s'engage à travailler avec compassion et honnêteté, à cultiver l'excellence et l'intégrité pour construire d'ici 10 ans, une communauté où chaque enfant est respecté et a son importance, et où l'accès aux soins, à l'éducation et à l'alimentation est garanti.Conscient de la vulnérabilité et la fragilité des enfants, le centre se donne une mission : oeuvrer pour la cause des enfants en les libérant de la pauvreté spirituelle, économique, sociale et physique.

Les soutiens de l'Église et de CIT constituent des leviers importants pour assurer la durabilité du projet. L'Église s'engage à augmenter sa part de contribution dans la conduite du projet.

Titre 2 : Enquête de Terrain

2.1. Population cible

La population cible de la présente recherche est définie en fonction de l'objectif global qui lui est assigné. Il est question d'analyser la faible implication des parents des bénéficiaires du CDSP du CDE KADÈS aux actions de lutte contre la pauvreté infantile. Pour arriver à cette fin, les enquêtesmenées ont porté essentiellement sur les parents des bénéficiaires du CDSP piloté par le centre, parents qui constituent la population cible.

Il est à préciser que, dans le souci d'obtenir des résultats pertinents et fiables, les parents dont les enfants ont été inscrits au début de l'exécution du CDSP ont fait l'objet des enquêtes.Lors d'un entretien réalisé avec le coordinateur du projet lors de la pré-enquête, celui-ci a estimé leur nombre à 150. C'est de cet effectif que l'échantillon de la population mère a été tiré.

2.2. Paysage des enquêtés et échantillonnage

2.2.1. Paysage des enquêtés

Le paysage des enquêtés dans le cadre de ce travail est l'ensemble des personnes qui ont été enquêtées sur le site lors de la recherche-action.Il est constitué essentiellement des parents du village dont les enfants sont sur le programme du CDE KADÈS, lesquels parents ont accepté de participer à l'enquête réalisée. Ils ont pris part aux entretiens et ont répondu aux questions que renferme le questionnaire qui leur est destiné. Ces parents font partie de la catégorie des informateurs principaux concernés par le problème étudié dont les autres composantes sont : les enfants inscrits sur le programme CDSP, les animateurs et les volontaires enseignants du centre, les membres du CPC et du comité de l'Église.

D'autres types d'informateurs ont été regroupés dans la catégorie des personnes-ressources : le sous-chef du village, les membres deson CVD,la Facilitatrice de partenariat (PF) du Cluster de Vo-Sud, le Directeur Préfectoral de l'Action Sociale de la Promotion de la Femme et de l'Alphabétisation (DPASPFA) de la préfecture de Vo et les responsables d'ONG ou Associations qui y interviennent en matière de protection de l'enfance.

Une dernière catégorie dite des informateurs complémentaires a rassemblé les enfants qui ne bénéficient pas, du moins directement, du CDSP du CDE ainsi que les parents de ces enfants.

2.2.2. Échantillonnage

L'échantillonnage des parents a été construit après la mise au point d'une base de sondage ; et les nomenclatures21(*) (liste des parents) ont été utilisées comme type de base de sondage. L'échantillon a été obtenu sur la base de la méthode d'échantillonnage probabiliste, plus précisément grâce à l'échantillonnage aléatoire simple. Ce dernier s'est réalisé sans remise : un individu déjà choisi ne peut l'être de nouveau. Pour espérer un échantillon «représentatif », la taille de l'échantillon définie représente le tiers de la population mère qui, il faut le rappeler, est de 150 parents.Le choix de cette taille résulte d'un compromis entre le degré de précision à atteindre, le budget de l'enquête et le temps disponible. Cette démarche éviteles problèmes de choix personnels et de subjectivité au chercheur (Aktouf, 1987)22(*).

Si l'on note n la taille de l'échantillon et N la taille de la population, la formule mathématique utilisée pour déterminer n est la suivante :n=1/3(N).

L'application numérique de cette formule donne : n = 1/3(150) = 50. La taille de l'échantillon ainsi obtenue est de cinquante (50) parents. Le ciblage de ces parents à qui le questionnaire a été administré s'est fait avec le logiciel Microsoft Excel (Version 2013).

En plus de cet échantillon des parents, il a été retenu, pour évaluer principalement les effets négatifs sur les enfants de la participation passive étudiée, un deuxième échantillon composé de vingt-huit (28) enfants. Cet échantillon a été construit suivant la méthode non aléatoire et plus précisément grâce à l'utilisation de l'échantillonnage au jugé23(*). Le CDE compte actuellement sur son programme CDSP 28224(*) enfants. Le lancement du programme a été fait avec l'enregistrement de 200 enfants. De ces derniers, il en reste actuellement 19625(*) au centre ; et c'est de cet effectif que les 28 ont été choisis. Il s'agit des enfants de l'unique classe des adolescents du centre âgés de 12ans au moins. Ils ont été retenussur deux critères définis au retour de l'exploration empirique : le premiercritère est lié à la recherche et le second est lié à l'action. Le choix porté sur ces enfants se justifie par le fait qu'ils sont a priori, ceux qui, vu leur niveau scolaire et leur degré de maturité, sont davantage aptes à fournir des informations fiables et crédibles conformément aux thématiques liées à l'objet développées. Les adolescents du centre constitueraient aussi, selon les hypothèses déduites des résultats de la pré-enquête réalisée, les enfants vers qui les actions liées à cette recherche devraient être davantage dirigées.

TABLEAU RÉSUMANT LES COMPOSANTES DE L'ÉCHANTILLON

Catégories d'enquêtés

Base de sondage

Méthode d'échantillonnage

Taille de l'échantillon retenu

Caractéristiques majeures de l'échantillon

Parents

150

Échantillonnage aléatoire simple (sans remise)

50

(1/3 de la base de sondage)

Hommes et femmes

Enfants

196

Échantillonnage au jugé

28

Filles et garçons âgés de 12 ans au moins

2.3. Outils de collecte et leurs supports

Ces deux approches (qualitative et quantitative) utilisées dans le cadre de cette recherche sont décelables à travers les outils de collecte utilisées qui eux, ont été matérialisés par des supports spécifiquement conçus.

2.3.1. Les entretiens

2.3.1.1. Les entretiens individuels approfondis

La mise en oeuvre de ce type d'entretien, par le truchement du guide d'entretien (support), a permis de recueillir des données plus détaillées sur tout ou partie du thème de la recherche.Lesentretiens individuels approfondis ont été plus utilisés pour recueillir les informations nécessaires et utiles à la recherche, auprès des personnes-ressources concernées par l'objet. Ils ont été menés également avec lesCDWs dans le but d'obtenir des données spécifiques sur le phénomène étudié et en lien avec leur domaine de compétence.

2.3.1.2. Les entretiens de groupe

Cette technique a été le moyen efficace pour étaler les causes, des plus superficielles aux plus profondes, du défaut d'engagement des parents ainsi que les conséquences de ce problème. C'est également au cours de ces entretiens que les enquêtés ont soumis leurs doléances et propositions de solutions pour la résolution durable de la participationpassive des parents aux activités menées par le CDE KADÈS dans le cadre de son CDSP. Cette technique a été utilisée principalement avec les parents, les membres de leur comité, les enfants, le CPC et les volontaires enseignants.

Tout comme pour l'entretien individuel approfondi, les entretiens de groupe ont été faits grâce au guide d'entretien, support élaboré à cet effet.

2.3.1.3. Les entretiens par questionnaire

L'enquête par questionnaire a été réalisée avec les éléments des deux échantillons. Le questionnaire, support de l'entretien par questionnaire (outil), renferme plusieurs questions qui ont été élaborées à partir des hypothèses de la recherche, des variables et des indicateurs. Dans le cadre de ce travail, il est fait recours aux questionnaires en éventail ou à choix multiples qui sont composés de questions fermées à réponses binaires et dequestions semi-ouvertes et ouvertes.

La méthode d'administration du questionnaire qui a été utilisée pour la collecte de cette recherche est celle indirecte. Ce choix se justifie par le fait que la majeure partie des parents et enfants n'ont pas été en mesure de remplir les questionnaires qui leur ont été soumis.

2.3.2. Les observations

Les observations ont fortement contribué à la découverte des grandes manifestations des problèmes de participation des parents sur le site. Ainsi, l'élaboration d'une grille d'observation comme support a permis d'analyserle niveau de participation des parents aux activités organisées du centre, de déceler les mauvaises attitudes affichées par les enfants au centre, de considérer la nature des relations entre les principaux acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du programme.

Les observations faites ont été de nature simple mais aussi et surtout participante, ce qui permet de vivre le problème afin de mieux comprendre les réalités, même inexprimées.Bref, les observations faites ont fait office d'outils de collecte de données non verbales, en vue de compléter les informations recueillies lors des entretiens.

2.3.3. La recherche documentaire

Comme étude préalable, cette technique a été utilisée pour avoir les informations théoriques pouvant aider à concrétiser les données de base. À cet effet, plusieurs documents ont été consultés dans les bibliothèques (FLESH, UL, ENFS), au niveau du CDE KADÈS et aussi sur l'internet qui aujourd'hui constitue une source indéniable de documentation.

2.4. Déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée en deux temps, à savoir la pré-enquête et l'enquête principale.

2.4.1. La pré-enquête

La pré-enquêteconstitue un des deux niveaux d'exploration de l'objet de la recherche-action.Elle s'est déroulée de façon discontinue dans les mois de décembre 2015 et mars 2016 et a duré deux semaines. Il a été question de saisir les contours de l'objet de la recherche aussi bien que ses grandes caractéristiques, avant la collecte de données proprement dite.

L'exploration empirique a permis alors de visiter et d'explorer le site de recherche et d'avoir les éléments nécessaires à la formulation de la problématique de la recherche. Aussia-t-elleété déterminante dans l'identification de la population cible, la construction de l'échantillon et la définition de la méthodologie à suivre dans l'enquête principale.

L'exploration empiriquea offert le premier cadre dans lequelle rituel d'insertion sociale a été pratiqué. Elle a été aussi l'occasion de faire une prise de contact avec des personnes-ressources.

2.4.2. L'enquête principale

En vue d'atteindre les objectifs visés par la recherche, recours a été fait aux outils de collecte et d'analyse. Il s'agit, en guise de rappel notamment des  entretiens et des observations. Ces outils ont été pleinement utilisés au cours de l'enquête principale, en vue d'éviter tout sujet à caution et toute partialité de la recherche. Les questionnaires élaborés ont fait l'objet d'un pré-test (sur dix parents et six enfants)dans la première semaine du mois d'avril 2016, avant leur administration proprement dite.

L'enquête principale a duré environ quatre semaines étalées sur deux mois. Elle s'est déroulée en deux temps :du 09 au 21 mai puisdu10 au 22 juin 2016.Durant ce temps, les informations voulues ont été collectées auprès des enquêtés. Toutefois,tous les aspects de la recherchen'ont pas pu être explorés en profondeur comme cela aurait été souhaité. Cette situation serait partiellement due à certaines difficultés dont n'a pas été exempte la réalisation de l'enquête.

2.5. Difficultés rencontrées et leur résolution

Les difficultés rencontrées dans la réalisation de cette recherche-action sont variées. Elles sont notamment :

- le chevauchement des activités de collecte avec celles menées ou prévues par le CDE ; une situation qui met en péril les dispositifs méthodologique et logistique conçus. Pour y remédier, une stratégie préventive a été adoptée : il a fallu être en contact permanent avec les CDWs pour réaménager leshoraires ou reporter les activités à chaque fois que c'est nécessaire ;

- l'impossibilité d'administrer par voie directe les questionnaires aux enquêtés, susceptible de rendre long le temps d'administration du questionnaire. La mise en oeuvre du dispositif relationnel a été déterminante dans la résolution de cette anicroche : les questionnaires ont été administrés avec l'aide de trois jeunes lycéens rencontrés dans la zone lors de la pré-enquête ;

- l'obtentionde la base de sondage pour la population mère et le repérage des éléments de l'échantillon des parents,rendus difficiles par l'indisponibilité d'une liste exhaustive de ceux-ci au niveau du centre.À ce niveau, la mise en commun des listes partielles des parents disponibles a été faite. Aussi le coordinateur du projet a-t-il été sollicité pour inviter des parents faisant partie de l'échantillon au centre.

Il faut toutefois souligner que, parce que des voies de contournement leur ont été trouvées, les difficultés n'ont pas constitué une entrave majeure à la réalisation de la recherche. Ainsi,les données nécessaires ont été collectées, données qui seront présentées et analysées dans la deuxième partie de ce document.

DEUXIÈME PARTIE

RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION

CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES DONNÉES DE TERRAIN

Les informations reçues avant, pendant et après les enquêtes, grâce au dispositif méthodologique, ont conduit aux résultats dont la présentation, les analyses et interprétations font l'objet de cette deuxième partie de notre travail. Le but poursuivi est d'arriver à confirmer ou infirmer les hypothèses formulées plus haut.

Ce chapitre comporte deux (2) titres. Le titre 1 est dédié à la description des cas et à la présentation statistique des données. Le deuxième titre est consacré à l'analyse des données et à l'interprétation des résultats.

Titre 1 : Description des cas et présentation statistique des données

1.1. Description des cas (présentation des données qualitatives)

Cette partie du travail est consacrée aux données de type qualitatif. Ces données sont issues des entretiens, individuels comme de groupe, réalisés avec les enquêtés.

En guise de rappel, il s'agit des entretiens qui ont été menés avec des enquêtés issus des trois grandes catégories d'informateurs mentionnées, fondamentalement les personnes-ressources, les informateurs complémentaires et la population cible de la recherche.

Les principaux éléments du contenu des entretiens ont convergé vers la nature et le niveau de participation des parents : le niveau de participation des parents est faible. De ce constat ont découlé les données liées à la maîtrise ou non de la mission du CDE, à l'organisation des parents, à la réalisation des objectifs du centre et aux possibilités de rendre les parents actifs dans la réalisation du programme CDSP du CDE.

v Maitrise ou non de la mission du CDE par les parents

Interviewé à ce propos, pour avoir intervenu au centre, le responsable de l'ONG CACIEJ-TOGO dans la préfecture de Voa affirmé ce qui suit : « ce projet est un bon projet ; seulement il est mal venu », avant d'expliciter son idée en ces termes :

On ne peut pas assurer le développement des enfants sans impliquer les parents. Malheureusement, il n'y a même pas eu une petite sensibilisation de l'Église et de la communauté. Or, le projet est piloté par l'Église. Du coup, les parents ont pris le projet comme un projet de cercle vicieux.

Le coordinateur du projet a illustré cette dernière idée par le cas suivant :« Il y a environ deux ans de cela, un parent (homme), après avoir traité le projet de tous les maux dans le village, est venu ici au centre nous insulter correctement. Il n'a pas cessé de répéter que le projet est sectaire. »

Le Sous-chef de Kousségbé-Légbanou, également parent d'un enfant inscrit sur le CDE a confié ce qui suit :

Je sais que le centre de Compassion dans mon village travaille avec les gens de la santé, de l'enseignement et aide les enfants à se nourrir. Mais pour ce que vous me demandez là (mission du CDE), je ne connais pas la réponse exacte.

La responsable de la Maison de la Femme (MF), connaissant un peu le fonctionnement des centres de Compassion pour avoir travaillé avec eux dans une préfecture autre que celle de Vo affirmait :

Vu que la communauté n'a pas été sensibilisée suffisamment avant la mise en place des centres, leur inactivité doit être prévisible. Je me demande pourquoi ils n'ont pas commencé le projet en inscrivant les enfants de l'église premièrement avant d'envisager de faire enregistrer les autres enfants vivant dans la communauté.

À la même question de savoir si les parents maîtrisent le projet, un membre du CPC KADÈS y a répondu catégoriquement : « les parents n'ont pas vraiment compris le projet », avant d'apporter une atténuation à ses propos en ces termes :

(...) Au début, beaucoup de gens (parents inclus) traitaient le projet de sectaire. Ils s'en méfiaient sérieusement. Mais après, certains ont commencé par maîtriser les contours du projet. Certains au contraire, font inscrire leurs enfants sur le projet sans connaître sa raison d'être mais seulement par intérêt.

L'agent de santé a révélé, toujours dans le contexte de la connaissance ou non de la mission du CDE par les parents, ce qui suit :« Souvent, les parents se présentent à moi avec ou sans leur enfants et disent : votre enfant est malade. » Et l'assistant social de montrer son inquiétude en ces terme :

(...) Je ne sais vraiment pas pourquoi ils ont l'habitude de prononcer ``votre enfant''comme si leurs enfants appartenaient aux animateurs ou au centre. Je me pose souvent la question sans avoir de réponse concrète. À quoi cela est dû selon vous ?

Le responsable de l'ONG Terre des Hommes dans les préfectures de Vo et des Lacs et membre actif du cadre de concertation sur la protection de l'enfance de Voa affirmé ce qui suit : « (...) pour plusieurs raisons qui font montre de la fuite de responsabilité, les parents ne voient aucun problème à ce que les acteurs de protection se substituent à eux. Ce qui est dangereux pour l'acteur qui se prête à leur jeu ».

v Organisation des parents

À la question ``comment vous parents vous organisez-vous autour des activités du centre ?'', un parent a répondu de la sorte : « nous sommes nombreux comme parents et chacun fait généralement ce qu'il peut faire ».Un autre a donné la réponse suivante : « De quelles activités parlez-vous ? Si ce sont de celles du centre que vous parlez,ce n'est pas le travail de nous les parents. Le coordinateur, l'assistant et les autres personnes que vous voyez au centre mènent déjà ces activités. » Un membre du comité des parents a relativisé ce qu'ont dit ses prédécesseurs par les propossuivants :

Initialement, les animateurs font appel aux parents dans une situation où ils ont besoin d'eux. Vers 2013, le centre a mis en place un comité des parents des enfants du CDE pour représenter tous les parents (dont les enfants sont inscrits sur le programme) auprès de lui.

Interrogé à propos de l'existence effective d'une organisation représentant l'ensemble des parents auprès du centre, un parent a déclaré ce qui suit : « Organisation ? Je ne sais pas ce que vous désignez par ce terme, mais je sais qu'il y a des parents que nous avons désignés et qui sont souvent avec les animateurs. Mais, je ne sais pas ce qu'ils font exactement pour te le dire maintenant. »

Selon le responsable CACIEJ,

L'organisation des parents dépend aussi de l'organisation interne du centre et du rapport entre les acteurs internes. Je voudrais te dire par là aussi que le problème d'organisation des parents est dû en partie au fait que les animateurs du centre ne sont pas, a priori, des techniciens du domaine. Ils sont en train de recevoir une formation sur le tas et ne sont pas encore outillés pour organiser les parents et faire les choses techniquement.

v Effets de la participation passive des parents sur les actions du CDE et les enfants

Un enfant (garçon) de 9ans environ est arrivé déchaussé au CDE pour les activités de samedi. À la question de savoir pourquoi il est venu au centre dans cet état, il a donné la réponse suivante :

Mes chaussures se sont ``coupées'' hier. Je n'ai que celles-là. J'en avais parlé à mes parents mais ils n'ont rien dit. Je n'ai pas pu apporter les chaussures au cordonnier, et c'est pour cette raison que je suis venu au centre sans chaussures.

Une fille d'à peu près 7ans dans le même cas (sans chaussures aux pieds), arrive quant à elle au centre en sanglots. À la question ``pourquoi pleures-tu ?'', elle a répondu :« Je n'ai pas porté de chaussures. »De son côté, elle a justifié sa situation en ces mots : « Ma grand-mère chez qui je suis a quitté la maison très tôt. Elle a fermé la porte de la chambre dans laquelle se trouvaient mes chaussures et a emporté la clef. »

Une fille arrivée en retard au centre, n'a manqué de justifier sa situation à sa manière : « Ma maman et moi sommes allées au champ ce matin. C'est à cause de cela que je suis en retard au centre. »Un autre retardataire, cette fois-ci un garçon de 14ans appelé communément ``Major'', pour avoir été l'un des premiers enfants enregistrés au début du CDSP,a explicité son cas en ces termes :« Ma maman n'est pas avec moi et je vis avec mon papa. C'est donc moi qui balaie tous les coins de la maison. »

v Perspectives d'amélioration de la participation des parents

À la question de savoir s'il est possible de voir amélioré le niveau de participation des parents, le responsable de l'ONG CACIEJ-Togo dans la préfecture de Voa répondu : « Oh oui ! Mais pour y arriver, il faudra mener des actions concrètes et non improvisées. Moi, personnellement, au regard de mes expériences, je pourrais opter pour un ``retour à la base'' que je vais exécuter techniquement ».

La responsable de la Maison de la Femme (MF) affirmait : « Pour éviter des difficultés éventuelles dans la bonne exécution du projet, il faudra que les choses se fassent selon les normes préétablies. Et pour cela, les stratégies ne manquent pas. »

Bref, les cas ci-dessus présentés montrent à suffisance que le problème de participation des parents est réel au CDE KADÈS et influence négativement l'exécution du CDSP. Qu'en est-il des données quantitatives ?

1.2. Présentation statistique des données

Il est opportun de préciser que les données statistiques qui sont présentées dans cette section sont essentiellement celles obtenues de l'échantillon des parents (50) tiré de la population mère (150). Toutefois, des données recueillies de l'échantillon des enfants (28 adolescents) sont aussi intégrées à différents niveaux.

· Identification des parents et caractéristiques sociodémographiques

Tableau 1 : Répartition des parents selon le sexe

Sexe

Effectifs

Fréquences en %

Masculin

3

6

Féminin

47

94

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Les données du tableau 1 indiquent la présence en nombre considérable des femmes dans le groupe des parents enquêtés. Elles représentent à 94% la population cible. Les hommes, par contre représentent moins de 10% (6%) des enquêtés.

Tableau 2 : Répartition des parents selon le groupe d'âge

Tranches d'âge

Effectif

Fréquence en %

21-30ans

4

8

31-40ans

26

52

41-50ans

11

22

51 ans et plus

9

18

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Selon le tableau ci-dessus, sur les 50 parents enquêtés, plus de la moitié(52%) a un âge compris dans la tranche 31-40ans. Les autres se répartissent dans les classes d'âge suivantes : 21-30ans (8%), 41-50ans (22%) et plus de 50ans (18%).

Tableau 3 : Répartition des parents selon leur situation matrimoniale

Situation matrimoniale

Effectifs

Fréquences en %

Marié

42

84

Divorcé

1

2

Veuf(ve)

6

12

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

La répartition des parents selon leur situation matrimoniale révèle que la majorité soit 84% d'entre eux sont mariés tandis que 2% et 12% sont respectivement divorcé et veuf (ve)s.

Tableau 4 : Répartition des parents selon leur niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Effectifs

Fréquences en %

Non instruit

35

70

Primaire

12

24

Secondaire

3

6

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Selon la répartition par niveau d'instruction, 70% des parents n'ont jamais fréquenté ; 24% n'ont atteint que le niveau primaire et 6% ont fait le secondaire. Il en ressort donc que la majorité des parents enquêtés est analphabète, une caractéristique des communautés rurales.

Tableau 5 : Répartition des parents selon le secteur d'activité

Secteur d'activité

Effectifs

Fréquences en %

Agriculture

46

92

Commerce

3

6

Artisanat

1

2

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Le tableau ci-dessus révèle que la majorité (92%) des parents a l'agriculture pour domaine d'activité. Seulement 6% et 2% des enquêtés sont respectivement dans les secteurs commerce et artisanat.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 6 : Répartition des enquêtés selon qu'ils soient parents ou tuteur de l'enfant inscrit sur le CDE

Selon ce graphique, 92% des parents ont fait enregistrer sur le CDSP du CDE KADÈS leur propre enfant. Seulement 8% des enquêtés sont parents d'enfants inscrits sur le programme et dont ils ne sont pas les géniteurs.

Tableau 6 : Répartition des parents selon leur religion

Religion

Effectifs

Fréquences en %

Christianisme

13

26

Animisme

37

74

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Le tableau 6 indique que 13 (26%) enquêtés sont de la religion chrétienne tandis que près de trois quart d'entre eux (37 soit 74%) sont animistes.

· État des lieux de la participation des parents aux actions du CDE

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 7 : Avis des enfants par rapport au suivi réalisé par les parents en matière de santé

Ce graphique dévoile que sur 28 enfants, 57,14% bénéficient du suivi de leurs parents pour le respect des consignes données par le soignant, alors que 42,86% n'en bénéficient guère.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 8 : Répartition des enfants selon qu'ils bénéficient ou non du suivi scolaire de leur parent à la maison

La figure 8 montre que 46,43% des enfants enquêtés bénéficient du suivi de leurs parents dans le cadre de leurs activités scolaires ; ce qui n'est pas le cas pour 53,57% d'entre eux.

Tableau 7 : Répartition des parents selon leurs différentes manièresde participer aux actions du CDE

Modes de participation

Effectifs

Fréquences en %

Ne fait rien

8

16

Assiste aux réunions des parents

28

56

Suit l'enfant à la maison

24

48

Visite au centre

5

10

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Le tableau 7 affiche les proportions suivant les manières dont les parents participent à la réussite des actions du centre. Il révèle dans ce sens, que des 50 parents enquêtés, seulement 5 soit 10% estiment visiter le centre au moins une fois dans une année. Un peu plus de la moitié des enquêtés (56%) assiste aux réunions du centre, et 24 parents sur les 50 attestent suivre leurs enfants à la maison. Par ailleurs, 8 parents sur 50 (16%) affirment être dans l'inaction.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 9 : Avis des enfants par rapport à l'intérêt des parents au programme d'enseignement du CDE

Ce graphique révèle que sur l'ensemble des enquêtés, seulement 10,71% demandent à leur enfant ce qui leur a été enseigné au CDE ; contre 89,29% qui ne posent pas de questionsaux leurs à ce sujet.

· Connaissances et informations des parents sur le CDE KADÈS et ses actions

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 10 : Répartition des parents suivant leur niveau de maîtrise de la mission du CDE

La représentation ci-dessus affiche le niveau de maîtrise par les parents de la mission du CDE. Dans ce sens, elle montre que 56% des parents ont une connaissance faible de cette mission, alors que 14% et 12% en ont une connaissance respectivement moyenne et parfaite. Elle indique aussi que 18% des parents l'ignorent totalement.

Tableau 8 : Répartition des parents selon leur connaissance de la principale source de financement des actions du CDE

Principale source de financement

Effectifs

Fréquences en %

Les blancs

28

56

Compassion

4

8

État togolais

1

2

Ne sait pas

17

34

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Selon ce tableau, 56% des parents pensent que les actions du CDE sont financées essentiellement par les blancs, alors que 8% ont désignéCompassion International et 2% l'État togolais.De leur côté, 34% des parents ont avoué ignorer la principale source de financement des actions.

· Organisation des parents autour des actions du CDSP

Tableau 9 : Justification donnée par les parents en fonction de l'initiateur des démarches d'inscriptionde leur enfant (sur le CDSP)

Initiateur des démarches d'inscription

Raisons

Total

Parent(s) non informé(s)

Conditions de vie difficiles

Autres

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Eff.

%

Sous-chef du village

2

4

1

2

0

0

3

6

Nous (Père et mère)

0

0

9

18

0

0

9

18

Moi (un parent)

3

6

9

18

4

8

16

32

CDE

19

38

2

4

1

2

22

44

Total

24

48

21

42

5

10

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

La distribution de fréquences faite à travers le tableau ci-dessus révèle que sur la taille de l'échantillon des parents :

-3 (soit 6%), 9 (soit 18%), 16 (soit 32%) et 22 (soit 44%) ont faitinscrireleur enfant sur le CDSP grâce aux démarches initiées respectivement par le sous-chef, eux et leur conjoint, eux seuls et le CDE ;

- 24 (48%), 21 (42%) sont passés par ces moyens (initiatives) parce que respectivement non informés, vivant dans des conditions difficiles. Cinq soit 10% ont évoqué d'autres raisons (veuves, personnes âgées,...).

Dix-neuf (19) parents soit 38% estimaient que les démarches d'inscription ont été initiées par le CDE parce qu'ils n'étaient pas suffisamment informés.Neuf (09) parents soit 18% affirmaient que l'initiative a émané d'eux et leur conjoint au vu de leurs conditions de vie déplorables ; mêmes raison et statistique pour ceux qui ont dit avoir enclenché seuls le processus pour l'inscription.

Tableau 10 : Répartition des parents selon leur connaissance ou non d'un comité les représentant auprès du CDE

Représentant des parents

Effectifs

Fréquences en %

Ne sait pas

8

16

Comité des parents

24

48

Sous-chef du village

4

8

Les animateurs

14

28

Total

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Conformément aux données présentées dans ce tableau, comme représentant de l'ensemble des parents, 24 enquêtés soit 48% ont désigné le comité des parents, 4 soit 8% le sous-chef du village et 14 soit 28% ont confié ce titre aux animateurs. D'autres parents (8 soit 16%) n'ont pas caché leur méconnaissance de l'existence d'un représentant des parents auprès du centre.

Tableau 11 : Niveau de connaissance par les parents des membres de leur comité

Statut par rapport au comité

Connaissance de tous les membres du comité

Total

Oui

Non

 

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Membre

7

29,16

0

0

7

29,16

Non membre

7

29,16

10

41,67

17

70,83

Total

14

58,32

10

41,66

24

99,99100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Le tableau 11 ci-dessus fait la répartition des 24 parents qui ont dit connaître le comité des parents (Cf. tableau 10). Ainsi renseigne-t-il que de cet effectif, 7 (26,16%) sont membres et 17 (70,83%) non membres dudit comité. De ce même effectif, 14 (58,32%) connaissent tous les membres du comité et 10 (41,67) non. Des parents qui disent connaître tous les membres du comité,7 (26,16%) sont du comité ; mêmes effectif et proportion (7 soit 26,16%) pour les non membres. Des parents qui disent ne pas les connaître tous, la totalité (10 soit 41,67 de l'effectif total) n'est pas membre du comité.

· Effets du niveau (faible) de participation des parents sur les résultats du CDE et les enfants

Tableau 12 : Taux moyen de retard des enfants aux activités de samedi

Enfants retardataires

Effectifs

Total

Fréquences en %

Garçons

32

282

11,35

Filles

46

16,31

Total

78

282

27,66

Source : Observations26(*) des activités de samedi du CDE KADÈS, mai 2016.

Le tableau 12 montre qu'en moyenne 78 sur 282 enfants, dont 32 garçons (11,35%) et 46 filles (16,31%), arrivent en retard au centre pour les activités de samedi. Le taux moyen de retardataires (27,66%) reste proche du tiers de l'effectif total des enfants inscrits sur le CDSP.

Tableau 13 : Avis des enfants par rapport à l'effectivité de l'usage dufiltre à eau dans leur ménage

Usage actuel du filtre à eau

Effectif

Fréquences en %

Effectif

10

35,71

Non effectif

18

64,29

Total

28

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Au regard des données du tableau ci-dessus, 35,71% des enfants enquêtés ont assuré que les filtres à eau sont encore utilisés au moment de l'enquête. Cependant, plus de la moitié des enfants (64,29%) a affirmé que ce dispositif qui leur a été offert par le CDE à travers un CIV n'est pas (ou plus) utilisé dans leur ménage.

Source : CDE KADÈS - Fiches synthétiques des résultats scolaires (Années scolaires 2012-2013 ; 2013-2014 ; 2014-2015).

Figure 11 : Représentation de la courbe des échecs scolaires des enfants sur une période de trois ans d'exécution du CDSP

Ce graphique montre que les taux d'échec sont de 17,26%, 15,18% et 18,88% respectivement pour les années scolaires 2012-2013, 2013-2014 et 2014-2015. Il en résulte une courbe de tendance ascendante des échecs.

Tableau 14 : Répartition des enfants par rapport aux maladies dont ils souffrent régulièrement

Maladies habituelles

Effectifs

Fréquences en %

Paludisme

15

53,57

Parasitoses intestinales

19

67,86

Autres maladies

9

32,14

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

D'après les données du tableau 14, sur l'ensemble des enfants enquêtés : 15 soit 53,57% souffrent fréquemment du paludisme ; 19 soit 67,86% souffrent souvent de maladies liées aux parasitoses intestinales et 9 soit 32,14% d'autres maladies.

Tableau 15 : Répartition des enfants selon le nombre de repas par jour

Nombre de repas par jour

Effectifs

Fréquences en %

Deux

11

39,29

Trois

17

60,71

Total

28

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Selon le tableau 15, onze enfants soit 39,29% estiment prendre en moyenne deux repas par jours alors que 17 (60,71%) en prennent trois.

· Possibilités d'amélioration de la participation des parents

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 12 : Répartition des parents selon leur souhait de devenir membres ou non du comité des parents

Ce graphique montre que 58,82% sont prompts à être membres du comité des parents alors que 41,18% ne le sont pas.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 13 : Raisons évoquées par les parents non désireux de devenir membres du comité des parents

Des parents qui ne se considèrent pas comme membres potentiels du comité des parents, 71,43% évoquent leur statut d'analphabète, 14,28% leur indisponibilité et aussi 14,28% le manque de moyens financiers, comme raisons.

Tableau 16 : Perception des actions du CDEen fonction du statut des enfants dans le CDSP

Statut des enfants dans le programme

Perception des actions du CDE

Total

Efficaces

Non efficaces

Effectif

%

Eff.

%

Eff.

%

Parrainé

Pas de cadeau

1

2

5

10

6

12

1-20.000F CFA

19

38

3

6

22

44

20.001-40.000F CFA

9

18

0

0

9

18

Plus de 40.000F CFA

10

20

0

0

10

20

Non parrainé

0

0

3

6

3

6

Total

39

78

11

22

50

100

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Le tableau 16 ci-dessus indique que, de l'ensemble des enquêtés, la majorité (39 soit 78%) trouve les actions du CDE efficaces alors que 11 (22%) considèrent ces dernières comme inefficaces.D'après le même tableau,la grande partie des parents (47 soit 94%)ont estimé que leur enfant est parrainé ; par contre, 3 (6%) ontaffirmé que le leur ne l'est pas. Parlant des parents dont les enfants sont parrainés, 6 (12%) n'ont jamais reçu de cadeau ; 22 (44%) reçoivent des cadeaux dont le montant moyen annuel estimé est inférieur ou égal à 20.000F CFA,9 (18%) un montant compris entre 20.001 et 40.000F CFA, et 10 (20%) un montant supérieur à 40.000F CFA. La totalité des parents dont les enfants ne sont pas parrainés (3 soit 6% de l'effectif total) a trouvé que les actions du CDE sont inefficaces. Se sont ajoutés à ce groupe, des parents (5 soit 10%) dont les enfants n'ont jamais reçu de cadeau et des parents (3 soit 6%) dont les enfants reçoivent annuellement des cadeaux estimés à moins de 20.001F CFA.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 14 : Répartition des parents par rapport à l'importance de leur participation dans la réussite des actions du CDE

D'après le graphique 13 ci-dessus, 86% des parents pensent que leur participation est déterminante pour la réussite des actions du CDE. Par contre, 14% ne sont pas de cet avis.

Titre 2 : Analyse des données et interprétation des résultats

Les données, quantitatives comme qualitatives, qui ont été présentées dans la section précédente font ici l'objet d'analyses et d'interprétations. Ce n'est qu'à ce prix qu'elles seront vues comme pertinentes et utiles. Ces informations combinées sont expliquées de manière à faire ressortir du sens et de la cohérence.

2.1. Identité et caractéristiques sociodémographiques des enquêtés

Le travail effectué a porté sur les parents qui ont leur enfant sur le CDSP du CDE KADÈS, parentsdont 94% de l'échantillon sont des femmes.Ce taux est révélateur de la configuration de l'ensemble des parents constitué majoritairement de femmes. Pourtant, la majorité (plus de 75%) des parents enquêtés est mariée (Cf. tableau 3). Cette situation met en exergue un aspect (genre) de la participation passive étudiée dans le cadre de la présente recherche.La plupart des parents sont adultes, vu que les enquêtés dont l'âge est compris entre 21 et 30ans ne font que 8% de l'effectif total (Cf. tableau 2). Presque tous les enquêtés (92%) travaillent dans le secteur agricole, conformément aux données du tableau 5. Aussi nombreux (70%) parmi eux n'ont-ils pas été scolarisés. Un parent explique leur situation d'analphabètes ainsi : « nous sommes tous des agriculteurs et à notre temps, on n'a pas besoin de mettre les pieds à l'école avant d'exercer cette profession. Il nous suffisait de suivre nos parents dans leurs activités champêtres ». La grande partie des enquêtés (92%) a son propre enfant sur le CDSP du CDE, ce qui laisse prédire un certain intéressement des parents au programme. Cette conviction est difficile à réitérer devant la situation que présente le tableau 6, lequel tableau montre que la majorité (74%) des enquêtés est animiste. Ce cas montre en partie une des raisons pour lesquelles certains parents sont en retrait des activités menées sur le CDE qui lui, est une institution ou une initiative chrétienne.

Les parents de Kousségbé-Légbanou présentent des caractéristiques d'ordre sociodémographique susceptibles de contribuer à leur défaut d'engagement pour les actions du CDE. Cependant, cette recherche-action trouve aux insuffisances de participation constatées, d'autres causes liées à la non-implication des parents au début du CDSP.

2.2. La méconnaissance par les parents de la mission du CDE comme cause de leur participation passive

Il est toujours difficile de mobiliser des gens autour des projets ou actions de développement dont ils cernent difficilement les contours.Dans cette optique, la mission du CDE qui exécute le CDSP doit être comprise par un grand nombre,voire la totalité des parents,afin que la participation effective de ces derniers soit envisageable. Malheureusement, peu sont les parents qui comprennent le CDSP du CDE KADÈS. Loin d'être une affirmation gratuite, cette idée reflète la réalité à Kousségbé-Légbanou. En effet, comme le montre si bien la figure 10, seulement un peu plus du quart (26%) des parents enquêtés connaît passablement ou parfaitement la mission du centre. Ladite mission est méconnue ou presque par 74% des composantes de l'échantillon. Cette situation résulte de l'approche suivant laquelle le CDE a été mis en place. Cette approche se résume dans le graphique 15 selon lequel 86% des parents disent n'avoir pas été associés à la mise en place du CDE.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 15 : Répartition des parents selon qu'ils aient été associés ou non à la mise en place du CDE

Par ailleurs, la sous-information des parents constitue l'une des causes de leur non-implication au début du CDSP. C'est l'information qui ressort du tableau 10d'après lequel 92% des parents ignorent la principale source de financement des actions du CDE. Ces considérations se rapprochent de la compréhension de Leguenic (op. cit) de la participation passive, lorsqu'il estime qu'il affirme ce qui suit : « Les gens participent en étant informés sur ce qui est arrivé ouqui va arriver. »

2.3. La mauvaise organisation des parents comme cause de leur participation passive

Presque tous les parents (86%) ne se sont pas sentis impliqués dans la mise en place du CDE selon la figure 11. Cela a d'ailleurs agi sur leur volonté d'initier eux-mêmes les démarches d'inscription de leurs enfants sur le programme. Aussi plusieurs conjoints n'ont-ils pas été informés avant même que leur enfant soit inscrit sur le projet (Tableau 9). Cette situation peut rendre ceux-ci mécontents et réticents à participer aux activités du centre. Il est difficile dans ce contexte d'obtenir l'engagement des parents pour les actions du CDE. Même s'il existe, le comité des parents n'est pas connu de plus de la moitié (52%) des parents (Cf. Tableau 10). Par conséquent, ces derniers ne connaissent aucun membre du comité et n'ont aucune idée sur l'organisation des parents. Une analyse approfondie montre que ce pourcentage peut être revu à la hausse lorsqu'on s'en tient aux données du tableau 11. Ce tableau fait voir en effet que de ceux qui connaissent le comité (qui doit plus les organiser), ceux qui n'en sont pas membres et qui prétendent connaître tous ses 9 membres ne représentent que 26,16%.

2.4. Des effets pervers du niveau de participation des parents sur les résultats du CDSP

Le niveau de participation des parents influence les actions exécutées dans le cadre du CDSP et par là, la situation des enfants.Le peu d'intérêt accordé par les parents aux activités du centre explique le fait que près du tiers des enfants soit en retard au centre pour les activités de samedi (Cf. Tableau 12).

Les effets du problème de participation se ressentent aussi dans le domaine de la santé des enfants. Le tableau 14 le montre si bien,en révélant que de l'ensemble des enfants, 53,57% souffrent fréquemment du paludisme et67,86% de maladies liées aux parasitoses intestinales. Il s'agit des maladies qui peuvent être évitées ou dont le taux de prévalence peut être réduit, grâce à la pratique de l'hygiène par les parents et à leur grand soin à l'égard des enfants.Le cas du paludisme est expliqué par la figure suivante.

Source : Enquêtes de terrain, mai-juin 2016.

Figure 16 : Répartition des enfants selon qu'ils dorment sous moustiquaire ou non

Cette représentation montre que 53,57% des enfants dorment sous une moustiquaire toutes les nuits, ce qui n'est pas le cas pour les autres enquêtés qui représentent 46,43% de l'échantillon. Cette situation explique pourquoi certains enfants tombent malades régulièrement.

Le problème n'est pas sans influence sur le fait que 39,29% des enfants n'aient pas accès à 3 repas par jour d'après les informations du tableau 15 ; quand bien même cette situation est davantage liée aux conditions de vie socioéconomiques dans les ménages.

La courbe de tendance ascendante des échecs que présente la figure 11 témoigne de l'effet de l'insuffisance de suivi scolaire des enfants par les parents à la maison (Cf. figure 8).Ce manque de suivi s'observe plus chez les petits enfants, c'est-à-dire les élèves du primaire comme le montre si bien la figure suivante.

Source : CDE KADÈS - Fiches synthétiques des résultats scolaires (Années scolaires 2012-2013 ; 2013-2014 ; 2014-2015).

Figure 17 : Représentation des courbes des échecs scolaires des enfants sur trois ans selon le niveau scolaire

Cette figure montre que la courbe de tendance des échecs a commencé à monter considérablement en 2014-2015 pour les deux niveaux ; ce qui n'est pas le cas pour les deux premières années (2012-2013, 2013-2014). La stabilité de la courbe et même son caractère descendant (au niveau du primaire) de 2012 à 2014 peut s'expliquer par l'extériorisation des résultats immédiats de l'action nouvelle menée. Mais les effets ont commencé à se faire ressentir dans l'année qui a suivi. Les parents n'ayant pas suffisamment été impliqués pour comprendre que le CDE a toujours besoin de leur apport, commencent à participer aux actions sans grand engouement. D'après l'Assistant social du CDE KADÈS, un des résultats à réaliser dans le cadre du CDSP est d'obtenir annuellement au moins 80% de réussite scolaire des enfants scolarisés (standards de CIT). La figure 17 montre que la réalisation de ce résultat est menacée par le taux d'échec des enfants du primaire qui se hisse déjà à 20,19% en 2014-2015. Les élèves de CM2 sont détachés du niveau primaire parce qu'ils bénéficient plus, à ce stade, du suivi rapproché de leur enseignant.

La participation passive compromet aussi les résultats attendus suite à la réalisation des CIV. Les données du tableau 13 confirment cette analyse. Selon ce tableau, plus de la moitié des enfants (64,29%) affirme que ce dispositif qui leur a été offert par le CDE à travers un CIV n'est pas (ou plus) utilisé dans leur ménage. Cette situation s'expliquerait par le manque de volonté chez de certains parents, la mauvaise utilisation du matériel par d'autres, mais aussi par des difficultés exprimées par nombre de parents dans la mise en place et l'utilisation correctes du dispositif.

2.5. Des chances d'amélioration de la participation des parents

Malgré l'ampleur du problème découvert à travers les différents effets mentionnés précédemment, des indicateurs montrent que le niveau faible de participation des parents peut être amélioré. D'une part, le fait que 58,82% des enquêtés soient disposés à devenir membres du comité des parents (Cf. figure 12) en est un. Aussi les raisons (analphabétisme, manque de moyens financiers et indisponibilité) qu'évoquent les autres parents qui n'ont pas manifesté leur volonté (figure 13) sont-elles intrinsèquement liées à leur sous-information et aux problèmes d'organisation. On peut donc se réjouir du fait qu'aucun enquêté n'ait évoqué entre autres raisons,le caractère non-rémunérateur de la fonction à exercer dans le comité.

D'autre part,une autre preuve des chances d'amélioration de la participation des parents réside dans le fait que 78% des enquêtés estiment que les actions du CDE sont efficaces.Ceux qui jugent les actions inefficaces sont ceux dont les enfants ne reçoivent pas de cadeau ou en reçoivent peu (Cf. tableau 16), ce qui dénote leur méconnaissance de la mission du CDE. Il faudra, à l'avenir,prôner comme le souhaiteGueye(1999),une plus grandeimplication des populations à la définition des problèmes locaux, à l'identification dessolutions et à leur mise en oeuvre ; et ceci dans le but de contribuerà donner plus d'efficacité et de durabilité auxprogrammes qui en résultent.

En résumé, au terme de ces séries d'analyses et interprétations, les informations suivantes se dégagent :

§ le CDE souffre de sérieux problèmes de participation des parents aux actions qu'il mène dans le cadre du CDSP ;

§ ce problème résulte de la méconnaissance de la raison d'être du CDE par les parents et de la mauvaise organisation de ces derniers ;

§ le problème de participation passive des parents influence négativement aussi bien les actions du CDE que le développement harmonieux des enfants ;

§ face à ce problème, il y a lieu de développer et de mettre en oeuvre des stratégies durables d'amélioration de la participation des parents.

Le noeud de cette situation est le fait que les parents n'aient pas été associés au tout début du CDSP.

Ceci confirme l'hypothèse générale de cette recherche-action, selon laquelle la non-implication des parents au début du CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.

Par ailleurs, le fait que 86% des enquêtés trouvent que leur participation est déterminante pour la réussite des actions du CDE constitue une source de motivation dans la recherche des approches de solutions au problème dont traite cette recherche-action.

CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À L'ACTION

Au cours de la présente recherche, des approches de solutions ont été suscitéeschez les enquêtés. Ce chapitre sera le nid de ces différentes propositions recueillies dans l'optique d'une amélioration de la participation des parents.

Titre 1 : Solutions proposées

Ce mémoire traite d'un problème de développement qu'est la participation passive des parents aux actions de lutte contre la pauvreté infantile. Dans ce sens, il recherche non seulement les causes du problème mais, mieux encore, il vise à recueillir des propositions d'actions durables pour le pallier. Ainsi, face au faible engagement des parents dans les actions du CDE, les enquêtés ont émis des propositions qui sont classées selon les groupes d'enquêtés.

v Les parents et le comité des parents

Les parents, pour pallier le problème étudié et dont ils ont conscience, ont fait les propositions suivantes :

ü Visiter le centre pour encourager les animateurs et avoir des informations sur le développement de leur enfant ; venir demander des éclaircissements auprès des animateurs. Ce faisant, ils pourront les éduquer « dans une même direction », selon les propos d'un parent.Cela amènera les parents à travailler de concert avec le CDE.

ü Faire de petites cotisations pour aider le CDE dans ses actions. Ces fonds pourraient être gérés par le trésorier du comité des parents et servir à réaliser au profit du centre, des tâches identifiées et retenues ensemble.

ü S'organiser davantage dans leurs familles respectives pour prendre en compte l'intérêt de leurs enfants et s'inscrire dans la dynamique de la lutte contre la pauvreté infantile prônée par le CDE. Beaucoup de parents désirent initier des AGR (domaines agricole et commercial) ou développer celles existantes. Ces activités doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux.

ü Motiver eux-mêmes leurs pairs dans les quartiers ou maisons à une participation active aux activités menées au CDE : meilleur traitement des enfants, aide aux volontaires cuisinières en apportant des fagots de bois, régularité et assiduité aux réunions, répondre à tous les appels du CDE, etc.

ü Les parents demandent au comité des parents d'initier des réunions,pour les informer et les sensibiliser sur des sujets et aussi pour lesorganiser autour des actions jugées opportunes ou utiles. Aussi, souhaitent-ils être conseillés par leurs pairs qui sont dans ce comité.

ü Aux animateurs du CDE, les parents suggèrent qu'ils prennent en compte davantage les spécificités de chaque enfant et de sa famille dans les interventions ciblées. Ils insistent dans ce cadre sur l'affectation des fonds (cadeaux) offerts aux enfants par leurs parrains. Toujours dans ce sens, ils aimeraient que le CDE prenne en compte des problèmes de logement des enfants et qu'il initie des projets et activités avec eux.

ü Les parents encouragent tous les acteurs internes du CDE, surtout les animateurs, et les convient à continuer par agir avec honnêteté et amour. Ainsi, estiment-ils pouvoir fraterniser avec eux au plus vite. L'implication du comité des parents dans la gestion serait opportune.

Le comité des parents, de son côté, y ajoute les suggestions suivantes :

§ Il tient à sensibiliser les parents à aller réceptionner au CDE les cadeaux de leur enfant à temps et à en faire bon usage, conformément aux principes du centre. Il voudrait toutefois que le coordinateur lui facilite cette tâche par la réalisation des séances d'explication de la destination des cadeaux. Cette stratégie peut être mise en application pour résoudre d'autres problèmes, compte tenu du résultat escompté.

§ Le comité souhaite que le CDE détermine et lui révèle sa place dans le lot de ses acteurs. Les membres du comité proposent que l'explication du cahier de charges du comité leur soit faite et que les rôles de chaque membre soient spécifiés par rapport au poste tenu. Cela leur permettra, soulignent-ils, de connaître leurs attributions, la nature de leurs interventions et les limites à ne pas dépasser dans l'exercice de leurs fonctions.

§ Les membres du comité demandent que leur existence et leurs domaines d'intervention, ainsi que leur statut de bénévoles (aucune rémunération) soient dévoilés aux parents et aux autres acteurs internes du centre. Ils estiment que les domaines d'intervention et statut peuvent être rappelés aux parents de manière stratégique, lors des réunions par exemple ou dans le traitement de certains cas. Ils croient qu'en agissant de la sorte, leurs pairs pourraient mieux comprendre ce pourquoi ils seraient plus fréquents au centre et encore plus proches de ses animateurs.

§ Le comitédécide de planifier et de reprendre les visites d'au moins un de ses membres au centre (pour les activités de samedi).Ce type de visite a étéinitié et réalisé dans les deux premiers trimestres qui ont suivi la mise en place du comité mais s'est estompé par la suite. Un membre déclare ceci : « Il nous faut le faire avant d'encourager les autres parents à suivre nos pas ; ce sera plus facile ! » Au regard de cette expérience vécue, le comité exige que le point précédent soit mis à exécution avant la reprise des visites rotatives.

v Les personnes-ressources

· Les personnes-ressources proposent un « retour à la base » avec la population. Elles pensentque cette approche permet de « corriger l'erreur commise dans le passé », en faisant aujourd'hui ce qui devrait être exécuté au début du CDSP. L'objectif de cette action sera fondamentalement de faire comprendre aux parents la mission du CDE et les objectifs du programme (CDSP).

· Vu le nombre de membres du comité des parents (09) du CDE KADÈS, les personnes-ressources suggèrent que cet effectif soit revu à la baisse. Cela permettra, selon eux, d'attribuer à chaque membre une fonction qu'il pourra exercer effectivement. Même si une d'entre elles parle de cinq (05) membres, la plupart souhaitent que l'effectif soit lié à la composition du comité. Elles jugent incontournables les postes de président, secrétaire, Trésorier et Conseiller.

· La redynamisation du comité des parents est au coeur des préoccupations des personnes-ressources. Ces dernières suggèrent que les membres élus soient formés et outillés pour tenir leurs postes respectifs. Elles voudraient également que le comité fasse l'objet d'un renouvellement périodique, ce qui fait ressortir la question de la définition d'un mandat au comité.

· Les personnes-ressources préconisent la prise de mesures adéquates pour faciliter ou favoriser la bonne communication dans le groupe des acteurs internes. Il s'agit de respecter la structuration et d'améliorer l'organisation au niveau interne, ce qui aura des effets induits sur l'organisation des parents. Les acteurs internes doivent être formés à cet effet.

· Le CDE doit solliciter l'appui des acteurs de développement (de protection des enfants) pour sensibiliser les parents et mener les discussions avec eux. Il doit planifier leurs interventions parce qu' « il faut qu'un travail de fond se fasse à la base » selon le responsable CACIEJ. Les personnes-ressources incluent dans ce cadre, les structures techniques.

v Les enfants et les autres informateurs

Les enfants, premiers bénéficiaires du programme CDSP, ont aussi émis des approches de solutions.

· Les enfants veulent s'engagerà afficher des attitudes ou comportements dignes des enfants du centre : respect des parents, exécution des instructions données, hygiène corporelle, etc. En cela, ils pourront susciter chez les parents un intérêt pour les actions du centre, ceux-ci constatant clairement les effets induits de ces actions. Ils voudraient aussi prendre l'habitude de partager ce qu'ils ont appris au centre (activités de samedi) avec leurs parents. Ce faisant, ces derniers comprendront l'importance du CDSP et seront plus enclins à participer eux-mêmes aux activités du centre, au lieu d'envoyer des frères et soeurs. Les CDWs et les volontaires enseignants doivent appuyer les enfants à cet effet.

· Les enfants aimeraient que les animateurs et les autres acteurs du centre parlent aux parents avec courtoisie.Ils proposent que le CDE s'efforce à toujours faire parvenir aux parents des invitations sur papier environ 3 jours avant la tenue des réunions.

De leur côté, les volontaires enseignants ont pris la résolutionde s'organiser pour apporter aux parents un message convenu, lors de leurs visites à domicile (VAD). Il faut souligner que les enfants et leurs familles bénéficient réglementairement d'au moins deux VAD par année.

Le CPC compte se réunir pour plancher sur des cas liés aux parents. Mais pour cela, il propose que des mesures soient prises pour que les informations dont il doit prendre connaissance lui parviennent en temps réel.Le comité de gestion doit initier dans ce sens un tête-à-tête avec le comité de l'Église et les CDWs.

Le comité de l'Église réitère la nécessité que les informations aillent davantage à qui de droit, conformément à l'organigramme du centre.

Il y a lieu de rappeler que ces différentes actions suggérées par les enquêtés doivent être hiérarchisées et exécutées suivant l'approche participative. Parce que renfermant des tâches sous-jacentes, ces interventions doivent être menées, soit par les techniciens (dont la PF en premier), soit avec leur accompagnement. Ces tâches ne seront rendues visibles que par des projets en perspective.

Titre 2 : Perspectives

Cette partie est consacrée à l'exposé ou au développement de réflexions, idées ou projets susceptibles d'être de nouveaux chantiers ou pistes de recherche et d'action ouverts par la présente recherche.

Avec la nouvelle appréhension du développement qui requiert la durabilité de toute action, la lutte contre la pauvreté devient un gigantesque défi au coeur des discours et programmes politiques des pays en voie de développement. Des palliatifs ne pourront véritablement être trouvés à ce problème de pauvreté généralisée si des actions efficaces ne sont pas réalisées pour combattre la pauvreté infantile.

Ces actions exigent l'implication des parents qui sont considérés dans ce cadre comme des acteurs-bénéficiaires. Pour agir avec les parents du CDE KADÈS, la mise au point d'une liste exhaustive des parents est plus qu'une nécessité. Loin d'être une simple liste, il s'agit d'un outil de travail qui permettra, entre autres avantages, de faire des actions ciblées, une réussite. Ce répertoire doit renfermer, pour chaque parent, au minimum les informations liées à la section I du questionnaire des parents de cette recherche (voir Annexe 1). Ce répertoire, actualisé, peut constituer un indicateur de performance (GAR : Gestion Axée sur les Résultats), tout en demeurant une banque de données utiles pour les acteurs du centre.

Les enfants sont les premiers bénéficiaires des programmes et projets exécutés en leur faveur. Ils ont aussi le droit et le devoir de contribuer à leur réussite. Un projet doit être mis en place dans ce sens au niveau du CDE KADÈS et des autres CDE du Cluster. Il s'agira de la création d'un cadre de discussion des enfants au sein duquel les enfants seraient amenés à se partager les problèmes de leurs parents, à y réfléchir pour faire émerger des solutions durables, réalistes et réalisables. Il y a lieu de noter que cette action a déjà fait l'objet d'une expérimentation sommaire sur le terrain, dans le cadre de la présente recherche. Cet essai a fait ressortir d'énormes avantages del'action, si cette dernière est exécutée et s'inscrit dans la durabilité. De cette expérience, il ressort que le cadre en question sera plus adapté aux adolescents : l'idée est d'en faire un moyen qui permettra aux enfants d'échanger valablement avec le comité des parents et par extension, avec les autres organes du centre.

La mise en oeuvre d'un programme intégré d'alphabétisation fonctionnelle serait un grand atout à la participation active des parents. Ce programme reposera fondamentalement sur deux aspects : la protection des enfants et les activités professionnelles des parents.

La mise en oeuvre d'un projet qui consisterait à décerner des prix, périodiquement (annuellement, bi annuellement,...), à un certain nombre de parents, dits modèles serait une aubaine pour la réussite du CDSP. Les critères de leur choix devraient être axés sur les éléments suivants : taux de fréquentation du centre, soins aux enfants à la maison, moralité, etc.

Il serait souhaitable de mettre en oeuvre un projet de renforcement des capacités des principaux acteurs internes mais aussi et surtout des membres du comité des parents en matière du travail en équipe ou en synergie. Il faudra à travers d'autres actions spécifiques, peut-être à moyen terme, que l'organigramme du centre soit revisité en vue d'y rattacher le comité des parents. Ce projet s'inscrit dans la perspective de l'appropriation du programme par la communauté.Tous les projets complémentaires ou CIV prévus pour être exécutés à moyen ou à long terme, doivent résulter de diagnostics participatifs réalisés ou émaner du plan stratégique du centre, en vigueur.Doivent être privilégiées, comme stratégie d'action principale, les causeries-débats au détriment de la sensibilisation de masse. Ainsi, il serait souhaitable que de petits groupes de parents (au plus dix par groupe / focus group) soit formés en tenant compte des quartiers de provenance de ceux-ci. Ces causeries doivent être animées, entre autres sujets, autour du suivi scolaire à la maison des enfants, ceux du primaire surtout. Ces séances pourront être orientées vers les autres membres de la communauté par la suite.

Par ailleurs,dans le souci de faire explorer davantage ses domaines(pauvreté infantile et participation des parents), la présente recherche-action veut susciter l'intérêt des acteurs et chercheurs par le truchement de la série de questionnements suivante :

Quel est le lien entre la participation des parents et le principe de participation des enfants ?

L'existence de la commission spécialisée « Protection de l'enfance » du CVD est-elle un gage de la mobilisation des parents autour des projets axés sur les enfants ?

Pourquoi le devoir d'assistance des enfants par leurs parents est-il féminisé et comment responsabiliser les hommes ?

Les projets de lutte contre la pauvreté infantile doivent-ilsdésormaisêtre exécutés simultanément avec un projet de mobilisation des parents et/ou de la communauté ?

In fine, cette recherche-action s'est évertuée à proposer un organigramme sur lequel figurent le comité des parents et le CVD de Kousségbé-Légbanou. Ces deux éléments nouveaux doivent, à long terme, entretenir un rapport fonctionnel avec les acteurs du plateau technique du centre (les animateurs). Cet organigramme adaptable aux particularités des autres CDE du Cluster Vo-Sud devrait être adoptéà moyen terme et effectivement respecté. Il se présente comme suit :

Figure 18 : Organigramme27(*) proposé au CDE KADÈS

CONCLUSION

Les parents occupent une place de choix dans la réussite de toute action orientée vers les enfants, particulièrement des projets et programmes de lutte contre la pauvreté infantile. Par conséquent, la passivité de ceux-ci au regard des actions s'inscrivant dans ce domaine constitue un problème de développement qu'il convient d'étudier et de pallier.

Initiée dans ce contexte, cette recherche-action intitulée «Participation des bénéficiaires aux actions de lutte contre la pauvreté infantile au Togo : cas des parents du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou (préfecture de Vo) »s'est vu assigné comme objectif,l'analyse de la faible implication des parents des bénéficiaires du CDSP du CDE KADÈS dans ses actions de lutte contre la pauvreté infantile. Ce dessein a été renforcé par la volonté de mettre à la disposition de tout acteur, des stratégies spécifiques et durables concoctées pour prévenir d'un échec éventuel, les projets (en cours d'exécution surtout) axés sur les enfants. Ainsi a-t-il trouvé son ancrage dans les ODD en vigueur actuellement.

Qu'est-ce qui explique la faible implication des parents dans les actions de lutte contre la pauvreté infantile menées par le CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou?Telle est la question fondamentale à laquelle la recherche s'est attelée à répondre.À cette interrogation, la réponse provisoire que voici a été donnée : la non-implication des parents au début du CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses actions de lutte contre la pauvreté infantile.

La tentative de confirmation ou d'infirmation de cette hypothèse de recherches'est reposée sur une démarche qui a combiné la méthodologie quantitative et celle qualitative. Conformément aux exigences de cette orientation, le terrain de l'enquête a été construit à travers la définition du paysage des enquêtés et de la population cible. Cette dernière est constituée de l'ensemble des parents ayant au moins un enfant sur le CDSP du centre. Au sein de ce groupe, un intérêt particulier a été accordé aux 150 parents dont les enfants ont été enregistrés au début du programme ; effectif duquel a été extrait un échantillon de 50 parents par application de la méthode aléatoire simple. Aussi un deuxième échantillon de 28 enfants a-t-il été tiré d'un effectif de 196 enfants, en vue de mieux cerner la portée de la participation passive des parents, grâce à la méthode du choix raisonné.Les composantes de ces deux échantillons ont fait l'objet d'entretiens par questionnaire. À côté de cet outil qui relève de la méthodologie quantitative, d'autres techniques relevant du qualitatif, à l'instar des entretiens individuels et des focus group, ont été utilisées ; de même que les observations. La pratique de ces outils a conduit à des résultats pertinents en rapport avec l'objectif de la recherche.

Au terme de cette recherche-action, les résultats suivants ont été obtenus :

§ 90% des parents n'effectuent pas de visites au centre. 89,29% d'entre eux ne cherchent pas à connaître ce qu'on enseigne à leur enfant sur le CDE. 53,57%des enfants enquêtés ne bénéficient pas d'un suivi de leurs parents, dans le cadre de leurs activités scolaires.44% des enfants ne viennent pas régulièrement aux réunions du centre ; et la majorité de ceux qui y assistent sont souvent en retard. Ces données montrent que leCDE souffre d'un sérieux problème de participation des parents aux actions qu'il mène dans le cadre du CDSP ;

§ ce problème résulte de la méconnaissance de la raison d'être du CDE par les parents et de la mauvaise organisation de ces derniers. Le fait que 74% des parentsméconnaissent la mission du centre et que 52% de ces mêmes parents ignorent l'existence du comité des parents en sont des indicateurs ;

§ le taux d'échec des enfants du primaire inscrits sur le CDSPest de 20,19% pour le compte de l'année scolaire 2014-2015. En matière de santé,53,57 des enfants souffrent fréquemment du paludisme et 67,86% de maladies liées aux parasitoses intestinales. Le problème de participation passive des parents influence négativement aussi bien les actions du CDE que le développement harmonieux des enfants ;

§ face à ce problème, il y a lieu de développer et de mettre en oeuvre des stratégies durables d'amélioration de la participation des parents. C'est l'idée qui se cache derrière le fait que 86% des parents trouvent que leur participation est déterminante pour la réussite des actions du CDE ;

§ 86% des parents disent n'avoir pas été associés à la mise en place du CDE contre 14% qui estiment avoir été impliqués au début du CDSP. Cette statistique montre que le noeud de cette situation est le fait que les parents n'aient pas été associés au tout début du programme.

En cela, l'hypothèse générale de cette recherche, selon laquelle la non-implication des parents au début du CDSP du CDE KADÈS explique leur passive participation à ses actions de lutte contre la pauvreté infantile est confirmée.

Pour résoudre ce problème, des solutions ont été recueillies auprès des enquêtés. Les personnes-ressources se sont davantage intéressé aux moyens d'actions pouvant contribuer à la correction de l'erreur qui a été commise lors du démarrage du programme. La redynamisation du comité des parents et la promotion et le suivi des AGR font partie des principales propositions de solutions faites. Les autres enquêtés ont orienté leurs propositions vers le changement de comportement et le fonctionnement du CDE.Des perspectives de recherche et d'action ont également été trouvées à la recherche. Dans le lot des actions souhaitées figurent la mise en oeuvre d'un programme intégré d'alphabétisation et la création d'un cadre de discussion des enfants.

Il faut reconnaître que la participation, ici des parents, ne se limite ni à la consultation ni à la mobilisation mais qu'elle va toujours de pair avec la responsabilisation.La présente recherche a montré que cette participation pouvait être une réalité, qu'elle a des avantages certains mais aussi des coûts qu'il urge de lever si l'on veut former des communautés où les projets feraient l'objet d'une appropriation effective. Ce n'est qu'à ce prix que la pauvreté des enfants trouverait un épilogue ; condition sine qua non pour la réduction significative de la pauvreté globale et la pérennisation des actions de développement dans les communautés.Et dans ce contexte, la pensée de William Wordsworth (1802) selon laquelle l'enfant est le père de l'homme trouve tout son sens.

BIBLIOGRAPHIE

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WEBOGRAPHIE

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ü www.wikipédia.org/wiki/participation

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires

1.1. Questionnaire adressé aux parents des enfants du CDE KADÈS

SECTION I: Caractéristiques sociodémographiques des parents

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q101

Sexe de l'informateur (Notez le sexe sans poser la question)

- Masculin..................1

- Féminin....................2

 

Q102

Quel est votre âge ?

- 20-25ans..................3

- 26-30ans..................4

- 31-35ans..................5

- 36-40ans..................6

- 41ans et plus..............7

 

Q103

Quelle est votre situation matrimoniale ?

-Célibataire...................1

-Marié(e).....................2

- Divorcé(e)..................3

- Veuf(ve)....................4

 

Q104

Quel est votre niveau d'instruction ?

- Non instruit...............1

- Primaire (CI-CM2).......2

- Secondaire (6ème-Tle).....3

- Supérieur (Bac II et plus).........................4

 

Q105

Dans quel secteur travaillez-vous ?

- Agriculture...............1

- Commerce................2

- Artisanat..................3

- Fonction publique.......4

- Secteur privé.............5

- Autres (à préciser)......6

 

Q106

Combien d'enfants avez-vous ?

-0-3............................1

-4-6............................2

-7-9............................3

- 10-12.........................4

- Autres (à préciser).........5

 

Q107

L'enfant inscrit sur le CDE est-il le vôtre ?

- Oui..........................1

- Non.........................2

 

Q108

Quelle est votre religion ?

- Christianisme...............1

- Islam.........................2

- Animisme...................3

- Autres (à préciser).........4

 

SECTION II : Connaissances et informations sur le CDE KADES et ses actions de lutte contre la pauvreté infantile

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q201

Selon vous, la pauvreté peut-elle toucher les enfants ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q204

Q202

Sous quelle forme ?

- Accès difficile aux soins de santé...........................1

- Malnutrition.................2

- Non scolarisation...........3

- Manque d'accès à l'eau potable.........................4

- Manque d'habits............5

- Autres (à préciser).........6

 

Q203

À qui appartient le CDE KADÈS ?

- Église........................1

- Compassion (CIT).........2

- Population...................3

- État...........................4

- Autres (à préciser).........5

 

Q204

Quelle est, selon vous, sa mission ?

(notez les réponses de l'enquêté)

..................................................................

 

Q205

Dans quels domaines le CDE mène-t-il des actions dans votre milieu, dans le cadre de son programme de parrainage des enfants ?

- Éducation des enfants......1

- Alimentation des enfants..2

- Santé des enfants...........3

- Ne sait pas..................4

- Autres (à préciser)......... 5

 

Q206

Quels problèmes des enfants tente-t-il de résoudre ?

- Violence sur les enfants...1

- Enfants malnutris...........2

- Enfants déscolarisés........3

- Enfants non scolarisés.....4

- Maladie des enfants........5

- Autres (à préciser)......... 6

 

Q207

Quifinance de ses actions ?

- Les blancs..................1

- L'Église.....................2

- Compassion (CIT).........3

- État togolais................4

- Ne sait pas..................5

- Autres (à préciser).........6

 

Q208

Quel genre de contribution le CDE sollicite-t-il de vous, parents ?

- Aucune.....................1

- Financière (Argent)......2

- Suivi de l'enfant..........3

- Dons en nature............4

- Présence aux activités....5

- Collaboration avec les acteurs du CDE.............6

- Autres (à préciser).........7

 

SECTION III : Participation des parents et réalisation des objectifs du CDE

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q301

Avez-vous été associé à la mise en place du CDE ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

 

Q302

Qui a décidé de l'inscription de votre enfant sur le projet ?

- Le chef du village..........1

- Nous (père et mère)........2

- Moi (un parent)............3

- Le CDE.....................4

- Autres (à préciser).........5

 

Q303

Pourquoi ?

- Parent(s) non informé(s)...1

- Conjoint pas d'accord......2

- Notre/Ma situation difficile........................3

- Autres (à préciser).........4

 

Q304

Qui représente l'ensemble des parents auprès du centre ?

- Comité des parents.........1

- Chef du village.............2

- CVD.........................3

- Les animateurs.............4

- Ne sait pas..................5

 

Q305

Connaissez-vous un comité des parents qui travaille avec le CDE ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

 

Q306

Êtes-vous membre du comité des parents ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q310

Q307

Si non, connaissez-vous tous ses membres ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

 

Q308

Comptez-vous en devenir un ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q310

Q309

Si non, pourquoi ?

- Pas disponible (pas de temps).........................1

- Analphabétisme............2

- Manque de moyensfinanciers.....................3

- Pas de salaire...............4

- Autres (à préciser).........5

 

Q310

Comment participez-vous à la réussite des activités menées par le CDE ?

- Ne fait rien..................1

- Assiste aux réunions des parents.........................2

- Participe aux formations et sensibilisations...............3

- Suit davantage l'enfant à la maison.........................4

- Visite au centre.............5

- Autres (à préciser).........6

 

SECTION IV : Conditions socioéconomiques des parents

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q401

Contribuez-vous financièrement à certaines activités du centre ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q403

Q402

Combien y investissez-vous en moyenne, chaque année ?

- 100-5.000.....................1

- 5.001-10.000.................2

- 10.001-15.000...............3

- 15.001 et plus................4

 

Q403

Votre enfant est-il parrainé ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q407

Q404

À combien évaluez-vous l'ensemble des cadeaux qu'il reçoit annuellement de son sponsor ?

- 1-20.000......................1

- 20.001-40.000................2

- 40.001 et plus................3

 

Q405

Comment utilisez-vous généralement cette somme ?

- Habillement................1

- Nourriture..................2

- Logement...................3

- Soins de santé..............4

- AGR (Commerce/Champs).....................5

- Autres (à préciser).........6

 

Q406

Qui décide souvent des dépenses à effectuer avec cette somme ?

- L'enfant.....................1

- Le CDE.....................2

- Moi (parent)................3

 

Q407

Les actions du CDE ont-elles apporté des changements dans la vie de votre enfant et dans votre famille ?

- Oui...........................1

- Non...........................2

Q409

Q408

Si oui, lesquels ?

- État de santé stable de l'enfant........................1

- Enfant bien éduqué.........2

- Logement décent...........3

- Accès à une alimentation saine...........................4

- Enfant travaillant mieux à l'école.........................5

- Autres (à préciser).........6

 

Q409

Combien de repas prenez-vous par jour dans le ménage ?

- 1 repas........................1

- 2 repas........................2

- 3 repas........................3

 

SECTION V : Suggestions pour améliorer la participation des parents

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q501

Trouvez-vous les actions du CDE efficaces ?

- Oui........................1

- Non........................2

 

Q502

Si non, pourquoi ?

- Peu de visites à domicile....1

- Insuffisance de fonds alloués aux besoins des enfants......2

- Implication insuffisante des parents dans les actions......3

- Autres (à préciser)..........4

 

Q503

Votre participation est-elle déterminante dans la réussite des actions du centre ?

- Oui........................1

- Non........................2

Q505

Q504

Que comptez-vous faire concrètement, en tant que parent des bénéficiaires, pour améliorer votre implication dans les actions du CDE ?

(notez les réponses de l'enquêté)

..................................

..................................

..................................

..................................

 

Q505

Que proposez-vous au comité des parents dans ce sens ?

(notez les réponses de l'enquêté)

..................................

..................................

 

Q506

Et au CDE ?

(notez les réponses de l'enquêté)

..................................

..................................

 

1.2. Questionnaire adressé aux enfants du CDE KADÈS

SECTION I: Caractéristiques sociodémographiques des enfants

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q 101

Sexe de l'enquêté(notez le sexe sans poser la question)

- Masculin..................1

- Féminin....................2

 

Q 102

Quel est votre âge ?

/____/ ans

 

Q 103

Quel est votre niveau d'instruction ?

- Primaire (CP1-CM2)......1

- Secondaire (6ème-3ème)....2

 

Q 104

Avec qui vivez-vous ?

- Père........................1

- Mère.......................2

- Tuteur.....................3

- Tutrice............... .....4

- Autres (à préciser).......5

 

Q 105

Dans quel secteur votre père ou tuteur travaille-t-il ?

- Agriculture................1

- Commerce................2

- Artisanat..................3

- Fonction publique.......4

- Secteur privé.............5

- Autres (à préciser).......6

 

Q 106

Dans quel secteur votre mère ou tutricetravaille-t-elle ?

- Agriculture................1

- Commerce................2

- Artisanat..................3

- Fonction publique.......4

- Secteur privé.............5

- Autres (à préciser).......6

 

Q 107

Combien d'enfants êtes-vous dans le ménage ?

-0-3.........................1

-4-6.........................2

-7-9.........................3

- 10-12......................4

- Autres (à préciser).......5

 

SECTION II : Participation des parents aux actions du CDE

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q 201

Quelle activité ou fonction effectue votre père ou tuteur dans le CDE ?

- Aucune..................1

-Volontaire enseignant..2

- Membre du comité des parents.....................3

- Volontaire cuisinier....5

- Ne sait pas..............6

 

Q 202

Quelle activité effectue votre mère ou tutrice dans le CDE ?

- Aucune..................1

-Volontaire enseignant..2

- Membre du comité des parents.....................3

- Volontaire cuisinier....5

- Ne sait pas..............6

 

Q 203

Vos parents participent-ils aux réunions du CDE et des parents ?

- Oui......................1

- Non.....................2

 

Q 204

Qui y va souvent ?

- Père.....................1

- Mère.....................2

- Frère ou Soeur.........3

- Oncle ou Tante........4

- Autres (à préciser)....5

 

Q 205

Votre parent vous suit-il à la maison dans le cadre de vos activités scolaires ?

- Oui......................1

- Non.....................2

 

Q 206

A-t-il déjà fait au moins un tour de suivi au CDE dans cette année ?

- Oui......................1

- Non.....................2

 

Q 208

Votre parent vous assiste-t-il à l'hôpital ?

- Oui......................1

- Non......................2

 

Q 209

Votre parent cherche-t-il à savoir ce qu'on vous enseigne au CDE ?

- Oui......................1

- Non.....................2

 

SECTION III : Influence de la participation sur la réalisation des objectifs du CDE

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q 301

Utilisez-vous encore le filtre à eau que vous a donné le CDE ?

- Oui.....................1

- Non.....................2

 

Q 302

Combien de fois en moyenne prenez-vous de repas par jour ?

/___/ fois

 

Q 303

Dormez-vous sous moustiquaire ?

- Oui.....................1

- Non.....................2

 

Q 304

De quelle(s) maladie(s) souffrez-vous souvent ?

(notez les réponses de l'enquêté)

...........................

...........................

 

Q 305

Avez-vous réussi à la fin de l'année scolaire écoulée ?

- Oui.....................1

- Non.....................2

 

SECTION IV : Approches de solutions pour la résolution des problèmes de participation des parents

N° d'ordre

Questions et filtres

Réponses et codes

Passer à

Q 401

Quelle est, selon vous, la mission du CDE KADÈS ?

(notez les réponses de l'enquêté)

......................................................

 

Q 402

Vos parents ont-ils un rôle à jouer pour la réalisation de cette mission ?

- Oui......................1

- Non.....................2

Q 404

Q 403

Si oui, que doivent-ils faire ?

(notez les réponses de l'enquêté)

......................................................

 

Q 404

Que proposez-vous aux parents afin qu'ils participent mieux au programme de lutte contre la pauvreté infantile du CDE ?

(notez les réponses de l'enquêté)

.................................................................................

 

Q 405

Que comptez-vous faire pour inciter les parents à s'impliquer davantage dans la lutte contre la pauvreté des enfants (et prendre soin de vous) ?

(notez les réponses de l'enquêté)

.................................................................................

 

Q 406

Quelles actions le CDE peut-il mener dans ce sens ?

(notez les réponses de l'enquêté)

......................................................

 

Annexe 2 : Guides d'entretien

2.1. Guide d'entretien à l'attention du Sous-chef de Kousségbé-Légbanou et de ses notables

Sujets d'entretien

Objectifs /Informations à collecter

Historique de Kousségbé-Légbanou.

- Histoire du peuplement

- Origine du nom «Kousségbé-Légbanou» donné au village

- Principaux groupes ethniques dans le village

- Limites du village

Organisation du village

- Organisation sociopolitique

- Organisation économique

- Histoire du développement du village

2.2. Guide d'entretienpour les animateurs du CDE, les parents et le comité des parents des enfants

Catégories d'informateurs

Sujets d'entretien

Objectifs /Informations à collecter

Animateurs

Et

Parents des enfants du CDE

Mission du CDE

- But et objectifs du CDE

- Principes et valeurs du CDE

- Activités menées

- Acteurs impliqués dans les activités du CDE / Partenariat

Participation des parents aux activités

- Place accordée aux parents dans les actions du CDE

- Activités menées par les parents dans le cadre du programme CDSP

- Entraves à leur forte participation aux activités du CDE

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les enfants et la communauté

- Proposition de solutions adaptées

Comité des parents des enfants du centre

Connaissance du comité

- Dénomination/Nom du comité

- Durée de vie

- Vision et objectifs du comité

Organisation et fonctionnement

- Présence / absence de textes de base (RI,...)

- Fonctions et attributions des membres

- Niveau d'information et de formation des membres

- Réunions / Rassemblements

Participation des parents aux activités

- Fréquences des réunions

- Gains liés à la participation

- Sanctions possibles pour les non participants

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants (et familles)

- Proposition de solutions adaptées

2.3. Guide d'entretien pour les enfants bénéficiaires du CDE KADES

Sujets d'entretien

Objectifs /Informations à collecter

Mission du CDE

- But et objectifs du CDE

- Principes et valeurs du CDE

- Activités menées

- Acteurs impliqués dans les activités du CDE / CDSP

Participation des parents aux activités / CDSP

- Place accordée aux parents dans les actions du CDSP

- Rôle des parents pour sa réussite

- Activités menées par les parents dans le cadre du programme

- Entraves à leur forte participation aux activités du CDE

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants (et familles)

- Proposition de solutions adaptées

2.4. Guide d'entretien individuel à l'attention des personnes-ressources

Catégories d'informateurs

Sujets d'entretien

Objectifs /Informations à collecter

DPASPFA

Lutte contre la pauvreté infantile au Togo

- Vision du Togo

- Politiques et programmes mis en oeuvre

- Place accordée aux parents dans les actions de lutte contre la pauvreté infantile

Relations avecles CDE du Cluster de Vo

- Contexte d'implantation des CDE et mission globale

- Nature des relations entretenues avec les CDE et des interventions faites

- Problèmes de participation des parents constatés

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les enfants et la communauté

- Proposition de solutions adaptées

PF (CIT)

Partenariat de CIT avec les CDE

- Objectif(s) du CDSP

- Standards de CIT pour le programme CDSP

- Nature et niveau de maturité du partenariat avec les CDE du Cluster Vo-Sud

Organisation et fonctionnement des CDE

- Mode de définition de la mission des CDE

- Structuration et organes directeurs (organigramme)

- Définition et mise en oeuvre des stratégies

- Participation des acteurs

Participation des parents aux activités

- Niveau de participation des parents sur les CDE

- Problèmes/difficultés de participation des parents constatés (Causes)

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants

- Proposition de solutions adaptées

ONG,

CHP

et

Écoles

Participation des parents

- Interventions

- Problèmes de participation des parents constatés (Causes)

Stratégies d'amélioration de la participation

- Conséquences sur les actions du CDE et sur les enfants (et familles)

- Proposition de solutions adaptées

Annexe 3 : Grille d'observation

 
 

PHENOMENES A OBSERVER

OBJECTIFS / ATTENTES

 

1-) Espaces d'interaction ou d'interface.

2-) Comportements.

3-) Cadre de vie (maisons, centre, équipements, infrastructures,...).

4-) Vie (attitudes) des enfants (centre, maisons, école,...).

5-) Réunion(s) des parents et du comité des parents des enfants.

Cerner la nature et les effets des relations entre les responsables des enfants et les autres acteurs impliqués dans les actions du CDE.

Repérer les comportements favorables ou non-favorables à une meilleure participation des parents dans le milieu.

Décrire les conditions et cadre de vie des habitants de la localité.

Identifier des écarts probables entre la vie menée par les enfants au CDE et hors de celui-ci.

. Comprendre l'organisation du comité et décrire la dynamique qui y règne

. Mesurer l'engagement des parents.

 

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE i

SIGLES ET ACRONYMES ii

DÉDICACE iv

REMERCIEMENTS v

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE-ACTION 5

CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL 6

Titre 1 : Problématique 6

1.1. Énoncé du problème 6

1.2. Hypothèses de la recherche 10

1.2.1. Hypothèse principale 10

1.2.2. Hypothèses secondaires 11

1.3. Variables et indicateurs 11

1.3.1. Variables 11

1.3.1.1. Variable indépendante 11

1.3.1.2. Variable dépendante 11

1.3.2. Indicateurs 11

1.4. Objectifs de la recherche 13

1.4.1. Objectif général 13

1.4.2. Objectifs spécifiques 13

1.5. Justification du choix du thème et du site 14

Titre 2 : Revue de littérature 15

2.1. Revue thématique 15

2.1.1. La participation aux programmes et projets de développement, une notion perçue à la fois comme une fin et un moyen 15

2.1.3. La pauvreté infantile, un phénomène purement multidimensionnel et à caractère prioritairement non monétaire 18

2.2. Revue conceptuelle 21

2.3. Enseignements tirés 23

CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE DE LA RECHERCHE 25

Titre 1 : Site de la recherche : Préfecture de Vo 25

1.1. Présentation du Village de Kousségbé-Légbanou 25

1.1.1. Situation géographique 27

1.1.2. Relief, climat et hydrographie 27

1.2. Populations, habitats et cultures 27

1.3. Histoires du peuplement 28

1.4. Organisation économique 29

1.5. Organisation sociopolitique et pouvoirs locaux 29

1.6. Organisation religieuse et infrastructures sociales 30

1.7. Histoire et champ du développement : acteurs, politiques et programmes 30

1.8. Aperçu sur le CDE TG 622 KADÈS de Kousségbé-Légbanou 31

Titre 2 : Enquête de Terrain 34

2.1. Population cible 34

2.2. Paysage des enquêtés et échantillonnage 35

2.2.1. Paysage des enquêtés 35

2.2.2. Échantillonnage 35

2.3. Outils de collecte et leurs supports 37

2.3.1. Les entretiens 37

2.3.1.1. Les entretiens individuels approfondis 37

2.3.1.2. Les entretiens de groupe 38

2.3.1.3. Les entretiens par questionnaire 38

2.3.2. Les observations 39

2.4. Déroulement de l'enquête 39

2.4.1. La pré-enquête 39

2.4.2. L'enquête principale 40

2.5. Difficultés rencontrées et leur résolution 41

DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE LA RECHERCHE-ACTION 42

CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES DONNÉES DE TERRAIN 43

Titre 1 : Description des cas et présentation statistique des données 43

1.1. Description des cas (présentation des données qualitatives) 43

1.2. Présentation statistique des données 47

Titre 2 : Analyse des données et interprétation des résultats 60

2.1. Identité et caractéristiques sociodémographiques des enquêtés 60

2.2. La méconnaissance par les parents de la mission du CDE comme cause de leur participation passive 61

2.3. La mauvaise organisation des parents comme cause de leur participation passive 63

2.4. Des effets pervers du niveau de participation des parents sur les résultats du CDSP 63

2.5. Des chances d'amélioration de la participation des parents 66

CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHERCHE À L'ACTION 68

Titre 1 : Solutions proposées 68

Titre 2 : Perspectives 73

CONCLUSION 78

BIBLIOGRAPHIE 82

ANNEXES 86

TABLE DES MATIÈRES 100

LISTE DES FIGURES 103

LISTE DES TABLEAUX 104

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de l'Afrique de l'Ouest (mettant le Togo en exergue) 25

Figure 2 : Région maritime assortie de la carte du Togo 25

Figure 3 : Canton de Vogan assorti de la carte de la préfecture de Vo 26

Figure 4 : Plan du village de Kousségbé-Légbanou 26

Figure 5 : Organigramme du CDE KADÈS de Kousségbé-Légbanou 33

Figure 6 : Répartition des enquêtés selon qu'ils soient parents ou tuteur de l'enfant inscrit sur le CDE 50

Figure 7 : Avis des enfants par rapport au suivi réalisé par les parents en matière de santé 51

Figure 8 : Répartition des enfants selon qu'ils bénéficient ou non du suivi scolaire de leur parent à la maison 51

Figure 9 : Avis des enfants par rapport à l'intérêt des parents au programme d'enseignement du CDE 52

Figure 10 : Répartition des parents suivant leur niveau de maîtrise de la mission du CDE 53

Figure 11 : Représentation de la courbe des échecs scolaires des enfants sur une période de trois ans d'exécution du CDSP 57

Figure 12 : Répartition des parents selon leur souhait de devenir membres ou non du comité des parents 58

Figure 13 : Raisons évoquées par les parents non désireux de devenir membres du comité des parents 58

Figure 14 : Répartition des parents par rapport à l'importance de leur participation dans la réussite des actions du CDE 60

Figure 15 : Répartition des parents selon qu'ils aient été associés ou non à la mise en place du CDE 62

Figure 16 : Répartition des enfants selon qu'ils dorment sous moustiquaire ou non 64

Figure 17 : Représentation des courbes des échecs scolaires des enfants sur trois ans selon le niveau scolaire 65

Figure 18 : Organigramme proposé au CDE KADÈS 77

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition des parents selon le sexe 48

Tableau 2 : Répartition des parents selon le groupe d'âge 48

Tableau 3 : Répartition des parents selon leur situation matrimoniale 48

Tableau 4 : Répartition des parents selon leur niveau d'instruction 49

Tableau 5 : Répartition des parents selon le secteur d'activité 49

Tableau 6 : Répartition des parents selon leur religion 50

Tableau 7 : Répartition des parents selon leurs différentes manières de participer aux actions du CDE 52

Tableau 8 : Répartition des parents selon leur connaissance de la principale source de financement des actions du CDE 53

Tableau 9 : Justification donnée par les parents en fonction de l'initiateur des démarches d'inscription de leur enfant (sur le CDSP) 54

Tableau 10 : Répartition des parents selon leur connaissance ou non d'un comité les représentant auprès du CDE 55

Tableau 11 : Niveau de connaissance par les parents des membres de leur comité 55

Tableau 12 : Taux moyen de retard des enfants aux activités de samedi 56

Tableau 13 : Avis des enfants par rapport à l'effectivité de l'usage du filtre à eau dans leur ménage 56

Tableau 14 : Répartition des enfants par rapport aux maladies dont ils souffrent régulièrement 57

Tableau 15 : Répartition des enfants selon le nombre de repas par jour 57

Tableau 16 : Perception des actions du CDE en fonction du statut des enfants dans le CDSP 59

* 1 AGNU : OMD (2000-2015) adoptés en septembre 2000 et ODD (2015-2030)adoptés en septembre 2015.

* 2 PNUD (2014). Pérenniser le progrès humain : Réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience. Rapport sur le développement humain 2014. New York.

* 3 ODD 2 : Lutte contre la faim ; ODD 3 : Accès à la santé ; ODD 4 : Accès à une éducation de qualité ; ODD 6 : Accès à l'eau salubre et l'assainissement.

* 4 AGNU(2007).Les droits de l'enfant (Résolution A/RES/61/146, 23 janvier 2007), para 46.

* 5 DGPE. (2008). Politique Nationale de Protection de l'Enfant, décembre 2008. / Ministère de la Santé.(2010). Politique Nationale en matière d'alimentation et de nutrition / Plan Sectoriel de l'Éducation (PSE) 2010-2020 élaboré en 2010. / SCAPE 2013-2017. (Non exhaustif)

* 6La « participation populaire » dans le développement définie comme l'implication d'un nombre significatif de personnes dans des situations ou actions qui améliorent leur bien être représenterait une stratégie radicalement différente de la conception fondée sur une théorie privilégiant l'initiative des agences de développement et le recours au capital, qui implique la passivité de la majorité de la population. (COPEN et UPHOFF, 1980).

* 7Les ménages, aussi bien en milieu rural qu'urbain, sont exposés à une variété de chocs (sécheresse, inondations, accidents, maladies, fluctuation des prix de produits de base, etc.) qui les empêchent d'accumuler les biens et le capital humain susceptibles de les aider à sortir de la pauvreté. SCAPE 2013-2017.

* 8Revue bi-annuelle``Regards protection sociale'' publiée par l'École Nationale Supérieure de Sécurité Sociale (France) N°45 Avril 2014, p. 70.

* 9KI et al (2005). Pauvreté multidimensionnelle : approche non monétaire fondée sur les besoins de base.

* 10 Voir notamment : la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant (1979), la Convention internationale des droits del'enfant (1989).

* 11Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l'Emploi (SCAPE). 2013-2017.

* 12Tout CDE créé est intégré dans un ensemble appelé Cluster, dirigé par un PF. Le Cluster réunit tous les CDE implantés dans une zone géographique donnée. Ainsi, le CDE KADÈS est dans le Cluster de Vo-Sud.

* 13Economic Commission for Latin America, 1973, cité dans Oakley (1991).

* 14 Côte d'Ivoire, Sénégal, Niger, Guinée-Bissau et Togo.

* 15   « PARENT : Définition de PARENT » [ archive], sur  www.cnrtl.fr (consulté le 22 juin 2016).

* 16 Direction du District Sanitaire (DDS) de Vo : Registre de recensement des Maladies Tropicales Négligées (MTN), campagne de Traitement de Masse (TDM) réalisés en 2016.

* 17 CIT attribue à chaque CDE un numéro d'identification précédé de ``TG'' (indice désignant le Togo comme pays dans lequel le centre est implanté). Celui du CDE KADÈS est « TG-622 ».

* 18« KADÈS » est un nom biblique qui désigne le lieu où l'espoir d'une belle vie renaît. Selon la bible (Nombres 20), Dieu y a fait jaillir de l'eau en abondance d'un rocher pour les Israélites assoiffés, après leur sortie d'Égypte.

* 19 Les animateurs travaillent en permanence au centre et sont les seuls salariés.

* 20 Tiré du : Plan stratégique du CDE KADÈS TG-622 de l'EEMC de Kousségbé-Légbanou (2015-2017).

* 21ARDILLY P. (1994).Les techniques de sondage.Édition TECHNIP / KOHLER F.,Collecte de données.

* 22AKTOUF O. (1987).Méthodologie des sciences sociales et approches qualitatives des organisations une introduction à la démarche classique et une critique. Montréal. Les Presses de l'Université du Québec. P75.

* 23KOHLER F. op cit. (L'échantillonnage au jugé « implique la sélection d'individus en fonction de l'idée qu'on se fait de la composition de la population ».)

* 24 CDE KADÈS Kousségbé-Légbanou / Vo. (2016). Liste des enfants / CDSP.

* 25 Idem.

* 26 Cumul des données recueillies grâce aux observations réalisées pleinement lors de 3 activités de samedi. A été pris en compte, pour ce faire, le nombre total des enfants inscrits sur le CDSP, donc 282 enfants.

* 27Cet organigramme doit être adapté aux circonstances locales et particulières d'autres centres désireux de l'adopter.






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand