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La place et la qualité du français dans les domaines scientifiques: le cas du master 2 chimie (université des frères Mentouri)

( Télécharger le fichier original )
par Abdelghani Zekri
Université Frères Mentouri Constantine - Master - Plurilinguisme et variation linguistique 2016
  

Disponible en mode multipage

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Université Des Frères Mentouri Constantine 1
Faculté des Lettres et des langues
Département des Lettres et langue française

Mémoire de master

Parcours : Plurilinguisme et variation linguistique

La place et la qualité du français dans les domaines
scientifiques : le cas du master 2 Chimie
(Université Des Frères Mentouri)

Présenté par :
ZEKRI Abdelghani
Sous la direction de :
BENDIEB ABERKANE Mehdi

Membres du jury :

- Président : Dr. BITAT Farid Maitre de conférences B

- Examinateur : BENSAKESLI Antar Maître-assistant A
- Rapporteur : BENDIEB ABERKANE Mehdi Maître-assistant A

Année universitaire : 2015/2016

La place et la qualité du français dans les

domaines scientifiques : le cas du master 2 chimie

(Université Des Frères Mentouri)

DÉDICACE

II

À toute ma famille

Voulant vous faire connaitre deux années passées loin de vous, j'ai écrit ce mémoire ; je vous l'offre aujourd'hui en témoignage d'amour et de respect.

ZEKRI Abdelghani

III

REMERCIEMENTS

En premier lieu, je remercie avec sincérité mon directeur de recherche, BENDIEB ABERKANE Mehdi, d'avoir enrichi mes connaissances, de m'avoir guidé et de m'avoir aidé durant la réalisation de ce travail.

Je remercie aussi Professeur DERRADJI Yacine, responsable du master plurilinguisme et variation linguistique, pour son enseignement, son soutien, sa disponibilité et ses conseils tout au long de la rédaction de ce mémoire.

Je tiens également à remercier le Professeur ZETILI Abdeslam, qui m'a accordé un peu de son temps pour discuter autour des divers aspects du travail.

Mes remerciements vont aussi aux membres du jury pour l'honneur qu'ils m'ont fait en acceptant d'évaluer mon travail.

Je tiens en outre à mentionner le plaisir que j'ai eu à étudier au sein du Département des Lettres et langue française (Constantine 1), et j'en remercie ici l'ensemble des enseignants et des responsables.

Je témoigne en plus ma reconnaissance aux responsables de la bibliothèque du Département de Chimie pour leurs implications dans ma recherche.

J'adresse ainsi mes remerciements à Yahia H., à Farouk M. et à tous mes camarades pour leur bonne humeur à toute épreuve.

Enfin, pour leurs encouragements et leur assistance aussi bien matérielle que morale qui m'ont permis de faire ce mémoire dans de bonnes conditions, j'adresse mes plus sincères remerciements à ma fiancée, mes parents, mes soeurs, mes petits frères, et tous mes proches et amis.

IV

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

ASPECT THÉORIQUE 6

I.1. L'usage des langues dans la communauté scientifique 6

I.1.1. L'évolution des langues dans la communauté scientifique 7

I.1.2. L'enseignement supérieur en Algérie 9

I.1.3. La science et l'enseignement supérieur comme champ

sociolinguistique 10

I.2. La notion de qualité de la langue 11

I.2.1. Définition 12

I.2.2. la qualité de la langue et la norme linguistique 14

I.2.3. La qualité de la langue et la variation linguistique 15

I.2.4. Qualité et statut de la langue 16

CHAPITRE II MÉTHODOLOGIE 18

II.1. Pourquoi s'intéresser à la formation scientifique ? 18

II.2. Méthode et objectifs de la recherche 19

II.3. L'analyse des mémoires 20

II.3.1. La grille d'analyse 21

II.3.2. Les outils de références 22

II.3.3. Le corpus 23

II.4. L'enquête par questionnaire 25

II.4.1. Le questionnaire : élaboration et collecte 26

II.4.2. L'échantillonnage 27

II.4.3. Grille d'analyse 27

CHAPITRE III ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES 30

V

III.1. le volet qualitatif 31

III.1.1. Orthographe d'usage 33

III.1.2. Choix lexicaux 35

III.1.3.Orthographe grammaticale 36

III.1.4. Syntaxe 38

III.2. Le volet quantitatif 39

III.2.1. Analyse générale 39

III.2.2. Analyse des résultats selon la spécialité des mémoires 44

III.2.3. Analyse des résultats selon le sexe des auteurs 53

CHAPITRE IV ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

61

IV.1. Description et répartition de l'échantillon 61

IV.1.2. Répartition de l'échantillon par spécialité 62

IV.1.2. Répartition de l'échantillon par sexe 62

IV.2. L'usage des langues dans la sphère de la formation scientifique 63

IV.2.1. L'usage des langues dans la formation de base (en licence) 64

IV.2.2. L'usage des langues dans la formation en master 65

IV.3. L'usage des langues dans la sphère de la production scientifique 67
IV.3.1. L'usage des langues lors de la réalisation de projets collectifs 68

IV.3.2. Les langues de programmation des outils de travail 68

IV.3.3. L'usage des langues dans les laboratoires de recherches 69

IV.4. L'usage des langues dans la sphère de la diffusion scientifique 71

IV.4.1. Le choix des langues dans la lecture scientifique 71

IV.4.2. L'usage des langues dans la rédaction et l'exposition

scientifiques 72

IV.4.3. L'usage des langues dans la vulgarisation scientifique 73

IV.5. L'usage des langues dans les communications ordinaires 75

IV.6. L'usage des langues dans le domaine de la chimie 76

IV.7. Opinions sur l'avenir du français dans le domaine de la chimie 80

CONCLUSION GÉNÉRALE 82

VI

BIBLIOGRAPHIE 87

LISTE DES TABLEAUX 93

LISTE DES FIGURES 95

ANNEXE A LISTE DES MÉMOIRES ANALYSÉS 96

ANNEXE B TABLEAU RÉCAPULATIF DU NOMBRE D'ÉCARTS PAR MÉMOIRE SELON LA CATÉGORIE ET SELON LE

TYPE 100

ANNEXE C TABLEAU RÉCAPUTILATIF DES POURCENTAGES

DES RÉPONSES PAR QUESTION 101

ANNEXE D QUESTIONNAIRE 102

RÉSUMÉ 105

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le contexte sociolinguistique algérien se caractérise par la présence et/ou la concurrence de plusieurs langues au sein des différents domaines de la vie sociale, politique et scientifique. En plus des différentes variétés arabes (l'arabe classique et les variétés régionales) et berbères (kabyle, chaoui, m'zabi, tergui, etc.) se superposent les langues étrangères : le français (un legs colonial), l'anglais (qui s'est introduit dernièrement suite à l'hégémonie américaine), l'espagnole et l'italien (à des usages contextuels). Mais malgré tout, cette richesse linguistique et culturelle est tant rejetée par la politique linguistique adoptée par le pays, car seul l'arabe classique est considéré comme langue nationale. En effet, certains auteurs, à l'instar de F. Ounis, qualifient l'Algérie « de véritable laboratoire dans l'étude du plurilinguisme » (Ounis, 2012, p.87).

Hamel R-E rapporte que : « Le champ des sciences et de l'enseignement supérieur a une valeur stratégique de premier ordre pour toute communauté linguistique développée ». En Algérie, ce domaine est caractérisé par la concurrence des langues dites scientifiques (l'anglais, le français et l'arabe). Depuis l'indépendance, les activités techniques et

2

INTRODUCTION GÉNÉRALE

scientifiques étaient marquées par l'usage de la langue française avec un degré d'utilisation significative, pendant que l'arabe standard (langue nationale) dominait quelques domaines appartenant aux sciences humaines et sociales ; tels que les jurisprudences islamiques, la littérature arabe, l'histoire... Dernièrement, suite à plusieurs facteurs - la mondialisation, l'officialisation de la langue amazighe, le programme de réhabilitation des langues étrangères, etc. - l'usage d'autres langues, telles que l'anglais et le tamazight, a fini par s'introduire dans de nombreuses activités scientifiques dont les auteurs sont les chercheurs universitaires algériens. De plus, les pratiques linguistiques des universitaires algériens n'obéissent à aucune charte ou loi. Ceci se manifeste aujourd'hui par de différents usages linguistiques en faveur de l'anglais qui est en train de gagner de l'espace dans le domaine scientifique.

L'anglais prend de plus en plus de la place dans les pratiques langagières des chercheurs scientifiques tant en Algérie que dans d'autres pays. Ce phénomène est flagrant au niveau des sciences exactes (mathématique, physique, chimie, informatique...) à travers les publications et les communications scientifiques.

Suite à cette constatation, et en nous inspirant des travaux de Rainer Enrique Hamel (2008a, 2008b et 2010) et de Jacques Maurais (1999 et 2003), nous nous sommes intéressé à la place et à la qualité de la langue française dans l'enseignement supérieur en Algérie. Notre travail a pour intitulé "La place et la qualité du français dans le domaine scientifique : le cas du master 2 chimie (Université Des Constantine 1)".

Le choix du sujet a été fait suite à plusieurs lectures autour des différentes branches de la sociolinguistique. Mais aussi nous ne devons pas nier notre intérêt à l'usage du français dans les milieux scientifiques des universités algériennes, précisément l'université de Constantine 1.

3

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Notre problématique se compose de deux questions :

1) Quelle place occupe la langue française chez les étudiants de deuxième année master Chimie, université de Constantine 1 ?

2) Qu'en est-il de la qualité du français écrit dans les mémoires de master ?

Ces questions nous incitent : à nous interroger sur l'opinion des étudiants concernant l'avenir de la langue française dans leur domaine d'étude ; et à nous demander s'il y a une différence entre les niveaux de maitrise du français écrit dans les mémoires selon les spécialités et selon le sexe des auteurs.

Nous proposons comme hypothèses que dans la plupart des universités du monde, les Sciences exactes (dont la chimie en fait partie) se caractérisent par une réalité écrasante qui se manifeste par l'emploi de l'anglais dans la majorité de leurs activités scientifiques. Mais à l'université de Constantine, l'utilisation de l'anglais se limite au champ de la publication des articles, car les autres langues (le français et l'arabe standard) ont une tendance à occuper le champ de l'enseignement et parfois même celui de la diffusion (séminaires, mémoires, thèses, rencontres scientifiques...). De plus, il y a l'arabe dialectal qui vient bousculer toutes ses langues par des pratiques réservées aux discussions orales. Quant à la qualité de la langue française, elle est très proche de la norme standard. Il peut y avoir surement des écarts linguistiques par rapport à la norme, mais ils ne sont pas très éloignés.

En ce qui concerne nos objectifs, et en suivant une approche purement sociolinguistique, il convient d'abord d'évaluer la qualité du français écrit dans quelques mémoires de master soutenus en juin 2015 au niveau du Département de Chimie. Et ensuite, faire une description de l'état des langues en usage dans les différentes activités scientifiques et techniques dans le domaine de la chimie (la rédaction des mémoires, l'enseignement, la

4

INTRODUCTION GÉNÉRALE

consultation des ouvrages et des articles, les communications, les travaux de laboratoire...).

La problématique posée supra nous conduira à apporter de nouvelles connaissances sur l'usage des langues, puisque la place qu'occupe le français dans les activités d'enseignement et de recherches scientifiques a certainement une influence sur la qualité de l'expression écrite chez les étudiants du Département de Chimie. Cependant, les études déjà faites sur l'emploi des langues dans les domaines scientifiques se contentaient d'étudier la concurrence des langues entre français-arabe et/ou français-anglais (Ounis, 2012), ou bien sur les représentations linguistiques (Sahki, 2013 et Atmani, 2011).

Afin de répondre aux questions de notre problématique, nous allons mener deux études. Dans la première étude, il s'agira d'une analyse linguistique de vingt mémoires de master. Au total, 963 pages ont été analysées et près de deux-mille écarts linguistiques ont été détectés. En classant ces écarts selon la spécialité et le sexe des auteurs, nous allons obtenir une idée sur la catégorie et le type de faute commise selon le genre et la spécialité des étudiants. Quant à la seconde étude, elle s'appuiera sur une enquête par questionnaires écrits menée auprès de cinquante étudiants de deuxième année master chimie. À l'aide des réponses obtenues, nous allons déterminer la place qu'occupe la langue française dans le domaine de la chimie.

Le présent travail sera composé de quatre chapitres. Dans le premier chapitre, nous commencerons par un rappel historique de l'usage des langues dans la communauté scientifique, d'abord au niveau mondial puis au niveau national. Ensuite, nous présenterons quelques notions clés sur l'usage des langues dans le domaine scientifique et sur le concept de qualité de langue et sa relation avec les notions de norme et de variation linguistiques. Dans le

5

INTRODUCTION GÉNÉRALE

deuxième chapitre, nous exposerons les choix méthodologiques adoptés lors de la réalisation de cette recherche afin d'atteindre nos objectifs. Dans le troisième chapitre, nous analyserons la qualité du français écrit à partir des écarts linguistiques relevés. Enfin, le dernier chapitre qui sera consacré à l'analyse de l'enquête par questionnaire.

ASPECT THÉORIQUE

Ce chapitre présente un état des lieux sur l'usage des langues dans le domaine scientifique au niveau universel puis au niveau national, suivi d'une réflexion sur le modèle sociolinguistique développé par Hamel (2008a ; 2008b) portant sur l'utilisation des langues dans le champ scientifique. Ainsi, dans ce chapitre, il sera question de notions et de concepts clés (tels que la qualité de la langue, la norme, la variation, etc.) permettant d'inscrire notre recherche dans une discipline qui a tant insisté sur le fait que la langue est un acte social.

I.1. L'usage des langues dans la communauté scientifique

Les scientifiques essayent toujours d'influencer les autres et de s'imposer en tant que détenteurs du savoir. Cette réalité a causé l'émergence de véritables luttes linguistiques au sein même des différents champs scientifiques, tout en assurant l'évolution de la science (Bourdieu, 1975, p.96). En fait, le conflit scientifique constitue un lieu de concurrence entre

7

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

les langues du savoir qui permet à l'un de ses pôles de s'emparer de l'autorité scientifique.

I.1.1. L'évolution des langues dans la communauté scientifique

Selon Walter Henriette (1996), au IIIe millénaire av. J-C., le sumérien fut la première langue savante durant plusieurs siècles. Les textes sumériens étaient souvent des textes astronomiques, mathématiques ou médicaux. Ensuite, ce sont les langues de Babylone et d'Égypte qui ont pris le relais de la langue de Sumer, avant que le statut de langue savante se transmette à l'akkadien lors du IIe millénaire avant notre ère. Au VIe siècle av. J-C., c'est au tour des Grecs de s'emparer de l'autorité scientifique. La langue de Platon, d'Aristote, de Socrate, d'Archimède, etc. a longtemps servi de langue véhiculaire au sein de la communauté scientifique ; également pendant l'hégémonie romaine qui s'est intéressée à la conquête d'autres territoires plus qu'à l'acquisition du savoir.

Puis, c'est aux savants arabes, à l'instar d'Albucasis, Avicenne, Averroès et Al-Khawarizmi, qui ont permis à leur langue de jouer le rôle de langue scientifique du VIIIe jusqu'au XVe siècle (la chute de l'Andalousie). Et puis en partant de la langue arabe, les savants latins ont traduit la pensée des Arabes pour en développer des centres de diffusion scientifique (Italie, France, Allemagne, Grande-Bretagne).

Ensuite, pendant la Renaissance, plusieurs savants de différentes nations européennes commencèrent à écrire avec leurs propres langues ; tels que Descartes, en France, et Francis Bacon, en Grande-Bretagne. Mais c'est la langue française qui réussit à marquer sa prédominance durant le XVIIIe siècle. Les auteurs français du Siècle des lumières (Molière, Voltaire, Diderot, Alembert) ont attiré vers la langue française un grand nombre de scientifiques grâce à leurs succès tant en France qu'à l'étranger. En

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CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

Allemagne, par exemple, la majorité des mémoires étaient rédigés en langue française.

Et pour finir, au début du XXe siècle, selon Hamel, le champ scientifique était marqué par un modèle plurilingue : « Trois langues, l'allemand, l'anglais et le français se partageaient le champ de la science. Chacune prédominait dans certaines disciplines : le français en droit, médecine et sciences politiques, l'anglais en économie et géologie, l'allemand en médecine, chimie et philosophie » (Hamel, 2008a, p.87). Mais malheureusement, suite à la suprématie anglo-américaine, la situation des langues dans les domaines scientifiques passa d'un plurilinguisme intercommunautaire à un monolinguisme marqué par l'hégémonie de la langue anglaise. Hamel ajoute aussi (Ibid., p.88) qu'à la fin du siècle passé (le XXe siècle), l'ensemble de la diffusion scientifique en langue anglaise était de 82 % en sciences sociales et humaines et de 90 % en sciences naturelles.

Nous pouvons conclure qu'au cours des derniers millénaires, les principales langues véhiculaires de la science se sont succédé du sumérien à l'anglais, en passant par le grec, l'arabe, le latin et les différentes langues nationales (le français, l'allemand, l'italien, le russe). L'évolution de la situation des langues dans le champ scientifique a longtemps été marquée par un usage plurilingue jusqu'à l'arrivée de l'anglais qui occupa à lui seul à peu près la totalité des domaines scientifiques.

Après ce survol historique de la situation des langues dans la communauté scientifique universelle, il est important de faire un état des lieux sur l'emploi des langues dans l'enseignement supérieur en Algérie.

9

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

I.1.2. L'enseignement supérieur en Algérie

En Algérie, l'enseignement supérieur a toujours été marqué par une prédominance de la langue française. Cette prédominance a tant été concurrencée par d'autres langues : en premier lieu l'arabe et puis l'anglais. Aujourd'hui, une certaine régression de la langue française est remarquée chez les universitaires algériens, tant au niveau de sa maitrise qu'au degré de son utilisation. En effet, un grand nombre d'étudiants de médecine et de sciences techniques échouent dans leurs études supérieures parce qu'ils ne maitrisent pas correctement la langue française.

Malgré l'intensité de la politique d'arabisation, le français a réussi à conserver sa place dans l'enseignement supérieur. L'Article 37 de la Loi n°91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe exige que : « L'enseignement dans la seule langue arabe, au niveau des établissements et instituts d'enseignements supérieurs prendra effet à compter de la première année universitaire 1991-1992 et se poursuivra jusqu'à l'arabisation totale et définitive au plus tard le 5 juillet 1997. » (1991, p.41). Cependant, cette loi est totalement négligée ; puisque le français a gardé son statut de langue d'enseignement et de formation dans la plupart des filières scientifiques. De plus, Leclerc (2015a) apporte que, en Algérie, « le français exerce toujours une fonction privilégiée dans l'enseignement supérieur et technique, alors que les cours sont essentiellement offerts en français ; seules les filières des sciences humaines et sociales étant enseignées en langue arabe. ». Mais un peu plus bas, le même auteur ajoute que les communications ordinaires entre les différents membres (étudiants, professeurs et agents de l'administration) de la communauté scientifique algérienne se font très souvent en arabe algérien et peu fréquemment en français.

10

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

Quant à la langue anglaise (première langue scientifique), son introduction dans le contexte sociolinguistique algérien durant les années quatre-vingt-dix, où elle a eu l'opportunité d'être enseignée dès la quatrième année primaire au même titre que la langue française, a échoué. Elle n'a eu aucune chance devant un français ancré dans la réalité sociolinguistique algérienne (Derradji, 2001 ; Ounis, 2012). En dépit de l'échec de cette expérience, l'anglais n'a fait que de gagner de la place au sein de l'enseignement supérieur du pays. D'abord, à l'aide des partisans de la politique d'arabisation qui visent la promotion de la langue anglaise (Baala-Boudabia, 2012, p.267). Ensuite, suite à la demande des chercheurs algériens qui ne cessent de constater la dominance de la langue anglaise dans les manifestations scientifiques internationales. Enfin, grâce au développement des coopérations américano-algériennes en proposant, premièrement, des échanges culturels entre les universités des deux pays, et deuxièmement, une formation dans les universités américaines aux meilleurs bacheliers algériens (Ibid., 2012, p.269).

À partir des deux situations scientifiques présentées supra (la situation internationale et la situation algérienne), nous constatons une certaine tendance, au sein de toute communauté scientifique, à favoriser l'emploi de l'anglais comme seule langue scientifique. Cette tendance vers le monolinguisme conduit inévitablement, à reléguer les autres langues (le français, l'allemand, le russe, l'arabe...), donc leurs communautés, à un second rang. En gros, ce qui veut dire rendre ces communautés dépendantes de la langue et de la communauté anglaises (Hamel, 2008a, p.87).

I.1.3. La science et l'enseignement supérieur comme champ sociolinguistique

En partant de l'idée que le langage est l'outil principal de toute activité scientifique, Hamel (2008a ; 2008b) conceptualise un modèle

11

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

sociolinguistique visant la description des usages et des dynamiques linguistiques dans les différents domaines et sous-domaines propres au champ scientifique.

D'un point de vue sociolinguistique, le champ scientifique constitue un ensemble de situations de communication réparti en trois sphères distinctes. Premièrement, la sphère de la recherche scientifique (la production) : elle englobe l'ensemble des communications générées par les situations d'exécution et d'élaboration des projets de recherche (par exemple, les discussions dans les laboratoires). Deuxièmement, la sphère de diffusion (ou de circulation), qui comprend les communications liées aux expositions et à la vulgarisation des résultats (comme les publications d'ouvrages ou d'articles, les congrès, les conférences, etc.). Troisièmement, la sphère de la formation scientifique, c'est-à-dire les interactions produites par les situations d'enseignement (Hamel, 2008a, p.92 ; Hamel, 2008b, p.196).

I.2. La notion de qualité de la langue

La notion de qualité de la langue a longtemps été négligée par les linguistes. À part au Québec, où elle a toujours été de première importance (précisément au Conseil de la langue française) en vue de protéger le français et de sauvegarder sa pureté. En réalité, cette notion fait appel, à la fois, à des critères linguistiques, tels que le respect des règles grammaticales, la clarté et la cohérence de l'énoncé, l'esthétique... et extralinguistiques, comme privilégier un parler par rapport à un autre, le recours à telle ou telle variété, le respect des tabous religieux et sexuels, etc.

12

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

I.2.1. Définition

Il existe plusieurs définitions de la notion de qualité, car celle-ci se définit en fonction des paramètres sur lesquels est construite l'évaluation. D'ailleurs, lorsque l'on évoque la notion de qualité de la langue, il faut savoir par rapport à quelle langue la mesurer, de quelle langue en est-il question (langue écrite/langue orale) et de quel type de communication s'agit-il ? (individualisée/institutionnalisée, pour reprendre les qualificatifs de J-C. Corbeil).

Pour ce qui est du linguiste Pierre Chantefort, dans un colloque portant sur la qualité de la langue au Québec en 1979, il distingue deux types de qualité tout en affirmant qu'il inscrit son initiative dans une approche générative-fonctionnelle (l'école chomskyenne). Il apporte qu'il existe deux sens de la notion de qualité : « D'un côté la qualité est la conformité à un ensemble de règles qui rendent compte des énoncés grammaticaux d'une langue et excluent les autres, c'est la qualité intrinsèque ou norme objective ; de l'autre, la qualité se rapproche du sens qu'a ce mot dans la langue de tous les jours, par exemple quand on parle de « bon français » ou « de langue correcte », c'est la qualité externe que recouvre largement la notion de norme sociale. » (1980)

Pour le premier type, « la qualité intrinsèque », qui repose sur la notion chomskyenne de grammaticalité, consiste à conserver les énoncés appartenant au français (qui respectent les règles normatives) et à rejeter ceux qui n'appartiennent pas au français. Chantefort ajoute que la grammaticalité dépend à la fois de la compétence et de la performance. En effet, la compétence renvoie au jugement de grammaticalité porté par le locuteur sur l'énoncé en fonction de sa conformité par rapport au respect des règles grammaticales. Quant à la performance, elle porte sur le jugement d'acceptabilité de l'énoncé. Ce jugement fonctionne par degré, car il dépend

13

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

à la fois de la grammaticalité et des règles définies par la situation de communication (langue écrite ou orale, relations entre les interlocuteurs, etc.). Ainsi, l'énoncé « Je vous ordonne de sortir de la salle tout de suite ! » émis par un élève dans une école en s'adressant à son enseignant est grammatical du point de vue des règles normatives, mais non acceptable du point de vue de la situation de communication.

En ce qui concerne le second type, « la qualité externe », il se détermine par rapport à la norme sociale, celle qui est valorisée par les individus et est estimée comme le bon usage. Selon Chantefort, le bon usage est souvent justifié par des considérations sociales, historiques, littéraires, logiques et/ou esthétiques.

Quant au sociolinguiste Jacques Maurais, il envisage une définition de la notion de qualité de la langue en partant de la dichotomie saussurienne langue/parole (ou discours). Maurais constate que ce qui apparait dans la réalité linguistique sont les discours et non pas la langue au sens saussurien. De ce fait, il déduit que la qualité doit porter : « Sur la parole, sur les discours, c'est-à-dire sur les productions linguistiques réelles et non sur le système de signes qui existe dans la conscience de tous les membres d'une communauté linguistique. » (Maurais, 1999, p.37). D'où, l'évaluation de la qualité d'une langue ou d'une variété doit obligatoirement faire recours, en plus des critères d'ordre grammatical, à des critères d'ordre social comme le prestige littéraire ou historique.

Généralement, la qualité de la langue peut se définir comme : « Un faisceau de paramètres linguistiques en interrelation. Ce faisceau est lié à la situation de communication. Les situations de communication sont diverses et donnent lieu à plusieurs usages. Il n'y a donc pas une qualité, mais plusieurs, à l'aune desquelles les usages se mesurent. Certains des paramètres concernent le système linguistique, ses composantes et ses

14

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

règles. D'autres relèvent de la norme prescriptive, qui est elle-même fondée sur les normes évaluatives des locuteurs. » (Tremblay, 1996, p.13). Cette définition tient compte de la situation de communication tout en consistant à mesurer les qualités d'une variété à l'aide de critères linguistiques et épilinguistiques.

Une autre définition de la notion de qualité qui manque peut-être de généralisation, car elle s'intéresse à la qualité du français écrit. BUREAU définit la qualité de la langue française comme : « Un emploi conforme aux conventions linguistiques qui régissent le code du français écrit. Il faut entendre par conventions linguistiques non pas un ensemble de règles imposées par une « élite » ou dictées par le « génie » de la langue, mais bien les conventions de fait qui constituent en quelque sorte, par rapport au sujet, le passé de la langue et qui sont nécessaires pour assurer la communication et/ou l'expression dans cette langue. » (Cité par Maurais, 1999, p.36)

I.2.2. la qualité de la langue et la norme linguistique

Laur (2002, p.149) affirme que : « La notion de « qualité » n'a de sens en linguistique que par rapport à une norme, laquelle est linguistiquement arbitraire, mais socialement motivée. [...] aucune langue et aucun parlé ne pourraient être jugés ou évalués sans repère social. La forme linguistique d'un parler ne prend donc de sens que si une valeur sociale lui est attribuée. Plus un parler s'écarte de la norme, moins on lui accorde le sceau de la « qualité ». »

MOREAU (1997) distingue plusieurs types de normes parmi lesquels les normes de fonctionnement et les normes prescriptives.

Premièrement, les normes de fonctionnement (dites aussi normes objectives) qui constituent l'ensemble des usages linguistiques que partage un groupe d'individus. L'examination des normes de fonctionnement

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CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

consiste à identifier les valeurs, les situations et les combinaisons des unités employées (MOREAU, 1997, p.218). Par conséquent, cette examination permet de ressortir les écarts entre deux ou plusieurs variétés et d'en évaluer la qualité.

Deuxièmement, les normes prescriptives (ou sélectives) qui consistent à déterminer un ensemble de normes objectives (donc une variété) comme étant le « bon usage ». L'ensemble des critères valorisés peuvent être proprement linguistiques, comme, le choix de l'emploi le plus logique, le plus esthétique, le plus fonctionnel, etc. ; comme ils peuvent être extralinguistiques, par exemple, sélectionner une variété propre à un groupe précis selon des causes historiques, littéraires, traditionnelles, culturelles, identitaires, etc. (Ibid., pp.219-220). Ce qui fait qu'on peut mesurer les écarts d'une variété par rapport aux pratiques normatives.

I.2.3. La qualité de la langue et la variation linguistique

Selon Maurais (1999, p.49), « La notion de qualité de la langue n'acquiert donc tout son sens que lorsque l'on prend en compte les zones de variation. » En effet, le concept de qualité peut s'appliquer aux différentes variétés d'une langue afin de mesurer leurs écarts par rapport à la norme.

À vrai dire, la sociolinguistique nous enseigne qu'il existe trois types de variations (Calvet, 1993, p.61 ; MOREAU, 1997, p.284). D'abord, la variation diatopique (géographique) qui se manifeste par une différenciation au niveau des unités linguistiques d'une langue selon les régions. Par exemple, le phonème /r/ se prononce de plusieurs façons distinctes en fonction de la région géographique : [K] (le r fricatif) en France et [r] (le r roulé) en Afrique. Ensuite, la variation diastratique (sociale), qui s'explique par les diverses pratiques langagières en fonction des classes sociales. À titre illustratif, les choix lexicaux des hommes diffèrent de ceux utilisés par les femmes. Généralement, le vocabulaire employé par les hommes est plus

16

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

vulgaire et moins étendu que celui des femmes. Et enfin, la variation diachronique qui renvoie aux différentes variables présentes entre deux ou plusieurs générations. Ainsi, la langue de Molière (le français du XVIIe siècle) diffère de celle de Victor Hugo (le français du XIXe siècle).

Néanmoins, en plus des variétés géographiques, sociales et historiques, il faut prendre également en considération les niveaux et les registres de langue.

D'abord, les niveaux de langue qui se définissent en fonction de la capacité intellectuelle de l'émetteur. Grevisse et Goosse (2006, p.11) distinguent trois niveaux de langue : le niveau intellectuel, le niveau moyen et le niveau populaire. Quant aux registres de langue, ils renvoient aux situations de communication. Il y a le registre familier (qui correspond aux situations familiales), le registre courant (celui qui est appris à l'école et propre aux situations ordinaires) et le registre soutenu (employé dans les situations de communications écrites, qui se caractérise par son respect à la norme prescriptive).

Or, comme toutes les langues possèdent des variations linguistiques, elles possèdent également « un noyau dur » (Corbeil, 1980), c'est-à-dire « ce qui fait, par exemple, que le français n'est pas l'anglais ou le wolof. » (Ibid.) Ce noyau est composé d'un ensemble de critères linguistiques permettant de mesurer les écarts des différentes variations linguistiques. Et une fois les variations sont évaluées, ceci nous accorde un continuum composé d'un ensemble de variables linguistiques classées et ordonnées en fonction de leurs écarts par rapport au bon usage (au noyau dur).

I.2.4. Qualité et statut de la langue

En réalité, le statut qu'occupe une langue va toujours de pair avec la notion de qualité. Toute loi portante sur l'utilisation d'une langue est

17

CHAPITRE I : ASPECT THÉORIQUE

impérativement suivie d'une description de la qualité exigée. À titre illustratif, l'Article 3 de la Loi n°91-05 du 16 janvier 1991 portant généralisation de l'utilisation de la langue arabe en Algérie qui prétend la transcription de la langue arabe uniquement en alphabet arabe ; et qui oblige toute institution (privée ou publique) à participer à la promotion et à la protection de l'arabe tout en vigilant à sa pureté et à sa bonne utilisation (Journal officiel de la République algérienne, 1991, p.39). De ce fait, et de même que le statut d'une langue, le modèle considéré comme le plus correct et le plus valorisé est très souvent imposé par les détenteurs du pouvoir politique et culturel. En contrepartie, dans l'aménagement du statut d'une langue qui se fait aux moyens de recommandations juridiques et législatifs ; l'aménagement de la qualité d'une langue, pour être efficace, doit être accompagné d'outils langagiers tels que les dictionnaires, les livres de grammaire, les ouvrages d'apprentissages...

En réponse à ce qui a été développé plus haut, on peut parvenir à la constatation faite par Maurais (1999, p.61) que « la notion de qualité de la langue n'est pas vraiment une notion linguistique, mais plutôt sociologique ou sociolinguistique. » Parce qu'elle renferme à la fois divers concepts marqués dans un courant considérant la langue comme fait social.

Avant de passer au chapitre suivant, nous rappelons que dans les pages précédentes il a été question de notions clés permettant d'inscrire notre travail dans le domaine des sciences du langage. En premier lieu, nous avons décrit l'usage des langues dans la communauté scientifique universelle puis algérienne. En second lieu, nous avons évoqué le modèle de R-E Hamel qui vise la promotion du plurilinguisme au sein des domaines scientifiques. En troisième et dernier lieu, nous avons défini la notion de qualité de la langue et expliqué ses rapports avec d'autres concepts appartenant à la sociolinguistique.

Malgré la domination totale de l'anglais au niveau de la communauté scientifique universelle ; en Algérie, cette domination reste limitée compte

CHAPITRE II

MÉTHODOLOGIE

Dans ce chapitre, nous exposerons les aspects méthodologiques adoptés lors de la réalisation de notre étude. En commençant d'abord par expliquer notre intérêt envers le domaine scientifique, nous allons justifier les méthodes suivies afin d'atteindre nos objectifs.

II.1. Pourquoi s'intéresser à la formation scientifique ?

En Algérie, la question de l'usage des langues dans les domaines scientifiques est d'une grande importance en raison du recul de la langue française tant attesté par les médias que par les sociolinguistes. Ce recul est certes dû en premier lieu aux facteurs politiques, à titre d'exemple la promotion de la langue arabe, et en second lieu aux facteurs économiques et scientifiques régis par l'hégémonie américano-anglaise.

19

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

tenu du poids que possède le français. Vient s'ajouter à cela le pouvoir que détient la langue arabe; et la prédominance des dialectes algériens dans la vie quotidienne. En 1991, une loi portant généralisation sur l'utilisation de la langue arabe oblige les institutions étatiques et privées à promouvoir et à protéger la langue arabe. Cependant, cette loi n'est prise en considération par aucune université algérienne. Ce qui fait qu'on ne sait pas comment se présente aujourd'hui l'usage des langues (le français, l'anglais et l'arabe) dans les domaines scientifiques. Ainsi, cet enjeu linguistique, présent au sein des milieux scientifiques et universitaires, mérite bien d'être un objet d'étude et un sujet d'enquête.

II.2. Méthode et objectifs de la recherche

Notre démarche est avant tout évaluative et descriptive. Puisque la place qu'occupe une langue dans la formation universitaire suscite une évaluation de sa qualité linguistique et une description des différentes situations sociolangagières qui caractérisent la formation scientifique. Et afin de mieux comprendre les usages linguistiques dans le monde des scientifiques en Algérie, nous avons tracé les objectifs suivants :

? Évaluer la qualité linguistique du français utilisé dans le domaine de la chimie à l'Université Des Frères Mentouri de Constantine 1. L'étude se contentera d'évaluer la qualité de la langue française écrite dans les mémoires de master.

? Décrire la place occupée par la langue française durant la formation scientifique des étudiants de deuxième année master chimie (rédaction du mémoire, lectures scientifiques, communications orales et écrites de nature scientifique).

20

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

? Connaitre les opinions des étudiants sur l'importance du français et de son avenir dans la communauté scientifique algérienne.

Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons choisi d'adopter une recherche qui combine entre deux études distinctes : une analyse linguistique et une enquête par questionnaire écrit. La première se bornera à analyser le français écrit dans quelques mémoires de master soutenus durant l'année 2015 (un échantillon de 25% de la totalité des mémoires). Quant à la seconde, elle se basera sur une enquête par questionnaires écrits menée auprès de cinquante étudiants inscrits en deuxième année master chimie (toutes filières comprises).

Le fait d'avoir opté pour le Département de Chimie comme terrain d'enquête s'explique par des causes pratiques. Tout d'abord, et en vue de l'analyse linguistique des mémoires, nous avons trouvé plus de facilité à accéder à la bibliothèque du Département de Chimie que dans les autres départements. Ensuite, grâce au rangement efficace que nous avons trouvé dans celle-ci et à l'accès libre à tous ses rayons autorisé par les responsables ; ce qui n'est pas le cas dans les autres bibliothèques. En ce qui concerne le choix des mémoires soutenus en 2015, il est dû à l'importance du nombre de mémoires soutenus, car nous avons constaté que cette année est marquée par le plus grand nombre de soutenances par rapport aux années précédentes. D'ailleurs, nous avons relevé une augmentation significative dans le nombre des diplômés qui est passé de près de 40 en 2010 à 160 en 2015.

II.3. L'analyse des mémoires

L'un des apports de cette étude est l'analyse linguistique de vingt mémoires de master soutenus en juin 2015. L'analyse nous permettra

21

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

d'évaluer la qualité du français écrit employé par les étudiants de master 2. Elle se divise en deux volets : un volet qualitatif et un volet quantitatif.

Pour bien mener cette analyse, nous avons fait appel à trois instruments de travail. Premièrement, nous avons élaboré une grille d'analyse afin de détecter et de classer les écarts linguistiques observés. Deuxièmement, nous avons rassemblé quelques outils de références (dictionnaires et grammaires) en vue de nous assurer des erreurs trouvées et de nous aider à les classer. Troisièmement, nous avons collecté un corpus composé de 20 mémoires de fin d'études, dont nous présenterons les caractéristiques ci-dessous.

II.3.1. La grille d'analyse

La grille d'analyse (ou d'évaluation) linguistique que nous avons utilisée comprend cinq paramètres, à savoir, ces paramètres sont : coquilles, orthographe d'usage, orthographe grammaticale, choix lexicaux et syntaxe. Elle a été conçue en s'inspirant des travaux de Jacques Maurais(2003) et d'Isabelle Clerc et al. (2001). Dans les paragraphes qui suivent, nous allons faire une brève description de chaque paramètre.

II.3.1.1. Coquilles

Nous avons défini comme coquilles les écarts typographiques (accidents typographiques) qui ne renvoient pas au niveau de maitrise de la langue française, puisqu'elles sont généralement causées par la mauvaise maitrise de l'outil informatique. Il peut s'agir d'une lettre substituée à une autre, d'une absence d'une lettre, d'un mot de la phrase ou d'un accent, d'une lettre ou d'un mot en plus, etc. Rappelons que cette catégorie n'a pas été comptabilisée dans l'analyse quantitative.

II.3.1.2. Orthographe d'usage

22

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

Sous cette catégorie figurent les écarts liés à la mauvaise transcription des mots de la langue (voyelles, consonnes, diacritiques), celles liées à la majuscule et celles liées au trait d'union.

II.3.1.3. Choix lexicaux

La rubrique choix lexicaux regroupe les fautes concernant le choix et l'emploi des mots de la langue. Il peut s'agir d'une impropriété, c'est-à-dire un mauvais emploi d'un mot (d'ordre orthographique, lexical et sémantique), d'une confusion entre deux vocables qui se ressemblent ou d'un anglicisme.

II.3.1.4. Orthographe grammaticale

La section orthographe grammaticale renferme les écarts liés à l'accord de l'adjectif, du nom, du verbe et du pronom (en genre et en nombre); en plus des erreurs liées à la conjugaison des verbes.

II.3.1.5. Syntaxe

Ce paramètre s'intéresse aux erreurs liées à l'ordre des mots dans la phrase et aux règles qui entretiennent les relations entre les mots et les groupes de mots au sein d'une phrase. Il peut s'agir donc d'une omission d'un élément (COD, COI, coordination...), d'un mauvais emploi du mode et du temps ou d'un mauvais agencement des mots.

II.3.2. Les outils de références

Sans une consultation de quelques outils de références, notre travail ne pouvait nullement s'achever. En fait, le recours à ces outils se faisait lorsque nous étions face à des cas particuliers ou à des soupçons de notre part. À titre illustratif, pour vérifier l'orthographe d'un mot que nous ne connaissons pas vu notre étrangeté au domaine de la chimie (exemple : le mot flavonoïde); ou pour s'assurer des règles d'accord, de morphologie, de syntaxe, etc. (l'accord de l'adjectif possible accompagné d'un superlatif, par

23

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

exemple). Nous trouverons dans l'encadré ci-dessous, la liste des outils de références les plus consultés pendant l'analyse :

- Le Robert. Dictionnaire pratique de la langue française. Éditions France Loisir, 2006, Paris.

- Larousse. Dictionnaire de français. En ligne sur www.larousse.fr. - OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE : Le

grand dictionnaire terminologique de la langue française. En ligne

sur http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html.

- GREVISSE, Maurice (1998). Le français correct. Guide pratique, 5e édition, Bruxelles, Duculot (« entre guillemets »).

- GREVISSE, Maurice et André GOOSSE (2006). Nouvelle grammaire française, 3e édition, Bruxelles, De Boeck.

- DUBOIS, Jean et René LAGANE (2014). Grammaire, Paris, Larousse.

II.3.3. Le corpus

Le corpus que nous avons analysé est composé de vingt mémoires de master rédigés par des étudiants du Département de Chimie, de l'Université Des Frères Mentouri (Constantine 1), et soutenus en juin 2015. Une grande partie du corpus a été consultée sous format papier, c'est-à-dire au niveau de la bibliothèque du Département de Chimie, et quelques autres ont été consultés sous format électronique (PDF). Ces derniers ont été tirés de la base des données de la bibliothèque centrale de l'Université Mentouri.

II.3.3.1. Le corpus en chiffres

Les vingt mémoires analysés dans le présent travail constituent un total de 963 pages. Les auteurs de ces pages sont des étudiants de spécialités

Nombre de mémoires et de pages analysés selon le sexe des auteurs

Sexe

Nombre de mémoires

Somme de pages

Féminin

11

542

Masculin

5

219

Mixte

4

202

Total

20

963

24

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

distinctes et de sexes différents. Nous tenons aussi à préciser qu'il s'agit de travaux réalisés par deux étudiants (mémoire en binômes).

Nous avons utilisé comme première variable toutes les spécialités en master chimie qu'offre le Département à ses étudiants. Ces spécialités sont au nombre de cinq : Analyse Physicochimique et Contrôle de Qualité des Médicaments (désormais chimie pharmaceutique), Chimie Analytique et Environnement (désormais chimie analytique), Chimie Inorganique, Chimie Organique et Molécules Bioactives (désormais chimie organique) et Chimie Théorique Appliquée (désormais chimie théorique). Le tableau II.1 résume le nombre de mémoires et de pages analysés par spécialité.

Tableau II.

Nombre de mémoires et de pages analysés par spécialité

Spécialité

Nombre de mémoires

Somme de pages

Chimie pharmaceutique

5

258

Chimie organique

5

241

Chimie inorganique

4

204

Chimie analytique

4

182

Chimie théorique

2

78

Total

20

963

La deuxième variable est celle des sexes des auteurs. Les auteurs des mémoires constituant notre corpus sont soit de sexe féminin, soit de sexe masculin, ou soit des deux à la fois (mixte) puisqu'il s'agit de travaux binômes. Le tableau II.2 contient la répartition des mémoires et des pages analysés selon les sexes des auteurs.

Tableau II.

25

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

II.3.3.2. La collecte du corpus

La collecte du corpus s'est faite de façon aléatoire en prenant par quantité de dix jusqu'à atteindre vingt mémoires répartis en fonction de la spécialité et des sexes des auteurs. Un seul mémoire n'a pas était pris en considération, car, contrairement aux autres, il était rédigé en langue arabe. Le tableau II.3 comprend le nombre de mémoires sélectionnés sur l'ensemble des mémoires selon la spécialité et selon le sexe des auteurs.

Tableau II.

Le nombre de mémoires sélectionnés sur l'ensemble des mémoires
selon la spécialité et le sexe des auteurs

 

Féminin

Masculin

Mixte

Total

Chimie pharmaceutique

3/17

1/1

1/1

5/19

Chimie organique

3/12

1/3

1/3

5/18

Chimie analytique

2/15

1/1

1/2

4/18

Chimie inorganique

2/10

1/4

1/3

4/17

Chimie théorique

1/6

1/5

0/1

2/12

Total

11/60

5/14

4/10

20/84

Il est évident que nous nous sommes posé la question sur la représentativité du corpus. En fait, les écarts linguistiques détectés représentent bel et bien les fautes d'orthographe et les constructions agrammaticales que peut faire un étudiant en master 2 chimie. Ce qui nous permet donc d'avoir une idée sur le niveau de maitrise de la langue française chez ces étudiants.

II.4. L'enquête par questionnaire

Dans le but d'identifier la place qu'occupe la langue française chez les étudiants du Département de Chimie, une enquête par questionnaire a été ajoutée à notre étude. Cet outil d'investigation (le questionnaire), tant utilisé en sciences du langage, a pour fonction la collecte d'informations

26

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

exploitables à la compréhension des phénomènes langagiers. Aussi, il présente beaucoup d'avantages parmi lesquels : une habilité à travailler sur de larges échantillons, une capacité à cerner le sujet traité sous ses différents aspects et une facilité dans le traitement des données.

Afin de tisser un lien entre les deux enquêtes (l'analyse des mémoires et l'enquête par questionnaire), nous avons décidé de travailler sur les étudiants inscrits en deuxième année master chimie (année universitaire 2015-2016).

II.4.1. Le questionnaire : élaboration et collecte

Le questionnaire (voir annexe) a été conçu en s'inspirant des travaux de Hamel (2008a et 2008b) sur l'usage des langues dans la formation scientifique. Il se compose de 20 questions réparties en quatre parties. La première partie regroupe les questions concernant l'usage des langues dans la formation des étudiants en fonction des cycles (énoncés de 1 à 7 et de 17 à 19). La deuxième partie renferme les questions liées à l'usage des langues dans la diffusion scientifique (énoncé 8, 9, 10, 14, 15 et 16). Pour la troisième partie, elle comporte les questions en rapport avec la production scientifique (énoncé 11, 12 et 13). Enfin, la dernière partie qui contient une seule question portant sur l'avenir du français dans le domaine de la chimie en Algérie. Évoquons que l'ensemble des questions composant le questionnaire sont des questions semi-ouvertes sauf deux, dont la première est à classement (énoncé 17) et la deuxième est ouverte (énoncé 20).

La collecte des données s'est faite durant la première semaine de mars (du 1er au 4 du mois) au sein des laboratoires de recherches dans le Département de Chimie (excepté quelques questionnaires qui ont été collectés dans la bibliothèque du département), évidemment après avoir demandé une autorisation auprès des responsables des différents laboratoires visités. Ces laboratoires constituaient les seuls lieux où nous avons pu

27

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

trouver les étudiants visés, puisqu'ils n'ont plus cours pendant le deuxième semestre, qui est consacré à l'élaboration de leurs mémoires de fin d'études. En fait, le Département de Chimie contient plus de dix laboratoires de recherche, et dans chaque laboratoire nous avons pu trouver entre quatre à six étudiants. Les questionnaires ont été récupérés sur place, après un temps de passations d'environ 20 minutes dans chaque laboratoire visité.

II.4.2. L'échantillonnage

La population de notre étude se compose de l'ensemble des étudiants inscrits en master 2 chimie. Ce qui fait un total de 144 étudiants. De même que le corpus des mémoires (l'analyse linguistique), ces étudiants se répartissent en cinq spécialités : chimie pharmaceutique, organique, inorganique, analytique et théorique. Les étudiants inscrits en chimie théorique nous n'avons pas pu les interroger parce que, d'une part, ils ne sont que neuf étudiants et, d'autre part, ils se présentent rarement à l'université. De même aussi, pour les garçons, nous avons pu interroger quelques-uns, car ils s'absentent souvent même durant les cours. Il s'est avéré donc difficile de contacter un grand nombre d'informateurs, alors nous nous sommes contenté d'un échantillon de 50 étudiants (plus de 34% de l'ensemble de la population). Cet échantillon est largement suffisant pour obtenir une représentation statistique sur l'usage des langues dans la population étudiée. Nos données sont donc recueillies auprès de 50 étudiants inscrits en 2ème année master chimie et dans quatre spécialités distinctes (analytique, inorganique, organique et pharmaceutique).

II.4.3. Grille d'analyse

L'analyse du questionnaire s'est faite à l'aide d'une grille d'analyse purement sociolinguistique inspirée des travaux du sociolinguiste mexicain Rainer Enrique Hamel (2008a, p.196). Cette grille est avant tout descriptive, elle nous permettra d'exposer l'usage des langues dans le domaine de la

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CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

chimie en regroupant les activités propres aux situations scientifiques sous trois grandes sphères (tableau II.4).

Tableau II.

Les sphères de la formation, de la production et de la diffusion dans le
domaine de la chimie

Sphères

Activités

Sous-activités

Items

Formation
scientifique

Formation de base
(Licence)

Enseignement (cours),
lectures, évaluation.

1

Formation en master

Enseignement (cours),
lectures, évaluation.

2

Recherche
scientifique
(production)

Exécution de projet de
recherche (langue des
laboratoires)

Échanges verbaux,
outils de travail.

11,

12,
13

Diffusion
scientifique

Lectures

Ouvrages, articles et
internet.

14,

15 16

Communication,
exposition et publication

Conférences,
séminaires et
rédactions.

3, 8,

9, 10

D'abord, le champ de la formation des étudiants qui s'intéresse à l'usage des langues dans les interactions communicationnelles générées par les situations d'enseignement/apprentissage. À l'aide des réponses de nos informateurs (les items 1 et 2), ce champ permet de relever les langues employées dans les séances de travaux pratiques, de travaux dirigés, dans les cours magistraux, dans les examens... durant les deux premiers cycles du programme LMD (licence et master). Ensuite, le champ de recherche scientifique, marqué essentiellement par les situations de productions scientifiques (préparation des projets de recherche, travaux collectifs et individuels, instruments de travail, etc.). À travers les questions 11, 12 et 13, nous relèverons les langues en usage lors de la production scientifique. Enfin vient le champ de diffusion scientifique. Cette sphère nous aide à déterminer les langues qu'utilisent les étudiants dans la vulgarisation scientifique, c'est-à-dire dans les communications ordinaires, les conférences, les séminaires, etc. (les items 3, de 8 à 10 et de 14 à 16).

29

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

Par la suite, les résultats que nous obtiendrons seront soit confirmés ou infirmés par les réponses issues des questions 17, 18 et 19, car ces dernières interrogent les enquêtés sur les langues les plus employées durant toute leur formation.

En plus des trois champs présentés supra, il y a les questions 4, 5, 6, et 7 qui s'intéressent à l'usage des langues dans les communications ordinaires. Nous voulons dire par communications ordinaires toutes situations langagières générées par les échanges entre étudiants/étudiants, étudiants/enseignant ou étudiants/agents d'administration. Ceci nous permettra d'avoir une idée sur la place qu'occupe la langue française en dehors des situations d'enseignement et d'apprentissage. Et à la fin, nous terminerons notre analyse avec la question ouverte (question n°20). Cette question invite les étudiants à nous donner leurs opinions concernant l'avenir de la langue française dans le domaine de la chimie en Algérie.

CHAPITRE III

ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Dans le présent chapitre, il s'agira de l'analyse de la qualité de la langue écrite dans les mémoires. Cette analyse se divise en deux volets. Un volet qualitatif où seront présentés les écarts en fonction des paramètres de notre grille d'analyse. Et un volet quantitatif qui consiste à analyser les écarts détectés selon les variables spécialité et sexe des auteurs.

Notre façon de repérer les écarts consiste à lire le support écrit de l'introduction jusqu'à la conclusion et à détecter simultanément toute construction agrammaticale, pour ensuite la classer dans le paramètre et le sous-paramètre concerné. L'un des meilleurs indices d'agrammaticalité qui nous ont beaucoup aidés est la longueur de la phrase (surtout pour les fautes d'ordre grammatical et syntaxique).

31

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

III.1. le volet qualitatif

Dans les pages qui suivent, nous allons analyser les écarts linguistiques par paramètre avec des exemples provenant du corpus étudié. Un exemple peut contenir plus d'une faute, mais les fautes servant d'exemple seront représentées en italique gras. Chaque exemple sera suivi du numéro du mémoire dans lequel il a été pris et du numéro de page (ex : 8, p.13).

Durant notre analyse, nous avons négligé les erreurs liées à la graphie des catégories suivantes :

- Les noms de personnes. Ex : « [...] mais n'ont été réellement découverts qu'en 1930 par Albert Szent-Gyorgyui [...]. » (2, p.3) (=Albert Szent-Györgyi)

- Les mots étrangers si leur origine est volontairement indiquée par les auteurs. Ex : « Il est dérivé du latin thymus qui l'a emprunté du grec thumos [...]. » (2, p.22) (= thymum)

- Les symboles et les abréviations. Ex : « [...] tels que : la concentration initiale du RC, la concentration du TiO2 et le PH [...]. » (12, p.34) (= pH)

Tout simplement, parce que ces dernières ne reflètent pas vraiment le niveau de maitrise du français. De plus, nous avons accepté l'emploi des deux graphies nouvelles et traditionnelles, car ces dernières sont toujours admises par l'Académie française. Prenons l'exemple du verbe « apparaitre » qui, dans le même mémoire, a été trouvé avec la nouvelle graphie ([...] un second point apparait à 243 nm. 14, p.39) et un peu plus bas avec une graphie traditionnelle (Il apparaît donc, que la meilleure efficacité est obtenue à 3.10-4 mol.L-1. 14, p.46).

Reste maintenant à préciser que deux catégories de notre grille ont été éliminées. La première est celle des coquilles, car elles ne renvoient pas aux compétences linguistiques des auteurs puisqu'elles sont généralement

32

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

causées par le manque de maitrise des outils informatiques. Voici quelques exemples de coquilles.

Exemples

? « [...] l'élimination de Cr(III) par le la résine brute. » (19, p.43) (= par la)

? « Une corrélation entre l'adsorption et la décoloration de ce colorant a été obsevée. » (12, p.45) (= observé)

? « Etant donné que les complexes organométalliques [...]. » (6, p.14) (= Étant donné)

Le second type éliminé comprend les erreurs liées au mauvais emploi de la ponctuation. Ces dernières ont été éliminées de notre analyse après avoir constaté une très faible maitrise de la ponctuation (en particulier la virgule) chez cette catégorie d'étudiants. Ces erreurs étaient innombrables ! Voir même, plus de dix erreurs par page. L'une des erreurs de ponctuation la plus fréquente est celle qui se manifeste par la présence d'une virgule entre le sujet et le verbe. Alors que la grammaire française exige qu'il ne faut jamais mettre de virgule à droite du sujet. En effet, cette erreur est due à l'influence de l'oral sur l'écrit, car parfois à l'oral il nous semble de faire une pause à ces endroits.

Exemples

? « Le suivi de la séparation et le rassemblement final des fractions, sont présentés dans le tableau 13. » (16, p.17)

? « Seuls les aglycones sont supposées être absorbables, alors que les glycosides, doivent subir l'hydrolyse de leur liaison osidique [...]. » (2, p.9)

Un autre type d'erreurs de ponctuation qui était aussi tant fréquent est celui de l'absence de la virgule suite à un complément en début de phrase.

33

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Cependant, cette absence est parfois acceptable à condition que le complément soit bref (deuxième exemple).

Exemples

? « Avant de commencer la séparation chromatographique sur colonne de l'extrait d'acétate d'éthyle nous avons recherché le meilleur système d'élution sur une plaque CCM qui permettrait d'effectuer une bonne séparation. » (17, p.35) (= virgule après éthyle)

? « Par contre le produit F5.2 qui a été obtenu avec une quantité plus grande a conduits a des spectres de meilleur qualité [...]. » (17, p.41). (= Par contre,)

III.1.1. Orthographe d'usage

Les écarts d'orthographe d'usage sont parmi les écarts les plus fréquents. Elles sont généralement causées par le manque d'activité de lecture et d'écriture en langue française chez les étudiants et par la complexité du système graphique de la langue française. Ce paramètre d'analyse se compose de quatre types.

D'abord, il y a les erreurs liées à la graphie des mots qui constituent le type d'orthographe d'usage le plus récurrent. Nous avons remarqué dans notre corpus un nombre important de transcriptions graphiques incorrectes comme "en fin" pour enfin, "inibition", pour inhibition, "vis versa" pour vice versa, etc. ; de plusieurs omissions des consonnes doublées (par exemple le r de arrêter, le m de récemment, le p de grippe...) et beaucoup d'absence ou de substitution des lettres finales à l'instar de "une donné" pour une donnée, "systèm" pour système, "dissout" pour dissous... Cela s'explique par le fait que la plupart de ces étudiants écrivent ce qu'ils prononcent.

34

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Exemples

? « La connaissance du réseau cristallin est accessible lors ce qu'en étude le diagramme [...]. » (15, p.29) (= lorsqu'en)

? « Une tache à 8 ppm et 126,6 ppm correspondant au corelation entre C2 et le proton H2. » (10, p.44, x7) (= corrélation)

? « Cinchona [nom d'une plante] pubescens » (7, p.2 & 13, p.37)

Ensuite, il y a les fautes liées aux diacritiques (accent, tréma et cédille) qui sont généralement causées soit par la mauvaise maitrise de l'outil informatique soit par leurs connaissances quant à l'emploi du bon diacritique à la bonne place. Nous pensons que plusieurs d'entre eux ne savent pas distinguer un é fermé d'un è ouvert (Ex. 3). De plus, nous avons remarqué que le mot "côté" était écrit sans l'accent circonflexe sur le o dans plusieurs mémoires. À titre illustratif les mémoires n°14 (deux fois), n°4 (une fois), n°7 (une fois) et n°18 (deux fois dont l'Ex. 1)

Exemples

1) « D'un autre coté, l'introduction du noyau adamantyle sur les molécules augmente leur activité biologique. » (18, p.1 & p.18) (=côté).

2) « À ce stade de l'analyse nous avons donc identifié un cycle aromatique tetrasubstitué [...] ». (17, p.45, x2) (= tétrasubstitué)

3) « 0.0138 g de naproxéne est dissoute dans 1l de l'eau distillée. » (14, p.17, x10) (= naproxène)

Puis, il y a les erreurs liées aux majuscules. À travers ce cas d'erreur, nous remarquons que les étudiants de chimie ne savent pas que les noms géographiques (composés ou simples) et les noms d'habitants s'écrivent en majuscule. Nous avons remarqué "Afrique du nord" au lieu d'Afrique du Nord, "l'empire romain" au lieu de l'Empire romain, "l'Europe du sud" au

35

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

lieu de L'Europe du Sud ou bien "les algériens" au lieu de les Algériens. Ainsi, nous avons relevé des emplois fautifs de la majuscule (comme « l'hémisphère Nord » pour : l'hémisphère nord ; ou bien « des centaines de Tonnes » pour : des centaines de tonnes).

· « [...] Moyen Orient, Amérique du nord et du sud (Pérou, Chili), ...etc. » (3, p.26) (= Amérique du Nord et du Sud)

· « Les égyptiens s'en servaient pour embaumer leurs morts, les grecs pour parfumer les temples [...]. » (2, p.22) (= les Égyptiens, les Grecs)

· La plante a été récoltée dans la région de Constantine au moins de Mai 2014. (16, p.13) (= mois de mai)

Enfin, il y a les écarts liés aux traits d'union. Les étudiants de chimie utilisent beaucoup les traits d'union, car une grande partie du vocabulaire des chimistes est composée de dérivations préfixales ; ce qui fait que les traits d'union sont sommairement bien maitrisés.

Exemples

· « [...] (utilisation d'un porte échantillon à remplissage latéral). » (4, p.7 et p.7) (= porte-échantillon)

· «Synthèse et étude de structure par la diffraction des RX d'un complexe mono-nucléaire à base de cobalt et de l'acide thiophène dicarboxylique. » (9, p.28) (=mononucléaire)

· « [...] c'est à dire la distribution d'intensité autour de la position de Bragg 2èk. (15, p.6) & [...] c'est à dire sur un échantillon constitué de très nombreux petits monocristaux. » (4, p.6) (= c'est-à-dire)

III.1.2. Choix lexicaux

Les choix lexicaux constituent les écarts linguistiques les moins détectés. Il s'agit souvent d'impropriétés lexicales (Ex. 1 et 2), de confusions

36

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

lexicales (Ex. 3 et 4) ou d'anglicismes (Ex.5 et 6). Nous pensons que les mauvais choix lexicaux ont pour principale cause les contacts de langues dans le domaine de la chimie. Pour ce qui est des impropriétés, nous avons constaté qu'elles étaient généralement dues à la traduction latérale de l'arabe au français. Prenons l'exemple 2 où le mot "via" constitue une traduction du mot arabe « ÉØÓÇæÈ ». En ce qui concerne les anglicismes, ils proviennent de l'influence de la langue anglaise. En fait, les anglicismes n'étaient pas si nombreux, citons comme exemple : gap pour écart, fitting pour régression et polydentate pour polydenté. Et comme la langue française possède énormément d'homonymes lexicaux, un bon nombre d'étudiants confondent entre les unités lexicales homophones. Nous avons relevé beaucoup de confusion entre les pronoms se/ce, en/on et ou/où, ainsi qu'entre les ait/est, est/et, a/à, etc.

Exemples

1) « Celle ci vire du Jaune au Mauve. » (12, p.20) (= se transforme)

2) « Ce produit est obtenu via la condensation de para-nitrobenzaldéhyde avec notre énone. » (1, p.46) (= à l'aide de)

3) « [...], et peut constituer un facteur de différentiation entre ces radioéléments. » (6, p.44) (= différenciation)

4) « Le mode opératoire d'une expérience de dégradation photocatalytique est décrit ci-dessous. » (12, p.17) (= ci-dessus)

5) « [...] l'élaboration de nouveaux matériaux combinant de multiples propriétés est un véritable challenge et suscite aujourd'hui un intérêt croissant [...]. » (3, p.1) (= défi ou épreuve)

6) « [...], un caractère moins dur ou plus soft [...]. » (11, p.34) (= mou)

III.1.3.Orthographe grammaticale

Les fautes d'orthographe grammaticale sont celles les plus commises par les étudiants. À travers ces écarts nous avons observé qu'il s'agissait le

37

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

plus souvent d'un mauvais accord (en genre ou en nombre) de l'adjectif ou du nom. Ces écarts sont générés par le manque de concentration qu'appliquent les étudiants pendant la rédaction ; parce qu'elles se manifestent soit par un oubli de la marque du pluriel ou du féminin en présence de l'autre (à titre illustratif, "des meilleurs résultats"/"des paires de thiophène"), ou soit par un ajout fautif de l'une de ces deux marques (comme "la deuxième complexes"). Nous distinguons quatre types d'écarts grammaticaux.

Premièrement, les fautes d'accord de l'adjectif. Exemples :

· « Des taches bleues ciel sous l'UV 254 mn. » (17, p.38) (= bleu ciel)

· « Les signes positives des enthalpies (?Ha) reflètent la nature endothermique [...]. » (20, p.38) (= positifs)

Deuxièmement, les fautes d'accord du nom. Exemples :

· « L'interaction entre les paires de thiophène se fait en configuration T, [...]. » (9, p.34) (= les paires de thiophènes)

· « [...] des réaction de cyclisation ont été réalisée, ainsi des produit originaux ont été obtenues et identifiées. » (7, p.47) (= réactions, produits)

Troisièmement, les fautes d'accord du verbe. Exemples :

· « Cette étude a montrée que l'indole donne une efficacité supérieure à 90%, par contre [...]. » (18, p.38) (= a montré)

· « Les besoins en énergie électronucléaire à l'échelle mondiale, ne cesse de s'accroître [...] » (11, p.6) (= cessent)

Et dernièrement, les fautes d'accord du pronom. Exemples :

38

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

? « Les espèces chimiques sont constituées d'atomes et de molécules qui sont liés entre elles par plusieurs types de liaisons [...]. » (9, p.39) (= eux)

? « Les Crassulaceae sont généralement considéré comme monophylétique et classé dans le complexe Rosales, dans laquelle ils sont étroitement affiliés au [...]. » (13, p.20) (= lequel)

III.1.4. Syntaxe

Puisque nous faisant face à un public non francophone, les écarts syntaxiques sont inévitables ; bien que ces écarts ne sont pas aussi nombreux que les autres types d'écarts. Nous avons relevé trois types d'écarts syntaxiques. D'abord, les mauvais emplois du verbe, qui se manifestent par une suppression du complément du verbe ou par une incorrecte utilisation des temps de conjugaison (Ex.1 & 2). Ensuite, les mauvais emplois de la conjonction qui se caractérisent par un mauvais usage de la conjonction (Ex.3 & 4). Enfin, les mauvais agencements qui apparaissent sous forme d'ordonnancements incorrects des unités qui composent la phrase.

Exemples

1. « On laisse à l'abri de la lumière et à température ambiante pendant 15 minutes. » (16, p.39) (= le verbe laisser requiert un COD. Qu'est-ce qu'on laisse ?)

2. « Bien que le nitrate aux concentrations naturelles n'ait généralement pas d'effet mortel sur l'organisme [...]. » (3, p.34) (= a. Présent de l'indicatif)

3. « [...] qui va provoquer le passage des molécules ou des atomes ou des électrons ou des noyaux d'un état énergétique fondamental à un état excité. » (13, p.14) (= des molécules, des atomes, des électrons ou des noyaux)

39

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

4. « On remarque que la teneur en polyphénol est élevée avec les deux extraits acétate et n-Butanol mais elle est supérieure dans l'extrait acétate d'éthyle. » (16, p.41) (= or)

5. « Le spectre RMN 13C du composé (1) présente dans la zone de champ faible les pics aromatiques d'abord le pic à 146.15 ppm correspondant au carbone (Cq) quaternaire les autres carbones apparaît comme suit : » (8, p.21)

6. « Les réactions avec le composé [...] a été condensé avec soit l'acétylacétone ou le cyanoacétate d'éthyle pour [...]. » (7, p.23) (= soit avec)

III.2. Le volet quantitatif III.2.1. Analyse générale

L'ensemble des vingt mémoires analysés comprend un total de 963 pages, dans lesquelles nous avons pu détecter 1 896 écarts linguistiques. Ce qui fait en moyenne 1,96 écart par page. Le tableau III.1 décrit le corpus de l'étude en fonction du nombre de pages et d'écarts par mémoire.

Tableau III.

Description du corpus

 

Maximum

Minimum

Moyenne

Somme

Nombre de pages par
mémoire

57

34

48,15

963

Nombre d'écarts par
mémoire

149

27

94,80

1 896

Nombre d'écarts par page

3,79

0,51

1,96

Les différences entre les nombres des pages par mémoire et ceux entre les nombres d'écarts par mémoire s'expliquent par la variation des compétences intellectuelles que possèdent les auteurs de chaque mémoire. Cette interprétation se confirme à travers le nombre d'écarts présents dans

40

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

les mémoires contenant le plus de pages, qui est généralement inférieur ou presque égal au nombre d'écarts présents dans les mémoires contenant le moins de pages. Quant à la différence entre les nombres d'écarts par page, elle est due à la différence des intervalles entre les nombres d'écarts et de pages par mémoire.

La figure III.1 présente la répartition des mémoires selon le nombre d'écarts. Évoquons au passage qu'il n'y a aucun mémoire contenant zéro écart linguistique.

Figure III.

20 à 40 41 à 60 61 à 80 81 à 100 101 à 120 121 à 140 140 et +

Nombre de écarts

Nombre de mémoire

6

5

4

3

2

1

0

Répartition des mémoires selon le nombre d'écarts

III.2.1.1. Analyse des écarts par catégorie

Rappelons que notre grille d'évaluation était au début composée de six catégories, mais deux de ces six ont été éliminées (coquilles et ponctuation). Dans les paragraphes qui suivent, nous présenterons les résultats en fonction des quatre catégories des écarts observés.

Le tableau III.2 réunit par catégorie le nombre d'écarts que nous avons pu détecter au sein de notre corpus.

41

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre d'écarts par catégorie (en ordre décroissant

 

Écarts

Moyenne
d'écarts par
mémoire

Moyenne
d'écarts par
page

N° %

Somme

1896

100%

94,8

1,96

Orthographe grammaticale

760

40,08%

38

0,78

Orthographe d'usage

537

28,32%

26,85

0,55

Syntaxe

308

16,24%

15,4

0,31

Choix lexicaux

291

15,35%

14,55

0,30

Parmi les 1 896 écarts relevés à partir de notre corpus, 760 font partie de la catégorie orthographe grammaticale (une proportion égale à 40,08%). Ce qui donne une moyenne de 38 écarts par mémoire et moins d'un écart par page. La deuxième catégorie contenant le plus d'écarts est celle de l'orthographe d'usage (537 écarts et un pourcentage de 28,32%) avec une moyenne de 26,85 écarts par mémoire et plus d'un demi-écart par page. D'ailleurs, ces deux catégories réunies représentent plus de 68% de l'ensemble des écarts. Ensuite suivent les écarts syntaxiques avec un pourcentage de 16,24% (308 écarts) et une moyenne de 15,4 écarts par mémoire et moins d'un demi-écart par page. Quant à la catégorie la moins importante est celle des choix lexicaux avec 291 écarts (15,35%) et une moyenne de 14,55 écarts par mémoire et 0,30 écart par page.

Nous pensons que nous n'étions pas plus rigoureux à déceler les écarts d'orthographe grammaticale et d'orthographe d'usage qu'à détecter les écarts syntaxiques ou ceux liés aux choix lexicaux. Nous avons considéré comme faute tout écart par rapport à la norme. Toutefois, une grande partie des écarts liés à l'accord des adjectifs et des noms est due à l'accord au féminin au lieu du masculin ou du pluriel au lieu du singulier. Ajoutons à cela que le logiciel Word souligne en bleu les erreurs liées à l'accord du nom, du verbe, de l'adjectif et du pronom et en rouge celles liées à la graphie des mots. Ce qui veut dire que ces écarts sont des erreurs intentionnelles et non

42

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

pas des coquilles. Voici quelques exemples d'écarts grammaticaux et graphiques :

? En plus des effets esthétiques des couleurs des fleurs, dues a l'accumulation des flavonoïdes [...]. (10, p.24) (= dus à)

? Matériel Végétal sèche (feuilles et fleurs). (10, p.40) (= sec)

? Pour des problêmes de convergence [...]. (11, p.28) (= problème)

Nous pouvons donc retenir que la catégorie des écarts la plus importante est la catégorie orthographe grammaticale. Elle constitue le point faible dans la maitrise du français chez les étudiants de deuxième année master chimie. Cependant, qu'en est-il de la répartition des écarts selon les sous-paramètres de notre grille d'analyse ?

III.2.1.2. Analyse des écarts par type

Les écarts décelés se répartissent en quatorze types appartenant à des catégories distinctes. Le type le moins observé est celui des anglicismes avec 35 apparitions qui correspondent à un taux de 1,91%. Il est vrai que nous avons trouvé beaucoup de difficultés à relever ces anglicismes ; mais nous pouvons quand même dire que l'anglais ne constitue pas un véritable défi pour le français, au moins chez les étudiants de chimie, puisque la présence des anglicismes dans l'ensemble du corpus n'excède pas le nombre de deux par mémoire. En contrepartie, le type d'écarts le plus fréquent est celui de l'accord de l'adjectif. Il compte 356 écarts, ce qui équivaut à 18,45%, avec une moyenne de 17,84 écarts par mémoire et 0,36 écart par page (tableau III.3).

En deuxième position viennent les écarts liés à l'accord du nom (en genre et en nombre) avec un total de 214 écarts (11,51%) et une moyenne de 10,78 écarts par mémoire et 0,22 écart par page. En troisième et quatrième rang se suivent les emplois de la majuscule et des diacritiques avec

43

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

respectivement 8,38% et 7,35% (égale à 154 et 135 écarts). Ce qui fait en moyenne 8,10 écarts par mémoire et 0,16 écart par page pour le premier ; et 7,10 écarts par mémoire et 0,14 écart par page pour le deuxième.

Tableau III.

Répartition des écarts par types (en ordre décroissant

Types d'écarts

Écarts

Moyenne
d'écarts par
mémoire

Moyenne
d'écarts par
page

%

Somme

1896

100%

94,8

1,96

Adjectif

356

19,14%

17,80

0,37

Nom

214

11,51%

10,70

0,22

Majuscule

160

8,60%

8,00

0,17

Diacritique

136

7,31%

6,80

0,14

Confusion

129

6,94%

6,45

0,13

Impropriété

126

6,77%

6,30

0,13

Agencement

124

6,67%

6,20

0,13

Trait d'union

122

6,56%

6,10

0,13

Graphie

119

6,40%

5,95

0,12

Accord du verbe

117

6,29%

5,85

0,12

Conjonction

104

5,59%

5,20

0,11

Emploi du verbe

80

4,30%

4,00

0,08

Pronom

73

3,92%

3,65

0,08

Anglicisme

36

1,94%

1,80

0,04

En fait, les quatre premiers rangs sont occupés par des types d'écarts appartenant aux deux catégories contenant le plus d'écarts (orthographe grammaticale et orthographe d'usage). Puis suivent les confusions et les impropriétés lexicales respectivement avec : 127 écarts (6,91%) et une moyenne de 6,68 écarts par mémoire ; et 124 écarts (6,75%) et une moyenne de 6,52 écarts par mémoires. En regroupant les confusions et les impropriétés lexicales avec les écarts d'agencement, nous trouvons que tous les trois ensembles comptent 20,25% de la somme des écarts (372 écarts), un peu plus que les écarts liés à l'accord de l'adjectif.

Avant de passer à la présentation des résultats selon les spécialités, nous pouvons conclure que l'analyse des 963 pages nous donne une idée sur

44

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

les difficultés de langue française que rencontrent les étudiants de master 2 chimie. Ces difficultés sont le plus souvent d'ordre grammatical et graphique ; elles sont soit liées aux accords en nombre et en genre soit liées à l'emploi de la majuscule et de la diacritique. En revanche, ils rencontrent moins de difficultés dans la conjugaison des verbes, dans l'accord des pronoms et dans la lutte contre les anglicismes.

III.2.2. Analyse des résultats selon la spécialité des mémoires

Le Département de Chimie de l'université de Constantine 1 offre à ses étudiants cinq formations à objectifs différents et visant l'acquisition de compétences distinctes. Les cinq spécialités de master (analytique, inorganique, organique, pharmaceutique et théorique) ont pour but de former de futurs personnels appartenant à des domaines d'activité variés. Ces métiers sont nombreux et diffèrent en fonction de la spécialité étudiée. D'ailleurs, la spécialité qui vise le plus de métiers est la chimie pharmaceutique (Analyse Physicochimique et Contrôle de Qualité des Médicaments), partant de l'enseignement jusqu'aux entreprises pharmaceutiques et industrielles passant par les laboratoires de recherche publics et privés. Ensuite, elle est suivie par les chimies analytique, inorganique et organique qui forment des étudiants se destinant à des activités de recherche et d'enseignement. En ce qui concerne la chimie théorique, elle est la moins favorisée par les étudiants, car elle offre peu de chance dans le monde de travail en se contentant uniquement à des activités d'enseignement. Il nous a donc paru intéressant de se poser la question sur la répartition des écarts observés en fonction de la spécialité des auteurs.

Le tableau III.4 décrit la répartition de ces mémoires et pages selon la spécialité.

45

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre de mémoires et nombre de pages selon la spécialité

 

Nombre de mémoires

Nombre
de pages

Moyenne de pages
par mémoire

Chimie pharmaceutique

5

258

51,6

Chimie inorganique

4

204

51

Chimie organique

5

241

48,2

Chimie analytique

4

182

45,5

Chimie théorique

2

78

39

Somme 20 963 48,15

D'après le tableau III.4, sur l'ensemble de notre corpus la moyenne de pages par mémoire est de 48,15. Nous constatons aussi que les mémoires en chimie pharmaceutique, avec une moyenne de 51,6 pages par mémoire, contiennent plus de pages que les autres spécialités ; suivent ensuite de près les mémoires en chimie inorganique avec une moyenne de 51 pages par mémoire. Les mémoires en chimie organique, quant à eux, ils sont près de la moyenne générale avec 48,2 pages par mémoire. Alors que ceux de chimie théorique, ils ont une moyenne de 39 pages par mémoire ; précédés par les mémoires de chimie analytique avec une moyenne de 45,5 pages par mémoire. À travers la moyenne de pages par mémoire nous pouvons déjà juger l'importance et la sériosité qu'accordent les étudiants à leurs travaux.

III.2.2.1. Répartition des écarts selon la spécialité des auteurs

Le tableau III.5 indique qu'il y a une différence entre le nombre d'écarts par mémoire et par page selon la spécialité. Les étudiants de chimie organique commettent beaucoup moins d'écarts par mémoire (82) et par page (1,70) que leurs camarades des autres spécialités. En deuxième et troisième position viennent successivement les étudiants de chimie inorganique (91,75 écarts par mémoire et 1,799 écart par page) et les étudiants de chimie pharmaceutique (92,6 écarts par mémoire et 1,794 écart par page). Pour les étudiants de chimie théorique, ils sont en quatrième place

46

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

dans le nombre d'écarts par mémoire (102 écarts), suivis par les étudiants de chimie analytique (113 écarts). Par contre, dans le nombre d'écarts par page, ils sont en dernier avec 2,61 écarts, précédés par ceux de chimie analytique (2.48 écarts).

Tableau III.

Nombre d'écarts par mémoire et par page selon la spécialité

 

Nombre d'écarts

Nombre d'écarts par mémoire

Nombre d'écarts par page

Chimie organique

410

82

1,701

Chimie inorganique

367

91,75

1,799

Chimie pharmaceutique

463

92,6

1,794

Chimie théorique

204

102

2,615

Chimie analytique

452

113

2,483

Somme 1896 94,8 1,96

En comparant le classement des cinq spécialités dans le nombre d'écarts par page ou par mémoire avec leur classement de la spécialité la plus demandée par les étudiants à la moins demandée, nous constatons que les trois spécialités les plus demandées, qui sont la chimie pharmaceutique puis organique et ensuite inorganique, sont celles dont leurs étudiants font moins d'écarts. Et cela est tout à fait normal, puisque ces trois spécialités contiennent les meilleurs étudiants. En fait, la distribution des étudiants en début de cycle de master se fait en fonction de leurs résultats en cycle de licence et selon le nombre de places disponibles dans chacune des spécialités, c'est-à-dire que les étudiants ayant obtenu les meilleures notes seront prioritaires dans le choix de la spécialité désirée.

Pour ce qui est du rang qu'occupe la chimie théorique, qui est classée en dernière place dans le nombre d'écarts par page et en quatrième place dans le nombre d'écarts par mémoire, nous donnons une deuxième explication. En plus que ses étudiants sont les moins classés, cette spécialité exige l'emploi d'un discours plus lourd, car il s'agit de la théorie et non pas de la pratique.

47

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

III.2.2.2. Répartition des écarts selon la catégorie et selon la spécialité

Les écarts linguistiques que nous avons relevés se répartissent selon la catégorie et selon la spécialité de façon très complexe. Par conséquent, nous allons d'abord examiner ces écarts par moyenne d'écarts par mémoire puis ensuite par moyenne d'écarts par page.

Le nombre d'écarts par mémoire selon la catégorie diffère d'une spécialité à une autre. À travers le tableau III.6, nous observons que la moyenne d'écarts d'orthographe d'usage par mémoire est très élevée dans les mémoires de pharmaceutique (36,4 écarts par mémoire) et d'analytique (30,5 écarts par mémoire) par rapport à celle des mémoires de théorique (19,5 écarts par mémoire), d'organique (20,6 écarts par mémoire) ou d'inorganique (22,7 écarts par mémoire). Par contre, la moyenne d'écarts d'orthographe grammaticale par mémoire est très petite dans les mémoires de chimie organique (avec une moyenne de 30 écarts par mémoire) en comparaison avec celle des mémoires de chimie théorique (47 écarts par mémoire) ou celle des mémoires de chimie analytique (45 écarts par mémoire). Alors que les moyennes d'écarts par mémoire en pharmaceutique et en inorganique sont plutôt proches avec respectivement 37,6 et 37 écarts par mémoire. De plus, la moyenne d'écarts liés aux choix lexicaux par mémoire est très basse dans les mémoires de pharmaceutique (6,2 écarts par mémoire) par rapport aux autres qui sont plus ou moins proches (une moyenne de 14,5 écarts par mémoire en organique, 18 en inorganique, 18,7 en analytique et 19,5 en théorique). En dépit de cela, les moyennes des écarts syntaxiques sont les moins écartées avec une moyenne de 12,4 écarts par mémoire en pharmaceutique, 14 en inorganique, 16 en théorique, 16,6 en organique et 18,7 en analytique.

48

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre et moyenne d'écarts par mémoire selon la catégorie et selon la

spécialité

Catégories

 

Anal.

Inorg.

Org.

Pharm.

Théo.

Orthographe
d'usage

Nombre d'écarts

122

91

103

182

39

Moyenne d'écarts
par mémoire

30,5

22,7

20,6

36,4

19,5

Orthographe
grammaticale

Nombre d'écarts

180

148

150

188

94

Moyenne d'écarts
par mémoire

45

37

30

37,6

47

Syntaxe

Nombre d'écarts

75

56

83

62

32

Moyenne d'écarts
par mémoire

18,7

14

16,6

12,4

16

Choix
lexicaux

Nombre d'écarts

75

72

74

31

39

Moyenne d'écarts
par mémoire

18,7

18

14,5

6,2

19,5

Nombre de mémoires

4

4

5

5

2

Cependant, le nombre d'écarts par page selon la catégorie ne varie pas beaucoup d'une spécialité à une autre. Le tableau III.7 nous décrit le nombre d'écarts par page selon la catégorie et selon la spécialité.

Tableau III.

Nombre et moyenne d'écarts par page selon la catégorie et selon la

spécialité

Catégorie

 

Anal.

Inorg.

Org.

Pharm.

Théo.

Orthographe
d'usage

Nombre d'écarts

122

91

103

182

39

Moyenne d'écarts par page

0,67

0,44

0,42

0,70

0,50

Orthographe
grammaticale

Nombre d'écarts

180

148

150

188

94

Moyenne d'écarts par page

0,98

0,72

0,62

0,72

1,20

Syntaxe

Nombre d'écarts

75

56

83

62

32

Moyenne d'écarts par page

0,41

0,27

0,34

0,24

0,41

Choix
lexicaux

Nombre d'écarts

75

72

74

31

39

Moyenne d'écarts par page

0,41

0,35

0,30

0,12

0,50

Nombre de pages

182

204

241

258

78

49

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Selon le tableau ci-dessus, les étudiants de chimie pharmaceutique font plus de fautes d'orthographe d'usage par pages (0,7) que leurs camarades des autres spécialités (0,67 en chimie analytique, 0,5 en chimie théorique, 0,44 en chimie inorganique et 0,42 en chimie organique). Ainsi, les étudiants de chimie théorique commettent le plus de fautes d'orthographe grammaticale par page avec 1,2 écart, suivis par les étudiants de chimie analytique qui en font 0,98 écart par pages. Puis viennent successivement les chimies pharmaceutique, inorganique et organique avec respectivement 0,729, 0,725 et 0,62 écart d'orthographe grammaticale par page. Quant aux nombres d'écarts syntaxiques par page, ils sont de 0,24 dans les mémoires de pharmaceutique, de 0,27 dans ceux d'inorganique, de 0,34 dans ceux d'organique, de 0,410 dans ceux de théorique et de 0,412 dans ceux d'analytique.

Le tableau III.8 indique que le rang des catégories est presque identique dans les différentes spécialités. La seule différence est dans le rang des écarts syntaxiques. Cette catégorie occupe le quatrième rang dans les mémoires d'inorganique et de théorique, alors qu'elle occupe la troisième place dans les trois autres spécialités.

Tableau III.

Rang des catégories selon la spécialité

 

Rang anal.

Rang
inorg.

Rang org.

Rang
pharm.

Rang
théo.

Orthographe grammaticale

1

1

1

1

1

Orthographe d'usage

2

2

2

2

2

Syntaxe

3

4

3

3

4

Choix lexicaux

4

3

4

4

3

III.2.2.3. Répartition des écarts selon le type et selon la spécialité

À ce niveau d'analyse, nous allons voir uniquement le nombre d'écarts par mémoire. Pour le nombre d'écarts par page, nous l'avons négligé parce qu'il s'agit de résultats très fins qui ne nous permettent pas de les comparer.

50

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre d'écarts par mémoire selon le type et selon la spécialité

Type

 

Anal.

Inorg.

Org.

Pharm.

Théo.

Adjectif

Nombre d'écarts

85

77

68

80

46

N° d'écarts par mémoire

21,25

19,25

13,6

16

23

Nom

Nombre d'écarts

59

36

40

53

26

N° d'écarts par mémoire

14,75

9

8

10,6

13

Majuscule

Nombre d'écarts

52

33

31

35

9

N° d'écarts par mémoire

13

8,25

6,2

7

4,5

Diacritique

Nombre d'écarts

32

9

16

70

9

N° d'écarts par mémoire

8

2,25

3,2

14

4,5

Confusion

Nombre d'écarts

40

18

36

11

24

N° d'écarts par mémoire

10

4,5

7,2

2,2

12

Impropriété

Nombre d'écarts

32

39

33

13

9

N° d'écarts par mémoire

8

9,75

6,6

2,6

4,5

Agencement

Nombre d'écarts

29

16

35

32

12

N° d'écarts par mémoire

7,25

4

7

6,4

6

Trait
d'union

Nombre d'écarts

17

37

19

37

12

N° d'écarts par mémoire

4,25

9,25

3,8

7,4

6

Graphie

Nombre d'écarts

21

12

37

40

9

N° d'écarts par mémoire

5,25

3

7,4

8

4,5

Accord du
verbe

Nombre d'écarts

19

21

27

35

15

N° d'écarts par mémoire

4,75

5,25

5,4

7

7,5

Conjonction

Nombre d'écarts

29

24

23

19

9

N° d'écarts par mémoire

7,25

6

4,6

3,8

4,5

Emploi du
verbe

Nombre d'écarts

17

16

25

11

11

N° d'écarts par mémoire

4,25

4

5

2,2

5,5

Pronom

Nombre d'écarts

17

14

15

20

7

N° d'écarts par mémoire

4,25

3,5

3

4

3,5

Anglicisme

Nombre d'écarts

3

15

5

7

6

N° d'écarts par mémoire

0,75

3,75

1

1,4

3

Nombre de mémoires

4

4

5

5

2

Sur l'ensemble, les différences entre les nombres d'écarts par mémoire dans différentes spécialités varient d'un type à un autre. Prenons comme exemple les fautes d'accord de l'adjectif (le type le plus fréquent dans l'ensemble des mémoires) qui sont moins présents dans les mémoires de pharmaceutique que dans les autres (16 écarts par mémoire), alors qu'ils sont très élevés dans les mémoires de théorique avec une moyenne de 23 écarts

51

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

par mémoire. En revanche, le type dont les nombres sont le plus rapprochés entre les différentes spécialités est l'accord du pronom. Ces derniers sont de 4,25 dans les mémoires d'analytique, 4 dans les mémoires de pharmaceutique, 3,5 dans ceux d'inorganique et théorique et 3 dans ceux d'organique (tableau III.9).

Ce qui attire le plus notre attention est le rang de chaque type d'écarts dans chaque spécialité. La répartition des écarts selon le type et selon la spécialité des auteurs nous donne à peu près les mêmes résultats obtenus lors de la répartition des écarts par type (voir tableau III.3).

Tableau III.

Rang des types d'écarts par mémoire selon la spécialité

Type

Anal.

Inorg.

Org.

Pharm.

Théo.

Adjectif

1

1

1

1

1

Nom

2

4

2

3

2

Majuscule

3

5

7

6

10

Diacritique

4

8

4

12

3

Confusion

5

14

12

2

8

Impropriété

6

2

6

11

12

Agencement

7

6

10

10

11

Trait d'union

8

9

5

8

6

Graphie

9

13

3

4

9

Accord du verbe

10

7

8

7

4

Conjonction

11

3

11

5

5

Emploi du verbe

12

12

13

9

13

Pronom

13

10

9

13

7

Anglicisme

14

11

14

14

14

Nous observons dans le tableau III.10 que les différents types occupent presque les mêmes rangs dans les différentes spécialités, en particulier pour les premiers et derniers rangs. L'accord de l'adjectif chez les étudiants des différentes spécialités constitue par excellence le point de défaillance, il occupe le premier rang dans les cinq spécialités. De même, les anglicismes constituent le type d'écart le moins fréquent dans les cinq spécialités sauf chez les étudiants de chimie inorganique, où se trouvent au dernier rang les

52

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

confusions lexicales. Aussi, les fautes d'accord du nom occupent la deuxième place dans trois spécialités (analytique, organique et théorique) et ils occupent la troisième et quatrième place chez les étudiants de chimie pharmaceutique et organique.

D'abord, commençant par les étudiants de chimie organique qui maitrisent moins les accords des adjectifs et des noms et la graphie des mots par rapport à l'accord des pronoms ou à l'utilisation des traits d'union et des anglicismes. Ensuite, pour ce qui est des étudiants de chimie inorganique, leur faiblesse est dans l'accord des adjectifs, dans les impropriétés lexicales et dans l'utilisation des traits d'union ; tandis qu'ils maitrisent mieux l'usage du diacritique, la transcription graphique des mots et l'accord des pronoms. Puis, les étudiants de pharmaceutique qui manifestent assez de lacunes dans l'accord de l'adjectif et du nom et dans la maitrise du diacritique ; alors qu'ils se servent légèrement d'anglicismes et font peu de confusions lexicales et peu de mauvais emplois des verbes. Après, il y a les mémoires d'analytique, dans lesquels leurs auteurs , d'une part, commettent beaucoup d'écarts liés à l'accord des adjectifs et des noms ainsi que des fautes d'emploi de la majuscule et, d'autre part, font peu d'écarts liés à l'accord des pronoms, à l'emploi des verbes et à l'utilisation des traits d'union. Enfin, pour ce qui est des mémoires de théorique, ils sont truffés d'erreurs liées à l'accord des adjectifs et des noms et de confusions lexicales ; mais contiennent moins d'anglicismes, moins de fautes d'accords des pronoms et moins d'écarts liés à la graphie des mots.

Une remarque s'impose concernant les erreurs d'accord du verbe, les fautes d'agencement et les écarts liés à la conjonction. Ces derniers occupent souvent entre le cinquième et le dixième rang dans les cinq spécialités ; ce qui signifie qu'ils sont généralement bien maitrisés par les étudiants, surtout

53

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

si nous les comparons avec l'accord du nom et de l'adjectif qui sont toujours dans les premiers rangs.

En fin de compte, à ce niveau d'analyse nous avons constaté que sur les cinq spécialités, les mémoires en chimie pharmaceutique contenaient le plus grand nombre de pages par mémoire (une moyenne de 51,6 pages par mémoire). Ainsi, nous avons remarqué que les étudiants de chimie organique commettent moins d'écarts linguistiques dans leurs mémoires par rapport à leurs camarades dans les autres spécialités. Ils en font en moyenne 82 écarts par mémoire et 1,70 écart page. En outre, grâce à l'analyse des écarts par catégories et par types, nous avons pu détecter les points faibles et les points forts chez les étudiants de chaque spécialité. Les écarts grammaticaux, et précisément celles liées à l'accord en genre et en nombre, constituent par excellence le point faible chez les étudiants de chaque spécialité. À présent, nous allons nous intéresser à la répartition des écarts selon le sexe des auteurs.

III.2.3. Analyse des résultats selon le sexe des auteurs

En plus de l'intitulé du mémoire, toute page de garde d'un travail de recherche comprend le nom et le prénom de l'auteur, ce qui nous permet de relever le sexe des étudiants. L'ensemble de notre corpus est composé de mémoire en binôme, c'est-à-dire des mémoires réalisés par deux étudiants. De ce fait, il se trouve des cas où les auteurs sont à la fois un étudiant et une étudiante (mixte). Et pour en arriver aux buts de notre analyse, nous avons classifié les mémoires selon les trois catégories suivantes : masculin, féminin et mixte.

Le tableau III.11 répartit le corpus analysé selon les trois catégories de sexe (masculin, féminin et mixte).

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Nombre de mémoires et nombre de pages selon le sexe

Tableau III.

Sexe

Nombre de
mémoires

Nombre de pages

Moyenne de pages par mémoire

Féminin

11

542

49,27

Masculin

5

219

43,8

Mixte

4

202

50,5

Somme

20

963

48,15

Le tableau ci-dessus montre que les mémoires rédigés par un étudiant et une étudiante contiennent en moyenne plus de pages que les autres mémoires, même si cette moyenne (50,5 pages par mémoire) n'est pas si grande que celle des binômes féminins (49,27). Quant à la moyenne la plus basse est celle des mémoires écrits par des auteurs de genre masculin, elle est de 43,8 pages par mémoire. En plus, nous remarquons que les moyennes de pages par mémoire chez les binômes de genres féminins et mixtes sont très proches de la moyenne de la somme des mémoires (48,15 pages par mémoire) ; contrairement à la moyenne de pages par mémoire chez le genre masculin qui est beaucoup plus inférieure.

III.2.3.1. Répartition des écarts selon le sexe des auteurs

Tableau III.

Nombre d'écarts par mémoire et par page selon le sexe des auteurs

 

Nombre d'écarts

Nombre d'écarts par mémoire

Nombre d'écarts par page

Masculin

580

116

2,65

Féminin

1079

98,09

1,99

Mixte

237

59,25

1,17

Somme 1896 94,80 1,96

54

Après avoir réparti les écarts décelés en fonction du sexe des étudiants, nous avons observé que les étudiantes font moins d'écarts que les étudiants. Ces derniers commettent en moyenne 116 écarts par mémoire et 2,65 écarts par page ; alors que les étudiantes font en moyenne 98,09 écarts par mémoire

55

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

et 1,99 écart par page. Quant aux mémoires rédigés par binômes mixtes, ils comptent en moyenne 59,25 écarts par mémoire et 1,17 écart par page.

Ces dernières années, plusieurs recherches scientifiques ont montré que les résultats scolaires et universitaires du genre féminin sont plus élevés. De même qu'en sociolinguistique, de nombreuses enquêtes ont apporté que le sexe constitue un véritable facteur de variation linguistique, et que le discours féminin est souvent plus proche de la norme académique en comparaison avec le discours masculin. D'ailleurs, selon A. Pillon (1997, p.259), que « pour une variable sociolinguistique donnée, les locuteurs, quel que soit le style de parole envisagé, utilisent plus fréquemment que les locutrices la variante non normée. » Cette explication coïncide avec les résultats de notre analyse qui montre que les étudiantes font beaucoup moins d'écarts linguistiques que les étudiants, c'est-à-dire qu'elles respectent autant que le sexe masculin les normes du français écrit.

III.2.3.2. Répartition des écarts selon la catégorie et selon le sexe

Le tableau III.13 montre que la catégorie d'écart la plus fréquente chez les trois sexes est celle des écarts grammaticaux. Elle est d'une moyenne de 1,21 écart par page dans les mémoires des binômes masculins, de 0,72 dans les mémoires des binômes féminins et de 0,51 dans les mémoires des binômes de sexes différents. Ensuite, la deuxième catégorie moins fréquente est celle d'orthographe d'usage, qui est de 0,62 écart par page chez les étudiants, de 0,58 chez les étudiantes et de 0,42 chez les auteurs mixtes. Puis, en troisième position, viennent les écarts syntaxiques avec une moyenne de 0,42 écart par page dans les mémoires de sexe masculin, de 0,35 dans ceux de sexe féminin et de 0,14 dans ceux de sexe mixte. En dernier rang se classent les écarts liés aux choix lexicaux avec une moyenne de 0,4 écart par page chez les étudiants, de 0,34 chez les étudiantes et de 0,1 dans les mémoires mixtes.

56

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre d'écarts par mémoire et par page selon la catégorie et selon le

sexe

Catégorie

 

Masculin

Féminin

Mixte

Orthographe
grammaticale

Nombre d'écarts par
mémoire

53

35,64

25,75

Nombre d'écarts par page

1,21

0,72

0,51

Orthographe
d'usage

Nombre d'écarts par
mémoire

27,2

28,73

21,25

Nombre d'écarts par page

0,62

0,58

0,42

Syntaxe

Nombre d'écarts par
mémoire

18,4

17,09

7

Nombre d'écarts par page

0,42

0,35

0,14

Choix
lexicaux

Nombre d'écarts par
mémoire

17,4

16,64

5,25

Nombre d'écarts par page

0,40

0,34

0,10

Nous remarquons aussi que les quatre catégories d'écarts occupent les mêmes rangs chez les trois types d'auteurs. Il est vrai que ces résultats sont semblables aux résultats obtenus plus haut, lors de la répartition des écarts par spécialité. En l'occurrence, ici, nous remarquons que la différence entre les nombres d'écarts par page ou par mémoire chez les deux sexes (masculin et féminin) n'est pas si grande. Il est généralement de moins d'un écart par mémoire, sauf pour la catégorie d'orthographe grammaticale qui est de plus de 17 écarts chez les étudiants. À travers cette différence, nous pouvons dire que le niveau de maitrise de l'expression écrite chez les étudiants de sexe féminin n'est pas aussi haut que celui de leurs camarades de sexe masculin. En dépit de cela, nous remarquons une différence significative entre la moyenne d'écarts par mémoire (ou par page) des mémoires mixtes et celle des mémoires de sexe homogènes. Elle est de plus de dix écarts par mémoire dans les quatre catégories.

Dorénavant, nous allons continuer l'analyse en étudiant la répartition des écarts selon le type et non selon la catégorie ; ce qui va nous permettre

57

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

d'identifier s'il y a une différence dans la moyenne des types d'écarts que commettent les étudiants des trois sexes.

III.2.3.3. Répartition des écarts selon le type et selon le sexe

Après avoir réparti les écarts détectés selon le type, nous avons constaté que chacune des différentes combinaisons de sexe possède ses propres lacunes. Le nombre d'écarts par page a été écarté, parce que les résultats étaient très fins et ne présentaient aucune signification.

Dans le tableau ci-dessous, nous remarquons que les nombres d'écarts par mémoire de la plupart des types diffèrent d'un sexe à un autre, contrairement à ceux de l'anglicisme et de l'accord du verbe qui sont proches. Les moyennes d'écarts par mémoire de l'accord du verbe et de l'anglicisme sont respectivement, de 6,6 écarts par mémoire dans les mémoires d'auteurs masculins, de 5,72 dans les mémoires d'auteurs féminins et de 5,25 dans les mémoires d'auteurs mixtes ; et de 2,2 chez les étudiants, de 1,9 chez les étudiantes et d'un écart chez les étudiants mixtes.

Pour les autres types, nous prenons comme exemple, les fautes d'accord de l'adjectif qui sont de 25,8 par mémoire chez les étudiants, 16,18 chez les étudiantes et de 12,25 dans les mémoires mixtes ; les impropriétés lexicales qui sont de 9 par mémoire chez les masculins, de 6,72 chez les féminins et de 1,75 chez les mixtes ; et les écarts liés aux traits d'union qui sont de 8,8 chez les garçons, de 4,72 chez les filles et de 6,5 chez les binômes mixtes.

58

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

Tableau III.

Nombre d'écarts par mémoire selon le type et selon le sexe

Type

 

Masculin

Féminin

Mixte

Graphie

Nombre d'écarts

23

59

37

N° d'écarts par mémoire

4,6

5,36

9,25

Diacritique

Nombre d'écarts

25

97

14

N° d'écarts par mémoire

5

8,81

3,5

Majuscule

Nombre d'écarts

44

108

8

N° d'écarts par mémoire

8,8

9,81

2

Trait
d'union

Nombre d'écarts

44

52

26

N° d'écarts par mémoire

8,8

4,72

6,5

Impropriété

Nombre d'écarts

45

74

7

N° d'écarts par mémoire

9

6,72

1,75

Anglicisme

Nombre d'écarts

11

21

4

N° d'écarts par mémoire

2,2

1,90

1

Confusion

Nombre d'écarts

31

88

10

N° d'écarts par mémoire

6,2

8

2,5

Adjectif

Nombre d'écarts

129

178

49

N° d'écarts par mémoire

25,8

16,18

12,25

Nom

Nombre d'écarts

73

111

30

N° d'écarts par mémoire

14,6

10,09

7,5

Pronom

Nombre d'écarts

30

40

3

N° d'écarts par mémoire

6

3,63

0,75

Accord du
verbe

Nombre d'écarts

33

63

21

N° d'écarts par mémoire

6,6

5,72

5,25

Emploi du
verbe

Nombre d'écarts

28

44

8

N° d'écarts par mémoire

5,6

4

2

Conjonction

Nombre d'écarts

32

64

8

N° d'écarts par mémoire

6,4

5,81

2

Agencement

Nombre d'écarts

32

80

12

N° d'écarts par mémoire

6,4

7,27

3

Nombre de mémoire

11

5

4

Le classement des types d'écarts du plus récurrent au moins récurrent nous permet de détecter les points faibles et les points forts de chacune des catégories de sexe.

Le tableau III.15 montre que chez les trois catégories de sexe, l'accord de l'adjectif constitue le point faible pendant que l'anglicisme constitue le point fort, parce que le premier est le type d'écart le plus fréquent et le second

59

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

le type le moins récurrent chez les trois genres d'auteurs. Donc, si nous ne prenons pas en compte ces deux types, les trois points forts et faibles de chaque genre d'auteur sont comme suit. Commençons par les masculins, qui ont comme points faibles l'accord du nom, les impropriétés et l'emploi de la majuscule ; alors que leurs points forts sont l'utilisation saine de la graphie et du diacritique (l'emploi des accents et des trémas) en plus du bon emploi des verbes. Ensuite, les auteurs féminins, dont leurs points forts sont le bon accord des pronoms, la correcte utilisation des verbes et des traits d'union ; tandis que leur faiblesse consiste en l'accord des noms, l'emploi de la majuscule et du diacritique. Enfin, les auteurs de sexe mixte, quant à eux, ils ont comme points faibles la graphie, l'accord des noms et l'usage des traits d'union ; pendant que leurs points forts résident dans l'accord des pronoms, leurs résistances aux impropriétés lexicales et le bon emploi des verbes.

Tableau III.

Rang des types d'écart selon le sexe des auteurs

Types

Rang
masculin

Rang
féminin

Rang
mixte

Adjectif

1

1

1

Nom

2

2

3

Impropriété

3

7

12

Majuscule

4

3

9

Trait d'union

5

11

4

Accord du verbe

6

9

5

Proposition

7

6

7

Conjonction

8

8

10

Confusion

9

5

8

Pronom

10

13

14

Emploi du verbe

11

12

11

Diacritique

12

4

6

Graphie

13

10

2

Anglicisme

14

14

13

Nous pouvons conclure qu'à ce stade d'analyse, nous avons d'abord observé que la moyenne de pages par mémoire chez les étudiantes est plus

60

CHAPITRE III : ANALYSE LINGUISTIQUE DES MÉMOIRES

élevée de celle des étudiants (49,27 pour le sexe féminin et 43,8 pour le sexe masculin). Quant aux mémoires d'auteurs mixtes, ils avaient la moyenne la plus haute, avec 50,5 pages par mémoire. Ensuite, nous avons remarqué que les auteurs de sexe féminin commettent moins d'écarts que les auteurs de sexe masculin. Ce qui signifie que l'expression écrite du sexe féminin est plus proche de la norme linguistique en comparaison avec celle du sexe opposé. En ce qui concerne les binômes mixtes, ils avaient beaucoup moins d'écarts que les deux précédents. Puis, nous avons constaté que chez les trois catégories de sexe les écarts grammaticaux étaient les plus récurrents, consécutivement suivies par les écarts d'orthographe d'usage, les écarts syntaxiques et les écarts liés aux choix lexicaux. Enfin, en étudiant les écarts selon le type, nous avons découvert que l'accord de l'adjectif constituait le point faible des trois genres d'auteurs ; alors que leur point fort était dans le non-usage des anglicismes.

Nous pensons donc que la maitrise du français écrit chez ces étudiants est plutôt bonne en sachant qu'il s'agit d'une langue secondaire. Selon l'Université Laval, dans son guide d'évaluation de la qualité des textes (lié à la Politique de la Faculté des sciences de l'éducation en matière de valorisation et de développement des compétences langagières en français adoptée par le conseil de la Faculté en avril 2014), quand un étudiant dépasse le seuil de trois fautes par page, son travail peut être refusé. Cependant, l'université prend en considération les textes des étudiants non francophones, en l'occurrence notre corpus, en leur accordant une plus grande tolérance lors de la correction. À partir de ce qui vient d'être dit, et en prenant en considération les erreurs liées à la ponctuation, nous jugeons la qualité du français écrit chez les étudiants de deuxième année master chimie est proche de la norme linguistique.

CHAPITRE IV

ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Dans les pages qui suivent, nous exposerons les résultats de l'enquête par questionnaire écrit. En nous appuyant sur notre grille d'analyse, nous allons d'abord présenter l'usage des langues dans les champs de la formation, de la production et de la diffusion, par la suite dans les communications ordinaires. À la fin nous examinerons les opinions des étudiants sur l'avenir de la langue française dans le domaine de la chimie.

IV.1. Description et répartition de l'échantillon

Le questionnaire se compose de vingt questions qui se répartissent en quatre parties. La première comprend les items concernant l'usage des langues dans le champ de la formation scientifique ; la seconde regroupe les questions portant sur l'emploi des langues dans le champ de la production scientifique ; et la troisième, elle renferme les questions portant sur l'usage des langues dans le champ de diffusion scientifique. Quant à la dernière partie, elle comprend les deux dernières questions portant sur l'opinion des

62

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

étudiants à propos de l'avenir de la langue française dans le domaine de la chimie.

Rappelons que notre échantillon se divise en cinq sous-populations (chimie analytique, chimie organique, chimie inorganique, chimie pharmaceutique et chimie théorique) et que la collecte des données s'est faite de façon aléatoire. Ceci a fait que notre échantillon se compose de cinquante répondants de différents sexes et spécialités avec des proportions inégales.

IV.1.2. Répartition de l'échantillon par spécialité

Nos informateurs se répartissent en quatre spécialités distinctes : 36% sont de chimie pharmaceutique, 32% sont de chimie organique, 20% sont de chimie analytique et 12% sont de chimie inorganique. La figure IV.1 présente la répartition de notre échantillon par spécialité.

Figure IV.

Répartition de l'échantillon par spécialité

20,00%

36,00% Chimie analytique

12,00%

Chimie inorganique

32,00%

Chimie organique Pharmaceutique

IV.1.2. Répartition de l'échantillon par sexe

La figure IV.2 indique que 80% de la population interrogée sont de genre féminin (40 répondants), contre 20% qui sont de genre masculin (10 répondants).

63

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Figure IV.

Répartition de l'échantillon par sexe

80%

20%

Masculin Féminin

La majorité des questions auxquelles ont répondu nos informateurs sont des questions fermées à choix multiple. Ce type de question invite l'enquêté à choisir entre plusieurs réponses celle qu'il suggère être correcte. Malgré cela, nous avons quand même eu des réponses non précises. De ce fait, nous avons accepté les questions qui avaient deux réponses (exemple : deuxième question du questionnaire n°46). Cependant, nous avons considéré les questions contenant plus de deux réponses (exemple : question 16 dans le questionnaire n°48) et celle ne contenant aucune réponse (par exemple, la question 4 du questionnaire n°10) comme n'ayant pas de réponses.

IV.2. L'usage des langues dans la sphère de la formation scientifique

L'utilisation des langues dans la formation scientifique diffère d'un cycle à un autre, d'une séance à une autre et d'une situation à une autre. C'est-à-dire que le degré d'utilisation d'une langue durant la formation en licence n'est pas forcément le même en formation de master. Ainsi que l'emploi des langues varie d'une séance de travaux pratiques à une séance de travaux dirigés.

64

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

IV.2.1. L'usage des langues dans la formation de base (en licence)

La question sur l'usage des langues dans le cycle de la licence est composée de cinq sous-questions. Dans la première sous-question, 94% de notre échantillon affirment l'utilisation du français dans les séances de travaux dirigés (TD), contre 6% qui ont affirmé l'utilisation de l'arabe dialectal (daridja). Pour ce qui est de l'usage des langues dans les séances de travaux pratiques (TP) (la deuxième sous-question), seulement 84% de notre population ont répondu que le français y était utilisé. Par contre, 14% ont mentionné l'utilisation du dialecte arabe et les 2% restant ont répondu qu'ils emploient l'arabe standard. Quant à l'usage des langues dans les séances de cours et dans les copies d'examens, l'emploi du français est confirmé respectivement par 98% et 100% (pour la première, les 2% restantes n'ont pas donné de réponses). Enfin, dans la dernière sous-question, 94% ont répondu qu'ils lisaient en français durant leur formation en licence ; contre seulement 2% qui ont répondu qu'ils lisaient en arabe (en plus d'une personne qui n'a pas donné de réponse). Le tableau IV.1 présente l'emploi des langues dans la formation scientifique durant la licence.

L'usage des langues dans la formation scientifique en licence

Tableau IV.

Les domaines
d'usage

Français

Arabe
dialectal

Arabe
standard

Sans
réponses

Total

Séances de TD

94%

6%

0%

0%

100%

Séances de TP

84%

14%

2%

0%

100%

Séances de cours

98%

0%

0%

2%

100%

Copies d'examens

100%

0%

0%

0%

100%

Les lectures

96%

0%

2%

2%

100%

Moyenne

94,4%

4%

0,8%

0,8%

100%

En calculant la moyenne de chaque langue, nous avons observé que le français occupe une place importante dans la formation des étudiants de chimie en licence. En moyenne, 94,4% de notre échantillon ont répondu l'utilisation du français dans l'ensemble des activités qui assurent la

65

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

formation en licence ; tandis que 4% et 0,8% des étudiants questionnés ont affirmé respectivement l'utilisation de l'arabe dialectal et de l'arabe standard.

En Algérie, l'enseignement supérieur, et précisément les branches scientifiques (médecine, sciences techniques, sciences exactes, etc.), est dominé par l'utilisation de la langue française. Donc, les résultats obtenus concernant l'utilisation de cette langue dans le domaine de la chimie sont tout à fait normaux. Mais ce qui est paradoxal, c'est que les étudiants ont suivi un enseignement totalement arabisé dans leurs formations préuniversitaires (au lycée, au collège et en primaire) ; pendant que presque la totalité des enseignants universitaires avait eu une formation en langue française. De ce fait, il y a des situations où le recours à l'arabe dialectal et à l'arabe standard (par les enseignements ou par les étudiants) constitue une exigence afin d'assurer l'activité d'enseignement/apprentissage.

IV.2.2. L'usage des langues dans la formation en master

L'usage des langues dans la formation scientifique en master

Tableau IV.

Les domaines
d'usage

Français

Arabe
dialectal

Français et
anglais (au
même degré)

Sans

réponses

Total

Séances de TD

88%

6%

4%

2%

100%

Séances de TP

86%

8%

4%

2%

100%

Séances de cours

94%

0%

4%

2%

100%

Copies d'examens

94%

0%

4%

2%

100%

Les lectures

92%

0%

6%

2%

100%

Moyenne

91%

3%

4%

2%

100%

D'après nos informateurs (tableau IV.2), l'utilisation des langues nationales (l'arabe dialectal et classique) dans la formation scientifique durant le master a diminué par rapport à la licence ; ce qui est tout à fait normal puisque les étudiants de master se sont déjà familiarisés avec leur domaine d'étude. En moyenne, le français est resté prioritaire sur l'ensemble

66

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

des activités assurant la formation des étudiants, puisque 91% de notre échantillon ont affirmé son utilisation. Toutefois, 4% des personnes questionnées ont apporté l'utilisent de l'anglais et du français à un même degré dans la totalité des activités caractérisant la formation en master. Quant à l'arabe dialectal, il est employé selon 3% de notre échantillon.

En effet, 6% des étudiants interrogés dénoncent l'emploi de la langue anglaise auprès de la langue française à un même degré dans leurs lectures et 4% ont répondu son utilisation dans chacune des autres situations (TD, TP, coures et copies d'examens). Alors que l'usage du français reste prioritaire avec 88% dans les séances de TD, 86% dans les séances de TP, 94% dans les séances de cours et dans les copies d'examens et 92% dans les lectures.

Nous remarquons que l'anglais s'utilise en master alors qu'il ne l'était pas en licence. D'après nos informateurs, l'anglais s'emploie généralement afin d'acquérir de nouvelles connaissances, car une grande partie des publications sont en langue anglaise. Au même moment où son utilisation est vivement encouragée par plusieurs enseignants dont la plupart se sont mis dernièrement à publier des articles en langue anglaise.

Avant de passer au champ (ou sphère) suivant, nous pouvons conclure que l'usage des langues dans la formation scientifique se caractérise par la domination de la langue française. Celle-ci est employée selon 90% des étudiants dans les activités d'enseignement/apprentissage en licence et en master. Ensuite vient en seconde place le dialectal qui est usité dans les activités d'enseignement/apprentissage selon 4% de notre corpus en licence et 3% en master. Puis se trouve l'arabe standard qui est utilisé avec une moyenne de 0,8% des étudiants en licence et de 0% en master. Enfin se trouve l'anglais, qui est utilisé, lui et le français ensemble à un même degré

67

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

d'usage, par une moyenne de 4% des étudiants questionnés dans l'ensemble des activités d'enseignement en master (figure IV.3).

De plus, nous avons expliqué le recul de l'arabe standard et dialectal au niveau du master (par rapport à la licence) par le fait que les étudiants ont moins recours à ces deux langues après avoir été familiarisés avec leur domaine d'étude. Alors que l'apparition de l'anglais dans le deuxième cycle a pour but l'acquisition de nouvelles connaissances.

Figure IV.

L'usage des langues dans la formation scientifique en chimie

100% 95% 90% 85% 80% 75% 70% 65% 60% 55% 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

 

En licence En master

Français Arabe dialectal Arabe standard Français et anglais(à un même degré) Sans réponse

IV.3. L'usage des langues dans la sphère de la production scientifique

L'usage des langues dans la sphère de la production, varie d'une situation à une autre. Pour cette raison, nous avons invité nos informateurs à répondre à trois questions distinctes. La première était sur la langue employée entre camarades pendant la réalisation des projets collectifs. La deuxième était sur les langues avec lesquelles sont programmés leurs outils de travail (ordinateur, par exemple). Et la troisième, elle portait sur les langues utilisées dans les laboratoires de recherches.

68

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

IV.3.1. L'usage des langues lors de la réalisation de projets collectifs

La plupart de nos informateurs (58%) ont répondu qu'ils utilisent le français pendant la réalisation des projets. Alors que 30% ont répondu qu'ils emploient l'arabe dialectal. Mais, aussi, il y a près de six personnes (12%) qui ont mentionné qu'ils font usage de deux langues à la fois (le français et l'anglais) et à un même degré d'utilisation. La figure IV.4 présente le pourcentage des réponses obtenues.

Figure IV.

12%

Les langues en usage pendant la réalisation des projets collectifs

Français

Arabe dialectal

30%

58%

Français et arabe

dialectal (à un même degré)

En effet, ces étudiants utilisent le français parce que c'est la langue à travers laquelle ils se sont formés. Pendant que l'arabe dialectal constitue la langue à l'aide de laquelle ces étudiants peuvent mieux s'exprimer, car c'est leurs langues maternelles.

IV.3.2. Les langues de programmation des outils de travail

Une grande majorité des étudiants questionnés (86%) nous ont apporté que leurs outils de travail sont programmés en langue française ; tandis qu'un seul étudiant, c'est-à-dire 2%, a répondu que ses outils de travail sont programmés en langue anglaise. Bien que 12% de nos enquêtés ont mentionné qu'une quantité de leurs outils de travail est programmée en français et une autre programmée en anglais (voir figure IV.5).

69

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Figure IV.

Les langues de programmation dans les outils de travail

2% 12%

Français Anglais

86%

Français et anglais (au même degré)

Pendant la collecte des données (qui s'est faite à l'intérieur des laboratoires) un des enseignants nous a fait part de deux modes d'emploi totalement rédigé en langue anglaise, le premier appartenant à un microscope et le second à un réfrigérateur, en nous disant que c'est ce qu'ils les obligent à employer l'anglais.

IV.3.3. L'usage des langues dans les laboratoires de recherches

Figure IV.

Les langues des laboratoires dans le Département de Chimie

70%

66%

14% 14%

4% 2%

40%

20%

60%

50%

30%

10%

0%

Français Arabe dialectal

Français et arabe dialectal (au même degré) Français et anglais (au même degré) Sans réponse

L'usage des langues dans les laboratoires de recherches diffère aussi en fonction des étudiants. Selon la figure IV.6, 66% de notre échantillon utilisent le français au sein des laboratoires de recherches ; alors que 14%

70

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

emploient l'arabe dialectal. Ainsi qu'une même proportion (14%) a répondu qu'elle fait usage du français et du dialectal à des degrés égaux. De plus, il y a aussi 4% qui emploient le français et l'anglais à un même degré.

En guise de conclusion, nous pouvons retenir que l'usage des langues dans la sphère de la production varie d'une situation à une autre. En effet, la langue française est la plus utilisée avec une moyenne de 70% des étudiants dans les différentes activités de productions scientifiques. Ensuite l'accompagne l'arabe dialectal avec une moyenne de 14,67%. Et en dernier lieu vient la langue anglaise avec une moyenne de 0,67%. Quoique dans d'autres situations, ces deux dernières sont utilisées au même degré que le français avec une moyenne de 8,67% pour le dialectal et 5,33% pour l'anglais (tableau IV.3).

L'usage des langues dans le champ de la production scientifique

Tableau IV.

 

Lors de la
réalisation
des projets

La langue de
programmation
des outils de
travail

Dans les
laboratoires

Moyenne

Français

58%

86%

66%

70%

Arabe dialectal

30%

0%

14%

14,67%

Français et
arabe dialectal
(au même
degré)

12%

0%

14%

8,67%

Anglais

0%

2%

0%

0,67%

Français et
anglais (au
même degré)

0%

12%

4%

5,33%

Sans réponses

0%

0%

2%

0,67%

Total 100% 100% 100% 100%

L'absence de l'arabe dialectal dans les différents outils de travail est tout à fait normale, car il n'y a point d'outils programmés en arabe dialectal (voir même en arabe standard). Cependant, l'absence de l'anglais dans les

71

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

communications durant la préparation des projets s'explique par la non-maitrise de celle-ci chez la majorité des étudiants.

IV.4. L'usage des langues dans la sphère de la diffusion scientifique

Le champ de la diffusion est caractérisé par plusieurs activités scientifiques, parmi lesquelles il y a la lecture, la publication et l'exposition. En fonction de ces activités, l'usage des langues varie d'un étudiant à un autre. Les questions portant sur l'utilisation des langues dans ce champ sont au nombre de sept : trois sur chacune des activités de lecture et d'exposition, et une sur les activités de publication.

IV.4.1. Le choix des langues dans la lecture scientifique

L'activité liée à la lecture scientifique se divise en trois sous-activités. La première est la lecture des ouvrages, la seconde est celle des articles et la dernière est la consultation des sites internet. Le tableau IV.4 présente le pourcentage des lecteurs de chaque langue selon le type de document.

Tableau IV.

Les langues des lectures scientifiques

 

Ouvrages

Articles

Sites internet

Moyenne

Français

64%

36%

52%

50,67%

Anglais

6%

38%

6%

16,67%

Français et anglais
(au même degré)

26%

26%

34%

28,67%

Sans réponses

4%

0%

8%

4%

Total 100% 100% 100% 100%

D'après le tableau ci-dessus, 64% de notre échantillon lisent les ouvrages en langue française, contre seulement 6% qui les lisent en langue anglaise. Bien que 26% des étudiants questionnés lisent des ouvrages en français et en anglais à la fois. De même, pour les sites internet la majorité

72

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

des enquêtés (52%) consultent les pages web en langue française ; alors que 6% les consultent en langue anglaise. Mais il y a aussi 26% des étudiants qui consultent autant de sites français qu'anglais. Quant à la lecture des articles, elle est d'une autre nature pour vu que 38% de notre échantillon les lisent en langue anglaise, 36% les lisent en langue française et 26% les lisent tant en français qu'en anglais. Nous pouvons donc conclure que la langue française est la langue des ouvrages et des sites internet, pendant que la langue anglaise est celle des articles.

Selon nos informateurs, le nombre de revues anglophones est beaucoup plus important que celui des revues francophones. De plus, les articles de langue anglaise sont d'actualité en comparaison avec les articles de langue française. Aussi, comme nous l'avons mentionné plus haut, la lecture des articles en langue anglaise est due au grand nombre d'enseignants qui se sont mis à publier leurs articles dans des revues de langue anglaise. À l'instar du laboratoire LOST (Laboratoire d'Obtention de Substances Thérapeutiques) qui, son dernier article en langue française date de l'année 2009, malgré que toute l'équipe ait eu une formation en langue française. Cependant, le recours à l'anglais, selon Mme KABOUCHE (directrice du laboratoire), a pour but d'avoir plus de lecteurs à travers le monde.

En calculant la moyenne des lecteurs de chaque langue dans les trois supports, nous aurons le français au premier rang avec une moyenne de 50,67% des étudiants, l'anglais avec une moyenne de 16,67% et les deux au même degré d'utilisation avec une moyenne de 28,67%.

IV.4.2. L'usage des langues dans la rédaction et l'exposition scientifiques

Lors de la communication des résultats (rédaction et exposition), quasiment la totalité des étudiants questionnés choisissent le français, parce

73

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

qu'elle est tant maitrisée par la plupart des étudiants. Le tableau ci-dessous nous donne le pourcentage des étudiants selon la langue choisie par activité.

Les langues en usage dans la rédaction et l'exposition scientifiques

Tableau IV.

 

Rédaction de mémoire

Exposition

Moyenne

Français

98%

94%

96%

Arabe standard

2%

0%

1%

Français et anglais
(au même degré)

0%

4%

2%

Sans réponses

0%

2%

1%

Presque l'intégralité de notre échantillon (98%) a choisi le français comme langue de rédaction de leurs mémoires de fin d'études ; bien qu'uniquement un seul étudiant, ce qui est égal à 2% de notre échantillon, ait opté pour l'arabe standard. Cet étudiant nous a déclaré qu'il aime tant la langue arabe et veillerait bien à son développement. Pareillement, lors des expositions scientifiques, une grande partie des étudiants sur lesquels nous avons enquêté (94%) emploie le français, alors que 4% utilisent le français et l'anglais à des degrés équivalents. D'après une étudiante, il y a des enseignants qui ont tendance à mieux noter les expositions en langue anglaise que celle en langue française. Toutefois, nous apercevons que les communications scientifiques sont dominées par l'usage du français, celle-ci est utilisée en moyenne par 96% de notre échantillon.

IV.4.3. L'usage des langues dans la vulgarisation scientifique

La vulgarisation scientifique dans le Département de Chimie n'est présente qu'à travers les conférences et les séminaires, où se rencontrent les scientifiques de différents domaines. Les questions qui devraient nous apporter des réponses concernant l'usage des langues dans les activités de vulgarisation scientifique sont des questions semi-fermées ; de ce fait, le taux d'absence de réponse est élevé (une proportion de 22% de notre échantillon pour la première et 38% pour la seconde).

74

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Le tableau IV.6 regroupe le pourcentage des réponses obtenu par question. Dans la première question, portant sur l'utilisation des langues dans les conférences, 66% de notre corpus ont répondu que le français y était le plus utilisé ; par contre, 12% ont affirmé que l'anglais y était le plus employé. Quant à la seconde question, portant sur la langue usitée dans les communications orales au sein des séminaires et colloques, 52% ont apporté que le français y était le plus employé. Tandis que 6% ont mentionné que la langue anglaise était la plus utilisée et 4% ont répondu que la langue arabe standard était la plus utilisée. Sur les deux activités, la moyenne de chaque réponse est de 59% pour l'emploi du français, 9% pour l'usage de l'anglais et 2% pour l'utilisation de l'arabe standard.

Tableau IV.

L'usage des langues dans les conférences et séminaires

Français

Anglais

Arabe
standard

Sans

réponses

Conférence

66%

12%

0%

22%

Communication

52%

6%

4%

38%

Moyenne 59% 9% 2% 30%

Nous observons donc que le français est aussi majoritairement dominant dans la vulgarisation scientifique, parce que si nous écartons le taux des sans réponses, nous verrons que le français occupe à lui seul 84% des réponses. En plus, nous remarquons qu'il y a un usage faible de la langue anglaise et un autre plus faible de celui de langue arabe standard.

Nous pouvons déduire que le champ de la diffusion scientifique est également marqué par la domination de la langue française. Celle-ci est employée par 68,56% de notre échantillon sur l'ensemble des activités de diffusion (lecture, rédaction, exposition et vulgarisation). Ensuite vient l'anglais qui est utilisé par une proportion de 8,56% de notre corpus. Puis suit l'arabe standard qui est usité par 1% des étudiants enquêtés sur la totalité des activités de diffusion. Par contre, il y a 10,22% de nos informateurs qui

75

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

estiment qu'ils utilisent le français et l'anglais à un même degré. Le tableau IV.7 récapitule l'usage des langues dans la sphère de la diffusion scientifique.

Tableau IV.

L'usage des langues dans la sphère de la diffusion scientifique

Lecture

Exposition

Vulgarisation

Moyenne

Français

50,67%

96,00%

59,00%

68,56%

Anglais

16,67%

0,00%

9,00%

8,56%

Arabe standard

0,00%

1,00%

2,00%

1,00%

Français et anglais
(au même degré)

28,67%

2,00%

0,00%

10,22%

Sans réponses

4,00%

1,00%

30,00%

11,67%

IV.5. L'usage des langues dans les communications ordinaires

Tableau IV.

L'usage des langues dans les communications ordinaires

Les types de
communications

Avec les
camarades

Avec les
enseignants

Avec

l'administration

Moyenne

Oral Écrit

Arabe dialectal

66%

28%

16%

36%

36,50%

Français

14%

54%

74%

54%

49%

Français et arabe
dialectal (au
même degré)

10%

10%

8%

6%

8,50%

Arabe standard

6%

4%

2%

4%

4%

Sans réponse

4%

2%

2%

0%

2%

En dehors des situations d'apprentissage, l'usage des langues chez les étudiants de chimie est tout à fait différent. Entre eux, et à l'oral, les étudiants utilisent plus fréquemment l'arabe dialectal que les autres langues. 66% de notre échantillon affirment l'emploi du dialecte arabe à l'oral, tandis que 14% mentionnent l'utilisation du français. Cependant, il y a une proportion de 10% qui utilisent le français et le dialectal à des degrés égaux. Il est aussi important de dire que 6% de notre échantillon nous ont apporté qu'ils

76

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

utilisent l'arabe standard à l'oral. Bien qu'à l'écrit, c'est le français qui est majoritairement employé (chez 54% des étudiants), puis vient l'arabe dialectal (chez 28% des étudiants).

Néanmoins, dans les communications plus ou moins officielles, nous remarquons que 74% des étudiants optent pour le français quand ils sont face à des enseignants ; alors que 16% choisissent l'arabe dialectal, 8% préfèrent les employer les deux et 2% seulement choisissent l'arabe standard. De plus, dans l'administration, les étudiants emploient souvent le français (54% des individus questionnés). Ainsi qu'il y a aussi 36% de notre échantillon qui emploient le dialectal, 6% qui utilisent le français et l'arabe dialectal à un même degré et 4% qui prétendent employer l'arabe standard.

La forte présence du dialectal dans les communications ordinaires est très compréhensible, car elle constitue la langue quotidienne chez l'ensemble des Algériens. Pendant ce temps, le non-usage de l'anglais se justifie par son absence dans le paysage sociolinguistique algérien ; contrairement au français qui y est enraciné.

IV.6. L'usage des langues dans le domaine de la chimie

Après avoir analysé l'usage des langues dans chacune des trois sphères (formation, production et diffusion), nous pouvons déduire que le français occupe une place très importante dans le domaine de la chimie. D'ailleurs, elle est employée par 77,02% en moyenne sur l'ensemble des étudiants questionnés dans les trois champs. Le tableau ci-dessous regroupe les résultats que nous avons obtenus dans les trois sphères.

77

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Tableau IV.

L'usage des langues dans le domaine de la chimie

Formation

Production

Diffusion

Moyenne

Français

92,50%

70,00%

68,56%

77,02%

Arabe dialectal

3,50%

14,67%

0,00%

6,05%

Anglais

0,00%

0,67%

8,56%

3,07%

Arabe standard

0,50%

0,00%

1,00%

0,50%

Français et anglais
(au même degré)

2,00%

5,33%

10,22%

5,85%

Français et arabe
dialectal (au même
degré)

0,00%

8,67%

0,00%

2,89%

Sans réponses

1,50%

0,67%

11,67%

4,61%

Les réponses propres aux questions dix-sept, dix-huit et dix-neuf de notre questionnaire, auquel ont répondu nos informateurs, vont soit confirmer ou infirmer les résultats obtenus supra. La première question consiste à classer de 1 à 4 les langues que les étudiants emploient en fonction de leurs degrés d'utilisation. La seconde invite les individus enquêtés à nous dévoiler la langue qui a permis à chacun la réussite dans ses études. Et la troisième interroge les étudiants sur la langue qui offre le plus de connaissances dans leur domaine.

Dans la question de classement, parmi les étudiants questionnés 82% ont classé la langue française comme la langue la plus employée. Alors que 12% l'ont classée au deuxième rang, 4% au troisième rang et zéro étudiant l'a classée au dernier rang. Pour ce qui est de l'arabe dialectal, 8% de notre échantillon l'ont placée en première position, 34% en deuxième, 22% en troisième et 34% en quatrième position. Concernant la langue anglaise, seulement 8% de nos enquêtés l'ont ordonnée en première place ; bien que 40% l'ont classée en deuxième place, 32% en troisième place et 18% en dernière place. À propos de la langue arabe standard, aucun de nos répondants ne l'a mise au premier rang ; quoique 46% l'ont classée au dernier

78

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

rang, 40% au troisième rang et 12% au deuxième rang. Le tableau IV.10 présente le pourcentage de chaque langue par classement.

Tableau IV.

Classification des langues par rang (de la plus utilisée à la moins

utilisée)

Langue

1er rang

2e rang

3e rang

4e rang

Français

82%

12%

4%

0%

Arabe dialectal

8%

34%

22%

34%

Anglais

8%

40%

32%

18%

Arabe standard

0%

12%

40%

46%

Par ailleurs, nous avons remarqué que la classification la plus récurrente est la suivante : français, arabe dialectal, anglais et arabe standard (12 cas) ; suivie ensuite par celle qui classe le français en première position, l'anglais en seconde position, l'arabe standard et l'arabe dialectal en troisième et quatrième position (avec 11 cas). Après ces deux classifications vient celle qui classe le français en première position, l'anglais en deuxième position, l'arabe dialectal en troisième position et l'arabe standard en quatrième position. La figure ci-dessous représente les classifications les plus observées avec leurs nombres de fréquences.

Figure IV.

Les classifications les plus observées par nombre de fréquence

autre cas*

Fr., ang., dial.,stand.

Fr., dial., ang., stand.

Fr., ang., stand., dial.

Ang., fr., stand., dial.

Fr., dial., stand., ang.

12

14

12

11

Nombre de fréquences

10

10

9

8

6

5

4

3

2

0

* Y compris les cas où il n'y a pas de réponses

Quant à la deuxième question (item n°18), qui interroge le sujet enquêté sur la langue qui lui a permis de réussir ses études, 78% de notre

79

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

échantillon (39 étudiants) avaient répondu le français. Pendant que ceux qui avaient répondu le dialecte arabe et l'anglais étaient de 10% pour chacune.

Pour ce qui est de la question dix-neuf de notre questionnaire, qui interroge les étudiants sur la langue qui leur offre le plus de connaissances dans le domaine de la chimie, les réponses étaient comme suit. Un premier groupe constitué de 54% de notre échantillon (27 répondants) a répondu que le français offre le plus de connaissances dans le domaine de la chimie et un deuxième, composé de 22 étudiants (44%), a répondu que c'est l'anglais qui offre le plus de connaissances. Aussi, 2% de nos informateurs (un seul étudiant) ont répondu que c'est l'arabe standard (en effet, la réponse était sans préciser de quel arabe il s'agit, bien qu'il soit moins probable que ce soit l'arabe dialectal qui offre le plus de connaissances).

Le tableau IV.11 expose le pourcentage des réponses obtenues par le biais des questions dix-huit et dix-neuf.

Pourcentage des réponses issues des questions dix-huit et dix-neuf

Tableau IV.

 

La langue de réussite
universitaire

La langue offrant le
plus de connaissances

Français

78%

54%

Anglais

10%

44%

Arabe dialectal

10%

0%

Arabe standard

0%

2%

Les questions que nous venons d'analyser confirment les résultats obtenus lors de l'analyse des questions précédentes. Le français est donc la langue la plus employée dans le Département de Chimie. Elle couvre la plupart des activités scientifiques (enseignement, lecture, rédaction, communication, etc.) qui caractérisent le domaine de la chimie ; à l'exception de quelques une qui sont assurées par l'usage d'autres langues. À titre illustratif, la prépondérance de l'anglais dans la lecture des articles, ou bien la domination du dialecte arabe dans les communications ordinaires.

80

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

IV.7. Opinions sur l'avenir du français dans le domaine de la chimie

La dernière question de notre questionnaire est ouverte, elle demande aux informateurs de nous faire part de leurs opinions concernant l'avenir du français dans le domaine de la chimie (en Algérie). Parmi les cinquante individus questionnés, quarante-et-un ont donné une réponse à la question ouverte, ce qui fait 82% de notre échantillon. En outre, l'absence de réponse s'explique soit parce que l'étudiant n'a pas de réponse précise à la question posée ; soit parce qu'il n'arrive pas à construire une phrase ; ou soit parce qu'il n'a pas bien saisi la question, vu que plusieurs d'entre eux nous ont demandé des explications sur la question lors de la collecte. La figure ci-dessous représente les réponses obtenues classées en six propositions.

Figure IV.

Synthèse des réponses ouvertes en fonction de ce que pense l'étudiant sur l'avenir de la langue française

Le français ne sera plus dominant

Le français restera le plus utilisé

Le français sera moins utilisé

Le français va disparaitre

Réponses hors sujet

Sans réponse

8%

14%

16%

16%

18%

28%

Étant donné que les réponses obtenues varient d'un étudiant à un autre, nous les avons classées en six groupes. Le premier regroupe les étudiants qui pensent que le français restera le plus dominant (28% de nos sujets d'enquête). Le deuxième groupe contient ceux qui supposent que le français sera moins utilisé, mais restera toujours dominant (14% de notre échantillon). Le troisième groupe renferme 16% de nos enquêtés, ceux qui

81

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

estiment que le français ne sera plus dominant. Le quatrième groupe rassemble les étudiants qui présument que le français va disparaitre (16% des étudiants enquêtés y font partie). Pour ce qui est des deux derniers groupes, l'un comprend les étudiants n'ayant pas apporté de réponses (18%), et l'autre englobe ceux qui ont apporté des réponses hors sujets (8%).

En effet, les étudiants qui pensent que le français restera le plus utilisé ont répondu sous l'emprise de leurs sentiments ; car, durant l'enquête, plusieurs étudiants nous ont fait part de leurs amours envers la langue française. D'autres, même, nous ont répondu que « la langue française est la mère de la chimie » (questionnaire n°25). Ainsi, nous pensons que les étudiants qui ont présumé que le français aller disparaitre sont tant attirés vers l'anglais ou bien vers l'arabe que vers le français. Cependant, les étudiants qui supposent que le français sera moins utilisé ou qu'il ne sera plus dominant, nous pensons qu'ils sont plus raisonnables, puisque ces derniers nous ont justifié leurs opinions. Prenons comme exemple le questionnaire n°3 dans lequel l'étudiant nous écrit que « le français n'aura pas un bel avenir, car la plupart des publications sont en anglais » ; ou bien le questionnaire n°50 où son auteur nous a répondu que l'usage du français va diminuer, car, selon lui, plusieurs articles sont rédigés en anglais.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Nous avons amorcé ce travail par un chapitre théorique qui commence par une description de l'usage des langues dans les domaines scientifiques d'abord dans le monde et ensuite en Algérie. Puis, nous avons présenté l'esquisse de Hamel qui vise le développement d'un modèle scientifique plurilingue. Et nous l'avons terminé avec quelques définitions de concepts clés portant sur la notion de qualité de langue. Ensuite, nous avons présenté dans le deuxième chapitre, intitulé méthodologie, les approches et les méthodes auxquelles nous avons opté afin d'en arriver aux objectifs de notre recherche. Enfin se succèdent deux chapitres où nous avons mené une analyse linguistique de vingt mémoires dans le premier et une analyse d'une enquête par questionnaire dans le second.

L'étude que nous avons menée nous a permis d'en apprendre davantage sur l'usage des langues dans le domaine de la chimie à l'Université Des Frères Mentouri. En fait, elle avait pour but d'évaluer la qualité de la langue française écrite dans les mémoires de master et de relever la place qu'elle occupe dans le domaine de la chimie au niveau de l'université. À cet effet, nous avons d'abord décelé les écarts commis dans

83

CONCLUSION GÉNÉRALE

vingt mémoires de master, pour ensuite les analyser à l'aide d'une grille inspirée des travaux de Jacques Maurais. Puis, en nous basant sur une enquête par questionnaire écrit, nous avons pu déterminer la place qu'occupe le français dans les différentes activités scientifiques qui caractérisent le domaine de la chimie.

Premièrement, durant l'analyse des vingt mémoires (963 pages), nous avons détecté 1 896 écarts linguistiques ; ce qui est égal à 94,8 écarts par mémoire et 1,96 écart par page et que nous avons jugé comme acceptable pour des personnes où le français constitue une langue étrangère. Toutefois, l'apport de cette analyse est que ses résultats peuvent être utilisés dans un souci didactique afin de combler les lacunes que possèdent ces étudiants.

Pendant l'analyse, nous avons remarqué que la majorité des écarts linguistiques étaient causés soit par l'influence de l'oral sur l'écrit, soit par le manque de concentration chez les étudiants ou soit par le contact des langues (arabe et anglais) présent dans le domaine de la chimie.

Après avoir réparti les écarts décelés selon les quatre catégories de notre grille d'analyse, nous avons trouvé que la catégorie contenant le plus d'écarts est celle d'orthographe grammaticale ; elle comptait à elle seule 40,08% de la somme des écarts (ce qui est égal à 38 écarts par mémoire et 0,78 écart par page). Quant à l'orthographe d'usage, la syntaxe et les choix lexicaux, ils présentaient respectivement 28,32%, 16,24% et 15,35% de l'ensemble des écarts.

En détaillant plus l'analyse, nous avons constaté que les points faibles chez ces étudiants étaient en premier lieu l'accord des adjectifs et des noms et l'emploi de la majuscule. Ils comptaient les trois ensembles près de 40% de la totalité des écarts relevés. Cependant, leurs points forts étaient dans le non-recours aux anglicismes, l'accord des pronoms et le bon emploi des verbes (10% des écarts pour les trois additionnés).

84

CONCLUSION GÉNÉRALE

De plus, nous avons comparé les écarts de chaque spécialité et nous avons trouvé que les mémoires de chimie organique contenaient le moins d'écarts avec une moyenne de 82 écarts par mémoire et de 1,70 écart par page. En deuxième position viennent les mémoires d'inorganique avec une moyenne de 91,75 écarts par mémoire et de 1,79 écart par page. Pour la troisième position, elle est occupée par les mémoires de chimie pharmaceutique avec une moyenne de 92,6 écarts par mémoire et 1,79 écart par page. En quatrième et cinquième place viennent les mémoires de chimie analytique et de chimie théorique avec respectivement une moyenne de 113 et 102 écarts par mémoire et 2,48 et 2,61 écarts par page. Le classement des catégories des écarts, de la plus fréquente à la moins fréquente, était à peu près le même chez les cinq spécialités. Tandis que celui des types d'écarts, il variait d'une spécialité à une autre, à part les erreurs d'accord de l'adjectif qui étaient les plus récurrentes et les anglicismes les moins présents chez les étudiants des cinq spécialités.

Ainsi, nous avons examiné les écarts selon le sexe des auteurs et nous avons observé que les étudiantes faisaient beaucoup moins de fautes que les étudiants. En moyenne, 98,09 écarts par mémoire et 1,99 écart par page chez les auteurs féminins contre 116 écarts par mémoire et 2,65 écarts par page chez les auteurs de sexe masculin. Pour ce qui est des mémoires en binômes mixtes, ils contenaient beaucoup moins d'écarts (une moyenne de 59,25 écarts par mémoire et 1,17 écart par page). Pendant ce temps, nous avons aussi observé que l'ordre de fréquence des catégories des écarts linguistiques était le même pour les trois genres d'auteur (d'abord l'orthographe grammaticale, ensuite l'orthographe d'usage, puis la syntaxe et enfin les choix lexicaux). Alors que la fréquence des différents types d'écarts variait d'un genre à un autre, à l'exception des fautes d'accord des adjectifs et des

85

CONCLUSION GÉNÉRALE

noms qui étaient les plus récurrentes et les anglicismes les moins récurrents chez les trois types de sexe.

Deuxièmement, en nous fondant sur une enquête par questionnaire écrit menée auprès de cinquante étudiants, nous avons pu identifier la place qu'occupe la langue française dans l'ensemble des activités scientifiques propres au domaine de la chimie.

D'abord, dans le champ de la formation scientifique, selon nos informateurs le français couvre la majorité des activités d'enseignement/apprentissage (séances de TD, de TP, de cours, copies d'examen et lectures) tant en licence qu'en master. En moyenne, 94% des étudiants nous ont apporté que le français est le plus utilisé en licence ; et selon 91%, il est le plus employé en master.

Ensuite, dans le champ de production scientifique, le français est aussi dominant, mais avec des degrés moins importants par rapport au champ de la formation. En effet, il y a l'arabe dialectal qui est employé par 30% des individus questionnés lors de la réalisation de projets collectifs (contre 58% qui utilisent le français) et par 14% dans les laboratoires de recherche (contre 66% qui font usage du français).

Puis, dans le champ de la diffusion scientifique, où nous avons observé que chez les étudiants de chimie le français est la langue des ouvrages alors que l'anglais est celui des articles. Par contre dans la rédaction et l'exposition des travaux, la grande majorité des étudiants de chimie font recours au français (98% l'utilisent dans la rédaction et 94% lors des expositions). En outre, plus de la moitié de notre échantillon nous a appris que le français est la langue la plus employée dans la vulgarisation scientifique (dans les séminaires et conférences).

86

CONCLUSION GÉNÉRALE

Ainsi, dans les communications ordinaires, le français est utilisé par 14% à l'oral et 54% à l'écrit entre camarades, par 74% avec les enseignants et par 54% avec l'administration. Certes, le français est dominant dans l'ensemble des situations, mais il est bousculé par l'usage de l'arabe dialectal à l'oral autant qu'à l'écrit.

Enfin, nous avons vu que 82% de ces étudiants considèrent la langue française comme la langue la plus employée dans l'ensemble des activités scientifiques qui caractérisent le domaine de la chimie. De plus, 28% des étudiants interrogés pensent que le français restera la langue majoritairement dominante dans leur domaine d'étude contre 16% qui estiment qu'elle va disparaitre.

En effet, notre recherche a bien ses limites ; elle s'est contentée d'évaluer le français écrit chez les étudiants de deuxième année master chimie et d'identifier la place qu'il occupe dans leur domaine d'étude. En même temps, nous nous sommes limité à un domaine qui est purement marqué par l'usage des langues étrangères (l'anglais et le français).

Dernièrement, et pour ouvrir d'autres pistes de recherche à des études subséquentes, nous proposons de mener une étude qui vise la qualité du français oral dans une population plus vaste englobant les sciences techniques et les sciences humaines à la fois.

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LISTE DES TABLEAUX

93

LISTE DES TABLEAUX

Tableau II.1 Nombre de mémoires et de pages analysés par spécialité 24

Tableau II.2 Nombre de mémoires et de pages analysés selon le sexe des auteurs 24

Tableau II.3 Le nombre de mémoires sélectionnés sur l'ensemble des mémoires selon la

spécialité et le sexe des auteurs 25
Tableau II.4 Les sphères de la formation, de la production et de la diffusion dans le

domaine de la chimie 28

Tableau III.1 Description du corpus 39

Tableau III.2 Nombre d'écarts par catégorie (en ordre décroissant) 41

Tableau III.3 Répartition des écarts par types (en ordre décroissant) 43

Tableau III.4 Nombre de mémoires et nombre de pages selon la spécialité 45

Tableau III.5 Nombre d'écarts par mémoire et par page selon la spécialité 46

Tableau III.6 Nombre et moyenne d'écarts par mémoire selon la catégorie et selon la

spécialité 48
Tableau III.7 Nombre et moyenne d'écarts par page selon la catégorie et selon la spécialité

48

Tableau III.8 Rang des catégories selon la spécialité 49

Tableau III.9 Nombre d'écarts par mémoire selon le type et selon la spécialité 50

Tableau III.10 Rang des types d'écarts par mémoire selon la spécialité 51

Tableau III.11 Nombre de mémoires et nombre de pages selon le sexe 54

Tableau III.12 Nombre d'écarts par mémoire et par page selon le sexe des auteurs 54

94

LISTE DES TABLEAUX

Tableau III.13 Nombre d'écarts par mémoire et par page selon la catégorie et selon le

sexe 56

Tableau III.14 Nombre d'écarts par mémoire selon le type et selon le sexe 58

Tableau III.15 Rang des types d'écart selon le sexe des auteurs 59

Tableau IV.1 L'usage des langues dans la formation scientifique en licence 64

Tableau IV.2 L'usage des langues dans la formation scientifique en master 65

Tableau IV.3 L'usage des langues dans le champ de la production scientifique 70

Tableau IV.4 Les langues des lectures scientifiques 71

Tableau IV.5 Les langues en usage dans la rédaction et l'exposition scientifiques 73

Tableau IV.6 L'usage des langues dans les conférences et séminaires 74

Tableau IV.7 L'usage des langues dans la sphère de la diffusion scientifique 75

Tableau IV.8 L'usage des langues dans les communications ordinaires 75

Tableau IV.9 L'usage des langues dans le domaine de la chimie 77

Tableau IV.10 Classification des langues par rang (de la plus utilisée à la moins

utilisée) 78

Tableau IV.11 Pourcentage des réponses issues des questions dix-huit et dix-neuf 79

LISTE DES FIGURES

95

LISTE DES FIGURES

Figure III.1 Répartition des mémoires selon le nombre d'écarts 40

Figure IV.1 Répartition de l'échantillon par spécialité 62

Figure IV.2 Répartition de l'échantillon par sexe 63

Figure IV.3 L'usage des langues dans la formation scientifique en chimie 67

Figure IV.4 Les langues en usage pendant la réalisation des projets collectifs 68

Figure IV.5 Les langues de programmation dans les outils de travail 69

Figure IV.6 Les langues des laboratoires dans le Département de Chimie 69

Figure IV.7 Les classifications les plus observées par nombre de fréquence 78

Figure IV.8 Synthèse des réponses ouvertes en fonction de ce que pense l'étudiant sur

l'avenir de la langue française 80

ANNEXE A

LISTE DES MÉMOIRES ANALYSÉS

1. ABDERREZZAK, Achraf et BENSAAD Hicham (juin 2015). Synthèse d'Aldol (á-méthylénique â-hydroxy carbonyles) organocatalysée par L-Proline. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

2. AMROUNE, Hayet et MEGHLAOUI Baraka (juin 2015). Séparation et détermination structurale de métabolites secondaires et l'effet biologique de l'espèce " Thymus ciliatus DESF ". Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

3. BELAID, Rania et DRIDI Rawiya (juin 2015). Synthèse et étude structurale du N, N-diethylbenzene-1,4-diaminium dinitrate. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

4. BENLAHRACHE, Amina et HAMZAOUI Hocine (juin 2015). Étude structurale par diffraction des RX par la poudre de Pb (H2O) (C2O4), H2O. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

5. BERDANE, Khawla et DJELOUL Khawla (juin 2015). Développement de nouvelles voies d'accès aux produits de Biginelli: Synthèse des 3,4-

97

ANNEXES

dihydropyrimidinones en présence d'un liquide ionique. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

6. BESSILA DIT BOULAHBAL, Loubna et TALHA Khadidja (juin 2015). Modélisation moléculaire de la complexation sélective d'Actinides et Lanthanides trivalentes par des ligands donneurs (N, O, S) soft. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

7. BOUDALIA, Ilhem et KOUTCHOUKALI Souheila (juin 2015). Synthèse et réactivité de quinoléine. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

8. CHETTAB, Hanene et CHOUIEB Sabrina (juin 2015). Synthèse de nouveaux dérivés 1, 2, 3-triazoles adamantylés catalysés par le CuI. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

9. GHELLAB, El Oualid et MEDOUNI Omar (juin 2015). Synthèse, Étude Structurale par Diffraction des rayons x de complexes mono et dinucléaire de métaux de transition et de ligands carboxylates. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

10. GHERIOUZ, Salah Eddine et SAOUDI Nihed (juin 2015). Recherche et détermination structurales des métabolites secondaires des fractions exsudat de l'espèce. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

11. GUASSAS, Sami et LAKEHAL Houssem (juin 2015). Thème : Étude DFT relativiste de la différentiation Lanthanide(III)/Actinide(III) par des ligands azines. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine

12. HADJ BRAHIM, Narimene et ZERTI Romaissa (juin 2015). Modélisation des cinétiques d'élimination du Rouge de Crésol par photocatalyse en phase hétérogène. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

98

ANNEXES

13. HAMMOUD, Mohamed Allmadani et AMIRECHE Yacine (juin 2015). Recherche et détermination structurale des métabolites secondaires d'une plante algérienne du genre « Sedum » de la famille des Crassulaceae. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

14. KACIMI, Wissam et AROUEL Khaoula (juin 2015). Phototransformation d'un produit pharmaceutique induite par les oxyhydroxydes de Fe(III) en solution aqueuse. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

15. KERBOUA, Soumia et AZRA Sara (juin 2015). Étude structurale et affinement par la méthode de Rietveld de dioxyde de titane TiO2. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

16. MERABET, Ghada et CHELGHOUM Amira (juin 2015). Étude phytochimique et évaluation des activités antibactérienne et antioxydante d'une plante du genre Evax. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine

17. NAKKA, Kenza et LADOUI Wissem (juin 2015). Étude de la composition chimique des huiles essentielles et des métabolites secondaires de l'extrait acétate d'éthyle d'une espèce du genre Pistacia. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

18. REDOUANE, Mohamed Abdenour et BENBOUALIA Sara (juin 2015).Les dérivés hétérocycliques : conception et synthèse de nouveaux dérivés poly-hétérocycliques à activité potentielle. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

19. SAHRAOUI, Youcef et BENGUEDOUAR Abir (juin 2015).Caractérisation de l'élimination du chrome par l'utilisation de supports solides Application aux eaux de Chromage. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

99

ANNEXES

20. SOLTANE, Samir et MAZOUZI Yazid (juin 2015). Influence de quelques molécules organiques contenant l'oxygène, l'azote et le soufre sur la corrosion de l'acier en milieu acide chlorhydrique. Mémoire de Master, Université des Frère Mentouri Constantine.

100

ANNEXES

ANNEXE B

TABLEAU RÉCAPULATIF DU NOMBRE D'ÉCARTS PAR MÉMOIRE SELON LA CATÉGORIE ET SELON LE TYPE

Mémoire

Orthographe d'usage

Choix lexicaux

Orthographe
grammaticale

Syntaxe

Total

Sexe

Pages

Graph.

Diac.

Maj.

T.u.

Imp.

Ang.

Conf.

Adj.

N.

Pro.

V.

E.V.

Conj.

Ag.

1

Masculin

50

4

2

11

6

19

0

7

13

10

6

7

8

8

5

106

2

Féminin

55

5

12

7

11

1

2

2

7

5

4

8

1

3

8

76

3

Féminin

49

2

1

13

5

16

8

3

18

4

8

2

4

11

5

100

4

Mixte

52

0

1

0

8

0

0

0

9

1

1

2

3

0

2

27

5

Féminin

36

3

1

6

2

2

1

2

17

9

1

5

4

3

3

59

6

Féminin

44

8

8

5

4

6

2

16

23

17

2

12

5

5

8

121

7

Féminin

47

7

10

9

6

5

0

22

22

7

7

7

4

8

13

127

8

Féminin

52

3

1

4

1

4

1

2

6

9

1

3

8

3

12

58

9

Masculin

46

6

1

13

15

10

4

4

34

15

5

12

4

8

4

135

10

Mixte

49

17

10

6

10

1

1

5

22

19

1

11

2

4

6

115

11

Masculin

34

1

1

4

8

3

4

8

23

9

5

3

6

4

4

83

12

Féminin

45

10

1

9

4

8

1

13

30

16

4

4

3

9

8

120

13

Masculin

50

7

4

9

10

5

1

1

35

15

5

4

3

3

6

108

14

Féminin

53

6

13

35

4

13

0

14

23

14

3

5

5

8

6

149

15

Féminin

57

4

6

7

9

13

3

11

16

16

0

5

5

5

5

105

16

Féminin

50

5

10

8

2

3

3

1

6

5

6

3

2

4

6

64

17

Féminin

54

6

34

5

4

3

0

2

10

9

4

9

3

5

6

100

18

Mixte

56

20

2

1

4

3

3

3

10

5

0

5

1

1

2

60

19

Mixte

45

0

1

1

4

3

0

2

8

5

1

3

2

3

2

35

20

Masculin

39

5

17

7

5

8

2

11

24

24

9

7

7

9

13

148

Somme

963

119

136

160

122

126

36

129

356

214

73

117

80

104

124

1 896

101

ANNEXES

ANNEXE C
TABLEAU RÉCAPUTILATIF DES
POURCENTAGES DES RÉPONSES PAR
QUESTION

Items

Français

Arabe
dialectal

Anglais

Arabe

standard

Français et arabe dialectal au même

degré

Français et anglais au même degré

Sans
réponses

1a

94%

6%

0%

0%

0%

0%

0%

1b

84%

14%

0%

2%

0%

0%

0%

1c

98%

0%

0%

0%

0%

0%

2%

1d

100%

0%

0%

0%

0%

0%

0%

1e

96%

0%

0%

2%

0%

0%

2%

2a

88%

6%

0%

0%

0%

4%

2%

2b

86%

8%

0%

0%

0%

4%

2%

2c

94%

0%

0%

0%

0%

4%

2%

2d

94%

0%

0%

0%

0%

4%

2%

2e

92%

0%

0%

0%

0%

6%

2%

3

98%

0%

0%

2%

0%

0%

0%

4

14%

66%

0%

6%

10%

0%

4%

5

54%

28%

0%

4%

10%

0%

2%

6

74%

16%

0%

2%

8%

0%

2%

7

54%

36%

0%

4%

6%

0%

0%

8

94%

0%

0%

0%

0%

4%

2%

9

66%

0%

12%

0%

0%

0%

22%

10

52%

0%

6%

4%

0%

0%

38%

11

58%

30%

0%

0%

12%

0%

0%

12

86%

0%

2%

0%

0%

12%

0%

13

66%

14%

0%

0%

14%

4%

2%

14

64%

0%

6%

0%

0%

26%

4%

15

36%

0%

38%

0%

0%

26%

0%

16

52%

0%

6%

0%

0%

34%

8%

18

78%

10%

10%

0%

0%

0%

2%

19

54%

0%

44%

2%

0%

0%

0%

102

ANNEXES

ANNEXE D

QUESTIONNAIRE

Questionnaire sur l'usage des langues dans le domaine de la Chimie à
l'université de Constantine

Bonjour, ce questionnaire fait partie d'un travail de recherche sur les langues en usage en master 2 dans le Département de chimie. L'objet de cette enquête est de relever les langues employées par les étudiants de deuxième année master chimie lors des différentes activités scientifiques menées au cours de leurs formations de master.

Domaine: Sexe : F

Filière : M

1. En licence, quelle était la langue la plus utilisée :

Anglais

Arabe
classique

(fos'ha)

Arabe

dialectal

(daridja) Français

Pendant les séances de TD ?

Pendant les séances de TP ?

Pendant les séances de cours ?

Dans les copies d'examens ?

Dans vos lectures ?

103

ANNEXES

2. En master, quelle était la langue utilisée :

Anglais

Arabe
classique

(fos'ha)

Arabe

dialectal

(daridja) Français

Pendant les séances de TD ?

Pendant les séances de TP ?

Pendant les séances de cours ?

Dans les copies d'examens ?

Dans vos lectures ?

3. Quelle langue avez-vous choisie pour la rédaction de votre mémoire de master ?

Anglais Arabe classique Français Autres :

4. En quelle langue discutez-vous avec vos camarades ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

5. En quelle langue écrivez-vous à vos camarades (par e-mail) ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

6. En quelle langue communiquez-vous avec les enseignants ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

7. En quelle langue communiquez-vous avec l'administration ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

8. Avez-vous présenté des exposés durant votre formation ? Oui Non
Si oui, en quelle langue était votre présentation ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

9. Avez-vous assisté à des conférences ? Oui Non
Si oui, en quelle langue étaient-elles ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

10. Avez-vous assisté à des communications ? Oui Non
Si oui, en quelle langue étaient-elles ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

11. Lors de réalisation d'un projet collectif, quelles langues utilisez-vous entre camarades ?

ANNEXES

104

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français

Autres :

12. En quelle langue sont programmés vos outils de travail ? (Ex. les ordinateurs)

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

13. Quelle langue utilisez-vous dans les laboratoires de recherche ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

14. Quelle est la langue des ouvrages que vous lisez ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

15. Qelle est la lague des articles que vous lisez ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

16. Quelle est la langue des sites internet que vous consultez ?

Anglais Arabe classique Arabe dialectal Français
Autres :

17. Classez (de 1 à 4) les langues suivantes selon leurs degrés d'utilisation dans vos

études :

Anglais

Arabe classique (fos'ha)

Arabe dialectal (daridja)

Français

18. La langue qui vous a permis de réussir vos études est :

19. Selon vous, quelle est la langue qui offre le plus de connaissances dans votre

domaine d'étude (la chimie) ?

20. Que pensez-vous de l'avenir du français dans le domaine de la chimie en Algérie ?

Mots clés : sociolinguistique, qualité de la langue, normes linguistiques, usage des langues, place du français.

RÉSUMÉ

La place et la qualité de la langue française dans les domaines scientifiques en Algérie sont toujours d'actualité. En effet, dans notre pays et depuis l'indépendance, plusieurs facteurs peu ou prou influents, tels que la politique d'arabisation, l'hégémonie anglo-américaine et la standardisation des langues dialectales (le tamazight), suscitent les sociolinguistes à s'interroger constamment sur l'usage des langues dans le pays.

Ce travail consiste d'abord à évaluer la qualité du français écrit chez les étudiants de deuxième année master chimie de l'Université Des Frères Mentouri (Constantine 1) à travers une analyse linguistique de vingt mémoires de master soutenus en juin 2015. Ensuite, il vise à décrire l'usage des langues dans le domaine de la chimie à l'aide d'une enquête par questionnaire menée auprès de cinquante étudiants inscrits en deuxième année master chimie (année 2015-2016).

Les résultats des deux enquêtes révèlent que la qualité du français écrit chez les étudiants de master 2 chimie est assez correcte étant donné que la place qu'occupe la langue française dans les différentes situations de communications qui caractérisent le domaine scientifique.

106

RÉSUMÉ

ABSTARCT

The study of quality and place of French language always still very important in Algeria due to the numerous of linguistic phenomena such as: the policy of arabicization, the promotion of Tamazight language and the dominance of English language. Since the independence till nowadays generally, the French language specifically faced challenges and circumstances. So the linguists follow and study the importance of this language and the fields of its use continuously in Algeria.

This study aims to evaluate the French language of the second year master students of Chemistry in the Mentouri Brothers University. We analysed linguistically of twenty master research papers in the field of Chemistry through questionnaires of fifty students who were enrolled in academic year: 2015-2016

In the end, we found the results which show for us the quality of written French language of the second year master students of Chemistry. It seems to us as good reuslts because of the dominance of this language in the scientific field and its large use in it.

Key Words: Socio-Linguistics, quality of language, language standard, language use, place of language.

107

RÉSUMÉ

ÕÎáãáÇ

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams