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La détérioration du climat des affaires en RDC et son impact sur le niveau d'activités des opérateurs économiques. Cas des PME de la ville de Bukavu.

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par LWANGO BIENVENU
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE (UEA) - Licence 2016
  

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INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

Les petites et moyennes entreprises constituent l'épine dorsale de l'économie mondiale en général et de l'économie congolaise en particulier. Elles sont l'un des principaux moteurs de l'innovation, de la création des richesses et de l'emploi, ainsi que de l'intégration sociale (Charte des PMEA en RDC, 2009). C'est la raison pour laquelle elles nécessitent un environnement institutionnel favorable caractérisé par des aspects dimensionnels qui s'étendent aux domaines tels que la fiscalité des entreprises, les lois étatiques, l'ordre professionnel, le pouvoir judiciaire, les infrastructures, les services financiers, la stabilité politique, bref la réglementation sur l'activité économique. L'environnement dans lequel opèrent les entreprises influe fortement sur leur niveau d'activités et leur compétitivité (NGOTTA Celaine & BECHO Isabelle, 2012).

Par ailleurs, le climat des affaires fait référence à l'environnement institutionnel du « business » dans un pays donné. La perception du climat des affaires par l'investisseur conditionne ses décisions d'investir ou pas. Sur le plan opérationnel, le climat des affaires se conçoit comme l'environnement politique, économique, institutionnel et comportemental, présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements. Il englobe les coûts et risques afférents à une transaction donnée ainsi que les forces concurrentielles en jeu au sein de l'économie. Il s'agit donc des facteurs localisables qui créent un cadre favorable et qui incitent les firmes à investir et à créer des emplois. De manière générale, l'implémentation des réformes gouvernementales au niveau régional et national, le développement des infrastructures physiques sont traités comme des pré-requis pour le renforcement du climat des affaires. En outre, une économie bénéficie d'un bon climat des affaires lorsqu'elle est stable, ouverte économiquement et politiquement ; elle doit également faire preuve d'un système de régulation efficient, transparent et effectif, avec une disponibilité des infrastructures facilitant le déroulement des activités économiques (Nations Unies, Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique centrale, 2014).

En effet, selon le classement « Doing Business 2014 » de la Banque mondiale, les pays d'Afrique centrale sont classés parmi les pays qui malgré les efforts menés dans les reformes, n'enregistrent pas une sensible amélioration. Sur les 189 pays retenus, le pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale, le mieux classé est le Burundi, qui occupe le 140ème rang et les deux derniers pays sont la RCA (188ème) et le Tchad (189ème). Pourtant les performances du Rwanda, du Botswana et de l'Ile Maurice montrent que la mise en oeuvre des mesures relatives aux réformes réglementaires en matière de création d'entreprises, de collecte des taxes, de minimisation des coûts de transaction garantissant les droits de propriété et de résolution des différends, entre autres, améliorent le climat des affaires de manière significative et propulsent la croissance économique. De même, le classement « Doing Business 2015 » pour sa part montre une amélioration globale de la situation, le Gabon affichant la première performance en Afrique centrale, en occupant le 144ème rang mondial, avec 19 places de gagnés. Il est suivi du Burundi (152ème) qui perd 12 places, et de Sao Tomé-et-Principe (153ème) qui gagne 16 places. Le Tchad et la RCA qui occupent les deux dernières places dans le dernier classement connaissent également une amélioration, avec des rangs respectifs de 185ème et 187ème.1(*)

L'amélioration donc du climat de l'investissement dans les pays en développement est indispensable pour fournir des emplois et des opportunités aux jeunes et bâtir ainsi un monde plus soucieux d'intégrer les laissés-pour-compte, plus équilibré et plus pacifique.

Plus nombreux sont les gouvernants qui reconnaissent que leurs politiques et leur comportement influent de façon déterminante sur le climat de l'investissement, et ils engagent des réformes, c'est le cas de la Chine et l'Inde qui offrent des exemples incontestables : dans ces pays, l'amélioration du climat de l'investissement a stimulé la croissance et s'est traduit par la réduction la plus spectaculaire de la pauvreté que ces pays aient connu dans leur histoire. De nombreux autres pays entreprennent des réformes, mais les progrès demeurent lents et inégaux. Les pouvoirs publics continuent de faire supporter des coûts inutiles aux firmes et aux entrepreneurs, d'instaurer un environnement chargé d'incertitudes, de risques et d'ériger des obstacles injustifiés au libre développement des activités économiques (Rapport sur le Développement dans le monde, 2005).

En ce qui concerne la RDC, elle traverse actuellement une période d'énormes difficultés dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie et du bien-être sur tous les plans à savoir le plan social, le plan économique, le plan financier, le plan culturel, le plan politique, le plan de développement, bref sur le plan macroéconomique que sur le plan sectoriel alors que le pays dispose d'énormes potentialités minières, agricoles, énergétiques, climatiques et culturelles. La mise en oeuvre de l'optimisation de ces différentes potentialités pose problème et devient quasiment impossible suite à un environnement institutionnel et réglementaire qui ne cesse de devenir du jour le jour défavorable au développement des activités économiques, financières et sociales pourtant considérées comme moteur de la croissance économique impliquant ainsi le développement économique d'un pays ou d'une nation (Alsy Wamono-Kuyela, 2012).

Toutefois, de par son histoire, on sait bien que la RDC a hérité d'une situation de dégradation considérable du climat des affaires et cela à partir des années 1973 où la « zaïrianisation » a été le début d'une véritable débâcle économique par le fait que des entreprises appartenant aux anciens colonisateurs belges avaient été confiées à des personnes proches du pouvoir politique et qui ne disposaient d'aucune maîtrise de gestion ni d'aucune expérience en la matière. Cette façon de faire a entraîné ainsi une dégradation brusque de la situation économique du pays caractérisée par plusieurs éléments dont les principaux peuvent être résumés et illustrés de la manière suivante : le produit intérieur brut (PIB) était en décroissance continue et accélérée de 1988 jusqu'en 1993 ; les investissements totaux (formation brute du capital fixe et variable des stocks) ont subi une très forte baisse et cela beaucoup plus dans le secteur public qui étaient passés de l'indice 100 en 1988 à l'indice 33 par rapport à l'année 1993 ; les finances publiques quant à elles, s'étaient caractérisées par des déficits sans cesse croissants provoqués par l'effondrement des recettes non compensées par une baisse proportionnelle des dépenses. Ainsi, les recettes étaient passées de l'indice 100 en 1988 à l'indice 43 en 1992. En ce qui concerne le prix et le revenu, l'inflation a enregistré une très forte hausse en 1991 où elle était passée brutalement à quatre chiffres faisant ainsi une hyperinflation qui absorbait à ce titre les hausses nominales de salaire. Le salaire réel pour le secteur privé était passé de l'indice 100 en 1988 à l'indice 40 en 1993 faisant ainsi une baisse très marquée du pouvoir d'achat des salariés (Afrique et Développement 7, 1996). Ces quelques éléments illustratifs nous montrent que la dégradation de la situation socio-économique et celle de la dégradation du climat des affaires en RDC ne relèvent pas seulement d'aujourd'hui mais bien aussi du passé occasionnant ainsi une stagnation quasi-totale et même jusqu'à une importante réduction des activités économiques sur toute l'étendue du pays.

Bien que la détérioration du climat des affaires en RDC relève de l'histoire du pays, les Gouvernements actuels ont toujours du mal à mettre en place des dispositions aussi bien réglementaires que législatives pouvant concourir à l'assainissement de l'environnement des affaires facilitant ainsi les acteurs économiques à développer et à accroître leurs activités de production de la richesse nationale. Considérées à défaut d'être moteur du développement économique même sur le plan local, les petites et moyennes entreprises (PME) et les micro entreprises en général du secteur informel comme celles du secteur formel jouent un rôle social et économique important : elles créent des emplois (même précaires), donnent des revenus aux ménages et petits groupes, développent un esprit d'entrepreneuriat tout en rendant les gens productifs (SADIKI BYOMBUKA, 2001). Malheureusement cet esprit d'entrepreneuriat et d'initiatives des petites et moyennes entreprises et de tout autre opérateur économique est vite freiné, découragé et anéanti par les pouvoirs publics par des tracasseries de toutes sortes dans tous les secteurs de la vie économique amenant ainsi certaines PME et d'autres opérateurs économiques à réduire le niveau de leurs activités ou carrément à les arrêter.

La Fédération des entreprises du Congo (FEC), la principale organisation patronale et professionnelle en RDC, a maintes fois dénoncé la détérioration brutale et continue du climat des affaires en RDC caractérisé par des taxations et injonctions des pénalités aussi injustifiées. « Les impositions imaginaires participent plutôt à vicier davantage le climat des affaires, au lieu d'y remédier c'est plutôt à une dégradation que l'on assiste ».2(*) C'est la déclaration que vient de lancer la FEC relativement à la multiplication des tracasseries observées dans le secteur par les services de l'Etat. Par contre, les investisseurs ont besoin d'informations sur l'environnement des affaires afin de décider s'ils peuvent investir ou non et choisir enfin, le meilleur site d'implantation. Cette déclaration de la ministre suédoise des affaires étrangères pendant son séjour à Kinshasa le 04 mars 2016 appelant les autorités congolaises à améliorer le climat des affaires dans le pays, prouve à combien le climat des affaires actuel n'inspire pas les investisseurs tant nationaux qu'étrangers à investir dans le pays : « le climat des affaires en RDC n'inspire pas confiance aux investisseurs suédois qui sont intéressés par plusieurs potentialités qu'offre le pays aux étrangers ».3(*) Elle a souligné, en effet, qu'il y aurait certainement des entreprises suédoises qui viendraient investir dans les domaines des mines, de l'agriculture et de la logistique lorsque le climat des affaires va s'améliorer dans le pays. Il s'observe donc sans doute que la détérioration du climat des affaires en RDC aurait un impact négatif sur le niveau de développement des activités des opérateurs économiques personnes physiques et/ou morales et un freinage aux investissements nationaux et étrangers.

Au vu de ce qui précède, nous allons essayer d'analyser et de comprendre l'impact de cette situation de dégradation du climat des affaires en RDC sur le niveau d'activités des opérateurs économiques en répondant à la question ci-dessous :

- Quel est l'impact de la détérioration du climat des affaires en RDC sur le niveau d'activités des entrepreneurs, des investisseurs et donc des opérateurs économiques ?

Telle est la préoccupation à laquelle nous tenterons de trouver des pistes de solutions tout au long de cette étude.

* 1http://www.doingbusiness.org/methodology

* 2http: //afrique.Kongotimes.info/eco_tech/5320.html

* 3http : //www.radiookapi.net/2016/03/04/

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