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Gestion des risques naturels au Bénin. Cas des inondations dans les communes de Malanville et de Karimama.

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par Koffi Arsene DONOUVI
UNIVERSITE Dà¢â‚¬â„¢ABOMEY CALAVI/MIRD - Master 2 2015
  

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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
*******
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET
SCIENCES HUMAINES
********
MASTER INTEGRATION REGIONALE ET DEVELOPPEMENT
(MIRD)
********
2ème Promotion

LABORATOIRE D'ETUDES DES DYNAMIQUES URBAINES ET REGIONALES

(LEDUR)

 
 

GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN :

CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES
DE MALANVILLE ET DE KARIMAMA

Réalisé

DONOUVI

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE

Pour l'obtention du diplôme de Master en Gestion, Prévention des Risques et

Catastrophes

par : Sous la Direction de :

K. Arsène Dr. Germain GONZALLO
Maître de Conférences des Universités du CAMES

DGAT/FLASH/UAC

Soutenu le 20 Février 2015

 
 

2

Sommaire

Sigles et Acronymes 5

Résumé 6

Abstract 7

INTRODUCTION 8

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

12

I. Cadre théorique 13

II- Approche méthodologique 22

CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES GENERALES ET DE LA

DEMOGRAPHIE DES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE 31

I. Situation géographique de la zone d'étude 32

II. Démographie 44

CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES

DE KARIMAMA ET MALANVILLE 50

I. Revue générale des dommages des catastrophes naturelles : les inondations 51

II. L'emploi et les revenus 64

III. Vulnérabilités de la population face aux contraintes climatiques 66

CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU RISQUE INONDATION ET EXPERIENCES EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET DIFFICULTES DES

COMMUNES DE KARIMAMA ET DE MALANVILLE ET LES PISTES D'ACTIONS 69

I. Identification et analyse des pratiques organisationnelles et institutionnelles pour la gestion du

risque inondation 70

II. Stratégies endogènes développées pour la gestion du risque inondation dans les communes de

Malanville et Karimama 71

III. Suggestions 76

Conclusion 85

Bibliographie 86

Liste des figures, Tableaux et des Photos 90

ANNEXES 91

Table des matières 96

3

Dédicace

A

La mémoire de ma Mère Gnaholé Félicité FOLLYVI qui s'est battue pour le devenir de sa progéniture.

Mes soeurs et frères, ma tante Gisèle A .DONOUVI, mes cousines et cousins

4

Remerciements

Nous adressons les plus sincères à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce modeste mémoire notamment :

Tous les enseignants du Master Intégration Régionale et Développement ainsi que ceux du Département de la Géographie et de l'Aménagement du Territoire, pour la formation octroyée.

Docteur Germain GONZALLO, mon directeur de mémoire, qui a bien voulu consacrer de son temps assez précieux pour accompagner cette étude ; nous le remercions encore du fonds du coeur pour sa générosité dans le partage du savoir.

La Soeur Léonie DOCHAMOU, Ex-Secrétaire Générale de Caritas Bénin, Actuelle Secrétaire Exécutive du Service des Soeurs pour la Promotion Humaine (SSPH/OCPSP) qui a accepté suivre nos divers traitements et analyses de données avec un grand engouement, nous faisant profiter de ses expériences et connaissances en matière de la gestion des urgence et pour son assistance et conseils tout au long de la rédaction de ce travail ;

Messieurs Fidèle KOUKPONOU, Ange OBA, Simplice GOUDOU pour leurs conseils et la pertinence de leurs suggestions ;

Madame Aubrime Orphise TOKPO pour son soutien inconditionnel et ses multiples prières ;

Aux familles, COOVI, DOCHAMOU, DONOUVI et ZEOUNKPE Clément Roger pour leur assistance particulière.

A tous mes camarades de la 2ème promotion du Master2/GRC ;

Tous les membres de jury pour l'honneur qu'ils nous font, en acceptant d'apprécier ce travail ;

Nous ne saurions sans penser à tous nos amis (es) qui n'ont cessé de nous encourager durant la formation.

5

Sigles et Acronymes

ASECNA Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à

Madagascar

CEPALC Commission Economique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes

CRS Catholic Relief Services

Ce R P A Centre Régional pour la Promotion Agricole

DESS Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée

GPS Global Positioning System

GIEC Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat, en
anglais IPCC, pour Intergovernmental Panel on Climate Change

INSAE Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

ONG Organisation Non Gouvernementale

PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement

RGPH Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SIPC Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes

UNISDR United Nations International Strategy for Disaster Reduction [Stratégie

Internationale de Prévention des Catastrophes]

6

Résumé

Depuis quelques années, 77% des populations des communes de Karimama et de Malanville sont confrontées aux problèmes d'inondation. Face aux nombreux impacts que ces communes subissent. La présente étude qui a pour but de contribuer à une meilleure connaissance de système de suivi et de gestion des risques naturels au Benin : cas des inondations dans les communes de Karimama et de Malanville.

Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs types de données ont été utilisés. Il s'agit des données climatologique, hydrologique et socio-économique etc. L'approche méthodologique adoptée a comporté différentes étapes notamment la recherche documentaire, les travaux de terrain, l'analyse et le traitement des données. L'ambition est de réduire la vulnérabilité à la base, en intégrant les populations au coeur des stratégies de développement et de gestion des risques liés aux aléas climatiques.

L'analyse a montré que ces localités sont les plus exposés aux risques liés à l'inondation. Les habitations de ces zones inondées sont détruites à hauteur de 50%. Les inondations et la mauvaise répartition des pluies créent d'énormes problèmes sanitaires (les maladies hydro-fécales, le paludisme) et environnementaux au niveau des ressources en eau, des activités agricoles, de l'élevage et la dégradation des terres estimée à 62% des superficies emblavées à chaque inondation. Il existe quelques contraintes notamment celles liées à la faible participation active des autorités locales dans la gestion des risques qui constituent un défi pour la réussite du processus de la décentralisation dans ces communes. Pour corriger ces disparités ces communes ont choisi comme mode de gestion la mise en place d'un système d'information à travers la préparation et la gestion de l'information pour la réduction de l'impact des inondations.

Mots clés : Karimama, Malanville ; Risque d'inondation ; gestion des risques ; vulnérabilité et système d'information.

7

Abstract

In recent years, 77% of the populations of common Karimama and Malanville are faced with flooding problems. Faced with the many impacts that these common experience. The present study aims to contribute to a better understanding of monitoring and management of natural hazards in Benin: case of floods in public Karimama and Malanville.

To meet these objectives, several types of data were used. These are the climatological data, hydrological and socio-economic etc. The methodological approach comprised various stages including desk research, field work, analysis and data processing. The ambition is to reduce vulnerability to the base, integrating people at the heart of development strategies and risk management related to climate conditions.

The analysis showed that these areas are the most exposed to risks related to the flooding. The homes of these flooded areas are destroyed at 50%. Floods and poor distribution of rainfall create huge health problems (hydro-faecal diseases, malaria) and environmental level of water resources, agricultural activities, livestock and land degradation estimated at 62% the area planted to each flood. There are some constraints including those related to the low involvement of local authorities in the management of risks that pose a challenge to the success of the decentralization process in these municipalities. To correct these disparities have chosen as the common method of management the implementation of an information system through the preparation and management of information to reduce the impact of flooding.

Keywords: Karimama, Malanville; Risk of flooding; risk management; vulnerability and information system.

INTRODUCTION

8

9

La convergence des risques environnementaux, techniques et socio-économiques est un défi pour le développement durable. Il s'agit d'un problème générationnel qui exige des efforts collectifs pour penser et construire des politiques d'amélioration de la résilience des populations (Hountondji, 2010).Par ailleurs, il semble utile de s'attaquer aux causes profondes de ces risques et de renforcer le mode actuel de leur gestion.

Les défis émergents soulevés par la durabilité urbaine obligent les services publics à donner une nouvelle orientation à la prise des décisions de gestion (prévention, atténuation, réparation) des catastrophes induites par les risques naturels. Plus concrètement, il leur revient de prendre des décisions durables qui permettront de réduire les pertes occasionnées par les catastrophes naturelles tout en contribuant au développement durable du territoire.

Dans ce contexte, l'atteinte de la durabilité de la gestion des risques tout comme la mise en oeuvre du développement durable, dont elle tire son essence, demeure un important défi méthodologique (Crowley et Risse, 2011). La réponse à ce défi consiste à rendre compte de l'efficacité des politiques publiques à travers leurs conséquences sur le plan des différentes dimensions de durabilité. Plus concrètement il s'agit de mesurer le degré d'intégration des principes du développement durable en amont des décisions en vue d'en estimer l'efficacité, la pertinence, mais surtout la performance par rapport aux objectifs de durabilité.

Les catastrophes naturelles font régresser le développement du pays, anéantissant des années d'effort et de travail, et maintenant dans un état de pauvreté les groupes déjà défavorisés. Au niveau de la ville et du pays, elles détruisent investissements et infrastructures, et épuisent les budgets nationaux, ainsi que l'aide internationale au développement que reçoivent ces pays.

Malgré tout cela, les catastrophes naturelles ne sont que rarement, ou jamais, prises en compte dans les politiques de développement urbain. Il n'est

10

pas rare pour les pays en voie d'urbanisation d'avoir deux ministères complètement différents pour la gestion des situations d'urgence (Djènontin; 2010).Tant que la politique de la ville et la gestion des catastrophes naturelles seront dissociées, et que cette dernière restera à l'état d'ébauche, on mettra une croix sur les possibilités efficaces de réduire les risques urbains. Les conséquences inévitables de la politique des autorités qui délivrent des permis de construire sur des terrains dangereux ou des zones inondables continueront à passer totalement inaperçues, jusqu'à ce qu'une nouvelle catastrophe survienne.

Dans les pays en développement, en revanche, le nombre des victimes est généralement plus élevé en raison de l'inexistence ou de l'insuffisance des programmes de prévision et d'évacuation (Dégboué; 2006). Les pertes en capital peuvent être inférieures en termes absolus par comparaison avec celles que subissent les pays développés, mais leur poids relatif et leur impact économique global sont généralement considérables, susceptibles même d'affecter la viabilité du pays.

Les changements climatiques vont aggraver la pauvreté dans le monde. Ses conséquences seront plus dramatiques dans les pays en développement, en raison de leur situation géographique, de leurs conditions climatiques, de leur forte dépendance à l'égard des ressources naturelles et de leur capacité limitée à s'adapter à l'évolution du climat. Dans ce groupe de pays, les plus pauvres, ceux qui ont le moins de ressources et le moins de capacité d'adaptation sont les plus vulnérables (GIEC, 2001).

Les changements climatiques freinent la trajectoire et le rythme de croissance économique en raison des modifications des ressources et des systèmes naturels, des dommages aux infrastructures et de la baisse de la productivité du travail. Tout ralentissement de la croissance se traduit directement par une diminution des possibilités de revenus pour les populations pauvres. Les changements climatiques menaceront la sécurité alimentaire à

11

l'échelle régionale. En Afrique en particulier, l'insécurité alimentaire devrait s'aggraver.

La capacité à réagir exige de continuer la sensibilisation ainsi qu'une bonne gestion des ressources, aussi bien en temps normal que durant les crises ou des conditions défavorables (Rafidison ; 2011). Elle permet également de faire face et de contribuer à la réduction des risques de catastrophe.

Cette étude est structurée en quatre parties. La première partie est consacrée au cadre théorique de la recherche et l'approche méthodologique, la deuxième partie à la l'analyse des caractéristiques générales et de la démographie des communes, la troisième partie a abordé les effets globaux des inondations dans les communes et enfin la quatrième a traité les stratégies de gestion du risque inondation et expériences en Afrique et au Bénin ; Atouts et difficultés des communes de Karimama et de Malanville et les pistes d'actions pour l'épanouissement de la population.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

12

13

Ce chapitre aborde le cadre théorique et l'approche méthodologique.

I. Cadre théorique

Le cadre théorique de l'étude présente la problématique, les hypothèses, les objectifs et la recherche documentaire.

I.1 Problématique

Au Bénin, la pauvreté constitue la principale cause de la vulnérabilité des

populations : elle semble être cependant aggravée par des crises de catastrophes et les changements climatiques, qui ont des conséquences aussi lourdes que les autres facteurs de paupérisation. Les catastrophes et crises naturelles auxquelles sont exposées les communautés béninoises se traduisent essentiellement par les inondations, la sécheresse, la désertification, l'érosion côtière, les éboulements, les invasions acridiennes et les vents ou orages, mais avec des intensités et les fréquences variables l'inondation reste la plus récurrente dans le pays.

Les catastrophes menacent la sécurité alimentaire des plus pauvres sur terre. La réduction des risques de catastrophes est vitale pour garantir le plus essentiel des droits de l'homme et des libertés fondamentales, à savoir, le droit à l'alimentation (UNISDR,2010).Si aucune mesure n'est prise pour recourir à la réduction des risques de catastrophes afin d'induire une adaptation au changement climatique, de gérer de manière responsable la croissance et de mettre un terme à la dégradation environnementale, les catastrophes continueront de menacer les vies et les moyens de subsistance encore plus sévèrement qu'auparavant.

La réduction des risques de catastrophe et l'amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles dans différents secteurs de développement peuvent avoir des effets multiplicateurs et accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire (ISDR, 2005). Les inondations et autres catastrophes naturelles dévastatrices récurrentes entraînent des pertes en vies humaines et des conséquences sociales, économiques et environnementales à long terme.

14

Des normes ont été élaborées pour améliorer la qualité de l'assistance aux personnes sinistrées en préconisant une analyse poussée des exigences d'un programme et une évaluation pragmatique des résultats par le biais d'indicateurs quantitatifs (Projet Sphère, 2011).

Les parlementaires doivent assumer leur part de responsabilité en veillant à ce que les plans de développement nationaux soient résilients face aux catastrophes. En qualité de représentants du peuple, ils ont pour mission de surveiller l'action du gouvernement et jouent un rôle crucial dans la mobilisation des ressources nationales au profit de la reconstruction et du développement des zones sinistrées (Theo- Ben Gurirab, 2006).

L'eau : clé de la vie, mais aussi source de catastrophes .L'eau, comme vous vous en doutez, nous est d'une grande utilité, mais elle peut également constituer un danger. En effet, trop d'eau provoque l'inondation, mais trop peu d'eau mène à la sécheresse. Trop rare, l'eau est source de conflits ; impure, elle est à l'origine de nombreuses maladies.

Malheureusement, ces différents cas de figures peuvent provoquer des catastrophes, c'est-à-dire, des bouleversements soudains et violents détruire nos vies, nos biens et polluer notre environnement.

Mais trop d'eau peut également être dangereux : les glissements de terrain et les inondations peuvent détruire nos maisons, les infrastructures et les moyens d'existence des populations et peuvent aussi favoriser la propagation de maladies hydriques comme le cholera

Devons-nous croiser les bras et subir ces faits comme une fatalité ? Assurément non. Nous pouvons faire beaucoup de choses pour éviter les conséquences négatives qu'entrainent ces différentes situations.

15

L'une des préoccupations scientifiques actuelles est la détermination des poids des risques naturels au Bénin, dans l'optique d'un développement durable. La pertinence de cette étude intitulée « GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN : CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE KARIMAMA» réside dans un premier temps, dans le fait que l'accompagnement des populations locales dans la lutte contre les effets inondations nécessite une bonne compréhension des perceptions, des stratégies de gestion des risques par la population locale. Dans un second temps, l'étude vise à évaluer les conséquences des inondations et promouvoir une diffusion large des connaissances de façon à réduire la vulnérabilité des communes.

Par ailleurs, la prise en compte des perceptions des modifications du climat vécues par les populations locales dans la lutte contre les effets des inondations est très importante car elles conditionnent la mise en oeuvre des stratégies d'adaptation et de gestion des risques naturels.

Comment les risques naturels sont-ils perçus par les populations locales dans la tradition ?

Quelles sont les mesures prises par ces acteurs pour faire face aux effets néfastes des risques naturels ?

Quelles sont les stratégies actuelles des acteurs de la gestion des risques dans les communes ?

Voilà autant de questions qui justifient la pertinence de notre recherche. C'est dans le but de répondre à ces questions que le sujet « GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN : CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE KARIMAMA» a été choisi pour l'obtention du diplôme de Master en Gestion, Prévention des Risques et Catastrophes.

16

Pour mener cette étude, les hypothèses et les objectifs ci-après ont été formulés.

I.2. Hypothèses de recherche et objectifs de l'étude I.2.1.Hypothèses

? La réduction de la vulnérabilité aux inondations fait partie intégrante dans le développement des communes de Malanville et de Karimama

? Le renforcement au niveau local et l'implication des groupements de femmes dans la planification et la réponse pour la réduction des effets néfastes des inondations.

? Les méthodes de suivi et gestion des stratégies paysannes sont capables de relever les défis majeurs pour réduire les effets des risques naturels.

I.2.2 Objectifs de recherche I.2.2.1 Objectif global

Contribuer à une meilleure connaissance de système de suivi et de gestion des risques naturels au Benin : cas des inondations dans les communes de Malanville et de Karimama»

I.2.2.2 Objectif spécifiques Il s'agit :

? d'identifier et d'analyser, de façon participative avec les communautés les risques des inondations à Karimama et à Malanville ;

? d'améliorer la résilience des communautés de Karimama et Malanville face aux effets des inondations à travers le leadership des femmes.

? de définir des mécanismes appropriés pour la gestion des inondations dans les communes de Malanville et Karimama afin de réduire les dégâts pour un développement durable.

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I.3 Recherche documentaire I.3.1 Définitions des concepts

? Catastrophe :

C'est un événement naturel ou causé par l'homme qui a d'importants effets négatifs sur la population, les biens, services et/ou l'environnement, dépassant la capacité de la collectivité affectée à réagir.

Rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources (PNUE, 2010).

? Risque :

Une difficulté éventuelle plus ou moins prévisible (Petit Robert, 1996).Grandeur à deux dimensions caractérisant un évènement non désiré, d'une part la probabilité d'occurrence de l'évènement non désiré (risques aiguës) ou la durée d'exposition (risques chroniques), d'autre part la gravité des dommages potentiels.

? Gestion des Risques de catastrophes :

Processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et organisation administratives pour mettre en oeuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriées en vue d'atténuer l'impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales et technologiques qui leur sont liées (UNISDR,2009).

Dans le contexte de cette étude, c'est savoir capitaliser sur les expériences vécues pour mieux anticiper les crises au quotidien et gérer celles inévitables qui se déclarent.

? La vulnérabilité :

C'est la sensibilité d'un territoire à un aléa. Cette sensibilité se décline en termes de dommages aux personnes et aux biens, et de perturbation de l'activité socio-économique (UNISDR, 2009). Ainsi, dans cette étude, la vulnérabilité elle met

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en question la résilience de la société face à ces " crises " d'origine naturelle. Le fait que la population de certaines villes des pays en développement continue à accepter le risque et la catastrophe encore largement considérés comme envoyés par Dieu ou le Diable, est un facteur supplémentaire de vulnérabilité.

? Une inondation

C'est la submersion d'une zone (rapide ou lente) qui peut être provoquée de plusieurs façons (par accumulation d'eau ruisselée, par accumulation d'eau ruisselée, par débordement indirecte) par des pluies importantes en durée et (ou) en intensité. (Breysse D, 2009).

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I.3.2 Point des connaissances

Divers ouvrages, fruits de longues recherches ont été réalisés sur la gestion et la prévention des risques et catastrophes par plusieurs auteurs de par le monde.

La problématique des risques est un sujet d'actualité. Plusieurs travaux de recherches l'ont souligné.

Les changements climatiques constituent aujourd'hui une menace potentiellement majeure pour l'environnement et le développement durable. Selon le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, les communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance de ressources à forte sensitivité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole. L'Afrique de l'Ouest, région la plus pauvre du Continent subira plus les conséquences des changements climatiques. En terme de perspective, le climat va devenir à la fois plus pluvieux et plus sec.

En effet, Les catastrophes provoquent des répercussions majeures sur les conditions de vie, les performances économiques et les biens et services environnementaux des pays ou régions touchés (CAPALC, 1989).Les conséquences peuvent se faire sentir à long terme. Elles sont même susceptibles d'entraîner des effets irréversibles sur les structures économiques et sociales et sur l'environnement.

Afin de faire prendre davantage conscience de l'importance de la prévention, la communauté internationale a lancé la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (1990-1999), qui a débouché sur une profonde révision des conceptions jusqu'alors en vigueur, l'accent étant désormais mis non plus sur les mesures consécutives aux catastrophes mais sur la prévention, et donc sur le rôle essentiel joué par l'homme.

Dans la même perspective, une étude menée par une équipe Spéciale Inter institutions pour la Prévention des Catastrophes (SIPEC, 2001) qui fait suite à la

20

Décennie internationale, doit ainsi permettre de passer de la protection contre les catastrophes à la gestion des risques en intégrant la prévention de ces risques aux stratégies de développement durable.

Les risques d'une inondation pour les personnes sont d'abord les accidents (noyades, chutes, électrocution) dont la gravité varie selon l'intensité et la rapidité des phénomènes. Un événement lent et long peut entraîner des risques sanitaires liés au manque d'eau potable, au dysfonctionnement des structures de santé, etc.

Les impacts sur la santé concernent aussi les conséquences psychologiques du drame pour les personnes qui se retrouvent éloignées de leur habitation, qui perdent leurs biens personnels ou leur emploi suite à la rupture de l'activité économique.

Pour Driss Ben Sari (2004), l'étude de la prévision et prévention des catastrophes naturelles et environnementales est importante pour planifier la gestion des risques à grande échelle, en particulier dans les pays dont le développement en dépend, comme ceux de l'Afrique.

Dans le même lancé que cet auteur, une étude des impacts des catastrophes permettra de savoir si cette dernière contribue à la baisse de la vulnérabilité et le développement durable. Les progrès rapides des connaissances scientifiques et de la technique rendent l'homme de mieux en mieux armé pour prévoir non seulement l'endroit mais aussi, de plus en plus souvent, le moment où risquent de se produire certaines catégories de catastrophes. Bien entendu, les phénomènes naturels eux-mêmes échappent à la volonté humaine ; mais l'homme peut en atténuer les effets, en diminuer les pertes qui en découlent et réduire sa vulnérabilité en améliorant les mesures de « préparation » aux catastrophes éventuelles.

Vissin (2007), dans son document intitulé « Impact de la variabilité climatique et de la dynamique des états de surface sur les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger » a montré l'influence de la variabilité climatique sur

21

les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger. Pour l'auteur, les déficits pluviométriques des décennies 1970 et 1980 ont amplifié une baisse dans les écoulements de toutes les rivières (Mékrou, Alibori, Sota) du bassin béninois du fleuve Niger. Les baisses de l'écoulement représentant cinq ou six fois plus sévère que celui de la pluie.

"Il faut que chacun de nous accepte que les risques existent et s'imposent progressivement. Maintenant, nous devons être d'accord sur le fait que les problématiques de demain vont porter sur les risques au regard de ce que nous vivons aujourd'hui. Il est temps de comprendre qu'il faut internaliser les risques depuis l'échelle familiale jusqu'au niveau sommet de l'Etat, car ils peuvent fragiliser l'économie de tout un pays et empêcher le développement souhaité" Ogouwalé (2014).

Tout comme cet auteur, il faut que tous les acteurs se mettent ensemble pour travailler à la sensibilisation, à la conscientisation afin que chaque individu dans la sous-région et au Bénin, en particulier, puisse intégrer les questions de risque dans son quotidien.

22

II- Approche méthodologique

Pour atteindre les objectifs fixés et vérifier les hypothèses, une approche méthodologique adéquate sera adoptée dans le cadre de cette étude. Elle se résume en trois points :

· nature et source des données collectées;

· outils et techniques de collecte des données ;

· méthode de traitement des données.

II.1 Nature et source des données collectées

Dans le cadre de cette étude, les données utilisées sont :

· les données démographiques : ce sont des données quantitatives collectées. Elles sont issues pour la plupart des études du (RGPH, 2013) de l'INSAE

· les données météorologiques : ce sont des données quantitatives collectées à l'ASECNA et au CeRPA.

· les données relatives aux risques d'inondation, à leurs impacts et les stratégies d'adaptation. Ce sont des données quantitatives et qualitatives, collectées dans les centres de documentation visités et lors des enquêtes de terrain.

II.2. Outils et techniques de collecte des données

Divers outils et techniques ont été utilisés pour mener à bien cette étude. II.2.1. Outils de collecte

Au nombre des outils de collecte de données utilisés figurent les guides d'entretien pour les réunions villageoises et les focus group, les questionnaires semi-structurés (utilisés pour les personnes ressources et les autorités communales) et les questionnaires non structurés (souvent utilisés pour des

23

entretiens individuels avec les personnes capables d'apporter des contributions aux enquêtes et qui ne font pas forcément partie de l'échantillon).

II.2.2 Techniques de collecte

Le choix des techniques de collectes des données s'est porté sur la recherche

documentaire, les investigations en milieu réel et l'échantillonnage.

II.2.3 Recherche documentaire

Elle a consisté à consulter une bibliographie diversifiée dans le domaine d'étude

et dans différents centres de recherche. Elle a permis de rechercher les données quantitatives. Pour ce faire, des centres de documentations et structures ont été visités. Le tableau présente les centres de documentation visités.

Tableau I: les centres de de documentationn

Centre de documentation

Nature des documents

Types d'informations recueillies

Bibliothèque centrale de l'UAC

Livres

Dictionnaire

Informations générales

Informations sur les risques naturels

Centre de

documentation de

la FLASH

Mémoires et

Thèses

Information à caractère Méthodologique

Centre de

documentation

Thèses

Informations sur les techniques de gestion des changements climatiques

Institut National de

Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE)

Livres Rapports

Informations sur

les données démographiques de l'Alibori

Ministère de

l'Environnement et de la Protection

Livres Mémoires Rapports

Informations générales

Informations

sur les risques hydrométéorologiques,

24

de

la Nature (MEPN)

Revues

l'environnement et la santé

Ministère de

l'Habitat,

de l'Urbanisme de la Réforme Foncière et de la

Lutte contre

l'Erosion Côtière

(MHURFLEC)

Livres Mémoires Rapports Revues

Informations générales

Informations sur l'assainissement, l'environnement et la santé

Ministère de la

Santé (MS)

Livres Rapport

les données sanitaires

Mairies de

Karimama et
Malanville

PDC Rapport

Informations sur les risques climatiques, l'environnement et la santé les localités et leurs effectifs

CADER

Livres Rapports

les données météorologiques et les

statistiques agricoles

Source : Enquête de terrain, 2014

Les documents qui ont été identifiés et étudiés dans ces centres de documentation ont aidé à l'amélioration des connaissances sur le thème.

II.3 Enquêtes de terrain

La collecte des données sur le terrain est faite grâce :

II.3.1 Les interviews

Elles sont de deux catégories : l'interview semi-structurée et l'interview non

structurée. L'interview semi-structurée est utilisée avec les personnes ressources et les autorités de la commune. L'interview non structurée quant à elle est généralement utilisée lors des entretiens avec des personnes jugées capables d'apporter des contributions aux enquêtes et qui ne font pas forcément partie de

25

l'échantillon. L'entretien non structuré a été surtout utile pendant la phase exploratoire et lors des nombreuses occasions de conversations avec les agents des services agricoles et les personnes ressources concernant les informations relatives aux sacrifices comme pratique d'adaptation.

II.3.2 Les observations

Elles ont été utilisées tout au long de la collecte des données pour compléter et

confirmer ou infirmer les informations recueillies au cours des entretiens sur la

base des questionnaires.

II.3.3 Les focus group

Les Focus-group sont utilisés dans le cadre de cette recherche pour recueillir l'avis des femmes, les producteurs, les points focaux de gestion des urgences sur les manifestations des changements climatiques (notamment la hausse des températures, la variabilité des hauteurs de pluie et la persistance de l'harmattan) ; ensuite de connaitre selon cette population les impacts des inondations sur les activités économiques. Et enfin, le focus-group a permis d'apprendre les méthodes correctives adoptées par les paysans.

Dans le focus group, les règles suivantes ont été observées :

? Les groupes ne dépassent pas huit personnes et sont constitués de manière à assurer une certaine homogénéité des participants (critères d'inclusion) ; dans le cas précis, des groupes homogènes de sept à huit ont été constitués.

? Le focus group (6 à 8 personnes) a été d'une grande utilité car il a permis d'approfondir les informations issues des points focaux et les élus locaux. Ainsi, la parole a été donné aux acteurs concernés par le phénomène afin qu'ils s'expriment sur la compréhension qu'ils en ont, comment ils le vivent et leurs stratégies pour en réduire les conséquences sur leur vie et l'environnement. Les acteurs ruraux, qui vivent au quotidien les conséquences des changements climatiques, sont placés au centre de cette

26

étude pour d'une part identifier conjointement avec eux, les impacts des risques d'inondation et d'autre part les mesures d'adaptation.

Toutes ces investigations sont faites grâce à la détermination d'un échantillonnage et à la sélection des quartiers.

II.3.4 Echantillonnage

Plusieurs groupes d'acteurs ont été identifiés comme unité de recherche pour cette étude à savoir :

Les groupements de femmes, les points focaux des structures de gestion des inondations et les élus locaux. Il faut ajouter à ces groupes des personnes ressources identifiées avec l'appui des communautés comme étant mieux averties par rapport aux questions.

Au cours de la première phase de collecte des données, tous les arrondissements de la zone d'étude ont été ciblés. Au niveau de chaque arrondissement, trois focus groups ont été organisés à savoir :

? 1 focus group pour les groupements des femmes

? 1 focus group pour les points focaux

? 1 focus group pour les élus locaux

27

Les effectifs enquêtés se résument comme suit :

Tableau II :Récapitulatif des effectifs des personnes enquêtés dans la commune de

Karimama

Arrondissements

Villages/Quartiers

Assemblées
villageoises

Personnes
ressources

Total

Birni Lafia,

Birni Lafia,Karigui,
Toundi-Koaria

14

2

16

Bogo-Bogo,

Banikani, Bobo-Bobo,
Mamassy-Gourma,
Torio

15

2

17

Karimama,

Goroubéri, Karimama I,
KarimamaII, Mamassy-
Peulh

25

2

27

Kompa

Kompa, Garbey Koara,
Kompati

10

2

12

Monsey-Dendi

Loumbou-
Loumbou,Monsey
Dendi,Monsey
Haoussa,Petchinga

10

2

12

TOTAL

74

10

84

Source : Enquête de terrain, 2014

Tableau III :Récapitulatif des effectifs des personnes enquêtés dans la commune de

Malanville

Arrondissements

Villages/Quartiers

Assemblées villageoises

Personnes
ressources

Total

Garou

Garou l, Garou II, Garou Tédji,
Kambowo Tounga.et Momkassa

12

5

17

Guéné

Banitè l, Banitè II, Boiffo, Goun-Goun, Guéné l, Guéné II, Issénè, Kantro; Koara - Tédji et Torozougou

14

4

18

Madécali

Kassa, Kouara-Tédji, Madécali et Sendé ;

12

6

18

28

 

Bodjécali, Koki, Tassi Tedji,

 
 
 

Malanville

Tassi Zeno n, Wollo,Wouro-

15

10

25

 

Hesso et Galiel;

 
 
 

Tombouctou

Dèguè-Dèguè, Moha Centre,

Sakawan-Tégui, Sakawan-Zenon et Toumboutou.

12

5

17

TOTAL

65

30

95

Source : Enquête de terrain, 2014

Les assemblées villageoises ont permis d'obtenir un consensus sur les différentes questions et sur la hiérarchisation des effets du risque d'inondation. Les personnes ressources interrogées sont pour la plupart les points focaux des ONG de la gestion des inondations, la plateforme communale, le RCPA, RDR, le TVSP, le responsable à l'environnement et aux affaires domaniales de la mairie, et des intellectuelles communautaires.

II.4. Traitement des données et analyse

Il a permis à la confection des tableaux et aux saisies des données avec des logiciels Excel et Word à partir des données socio-économiques.

Pour le traitement des données, les logiciels suivants ont été utilisés :

V' Microsoft World 2010 pour la saisie des données collectées des questionnaires administrés afin de constituer une base de données ;

V' Microsoft Excel 2010 pour agréger certaines données en données semestrielles, mensuelles, annuelles et pour le calcul des paramètres statistiques ainsi que la réalisation des graphiques ;

Plusieurs outils d'analyse sont utilisés dans le cadre de cette recherche. Ils sont présentés ici par hypothèse.

Pour la première hypothèse «La réduction de la vulnérabilité aux inondations fait partie intégrante dans le développement des communes de Malanville et de Karimama » ; les déclarations des paysans en rapport avec les phénomènes climatiques ont été analysées en nous inspirant des savoirs endogènes du milieu

29

d'étude. Par ailleurs les proportions de femmes échantillonnées ayant notifié des modifications dans le déroulement des phénomènes climatiques ainsi que leurs causes probables, sont calculées sur la base des réponses fournies dans l'administration du questionnaire individuel et des focus-group.

En ce qui concerne la deuxième hypothèse, «Le renforcement au niveau local et l'implication des groupements de femmes dans la planification et la réponse pour la réduction des effets néfastes des inondations » ; nous avons considéré les différentes techniques pratiquées par la population, les autorités locales et les ONG (Care Bénin, Caritas Diocésaine, Caritas Bénin et Croix Rouge).

Pour l'aspect des stratégies de gestion de l'étude (troisième hypothèse) «Les méthodes de suivi et gestion des stratégies paysannes sont capables de relever les défis majeurs pour réduire les effets des risques naturels , les données collectées sont traitées dans Microsoft Excel 2010 et le PEIR (Pression État Impacts Réponses) couplé au logiciel de traitement des systèmes d'information géographique Arc Gis 9.3a été utilisé pour le traitement des cartes et le logiciel Xlstat 2008 a été utilisé pour l'analyse des données. Le modèle utilisé se présente comme suit :

ETATS

PRESSION

Identifier les risques d'inondation à Karimama et à Malanville

Déterminer les causes et les
conséquences des inondations qui

pourraient affecter le
développement local

IMPACTS

Etudier les effets globaux des inondations

IMPACTS

Relever les stratégies de gestion du risque inondation et les pistes d'actions pour un développement durable

30

Figure 1 :Le modèle PEIR(Pression Etat Iimpacts Réponses
Source : Enquête de terrain ,2014

Une analyse systématique permettra d'appréhender les risques d'inondation. Ceci permettra d'identifier les causes et les conséquences qui affectent les deux communes et d'élaborer d'autres stratégies pour atténuer les impacts négatifs et maximiser ceux positifs des risques d'inondation sur le développement local. Les résultats dudit modèle permettent d'envisager des stratégies de gestion des risques. En tant que modèle, il serait un système de diagnostic multifonction de suivi et d'outil d'aide à la décision pour prendre les mesures nécessaires concernant les problèmes d'une gestion efficace des risques d'inondation dans les communes de Karimama et de Malanville.

CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES
GENERALES ET DE LA DEMOGRAPHIE DES COMMUNES
DE KARIMAMA ET MALANVILLE

31

32

Ce chapitre favorise la compréhension de la dynamique du secteur car elle aborde la présentation du milieu d'étude à travers la localisation géographique, la description du cadre physique, la présentation des données démographiques et économiques.

I. Situation géographique de la zone d'étude

I.1Localisation

? KARIMAMA

La commune de Karimama est située dans le département de l'Alibori. Elle constitue la pointe septentrionale du Bénin. Elle est limitée au Nord par le fleuve Niger (frontière naturelle entre le Bénin et le Niger), au Sud par les communes de Banikoara et de Kandi, à l'Est par la commune de Malanville et à l'Ouest par le Burkina-Faso. Elle couvre une superficie de 6.102 km2 dont 5.632 km2 (soit 92% du territoire communal) sont occupés par le Parc National W et qui échappent à l'administration communale. Elle compte cinq arrondissements: Birni Lafia, Karimama, Bogo-Bogo, Kompa et Monsey-Dendi. Ces arrondissements couvrent plusieurs villages concentrés le long de la rive gauche du fleuve Niger.

33

Figure 2 : Situations géographique et administrative de la commune de Karimama

34

? MALANVILLE

D'une superficie 3.016 km2, soit 2,63 % du territoire béninois, la commune de Malanville est située à l'extrême Nord-Est de la République du Bénin dans le Département de l'Alibori entre 11'5° et 12° de latitude Nord et entre 2°45' et 3°40' de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la République du Niger, au Sud par les Communes de Kandi et de Ségbana, à l'Ouest par la Commune de Karimama et à l'Est par la République Fédérale du Nigeria.

La commune de Malanville est composée de cinq arrondissements dont Garou et Madécali sont situés à l'Est de la ville de Malanville, Guéné au Sud et Tombouctou à l'Ouest. Ces arrondissements sont répartis de la manière suivante.

3°0'E

3°20'E

1

z

N

A

3°0'E

3°20'E

Commune de Karimama

,arou-Gu

Hama

Ka ti-To

.Sakaylad-Tédi

' .1 larhgtitl'ou _Te u

Tondi-

WC-

utou
·

· IÉt~

Satoun

Niger

ga Tédji

z

a--

Ka_ss éntre

Commune de Kandi

gué-Kpara

z

e N

Commune de Ségbana

0 12.5 25 Km

I ~ I

Source. Fond topographique IGN, 1992

z

m Chef-lieu de commune Route revêtue - Plan d'eau

· Chef-lieu d'arrondissement Route secondaire Foret classée

· Village, quartier, hameau Piste

- Limite d'Etat Cours d'eau permanent

- Limite de commune Cours d'eau temporaire

35

Figure 3: Situations géographique et administrative de la commune de Malanville

36

I.2 Climat et le sol ? KARIMAMA

Le climat est de type Sahélo - Soudanien et Soudanien, avec une pluviométrie qui gravite autour de 600 mm par an. Il comprend deux saisons:

V' Une saison sèche, de novembre à mi - mai,

V' Une saison des pluies de mi- mai à octobre avec un maximum de pluies en août.

La saison sèche est caractérisée par l'harmattan avec une température moyenne variant entre 12 et 25°C. La commune de Karimama est parcourue par de nombreux cours d'eau dont les plus importants sont le fleuve Niger et ses affluents, le Mékrou et l'Alibori.

Les sols peuvent être rangés dans deux grands groupes : Les sols ferrugineux tropicaux, caractéristiques de la zone les sols hydromorphes.

Les sols du premier groupe sont largement dominants. On rencontre à l'intérieur de ce groupe, selon l'évolution de la roche mère, les sols du continental terminal à concrétion sur grés qui s'étendent entre Kompa et Monsey. Les sols sans concrétions sur matériaux issus de sédiment sablo argileux qui vont de Birni-Lafia jusqu'à Kompa. Ce sous-groupe de sols est le plus répandu. Les sols sur matériaux kaoliniques sont rencontrés dans les localités s'étendant entre Tondi bouka et Koffonou. De manière générale ces sols ferrugineux ont une fertilité qui dépend largement de l'horizon superficiel. Lorsque cet horizon est pauvre en matière organique alors la fertilité de ces sols est
· compromise. Ainsi, hormis les sols à concrétion impropres aux activités agricoles qu'on retrouve entre Kompa et Monsey, les sols de la commune de Karimama sont compatibles avec la biologie de nombreuses cultures annuelles (maïs, mil sorgho, igname, riz pluvial, niébé etc).

37

Le deuxième groupe est constitué des sols hydromorphes et s'étale le long du fleuve Niger depuis Petchinga jusqu'à Kargui. Ce sont des sols qui s'engorgent une partie de l'année et sont souvent caractérisés par une teneur en matière organique assez élevée. Ils présentent des avantages agricoles certains. Sur le plan spatial, on retrouve ces sols dans la région de Monsey (environ 16 km2) et dans un périmètre allant de Kompa jusqu'à Birni-Lafia (environ 30 km2).

Ils constituent l'un des atouts naturels de la région et ceci pour les raisons suivantes: La forte teneur des sols en matière organique et l'existence permanente de 'eau.

? MALANVILLE

Le climat de la commune de Malanville est de type soudano-sahélien marqué par une saison sèche de novembre en Avril et une saison de pluie de Mai à Octobre. La moyenne de pluie enregistrée sur dix ans de 1993 à 2003 est de 849,1 mm Il faut remarquer que la hauteur d'eau oscille entre 700 et 1000 mm Le vent dominant est l'hannattan soufflant de Novembre en janvier dans tous les sens avec des écarts de température variant entre 16 et 25° C.

La commune de Malanville se compose d'un ensemble de plaines et de vallées enchâssées entre le fleuve Niger et quelques plateaux et collines de grès ferrugineux. Ces collines se rencontrent dans les arrondissements de Madécali, Malanville (Bodjécali) et de Guéné avec une hauteur moyenne de 80 m. les sols de la commune de Malanville sont de type gneissique pour la plupart à l'exception de la vallée du Niger et ses affluents où on y rencontre des sols sablo-argileux et ferrugineux. Quelques sols squelettiques graillonneux et minéraux bruts sur cuirasse se retrouvent en poche sur le territoire de la commune. Elle est étranglée çà et là par des promontoires rocheux. Elle porte des sols alluviaux sablo limoneux, boueux, en saison pluvieuse parfois

38

concrétionnés sur les hautes terrasses et couverts d'une savane herbeuse à épineux dominé par le baobab et le rônier.

I.3 La faune et la flore ? KARIMAMA

L'espace de la zone libre (espace non occupé par le Parc W) est occupé par des champs de cultures, des jachères, des savanes arbustives et des taches de forêts galeries. Le domaine agricole (champ de cultures et jachères) s'agrandit d'année en année sous l'effet de l'extension des terres agricoles et de la pression démographique. L'agriculture, première activité économique de la commune, est ainsi de type extensif. La population étant essentiellement rurale, on observe une forte pression sur les ressources foncières. En conséquence, la demande en terres cultivables va grandissant d'année en année. Sur l'espace communal sous administration locale, la faune sauvage est pratiquement inexistante. Elle se limite essentiellement aux reptiles et aux rats. Par contre, la faune ichtyologique est plus importante. Elle est composée des espèces suivantes: chrysichthus nigwdigitatus, polypterus palmas, synondontis schall, distichodusrostratus, labeo parvu, clarias sp, tilapia sp, lates niloticus etc.

La végétation est constituée pour l'essentiel de savanes caractérisées des zones soudaniennes et soudano - sahélienne. On y trouve aussi des forêts galeries le long des cours d'eau, des forêts claires, des formations édaphiques (sols caillouteux, dépressions) caractérisées d'une part par des espèces telles Burkea africana et Detarium micro - carpum, et d'autre part par Mitragyna inermis et Terminalia macroptura. Le complexe du parc " W " qui couvre les 2/3 de la superficie de la commune, regorge une faune riche non moins importante.

On y rencontre divers oiseaux et presque tous les mammifères de la savane soudanienne de l'Afrique de l'Ouest. Il s'agit de : l'Eléphant, Buffle,

39

Hippotrague, Bubale, divers cobs, céphalophes, guib harnaché, damalisque, phacochère, hippopotame, pintades sauvages, lion, guépard, hyène tachetée etc...

? MALANVILLE

La végétation de la commune de Malanville est par la savane arborée avec prédominance des formations herbacées. Sur le territoire de la commune se trouvent la forêt de Goungoun, la forêt de Boïffo (Guéné) qui est une aire protégée et la zone cynégétique de la Djona (Z C D) vers le village de Torozougou. Les formations végétales abritent une faune très variée dont les espèces remarquables sont les éléments (Loxodonta, Africana), les buffles (Syricerus caffer), les panthères (Panthera paradus), les gibiers, les hyppotragues, les phacochères etc.

I.4 Hydrographie

La zone d'étude est arrosée par le bassin du Niger situé au nord Bénin, est l'ensemble constitué par la section béninoise du fleuve Niger et ses affluents béninois. Ce fleuve prend sa source dans la dorsale guinéenne au Fouta Djalon et ne coule que sur 120 km au Bénin. Ses principaux affluents sont le Mékrou (410 km), l'Alibori (338 km), la Sota (254 km). Il se jette dans l'océan Atlantique au Nigeria par un vaste delta.

40

? KARIMAMA

Le relief de la commune est peu accidenté avec une extension terminale de la chaîne de l'Atacora au Sud-ouest de la zone. La commune est bordée par l'un des grands fleuves de l'Afrique: le fleuve Niger. De plus trois affluents de ce fleuve traversent cette commune, il s'agit de la Mékrou de l'Alibori et du Kompa gorou. Il faut signaler que le territoire de la commune est couvert par un réseau hydrographique assez dense caractérisé et dominé par la présence de plans d'eau temporaires dont les régimes sont tributaires des saisons.

41

Figure 4: carte hydrographique de commune de Karimama

42

? MALANVILLE

La Commune de Malanville est limitée au Nord dans le sens Est-Ouest par le fleuve Niger avec ses affluents l'Alibori, la Mékrou et la Sota: qui sont en crue durant les mois d'Août et de Septembre. L'étiage intervient à partir du, mois d'Octobre; La vallée du fleuve Niger regorge des bas-fonds exploitables dont 300 ha sont aménagés. La Commune connaît des inondations cycliques du fait des pluies diluviennes. Elle se trouve dans la vallée du Niger qui va de Guéné jusqu'au lit mineur du fleuve. La commune de Malanville s'inscrit dans un espace géographique doté d'atouts pour l'édification d'une régionalisation économique cohérente et viable.

43

Figure 5: carte hydrographique de commune de Malanville

44

II. Démographie

II.1 Populations et localités ? KARIMAMA

La population totale de Karimama est évaluée à 66.675 habitants soit 8% de la population du département de l'Alibori. Selon les résultats provisoires du 4ème Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4), C'est une population juvénile. Les enfants et les adolescents constituent la majorité (51%) de la population, Quant aux jeunes dont l'âge est compris entre 15ans et 59ans, ils représentent 44% de la population. La population est jeune, dominée par deux grands groupes socioculturels. Elle est majoritairement composée des Dendi qui représentent 63,8 % ; Peuhl 18,3 % Gourmantché 9 % et 7,1 % autres langues. La religion dominante est l'Islam 91,3 %.

? MALANVILLE

La population de la commune de Malanville est passée de 67 387 habitants à 101.628 habitants de 1992 à 2002 soit un taux d'accroissement de 4,19%. Selon les résultats provisoires du 4ème Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4), la population totale de Malanville est évaluée à 168 006 habitants soit 19% de la population du département de l'Alibori. Soit un taux d'accroissement de 4,57% de 2002 à 2013.La densité moyenne de la commune est de 33 habitants par km2 contre 18 habitants par km2 pour le département de l'Alibori. La plupart des ménages sont dirigés par des hommes avec un taux élevé de polygamie surtout en milieu islamique. Cette population est très inégalement répartie ainsi, l'arrondissement de Malanville est plus peuplé et viennent ensuite les arrondissements de Guéné, de Garou, Madécali et Toumboutou. La population urbaine est seulement concentrée dans l'arrondissement de Malanville soit un taux de 36,25%. Les femmes représentent 50,76% de la population contre 49,24% pour les hommes.

Les principales ethnies de la commune sont : Dendi, Peulh, mokollé, Djerma.

45

Haoussa, nago, Yoruba, Bariba, Mina, Adja, Goun, Fon et Kotocoli.

19834

20171

39579

KARIMAMA

66675

2013 2002 1992 1979

36442

67387

101628

MALANVILLE

168006

2013 2002 1992 1979

Figure 6 : l'évolution de la population des communes de Karimama et de Malanville de

1979 à 2013

Source des données : INSAE, Juillet 2014

II.2 Activités économiques ? KARIMAMA

L'économie de la commune de Karimama fonctionne à partir de l'agriculture, l'élevage, la pêche et le petit commerce. Les activités telles que le transport, l'industrie et le tourisme sont très faiblement représentées voire inexistantes. L'agriculture est la principale source de revenus de la commune. Elle porte sur des cultures céréalières (sorgho, mil, maïs et riz), des tubercules (manioc, essentiellement), des produits maraîchers (gombo, piment, oignon, tomate et pomme de terre), des cultures industrielles comme le coton et l'arachide, ainsi que des légumineuses (surtout le niébé et la courge) ; La population agricole est estimée à 26.774 habitants. Au niveau national, Karimama peut se vanter de maîtriser mieux que les autres les communes la production de la pomme de

46

terre. Le système de production agricole est extensif. Il est caractérisé par un appauvrissement des terres et une baisse des rendements malgré la technique d'attelage largement répandue dans la commune.

La commune de Karimama est une zone d'élevage par excellence. L'élevage se pratique dans tous les arrondissements aussi bien par les Peuhls (majoritairement) que par les autres ethnies.

La pêche continentale est aussi une activité qui joue un rôle important dans l'économie locale. Cette activité se mène dans tous les arrondissements.

C'est une pêche artisanale qui se pratique dans les cours d'eau (Niger, Alibori, Mékrou) et dans les mares. Cela fait de Karimama le principal fournisseur de poissons d'eau douce aux populations des communes de Kandi, Banikoara Bembéréké, Parakou et même Tchaourou. En effet, chaque semaine, des dizaines de paniers contenant cette source de protéines quittent la commune par voies fluviale et terrestre. Les principales espèces pêchées sont : le chrysichthus nigwdigitatus, le polypterus palmas, le synondontis schall, le distichodus rostratus, le labeo parvu, le clarias, le tilapia zillü, le lates

Niloticus. Comme engins de pêche les actifs utilisent le filet, l'hameçon, la nasse traditionnelle et la nasse malienne.

Quant à la chasse, elle est presque absente des occupations de la population autochtone ; cependant, des braconniers venus du Niger constituent une menace non négligeable pour ce secteur. Karimama, en dépit de son apparent enclavement constitue un important lieu d'échange avec les communes béninoises voisines (Malanville, Kandi, Banikoara) et les villages de l'ouest de la République du Niger. Chaque semaine les gens viennent de ces endroits pour vendre leurs produits et ou pour acheter. Les femmes de Kandi viennent au marché de Karimama vendre du maïs, des ignames, du beurre de karité et de la poudre du fruit de néré. Elles achètent surtout du poisson fumé qu'elles revendent dans leur commune. Les commerçants en provenance de Malanville approvisionnent la population locale en produits manufacturés. Les Nigériens

47

apportent du poisson et du niébé. Ils se ravitaillent en céréales, en tubercules, igname et en produits manufacturés. La population locale offre à ces différents partenaires du bétail, du poisson, du gombo sec et du sorgho. Le réseau de communication comporte les transports routiers et les voies navigables. On compte sur le territoire communal, cinq(05) marchés dont un marché de bétail à Mamassy-Peuhl. Ce marché est construit par PADEB. Ces marchés sont équipés par une dizaine de hangars réalisés par l'Etat. Le reste constitue des hangars de fortune. Les marchés sont gérés par la commune. Le marché central, en l'occurrence celui de Karimama et celui de Mamassy peul sont les deux principaux équipements commerciaux de la commune. Il convient de noter que seul le marché de bétail est construit et que l'animation de ces marchés est périodique.

? MALANVILLE

L'agriculture est la principale source de revenue de la commune. Elle est caractérisée par de petites exploitations à ressources limitées. Même si la maîtrise des techniques culturales reste approximative au niveau des producteurs, il est à noter un profond changement de comportement des paysans. Les principales cultures pratiquées sont les cultures vivrières (Sorgho, petit mil, riz, maïs, niébé), les cultures maraîchères (oignon, tomate, pomme de terre, piment, gombo) et les cultures de rente (coton, arachide, oignon). L'activité agricole dans la ville est limitée au périmètre rizicole qui ceinture la ville en particulier vers le Nord sur la rive droite du Niger. La zone rizicole couvre 516ha dont 180ha aménagés. Un maraîchage caractérisé par une diversité de légumes de développe de plus en plus au dépend de la culture de riz qui se trouve ainsi abandonnée. Les dernières statistiques indiquent que ce secteur occupe à titre saisonnier 27,3% de la population active de la ville. L'agriculture est de type extensif. L'élevage occupe une place de choix parmi les activités économiques communales. Les espèces élevées sont essentiellement les bovins. Les petits ruminants et la volaille. L'élevage des ovins caprins et porcins a

48

connu une augmentation sensible. Il y a différents types d'élevage. On cite l'élevage du gros bétail et du petit bétail, ainsi que l'élevage de la volaille. L'élevage de la volaille est souvent pratiqué dans la plupart des ménages et est généralement sous le contrôle des femmes.

Les petits ruminants sont élevés pour faire face aux dépenses courantes notamment aux cérémonies (Tabaski, baptême, etc.). La vente du gros bétail et du petit bétail est fréquente dans la commune grâce à son grand marché ; et ses animaux sont convoyés vers le centre et le sud. Les activités commerciales sont très développées principalement à Malanville chef-lieu de la commune qui possède le deuxième marché du Bénin après celui de Dantokpa à Cotonou sur le plan des transactions. Ce marché s'anime aujourd'hui trois (03) jours sur sept (07) (jeudi, vendredi, samedi). Il draine de milliers d'acteurs nationaux et étrangers. On y rencontre une gamme variée de produits de toutes natures, des vivriers aux produits manufacturés en passant par les produits maraîchers et le bétail. Les produits comme le cola venus du Ghana, la gomme et le souchet du Niger y sont commercialisés également. La commune ne dispose que de 8 marchés dont la quasi-totalité se trouve dans un état de sous équipement qui contraste avec importance et leurs poids commerciaux. Le commerce informel est très développé au niveau des différents centres commerciaux et dans toutes les localités de la commune. En dehors du grand marché de Malanville les autres marchés de la commune que sont Guéné, Garou, Goungou, Kanto, Kassaefe.

La pêche est très développée dans la commune de Malanville. Il s'agit de la pêche continentale sur les plans d'eau comme le fleuve Niger, les rivières Alibori, Sota étangs naturels ou artificiels etc.). Cette activité est surtout pratiquée dans les arrondissements de Toumboutou, Malanville, de Garou et de Madécali. Elle est très peu développée dans l'arrondissement de Guéné en raison de la rareté des plans d'eau dans cette localité. La pêche est essentiellement pratiquée par les hommes. La chasse est développée notamment dans les arrondissements de Guéné et de Toumboutou qui abritent une bonne partie du

49

parc national. La forme de la chasse pratiquée est essentiellement le braconnage qui est un fléau pour la sauvegarde de la faune sauvage.

Le secteur industriel se limite à une unité de transformation agro-alimentaire ; une boulangerie qui ravitaille la commune et celle de Karimama. Les petites unités artisanales sont assez fréquentes. L'artisanat dans la commune de Malanville regroupe essentiellement les activités que sont : la mécanique, la couture, la coiffure, la menuiserie, la soudure etc.

La transformation de l'arachide en huile et tourteau est très répandue dans la commune.

L'analyse des caractéristiques générales et de la démographie montre que la zone d'étude comporte des cours d'eau et plans d'eau .Ceci rend les localités riveraines de ces cours d'eau vulnérables au risque d'inondation. Aussi les conditions géologiques ajoutés aux conditions climatiques rendent difficile la gestion des inondations. Ces caractéristiques physiques ont permis d'analyser les impacts des risques et de mieux étudier les différents risques et leurs impacts sur les populations et leurs différentes sources de revenue dans les communes de Karimama et de Malanville.

CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE

50

51

Ce chapitre fait le point des effets globaux des risques d'inondation. Il Traite également des effets sur l'environnement, l'impact sur les femmes, les effets macroéconomiques des dommages, l'emploi et les revenus et enfin les vulnérabilités de la population face aux contraintes climatiques .

I. Revue générale des dommages des catastrophes naturelles : les inondations

I.1 Synthèse des problèmes, causes et conséquences des inondations

L'eau, comme vous vous en doutez, nous est d'une grande utilité, mais elle peut également constituer un danger. En effet, trop d'eau provoque l'inondation, mais trop peu d'eau mène à la sècheresse. Trop rare, l'eau est source de conflits ; impure, elle est l'origine de nombreuses maladies. Malheureusement, ces différents cas de figures peuvent provoquer des catastrophes, c'est-à-dire, des bouleversements soudains et violents qui peuvent détruire nos vies, nos biens et polluer notre environnement. Les populations sont confrontées à l'inondation due à la crue du fleuve Niger, exposant ainsi les ménages déjà vulnérables à la pauvreté, à un désastre riche de conséquences néfastes. Ces inondations sont causés par :

Des pluies violentes ou durables

Les crues saisonnières

une mauvaise gestion de l'environnement ;

une mauvaise utilisation des sols ;

l'occupation des zones à risques(les lits de rivières, les marécages, les

exutoires naturels des eaux pluviales etc.) ;

la vulnérabilité et la pauvreté.

52

Figure 7: Synthèse des problèmes, causes et conséquences des inondations
Source : Enquête de terrain, 2014

Dans les zones humides, ce cycle d'inondations s'avère favorable à la productivité et à la préservation de la diversité biologique. Dans les années 1960, ces inondations annuelles étaient extrêmement bénéfiques : les plaines inondables étaient parmi les écosystèmes les plus productifs de la terre

Ainsi, presque tous les ans, on assiste à des inondations dans les communes de Karimama et Malanville. Ces inondations ont occasionné des dégâts au niveau des infrastructures, des moyens d'existence et des biens. Il s'ensuit le plus souvent, des risques graves de maladies telles que le choléra, le paludisme, etc.

53

Tableau IV: Synthèse des causes, période de survenue, durée et victimes

Risques

Causes

Période de
survenue

Durée de la crise

Victimes

 

Occupation des lits d'écoulement des

Une saison des

Trois (03

Femmes

 

eaux, crue, qualité du sol,

pluviométrie, insuffisance

pluies de mi- mai à octobre

mois)

enceintes, personnes

Inondation

d'ouvrages d'assainissement,

incivisme, mauvaise utilisation des

avec un

maximum de

 

âgées, enfants, personnes

 

ouvrages d'assainissement, position géographique de la ville

pluies en août.

 

handicapées, pêcheurs, jeunes, commerçants

Source : Enquêtes de terrain, 2014

Ces deux dernières décennies, le Bénin fait face à de crises d'inondation liées aux variabilités et changement climatiques. Nous n'en voulons pour preuve que les inondations de 2013, 2012, 2010, 2009, 1999 et 1997 pour ne citer que celles-là dans la zone d'étude.

Tableau V: Récapitulatif des effets des inondations de 2010,2012 et 2013 sur la
population de Malanville et de Karimama

 

Communes

Population totale

Populations touchées

Enfants
0-5 ans

Femmes
enceintes

Population à
risque

2010

Karimama

53009

26504

5301

1325

6626

Malanville

136112

27222

5444

1361

6805

2012

Karimama

56409

36640

6607

1544

28489

Malanville

144843

7217

1118

148

5951

2013

Karimama

66675

20889

5702

1101

14086

Malanville

168006

21433

4286

1072

16075

Source : Enquêtes de terrain, 2014

En effet, le Bénin a subi en 2010 des inondations d'une ampleur exceptionnelle au regard des dégâts qu'elles ont causées sur les plans humain, sanitaire et matériel (46 cas de décès enregistrés, 680 000 personnes sinistrées et 127,1 milliards de FCFA de pertes et dommages suivant les évaluations

54

officielles de l'Agence des Nations Unies en charge des Affaires Humanitaires).Le rapport du Post Disaster Need Assessement (PDNA) a révélé :

? Au plan macroéconomique, une baisse de 0,8 point du PIB national par rapport aux estimations de septembre 2010 ;

? Une hausse de 0,7 point du taux de pauvreté par rapport à la situation d'avant l'inondation ;

Photo 1: Niveau du piézomètre dans le fleuve dans le fleuve Niger à Malanville

2010

Prise par Hervé A(Caritas), Novembre 2010

En 2012, encore, précisément le mois d'août, le Bénin a fait face à une crise d'inondation localisée surtout dans les communes de Karimama et de Malanville. Cette crise est survenue suite à la crue du fleuve Niger et sous l'effet des pluies diluviennes.

55

Photo 2: Des hectares de riz engloutis par le fleuve Niger en crue en 2012
Prise par Arsène D. (Septembre 2012)

Au total 50 000 personnes sinistrées sont recensées dans le cadre de la mission d'évaluation diligentée par le Système des Nations Unies; 10 (dix) cas de décès ont été officiellement déclarés. Ces inondations ont surtout affecté les communes de Karimama et de Malanville qui concentrent près de 45 000 sinistrés. Les dégats engendrés sont importants et de plusieurs ordres.

Enfin en 2013 à Karimama, on dénombre plusieurs cases détruites dans 45 villages. Le nombre total de sans-abris est estimé à 20 889 personnes. A Malanville, les hameaux situés dans le lit ou en bordure du fleuve Niger sont détruits à plus de 85 %, Au total quatre sites de déplacés sont installées dans la commune. 42 322 personnes sinistrées sont recensées.0 (zéro) cas de décès ont été officiellement déclarés. Ces inondations ont surtout affecté les communes de Karimama et de Malanville qui concentrent près de 43 000 sinistrés.

Les dégâts engendrés au cours de ces inondations ont été importants et concernent entre autres les pertes en vies humaines, la destruction des habitations, le ralentissement des activités économiques et la baisse de production et l'insécurité alimentaire, la dégradation de la situation socio-sanitaire.

La plupart des risques de mortalité et de pertes économiques lors de catastrophes sont intensivement concentrés dans une très petite portion de la surface terrestre

56

exposée à des aléas certes rares mais d'une extrême violence. Toutefois, les dégâts de faible intensité constatés sur les logements, les infrastructures locales, les cultures et le bétail, qui perturbent et érodent les moyens de subsistance, sont dispersés de manière extensive sur les territoires des pays et se produisent très fréquemment. Les dégâts de ce type représentent une dimension considérable des impacts des catastrophes mais rarement signalée

Photo 3: Ecole primaire inondée de Malanville

centre

Prise par Arsène D (Août 2O13)

Photo 4 : Cases affaissées dans
l'Arrondissement de Kompa, commune de

Karimama

Prise par Arsène D. (Août 2013)

Les inondations pourraient augmenter d'ampleur et de fréquence dans beaucoup de régions du fait de la fréquence accrue des épisodes de fortes précipitations, qui peuvent accroître l'écoulement dans la plupart des zones et faciliter la recharge des nappes souterraines dans certaines plaines inondables. C'est le cas dans les communes de Karimama et de Malanville. Les changements d'affectation des terres pourraient accentuer ces phénomènes. Pendant les périodes de basses eaux, le débit des cours d'eau devrait diminuer dans de nombreuses régions en raison d'une évaporation accrue, dont les effets pourraient être amplifiés ou neutralisés par les modifications de la pluviosité. Le

changement climatique projeté devrait en outre contribuer à diminuer la qualité des ressources en eau en élevant leur température et en augmentant la charge polluante provenant des écoulements et des débordements des installations de traitement des déchets. Alors que la réduction des débits devrait encore accentuer cette perte de qualité, leur augmentation pourrait cependant atténuer, dans une certaine mesure, la dégradation de certaines ressources en eau en favorisant la dilution.

Tableau VI : Situation pluviométrique des communes de Karimama et de Malanville

Mois

Campagne 2012-2013

Campagne 2013-2014

Hauteurs (mm)

Nombre de jours

Hauteurs (mm)

Nombre de

jours

Janvier

0

0

0

0

Février

47,5

1

0

0

Mars

0

0

0

0

Avril

0

0

143

3

Mai

54

4

17

1

Juin

105,33

7

121,5

5

Juillet

220

9

235,5

10

Août

152

8

196

7

Total

578,83

29

713

26

Source : Enquête de terrain, 2014

250

200

150

100

50

0

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

Cp 2012-2013 Cp 2013-2014

57

Figure 8: La pluviométrie des campagnes 2012-2013 et 2013-2014

58

Sources des données : ASECNA, Juillet 2014

Comme on peut le constater, la pluviométrie de cette campagne, largement supérieure à celle de la campagne dernière au 31 Août 2013, a contribué à la montée des eaux du fleuve ; mais la principale cause de l'inondation demeure, tout comme lors les années dernières, la forte précipitation dans les localités situées en amont de notre pays (Niger, Mali, Sénégal, etc.), entrainant la crue du fleuve Niger suivie automatiquement des débordements de ses eaux dans la vallée.

I.2 Les effets sur l'environnement

Les crues peuvent avoir des effets positifs pour l'environnement : remplissage des nappes, fertilisation des sols (par le dépôt de sédiments), participation à la biodiversité des espaces alluviaux et contribution, par l'apport de sédiments, à la lutte contre l'érosion des deltas. Elles ont aussi des impacts négatifs car elles peuvent être responsables d'une érosion massive (notamment en zone côtière) et peuvent toucher des sources de pollution comme des sites industriels ou bien des sols pollués ou traités aux pesticides qui vont ensuite affecter l'ensemble des terrains inondés. L'évaluation du niveau des cours d'eau due à des pluies abondantes relève, depuis des milliers d'années, de la vie normale des populations africaines même dans les communes de Karimama et de Malanville. Les saisonnières qu'elle provoque maintiennent la fertilité du sol, en y déposant de nouvelles couches de vase et en évacuant les sels qui se sont accumulés dans les couches supérieures du sol. La haute productivité agricole des plaines inondables ouest Africaines est dans la vallée du Niger, par exemple, due non pas à l'irrigation mais aux crues saisonnières.

Dans ces zones humides, ce cycle d'inondations s'avère favorable à la productivité et à la préservation de la diversité biologique. Dans le passé, ces inondations annuelles étaient extrêmement bénéfiques : les plaines inondables étaient parmi les écosystèmes les plus productifs de la terre.

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Mais depuis 2010, l'inondation est devenue synonyme de pertes et de dévastation, en raison de nombreux facteurs dont la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre, le surpeuplement, l'occupation des zones à risques, le bétonnage de grandes surfaces, le mauvais choix de modèles d'habitat et la pauvreté.

Ainsi , presque tous les ans , il n'est pas rare d'apprendre que quelque part dans le monde et même au Bénin plus précisément dans la zone d'étude, les inondations ont causées des dégâts au niveau des infrastructures , des moyens d'existence et des biens . Il s'ensuit le plus souvent, des risques graves de maladies telles que le choléra, le paludisme, etc

I.3 L'impact sur les femmes

Les inondations au cours de ces dernières années ont sérieusement touché plusieurs villages des communes de karimama et de Malanville créant de nombreux préjudices aux populations. Les riverains de ces communes sont diversement affectés par le sinistre. Les femmes sont les plus vulnérables pendant les inondations, comme risque prioritaire nous avons les grossesses non désirées, décès en couche ; arrêt /ralentissement des activités économiques, avortements, forte dépendance vis-à-vis de l'aide extérieur, viols, accouchement d'enfants morts nés, répudiation. L'on déplore plusieurs cas de blessés graves et décès dont la majorité par noyades. Les populations ayant perdu leurs habitations, leurs récoltes et d'autres réserves alimentaires, sont désormais plongées dans une précarité absolue. Elles ont aussi perdu leurs activités économiques de subsistance car plusieurs hectares de champs sont dévastés, les marchés sont inondés et les voies de communications sont endommagées. L'inondation des centres de santé et d'autres infrastructures sociales exposent les populations à une crise humanitaire. Plusieurs enfants ne pourront pas reprendre les classes à la rentrée parce que leurs écoles sont inondées.

60

Ces inondations ont causé des déplacements de populations qui sont corollaires sur la vie sociale. Certaines victimes de ces inondations, n'ayant plus d'abris, sont exposées aux moustiques donc au paludisme et d'autres maladies.

Plus de 80% des populations des zones sinistrées vivent de l'agriculture et il faut s'attendre au pire sur le plan de la production agricole et donc sur le plan alimentaire.

En effet, les cours et plans d'eau constituent d'importants atouts pour l'agriculture, la pêche, l'élevage, les transports, le tourisme et la construction de barrages électriques. Néanmoins, lorsque ces eaux causent de graves inondations comme c'est le cas actuellement, elles détruisent les cultures, le bétail, la volaille, coupent les voies de transport. Ainsi, les dégâts enregistrés dans le cadre de ces inondations vont favoriser l'insécurité alimentaire et accentuer la morosité économique dans un pays comme le Bénin déjà marqué par de profondes crises socio-économiques. Les pertes concernent essentiellement, des milliers d'hectares de cultures vivrières, des greniers entiers décimés, des dizaines de milliers de bétails et de volaille emportés.

Le commerce des produits vivriers est désormais rendu difficile voire impossible ; plusieurs marchés sont inondés et des hangars sont emportés. De plus, les pistes rurales qui constituent l'essentiel des voies de communication sont détruites et totalement impraticables. Cette situation aura aussi d'impacts sur les populations des centres urbains qui s'approvisionnent au niveau de ces localités sinistrées qui constituent les greniers du pays.

Au plan sanitaire, il faut noter que les inondations ont engendré plusieurs facteurs de risques :

? les populations sinistrées n'ayant plus d'abris, passent la nuit à la belle étoile sans moustiquaires ; ils s'exposent ainsi aux moustiques ;

? il y a une très forte promiscuité entre les animaux domestiques et les populations qui tiennent à sauvegarder leur élevage ce qui constitue un

61

facteur potentiel de risque de transmission de maladies entre les hommes et les animaux ;

? les ouvrages d'adduction d'eau potable sont endommagés ce qui fait que les populations n'ont que de l'eau souillée pour leurs besoins.

? l'inondation des latrines et des toilettes a facilité le passage des matières fécales dans les eaux.

Tous ces facteurs de risque, augurent le développement du paludisme, des infections respiratoires aiguës et il faut s'attendre surtout à des épidémies dues aux maladies hydriques telles que : la diarrhée, le choléra et bien d'autres.

L'exode rural, raréfaction de la main d'oeuvre locale, présence massive des femmes et des enfants dans les petits travaux, accentuation du trafic des enfants, la déscolarisation, la baisse de l'économie locale, la flambée des prix sur le marché.

I.4 Les effets macroéconomiques des dommages

Les effets macroéconomiques correspondent aux impacts de la catastrophe ayant modifié les performances des principales variables économiques du des communes de Karimama et de Malanville en supposant que les autorités communales compétentes ne procèdent à aucun ajustement. Dans la mesure où ils traduisent les répercussions des dommages directs et des pertes indirectes, ils ne doivent pas y être ajoutés. Les estimations des effets macroéconomiques représentent plutôt une façon complémentaire d'évaluer les dommages directs et les pertes indirectes, sous un angle différent. La quantification des effets macroéconomiques s'effectue généralement au niveau de l'économie nationale dans son ensemble. Les spécialistes sectoriels doivent fournir aux macro économistes des informations leur permettant d'avoir une vue complète des impacts sur les variables économiques principales. Le pays représente l'unité de base pour ce type d'analyse, mais il est aussi possible de réaliser des exercices similaires pour des catastrophes affectant des zones ou régions plus restreintes

62

(province, État, département ou commune) à condition de disposer des informations correspondantes nécessaires. Pour obtenir une estimation correcte des effets macroéconomiques d'une catastrophe, il faut disposer d'une prévision fiable des évolutions de chacune des variables dans un contexte hors catastrophe. Ces projections servent de valeur de référence pour mesurer le degré de perturbation des résultats par la catastrophe par rapport à ce qui se serait produit sans elle et l'ampleur de l'impact du recul des principales variables sur la capacité du pays à répondre aux besoins suscités par la réhabilitation et la reconstruction. Elles servent également à définir les besoins d'aide internationale, notamment d'aide financière. Les effets macroéconomiques les plus importants d'une catastrophe sont ceux qui affectent : la croissance du produit intérieur brut et de la production des secteurs ; la balance des paiements courants (en raison des variations de la balance commerciale, du tourisme et des services, ainsi que des décaissements liés au paiement des importations et des services extérieurs, etc.) ; l'endettement et les réserves monétaires ; et, les finances publiques et l'investissement brut. Selon les caractéristiques de la catastrophe, il est souvent recommandé de procéder à une estimation des effets sur la hausse des prix, l'emploi et le revenu des ménages ainsi que des variations de la notation du risque souverain, des liquidités et des taux d'intérêts intérieurs. Le produit intérieur brut peut se trouver compromis par des réductions de production dans les secteurs touchés, ou, conforté par les opérations de reconstruction. Lorsque la production faiblit, les exportations risquent de se réduire et il sera peut-être nécessaire d'importer des biens pour satisfaire la demande intérieure, ce qui pèsera tant sur la balance commerciale que sur la balance des paiements. Les dépenses du secteur public ont généralement tendance à augmenter suite aux décaissements effectués au cours des phases d'urgence et de réhabilitation ou aux subventions accordées aux groupes de population particulièrement touchés. Les recettes fiscales risquent de diminuer avec la baisse du recouvrement des impôts liée aux réductions de la production

63

et des exportations ou encore, à cause d'une décision d'allègement temporaire de la pression fiscale pour aider les secteurs fortement touchés. C'est une combinaison des situations décrites ci-dessus qui peut provoquer ou aggraver le déficit budgétaire. Certains prix risquent aussi d'augmenter en raison des pénuries provoquées par les demandes particulières liées à la reconstruction, ou par la spéculation, ce qui lancera l'inflation. Le niveau des réserves internationales du pays ou sa capacité à respecter les engagements pris au titre du service de la dette peuvent aussi être altérés à un degré variant en fonction des performances économiques du pays antérieures à la catastrophe ou de l'amplitude des effets de la catastrophe. Les effets macroéconomiques à prendre en compte concernent aussi les éventuelles détériorations des conditions de vie des populations touchées provenant des difficultés d'approvisionnement, de la réduction de la disponibilité des services essentiels et, tout particulièrement, des pertes d'emploi accompagnées de baisses de revenus correspondantes. Bien qu'on ne puisse pas évaluer en termes monétaires la diminution de la qualité de vie, il est possible de quantifier les effets d'une catastrophe sur une population ou la chute des revenus provoquée par la paralysie partielle, temporaire ou totale des activités. Les spécialistes sectoriels, afin d'évaluer et d'effectuer une consolidation générale des effets macroéconomiques, doivent calculer les pertes de production de biens ou de services à prévoir pendant la période qu'ils estiment nécessaire pour la remise à niveau des terres cultivables, des équipements productifs ou des infrastructures physiques et sociales. Il leur faut aussi recueillir des informations de référence leur permettant d'évaluer les impacts sur d'autres variables macroéconomiques déjà mentionnées (emploi, revenus, exportations, importations, investissement brut, recouvrement de l'impôt, etc.). Chaque spécialiste doit analyser les informations sur l'évolution de son secteur, telle qu'elle était prévue avant la catastrophe, en se fondant sur ses performances récentes ou sur les objectifs établis dans chacun des plans sectoriels adoptés par les autorités avant la catastrophe. Il est important de

64

jauger l'amplitude de la catastrophe pour être en mesure de définir la longueur de la période durant laquelle doivent être estimés les effets macroéconomiques. L'expérience acquise démontre que normalement une "durée raisonnable" correspond au restant de l'année au cours de laquelle se produit la catastrophe (court terme) auquel s'ajoute une, deux, voire cinq années dans des circonstances exceptionnelles (moyen terme).

II. L'emploi et les revenus

Le fleuve Niger faisant frontière avec les communes de Karimama et de Malanville constitue une opportunité économique pour ces deux localités du fait des potentialités agro écologiques (en matière de production de riz, pomme de terre, oignon et autres cultures vivrières) qu'offre le bassin qu'il draine avec ses affluents : le Mékrou, l'Alibori et la Sota. Faute de réseau d'infrastructures d'aménagement hydro agricole, la majeure partie de ces deux communes se trouve de façon cyclique inondée créant d'importantes pertes de récoltes.

L'agriculture est le secteur d'activité le plus important pour la grande majorité des pays en développement; l'impact de la croissance agricole sur la réduction de la pauvreté y est en effet supérieur à celui de la croissance des autres secteurs (ODI 2002). La sécurité alimentaire est la résultante de plusieurs facteurs interdépendants, dont le potentiel de production et le pouvoir d'achat alimentaire. Les changements climatiques pourraient entraîner une augmentation de la prévalence de la faim, tant par ses effets directs sur la production que par ses retombées indirectes sur le pouvoir d'achat alimentaire.

Les communes de Karimama et de Malanville constituent des zones clés de grande production du riz, de maïs, sorgho et des produits maraîchers dont essentiellement l'oignon et le piment. En 2012, sur une superficie totale emblavée des cultures vivrières principales de 41 866 ha (toutes spéculations

65

confondues), environ 23 640 ha ont été englouties par les eaux et les cultures entièrement détruites, soit 56,46%. Il s'agit :

o Riz (11 517 ha) ;

o Maïs (6793 ha) ;

o Sorgho (3793 ha) ;

o Mil (1537 ha).

De plus, les poches de sécheresse connues au cours de la campagne agricole de 2011, n'ont pas permis aux agriculteurs de faire une bonne récolte et de constituer des réserves importantes. Les rares réserves obtenues sont soit emportées par l'eau, d'autres ont permis à certains ménages de répondre à la situation pendant les premiers jours de la montée des eaux.

Aussi, du fait du niveau des eaux du fleuve Niger sorti de son lit sur plus d'un kilomètre avec des hauteurs de 1 à 2 mètres sur la terre ferme, les populations qui pratiquent l'élevage ont enregistré d'énormes pertes de bétail.

S'agissant des pêcheurs, plusieurs d'entre eux ont enregistré des pertes de leurs engins et outils de pêche et de production halieutique. Ces engins ont soit été emportés, soit détruits par les eaux. Il s'agit principalement des pirogues, des filets, des nasses et des trous à poissons. Les dégâts sur l'agriculture en 2013 dans les communes ont été cumulés dans le tableau suivant :

66

Tableau VII: Les dégâts sur l'agriculture en 2013 dans les communes

Cultures

Prévision (Ha)

Réalisation (Ha)

Pertes

enregistrées (Ha)

Taux de la perte (%)

Riz

10000

7112

5000

70

Maïs

5000

4810

875

18

Sorgho

8000

7156

3652

51

Mil

7000

5955

3040

51

Piment

720

647

412

64

Courge

120

108

94

87

Total

30840

25788

13073

56,83

 

Sources des données : CeRPA, Juillet 2014

III. Vulnérabilités de la population face aux contraintes climatiques

Le Bénin est l'un des pays les plus pauvres de la planète ; de ce fait, les populations béninoises restent très vulnérables aux catastrophes naturelles. En effet, les victimes de ces catastrophes au Bénin n'ont ni des capacités ni des ressources nécessaires pour faire face en temps réel aux effets des catastrophes naturelles ou pour mieux se préparer à cette éventualité. Les catastrophes viennent donc accentuer la précarité dans laquelle étaient déjà plongées les communautés, alourdissant ainsi les différents bilans.

Malgré les efforts internationaux, la dernière décennie a été marquée par une augmentation de la pauvreté dans de nombreux pays. La lutte contre la pauvreté est ainsi devenue l'enjeu essentiel du développement au 21e siècle. À l'occasion de la déclaration du millénaire, 189 nations ont pris l'engagement de réduire de moitié l'extrême pauvreté d'ici 2015, Les effets de l'évolution du climat et la vulnérabilité des populations pauvres aux risques climatiques sont très variables, mais, en règle générale, les changements climatiques se surajoutent aux vulnérabilités existantes. La pénurie d'eau est déjà un problème majeur pour les

67

populations pauvres de la planète. Selon les prévisions, le nombre de personnes affectées par la raréfaction de l'eau devrait passer de 1,7 milliard à 5 milliards d'ici 2025, indépendamment des changements climatiques (GIEC 2001). Celui-ci devrait avoir pour effet de réduire encore la disponibilité d'eau dans les zones exposées au stress hydrique, notamment dans les régions subtropicales, en raison de la fréquence accrue des sécheresses, de l'augmentation de l'évaporation ainsi que des modifications des régimes de précipitations et des ruissellements.

L'accès à l'eau potable sera rendu encore plus difficile, la santé des personnes pauvres se dégradera et la sécurité alimentaire de nombreux pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine sera réellement menacée. Dans certaines zones où les possibilités de diversification des moyens d'existence sont très limitées, la baisse du rendement des cultures risque de provoquer des famines chroniques; sur les zones côtières exposées à une perte de masse terrestre, l'émigration pourrait être la seule solution. Les coûts macroéconomiques des effets des changements climatiques sont très difficiles à évaluer, mais il y a de grands risques qu'ils remettent en cause le développement dans de nombreux pays comme au Bénin, principalement dans les communes de Karimama et Malanville ou les inondations et la sècheresse sévissent chaque année.

L'ampleur et la fréquence accrues des sécheresses, des inondations et d'autres phénomènes extrêmes accentueront la pression sur les ressources en eau et les infrastructures ainsi que les atteintes à la sécurité alimentaire et à la santé humaine, freinant le développement du continent africain La capacité d'adaptation est limitée en raison du faible PIB par habitant, d'une pauvreté généralisée (le nombre de pauvres a augmenté dans les années 1990), d'une répartition des terres inéquitable et du faible niveau d'éducation. S'y ajoute l'absence de filets de protection sociale, surtout après les mauvaises récoltes. La dépendance à l'égard de l'agriculture pluviale est élevée. Les stratégies individuelles mises en oeuvre pour faire face à la désertification sont déjà à bout de course, d'où un accroissement de la pauvreté. La dépendance à l'égard de

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l'agriculture pluviale est élevée. Les changements climatiques doivent être reconnus comme un problème majeur pour la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la productivité et la biodiversité des ressources naturelles, la santé humaine, la désertification et les zones côtières. La capacité d'adaptation dépendra du degré de stabilité civile et d'ouverture politique ainsi que des conditions d'une gestion économique saine

Il y a quatre ans, c'était une très mauvaise année. Les inondations ont emporté toutes les récoltes, et il y avait beaucoup de famine par ici, au point que beaucoup de gens sont vraiment morts de faim .Les catastrophes récentes ont montré que les pauvres sont généralement beaucoup plus exposés et affectés que les non-pauvres. Les logements des pauvres sont particulièrement vulnérables, n'étant pas construits selon les normes requises; d'autre part, les personnes pauvres sinistrées n'ont pas suffisamment d'économies pour faire face à l'urgence.

Après une analyse de la situation, les urgences sont répétitives dans les communes de Karimama et de Malanville comme d'autres localités du Bénin. Nous devons tirer leçons et avoir le courage de prendre des dispositions qui couvrent des perspectives avantageuses, intégrantes et pérennes. Pour cela il faut identifier les stratégies de gestion du risque d'inondation au niveau de ces communes mais également à l'analyse des différentes expériences en Afrique et au Bénin pour une suggestion de la gestion du risque d'inondation à Karimama et à Malanville

CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU RISQUE
INONDATION ET EXPERIENCES EN AFRIQUE ET AU BENIN,
ATOUTS ET DIFFICULTES DES COMMUNES DE KARIMAMA
ET DE MALANVILLE ET LES PISTES D'ACTIONS

69

70

Ce chapitre analyse non seulement les stratégies de gestion du risque d'inondation au niveau des communes mais également à l'analyse des différentes expériences en Afrique et au Bénin pour une suggestion de la gestion du risque d'inondation à Karimama et à Malanville.

I. Identification et analyse des pratiques organisationnelles et institutionnelles pour la gestion du risque inondation

Les catastrophes naturelles exercent une pression considérable sur le développement. Ce faisant, elles réduisent considérablement les chances de réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, et en particulier celui de réduire de moitié la pauvreté extrême, d'ici à 2015. Les pertes économiques annuelles associées à ces catastrophes se sont élevées en moyenne à 75,5 milliards de dollars dans les années 60, à 213,9 milliards de dollars dans les années 80 et à 659,9 milliards de dollars dans les années 90 (PNUD ; 2004). La plus grande partie de ces pertes est concentrée dans le monde en développement et ne reflète pas de manière appropriée l'impact des catastrophes sur les populations pauvres, qui supportent souvent les coûts les plus importants en terme de vie humaines et en terme de pertes de revenus, de capacités de reconstruction de leurs communautés et des infrastructures ayant subi des destructions.

Aujourd'hui, 85% de la population exposée aux tremblements de terre, aux cyclones tropicaux, aux inondations et à la sécheresse vit dans des pays qui connaissent un taux de développement humain faible ou moyen.

Bien que des efforts importants aient été accomplis, il reste fort à faire si l'on veut éviter que les pertes dues aux inondations ne mettent en péril la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. La communauté humanitaire a fait des progrès dans l'atténuation des pertes et des souffrances associées aux inondations, par l'amélioration de la préparation et de l'alerte précoce.

71

Toutefois, les actions humanitaires ne se penchent pas sur les processus de développement qui déterminent en amont le risque de catastrophe. En général, la communauté du développement continue à considérer les catastrophes comme des événements naturels exceptionnels qui interrompent le développement normal et qui peuvent être gérés par le biais de l'action humanitaire.

II. Stratégies endogènes développées pour la gestion du risque inondation dans les communes de Malanville et Karimama

La gestion du risque est un processus multidisciplinaire qui, à travers des choix politiques locaux soutenus par les instances internationales, permet et favorise l'engagement actif d'une communauté dans la réduction de sa propre vulnérabilité et dans le renforcement de son autosuffisance en situation de crise. Elle porte sur une démarche participative basée sur les connaissances disponibles sur place et l'adoption d'une stratégie de gestion du risque adaptée localement, tout en s'insérant dans un système régional et national, en liaison avec les plateformes internationales.

II.1 Mairie (Point focal Communal de la gestion des inondations)

? Surveillance du niveau de l'eau du fleuve Niger en période de crue ;

? Déclenchement de l'alerte rouge quand le niveau maximal du fleuve Niger est atteint,

? Sensibilisation de la population à ne pas construire ou mener des activités dans le lit des cours d'eau ;

? Déplacement des sinistrés des inondations.

Photo 5 : Abris des déplacés, dans Malanville centre

Prise par Arsène D. (Août2013)

Photo 6: Camp de Banikani, commune de Karmama 2013

Prise par Arsène D. (Août2013)

72

II.2 CeRPA Karmama et de Malanville

? Prélèvement régulier de la pluviométrie et de la température pour la connaissance et la diffusion des prévisions agro météorologiques, l'alerte climatique nécessaire et les conseils pratiques pour la planification des calendriers agricoles et la prise de décisions conséquentes ;

? Surveillance du niveau de l'eau du fleuve Niger en période de crue ;

? Adoption et mise à disposition des paysans de nouvelles variétés de cultures.

II.3 Les stratégies d'adaptation des populations rurales des communes de Karimama et Malanville.

Face à l'ampleur des conséquences des inondations, les populations mettent en place des stratégies pour réduire leur vulnérabilité. Ces stratégies d'adaptation des populations rurales offrent des aperçus intéressants. Elles se résument comme suit :

73

? la diversification dans des secteurs autres que la production agricole est une réponse fréquente à l'imprévisibilité des récoltes;

? individus et ménages sont regroupés et auto-organisés au sein de réseaux de confiance et d'affinités, bien que des conflits mineurs (qui remontent parfois à des relations précoloniales) puissent les séparer;

? le système agraire local est dynamique et répond aux choix individualistes de moyens d'existence, pour peu qu'ils soient bien adaptés, ainsi qu'aux perturbations de l'environnement;

? l'accès aux ressources est préservé en passant d'un actif physique à un autre, malgré une pauvreté réelle pour certaines personnes à certaines époques;

? les migrants quittent la communauté pour chercher du travail, mais ils reviennent la plupart du temps

II.4 Les insuffisances et les améliorations possibles pour la résilience des communautés locales aux effets des inondations

Le concept de résilience demeure encore nouveau au Bénin dans le cadre de la gestion et de l'adaptation aux changements climatiques et les actions en vue de la résilience des communautés demeurent encore insuffisantes. Dans la plupart des communes sujettes aux risques d'inondation, il n'existe toujours pas de véritable plan d'action exhaustif et cohérent de réduction des risques de catastrophe et prévoyant une coordination entre les différents secteurs et les autorités publiques centrales et locales. Quand elles existent, les dispositions institutionnelles et politiques de réduction des risques de catastrophe ont tendance à se limiter strictement à une réaction à la catastrophe.

De plus en plus, on considère que les autorités nationales, locales et les acteurs humanitaires sont seules responsables de la planification et de la mise en oeuvre d'une politique efficace de la réduction des risques de catastrophe. La réelle implication des communautés locales, bien que reconnue, est malheureusement

74

loin d'être une réalité. La diversité des mécanismes de responsabilité des communautés au niveau local n'a donc pas encore été pleinement explorées, ni la possibilité que de tels mécanismes puissent être appliqués au domaine de la réduction des risques de catastrophe. Les mesures de responsabilisation à travers des organisations communautaires peuvent favoriser une meilleure contribution des dites communautés aux plans locaux de réduction des risques de catastrophe en vue de leur efficacité.

En plus du problème chronique de l'insuffisance ressources disponibles pour gestion des risques de catastrophe, pour les communes qui disposent de Plan de Contingence Communal, les rôles et responsabilités des communautés à la base qui doivent constituer les acteurs au premier plan ne sont pas élucidés ou pas suffisamment limitant ainsi leur contribution à la gestion des risques majeurs.

Bien que l'on mette davantage l'accent sur les stratégies d'adaptation centralisées et à grande échelle, certaines communautés prennent d'elles-mêmes, quasiment sans lignes directrices ni coordination de la part des organes centraux, des initiatives de réduction des risques, appelées également «adaptation autonome» qui méritent d'être soutenue. Il est donc indispensable de mener des actions plus ciblées dans les domaines tels que l'évaluation des risques en vue de parvenir à une définition commune des catastrophes et des risques, l'intégration de l'adaptation au changement climatique et la gestion des risques de catastrophe, la coordination du travail au niveau national et local, la vulnérabilité des communautés à l'impact des aléas.

C'est cela qui justifie la présente proposition de cette stratégie qui vise à travers une approche communautaire axée sur les groupements de femmes à améliorer le niveau de résilience des communautés face aux effets des inondations.

? Les Organisations de femmes

Ces groupements de femmes dans les deux communes vulnérables aux inondations du Bénin. Ces organisations constituent les bénéficiaires directs à travers des actions de renforcement de capacité, de renforcement de leadership,

75

des formations dans divers domaines liés à la préparation et à la réponse aux inondations.

? Les communautés locales

Les communautés locales de Karimama et de Malanville quant à elles seront touchées aux travers des communications et sensibilisations qui seront effectuées par les groupements de femmes.

Les plates-formes communales de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation aux changements climatiques

Les différents acquis des groupements des femmes renforcées pourront efficacement contribuer à la planification et à la préparation d'une réponse communautaire aux inondations à travers la redynamisation et l'actualisation du plan de contingence communal.

76

III. Suggestions

La réduction des risques apparaît depuis une dizaine d'années comme une composante essentielle à intégrer dans tout programme d'urgence et de développement, à travers l'élaboration et la mise en oeuvre de stratégies visant à réduire la vulnérabilité et accroître la résilience des populations.

Face à ces nombreux épisodes d'inondation et sous l'impulsion des partenaires nationaux et internationaux des actions visant à réduire les risques de catastrophe ont été menées. Elles concernent entre autres le renforcement du cadre institutionnel national et local à travers l'élaboration du plan de contingence national et la déclinaison progressive en plan de contingence communaux, l'effort de mise en place des systèmes d'alerte rapide, le renforcement de leur état de préparation et de leurs moyens de réaction aux catastrophes, l'institution d'une agence nationale de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation aux changement climatiques en vue d'une meilleure coordination des actions humanitaires. Ainsi, le nombre de décès liés aux aléas hydrométéorologiques a diminué tirant leçons des expériences de 2010.

Par ailleurs des programmes aux fins d'adaptation aux changements climatiques sont développés au plan national par le gouvernement et d'autres acteurs de développement et visent d'une part à réduire la vulnérabilité des communautés par la préservation et/ou la restauration de leurs moyens d'existence à travers le renforcement des systèmes de production. Mais la corrélation de ces actions avec la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles demeure faible.

? Renforcer les systèmes de surveillance communautaire et d'alerte précoce

Pour réduire les risques de catastrophe et favoriser l'instauration d'une culture de la résilience, il faut d'abord savoir comment les aléas liés aux inondations se manifestent et auxquels doivent faire face la toute la communauté, dans quelle

77

mesure celle-ci est vulnérable sur les plans physique, social, économique et environnemental et comment ces aléas vont évoluer à court, moyen et à long terme, puis prendre, en connaissance de cause, les mesures qui s'imposent tout en se basant sur les connaissances endogènes.

o Évaluation des risques d'inondation au niveau communautaire

Il s'agira donc de dresser des cartes des risques, les mettre à jour périodiquement et les diffuser largement auprès des décideurs et des collectivités menacées selon une présentation appropriée. Il sera procédé à une mise au point des indicateurs locaux de risque d'inondation et de la vulnérabilité à l'échelle communautaire qui permettront d'anticiper sur la survenance de la catastrophe et d'évaluer les conséquences aux plans social, économique et environnemental en cas de survenance et en diffuser les résultats.

o Elaboration du plan villageois d'atténuation des risques d'inondations avec les groupements de femmes.

Le plan villageois d'atténuation des risques des inondations est un instrument dont la responsabilité de l'élaboration sera confiée aux groupements féminins avec l'implication des comités villageois de supervision. La facilitation de l'élaboration de cet instrument sera assurée par les animateurs communautaires. Pour être accepté de toute la communauté ce plan fera l'objet d'une validation par le groupe représentatif de chaque village. Il restera un instrument de plaidoyer et de mobilisation des ressources pour son activation et sa mise en oeuvre. Cette pratique innovante pourrait révolutionner le processus d'élaboration des plans de contingences aux échelles communale, départementale et Nationale en passant par les Niveaux d'arrondissement.

Au niveau de chaque village, les étapes suivantes seront suivies dans le processus d'élaboration du plan d'atténuation des risques d'inondation.

78

Tableau VIII: Processus d'élaboration du plan villageois d'atténuation des risques

d'inondation

ETAPE

DUREE

ACTEURS

ROLES

1

Mobilisation des

parties prenantes

02 jours

Animateur

communautaire

Facilitation

 

Préparation et envoi des

invitations

 

Mobilisation des parties

prenantes

 

Appui à la Mobilisation des parties prenantes

2

Analyse

situationnelle à base

communautaire et

identification des

risques

01 jour

Animateur

communautaire

Facilitation

 

Réflexion et proposition

 

Contribution à la réflexion et l'identification des risques

3

Formulation et

planification des

solutions

01 jour

Animateurs

Facilitation

 

Proposition des actions et des échéances de leur réalisation

au regard des risques
identifiés

 

Contribution à la proposition des actions et des échéances de leur réalisation au regard des risques identifiés

4

Identification et

évaluation des

ressources

01 jour

Animateurs

Facilitation

 

Estimation des besoins en

ressources matérielles et

 

79

ETAPE

DUREE

ACTEURS

ROLES

 
 
 
 

humaines

 

Contribution à l'estimation

des besoins en ressources
matérielles et humaines

5

Budgétisation

01 jour

Animateur

communautaire

Facilitation

 

Affectation de coût aux

besoins identifiés

 

Contribution à l'affectation de coût aux besoins identifiés

6

Identification des

sources et

élaboration du plan de financement

01 jour

Animateur

communautaire

Facilitation

 

Identification des donateurs locaux et autres donateurs

 

Contribution à l'Identification des donateurs locaux et autres donateurs

7

Validation

01 jour

Animateur

communautaire

Facilitation

 

Restitution du contenu du

projet de plan villageois
d'atténuation

 

Appui Restitution du contenu du projet de plan villageois d'atténuation

 

Amendement et validation

 

80

ETAPE

DUREE

ACTEURS

ROLES

8

Plaidoyer pour

intégration au plan communal

01 jour

Animateur

communautaire

Facilitation et suivi

 

Envoi du plan

 

Plaidoyer en direction

d'autres donateurs

 

Source : Caritas Bénin, Juillet2014

o Mise en place du dispositif communautaire d'alerte rapide Axée sur la population, ce dispositif communautaire permettra d'alerter en temps opportun les personnes menacées en leur adressant des messages qui leur soient accessibles. Il permettra également de donner des instructions sur la marche à suivre et contribuera à une meilleure coordination des interventions en cas d'alerte ou de situation d'urgence. Il nécessite des moyens institutionnels nécessaires à sa bonne intégration dans les processus de prise de décisions des pouvoirs publics locaux et dans les systèmes de gestion des situations d'urgence. Pour garantir sa fiabilité et son efficacité, il sera soumis à une vérification régulière et une l'évaluation périodique.

o Renforcement des Capacités techniques et organisationnelles des groupements de femme

Il sera question de renforcer les capacités opérationnelles des groupement de femmes dans un processus d'apprentissage à travers la mise en place des moyens nécessaires pour recueillir, analyser, résumer, diffuser et échanger des informations et données statistiques sur la cartographie des risques d'inondation, ainsi que les conséquences et les pertes qu'elle occasionne, ou renforcer ceux qui existent déjà; appuyer l'élaboration de méthodes communes pour évaluer et surveiller les risques.

81

Il faudra renforcer les capacités des femmes par l'application des méthodes d'observation, des technologies spatiales, de la télédétection, et des systèmes d'information géographique afin de favoriser la mise en place au niveau communautaire d'une modélisation prédictive des aléas liés aux inondations. Pour cela il sera procéder à la mise en place et la pérennisation des infrastructures et des capacités scientifiques, technologiques, techniques et institutionnelles nécessaires pour étudier, observer, analyser, cartographier et, lorsque cela est possible, prévoir les risques d'inondation, les facteurs de vulnérabilité et les conséquences des catastrophes.

? Instituer au niveau communautaire la culture de préparation aux chocs liés aux inondations et de résilience

Les catastrophes liées aux inondations peuvent être en grande partie prévenues si les populations sont bien informées et acquises à une culture de la prévention et de la résilience, ce qui exige de recueillir, de rassembler et de diffuser les connaissances et les informations pertinentes concernant les aléas, les facteurs de vulnérabilité et les capacités. A travers les groupements de femmes identifiées et renforcés sur ces différentes notions, il sera procédé à la sensibilisation et l'éducation de la communauté toute entière.

o Éducation et formation des groupements de femme

Cette éducation concerne la préparation des femmes pour anticiper et mieux faire face aux probables crises d'inondation afin qu'elles puissent les transmettre aux reste de la communauté. Afin d'y parvenir, Il sera procéder au renforcement des capacités de l'ensemble de l'équipe de mise en place, des groupements de femmes sur les normes humanitaires, en l'occurrence les normes Sphères. Il sera donc édité des modules de formation consacrés à la gestion et à la réduction des risques de catastrophe à l'intention aussi bien des groupements de femmes adaptés à leur niveau d'alphabétisation afin que la transmission du savoir ne souffre de limites. Il faudra également organiser des ateliers de sensibilisation

82

aux discriminations sexo-spécifiques et aux particularités socio-culturelles à l'intention des femmes et des leaders au niveau local pour donc veiller à ce que les femmes et les groupes vulnérables aient accès dans des conditions d'égalité à une formation et à une éducation appropriées dans ce domaine.

o Sensibilisation des communautés locales

Les communautés locales seront mobilisées par les groupements de femmes à travers les médias communautaires, des campagnes de sensibilisation plein air, des consultations et toutes autres initiatives organisées au niveau de toutes les couches sociales en vue de réduire au minimum les effets néfastes des aléas et promouvoir une culture de la résilience face aux inondations.

? Principes pour une approche intégrée de la gestion du risque inondation au Bénin dans les communes de Karimama et de Malanville

> Les solutions mises en placent doivent intégrer les risques futurs liés à l'évolution des situations, des contextes ;

> L'urbanisation galopante nécessite d'intégrer le risque inondation dans tout programme de développement urbain

> Une stratégie intégrée prendra soin de mettre en place des actions de type structurelles (ouvrage d'art par exemple) et de type non structurelles (campagne d'information par exemple).

> Attention, la protection d'une zone à risque peut entraîner le déplacement du risque vers une zone

> Le risque inondation ne pourra jamais être complètement éradiqué.

> Les projets et programmes mis en place pour réduire les effets négatifs aux inondations ont souvent des effets bénéfiques dans d'autres secteurs et de la vie des populations bénéficiaires. Il est intéressant de rechercher les synergies possibles entre les différents projets.

83

Les projets et programmes mis en place en lien avec la problématique des inondations doivent intégrer l'ensemble des piliers du développement soutenable : Culture et social ; économique et technique ; Environnement.

Figure 9: Les piliers de développement soutenable pour la gestion des risques
Source : Données issues du site
www.craterre.org, Septembre 2014

? La gestion du risque inondation implique un grand nombre d'acteurs différents, du local au national, à l'international. Le rôle et la responsabilité des différents acteurs impliqués doivent être clairement définis.

? Chaque acteur doit être concerné par les processus mis en place. Il est pertinent de définir la mise en place de ces projets via des stratégies de gestion participative

? Les activités d'information, de sensibilisation, de rappel des bonnes pratiques à mettre en oeuvre, tant en temps de non crises qu'en temps de crises, doivent être menées en continu, institutionnalisées si possible.

84

? Chaque crise doit être le mieux préparée possible. Et chaque crise doit être saisie comme opportunité pour renforcer les compétences locales en matière de prévention du risque, de réduction du risque, et de meilleure capacité à répondre au risque.

L'identification des options concluantes d'adaptation aux inondations a nécessité la combinaison des options proposées par acteurs ruraux (élus locaux, populations rurales) avec celles issues de la recherche documentaire. Quand on sait que, comme l'ont signifié Adger et al. (2003), « l'adaptation implique la valorisation du capital humain, le renforcement des systèmes institutionnels et une gestion saine des finances publiques et des ressources naturelles », il est important qu'un accent particulier soit mis sur la synergie entre les actions de toutes les parties prenantes de la réduction des impacts des inondations au Bénin.

85

Conclusion

Les résultats de nos analyses liés à la préparation et à la réponse aux inondations dans les communes de Malanville et Karimama montrent qu'ils disposent d'importants atouts et de potentialités (l'agriculture, l'élevage, les services marchands, les plantations, le transport, les infrastructures éducative et hydraulique etc.) pouvant impulser leur développement. Cependant, la gestion des risques rencontre quelques difficultés qui ne sont pas insurmontables pour le développement de ces communes.

A travers nos approches de renforcement de capacité des groupements de femmes, de renforcement de leadership; les approches innovants de « Communauté d'Epargne et de Crédits Internes (CECI) » l'accès des groupements de femmes aux facteurs de production et au financement adapté à leur conditions sociales sera facilité la mobilisation des ressources pour l'élaboration des Plan de de Contingence Villageois. Car pour une gestion des risques d'inondation il faut La mobilisation optimale des ressources cela fait appel à la mise en place d'une stratégie efficace et efficiente avec comme outil de gestion des risques (Plan de Contingence), elle permet non seulement de mobiliser rendre visibles ces ressources mais également de les localiser.

Les acteurs politiques doivent faire montre d'une objectivité dans l'orientation de leurs efforts de développement. A ce niveau, il est nécessaire que les autorités locales prennent les dispositions pour maximiser la mobilisation des recettes locales et monter des projets pertinents pour la réduction des risques. Ainsi, tous les acteurs doivent être mobilisés pour transformer en des défis, les besoins de financement qui existent dans les domaines de l'accès à l'eau potable, la santé, le transport, l'agriculture, l'élevage, la pêche etc.

86

Bibliographie

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5. CARITAS BENIN, (2012) : Rapport de la situation d'urgence, 17p.

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10. FAO [Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture] (2011-2013) : Stratégie de Gestion des Risques de catastrophe en Afrique de l'Ouest et au Sahel, Rome 2011, Rapport.

11. FAO [Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture], (2010) : Genre et Gestion des risques de catastrophes:

87

Leçons apprises par la FAO au Niger, en Afghanistan et en Indonésie, 77p.

12. FMI [Fonds Monétaire International], (2007) : Bénin : document de Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 20112015), Chap.8

13. Grünewald F. (2010) : Réflexion Stratégique sur les mécanismes de Gestion et de financement des interventions dans les contextes de post Crise. (Groupe URD) 4p.

14. Hountondji E., (2010) : Mécanisme National de Prévention et de Réponse aux catastrophes au Benin, Direction de la Prévention et de la Protection Civile, Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique, 14p.

15. Henri K. A.S., (2009) : Catastrophes et Conflits, Service de la Gestion après les Conflits et des Catastrophes/PNUE, 100p.

16. Lucile W., (2010) : Inondations dans les villes d'Afrique de l'Ouest : Diagnostic de renforcement des capacités d'adaptation dans le grand Cotonou. Master en Ingénierie et Management de l'Environnement et du Développement Durable, Université De Technologie De TROYES,

17. Michel P. (2009) : Principes éthiques pour la Réduction des risques de Catastrophe et la Résilience des personnes, 2010 Accord EUR-OPA Risques Majeurs, Strasbourg, 21p.

18. Mairie de Malanville, (2011) : Plan de contingence de la commune de Malanville. Version1.0 Novembre 2011- Novembre 2012, 53p.

19. MEAD [Ministère de l'Ecologie et de l'Aménagement Durables] (2002) : Les Plans de Prévention des Risques Naturels (PPR).Paris, 74p.

20. MEAD [Ministère de l'Ecologie et de l'Aménagement Durables] (2008) : Catastrophes environnementales Préparer l'évaluation de leurs effets et leurs Effets et le retour d'expérience, 56p.

21.

88

Philippe G. (2009) : Aléas naturels, Catastrophes et Développement local, Cultures constructives et développement durable, CRA terre 2009,60p.

22. Philippe G. (2012) : La Gestion de crise et la post catastrophe, Télé performance ,46p.

23. RUP [Relais pour le développement Urbain] (2008) : La réduction des risques de catastrophes naturelles en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale : Prospectives locales. Enda Participé/Pro Vention Consortium Parution ,158p.

24. Rabourdin S., (2002) : La société face aux changements Climatiques : une indifférence durable ? DEA Environnement : Milieux, Techniques, Sociétés, Option Systèmes naturels et Systèmes sociaux : Développement Durable et Gestion conservatoire, 72p.

25. SIPC [Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes], Cadre d'action de Hyogo pour 2005-2015 ; Pour des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes. SIPC/. Version 2007.

26. UN/ISDR (2009) : Risques et pauvreté dans un climat en évolution, Réduction des risques de catastrophe : Bilan Mondial 2009, Nations Unies, Genève.215p.

27. UN/ISDR (2004) : Terminologie pour la prévention des risques, Nations Unies, Genève.58p.

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29.

89

Vissin E. W., C. S. Houssou et C. Houndenou (2006): Péjoration pluviométrique et vulnérabilité des écoulements dans le bassin béninois du fleuve Niger », Sciences de l'Environnement, LaRBE, Lomé, p. 75-92,

30. Vissin, E ; W. (2007) : Impact de la variabilité climatique et de la dynamique des états de surface sur les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger. Dijon, France, Thèse de Doctorat unique, 285 p.

Sites internet

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2. http://www.craterre.org/prévention des risques,26 Septembre 2014 à 13h30.

3. http://cybergeo.revues.org/ La résilience de la ville de Dublin aux inondations : de la théorie à la pratique, 14 Octobre 20h45.

4. http://www.medecinsdumonde.org/En-France/Reduction-des-risques,14 Octobre 2014 à 21h30.

5. http://www.catnat.net/reglementation/veille-reglementaire/17577-inondations-quels-outils-disposition-des-communes-pour-mener-les demarches-de-prevention,15 Octobre13h30.

6. http://www.croix-rouge.fr/Nos-actions/Action-internationale/Agir-en-amont-la-reduction-des-risques-de-catastrophes/Reduction-des-risques-de-catastrophes,15Octobre2014 à 14h45.

90

Liste des figures, Tableaux et des Photos

Liste des figures

Figure 1 :Le modèle PEIR(Pression Etat Iimpacts Réponses 30

Figure 2 : Situations géographique et administrative de la commune de Karimama 33

Figure 3: Situations géographique et administrative de la commune de Malanville 35

Figure 4: carte hydrographique de commune de Karimama 41

Figure 5: carte hydrographique de commune de Malanville 43

Figure 6 : l'évolution de la population des communes de Karimama et de Malanville de 1979 à 2013 45

Figure 7: Synthèse des problèmes, causes et conséquences des inondations 52

Figure 8: La pluviométrie des campagnes 2012-2013 et 2013-2014 57

Figure 9: Les piliers de développement soutenable pour la gestion des risques 83

Liste des tableaux

Tableau I: les centres de de documentationn 23

Tableau II :Récapitulatif des effectifs des personnes enquêtés dans la commune de Karimama 27

Tableau III :Récapitulatif des effectifs des personnes enquêtés dans la commune de Malanville 27

Tableau IV: Synthèse des causes, période de survenue, durée et victimes 53

Tableau V: Récapitulatif des effets des inondations de 2010,2012 et 2013 sur la population de

Malanville et de Karimama 53

Tableau VI : Situation pluviométrique des communes de Karimama et de Malanville 57

Tableau VII: Les dégâts sur l'agriculture en 2013 dans les communes 66

Tableau VIII: Processus d'élaboration du plan villageois d'atténuation des risques d'inondation 78

Liste des Photos

Photo 1: Niveau du piézomètre dans le fleuve dans le fleuve Niger à Malanville 2010 54

Photo 2: Des hectares de riz engloutis par le fleuve Niger en crue en 2012 55

Photo 3: Ecole primaire inondée de Malanville centre 56

Photo 4 : Cases affaissées dans l'Arrondissement de Kompa, commune de Karimama 56

Photo 5 : Abris des déplacés, dans Malanville centre 72

Photo 6: Camp de Banikani, commune de Karmama 2013 72

ANNEXES

91

92

I/ Questionnaire à l'endroit de la population

Identité de l'enquêté

Nom et Prénom :

Sexe : Age : Profession :

Village :

1. Effets de l'inondation sur votre ménage en ces quatre dernières années

Pertes

Oui

Non

Observations

Pertes d'outils agricoles

 
 
 

Pertes de matériels de pêche

 
 
 

Pertes de bétails

 
 
 

Pertes de volailles

 
 
 

Pertes de récoltes et réserves

alimentaires

 
 
 

Pertes de champs

 
 
 

Pertes d'accès à l'eau potable

 
 
 

Exposition aux risques de santé

 
 
 
 

2. Qualité d'abris du ménage

Partiellement détruit

Totalement détruit

En bon état

Si la maison est totalement détruite ou restez vous

IDP Camp (Tentes HCR)

93

Sans Abris

Avec famille d'accueil

Dans la même maison

3. Source d'approvisionnement en eau pour boire

Puits

Cours d'eau

SONEB

Marigot

AEP/ Forage

Château d'eau

4. Stratégies adoptées pour lutter contre les inondations dans votre ménage

5. Difficultés et besoins (Avant, pendant et après les inondations)

Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps à répondre à nos questions

II/ Questionnaire à l'endroit des structures intervenant dans la gestion, prévention des risques et catastrophes

Identité de l'enquêté

Nom et prénom : Nom/Nature de la structure : Poste de l'agent dans la structure : Localité/Lieu d'intervention :

Stratégies adoptées en cas des

inondations

 

Problèmes majeurs relevés au cours de la gestion des inondations

 

Déterminants/Causes

 

Conséquence de la non résolution

 

Solution envisagées

 

94

Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps à répondre à nos questions

95

Fiche d'évaluation des inondations de 2010 à 2013

(Mairie, CARDER, PLATE FORME, ANPC, ONG)

A-INFORMATION SUR LA POPULATION

COMMUNE

POPULATION
INITIALE

POPULATION SINISTRE

VICTIMES

H

F

Enfants
moins de
5ans

H

F

Enfants
moins
de 5 ans

Femmes
en

enceintes

DECES

BLESSES

H

F

E

H

F

E

KARIMAMA

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MALANVILL

E

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

B-INFRASTRUCTURES

TYPE

D'INFRASTRUCTURE

NOMBRE

INONDE

ETAT VOIE

NOMBRE

SERVANT DED'ACCES CAMP DE

SINISTRE

ECOLE

 
 
 
 

CENTRE DE SANTE

 
 
 
 

EGLISE

 
 
 
 

MOSQUET

 
 
 
 

PLACE/CENTRE PUBLIC

 
 
 
 

Merci pour avoir accepté de consacrer votre temps à répondre à nos questions

96

Table des matières

Sigles et Acronymes 5

Résumé 6

Abstract 7

INTRODUCTION 8

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 12

I. Cadre théorique 13

I.1 Problématique 13

I.2. Hypothèses de recherche et objectifs de l'étude 16

I.2.1.Hypothèses 16

I.2.2 Objectifs de recherche 16

I.2.2.1 Objectif global 16

I.2.2.2 Objectif spécifiques 16

I.3 Recherche documentaire 17

I.3.1 Définitions des concepts 17

I.3.2 Point des connaissances 19

II- Approche méthodologique 22

II.1 Nature et source des données collectées 22

II.2. Outils et techniques de collecte des données 22

II.2.1. Outils de collecte 22

II.2.2 Techniques de collecte 23

II.2.3 Recherche documentaire 23

II.3 Enquêtes de terrain 24

II.3.1 Les interviews 24

II.3.2 Les observations 25

II.3.3 Les focus group 25

II.3.4 Echantillonnage 26

II.4. Traitement des données et analyse 28

CHAPITRE II : ANALYSE DES CARACTERISTIQUES GENERALES ET DE LA

DEMOGRAPHIE DES COMMUNES DE KARIMAMA ET MALANVILLE 31

I. Situation géographique de la zone d'étude 32

97

I.1Localisation 32

I.2 Climat et le sol 36

I.3 La faune et la flore 38

I.4 Hydrographie 39

II. Démographie 44

II.1 Populations et localités 44

II.2 Activités économiques 45

CHAPITRE III : LES EFFETS GLOBAUX DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE

KARIMAMA ET MALANVILLE 50

Ce chapitre fait le point des effets globaux des risques d'inondation. Il Traite également des effets sur

l'environnement, l'impact sur les femmes, les effets macroéconomiques des dommages, l'emploi et les

revenus et enfin les vulnérabilités de la population face aux contraintes climatiques 51

I. Revue générale des dommages des catastrophes naturelles : les inondations 51

I.1 Synthèse des problèmes, causes et conséquences des inondations 51

I.2 Les effets sur l'environnement 58

I.3 L'impact sur les femmes 59

I.4 Les effets macroéconomiques des dommages 61

II. L'emploi et les revenus 64

III. Vulnérabilités de la population face aux contraintes climatiques 66

CHAPITRE V : STRATEGIES DE GESTION DU RISQUE INONDATION ET EXPERIENCES

EN AFRIQUE ET AU BENIN, ATOUTS ET DIFFICULTES DES COMMUNES DE KARIMAMA

ET DE MALANVILLE ET LES PISTES D'ACTIONS 69

I. Identification et analyse des pratiques organisationnelles et institutionnelles pour la gestion du

risque inondation 70

II. Stratégies endogènes développées pour la gestion du risque inondation dans les communes de

Malanville et Karimama 71

II.1 Mairie (Point focal Communal de la gestion des inondations) 71

II.2 CARDER Karmama et de Malanville 72

II.3 Les stratégies d'adaptation des populations rurales des communes de Karimama et

Malanville. 72

II.4 Les insuffisances et les améliorations possibles pour la résilience des communautés locales

aux effets des inondations 73

III. Suggestions 76

98

? Renforcer les systèmes de surveillance communautaire et d'alerte précoce 76

? Instituer au niveau communautaire la culture de préparation aux chocs liés aux inondations

et de résilience 81

? Principes pour une approche intégrée de la gestion du risque inondation au Bénin dans les

communes de Karimama et de Malanville 82

Conclusion 85

Bibliographie 86

Liste des figures, Tableaux et des Photos 90

Liste des figures 90

Liste des tableaux 90

Liste des Photos 90

ANNEXES 91

Table des matières 96






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway