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Connaissance et attitude de la population congolaise sur le risque lié au téléphone mobile.

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par Willy KABUYA MWAMBA
ISTM Kinshasa - Licence en santé publique 2014
  

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O. INTRODUCTION

La coutume universitaire oblige à tout étudiant finaliste de rédiger et défendre son travail de fin d'étude appelé communément « mémoire » avant de briguer son titre ou diplôme. C'est dans cette optique d'idée que nous élaborons ce travail qui a comme titre : « Evaluation des Effets de Financement du programme national Village et Ecole assainis sur la tendance évolutive de la morbidité dans la zone de santé de NSELE ».

O.1. Enoncé du problème

L'homme est un être pensant et réfléchissant ; ce qui lui pousse à la création et au goût de découvrir l'univers. Il projette et concentre tout son temps afin de réaliser un fruit utile à l'amélioration de son environnement. Le monde social est un environnement utile avec tous les avantages et toute la rentabilité qu'il garantit à la population de travailler mutuellement pour améliorer les milieux de vie, car le développement d'un pays dépend de la capacité d'un peuple à penser et à travailler sur son avenir. Seule la programmation des activités sanitaires à base de projet de développement social, est une voie de sortie pour le peuple.

La problématique du financement de la santé se pose souvent en termes de non intégration de l'objectif de la santé pour tous dans la stratégie globale du développement du pays. Ce fait a alors un impact négatif en termes de mobilisation, allocation et utilisation des ressources au niveau du secteur de la santé.

La République Démocratique du Congo fait de la santé une de ses priorités de son développement socio-économique. Pour financer ce secteur dont les bénéficiaires forment l'ensemble de la communauté nationale et demeurant en cela fidèle aux exigences de la politique des soins de santé primaires, elle opte pour une approche susceptible de mobiliser aussi bien les ressources financières publiques, privées et extérieure que celles de la communauté. L'Etat restant toutefois tenu, en sa qualité de garant de la santé de la collectivité, d'assurer l'essentiel de ce financement tel que déterminé dans le plan directeur financier résultant de tout environnement spécifique donné. Les ressources financières mobilisées dans le cadre de l'effort national et international ainsi spécifiées seront affectées et utilisées selon des normes qui en assureront l'efficience et l'efficacité (PDF, 2002).

En adoptant l'objectif de la santé pour tous pour l'an 2000, les autorités de la République Démocratique du Congo ont voulu y parvenir par la stratégie des soins de santé primaires. Pour devenir une approche crédible susceptible de conduire au résultat escompté (la santé pour tous à l'an 2000), le financement des soins de santés primaires devait répondre à un certain nombre d'exigences dont l'équité, la qualité et l'efficacité.

A l'heure actuelle, des indices sérieux, indiquent que non seulement ces conditions n'ont pas été respectées, mais que surtout la santé n'a pas bénéficié des stratégies adéquates de financement. Le déficit de financement est aujourd'hui à la base de certaines contre-performances justifiant la mise en place urgente des réformes. Une liste exhaustive de ces contre-performances peut se présenter en ces termes :

ü l'insuffisance globale du budget alloué à la santé ;

ü la démotivation du personnel de santé souvent accablé sous le poids des arriérés de salaires par ailleurs insignifiants ;

ü la dégradation des infrastructures et des équipements sanitaires ;

ü l'insuffisance de couverture sanitaire au plan global et sectoriel ;

ü le dysfonctionnement des services sanitaires aggravé par des nombreuses ruptures de stock des médicaments et autres consommables ;

ü l'inexistence de normes et standard dans l'organisation et la gestion des services de santé ;

ü l'inaccessibilité financière de la population aux soins de santé.

Dans ce contexte la réforme devient une nécessité inéluctable, pour autant qu'elle soit entrevue comme un ensemble de changements destinés à apporter des solutions viables permettant de rétablir l'équilibre rompu entre les fins et les moyens.

Dans la perspective de financement, l'histoire sanitaire de notre pays retient 4 époques spécifiques à savoir :

· la période coloniale caractérisée par des budgets de santé suffisants financés essentiellement par le trésor public avec l'appui du secteur privé et des confessions religieuses ; L'efficacité de ce système s'était notamment traduite par l'éradication des maladies telles que la trypanosomiase et la variole.

· la période de l'après-indépendance (1960-1980) durant laquelle les troubles politiques et la crise socio-économique provoquèrent un amenuisement de plus en plus drastique de la contribution du gouvernement ;

· la période dite de «l'âge d'or » des soins de santé primaires (1982-1988) durant laquelle le pays reçu un flot de ressources extérieures contre balançant les effets négatifs du désengagement de l'Etat hôte ;

· la période du retour des ténèbres (1990-1997) caractérisée par une absence quasi complète de la contribution du secteur public au financement de la santé et la suspension de la coopération bilatérale. Durant cette période, le secteur de la santé expérimenta à fond l'arme de l'autofinancement.

Aussi héroïque qu'elle fût, cette expérience fut loin d'assurer un fonctionnement normal du secteur (moins de 100 zones de santé restèrent fonctionnelles contre 175 en 1989). Pour être viable, le système de financement de la santé doit être conçu de manière à reposer sur une réelle mise à contribution des ressources intérieures. De même un tel système doit viser la prise en compte des besoins sanitaires des couches les plus pauvres de la population. Ces deux considérations militent en faveur d'une présence renforcée de l'Etat et non pour son désengagement.

Dans cette perspective, le système de financement vise l'amélioration de la mobilisation, de l'affectation et de l'utilisation de toutes les ressources financières tant publiques que celles provenant des autres sources (partenaires, population) dans le domaine de la santé (OMD, 2015).

En 2000, lors de l'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la communauté internationale s'est engagée à réduire de moitié, la proportion des personnes n'ayant pas accès à des services d'assainissement de base d'ici à 2015 (OMD). En outre, en 2010, l'assemblée générale des Nations unies a reconnu le droit à l'eau potable et à assainissement comme un droit de l'homme. Pourtant, l'OMD pour l'assainissement sera loin d'être atteint en 2015. Même si 1,8 milliards des personnes ont accédé à des Installations améliorées depuis 1990. Au rythme actuel de progression, la couverture ne sera que de 67% en 2015, bien loin des 75% nécessaire pour atteindre la cible.

Dans le monde, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante ; près de 2,5 milliards ne disposent pas d'assainissement. On estime que 15 millions de décès par an sont dus à des infections bactériologiques liées à la mauvaise qualité de l'eau. Selon une étude récente, cette crise de l'eau pourrait toucher 4 milliards de personnes en 2025(conseil mondial de l'eau, 2011).

Il ne suffit pas d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement, il faut aussi renfoncer l'accès à la gestion des services d'eau et d'assainissement, qui déterminera la durabilité des progrès réalisés.

En France, l'eau, ainsi que l'assainissement, la collecte des ordures ménagères, le service des pompes funèbres, le chauffage, les transports collectifs de voyageurs, sont des services publics locaux. La gestion de ces services relève de la compétence des communes (ou de regroupements des communes). Le choix du mode d'organisation en gestion directe (la régie) ou la gestion à la concurrence relève de la décision des élus (AITEC, 1994).

Par ailleurs, aujourd'hui, avoir l'accès à des toilettes est loin d'être assuré dans des nombreuses régions du monde : 2,5 milliards de personnes en sont privées, soit 47% de la population mondiale. Un problème qui a des répercussions sanitaires alarmantes : chaque année dans le monde, 2 millions d'enfants de moins de cinq ans décèdent de la diarrhée, causée principalement par un manque d'assainissement et hygiène.

A l'absence de toilettes, la manière alternative de se soulager (en plein aire, dans des sacs en plastiques, à proximité d'habitations ou des points d'eau) engendre des graves risques sanitaires. Les excréments, réservoir des microbes, se retrouvent à la portée des adultes et des enfants, des animaux et des insectes et contaminent les cours d'eau. Cette ingestion ou ce contact avec une eau polluée par les excréments est mortelle. Les maladies hydriques (comme la diarrhée, le choléra, la fièvre typhoïde, etc....) font chaque année des millions des victimes (PNVEA/D9 RDC, 2010).

L'absence d'assainissement a aussi un effet néfaste sur la scolarité des enfants, surtout des filles qui, à l'âge de la puberté, quittent l'école car leur dignité n'est plus assurée. (OMD, 2010). En effet, pour répondre à la crise du secteur de l'eau et de l'assainissement en R.D.C ; le gouvernement avec l'appui de ses partenaires a mis en place depuis 2006 le programme national village et école assaini (PNEVA) avec l'objectif principal «  la réduction de la mobilité et mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au manque d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain et l'adoption des bons comportements d'hygiène individuel et collective » (Unicef, 2008).

Le programme village et école assainis vise les zones rurales et périurbaines de la R.D.C, zones les plus touchées par le manque de l'eau potable ; de l'hygiène et de l'assainissement. Il accompagne les villages tout au long d'un processus, pas à pas, pour que ceux-ci atteignent sept normes en manière d'eau, d'hygiène et d'assainissement.

Ce programme village et école assaini est basé sur une approche décisionnelle communautaire : il a pour objectif de soutenir le droit de tous, en particulier des plus vulnérables à accéder à une eau potable et à l'assainissement, tout en insistant sur la responsabilité de la communauté dans sa planification, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Par ailleurs, l'approche du programme village et école assainis permet de renforcer les capacités des acteurs des niveaux national et provincial en vue de consolider les structures locales et d'augmenter leur capacité de réponse à la demande des communautés.

Pour ce faire, la persistance de la morbidité et de la mortalité suite au manque d'hygiène et d'assainissement des milieux de vie de la population, nous a donné l'opportunité de s'interroger sur l'évaluation des effets de financement du programme village et école assaini dans la Zone de Santé de N'SELE. Le constat fait, selon le rapport annuel des maladies à potentielle épidémiques (MAPEPI, 2013) diffusé par la division provinciale de la santé (B4 et B9). Ce rapport a dénombré les cas et décès des maladies dues à une mauvaise hygiène de l'eau et assainissement. Elles sont reparties comme suit pour l'année 20013 : 13262 cas de paludisme soit 10,4% sur l'ensemble de la population ; 11858 cas de la gastro-entérite soit 9,3% de la population et 10016 cas de la fièvre typhoïde soit 7,9% de la population. Ce qui inquiète, c'est que ce programme a un financement allant de la période de 2006 jusqu'à nos jours que la R.D.C et ses partenaires l'ont mis en place.

Le manque de financements nationaux et internationaux consacrés à l'assainissement est un obstacle au développent de programme d'accès au service d'hygiène. Selon l'OMS, 2012 ,190 milliards de dollars d'investissements sont nécessaires chaque année, jusqu'en 2015, afin d'atteindre la cible eau et assainissement des OMD dans toutes les régions. Or, le montant de l'aide au développement pour l'eau et assainissement était seulement de 7.8 milliards de dollars en 2010.

Il est essentiel que les engagements de la communauté internationale et des gouvernements nationaux soient respectés. Alors que la RDC a multipliée les déclarations et engagements en faveur de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement de 559 millions de dollars. Un appui doit être porté à la mise en oeuvre opérationnelle de plans d'action communautaire pour le secteur de l'eau et l'assainissement. Ces plans établis par les communautés, permettent de faire de l'eau et de l'assainissement une priorité de rassembler tous les acteurs y compris les financeurs de coordonner et planifier leur efforts en fonction des besoins de la communauté.

Selon E. Guévart (s.d), un faible niveau d'accès à l'eau potable, un manque d'hygiène et l'absence d'assainissement freinent le développement car, ils constituent des problèmes majeurs de la santé publique. Tous ces problèmes créent un risque permanent pour les populations ; Citons entre autres : la tendance de boire n'importe quelle eau qui engendre les maladies diarrhéiques (amibiase intestinale, teniase, helmintose,...) ; habitude de faire ses besoins en dehors d'une installation sanitaire qui engendre les maladies virales (polio, choléra,...) ; bactériennes (fièvre typhoïde  ,dysenterie Bacillaire ;...) et les maladies parasitaires (verminose,...) ; le manque de propreté du corps, des mains, de la cuisine ; la nécessité de travailler dans les eaux Stagnantes et contaminées pour pêcher, cultiver ou encore se laver ; l'insuffisance des bonnes sources d'eau ; l'infertilité du sol.

De ce qui précède, si la concrétisation du projet d'aménagement d'eau, d'hygiène et assainissement est une réponse à une demande exprimée par la population dans une approche participative au regard de déficiences sanitaires et comportementales qui menacent leur santé, il est impérieux que nous nous posons la question suivante :

ü Le financement du programme national village et école assaini a-t-il des effets favorables à la résolution des problèmes de santé liés aux comportements néfastes de la population, à la gestion de déchets, aménagement des sources d'eau, à la construction des latrines et l'état morbide de la population de la Zone de Santé de N'SELE 

O.2. Hypothèse

Nous considérons que, le financement du programme national école et village assaini dans la Zone de Santé de N'SELE ne contribue pas à la résolution des problèmes de santé liés au manque d'hygiène et d'assainissement à cause des comportements inadéquats de sa population tout en se basant sur le rapport de la surveillance épidémiologique de 2008 à 2013.

O.3. But de l'étude

L'objectif de cette étude est d'évaluer les effets du financement du programme national école et village assainis sur la tendance évolutive de la morbidité dans la Zone de Santé de N'SELE.

O.4. Objectifs spécifiques

Ce présent travail a pour objectifs spécifiques de :

ü Identifier les différentes activités entreprises par le programme national village et école assainis à travers ses projets d'intervention dans la zone de santé de NSELE ;

ü Décrire les effets du financement avant et après l'intervention dans le secteur de l'Eau, Hygiène et Assainissement ;

ü Proposer des pistes des solutions aux acteurs clés du projet afin de mieux maintenir la gestion des ressources financières pour résoudre les problèmes de santé liés au manque d'Eau, Hygiène, Assainissement.

O.5. Méthodes

C'est une étude rétrospective qui recours à la méthode documentaire et avec la technique de la revue documentaire. Ces présents instruments nous aiderons à collecter les données de l'étude :

Ø Les registres d'observation des cas ;

Ø Les rapports des activités de financement ;

Ø La base des données du PNVEA ;

Ø Les rapports des enquêtes menées.

O.6. Délimitation de l'étude et domaine de recherche

La Période de notre recherche sur l'Evaluation des Effets du financement du programme village et école assainis varie entre deux périodes : avant et après le financement. La première va de l'année 2008 - 2009 et la seconde va de l'année 2012 - 2013. Cette étude a été menée dans la zone de santé de NSELE comme le lieu de l'étude.

Au vue de ceci, la Zone de Santé de NSELE a été tiré au hasard parmi les zones de santé qui ont bénéficiés l'appui du PNVEA dans la ville Province de Kinshasa. La récolte de données s'est déroulée pendant quatre jours soit du 26 à 29/ 2014.

O.7. Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, la présente étude est structurée en trois chapitres qui se présentent de la manière suivante : Le premier chapitre traite de la considération théorique, le deuxième traite de la méthodologie de la recherche ; et enfin le troisième traite de la présentation, analyse et interprétation des résultats de la recherche.

CHAPITRE I :

CONSIDERATIONS THEORIQUES

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.1.1. Assainissement

L'assainissement désigne l'ensemble des moyens de collecte, de transport, de traitement et d'épuration des déchets avant leur rejet final pour rendre sain et améliorer les conditions de vie de la population dans leur milieu. En effet, pour rendre pratique cela, il serait mieux de commencer par une analyse financière qui est essentielle pour se prononcer sur la viabilité financière d'un projet et sur la base financière de l'organe d'exécution et sa capacité à mener à bien cette exécution (pratique) du projet et du résultat produit après les actions du financement. C'est ainsi que l'investissement dans les programmes à travers un projet de développement social est un ensemble de processus visant à se priver d'avantage économique pouvant être tirés à court terme à travers les actions des ressources financières, plutôt de modifier les habitudes néfastes à la santé et améliorer l'état de santé de la population concernée (World Bank 1997).

Selon le centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) ; l'assainissement est l'ensemble des travaux que doivent effectuer, en se conformant aux règles d'hygiène, les particuliers, les collectivités, les pouvoirs publics pour faire disparaitre dans les agglomérations, toute cause d'insalubrité. Il est l'ensemble des techniques d'évacuation et de traitement des déchets pour lutter contre la pollution du milieu physiques qui expose la population à des transmissions des maladies.

Quand nous parlons de l'assainissement, un accent particulier est accordé au concept assainissement du milieu dont les actions visent l'amélioration des conditions du milieu ambiant (environnement) susceptibles d'influencer favorablement l'état de santé des communautés. Parmi les actions nous pensons au drainage, épurations, desséchement, stérilisation, désinfection; antisepsie, assèchement, nettoyage,...

Cette technique contribue favorablement à la réduction de la transmission des maladies parasitaires et vectorielles dans les milieux de vie (communautés, écoles, marchés,...). La mise en oeuvre de cette technique d'assainissement demande la mobilisation des moyens financiers chez les acteurs et les bénéficiaires car il représente 1/3 de notre facture d'eau. Il s'établit comme un système d'un réseau qui engende des coûts que nous interprétons comme :

- Coût initial ou prix d'achat ;

- Coût d'installation et de mise en oeuvre ;

- Coût énergétiques ;

- Coût de fonctionnement

- Coût de maintenance et de réparation ;

- Coût des temps d'arrêt ;

- Coût environnementaux.

C'est la raison pour laquelle l'analyse des moyens de sa mise en oeuvre est indispensable pour en connaitre son impact sur l'état de santé de la population en termes de la réduction de la morbidité liés aux maladies diarrhéiques et autres.

1.1.2. Déchet

Un déchet est un objet rejeté par son propriétaire et qui ne peut pas être affecté à son utilisation initiale. (KIYOMBO MBELA, 2013). La gestion des déchets occasionne des dépenses énormes dans la société car elle a des conséquences graves au niveau de la santé à cause de :

- La production des insectes (moustiques, mouches, rat, rongeurs,...) ;

- L'impact environnemental (la pollution de l'eau et de l'air par des odeurs);

- La toxicité : notamment pour les déchets médicaux et les métaux lourds,

- L'impact social : pour des personnes vivant à proximité, et pur des personnes vivant de la récupération des déchets ;

- La destruction des infrastructures : les déchets non collectés bloquent les canaux et les voies d'accès.

Comme une personne produit entre 250g et 1kg de déchets par jour, les conséquences d'une mauvaise gestion sont vite catastrophiques pour un milieu de vie. Pour être efficace, la lutte contre plusieurs vecteurs de maladies (moustiques, les mouches, les rats, les phlébotomes et les parasites intestinaux), doit comporter sur une bonne gestion des déchets, car cet état est très important pour le contrôle des maladies diarrhéiques et vectorielles dans les milieux de vie des êtres humains.

1.1.3. Ecole-santé

C'est une Ecole qui renforce constamment les aptitudes à être un cadre sain de vie, d'apprentissage et de travail dans la société. Une école-santé incite les fonctionnaires responsables de la santé et de l'enseignement, les enseignants, les élèves, les parents et les notables locaux à déployer des efforts pour promouvoir la santé. Elle favorise la santé et l'apprentissage par tous les moyens qui sont à sa disposition et s'efforce d'offrir un cadre favorable à la santé et un ensemble de programmes et de services scolaires essentiels d'éducation pour la santé et de promotion de la santé. (WHO, Geneva, 1997).

1.1.4. Evaluation de la promotion de la santé

Selon le glossaire de la santé 2013, L'évaluation de la promotion de la santé vise à déterminer la mesure dans laquelle les actions de promotion de la santé obtiennent un résultat auquel une « valeur » est attribuée. En conséquence, la plupart des modèles récents relatifs aux résultats en matière de promotion de la santé établissent une distinction entre différents types de résultats et proposent une hiérarchie entre eux. Les résultats en matière de promotion de la santé représentent le premier point d'évaluation et traduisent des modifications des facteurs personnels, sociaux et environnementaux qui constituent un moyen d'améliorer la maîtrise que les individus ont sur leur santé. (WHO, Geneva, 1996).

Dans le cadre de notre étude, cette évaluation a pour objectif de prouver l'efficacité de l'intervention mise en place dans la zone de santé de NSELE.

1.1.5 Financement

Encyclopédie défini le financement comme une action de financer, fournir des fonds, des capitaux. C'est l'ensemble des ressources et de règles concernant l'activité financière des administrations publiques.

Dans le cadre de cette étude, le système de financement du secteur de la santé permet de s'en procurer des ressources nécessaires de part des acteurs afin de mener les actions pouvant réduire la prévalence des maladies diarrhéiques et améliorer l'état de santé de la population.

1.1.6. Hygiène

C'est l'ensemble des règles et des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé, ou le fonctionnement normal de l'organisme. Ce sont les soins apportés au corps pour le maintenir en état de propreté. (Larousse). C'est une science et pratique de vie dont le but est de conserver une bonne santé (Dictionnaire médical).

L'hygiène est une partie de la médecine qui traite des problèmes des milieux où l'homme est appelé à vivre et de la manière de les modifier dans le sens le plus favorable son développement (Encyclopédie). Dans un village ou école assaini, il est indispensable de mettre sur pieds le respect des règles d'hygiène du milieu qui résulte de la communication pour le changement de comportement favorable assuré par les professionnels de santé. Par contre, s'ils ne sont pas appliqués, ils entraineraient un certain nombre des charges en terme de financement (coût) au sein des collectivités et ou des problèmes de santé telles que  les maladies vectorielles et parasitaires (diarrhéiques).

1.1.7. Programme 

C'est une indication des matières sur lesquelles porte une série d'activités détaillés afin d'atteindre les objectifs. Un schéma décrivant les actions à mettre en oeuvre dans des moments précis. Dans le cadre de ce travail, le programme permet de fixer les différentes périodes de mise en oeuvre des actions sanitaire visant l'amélioration de bien être de la population. (tweater.like)

1.1.8. Programme du secteur de la santé

Dans le secteur de la santé publique, le programme national de la santé, est un ensemble des projets ayant un point focal commun ou poursuivant le(s) même objectif(s) général(aux) qui abouti(sent) à l'amélioration de bien être des communautés. (Commission européenne/AID, 2010).

Dans le cadre du village et école assaini, toutes les actions mise en oeuvre pour améliorer le bien être de la population sont réalisées sous forme des projets de développement local ; parmi lesquelles nous citons :

- Projet (action) relatif à l'aménagement des sources d'eau ;

- Projet (action) relatif) la fabrication des dalles des toilettes ;

- Projet (action) relatif au forage ;

- Projet (action) relatif à la gestion des déchets (construction des poubelles hygiéniques, curage des caniveaux,...) ;

- Projet (action) relatif à la construction ou fabrication des laves mains ;

- Projet (action) relatif à la construction des latrines hygiéniques.

Bref : l'ensemble de tous ces projets au sein des communautés et des écoles dans une nation, constituent ce que nous appelons : programme national village et école assaini ayant un seul objectif : de réduire les maladies diarrhéiques dans les milieux de vie.

1.1.9. Morbidité 

Selon le glossaire de la promotion de la santé, la morbidité est définie comme toute déviation par rapport à l'état de bonne santé. Elle s'exprime en termes de personnes malades et ou d'épisodes de maladies au sein d'une population donnée. La morbidité est définie aussi comme un écart subjectif ou objectif à un état de bien-être physiologique ou psychologique. Cet écart est apprécié différemment selon la personne ou l'institution qui en juge ; on distingue donc classiquement :

- la morbidité diagnostiquée, faisant l'objet d'un recours au système de soins (recours au médecin en particulier), classée en maladies selon la nosologie en vigueur ;

- la morbidité ressentie, appréhension par l'individu des phénomènes pathologiques ou des gênes le concernant ;

- la morbidité objective, qui serait appréciée par un examen de santé standardisé, tenant compte des connaissances, des techniques et des normes actuelles.

- Il peut exister des différences très importantes entre ces approches de la morbidité ; la plupart des gênes mineures ressenties, par exemple, ne font pas l'objet d'un recours au système de soins. Toute interprétation de données de morbidité doit aussi tenir compte de l'environnement social, c'est pour cela que le programme village et école assainis lutte contre ce fléau au sein de la population à travers les actions communautaires.

1.1.10. Santé

Dans la Constitution de l'OMS, adoptée en 1948, la santé est définie comme un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'invalidité. Dans le contexte de la promotion de la santé, on a considéré que la santé n'était pas un état abstrait, mais plutôt un moyen d'atteindre un but ; sur le plan fonctionnel, il s'agit d'une ressource qui permet de mener une vie productive sur les plans individuel, social et économique.

La santé est une ressource de la vie quotidienne, et non le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques, (OMS, Genève, 1986).

1.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Section 1.2.1. GENERALITES SUR LE FINANCEMENT DE LA SANTE

L'évaluation financière est un moment diagnostic qui est porté principalement à apprécier la rentabilité d'une action en fonction de son efficacité ; le fondement de la création d'une organisation économique d'un caractère. Ce concept s'exprime par un rapport entre les résultats et les moyens mis en oeuvre.

Cette performance peut être commerciale, sociale, économique et financière.

En effet, la seule considération du résultat ne donne pas une mesure efficace puisqu'il ne tient pas compte de l'importance des moyens mis en oeuvre.

C'est la raison pour laquelle l'analyse de la rentabilité dépend de la définition des résultats pours chaque action. Cette rentabilité est étroitement liée à la variété des actions (A.Mbuy, 2011)

L'évaluation financière est avant tout une technique de production d'informations standardisées, utiles à la compréhension des mécanismes à l'oeuvre et des comportements des acteurs et à la prise de décisions opérationnelles. On peut alors se rendre compte du caractère assez irréaliste de certains Objectifs car l'Etat rencontre des nombreuses difficultés pour mettre en oeuvre sa politique de santé, nous citons :

- Face à la survenue ces dernières années des grandes crises de santé publique ;

- Face au développement de connaissances nouvelles sur les déterminants des états de santé ;

- Face à la précarisation des conditions d'accès aux soins de certaines populations ;

- Face à la segmentation des champs de compétences et des rôles des professionnels et à la nécessité de coordination des intervenants pour assurer une activité de production complexe et, enfin ;

- Face à l'absence de mesure des conséquences en termes de santé de la croissance de la demande de soins et corrélativement des dépenses y afférant : s'est rouvert un fossé entre la question du soin et celle de la santé, qui a mis en difficulté la répartition institutionnelle, forgée dans l'immédiat après-guerre, des rôles des différents acteurs en charge de la régulation du « système de santé (Pierre Bernard, 2000).

Cette situation a poussé l'État à reprendre en main la politique de santé nationale, c'est-à-dire la définition des objectifs à atteindre pour améliorer la situation sanitaire, fixer l'ordre des priorités et indiquer les principales voies à suivre pour y parvenir. Politique de soins et politique de santé ont symboliquement entamé leur divorce en 2006 avec la création des programmes de santé parmi lesquels on cite : programme national village et école assainis comme source de vie en disant non à La «médicalisation» et en préconisant l'avènement d'une cléricature de la thérapeutique et la volatilisation de la maladie dans un milieu corrigé, organisé et sans cesse surveillé qui constitue, depuis l'avènement des États modernes.

Une des principales difficultés que connaît l'État aujourd'hui dans ses tentatives de renouveler la politique de soins est de savoir passer d'une logique de planification des moyens qui pérennisent les activités du financement au sein de la population. Tous les acteurs doivent remettre en question leurs savoirs face à cette nouvelle donne. Cela signifie qu'il faut reconsidérer les mécanismes de financement des actions sanitaires qui sont impliqués dans la production de trajectoires de soins de santé, de définir le champ de regroupement des trajectoires de soins (disciplines, etc.), de reprendre la question de la démographie et de la démocratie de différents acteurs pour permettre la mise en oeuvre d'un partage d'information entre les différents partenaires de la prise en charge (USAID,1986).

Pour faire évoluer notre système de soins de santé actuellement, il faut faire une place à la rêverie, « à l'allégresse d'un jeune courage ».

La dynamique du milieu professionnel (DMP) ne pourra indéfiniment se satisfaire d'une mise en conformité face à des normes de fonctionnement trop étroitement encadrées. Permettre aux acteurs du terrain de prendre un certain plaisir à réinventer l'avenir de l'organisation des soins pour le maintient de l'état de santé de la population face à des situations qui les concernent, à travers l'investissement de capital santé, cela fait partie aussi de la réussite d'une politique de soins de santé.

Le financement de la santé, fait appel à plusieurs domaines de la vie dont l'ensemble forme le système de santé composé d'acteurs qui s'inter-actionnent pour améliorer l'état de santé de la population (PDFSS, 1999).

1.1.1.1. Les acteurs du financement de système de santé

Le système du financement de santé en RDC est assurer par :

- L'Etat congolais ;

- Les aides extérieurs pour la santé ;

- Les communautés / population

a) L'Etat congolais

Le diagnostic du financement de la santé posé lors de l'élaboration du plan de développement sanitaire (PNDS) 2011-2015 et la révision de la stratégie de renforcement du système de santé (RSRS) a permit d'en dégager les problèmes prioritaires dans la population. Ces problèmes interpelèrent tous les acteurs du secteur de la santé.

L'Etat congolais finance la santé, mais la proportion du budget national alloué à la santé est très variable et reste généralement inferieure aux engagements d'ABUJA (2001) qui préconisait les allocations d'au moins 15% du budget national consacré à la santé tel qu'avait décidé et ratifier par les Etats en avril 2001 lors de la déclaration de cette décision. De même, les seuils de dépense totale par habitant et par population en RDC restent à 12$/hab./an du financement, très inferieur au seuil qui avait été fixé à 34$/hab./an en 2001; alors même, ce seuil a été déjà revu en hausse deux fois en 2009 et qui devrait atteindre 60$/hab./an en 20015. (ELOKO, 2014)

b) Les aides extérieures pour la santé

Vu l'incapacité de l'Etat à répondre aux besoins de la population dans le domaine de la santé ; plusieurs organismes internationaux et nationaux intervient à l'amélioration de santé de la population avec leur appuis aux activités promotion de santé. Avec la chute du volume des budgets de l'Etat, l'aide extérieure surtout bilatérale est devenue prépondérante dans le financement de la santé.

En se référent dans les années 1989, l'aide extérieure en faveur de la santé atteignit 94.543.651 $ soit une moyenne de 2,8 $ par habitant.

L'aide extérieure finançait surtout les activités de soins de santé primaires, elle visait également le renforcement du programme d'ajustement des secteurs sociaux (PASS). Dans l'aide extérieure, il faut également comprendre les fonds de contrepartie qui jouèrent un rôle déterminant dans le financement de la santé en RDC entre 1982 et 1989.

Des études effectuées en 1986 dans 10 Zones de Santé semblaient indiquer que la participation communautaire constituait à cette époque une source non négligeable de financement du fonctionnement des ZS. Cette source permettait de couvrir jusqu'à 80 % des charges récurrentes des ZS les mieux gérées. ONG pour 9 % et la population pour 66 % dans le financement des zones de santé rurales (OMD, 2005).

Dans ce domaine du village et école assaini, nous retenons comme partenaires d'appuis techniques et financiers : DFID ; USAID ; POOLED FUND RDC ; JICA; Unicef,...

c) Les communautés/population

La fragmentation de l'aide au développement consacré à la santé met en ainsi en péril le caractère global continu et intégré de système de santé. Manque d'encadrement dans l'utilisation des les ressources financières provenant des communautés, alors qu'il constitue dans la plus part de cas les seules sources permettant aux formations sanitaire d'assurer leurs fonctionnement. Les payements direct de soins par la population est contraire aux principes de la couverture universelle prônée par l'OMS. Ce mode de payement entraine l'exclusion de prés de 75% des usagés des services de santé à cause de la pauvreté.

Les communautés continuent d'assurer la plus grande part de financement de la santé depuis les initiatives de BAMAKO et les politiques de recouvrement de coût. On note que plus un pays n'est pauvre et plus sa population ne finance les soins de santé.

Vers les mêmes années 1989, il existait dans le pays un millier de mutuelles de santé environs. Mais à cause de leurs tailles réduites, leur impact réel sur la mobilisation des ressources était mitigé. Malgré le désengagement de l'Etat et la réduction qui s'en était suivi pour le financement de la santé en RDC cette période peut sans conteste être qualifiée comme celle de l'âge d'or des soins de santé primaires dans notre pays.

En l'absence du financement d'origine publique et face à l'insuffisance ou même l'absence d'une assistance des ONG, les institutions sanitaires surtout les ZS n'avaient plus d'autres alternatives que de recourir à l'autofinancement. Mais compte tenu de la situation générale et de l'aggravation de la crise, cette source n'est plus en mesure d'assurer la prise en charge de 80 % des charges récurrentes des ZS comme en 1986.

En RDC, la dépense courante des ménages est de 6$/hab./an et l'Etat dépense 2$/hab./an. C'est pourquoi il ya l'inaccessibilité financière aux systèmes de santé, d'où, la nécessité du financement dans le domaine de la santé publique à travers une interaction de tous ces acteurs du financement. Pour réaliser les différentes activités de financement au sein de la communauté, le programme village et école assaini s'est basé sur l'élaboration des projets de développent social consacrés à l'eau, hygiène et assainissement dans des zones de santé ciblées (UNICEF, 1998).

1.1.1.2. Facteurs explicatifs de la crise actuelle de financement de santé en R.D.C

Selon un manuel sur l'hygiène et l'assainissement en milieu scolaire UNICEF/IRC, 1998 on distingue :

a) Facteurs liés à la volonté politique

Exclusion de la santé des priorités du Gouvernement ;

ü double insuffisance des budgets de l'Etat en relation aussi bien avec les prévisions qu'avec l'exécution ;

ü désengagement impromptu de l'Etat ;

ü options politiques favorisant des attitudes de dépendance contraires à l'autopromotion des populations ;

ü mauvaise compréhension de la notion des SSP.

b) Facteurs liés à l'organisation socio-économique :

ü mauvaise gestion des budgets de l'Etat ;

ü politiques macro-économiques liées à l'ajustement structurel;

ü trop grande dépendance de la santé des apports extérieurs ;

ü fuite des ressources humaines qualifiées vers le privé et l'extérieur ;

ü paupérisation généralisée de la population.

c) Facteurs institutionnels et socioculturels :

ü absence d'un cadre juridique dynamique en matière de financement de la santé;

ü absence de normes et standards ;

ü faible mobilisation sociale autour du financement de la santé ;

ü politiques mettant l'accent sur les professionnels de santé plutôt que sur la communauté dans le domaine de la mobilisation ;

ü manque de structures d'encadrement pour canaliser les initiatives locales des populations en faveur de la mobilisation de ressources (ONG, mutuelles, coopératives, etc.).

1.1.1.3. Les pratiques en matière de financement de la santé en R.D.CONGO 1960 - 1990

a) Durant la période coloniale (jusqu'en 1960)

Dès le départ la mise en valeur du Congo fut l'oeuvre d'une trilogie dynamique comprenant l'Etat colonial, la société civile représentée à l'époque essentiellement par les confessions religieuses et le secteur privé animé par les sociétés dites à charte.

Durant toute l'époque coloniale (1885 à 1960) le financement de la santé était assuré par ces trois composantes. Il est néanmoins permis de constater que dans cette action l'Etat jouait un rôle prépondérant tant sous l'angle normatif que celui de la prise en charge du secteur de la santé. Dès cette époque déjà la participation des usagers au moyen de paiement des factures des soins est une constance qui demeure jusqu'à ce jour. Toutefois, l'Etat subventionnait les soins en les rendant accessibles financièrement.

Il est permis au vu des performances réalisées à l'époque (éradication des maladies telles que la trypanosomiase, lèpres,...) de conclure qu'un niveau d'adéquation acceptable avait alors été réalisé entre les fins et les moyens.

Au cours de cette période, les apports des autres partenaires et la volonté politique manifestée par l'Etat étaient donc à la base du succès de la politique sanitaire de cette époque.

b) Au cours des années 1960 et 1981

Au moment de l'indépendance (1960), le Congo bénéficiait d'un des systèmes de santé les mieux organisés et parmi les plus performants du continent.

Mais suite aux difficultés budgétaires apparues à partir de 1958, aggravées par les troubles et les rebellions des années 1960 à 1967, le financement de la santé à l`instar de celui des autres secteurs de la vie nationale, devint aléatoire comme l'indique les chiffres ci-après

L'amenuisement des ressources d'origine publique a eu un impact très sévère sur les performances du secteur de la santé en République Démocratique du Congo. Ainsi donc durant la période 1960 à 1981, le système de financement de la santé au Congo n'a pas permis d'atteindre les 7 objectifs qui étaient visés ni même de maintenir l'acquis résultant de la période coloniale.

c) Au cours des années 1982 - 1997.

Il ressort dans ce moment, une sous-période du 1982 - 1989, Cette période coïncide avec l'adoption de la politique de santé pour tous grâce à la mise en oeuvre de la stratégie des soins de santé primaires. Au cours de cette période, les pôles de financement de la santé sont constitués par le gouvernement, l'extérieur, le secteur privé des entreprises et les ONG, et la participation de la population. Les fonds provenant de ces sources, finançaient les dépenses aux différents échelons où se déroulaient les activités:

a. au niveau central du Ministère de la Santé ;

b. au niveau intermédiaire (Province + District) ;

c. au niveau périphérique (Zone de Santé) ;

d. au niveau des services s spécialisés.

d) Le système actuel de financement de soins de santé

Le mot système est utilisé pour désigner « un ensemble d'éléments, qui dépendent réciproquement les uns des autres de manière à former un tout organisé». Le financement du système de santé est une stratégie pour l'amélioration accessibilité de la population aux services sociaux de soins de qualité. Les arbitrages réalisés en faveur du développement d'un système essentiellement curatif au détriment du développement de la prévention, posent les limites de l'intégration des actions du système de soins pour maintenir et améliorer l'état de santé de la population en termes de maladies ou problèmes de santé. Certains actes médicaux posent aussi le problème de leur pertinence au regard du « conflit » entre la logique médicale de l'acte technique pour maintenir la vie et la logique « santé » du respect des caractéristiques du patient et de sa volonté de s'engager dans le maintient de sa santé. (OMS Genève, 1981)

Selon OMS (2009) ; Les pays signataires de la dernière déclaration mondiale sur la santé (Santé 21, mai 1998) déclarent : « Nous sommes attachés aux valeurs morales d'équité, de solidarité et de justice sociale, et à la prise en compte des spécificités de chaque sexe dans nos stratégies. Nous mettons l'accent sur l'importance de la réduction des inégalités sociales et économiques pour améliorer la santé de l'ensemble de la population. »

L'approche du financement de la santé en RDC se développe sous plusieurs formes, mais les plus appliquées sont :

- Le financement des soins à travers la tarification forfaitaire ;

- Le financement par mutuelles de santé ;

- Le financement par le fond d'achat de services ;

- Le financement basé sur les résultats et ou sur les performances (FBR/FBP) ;

- Le financement basé sur la couverture universelle de soins de santé.

Ces approches sont couplées à une démarche d'amélioration continue de la qualité de soins dans les structures de santé. En effet, les différentes modalités de financement de la santé, ne permettent pas toujours d'améliorer l'accessibilité des populations aux soins et services de santé de qualité. Dans certains cas, elles affaiblissent d'avantage les systèmes de santé suite à la quête disproportionnée des résultats rapides imposé par certains bailleurs, plus que déconcentrer sur la mise en oeuvre des actions relatives au développement des ZS ( ECZS) qui concentre une importante partie de temps à répondre aux programmes et projets qui cherchent le financement (ELOKO, 2013).

e) Les systèmes de mobilisation des ressources financières

Partant du constat du PDFSS, 1999, on distingue :

Ø Mobilisation des ressources par les Mutuelles

Les mutuelles de santé sont une nouveauté dans le contexte de notre pays. Les orientations en cette matière devront être axées sur :

- la promotion d'un cadre juridique approprié et stimulant (statuts, organisation, gestion financière, minima d'adhérents, etc.) ;

- les normes d'éligibilité des organisations (conditions d'agrément) ;

- les mesures d'encadrement au niveau du fonctionnement (formation, assistance technique, etc.

Ø Mobilisation des ressources par les ONG

Compte tenu de leur flexibilité, de leur proximité avec la population et de la volonté intrinsèque qui les caractérisent, les ONG sont souvent mieux placées pour aborder avec succès des problèmes sanitaires spécifiques des communautés. Ces organisations sont en outre mieux outillées pour mobiliser les ressources de la communauté (travail bénévole, mobilisation sociale, participation financière). L'Etat est appelé de facilité la création et l'installation des ONG, et il réglemente leur fonctionnement de manière à accroître l'efficacité de leur action dans la mobilisation des ressources pour le financement de la santé.

Ø Mobilisation des ressources de la communauté

La participation de la communauté peut se faire soit en nature : par des travaux Communautaires bénévoles, soit sous une forme monétaire, cotisations, participation aux frais, etc.

Pour assurer la réalisation des activités du financement, le programme village et école assaini élabore les projets de développement social dans les zones de santé ciblées. D'où, la connaissance du concept projet est nécessaire.

Cette question mérite d'être posée, celle de savoir « Qu'est-ce qu'un projet de développement ? »

Le cadre logique de gestion du cycle de projet(CLGCP) décrit les projets de développement comme des interventions se définissant par un but que l'on cherche à atteindre et que l'on peut décomposer en produits ( l'amélioration de bien être de la population) ou les résultats provenant d'une combinaison de moyens de tous ordres (études, investissements, mise en place d'organismes spéciaux, actes juridiques, etc.) et les activités qui mises en oeuvre dans une période bien déterminée. Pour l'économiste, un projet est une combinaison de ressources bien définies, planifiée dans le temps à des coûts dont on attend une amélioration du bien-être pour la collectivité.

L'évaluation des effets du financement est avant tout une technique de production d'informations standardisées, utiles à la compréhension des mécanismes à l'oeuvre et des comportements des acteurs et à la prise de décisions opérationnelles. Elles renseignent sur les différents aspects du programme, essentiellement à:

- l'efficacité : qui compare les résultats du projet à ses objectifs spécifiques ;

- l'efficience : qui compare les résultats obtenus aux moyens mis en oeuvre ; rentabilité des investissements;

- la viabilité : qui détermine la mesure dans laquelle les résultats (les avantages) se pérennisent après la fin du projet;

- les effets (impact) : qui identifient et mesurent les conséquences sur l'économie nationale

- la pertinence : qui établit la relation entre les objectifs spécifiques du projet, ses résultats et effets, d'une part, et les objectifs globaux et les contraintes dominantes de l'environnement économique, d'autre part (CCE.MGCP, 1993)

- Ø les principes de base de la politique de financement.

Ce que le financement n'est pas :

1) Un simple processus de remodelage ou de modernisation de l'Etat en adéquation avec les programmes d'ajustement structurels. L'objectif poursuivi dans ce cas semble alors être la réduction des gaspillages dans l'utilisation des ressources. Cette vision peut améliorer l'efficience dans l'administration mais pas nécessairement l'équité et surtout le développement de la couverture sanitaire.

2) Un processus de désengagement de l'Etat vis-à-vis des programmes sanitaires pour s'investir dans une mission exclusivement normative. Cette privatisation à outrance des services de santé aboutit au contraire à la réduction des capacités normatives et coordinatrices du Ministère de la Santé Publique.

3) Un processus d'adaptation du secteur de la santé aux normes de décentralisation en cours dans les sphères politiques et administratives du pays. Cette perspective aboutit souvent à la contradiction entre des pôles de prises de décision décentralisés et des sphères de capacité techniques centralisées et l'inégalité entre les régions riches et celles pauvres.

Dans une perspective globalisante prenant en considération les éléments évoqués ci-dessus mais allant au delà, la réforme du financement des services de santé consiste en l'élaboration des normes, des mesures et des dispositions pratiques devant d'une part, permettre la mobilisation et l'utilisation rationnelle des ressources financières et d'autre part assurer l'accessibilité de la population aux soins de santé de qualité.(Marc Bremond,2000). Les principes de base du financement se rapportent à : l'équité ; la décentralisation ; la participation communautaire ; l'efficacité ; l'efficience ; la qualité ; l'adéquation ; l'auto responsabilité le partenariat ; la coordination à des interventions.

Section 1.2.2. LE PROGRAMME NATIONAL VILLAGE ET ECOLE ASSAINIS

Lors du sommet historique du Millénaire organisé en 2000 sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies, 189 chefs d'État ont formé un partenariat mondial dans le but de mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici 2015. Ils ont annoncé huit objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) devant servir à mesurer les progrès accomplis en matière de lutte contre la faim, la pauvreté et la maladie et à mettre les pays devant leurs responsabilités. L'assainissement, grand oublié du secteur eau et assainissement malgré son immense importance pour prévenir les maladies et améliorer la qualité de vie, n'a été ajouté que deux ans plus tard. L'objectif défini en 2002 est de diviser par le nombre de personnes n'ayant pas accès à des sanitaires améliorés ou n'en utilisant pas d'ici 2015.

De nombreux plans et programmes ont été développés dans le domaine de la santé publique depuis les années 2001-2002 avec pour objectif l'amélioration de la santé de la population. Depuis des décennies, l'organisation mondiale de la santé (OMS) et les gouvernements y affiliés, ont accompli d'énormes progrès en matière de médecine curative. Mais jamais ils sont parvenus à vaincre totalement les maladies.

Depuis la conférence Mondiale de 1978 à Alma-Ata, des multiples efforts ont été fournis par des institutions sanitaires en vue de développer d'avantage la prévention des maladies. En effet, l'adoption des bonnes pratiques en matière d'eau, d'hygiène et assainissement constituent des éléments clés et sans lesquels un projet ayant pour but d'améliorer la santé des populations n'aura aucun succès sur le long terme.

Depuis 2002, les praticiens et défenseurs de l'assainissement ont réalisé un important travail de sensibilisation au rôle essentiel de l'assainissement pour améliorer la santé et le bien-être des populations. S'exprimant devant les ministres des finances et d'autres hauts fonctionnaires gouvernementaux à la Première réunion annuelle de haut niveau sur l'assainissement et l'eau pour tous qui s'est tenue en avril 2010 à la Banque mondiale à Washington, le docteur Maria Niera, Directrice du Département Santé publique et environnement à l'Organisation mondiale de la santé, a affirmé que « l'intérêt économique d'améliorer l'accès à l'assainissement et à l'eau potable ne fait aujourd'hui plus de doute » et qu'ils constituent « la clé du développement, du progrès de l'humanité et de la dignité ».

Au Mali, le programme village assaini est mis en oeuvre sous l'appellation du programme Gouvernance Communale Eau et Assainissement (GOCEAM) qui est en phase avec les priorités définies par les autorités maliennes qui faisant parti des axes prioritaires du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP).

Ce programme responsabilise les structures locales et les communautés à la base dans les choix stratégiques et les prises de décision en matière d'identification des problèmes de santé et la mise en oeuvre des actions d'hygiène et d'assainissement.

La SNV du mali collabore avec les collectivités locales, les services techniques, les ONG, les secteurs privé et les communautés pour la mise en oeuvre des approches communautaires appropriées telles que l'Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC), porteuses du changement de comportement en matière des pratiques d'hygiène. Le processus débouche sur l'élaboration d'un plan d'accompagnement de la commune en tant que maître d'ouvrage dont sa mise en oeuvre permet la fourniture durable des services d'eau potable à la population. Le projet prévoit également la mise en place/dynamisation des comités de gestion de l'eau dans les villages.

Le projet contribue à l'amélioration des conditions sanitaires et des résultats scolaires des enfants dans 156 écoles situées dans 36 communes à travers des activités de promotion de l'hygiène et de l'assainissement en milieu scolaire. Sa mise en oeuvre permet à 60 739 enfants dont 33 187 garçons et 27 552 filles d'améliorer leurs conditions sanitaires et leurs performances scolaires en 2013.

Pourtant, malgré le travail d'information mené depuis des nombreuses années et en dépit d'une volonté politique croissante, l'assainissement reste l'un des problèmes les plus inextricables du monde en développement. Alors qu'il ne reste que deux ans pour atteindre l'ODM correspondant, l'assainissement continue de pâtir d'un manque de moyens et reste mal compris, d'où le peu - voire l'absence - de progrès accomplis. Pour remonter la pente, il faut que chaque année, environ 200 millions de personnes commencent à utiliser des sanitaires améliorés.

En 2006, pour répondre aux problèmes de santé liés à des difficultés d'accès à l'eau et assainissement, le gouvernement de la RDC, avec l'appui de ses partenaires, ont mis en place le Programme national Village et école Assaini (VEA, en sigle), sous la tutelle de la Direction nationale de l'Hygiène (D9) du Ministère de la Santé Publique avec comme objectif principal : la réduction de la morbidité et de la mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au manque d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain et l'adoption des bons comportements d'hygiène individuelle et collective.

Ce Programme Village et école Assaini (VEA) vise les zones rurales et périurbaines de la RDC, zones les plus touchées par le manque d'accès à l'eau potable. Il accompagne les villages et les écoles tout au long d'un processus pas après pas, en sorte que ceux-ci atteignent sept normes en matière d'eau, d'hygiène et d'assainissement sous une approche décisionnelle communautaire tout en soutenant le droit de tous, en particulier des plus vulnérables, à accéder à une eau potable et à l'assainissement et en insistant sur la responsabilité de la communauté dans sa planification, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Par ailleurs, l'approche du Programme Village Assaini permet de renforcer les capacités des acteurs-clés des niveaux national et provincial en vue de consolider les structures locales et d'augmenter leurs capacités de réponse à la demande des communautés (PNVEA, 2006)

Outre le village assaini, les écoles doivent aussi devenir des endroits d'apprentissage de l'hygiène. Dans un souci de synergie avec le programme national village assaini, le ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel « EPSP » a mis en place en 2008, le programme « école assainie ». En effet, une grande partie de la RDC ne dispose pas de point d'eau, ni de robinet pour se laver les mains. Les latrines quand elles existent, sont les plus souvent en état de lamentable. Ainsi les élèves évoluent dans un environnement malsain « vecteurs des maladies ». Lors qu'ils sont malades, les élèves ne fréquentent pas l'école et leurs résultats scolaires en pâtissent (EA/EPSP, 2008).

Selon le rapport de l'OMS et UNICEF 2010 ; 30 millions d'hommes, de femmes et d'enfants n'ont pas accès à l'eau potable et 35 millions d'entre eux vivent dans un environnement insalubre. Cette situation alarmante, combinée à une mauvaise hygiène qui provoque la mort de milliers de congolais chaque année due à des maladies telles que : la malaria, la diarrhée et les infections respiratoires qui affectent toutes les familles et communautés.  « Consommer une eau potable, utiliser les latrines hygiéniques, vivre dans un environnement sain et adopter des comportements adéquats en matières d'hygiène : permet de diminuer d'au moins 75% la propagation des maladies d'origine hydrique ».

En 2004 à DAKAR, dans le cadre du Programme Décennal de l'Education et de la Formation (PDEF), la Division de Contrôle Médical Scolaire (DCMS) à travers la sous-composante « Santé et Nutrition », a élaboré un guide Santé Nutrition Environnement en rapport avec divers acteurs et partenaires. L'un des objectifs de ce guide est d'introduire à l'école élémentaire, des compétences liées à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement.

Il est aujourd'hui prouvé que la disponibilité de l'eau potable et la réalisation de bonnes conditions d'hygiène et d'assainissement dans les établissements scolaires contribuent pour une large part à la bonne santé des apprenants(es), à l'amélioration de la fréquentation scolaire et à la qualité des apprentissages.

L'éducation se positionne ainsi comme un secteur stratégique pour un changement de comportement des apprenants(es) par l'introduction dans les enseignements/apprentissages de compétences liées à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement afin de contribuer à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD, 2010).

1.2.2.1. Objectifs du Programme Village et école Assainis

Le Programme Village et école Assaini (VEA) est basé sur les objectifs suivants :

· Améliorer les conditions sanitaires de la population par la prévention et la réduction des maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau, à de mauvais comportements d'hygiène et à un assainissement non adapté ;

· Augmenter la couverture des communautés en matière d'accès à l'eau potable dans les milieux rural et périurbain.

1.2.2.2. Activités Principales du Programme Village et école Assainis

Partant des stratégies du (PVEA), ses activités se déclinent comme suit :

- Sensibilisation de la communauté à adopter de bonnes pratiques et promotion de l'hygiène ;

- Construction de dalles de type SanPlat (abréviation de Sanitary Platform, pour plate-forme sanitaire) ;

- fabrication de lave-mains : le Programme Village et école Assaini conscientise la communauté et les élèves sur l'importance du lavage des mains et forme les communautés et les écoles à construire des lave-mains avec les matériaux locaux ;

- réaménagement des sources d'approvisionnement d'eau potable et construction des pompes à eau;

- formation des Animateurs Communautaires (AC), des Superviseurs en Eau et Assainissement (SEA) et les brigadiers des écoles à la stratégie participative Village Assaini.

1.2.2.3. Les normes de la réussite d'un village assaini

D'après le PNVEA, Pour être déclaré assaini, un village doit atteindre des standards minimums relatifs à l'eau, l'hygiène et l'assainissement tels qui sont défini par le programme comme suit : 

1. Un village doit avoir un comité dynamique (nombre des réunions) ;

2. Au moins 80% de la population à accès à l'eau potable ;

3. Au moins 80% des ménages utilisent des latrines hygiéniques ;

4. Au moins 80% des parcelles sont propres ;

5. Au moins 80% des ménages évacuent correctement les ordures ménagères ;

6. Au moins 60% de la population se lave les mains avec du savon ou tout autre détergent avant de manger et après avoir utilisé les latrines ;

7. Au 70% des ménages comprennent le schéma de la transmission des maladies à partir du péril fécal et les moyens de prévention s'y rapportant ;

8. Au moins une fois par mois les ménages désherbent et nettoient le village.

1.2.2.4. Importance de l'hygiène et assainissement dans le village et à l'Ecole

Au cours des 30 dernières années, la plupart des projets de promotion de l'assainissement en milieu rural ont permis de faire des progrès ponctuels, mais il s'agissait de projets de petite envergure qui n'ont pas pu être étendus. On n'arrive toujours pas à faire passer à grande échelle un projet qui a réussi sur un territoire géographiquement restreint. La fin du financement des projets signe souvent l'arrêt des progrès, et les effets positifs des projets, lorsqu'ils se maintiennent, ne dépassent pas les régions couvertes à l'origine. Malgré une volonté politique de plus en plus forte de faire avancer le dossier de l'assainissement rural, les autorités gouvernementales et les partenaires de développement sont freinés par le manque de données disponibles et d'exemples de programmes d'assainissement rural engagés à grande échelle et ayant donné de bons résultats.

L'hygiène et assainissement contribuent à l'amélioration de bien être de la population par la diminution des maladies diarrhéiques et assurent le développement des entités concernées. (Rapport de PNVA, 2009)

Selon Unicef dans son manuel sur l'hygiène et l'assainissement du milieu, les infections liées à l'eau et à l'assainissement ont une forte prévalence dans des nombreux pays, causant les maladies ou même la mort pour de nombreuses personnes, en particulier des enfants. L'amélioration des habitudes d'hygiène est essentielle si l'on veut limiter la transmission des maladies liées à l'eau et à l'assainissement. Bien que l'éducation à l'hygiène puisse entraîner l'intention de changer de comportement, il n'y a passage de l'intention à l'acte que lorsque les gens disposent des installations d'eau et des équipements d'assainissement appropriés.

Unicef à travers ce manuel, insiste sur l'hygiène en milieu scolaire traitant à la fois de la composante matérielle et de la composante de fonctionnement nécessaires pour que les élèves changent de comportement en matière d'hygiène et, pour qu'à travers ces enfants, la communauté toute entière change de comportement (Unicef, 2006,2010).

Dans ce cas, nous nous demandons, pourquoi est-il important d'intervenir dans les écoles ?

D'Après « l'Unicef, 2008 », après la famille, l'école est le lieu d'apprentissage le plus important pour les enfants. Elle occupe une place centrale dans la communauté. Ce lieu d'apprentissage stimule et est propice au changement. Les installations sanitaires disponibles à l'école peuvent servir à faire des démonstrations et l'enseignant joue alors le rôle de modèle. L'école peut également influencer la communauté par le biais des activités extrascolaires, puisqu'au travers des élèves, elle est en contact avec la plupart des foyers.

En Inde, un sondage parmi les écoliers a révélé qu'environ la moitié des infections relevées, était due aux mauvaises conditions sanitaires et au manque d'hygiène personnelle. Pareils résultats montrent la nécessité de mettre l'accent sur les enfants. De plus, on considère en général que l'enfance est le mielleux moment pour apprendre des comportements hygiéniques.

Les enfants sont les parents de demain et ce qu'ils apprennent a de fortes chances d'être appliqué dans le reste de leur vie. Les enfants jouent un rôle important dans la famille en prenant soin de leurs petits frères et soeurs, et dans certaines cultures, ils peuvent également remettre en question les habitudes de la maison. Si les enfants sont des participants actifs au processus de développement, ils peuvent devenir des agents du changement au sein de leur famille et stimuler le développement de la communauté. Les enfants ont soif d'apprendre et d'aider et encore s'ils pensent que prendre soin de l'environnement est important et qu'ils peuvent jouer un rôle important dans cet effort, ils veilleront à leur propre santé et à celle des autres (PNVEA, 2012). Comme ils seront un jour des parents à leur tour, les enfants constituent une sorte de garantie de la durabilité des effets du programme.

En réalité, les écoles ne constituent pas seulement des lieux d'apprentissage et d'amélioration du comportement. Les écoles qui ne disposent pas d'installations sanitaires ou celles dont les installations sont mal entretenues ou mal utilisées, deviennent des milieux à risque propices à la transmission des maladies. Ces écoles peuvent aussi polluer le milieu naturel au point d'exposer la communauté toute entière à un risque de santé. (UNICEF/IRC, 2008)

Trois facteurs doivent être pris en compte pour que s'opèrent des changements durables en matière d'hygiène :

1. facteurs de prédisposition : connaissances, attitudes et croyances

2. facteurs d'habilitation : disponibilité des équipements tels que les latrines et l'approvisionnent en eau assainie, ce qui permettra aux élèves de traduire les connaissances, les attitudes et les croyances nouvellement acquises en comportements effectifs.

3. facteurs de renforcement : les facteurs qui touchent à la capacité des élèves de maintenir un certain comportement, comme le soutien et la coopération de leurs parents, des tuteurs et de l'entourage (EPSP, 2008)

Développer les connaissances des élèves en matière de santé et de prévention ne devrait donc constituer que l'un des aspects du programme. Lorsque les connaissances sont étayées par les facteurs d'habilitation et de renforcement, les changements souhaités peuvent prendre place dans l'environnement scolaire et communautaire. Ceci souligne combien il est important d'associer l'éducation à :

- L'hygiène du milieu;

- La construction d'installations d'assainissement de l'eau et de l'environnement ;

- L'implication de la communauté et les institutions de santé publique dans les efforts d'hygiène et d'assainissement en milieu scolaire.

Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS, 2010), l'impact des maladies diarrhéiques sur les enfants de moins de cinq ans dépasse l'impact combiné du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme, et ces maladies représentent la deuxième contribution la plus importante à la charge mondiale de morbidité. Améliorer l'assainissement et l'accès à des sources d'eau potable propre pourrait réduire de près de 90% l'incidence des maladies diarrhéiques, d'après un rapport récent des Nations Unies (OMS, 2010).

Bien que la question de l'assainissement ne soit plus « la grande oubliée », il reste beaucoup à faire - et à apprendre. Par exemple :

- Que peuvent faire les pays pour concevoir et mettre en oeuvre à grande échelle des programmes durables de promotion de l'assainissement en milieu rural ?

- Quelles sont les approches-programmes les plus efficaces et quels modèles d'intervention sont utilisables à grande échelle ?

- Que sait-on sur ce qui marche ?

- Et quels facteurs influencent la pérennité des programmes d'assainissement en milieu rural ?

Selon initiative de trois pays ; (Inde, Indonésie et Tanzanie). Pour tenter de remédier à ces problèmes, depuis 2007, le Programme Eau et assainissement (WSP) de la Banque mondiale apporte une assistance technique à plusieurs pays afin de les aider à concevoir, planifier, mettre en oeuvre et suivre des programmes nationaux d'assainissement durables prévus dès le départ à grande échelle. A travers l'assainissement total piloté par la communauté (ATPC) permet d'agit sur l'affectif au moyen d'activités participatives et d'outils visuels pour amener les communautés à analyser leurs conditions d'assainissement, de manière à internaliser les raisons de modifier leur comportement, modifier les normes sociales et augmenter les chances que le changement de comportement perdure.

Pour l'UNICEF/IRC dans leur manuel d'hygiène et l'assainissement en milieu scolaire ; ils stipulent que les systèmes l'approvisionnement en eau, les systèmes de stockage de l'eau, les systèmes d'amélioration et de préservation de la qualité de l'eau, l'évacuation des eaux usées, les systèmes d'élimination et de traitement des excréments humains, les systèmes d'élimination, de traitement et de recyclage des ordures et les installations pour le lavage des mains : L'éducation à l'hygiène est l'une des formes spécifiques de l'éducation sanitaire à l'école. Elle ne traite que des problèmes de santé liés à l'eau et à l'assainissement de l'école et de ses environs. L'éducation sanitaire concerne, elle, toutes les activités qui ont pour but de promouvoir la santé et de réduire les risques pour la santé de la population scolaire. L'éducation à l'hygiène a pour principal objectif de faire évoluer les comportements en matière d'hygiène des eaux et d'hygiène personnelle, alimentaire, domestique et publique. Elle vise également à protéger l'approvisionnement en eau et à promouvoir une bonne gestion de l'environnement, en particulier pour ce qui est de l'élimination et du traitement des déchets solides et liquides. S'agissant des enfants, il est préférable de parler de développement. (UNICEF, IRC ,1998)

1.2.2.5. Critères de sélection du programme village et école assaini

A) Critères de sélection d'un village à assainir

Le PNVA a arrêté ces présents critères pour qu'un village soit sélectionné dans les activités d'assainissement. Le village doit répondre au processus pas à pas qui garantissent à la durabilité des résultats à atteindre. Il s'agit de :

a) Première pas : l'engagement communautaire

C'est une phase préliminaire par laquelle la communauté et le bureau central de la zone de santé signent un protocole d'accord pour la mise en oeuvre du programme dans le village ; elle dure 1jour ;

b) Deuxième pas : Gouvernance locale

C'est une phase dont la communauté élit un comité de village, elle dure 1jour environ pour assurer la pérennisation des activités du village assaini avec comme but : la gestion autonome et durable de la population. Elle dure 1jour ;

c) Troisième pas : Analyse préalable

Cette phase consiste à une enquête sur les Comportements, Attitudes et Pratiques (CAP) des ménages. Elle prend au total 1jour ;

d) Quatrième pas : Diagnostic participatif

Dans cette phase, la communauté analyse ses propres conditions d'hygiène et d'assainissement du milieu de vie. Elle dure environ 3jours. Pour identifier les problèmes de santé, la communauté dans cette phase, 4 méthodes ou techniques qui sont utilisées pour découvrir les problèmes de santé par la communauté :

- La carte communautaire ;

- Promenade avec observation ;

- Classement en 3 plies ;

- Et la transmission de la diarrhée.

Ces processus permettent aux villageois, et aident les membres de la communauté à analyser leur propre situation. Lors de cet exercice de cartographie, les villageois dessinent une carte de leur communauté en indiquant les endroits importants comme les points d'eau et les lieux de défécation (illustration 1). Les villageois se rendent rapidement compte qu'ils contaminent avec des matières fécales leur nourriture, leur eau et leurs lieux de vie ainsi que ceux de leurs voisins. En se servant d'autres outils participatifs, le facilitateur aide la communauté à comprendre la transmission fécaux-orales, c'est-à-dire comment les matières fécales contaminent le ménage et l'environnement collectif et sont ingérées par les membres du foyer. À ce stade, la communauté est dite « déclenchée » et décide généralement de manière collective d'arrêter la défécation à l'air libre dans tout le village. Les ménages mettent fin à la défécation à l'air libre en creusant une latrine à fosse simple, en partageant une latrine avec d'autres personnes, ou en construisant des sanitaires améliorés ;

e) Cinquième pas : Planification communautaire

Cette phase consiste à l'élaboration d'un plan d'action communautaire par les membres de la communauté. Elle dure 3jours ;

f) Sixième pas : Action à base communautaire

Cette phase consiste à la mise en oeuvre progressive du plan d'action communautaire élaboré au préalable par la communauté. Elle dure environ 90 à 350jours ;

g) Septième pas : Etude d'impact 

La phase 7 consiste à la réalisation d'une étude comportementale finale ou la phase de l'enquête CAP finale qui est réalisée par le bureau central de la zone de santé. Elle dure 1 jour ;

h) Huitième pas : pas de la célébration

Elle est une phase par laquelle le médecin chef de zone certifie le village pour entrer dans les rangs des villages assainis. Elle dure 2jours. Les communautés qui changent effectivement leurs pratiques d'assainissement font l'objet d'un contrôle où l'on vérifie qu'ils ont atteint l'état FéDAL (fin de la défécation à l'air libre), et ce succès est généralement reconnu par une cérémonie, un panneau ou, dans certains pays comme l'Inde, par un prix et une récompense monétaire ;

b) Critères de sélection d'une école à assainir

D'après le programme national école assainie (PNEA), tout débute par la recommandation de la communauté pour faire le choix du site où le programme devrait commencer. Nous citons :

1. L'intérêt manifesté par le comité de direction de l'établissement scolaire ;

2. Le fait que trois enseignants au minimum acceptent de prendre les responsabilités en question ;

3. La participation des élèves à l'hygiène et à l'assainissement en milieu scolaire ;

4. Le fait que le besoin soit ressenti ;

5. La volonté des écoles et des communautés d'apporter leur contribution financière ;

6. Le fait qu'aient déjà débuté quelques activités peu onéreuses dans le cadre d'un effort d'hygiène et d'assainissement de l'établissement ;

7. La volonté des écoles, des communautés et des élèves de s'engager par écrit.

Le critère numéro 6 est peut-être le plus important. Si les écoles et les communautés ont déjà pris des initiatives, cela peut être un indice du sérieux de leur futur engagement dans un programme HAMS (UNICEF/IRC).

1.2.2.6. Approche village et école assaini

Compte tenu de la variété des activités entraînées par l'hygiène et l'assainissement du milieu (Construction des installations hygiéniques qui nécessitent des autorisations et des moyens financiers, éducation à l'hygiène qui peut demander un changement des programmes dans la communauté ou dans les milieux scolaires, etc.), le PNVEA a adopté une approche participative de tous les acteurs concernés, éventuellement l'implication des ONG est nécessaire si l'on veut couvrir le spectre entier des activités de mise en oeuvre d'un programme. Les parties concernées peuvent être le ministère de l'Education nationale, le ministère de la Santé et le ministère des Travaux publics ainsi que des organisations internationales, des ONG et des associations des communautés ainsi que des enseignants. La participation de l'Etat aux différents échelons (national, régional et local) est essentielle pour assurer la durabilité des programmes d'assainissement.

En Egypte, un projet pilote a accordé, pour cette raison, une attention particulière à l'amélioration de la participation des plusieurs ministères nationaux et d'autres acteurs qui sont concernés par l'action communautaire. La création d'un mécanisme formel à l'échelon interministériel peut favoriser la coopération entre les différents organismes impliqués. Il peut prendre la forme d'un comité permanent ou d'une équipe spéciale ayant suffisamment d'autorité pour exercer une influence sur les politiques et les pratiques dans les secteurs concernés. Au Viêt-Nam, un atelier a été organisé pour améliorer la coopération entre les organismes.

Il ressort dans cette idée que le soutien politique est une nécessité, surtout quand il est indispensable d'allouer des fonds et de modifier les programmes par :

· un engagement ferme en faveur de l'approvisionnement en eau et de la fourniture d'équipements sanitaires, ainsi que leur promotion ;

· la formulation d'objectifs et de normes pour la construction des installations sanitaires ;

· la création d'un cadre propice à travers les activités d'éducation à l'hygiène, de manière à ce que les installations soient correctement utilisées ;

· le suivi et le contrôle des organismes chargés de la réalisation ;

· l'institutionnalisation de la formation des communautés ;

· la mise en place d'une législation appropriée.

1.2.2.7. Méthodes d'identification des problèmes du VEA

Ces méthodes ont été conçues en 1983 par Lyra Srinivasan, docteur en Sciences de l'Education d'origine indienne. Les méthodes mettent l'accent sur le développement des capacités humaines à choisir, planifier, créer, organiser, évaluer et à prendre des initiatives.

A) Méthode SARAR

C'est une approche participative « axée sur la personne qui apprend ». Elle privilégie la créativité, le développement de l'auto estime, la confiance en soi et en ses ressources potentielles et réelles L'acronyme SARAR repose sur cinq principes sous-jacents définis par l'auteur de la manière suivante :

S « Self-esteem », (la confiance en soi). Lorsque les communautés découvrent leurs aptitudes à la créativité et à l'analyse, leur confiance en elles-mêmes augmente et elles croient davantage en leurs potentialités. Leur sentiment d'auto-estime en est renforcé.

A « Associative Strengths », (dynamique de groupes, la force d'association). Lorsque les communautés mettent en commun leurs idées et s'unissent pour trouver des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées, leur sentiment d'être efficaces se renforce ainsi que l'esprit d'équipe.

R « Resource Furness », (l'ingéniosité, l'esprit d'initiative). Une communauté qui a de la créativité et des ressources peut trouver dans son environnement des voies et des solutions à la plupart des problèmes auxquels elle est confrontée.

A « Action Planning », (la planification des actions). La planification de l'action est essentielle.

Lorsqu'un groupe de personnes planifie, entreprend des actions appropriées, des changements importants peuvent s'opérer.

R « Responsibility ». Quand une communauté décide de réaliser des actions concrètes, elle doit assumer la responsabilité du suivi indispensable pour garantir le succès.

Le SARAR se démarque de l'éducation conventionnelle qui se focalise sur le transfert des connaissances. De même, il s'oppose aux attitudes directives qui créent des blocages et n'incitent pas souvent à la réflexion et à la créativité. C'est une méthode qui veut concilier création de technologie et intervention d'animation. Alors que la méthode SARAR peut s'appliquer dans tous les domaines d'activités humaines, la méthode PHAST quant à elle, est essentiellement centrée sur le domaine de l'eau, l'hygiène et l'assainissement (Lyra, 2012).

B) Méthode PHAST

Le PHAST est un acronyme anglais (Participatory Hygiene and Sanitation Transformation), en français Participation à l'Amélioration de l'Hygiène et de l'Assainissement. Les principes du PHAST sont les mêmes que ceux du SARAR. La méthode PHAST soutient que les communautés possèdent une expérience et des connaissances dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement. Elles doivent déterminer leurs priorités dans ces domaines.

La méthode participative SARAR / PHAST propose des outils théoriques dont les enseignements contribuent à l'auto-formation des agents de développement. Elle offre aussi des outils pratiques qui servent de support pour mener les activités avec les communautés suivant les différentes étapes de mise en oeuvre d'un projet.

Au Sénégal, ces outils ont pendant longtemps été utilisés exclusivement par les communautés. Il a fallu attendre 2003, pour voir leur introduction dans la communauté et à l'école grâce au partenariat entre les différents Ministères

La méthode participative proposée à travers les outils PHAST concourt à susciter chez les apprenants(es) et autres acteurs de la communauté des bons réflexes d'hygiène.

De manière spécifique, elle leur permet :

ü d'identifier des situations à risques sanitaires et des pratiques d'hygiène corporelle, alimentaires et du milieu ;

ü d'analyser ces situations à risques sanitaires par rapport à l'état de santé des apprenants(es) ;

ü de rechercher et de mettre en place des solutions pour prévenir et éviter ces situations à risques sanitaires.

C) Relation entre PHAST / SARAR

Le PHAST est une adaptation du SARAR dans le domaine de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement. Il vise à encourager la participation communautaire dans l'amélioration des comportements en matière d'hygiène, de gestion des ouvrages d'eau et d'assainissement.

Sont utilisés comme outils dans cette méthode :

- La carte communautaire ;

- L'observation à travers une promenade dans la communauté ;

- La constriction en trois plies ;

- Les voies de contamination des maladies.

1.2.2.8. Rappel sur la situation de l'eau, hygiène et assainissement

A) Les qualités d'une eau potable

Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire : Elle doit être claire, ne doit pas avoir une odeur particulière et avoir un bon goût. Pour, le goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l'organisme

Selon l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), l'eau potable est une eau qui ne contient pas d'agents pathogènes ou d'agents chimiques à des concentrations pouvant nuire à la santé. Cela inclut les eaux de surface traitées et les eaux de surface non traitées, mais non contaminées, comme les sources d'eau, les forages et les puits. Les standards servant de référence dans ce domaine sont différents selon le pays et l'autorité en charge de cette définition. L'eau potable est donc une notion différemment conçue à travers le monde et est le fruit d'une histoire et d'une vision culturelle locale.

Par exemple, les paramètres pouvant être réglementés sont :

- la qualité organoleptique (couleur, turbidité, odeur, saveur) ;

- les paramètres physico-chimiques (selon l'OMS : température, pH, chlorures : 200 mg/l, sulfates : 250 mg/l, fluorures : 1,5mg/l, etc.) ;

- les substances indésirables (selon l'OMS nitrates : 50 mg/l, nitrites : 0,3mg/l, pesticides, etc.) ;

- les substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb, hydrocarbures, etc.) ;

- les paramètres microbiologiques (l'eau ne doit pas contenir d'organismes pathogènes et une quantité limitée d'organismes non pathogènes).

Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus), d'organismes parasites. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée : il s'agit en particulier de substances qualifiées d'indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds (plomb, mercure), ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des « concentrations maximales admissibles » ont été définies. À l'inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l'organisme. (Ibrahima FO fana, 1999)

B) Gestion de l'eau

La gestion de l'eau est un enjeu important dans les sociétés actuelles. Elle procède d'un souci de mieux rationnaliser et de sécuriser cette denrée précieuse pour mettre en oeuvre une politique durable. Cela requiert un ensemble de comportements et pratiques dans la protection des points d'eau, l'approvisionnement, le transport, la conservation et la consommation de l'eau.

Les services d'eau ne peuvent pas être réduits à leur aspect technique parce qu'ils doivent être mis en place avec une compréhension et une approche de la protection, surtout pour les femmes et les jeunes filles. Dans la plupart du milieu où l'eau est rare, les femmes et les jeunes filles sont responsables de la cuisine, de la vaisselle, du ménage et doivent aller chercher de l'eau pour leur foyer. Dans ce rôle, elles sont souvent exposées à un plus grand risque de mauvais traitements et de violences sexuelles.

C) Protection des points d'eau

L'eau est indispensable à la vie. Lorsque la ressource est exposée, elle peut être source de dangers pour la santé. Il est dès lors impérieux de protéger les sites d'approvisionnement. La protection des points d'eau consiste à sécuriser leur environnement afin de préserver la qualité de la ressource.

Les principaux points d'eau qu'on peut protéger dans un village et souvent rencontrer sont :


· les puits et forages ;


· les bornes fontaines ;


· les eaux de surface : fleuves, lacs, mares, marigots, etc. ;


· les branchements particuliers (les robinets) ;


· les impluviums.

La protection de ces points d'eau consiste à :

ü leur implantation pour certains points d'eau, notamment les puits ;

ü leur isolement des zones de pollution (cimetières, dépôts d'ordures, latrines etc.) c'est-à dire établir un périmètre de protection (rayon autour du point d'eau où toute activité domestique, agro-pastorale ou industrielle n'est autorisée ;

ü mettre la paroi en ciment autour du puits au moins de 50cm au dessus du sol ;

ü Construire les rigoles pour récolter les eaux ;

ü Couvrir le puits d'eau ;

ü l'évacuation des eaux stagnantes et de ruissellement.

ü Les latrines doivent être au moins à 15m en aval des points d'eau dans les soles sablonneux ;

ü Le point d'eau doit être éloigné des sites de pollution comme les lieux d'activités, de lessive, de vaisselle,...

D) Approvisionnement en eau

Selon le programme décennal de l'éducation et de la formation au SENEGAL, l'Abondance et la rareté de l'eau induisent des effets considérables sur l'hygiène des populations. Condition sine qua non du développement, l'hygiène dicte les lois du monde : esprit sain, corps sain dans un environnement propre (Saïdou Ibrahima SY, 2012).

L'une des premières priorités dans les situations d'urgences et dans les camps ou communauté est l'approvisionnement immédiat d'une quantité d'eau suffisante. Cette eau doit être saine et propre à la consommation pour la boire, pour faire la cuisine et se laver.

E) Transport de l'eau

Pour Andrew Chalinder, 1994, C'est l'étape qui va de l'approvisionnement au stockage ou à son usage direct. Le réseau de distribution joue un rôle important dans le transport de l'eau. En milieu urbain, la distribution se fait par des voies de canalisation plus ou moins sécurisées. Par contre, dans la plupart des campagnes, le réseau est sommaire voire inexistant. Pour éviter la contamination de l'eau pendant son transport, il faut utiliser un récipient propre et bien couvert.

Les récipients les plus utilisés sont :


· les seaux, bassines ou calebasses ;


· les outres ;


· les bidons.

F) Conservation de l'eau de boisson

Même si toutes les conditions sont prises lors de son approvisionnement et de son transport, il est nécessaire de bien conserver l'eau pour garantir sa qualité. Le matériel utilisé pour la conservation ainsi que la durée de stockage peuvent être à l'origine de la dégradation de la qualité de l'eau. Les dispositions suivantes sont à prendre pour éviter toute contamination de l'eau :

Ø laver quotidiennement les récipients avec un détergent (savon ordinaire) puis un antiseptique (eau de javel) ;

Ø bien rincer le récipient et l'égoutter ;

Ø surélever les postes d'eau potable1 pour éviter leurs souillures.

Pour le stockage et la distribution, il ne faut pas utiliser des récipients ou des tuyaux en cuivre, zinc ou plomb. Les récipients en terre cuite (canari) ou les cuves en ciment ou en plastique adapté conviennent mieux car étant moins réactifs. A ce titre les récipients en verre sont les plus indiqués. (Baba car MBAYE, 2012)

1.2.2.9. Traitement de l'eau

Pour MSF, 1994. Les étapes de traitement sont :

ü la décantation/floculation ;

ü la filtration ;

ü et la désinfection.

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. L'eau à traiter doit donc être en permanence analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de le moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses divers composants. Il peut arriver cependant qu'une pollution subite ou trop importante oblige l'usine à s'arrêter momentanément.

Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux les plus propres :

a) L'oxydation

Si les eaux à traiter contiennent beaucoup de matières organiques, ou encore de l'ammoniaque, du fer ou du manganèse, une étape d'oxydation préalable est nécessaire. Elle permet d'éliminer plus facilement ces substances au cours de l'étape suivante dite de clarification. On utilise pour cela un oxydant comme le chlore ou l'ozone.

b) La clarification

La clarification permet l'élimination des particules en suspension. Après son passage à travers des grilles qui retiennent les matières les plus grosses, l'eau est acheminée dans des bassins dits de décantation. Là, sous l'effet de leur poids, les particules gravitent vers le fond où elles se déposent. L'eau décantée est ensuite filtrée à travers une ou plusieurs couches d'un substrat granulaire, comme du sable, qui retient les particules résiduelles, les plus fines

c) Filtration

Elle permet de retenir les particules et certains germes. Elle peut se faire à l'aide de canaris-filtres, de tamis ou de linge.

d) Désinfection

Les méthodes les plus couramment utilisées dans la communauté consistent à détruire les germes pathogènes par ébullition, javellisation ou autres.

Par exemple l'eau désinfectée à base de javele:

· pour eau souterraine : mettre trois 3 gouttes d'eau de javel dans un litre d'eau ;

· pour eau de surface : mettre quatre4 gouttes d'eau de javel dans un litre d'eau ;

· remuer pour rendre homogène ;

· laisser reposer pendant 30 minutes ;

· mettre dans un récipient propre et bien protéger.

e) Ebullition :

Elle consiste à :

· faire bouillir l'eau pendant 15 à 20mn ;

· laisser refroidir ;

· Aérer l'eau pour l'oxygéner ;

· mettre dans un récipient propre et bien protéger.

· ou bien utiliser un comprimé à base de chlore comme Aquatabs

Pour faciliter cette étape, et en particulier éliminer les particules en suspension de très petites tailles, l'ajout d'un produit chimique (un coagulant) permet à ces particules de s'agglomérer. Plus grosses et plus lourdes, les nouvelles particules sont plus facilement décantées et filtrées. On appelle ce procédé la coagulation/floculation.

f) la désinfection

Permet l'élimination des micro-organismes pathogènes (bactéries et virus). On utilise aussi pour cela soit un désinfectant chimique comme le chlore ou l'ozone, soit un désinfectant physique comme les rayonnements ultraviolets.

Il est important que ce traitement persiste tout au long du réseau de distribution afin qu'aucun germe ne puisse se développer dans les canalisations où l'eau peut séjourner plusieurs jours.

1.2.2.10. Maladies liées à l'eau

En se référent dans le manuel des services de l'Eau, Hygiène et Assainissement ; Dans la nature, l'eau n'est pas toujours source de vie. Elle véhicule en particulier un nombre des tel que: microorganismes, bactéries, virus en tout genre, qui y vivent et s'y développent, ainsi que nombre de parasites dont les hôtes ont besoin d'eau pour vivre ou se reproduire. Or de tels organismes peuvent engendrer des maladies parfois graves lorsqu'ils pénètrent dans le corps humain. L'eau est ainsi le vecteur de transmission privilégié de ces maladies. L'excès ou le déficit en sels minéraux d'une eau peuvent aussi être source de maladies. Les micro-organismes abondent dans les eaux souillées par les déjections animales et humaines, et leur transmission à l'homme se fait par simple ingestion d'eau infectée. Ils se propagent donc rapidement dans les pays qui ne disposent pas de bonnes conditions d'hygiène. (Andrew Chalinder, 1994)

Selon KIYOMBO, 2013, les maladies suivantes sont transmissent par l'eau :

1. Infections transmises par l'eau : choléra, fièvre typhoïde, hépatite infectieuse.

2. Infections dues au manque d'eau pour l'hygiène corporelle : gale, trachome, dysenterie bacillaire.

3. Infections transmises par un hôte intermédiaire aquatique : schistosomiase, ver de Guinée ;

4. Infections transmises par les insectes dépendant de l'eau : fièvre jaune, trypanosomiase, onchocercose, paludisme ;

5. Nuisances liées à l'eau autrement que par la présence de pathogènes fécaux : légionellose, algue.

Section 1.2.3. ASSAINISSEMENT

La plus grande partie de la pollution observée aujourd'hui dans les centres urbains est due à l'absence de services d'assainissement adaptés. Cette situation est à l'origine des nombreuses maladies. Le problème d'assainissement est donc un sujet d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les pays en développement. Cette technique est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines, tels que l'évacuation des eaux usées et de ruissellement, l'évacuation des déchets solides, l'élimination hygiénique des excréta et le traitement de tous ces éléments.

1.2.3.1. Classification des déchets (liquides et solides)

A) Les déchets liquides

Ils sont répartis en :

Ø Eaux usées domestiques : Provenant des ménages après divers usages et contenant des résidus de toutes sortes (papiers, excrétas,...).

Elles sont constituées des eaux vannes ou noires (des WC) et eaux grises ou ménagères (de la cuisine, de la lessive, de lavage et de bain).

Ø Eaux de ruissellement : elle provient des pluies ou des crues.

Ø Eaux usées industrielles : elles sont issues de divers processus industriels. Elles comportent différents types de polluants dont certains sont très toxiques pour l'environnement.

Ø Eaux usées hospitalières : provenant des établissements de santé donc comportant des substances complexes polluantes (chimiques, non biodégradables, ...). Elles sont nocives et dangereuses.

Ø Eaux pluviales : générées par les pluies. Ces eaux de ruissellement peuvent au cours de leur cheminement, entraîner les débris sur le sol qui augmentent leurs concentrations en diverses substances (matières organiques, germes microbiens,...). Elles sont aussi issues de l'agriculture et de l'élevage et entraînent des résidus d'engrais et de pesticides (nitrates, phosphates) pouvant favoriser l'eutrophisation des cours d'eau et des nappes.

Ø Boues de vidange : matières extraites des ouvrages individuels d'assainissement des eaux usées que sont les fosses septiques, les fosses étanches, les puits d'infiltration, etc. (Rémy Knafou, 2010)

B) Les déchets solides

Par définition, un déchet solide est un résidu issu du fonctionnement d'une collectivité humaine (ménages, hôpitaux, casernes, services administratifs, entreprises,...), d'un processus de fabrication, de transformation ou d'utilisation ; il désigne toute substance, matériaux, produits ou généralement tout bien meuble dont la valeur économique est nulle ou négative pour son détenteur en un moment et dans un lieu donné et qu'il destine à l'abandon. Les déchets solides constituent les ordures ménagères (écorces de légumes, sachets en plastique, débris divers, les produits de balayage des rues, et des marchés,...), industriels (rebuts provenant des abattoirs, objets résiduels,...), biomédicaux (seringues, médicaments et réactifs périmés,...). Lanoix. J.N, 1976

Le schéma épidémiologique de la transmission péri-fécal des maladies du manque d'hygiène et assainissement

Fig1, mode de transmission des maladies diarrhéiques.

Il ressort de ce schéma que : les matières fécales avec les microbes, peuvent être transporté à partir des mains, des mouches, le sol, et l'eau et ou, soit par des salutations chez une personne malade à une personne saine, ou encore à travers les aliments mal conservés. La contamination peut se réaliser lorsque les conditions hygiéniques deviennent défectueuse dans l'environnement et ou chez l'individu.

1.2.3.2. Gestion des déchets

A) Les déchets liquides

La typologie des infrastructures de gestion diffère selon que l'assainissement liquide est collectif ou autonome.

L'assainissement collectif

C'est la gestion collective des eaux usées, des excrétas et des eaux pluviales par l'Etat ou ses démembrements à l'extérieur de la concession.

L'assainissement collectif comprend :

· les branchements domiciliaires ;

· le réseau de collecte et d'évacuation des eaux usées constitué de canalisations, de regards et éventuellement de station de relèvement ;

· la station d'épuration des eaux usées et l'émissaire d'évacuation ou de rejet des eaux usées épurées vers l'exutoire.

L'assainissement individuel :

Pour des ouvrages de gestion des excrétas, on distingue :

Ø Un système non amélioré : les latrines traditionnelles, les feuillets,...

Ø Un système amélioré : les latrines à chasse manuelle, les fosses septiques (ou fosse toutes eaux), les fosses étanches, les latrines à fosses ventilées, (VIP, SanPlat ventilàe à fosse maçonnée)

Pour ces ouvrages de gestion des eaux usées : ce sont les fosses septiques, les puits perdus, les fosses étanches, les puisards et les dispositifs épurateurs des effluents (épandage souterrain, plateau absorbant, etc.).

B) Les déchets solides

Les déchets solides doivent être éliminés ou recyclés de manière écologiquement rationnelle afin de supprimer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé de l'homme, les ressources naturelles, la faune et la flore ou la qualité de l'environnement.

L'élimination de ces déchets comporte :

- Conditionnement : balayage, tri, poubelle ;

- Collecte (pré collecte et collecte) : ramassage et transport ;

- Traitement/valorisation.

a) Collecte et transport

Le mode, les moyens de collecte et de transport occupent une place importante dans la gestion des déchets. Le plus souvent le choix repose sur des moyens conventionnels

La collecte comprend :


· Le ramassage
: partie du parcours (chantier) où le chargement des ordures dans la benne s'accomplit effectivement.


· La collecte domiciliaire ou porte à porte

Les camions de collecte (camions bennes, bennes taiseuses, etc.) sillonnent le quartier pour recueillir le contenu des poubelles individuelles. Dans ce cas de figure, l'accent sera mis sur les contraintes relatives à l'itinéraire (circuit), l'horaire et la fréquence de collecte. Ce mode de collecte est idéal pour un secteur parfaitement desservi en voiries.


· La collecte collective ou par conteneurs

A Dakar des poubelles collectives (1 000 ou 6 000 litres) sont disséminées dans le quartier pour recueillir les ordures. Ces poubelles sont levées périodiquement par des camions.

b) Traitement des déchets solides

Selon KIYOMBO, 2013 ces déchets sont destinés à être éliminés ou réutilisés. Il distingue les procédés suivants :

- Les recyclages pour leur revalorisation (l'agriculture et le maraichage, la pisciculture, les travaux publics, les espaces verts,) ;

- L'incinération par des installations adéquates ;

- L'enfouissement technique pour leur isolement total de l'environnement humain ;

- Le compostage

Message clé

Une quantité d'eau suffisante doit être saine pour boire, cuisiner et se laver. De bonnes installations sanitaires doivent être culturellement appropriées et sécurisées. L'hygiène doit toujours être favorisée par des messages clairs et facilement compréhensibles. La quantité de l'eau, l'assainissement et l'hygiène doivent toujours être considérés comme des facteurs importants dans la prévention des maladies et des épidémies.

CHAPITRE II :

MATERIEL ET METHODES

Après avoir décrit le cadre et défini les concepts de notre étude, nous présentons dans ce chapitre : la description du terrain de la recherche, le type d'étude, les méthodes de collecte des données, le déroulement de l'étude et le plan de l'analyse des données.

2.1. MATERIEL

2.1.1. La Présentation de la Zone de Santé de N'SELE

La zone de santé de N'SELE est une entité sanitaire décentralisée située à l'Est de la ville province de Kinshasa, district sanitaire de MALUKU occupant la grande partie de la commune de N'SELE. Cette zone de santé est à cheval entre le milieu urbain et le milieu rural de la ville de Kinshasa, étendue sur une superficie de 1408 km2, avec une population totale de 126.735 habitants repartie dans 15 Aires de santé.

Elle est limitée :

- Au Nord par le fleuve Congo et la rivière TSHUENGE;

- Au Sud par la zone de santé de MASSA, KASANGULU dans le bas Congo ;

- A l'Est par la zone de santé de MALUKU I;

- A l'Ouest par la zone de santé de KIKIMI et l'aéroport de NDJILI.

2.1.2. Historique

Cette zone de santé de N'SELE fait partie des 35 zones de santé de la ville province de KINSHASA issue du dernier découpage de ZS des années 2001. Tirant son origine de l'ancienne ZS de KINKOLE-MALUKU.

2.2. METHODES

Une méthode est essentiellement une démarche intellectuelle qui vise, d'un côté, à établir rigoureusement un objet de science, et de l'autre, à mener le raisonnement portant sur cet objet de la manière la plus rigoureuse possible MULUMA, 2003).

Une revue documentaire est une opération de collecte de données portant sur un thème spécifique et particulier, choisi par le chercheur en fonction des objectifs et de sa problématique. Dans la réalisation du présent travail, nous avons utilisés la méthode documentaire qui est une méthode de renseignement qui dépend fortement de la validité des données disponible.

La présente étude a utilisée l'approche descriptive rétrospective pour évaluer les effets de financement du programme école et village assaini dans la zone de santé de N'SELE avec l'objectif d'améliorer le bien-être de l'état de santé de cette population.

2.2.1. Type d'étude

Cette étude utilise un devis descriptif exploratoire du type rétrospectif parce que il à décrit les effets de financement du programme village et école assainis. Pour avenir à collecter les données de cette étude, ces instruments nous aiderons à la réalisation :

- Le registre de stockage des données ;

- Les rapports annuels de surveillance des activités de financement ;

- La base des données du programme ;

- Les bulletins de surveillance des maladies

2.2.2. Population cible

Selon AMULI (2013), c'est l'ensemble des unités concernées par l'objet d'étude auxquelles on peut tirer l'échantillon. C'est l'ensemble des individus auxquels on veut influer les résultats des observations faites sur l'échantillon. Donc, c'est une population spécifique de l'étude.

Pour OMANYONDO (2011), définit la population comme étant l'ensemble des sujets, des objets, etc. Possédant certains caractéristiques (âge, sexe,...) et qui constituent les sujets d'étude. Par ailleurs, la population est un ensemble d'éléments (faits, individus, objet...) que l'on se propose d'observer ou de traiter dans une étude et à partir desquels l'échantillon sera tiré.

Notre cible d'étude est constituée de l'ensemble des populations de la Zone de Santé de N'SELE au cours de 4ans, soit 126735 habitants (dénombrement MIILD, 2013).

2.2.3. Technique de collecte des données

Pour répondre à notre objectif lié à l'évaluation et à des considérations pratiques liées aux modalités de mise en place de l'intervention, nous avons utilisé la revue documentaire comme une technique appropriée au cours de l'année 2008-2009 avant le financement, puis 2012-2013 après le financement.

2.2.4. Plan de traitement et analyse des données

Les données brutes récoltées au cours de notre descente dans la zone de santé de l'étude, ont été encodées et analysées à l'aide du logiciel Excel. Nous nous sommes servi des données en rapport avec les différentes activités entreprises par le programme et celles en rapport avec la morbidité au cours des deux périodes de l'intervention dans cette zone qui ont été stocké dans la base des données et registre de surveillance des maladies. Après les analyses descriptives (fréquences et pourcentages), leurs proportions trouvées, ont été calculées manuellement à l'aide de la formule du rapport des prévalences qui se présente comme suit :

R.P = P1/P2

Seront interprétées selon les deux périodes d'étude pour extrapoler les résultats de l'enquête.

Seuils d'interprétations : si le résultat trouvé est :

- à 1, c.à.d. l'intervention est efficace et a baisée les cas de la maladie;

- Egale à 1 c.à.d. il n'existe pas la différence entre les périodes d'intervention et l'intervention n'a pas agit sur la maladie;

- à 1, c.à.d. l'intervention est inefficace sur la maladie.

2.3. DEMARCHE AUPRES DES AUTORITES

Nous avons commencé par obtenir une attestation de recherche délivrée par le Secrétaire Général Académique de l'Institut Supérieur des Techniques Médicales ; ensuite la dite lettre a été déposée à la division provinciale de la santé afin d'obtenir l'accord du Médecin Inspecteur Provincial pour la descente sur terrain (zone de santé de N'SELE). Après l'approbation de celle-ci, la lettre a était déposée au bureau central de la zone de santé pour obtenir l'avale du MCZ de NSELE ; après son accore, plusieurs outils de stockage des données des activités du financement ont été mis en notre disposition pour la collecte des données de l'enquête, entre autres : les bases de données, les rapports de suivi et de la surveillance des activités, les registres de collecte de cas des maladies de mains salles.

CHAPITRE III. RESULTATS

3.1. Les activités du PNVEA à NSELE

Tableau III. 1.1. Accessibilité à l'eau potable avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Années

Population

Pop ayant accès

%

2008

124201

23598

19

2009

124201

26082

21

Après l'intervention

Années

Population

Pop ayant accès

%

2012

125468

59597

47,5

2013

126735

73506

58

Nous constatons que l'accessibilité à l'eau potable en 2008-2009 était de 19% et 21% soit inferieur par rapport à la période suivante après le financement en 2012-2013 qui représentèrent 47,5% et 58% d'accessibilité en eau dans la zone de santé de NSELE.

Tableau III.1.2. Utilisation des installations sanitaires améliorées avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Années

Population

Pop ayant utilisée

%

2008

124201

21114

17

2009

124201

26082

21

Après l'intervention

Années

Population

Pop ayant utilisée

%

2012

125468

56056

45

2013

126735

62353

49,2

Ce tableau nous fait voir que, l'utilisation des installations améliorées était de 17% en 2008 et de 21% en 2009 avant le financement contre 45% en 2012 et 49,2% en 2013 après le financement

Tableau III.1.3. Utilisation des laves mains avec les détergents par la population de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Année

Population

Pop ayant utilisée

%

2008

124201

13786

11,1

2009

124201

16021

12,9

Après l'intervention

Année

Population

Pop ayant utilisée

%

2012

125468

31617

25,2

2013

126735

36753

29

Selon les années de notre étude, 11,1% de la population utilisait les laves mais avec le savon en 2008 et 12,9 en 2009 avant le financement et 25,2% en 2012, 29% en 2013 après le financement.

Tableau III. 1.4. Gestion des déchets dans les ménages de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Année

Population

Pop qui gère

%

2008

124201

21114

17

2009

124201

21114

17

Après l'intervention

Année

Population

Pop qui gère

%

2012

125468

38644

30,8

2013

126735

42456

33,5

Au cours de deux années avant le financement (2008-2009), 17% de la population a utilisé une bonne gestion des déchets dans les ménages contre 30,8% en 2012 et 33,5% en 2013 après le financement.

Tableau III.1.5. Connaissances sur la découverte des voies de transmission de la diarrhée par la population de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Année

Population

Pop ayant découvert

%

2008

124201

39744

32

2009

124201

39744

32

Après l'intervention

Année

Population

Pop ayant découvert

%

2012

125468

53951

43

2013

126735

66789

52,7

32% de la population en 2008 avais une connaissance sur le chemin de la transmission de la diarrhée, 32,2% en 2009 avant le financement ; contre 43% et 52,7% de la population pour 2012 et 2013 après le financement.

3.2 Situations des maladies dues à l'eau, hygiène et assainissement à NSELE

Avec l'objectif de réduire les maladies dues à une mauvaise hygiène de l'eau et assainissement dans les communautés, nous avons relevé les maladies suivante qui entre dans la chaine de surveillance du programme village et école assainis et faire l'objet du résultat de l'étude.

Tableau III.2.1. Présentation des cas de paludisme dans zone de la santé de NSELE (2008 - 2009 et 2012 - 2013)

Avant l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2008

124201

9672

7,7

2009

124201

9701

7,8

Après l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2012

125468

12209

9,7

2013

126735

13262

10,4

7,7% de la population ont présenté le paludisme en 2008 et 2009 avant le financement ; contre 9,7% et 10,4% de ceux ont présenté la maladie en 2012 et 2013 après le financement.

Tableau III.2.2. Cas de fièvre typhoïde dans la zone de santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 - 2013

Avant l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2008

124201

16211

13

2009

124201

11191

9

Après l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2012

125468

10101

8

2013

126735

10016

7,9

13% de la population ont présentées la fièvre typhoïde en 2008, 9% en 2009 avant le financement ; contre 13% et 14,3% de ceux ont présenté la maladie en 2012 et 2013 après le financement.

Tableau III.2.3Cas de Gastro-entérite dans la zone de santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 - 2013

Avant l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2008

124201

27790

22,3

2009

124201

25012

20,1

Après l'intervention

Années

Population

Effectif cas

%

2012

125468

16663

13,3

2013

126735

11858

9,3

22,3% de la population ont présentées la Gastro-entérite en 2008, 20,1% en 2009 avant le financement ; contre 13,3% et 9,3% de ceux ont présenté la maladie en 2012 et 2013 après le financement.

Tableau III.2.4. Cas des maladies dues à une mauvaise eau, hygiène et assainissement du milieu dans la zone de santé de NSELE avant et après le financement du PNVEA

MALADIES

Avant le financement

Après le financement

Total cas

Année 2008

Année 2009

Année 2012

Année 2013

Paludisme

9672

9701

12209

13262

44844

Fièvre typhoïde

16211

11191

10101

10016

44519

Gastro-entérite

27790

25012

16663

11858

81323

Il ressort de ce tableau que, le nombre élevé des cas sont observés après le financement pour le paludisme et la tendance est à la baisse pour le reste des maladies après le financement.

Tableau III.2.5. Tendance évolutive de la morbidité avant et après le financement du PNVEA dans la zone de santé de NSELE 2008 - 2013

Cet histogramme des maladies montre une tendance à la hausse des cas vers l'année 2008 et 2009 avant le financement et une diminution progressive des cas vers l'année 2012 et 2013 après le financement.

3.3. DISCUSSION ET INTERPRETATION DES DONNEES

Dans ce dernier chapitre de l'analyse et interprétation des données de l'enquête, nous avons récolté ces dernières à l'aide d'une grille de collecte des données et elles ont été analysées à l'aide d'un logiciel Excel et calcul manuel. Nous avons fait ressortir les différents tableaux contenant les activités entreprises sur terrain dans le cadre du financement du programme national village et école assaini dans la zone de santé de NSELE de 2008 à 2013. Soit deux ans avant le financement (2008-2009) et deux autres années après le financement.

Les résultats du tableau 3.1.2. Montre que 10% soit 23598 personnes en 2008 et 21% soit 26082 personnes en 2009 avaient l'accès à l'eau avant le financement ; à la comparaison avec la période d'après le financement, le même tableau ressort que 47,5% soit 59597 personnes en 2012 et 58% soit 73506 personnes a l'accès à l'eau. Il reste à signaler que l'accessibilité en eau a augmentée de 37% dans la zone de santé de NSELE. Dans les études menées par le Conseil Mondial de l'Eau (CME), 2011, malgré les efforts fournis dans le domaine de l'eau, la couverture pourrait toucher 60% de la population mondiale en 2025, pour village et école assainis, l'accessibilité en eau doit couvrir 80% des villageois ; c'est pour dire que les problèmes de santé liés à l'eau se poserons tout jours dans les villages malgré les interventions des partenaires. Pour le CME, l'OMD pour l'eau sera loin d'être atteint en 2015.

Dans le tableau 3.1.2, nous avons constaté que, 17% soit 21114 personnes en 2008 et 21% soit 26082 personnes en 2009 sur l'ensemble de la population de la zone de santé de NSELE utilisaient des installations sanitaires améliorées avant l'intervention. Il ressort de ce même tableau que, 45% soit 56056 personnes en 2012 et 49,2% soit 62353 personnes de l'ensemble de la population de la ZS NSELE, utilisaient les sanitaires améliorés après le financement. Ceci montre que l'intervention a augmentée l'utilisation des installations sanitaires améliorées de 28,2% soit 35739 personnes dans la zone de santé. Selon les objectifs fixés par le PNVEA qui est de couvrir à 80% de la population à l'utilisation des latrines, il reste encore à faire. Selon les études menées en France par l'AITEC, 1994, même si 1,8 milliards des personnes dans le monde ont accédé à installation améliorées depuis 1990, au rythme actuel de progression, la couverture ne sera que de 67% en 2015, bien loin de 75% nécessaire pour atteindre la cible.

Il ressort du tableau 3.1.3 que, avant l'intervention en 2008, 11,1% soit 13786 personnes et 12,9% soit 16021 personnes en 2009, avaient l'habitude d'utiliser les laves mains avec les détergents sur l'ensemble de la population de NASELE, mais après le financement (intervention), nous avons constaté que 25,2% soit 31617 personnes en 2012 et 29% soit 36753 personnes en 2013 utilisent les laves mains avec les détergents. Comment une nouvelle technique, sa réalisation est faible dans la zs aussi longtemps que c'est la voie d'élimination de la contamination des maladies diarrhéiques.

Le constat fait dans le tableau 3.1.4 les études démontrent qu'avant le financement, 17% soit 21114 personnes pour les deux années (2008 et 2009) géraient les déchets dans les ménages, mais après le financement cette gestion des déchets est revenue à 30,8% en 2012 et de 33,5% en 2013. C'est pour dire que le système de gestion des déchets reste faible, hors le PNVEA attendait une couverture de 80% ; ceci nous renvoi à une étude menée au SENEGAL par Peter oakley, il a prôné que, malgré les solutions techniques qui consiste à apporter des toilettes saines et des solutions d'assainissement fiables, durables et à faibles coût ; sur la plan écologique ils sont particulièrement prometteuses suite à des dépenses multiples et occasionnelles.

Les résultats du tableau 3.1.5 montre que 39744 personnes soit 32% en 2008 et 2009 avant le financement, découvraient les voies de transmission de la diarrhée sur l'ensemble de la population de la ZS de NSELE, il y a eu l'augmentation de l'effectifs après l'intervention, soit 53951(43%) en 2012 et 66789(52,7%) en 2013.

Concernant la situation des maladies diarrhéiques dans la ZS de santé de NSELE, l'objectif principal étant de contribuer à l'amélioration les conditions sanitaires de la population par la prévention et la réduction des maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau, d'hygiène et de l'assainissement non adapté, nous avons constaté que les taux de la morbidité lié aux maladies diarrhéiques a augmenté pour certaines maladies tel que, le paludisme même après le financement et il a diminué pour d'autres maladies, soit une prévalence de 7,7% en 2008 et 7,8% en 2009 pour le paludisme avant le financement, contre 9,7% en 2012 et 10,4% en 2013. C'est pour dire que, le problème du paludisme n'est jusque là pas résolu dans la zone de santé de NSELE. Ceci nous amène à un rapport de l'OMS qui stipule que, l'OMD est écore loin pour être atteint et il faut attendre l'année 2015.

13% en 2008 et 9% en 2009 de la population total soufrait de la fièvre typhoïde, mais après la mise en oeuvre des moyens de préventions contre les maladies diarrhéiques dans la zone de santé de NSELE, nous avons constaté 8% des cas sur la population total en 2012 et 7,9% en 2013 de la fièvre typhoïde dans la zone de santé ; et Gastro-entérites à 22,2% en 2008 ; 20,1% en 2009 avant le financement contre 11,3% en moyenne après le financement du programme national village et école assaini dans la zone de santé de NSELE.

D'après notre enquête, analyse et comparaison des résultats obtenus à travers le calcul de rapport de deux proportions pour les deux périodes d'intervention du PNVEA, il nous revient à dire que le financement dans la ZS de NSELE n'était pas efficace en fonction de la tendance évolutive de la morbidité.

Le rapport a donné les résultats suivants pour les trois maladies en fonction de leurs proportions dans ces deux périodes d'intervention pour le financement :

- Paludisme : Pp1/Pp2 = 0,078/0,101 = 0,772, c.à.d. le financement du PNVEA n'a pas contribué à réduire le paludisme à NSELE;

- Fièvre typhoïde : Pp1/Pp2 = 0,110/0,080 = 1,380 c.à.d. que le financement du PNVEA a contribué à la réduction des cas de la fièvre typhoïde entre les deux périodes à NSELE ;

- Gastro-entérites : Pp1/Pp2 = 0,213/0,113 = 1,884, c.à.d. que le financement du PNVEA a contribué à la réduction des cas de la Gastro-entérite

Dans cette zone de santé de NSELE en fonction de ces deux périodes : après la mise en oeuvre des activités du financement et avant le financement ; le programme village et école assainis n'a pas atteint les 80% de la mise en oeuvre des interventions comme son niveau d'efficacité attendu. Ceci nous amène à recourir à la théorie de l'Unicef, 2010 qui dit : « consommer une eau potable, utiliser les latrines hygiéniques, vivre dans un environnement sain et adopter des comportements adéquats en matière d'hygiène : permet de diminuer d'au moins 75% la propagation des maladies d'origine hydrique », malheureusement ce qui ne s'est réalisé à NSELE. 

CONCLUSION

Nous voici arrivé au terme de notre travail portant sur l'évaluation des Effets du financement du programme national village et école assaini sur la tendance évolutive de la morbidité dans la zone de santé de NSELE.

Notre souci majeur était celui de savoir si les actions financées par le PNVEA dans la zone de santé de NSELE, ainsi mises en place, ont porté des effets favorables à la résolution des problèmes de santé liés aux comportements néfastes de la population sur la gestion des déchets, l'accessibilité à eau, l'utilisation des latrines améliorées et l'utilisation des laves mains. Si ces actions constitueraient une réponse à la demande exprimée par la population dans une approche participative au regard de défis sanitaires et comportemental qui menace leur santé.

Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle, le financement du PNVEA dans la zone de santé de NSELE, ne contribue pas à la résolution des problèmes de santé liés au manque d'hygiène et de l'assainissement.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons recouru aux méthodes d'analyse documentaire.

Pour y faire face, nous avons subdivisé ce travail en trois chapitres en plus de l'introduction et de la conclusion. Le premier chapitre a abordé la théorie générale en rapport avec le financement des activités du PNVEA ; le second chapitre décrit la méthodologie de la recherche sur terrain ; et le dernier chapitre qui constitue le noeud de ce travail a, quand à lui, fait l'objet d'une analyse et interprétation des résultats de l'enquête.

Vue quelques activités entreprises dans cette ZS, pouvons dire que le financement à répondu partiellement aux attentes (demandes) de la population de NSELE, constat fait avec les proportions obtenues, qui montrent que les activités n'ont pas atteint les seuils attendus de 80% dans le système de financement du PNVEA dans la zone de santé de NSELE.

A l'issue de la vérification de l'hypothèse, il s'observe que, le financement du PNVEA n'a pas contribué efficacement à la réduction des maladies diarrhéiques dans la ZS de NSELE.

La réduction des maladies diarrhéiques reste un problème lié à la sensibilisation perpétuelle de la population pour l'adoption des bonnes habitudes qui contribuent au changement de comportement néfaste à la santé.

Ceci nous amène à conclure que le financement du Programme National Village et Ecole Assaini, ne constitue qu'une réponse partielle à la demande de la population NSELE.

SUGGESTIONS

Ø Au ministère de la santé publique

- De prolonger la mission du financement de programme national village et école assaini dans la zone de santé de NSELE afin qu'il atteigne les normes préalablement fixés pour réponse favorablement à la demande de la population ;

- Etablir les normes de l'alignement des partenaires dans la mise en oeuvre du financement pour éviter la concurrence des marchés par les différents partenaires dans la zone de santé.

Ø Au professionnel de santé de la zone de santé de NSELE

- Renforcer la sensibilisation de la communauté de NSELE à l'adoption des bonnes habitudes dans le domaine de l'eau, hygiène et assainissement du milieu de vie pour réduire la prévalence des maladies diarrhéiques dans cette communauté ;

- Faire participer et échanger avec la population sur leurs problèmes de santé et proposer les mesures sanitaires appropriées pouvant faire face à ces problèmes ;

Ø A la population de la zone de santé de NSELE

- Contribuer au financement des activités de l'hygiène et assainissement de leur environnement, car ceci est un chemin vers le développement d'un peuple ;

- Informer les professionnels de santé à tout problème de santé dans la communauté pour que la solution soit trouvée au plus vite que possible.

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21. TWEATER Like, Santé pour la Communauté, 1986.

II. SITOGRAPHIE

1. www.Hygiène-educ.com/fr/profs/alimentaire/alimentaire.htm, Promoting health through schools. Report of a WHO Expert Committee on Comprehensive School Health Education and Promotion. WHO Technical Report Series N°870. WHO,Geneva, 1997 ;

2. www.tecno-science.net/?onglet=glossaire&definition; dictionnaire médical, 2005,

3. www.unicef.org. Charte d'Ottawa pour la promotion de la santé, OMS, Genève, 1986.

4. http!//fr.wikipedia.org/wiki/santé-comm ;la problématique de l'assainissement dans le département de pikini, Université Cherkh Anta Diop de Dakar, 2010.

III. NOTES DES COURS

1. KATAKO MULANGWA.J.P, Gestion de cycle de projet et du Cadre Logique, 2ème licence, ISTM/Kinshasa, 2013 - 2014 ;

2. MATUKALA NKOSI, Manuel de cours d'économie de la Santé, 1ère licence, ISTM/Kinshasa, 2012-2013 ;

3. MBUYI.Al, conception, analyse et financement des projets, mémoire, 2011 ;

4. DIWETE LUTUMBA.J, cours de soins de santé primaire, L1 saco, ISTM/Kin, 2013.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ................................................................................... .I

EPIGRAPHE .................................................................................II

AVANT-PROPOS ........................................................................ .III

SIGLES ET ABREVIATIONS ......................................................... .IV

O. INTRODUCTION ..................................................................... ..1

O.1. Enoncé du problème.................................................................. ..1

O.2. Hypothèse.............................................................................. ..7

O.3. But de l'étude ..........................................................................7

O.4. Objectifs spécifiques.................................................................. ..7

O.5. Méthodes ............................................................................. ..7

O.6. Délimitation de l'étude et domaine de recherche.................................. ..8

O.7. Subdivision du travail............................................................... ..8

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES ................................9

1.1. Définitions des Concepts.............................................................9

1.1.1. Assainissement........................................................................9

1.1.2. Déchet....................................................................................10

1.1.3. Ecole santé...............................................................................11

1.1.4. Evaluation de la promotion de la santé.............................................11

1.1.5. Financement de santé ..................................................................11

1.1.6. Hygiène..................................................................................12

1.1.7. Programme..............................................................................12

1.1.8. Programme du secteur de la santé................................................ ..12

1.1.9. Morbidité...............................................................................13

1.1.10. Santé ................................................................................. ..14

1.2. REVUE DE LA LITTERATURE...................................................15

Section 1.2.1. Généralités sur le Financement...............................................15

1.2.1.1. Les acteurs du financement de système de santé............................... ..17

1.2.1.2. Facteurs explicatifs de la crise actuelle de financement de santé

en R.D.C.......................................................................................19

1.2.1.3. Les pratiques en matière de financement de la santé

en R.D.CONGO 1960 - 1990..............................................................20

Section 1.2.2. Le Programme National Village et Ecole Assaini....................26

1.2.2.1. Objectifs du Programme Village et école Assainis ........................... ..29

1.2.2.2. Activités Principales du Programme Village et école Assainis ............. ..29

1.2.2.3. Les normes de la réussite d'un village assaini................................. ..30

1.2.2.4. Importance de l'hygiène et assainissement dans le village et à l'Ecole ..... ..30

1.2.2.5. Critères de sélection du programme village et école assaini................ ..34

1.2.2.6. Approche village et école assaini............................................... ..36

1.2.2.7. Méthodes d'identification des problèmes du VEA........................... ..37

1.2.2.8. Rappel sur la situation de l'eau, hygiène et assainissement.................. ..40

1.2.2.9. Traitement de l'eau................................................................ ..43

1.2.2.10. Maladies liées à l'eau........................................................... ..45

Section 1.2.3. ASSAINISSEMENT...................................................... ..46

1.2.3.1. Classification des déchets (liquides et solides)................................ ..46

1.2.3.2. Gestion des déchets............................................................... ..48

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES......................................... ..51

2.1. MATERIEL............................................................................. ..51

2.1.1. La Présentation de la Zone de Santé de N'SELE............................... ..51

2.1.2. Historique...................................................................... .........51

2.2. Méthodes.................................................................................51

2.2.1. Type d'étude................................................................... .........52

2.2.2. Population cible......................................................................52

2.2.3. Technique de collecte des données................................................53

2.2.4. Plan de traitement et analyse des données.......................................53

2.5.2. Démarche auprès des autorités ......................................................53

CHAPITRE III. RESULTATS........................................................... ..55

3.1. Les activités du PNVEA à NSELE................................................... ..55

Tableau III. 1.1. Accessibilité à l'eau potable avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)................................................................ ..55

Tableau III.1.2. Utilisation des installations sanitaires améliorées avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)....................................... ..56

Tableau III.1.3. Utilisation des laves mains avec les détergents par la population de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)......... ..56

Tableau III. 1.4. Gestion des déchets dans les ménages de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)...................................... ..57

Tableau III.1.5. Connaissances sur la découverte des voies de transmission de la diarrhée par la population de la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)........................................................................ ..57

3.2 Situations des maladies dues à l'eau, hygiène et assainissement à NSELE...... ..58

Tableau III.2.1. Présentation des cas de paludisme dans zone de santé de NSELE (2008 - 2009 et 2012 - 2013).............................................................. ..58

Tableau III.2.2. Cas de fièvre typhoïde dans la zone de santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 - 2013........................................................ ..59

Tableau III.2. Cas de Gastro-entérite dans la zone de santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 - 2013......................................................................... ..59

Tableau III.2.4. Cas des maladies dues à une mauvaise eau, hygiène et assainissement du milieu dans la zone de santé de NSELE avant et après le financement

du PNVEA.................................................................................... ..60

Tableau III.2.5. Tendance évolutive de la morbidité avant et après le financement du PNVEA dans la zone de santé de NSELE 2008 - 2013............................. ..60

3.2. DISCUTION ET INTERPRETATION DES DONNEES ........................61

CONCLUSION...............................................................................65

SUGGESTIONS..............................................................................67

BIBLIOGRAPHIE...........................................................................68

TABLE DES MATIERES.................................................................. ..71






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe