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Histoire de la production du coton dans les cercles de la moyenne vallée du fleuve Sénégal de 1920à  1960.

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par Insa BA
Université Cheikh Anta DIOP - Master 2 2014
  

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Chapitre II : Les structures de la production

Il s'agissait principalement du service des textiles, des stations agricoles et des fermes familiales, dont le fonctionnement aboutit d'une part à l'expérimentation de nouvelles methodes de cultures et d'autre part à l'encadrement des paysans en vue de diffuser des méthodes culturales dites modernes.

II.1 : Le service des textiles

Un Service Général des Textiles fut créé en Afrique Occidentale Française en 1924.

Son objectif était d'y renforcer la dynamique de la production cotonnière .Son siège fut fixé à Ségou (Soudan Français) et sa direction confiée à E.Belime122(*) (un ingénieur hydraulicien) Celui-ci avait réalisé une étude sur l'aménagement de la vallée du fleuve Sénégal qui contribua au développement de la culture irriguée du coton. La coordination des actions à entreprendre par le Service Général des Textiles nécessita l'installation d'une représentation régionale dans chaque possession. La colonie du Sénégal en fut dotée par l'application d'un arrêté du Gouverneur de la colonie daté du 24 Avril 1908 portant répartition des services de l'agriculture. Mais le décret du 31 décembre 1920 crée dans chaque colonie un service de l'agriculture.

Dès sa constitution, ce service local des textiles, dirigé par un inspecteur des services administratifs et des affaires économiques, se chargea de l'exécution des programmes agricoles, du transport et de la répartition des semences. Il fournit immédiatement aux cercles de la vallée du fleuve environ 100 tonnes de graines à semer123(*).

La sélection rigoureuse des graines et leur distribution dans les meilleurs délais, réduisaient considérablement le coût de la production et faisaient accroitre le rendement .Le semis d'un hectare de coton, exigeait l'utilisation d'une vingtaine de kilogramme de graines, soit une tonne pour l'exploitation de 50 hectares. Il existait également dans chaque cercle de la vallée, un service agricole ayant pour mission l'encadrement des cultivateurs de la vallée. Il comptait un personnel qualifié composé d'ingénieurs agronomes et de conducteurs de travaux agricoles.

Il y a une collaboration étroite entre les deux services chargés du développement agricole et l'association cotonnière coloniale123(*).Celle-ci avait plusieurs objectifs qui consistaient entre autres à subventionner des essais de culture dans les possessions, à installer des égreneuses et à encourager l'achat ainsi que l'utilisation du coton colonial par l'industrie métropolitaine.

En outre, l'Association Cotonnière Coloniale qui vit le jour le 4 Janvier 1903 avec pour fondateur Esnault Pelterie président du syndicat général de l'industrie cotonnière française (SGICF).Sa création est liée à la volonté politique agraire des autorités françaises coloniales. Elles voulurent développer la culture cotonnière dans les colonies. La fibre américaine alimentait à bon compte, une industrie dont les besoins étaient encore limités.

En effet des commerçants néanmoins avaient cherché dès le XIIIème siècle à acheter du coton brut aux indigènes dans les comptoirs établis sur la cote d'Afrique Occidentale. Les essais de culture de coton consécutifs à la guerre de sécession, avaient suscité de l'intérêt comme en témoigne la présentation de l'échantillon de fibres provenant de Gran-Bassam d'Assinie et du Dahomey à l'exposition de 1886 124(*)

Le président fondateur de l'Association Cotonnière sollicita quelques spécialistes, parmi lesquels A. Chevalier et s'inspira de l'exemple des industriels britanniques qui venaient de fonder une association intervenant au Nigéria. Mieux l'origine et les objectifs de l'A.C.C sont présentés par Yves Henry, alors inspecteur de l'Agriculture de l'A.O.F : « La tendance très marquée des Etats Unis à monopoliser non seulement la production mais encore l'industrialisation du coton et apparu comme une menace constante pour les intérêts de nos usines de filatures et de tissage ainsi que pour la population de 250 000 ouvriers qu'elles utilisent. La question cotonnière qui était du reste pas neuve, a pris corps en France par la création d'un organe d'intérêt national l'A.C.C qui s'est fondée pour étudier et défendre les intérêts économiques, industriels et commerciaux de l'industrie cotonnière française »125(*)

L'association intervient sur deux terrains : la métropole où elle s'efforça d'informer l'opinion publique française par des publications et des conférences afin de créer un courant en faveur d'une politique coloniale et les colonies ,principalement l'Afrique de l'Ouest où son action fut capitale pendant la période qui précède la première guerre mondiale comme le souligne Yves Henry ,qui a collaboré étroitement avec elle : «  À partir de ce moment (fondation),on peut dire que toute la question cotonnière est liée à cette association, à ses composition, à ses conceptions, à ces moyens d'action »126(*)

Dans une lettre adressée en 1920 aux différents commandants des cercles de la vallée par l'entremise du Gouverneur du Sénégal, le Président du comité de Direction de l'Association Cotonnière Coloniale se prononça en faveur de la production du coton. Il écrit : « l'Association Cotonnière Coloniale étend davantage son action dans les circonscriptions de Matam, Richard-Toll et Dagana pour faire développer la culture du coton sous toutes ses formes .Elle y assure aussi le classement, l'égrenage et le pressage du produit dans les meilleures conditions de prix .Elle fera tout ce qui lui sera possible pour aider l'administration à mettre en service des trieuses à graines »127(*) .

Les deux services chargés de la culture des fibres textiles et l'Association Cotonnière Coloniale, avaient donné à la vallée du fleuve toute sa dimension agricole. Les stations agricoles y agirent dans ce sens.

* 122 Emile Bélime, né le 28Juilet 1883 à Villeurbanne(Rhône), mort en juillet 1969, est un ingénieur des travaux publics de l'Etat français .Haut-commissaire au Niger .A la suite d'une mission au Soudan français (actuel Mali) en 1919-1920, il est l'origine de la création du périmètre irrigué de l'office de Niger qu'il a dirigé de sa création en 1932 jusqu'à 1944.

* 123 Elle fut fondée en janvier 1903 par le syndicat général de l'industrie cotonnière. Son siège social fut fixé au 4, Rue de la Paix à Paris. Tous ses membres avaient des intérêts dans l'industrie cotonnière de la France et payaient une cotisation annuelle qui variait entre 50 à1000francs. Elle était administrée par un comité de direction élu pour trois ans par l'assemblée générale des membres.

* 124 Lecomte, (H.) « Irrigation et cultures irriguées en Afrique de l'ouest », Paris, Larose, in-8, V P, 105.

* 125 Henry, (Y.), « culture pratique du cotonnier », 1vol. in-6, Paris, challamel, 1906, p29

* 126 Idem, pp. 30-31.

* 127 ANS .Sous série 1R/0035(158), Note au sujet de la culture du coton dans la vallée du Sénégal-2Aout 1937.

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