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Perceptions des populations locales sur les mesures de conservation d'une espèce en danger. Cas du lamantin ouest africain (link, 1795) dans la réserve de faune de douala - edéa.

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par Elvis MOUYAKAN A MOUMBOCK
Université de Dschang - Ingénieur des eaux, forets et chasses 2015
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE

DEPARTMENT OF FORESTRY

Perceptions des populations locales sur les mesures de conservation d'une espèce en danger : Cas du lamantin Ouest Africain (Trichechus senegalensis, Link 1795) dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses

Option : Faune Aquatique et Terrestre

Présenté par :

MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis

Matricule CM04-09ASA0069

17ème Promotion

Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et des Chasses

Juin 2015

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE FORESTERIE

DEPARTMENT OF FORESTRY

Perceptions des populations locales sur les mesures de conservation d'une espèce en danger : Cas du lamantin Ouest Africain (Trichechus senegalensis, Link 1795) dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses

Option Faune Aquatique et Terrestre

Présenté par :

MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis

Matricule CM04-09ASA0069

17ème Promotion

Ingénieur des Travaux des Eaux, Forêts et des Chasses

Co superviseur:

Dr. Théodore MAYAKA BILENG

Chargé de cours

Département de Biologie Animale

Faculté de Sciences

Superviseur:

Dr. Thomas EFOLE EWOKEM

Chargé de cours

Département de Foresterie

FASA

Juin 2015

FICHE DE CERTIFICATION D'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux effectués dans la RFDE, Région du Littoral-Cameroun sous la supervision du Dr. EFOLE EWOKEM Thomas.

Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Signature de l'Auteur

MOUYAKAN A MOUMBOCK Elvis

Date....../........./..............

Visa du Superviseur Visa du Chef de Département

Date :....../....../............ Date :....../........./.........

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du président du jury Visa du Superviseur

Date :....../........./............. Date :....../........./..........

Visa du Chef de Département

Date :....../............/...........

DEDICACE

Je dédie ce travail à ma mère ENGANABOAYE SANG VERONIQUE

REMERCIEMENTS

Le programme de formation des Ingénieurs des Eaux, Forêts et Chasses de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang (UDs) prévoit au terme du Master Professionnel 2 / Cinquième (5ème) année d'étude, un stage d'insertion professionnelle qui fait l'objet du présent mémoire. Pendant les six mois que dure celui-ci, l'étudiant doit effectuer un travail de recherche au sein d'une institution forestière professionnelle. A l'issue de ce dernier, il doit soumettre un mémoire qui sera défendu publiquement devant un jury.

La présente étude est le fruit d'un travail de recherche mené dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa avec l'encadrement du conservateur sur une durée de 6 mois. Tout en mettant en exergue dans ce document les aspects purement techniques et scientifiques de l'étude que nous avons menés, c'est aussi l'occasion de mettre en avant le côté émotionnel de l'expérience vécue. En effet, après avoir passé six mois au contact des populations rurales de la localité de Mouanko, l'on acquiert forcement une nouvelle vision du monde rural. De même la collaboration avec le personnel de la Délégation d'Arrondissement des Forêts et de la Faune en général et de la Réserve de Faune de Douala - Edéa en particulier, nous a permis de développer des facultés et des aptitudes indispensables à une bonne intégration dans le milieu professionnel.

Ce document est à bien d'égard le résultat d'un travail de recherche, parsemé de découvertes et d'innombrables écueils dont l'issue ne saurait être l'oeuvre d'une seule personne. Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux qui ont oeuvré à la production du présent mémoire.

Je remercie le Pr MVONDO ZE Antoine, Doyen de la FASA et Chef de Laboratoire des Sciences du Sol et de l'environnement et tous les enseignants de la FASA pour avoir assuré notre formation et encadrement durant ces cinq années passées. 

Je remercie tous les enseignants du Département de Foresterie (DEPFOR) pour leur encadrement pendant cinq années passées à la FASA et leurs multiples conseils fournis pour arriver au bout de cette formation.

Je remercie mon Superviseur Dr. Thomas EFOLE EWOUKEM, qui a bien voulu apporter son assistance à ce travail et éclairer les zones d'ombre.

Je remercie mon encadreur M. ITAMOUNA RENE MARTIN, Conservateur de la Réserve de Faune de Douala - Edéa et tout son personnel ecogardes pour le soutien logistique fourni pendant la collecte des données, l'hébergement et les multiples orientations et conseils indispensable à la reformulation des objectifs de la thématique de recherche.

Je remercie mon père MOUMBOCK MOUSSA et ma mère ENGANABOAYE Véronique tout d'abord pour leurs conseils et leur soutien moral, matériel et financier tout au long de ma formation.

Je remercie mon oncle M. BOUKONG Alexis et son épouse Mme BOUKONG Léocadie pour l'accueil, la confiance, la patience et l'encadrement durant toutes ces années de formation.

Je remercie tous mes oncles, tantes, cousins, cousines, frères et soeurs qui ont contribué de proche ou de loin à la réalisation de ce travail.

Je remercie tous mes camarades, ami(e)s et collègues stagiaires du service de la conservation pour leurs multiples conseils et assistance durant la collecte données et les multiples échanges qui ont éclairci ma problématique de recherche.

Je remercie le Seigneur notre Dieu tout puissant qui nous a protégés tout au long de ce stage et qui nous a donné la grâce de mener à bien les objectifs de notre recherche.

Je remercie tous ceux qui de proche ou de loin ont contribué à la réalisation de ce document.

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION D'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE ii

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

TABLE DES MATIERES iv

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES PHOTOS xi

LISTE DES ANNEXES xii

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES xiii

RESUME xiv

ABSTRACT xv

INTRODUCTION 1

1.1 Contexte et justificatif 1

1.2 Problématique 2

1.3 Objectifs de l'étude 3

1.4 Hypothèses de recherche 4

1.5 Importance de l'étude 4

1.6 Contraintes de l'étude 5

DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE 6

1.7 Définitions de quelques concepts 6

1.7.1 Développement durable 6

1.7.2 Gestion durable 6

1.7.3 Espèce menacée 6

1.7.4 Zones humides 7

1.7.5 Fleuves et Rivières 7

1.7.6 Lac 7

1.7.7 Mer 7

1.7.8 Mangroves 8

1.7.9 Estuaire 8

1.7.10 Lamantin Ouest Africain 8

1.7.11 Conservation 9

1.7.12 Aires protégées 9

1.7.13 Réserve de faune 9

1.8 Revue de la littérature 9

1.8.1 Convention de Washington 9

1.8.2 Convention de Bonn 10

1.8.3 Convention de Rio 10

1.8.4 Convention de Ramsar 10

1.8.5 Dispositions de l'UICN 11

1.8.6 La loi N°94/01 du 20 janvier 1994. Portant Régime des Forêts, de la Faune et de la pêche .............................................................................................. 13

1.8.7 Le décret N°.95/468/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune 15

1.8.8 Arrêté fixant la liste des animaux des classes et répartition d'abattage par type de permis sportif de chasse 16

1.8.9 Arrêté fixant la liste des animaux des classes et précisant la réglementation en matière de commerce et circulation des produits de la faune 16

1.8.10 Cadre institutionnel 16

1.8.11 Taxonomie 17

1.8.12 Distribution du lamantin Ouest Africain 20

1.8.13 Habitat 21

1.8.14 Caractéristiques morphologiques 22

1.8.15 Alimentation 23

1.8.16 Reproduction 23

1.8.17 Comportement social 24

1.8.18 Fonction écologique de l'espèce 24

1.8.19 Taille de la population 24

1.8.20 Valeurs du lamantin 25

1.8.21 Opportunités génératrices de revenus par le biais du tourisme 27

1.8.22 Menaces qui pèsent sur l'espèce 28

1.8.23 Initiatives de conservation du lamantin en Afrique de l'Ouest. 30

MATERIELS ET METHODES 34

1.9 Description de la zone d'étude 34

1.9.1 Historique et statut juridique 34

1.9.2 Localisation de l'Aire Protégée 34

1.9.3 Description du milieu Biophysique de l'aire protégée 36

1.9.4 Milieu humain 37

1.9.5 Matériels et équipements 39

1.10 Méthodologie de l'étude 40

1.10.1 Données secondaires 40

1.10.2 Données primaires 40

1.10.3 Analyse des données 42

RESULTATS ET DISCUSSION 44

1.11 Profil sociodémographique 44

1.11.1 Facteurs sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du lamantin. .............................................................................................. 44

1.11.2 Facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin. .............................................................................................. 47

1.12 Perceptions des populations locales concernant l'application des mesures de conservation du lamantin dans ses habitats 49

1.12.1 Perceptions des populations locales concernant la rigueur dans l'application de la loi dans les habitats du lamantin 49

1.12.2 Perceptions des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de conservation dans les habitats du lamantin. 53

1.12.3 Perceptions des populations locales sur les campagnes de sensibilisations dans les habitats du lamantin. 56

1.13 Perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin ................................................................................................... 59

1.14 Influence des mesures de conservations concernant les perceptions et attitudes des populations locales 65

1.14.1 Influence des mesures de conservations du lamantin 65

1.14.2 Influence des mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin 68

1.14.3 Influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin 70

1.15 Influence des facteurs sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des populations locales envers le lamantin. 72

1.15.1 Influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin .............................................................................................. 72

1.15.2 Influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin. 74

1.15.3 Influence des facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin 76

1.16 Perceptions par les parties prenantes 78

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 80

1.17 Conclusion 80

1.18 Recommandations 81

BIBLIOGRAPHIE 84

ANNEXES 91

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Synonymies du lamantin Africain dans le monde 17

Tableau 2: Quelques noms vernaculaires du lamantin 18

Tableau 3: Illustration de la classification des siréniens 19

Tableau 4: Distribution des effectifs des enquêtés par village et habitat. 42

Tableau 5: Résumé des données sociodémographiques qualitatives en fonction des habitats du lamantin 44

Tableau 6: Résumé des facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin 47

Tableau 7: Perceptions des populations locales du niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats. 49

Tableau 8: perceptions des populations sur la rigueur dans l'application de la loi. 50

Tableau 9: Perceptions des populations locales en faveur des avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats 53

Tableau 10: Perceptions des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de conservation. 54

Tableau 11: Perceptions des populations sur les campagnes de sensibilisation dans les habitats du lamantin. 56

Tableau 12: Perceptions des populations locales sur les campagnes de sensibilisations 57

Tableau 13: Perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin. 60

Tableau 14: Perceptions et attitudes des populations locales sur la conservation du lamantin. 61

Tableau 15: Influence des mesures de conservations concernant la conservation du lamantin. 65

Tableau 16: Influence des mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin. 68

Tableau 17:Influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin. 70

Tableau 18: Influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin. 72

Tableau 19: Influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin. 74

Tableau 20: Influence des facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin. 77

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Distribution du lamantin Ouest Africain en Afrique 21

Figure 2:Carte actuelle de la RFDE. 35

Figure 3: Répartition des enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du lamantin. 45

Figure 4; Répartition des enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin. 48

Figure 5: Répartition des enquêtes suivant les perceptions concernant le niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats. 51

Figure 6: Perceptions des populations locales sur l'application de la loi. 52

Figure 7: Répartition des enquêtés en faveur des avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats. 55

Figure 8: Répartition des enquêtés suivant les campagnes de sensibilisation dans chaque habitat du lamantin. 58

Figure 9: Perceptions des enquêtés sur l'application des résolutions prises durant ces campagnes. 59

Figure 10: Perceptions des enquêtés sur les résolutions prises pour gérer durablement le lamantin 59

Figure 11: Répartition des enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin. 62

Figure 12: Importance accordée à la conservation du lamantin 63

Figure 13: Perceptions des populations locales sur la chasse au lamantin. 65

Figure 14: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations du lamantin 67

Figure 15: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures conservations sur la nuisance du lamantin. 69

Figure 16: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin. 71

Figure 17: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin. 73

Figure 18: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin. 75

Figure 19: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques sur l'utilité du lamantin. 78

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Différentes espèces de Trichechus 19

Photo 2: Vue du lamantin Ouest Africain hors et dans l'eau 23

Photo 3: Enquête d'un pêcheur dans le village Nkangazog 41

Photo 4: Activité de pêche aux poissons dans le lac Tissongo. 46

Photo 5: Manutention des palourdes et sous-produits sur le fleuve Sanaga, village Lobethal. 47

Photo 6: Mission de patrouille et lutte anti braconnage dans la Réserve. 53

Photo 7: Commercialisation illégale de la viande de lamantin. 53

Photo 8: Campagne de sensibilisation sur la conservation du lamantin. 56

Photo 9: Filet de pêche déchiré par un lamantin et filet destiné à sa chasse. 64

Photo 10: Lamantin secouru par les organismes de conservation. 65

Photo 11: Filet de pêche aux palourdes sur dans fleuve Sanaga. 76

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Modélisation de la menace pesante sur l'espèce 91

Annexe 2: Espèces appétées par Trichechus senegalensis 92

Annexe 3: Valeurs thérapeutiques et bienfaitrices du lamantin en Afrique 93

Annexe 4: Questionnaire pour les populations locales 94

Annexe 5: Guide d'entretien pour les autorités administratives 99

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AMMCO  : African Marines Mammals Conservation

CITES  : Convention International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d'Extinction

CMS  : Convention sur les Espèces Migratrices

COMIFAC  : Commissions des Forêts D'Afrique Centrale

CWCS  : Cameroon Wildlife Conservation Society

DEPFOR : Département de Foresterie

FAO  : Food and Agricultural Organisation

FASA : Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

GPS : Global Positionning System

IUCN  : Union Mondiale pour la Nature

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

ONG  : Organisme Non Gouvernementale

PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

RFDE : Réserve de Faune de Douala-Edéa

RFLO : Réserve de Faune du Lac Ossa

SNH : Société Nationale des Hydrocarbures

SPSS  : Statistical Package for Social Sciences

SSN  : Species Survival Network

RESUME

La présente étude s'est déroulée dans la Réserve de Faune de Douala-Edéa du 01 Avril au 01 Octobre 2014. Elle avait pour but d'évaluer l'efficacité des mesures de conservation et leur niveau actuel d'application perçu par les pêcheurs et collecteurs de palourdes dans la Réserve de Faune de Douala - Edéa.

Les enquêtes socioéconomiques menées auprès de 154 individus (pêcheurs et collecteurs de palourdes) répartis dans trois habitats du lamantin à savoir : les rivières (n= 82), la côte (n=52) et l'estuaire (n=20) suivant un échantillonnage de 1er degré des habitats majeures, de 2ème degré des sous habitats et des villages de ces sous habitats au taux de sondage de (24,52%) à partir des critères d'accessibilité aux villages, l'effectivité des activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques et la distance par rapport à la ville de Mouanko. Les résultats ont montré que le lamantin est bien connu par les populations locales et celles-ci sont très bien informées de l'existence d'un service de conservation de l'espèce (90,78%) de même que l'existence d'une loi gouvernementale interdisant leur capture (90,72%). Plus de la moitié des enquêtés pensent que les sanctions infligées aux contrevenants sont des emprisonnements (51,85%) suivi des amendes (48,15%). Les enquêtés n'ont jamais reçues des avantages (69,73%) issus d'un organisme de conservation dans la localité malgré l'importance qu'ils attribuent à la conservation du lamantin à l'issu des campagnes de sensibilisation (96%) et de la mise en application des résolutions prises durant ces campagnes (86,95%).

L'importance accordée à la conservation du lamantin est dépendante des mesures de conservations notamment : le niveau d'application de la loi (p=0,02), la connaissance d'un organisme de conservation (p<0,01), les avantages reçus par cet organisme (p<0,01) et de la nationalité de l'enquêté (p=0,00). Son utilité dépend de la connaissance d'un organisme de protection des lamantins (p=0,02), de la nationalité (p=0,00) et du groupe ethnique de l'enquêté (p=0,00) et sa nuisance dépend essentiellement de la nationalité (p=0,03).

Mots clés : Amendes, Contrevenant, .Conservation ; Emprisonnements  sanctions.

ABSTRACT

The present study took place in the Douala-Edéa Wildlife Reserve from 01 April - 01 October 2014. It aimed to assess the effectiveness of policies and their current level of enforcement measures seen by fishermen and clams collectors in the Fauna Reserve of Douala - Edea. Socio-economic surveys of 154 people (fishermen and clams collectors) in three manatee habitats namely: rivers (n = 82), the Coast (n = 52) and Estuary (n = 20) according to a sampling of 1st degree of the habitats major, 2nd degree of under habitats and the villages of these under habitats at the rate of survey of (24,52%) starting from the criteria of accessibility at the villages accessibility criteria, the effectiveness of the operating activities of fisheries resources and the distance to the city of Mouanko. The results showed that the manatee is well known by the local people and they are very well informed of the existence of the species conservation service (90.78%) as well as the existence of government legislation prohibiting their capture (90.72%). More than half of respondents believe that the penalties imposed on offenders are imprisonments (51.85%) followed by fines (48.15%). The respondents have never received benefits (69.73%) from a conservation organization in the area despite the importance that they give to manatee conservation at the end of the awareness campaigns (96%) and implementation of resolutions taken during these campaigns (86.95%). The focus on manatee conservation is dependent on policy measures including: the level of enforcement (p = 0.02), the knowledge of a conservation organization (p <0.01), benefits received by this organization (p <0.01) and the nationality of the respondent (p = 0.00). Its usefulness depends on the knowledge of an organization of manatee protection (p = 0.02), nationality (p = 0.00) and ethnicity of the respondent (p = 0.00) and nuisance depends essentially on nationality (p = 0.03)

Keywords: Conservation, Fines, Imprisonments, Offender, Sanctions.

INTRODUCTION

1.1.Contexte et justificatif

La nature joue un rôle capital pour le bien-être de l'homme, or voilà près d'un siècle que l'homme n'a cessé de dégrader son environnement. En effet, de nombreux écosystèmes, espèces végétales et animales ont disparu ou seraient en voie de l'être du fait de l'action de l'homme (Ndour, 2010). Selon l'Union Mondiale pour la Nature (UICN), une espèce d'oiseaux sur huit, une plante sur huit, un mammifère sur quatre, sont menacés de disparition. En effet, sur près de cinq mille espèces de mammifères identifiées par l'UICN en 2006, près d'un millier figurent sur sa liste rouge des animaux menacés de disparition parmi lesquelles le lamantin Ouest Africain, Trichechus senegalensis (Link, 1795) (IUCN, 2001 ; Ndour, 2010).

L'inscription du lamantin en annexe 1 de la CITES et de la CMS est le résultat des négociations par le Parlement Européen qui a adopté une résolution sur les objectifs stratégiques de l'UE pour la 16ème conférence des parties qui a prié l'Union Européenne, les États membres et 13 États de l'aire de répartition de soutenir le transfert du lamantin d'Afrique en annexe 1 suite à la forte menace pesante sur l'espèce (SSN, 2013). Il est le moins connu de tous les Siréniens. En effet, très peu d'études scientifiques lui ont été consacrées. Il a une importance nutritionnelle, pharmacologique et socioculturelle parceque les populations lui attribuent une valeur alimentaire car sa chaire est prisée par les populations locales (Mayaka et al., 2013), certaines parties sont considérées comme ayant des vertues médicinales (Ndour, 2010) et chez les Sawas comme la manifestation des forces invisibles de l'eau (Ngafack, 2014). Cette espèce joue un rôle écologique important dans l'entretien d'écosystème en se nourrissant des mauvaises herbes flottantes, assurant de ce fait la bonne qualité de l'eau (Ripple et al., 2002; CMS et al., 2008 ; Ndour, 2010). Elle pourrait également servir d'indicateur de la santé de l'écosystème duquel elle dépend (Bonde et al., 2004) et occupe une place de choix dans la culture et la mythologie de la plupart des populations qui la connaissent (Domning, 1982; O'shea et al., 1991; Bossart et al., 2002 ; Che, 2010).

Le lamantin d'Afrique (Trichechus senegalensis) est un grand mammifère aquatique que l'on trouve sur les côtes et dans les zones humides intérieures d'Afrique de l'Ouest entre la Mauritanie et l'Angola et à l'intérieur des terres jusqu'au Mali, Niger et Tchad. Il vit dans une grande variété d'habitats humides : zones côtières, estuaires, lagunes côtières et parties basse de la plupart des systèmes fluviaux à partir du fleuve Sénégal en Mauritanie/Sénégal jusqu'au fleuve Longa en Angola (Husar,1978 ; Nishiwaki et al.,1982 ; Powell, 1996 ; CMS et al., 2008; Che, 2010 ; Mayaka et al., 2013 ; Ngafack, 2014). Au Cameroun, il est distribué dans toute la zone côtière dans des zones humides favorables, notamment là où il y a de vastes criques et un habitat d'estuaire, tel que le Rio del Rey, la baie du Cameroun et le fleuve Sanaga (en aval d'Edéa). On le trouve aussi dans la partie supérieure du fleuve Cross et dans le fleuve Bénoué au Nord du Cameroun, y compris le lac Lagdo (CMS et al., 2008; Che, 2010 ; Takoukam, 2011; Ndour, 2010 ; Ngafack, 2014). Espèce vulnérable et inoffensive, le lamantin subit des pressions de toutes sortes dans son aire de distribution notamment les prises dans les filets de pêche, de chasse et de la modification de son habitat y compris l'abattage des mangroves (pour la riziculture, le bois, le fumage, l'extraction de sel et d'autres fins (Powell, 1996 ; Dodman et al., 2008). Ces principales menaces sont exacerbées par des pressions de plus en plus fortes sur les ressources naturelles en générale et celle du lamantin en particulier, dues en grande partie à l'accroissement démographique, à l'utilisation et l'aménagement accrus des terres, de même qu'à l'utilisation accrue de nouvelles technologies.

1.2. Problématique

Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin sont essentiellement liées à l'homme; soit directement en tant que prédateur, soit indirectement en tant que responsable des dégradations et des réductions de son habitat (Anonyme, 2011). La forte croissance de la population humaine et la concentration de celle-ci dans les zones côtières et le long des grands cours d'eau exercent naturellement une pression directe sur le lamantin Ouest Africain par les prélèvements abusifs (braconnage et accidents) sur la population et une pression indirecte par les divers aménagements qui reduisent et morcellent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2010). Le rythme de reproduction de Trichechus senegalensis est lent et donc peu prolifique. La maturité sexuelle intervient autour de 4 à 5 ans mais, elle peut être influencée par la taille de l'animal (Powell, 2002). La gestation est longue et dure en moyenne 12 à 14 mois, la femelle donne en moyenne un veau par mise bas. La gémellité est possible mais rare. A la naissance le veau pèse environ 30 - 50kg pour une taille moyenne de 30 - 50cm et la durée d'allaitement est de 2 ans au minimum d'allaitement les mises bas ont lieu sous l'eau en moyenne tous les 2 ans et demi voire 5 ans (Reep et Bonde, 2006 ; Marsh et al., 2012). Ce faible taux de reproductibilité combinée à la pression de la chasse décime les populations. La moindre modification de la fécondité ou de la morbidité aura des répercussions sur la survie de l'espèce (Diop, 2006 ; Ndour, 2010). Les perturbations anthropogéniques et naturelles (annexe 1) de même que la dégradation de l'habitat font que l'espèce s'est raréfiée et a même disparu en certains endroits (Diop, 2006). Le lamantin est d'abord tué pour sa chair, ensuite pour ses attributs thérapeutiques et aphrodisiaques. La chasse est décrite comme principale menace ayant accentuée le déclin des populations de lamantin (Anonyme, 2011). Des menaces de plus en plus grandes et une baisse générale de la population du lamantin suite à une pression démographique croissante dans la zone côtière du littoral nous permet de se poser la question de savoir : comment les populations locales perçoivent les mesures de conservation du lamantin dans la RFDE ? Plus spécifiquement, se pose-t-on les questions suivantes :

- Quelles sont les mesures de conservation en faveur du lamantin et leurs niveaux d'application actuelle dans la Réserve?

- Quelles sont les perceptions et attitudes des populations locales envers le lamantin?

- Quelle est l'influence des mesures de conservation sur les perceptions et attitudes des populations locales?

- Quelle est l'influence des facteurs sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des populations locales?

1.3. Objectifs de l'étude

L'objectif général de cette étude consiste à évaluer l'efficacité des mesures conservation relatives à la conservation du lamantin Ouest Africain et le niveau actuel d'application perçu par les utilisateurs des ressources naturelles (pêcheurs, collecteurs de palourdes) dans la Réserve.

Plus spécifiquement, l'étude se propose de:

- Evaluer la perception des populations locales sur l'application des mesures de conservations lamantin dans la Réserve ;

- Evaluer les perceptions et attitudes des populations locales envers le lamantin dans la Réserve ;

- Evaluer l'influence des mesures de conservations sur les perceptions et attitudes des populations locales dans la Réserve ;

- Evaluer l'influence des facteurs sociodémographiques (âge, niveau d'éducation, tribu, nationalité, taille du ménage, activité de l'enquêté) sur les perceptions et attitudes des populations locales de la Réserve.

1.4. Hypothèses de recherche

- Les populations locales sont très bien informées sur les mesures de conservations du lamantin et de leur niveau d'application par les organismes de conservation des ressources naturelles dans la Réserve.

- Les populations locales ont des perceptions et attitudes positives en faveur de l'intérêt accordé à la conservation du lamantin et de son utilité mais négatives en faveur de sa nuisance.

- Les mesures de conservations du lamantin (contrôle, bénéfices et sensibilisation) ont une influence positive sur les perceptions et attitudes des populations locales dans la Réserve;

- Les facteurs sociodémographiques ne sont pas indépendant des perceptions et attitudes des populations locales dans la Réserve.

1.5. Importance de l'étude

Sur le plan théorique, cette étude apporte sa contribution à la littérature sur le niveau d'efficacité des mesures de conservations du lamantin par les autorités administratives sur les populations locales impliquées dans l'exploitation illégale du lamantin. Elle permettra d'orienter le regard des décideurs sur la révision de la MINFOF afin d'envisager des mesures alternatives au profit des communautés locales et de renforcer la conservation des ressources naturelles en générale et celle du lamantin en particulier en impliquant les riverains de manière efficace.

Sur le plan de la recherche, elle contribuera à la mise sur pieds d'un cadre conceptuel partagé et structurant pour les gestionnaires des aires protégées et les communautés de chercheurs en s'appuyant sur des dispositifs de recherche en partenariat déjà existants.

Sur le plan pratique, elle permettra aux services décentralisés du MINFOF de renforcer d'avantage la conservation du lamantin dans la Réserve considéré comme espèce phare à travers les mesures de répressions, aux bailleurs de fond internationaux de fournir des avantages aux populations locales afin de remédier au braconnage de l'espèce et de s'impliquer dans la conservation du lamantin et aux populations locales de respecter la loi forestière en limitant le braconnage et en s'impliquant de manière participative aux missions de contrôle organisées par les services de conservation des ressources naturelles de la localité.

1.6. Contraintes de l'étude

Conscient du statut de protection du lamantin selon la loi forestière, les enquêtés étaient très méfiant à fournir les informations sur la ressource. Les données n'ont pas pu être collectées dans les lacs pour des raisons d'absence d'habitation dans les lacs Koungé et Nsah et l'indisponibilité des pêcheurs à fournir les informations dans le lac Tissongo. Le manque de moyen financier n'a pas permis de couvrir certains villages éloignés de la Réserve notamment Manoka et Yassoukou bien que 2/3 de la Réserve est dominée par des cours d'eau communiquant entre eux ce qui ne facilitait pas l'accessibilité à certains villages échantillonnés.

DEFINITION DES CONCEPTS ET REVUE DE LITTERATURE

1.7. Définitions de quelques concepts

1.7.1. Développement durable

La conférence des Nations Unies pour le développement durable organisée du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro est appelée Sommet "Rio+20", il intervenait 20 ans après le "Sommet de la Terre" à Rio de 1992 qui avait permis l'adoption des premiers engagements internationaux en faveur du développement durable. La Conférence Rio+20 sous le thème d'économie verte avait pour objectif de renouveler les engagements internationaux sur la question du développement durable à travers les concepts nouveaux tels que : la lutte contre la pauvreté et le respect de l'environnement (Etoga, 2013). Ces concepts traduisent la transition vers de nouveaux modes de production et de consommation afin d'enrayer la dégradation de l'environnement et la pauvreté dans le monde (Rio +20, 2012). Ainsi défini, le développement durable est un concept tridimensionnel. Autrement dit c'est un concept qui englobe les dimensions écologiques, économiques et sociales. Cependant, de plus en plus, la gouvernance est intégrée comme quatrième dimension du développement durable, ce qui fait du développement durable une approche globale à la confluence de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable ».

1.7.2. Gestion durable 

La gestion durable consiste à utiliser les ressources d'une manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité, leur productivité, leur capacité de régénération ou résilience et leur vitalité. Cette gestion durable des ressources doit également permettre de maintenir leur capacité de satisfaire actuellement et pour le futur des fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et mondial (FAO, 2010).

1.7.3. Espèce menacée

C'est une espèce pour laquelle il existe un danger d'extinction (c'est-à-dire de disparition de tous ses représentants). Une gamme de critères quantitatifs permet l'inscription dans les catégories en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérable; chaque fois qu'un taxon remplit un de ces critères, il peut être classé dans la catégorie de menace correspondante (IUCN, 2001). Chaque taxon devrait être évalué en fonction de tous les critères.

1.7.4. Zones humides

Ce sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l 'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d 'eau marine dont la profondeur à marée basse n 'excède pas six mètres (Ajonina, 2008). En outre, la Convention (Article 2.1) dispose que les zones humides pourront inclure des zones de rives ou de côtes adjacentes à la zone humide et des îles ou des étendues d'eau marine d 'une profondeur supérieure à 6 mètres à marée basse, entourées par la zone humide (Convention relative aux zones humides, 1973).

1.7.5. Fleuves et Rivières

Cours d'eau permettant l'écoulement de l'eau sous l'action de la gravité, dans un lit limité par des berges. Ils sont alimentés directement par les eaux de pluie et le ruissellement venu des versants, après de longues périodes pluvieuses ou lors d'averses brutales. Ils assurent le retour des eaux continentales vers les mers et les océans. Les fleuves se jettent dans la mer, tandis que les rivières se jettent dans d'autres cours d'eau (Encarta, 2009).

1.7.6. Lac

C'est une étendue d'eau douce continentale, séparée des eaux océaniques, d'origine tectonique, volcanique, glaciaire, karstique ou artificielle (Wikipedia, 2014). L'eau des lacs provient des précipitations atmosphériques, qui les alimentent directement, ainsi que des sources, des ruisseaux et des fleuves. L'eau des lacs peut s'évaporer lorsque le climat devient plus aride. Les lacs peuvent aussi se remplir de sédiments, se transformant en marécages et en landes.

1.7.7. Mer

C'est une étendue d'eau salée plus petite qu'un océan. Elle joue un rôle essentiel dans l'équilibre climatique de l'environnement (Encarta, 2009). Il existe 3 types de mer : les mers fermées, les mers intérieures et les mers de type méditerranéen. L'écosystème marin est particulièrement riche et varié. En effet, les eaux des mers regorgent de vie, à la fois végétale (le plancton végétal et les algues) et animale (le plancton animal, de nombreux invertébrés, les poissons, les mammifères marins).

1.7.8. Mangroves

ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Les mangroves n'occupent que la zone de littoral recouverte à marée haute et découverte à marée basse. C'est un écosystème est très riche en diverses espèces halieutiques (Anonyme, 2003).

1.7.9. Estuaire

C'est la partie terminale d'un fleuve dans laquelle l'eau douce se mêle à l'eau de la mer. Dans un estuaire, la vie est conditionnée par la salinité de l'eau, qui diminue progressivement de l'océan à l'embouchure du fleuve. Plus la salinité diminue, moins les organismes vivants sont diversifiés, car la plupart des organismes des estuaires sont marins. L'estuaire constitue un écosystème extrêmement productif, qui représente la moitié de la matière vivante contenue dans les océans du monde entier. Cette forte productivité est due au réservoir de substances nutritives qui résulte de l'arrivée combinée de la marée et des courants d'eau douce. Les nutriments contenus dans l'eau salée de l'estuaire sont stockés dans les vasières et marais salants, puis assimilés par les végétaux et les animaux qui leur sont associés, et enfin rapportés par les courants vers l'estuaire (Encarta, 2009).

1.7.10. Lamantin Ouest Africain

Le lamantin Ouest Africain est un mammifère aquatique qui mesure en général entre 2,38 et 2,47 m à l'âge adulte (Powell, 1996 ; Marsh et al., 2012) mais qui est susceptible d'atteindre plus de 3 m et de peser entre 300 et 500 kg (CMS, 2009). Son corps fusiforme est protégé par une couche adipeuse, sous une peau épaisse et rugueuse, variant du gris au noir selon le milieu. La distinction entre les mâles et les femelles est fonction de la distance entre les ouvertures ano-génitales et la cicatrice ombilicale (Ndour, 2010 ; Ngafack ; 2014). Sa durée de vie peut atteindre 60 ans et une maturité tardive qui produit un nombre peu élevé de petits (1 jeune tous les 2 ou 3ans) (Anonyme, 2011). Il a une capacité d'adaptation alimentaire qui l'amène à diversifier son alimentation avec une large gamme de produits végétaux (feuilles, tiges, racines et fruits) et, s'il en a l'opportunité, avec 'autres produits animaux (petits poissons et mollusques) (Anonyme, 2011).

1.7.11. Conservation

La convention sur la diversité biologique (1992) distingue deux types de conservation à savoir : la conservation in situ  qui désigne la conservation des écosystèmes et des habitats naturels, le maintien et la reconstitution de populations viables d'espèces dans leur milieu naturel et, dans le cas des espèces domestiquées et cultivées, dans le milieu où se sont développés leurs caractères distinctifs. La conservation ex situ est la conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique en dehors de leur milieu naturel.

1.7.12. Aires protégées

Ce sont des zones géographiquement délimitées et gérées en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou de plusieurs ressources données. Tout projet notamment industriel, minier, agro-sylvo-pastoral susceptible d'affecter l'objectif de conservation d'une aire protégée doit être assorti d'une étude d'impact sur l'environnement (Décret d'application du régime de la faune, 1995).

Selon l'IUCN (1994), ce sont des zones terrestres et/ou maritimes spécialement destinées à la protection et au maintien de la diversité biologique, des ressources naturelles ainsi que des ressources culturelles afférentes; et zones gérées par des moyens juridiques ou d'autres moyens efficaces. L'IUCN (1978) propose donc un système comprenant dix catégories d'aires protégées classées selon les objectifs de gestion.

1.7.13. Réserve de faune

C'est une aire mise à part pour la conservation, l'aménagement et la propagation simple de la vie animale sauvage, ainsi que pour la protection et l'aménagement de son habitat dans laquelle la chasse est interdite, sauf autorisation du ministre chargé de la Faune, dans le cadre des opérations d'aménagement dûment approuvées où l'habitation et les autres activités humaines sont réglementées ou interdites (Décret d'application du régime de la faune, 1995).

1.8. Revue de la littérature

1.8.6. Convention de Washington

La Convention sur les espèces de flore et de faune sauvages menacées d'extinction Signée à Washington (USA) le 03 Mars 1973, amendée à Bonn (Allemagne) le 22 Juin 1979 avec 173 pays signataires et ratifiée par le Cameroun le 03 septembre 1981 (CITES, 1973 ; CITES et UNEP, 2009 ; CMS, 2009). Elle a pour l'objectif d'assurer la survie des espèces de faune et de flore sauvages, objet de commerce à l'échelle internationale. La réglementation du commerce de ces espèces repose sur plusieurs annexes (I, II et III) selon le degré de menaces pesant sur l'espèce (CITES, 1973 ; Ndour, 2010). Le commerce des espèces inscrites à l'annexe I est strictement interdit sauf pour des raisons exceptionnelles. Le commerce des espèces inscrites à l'annexe II est possible mais réglementé. Un pays peut faire appel à d'autres parties pour contrôler le commerce des espèces protégées sur son territoire et freiner toute exploitation illégale ou non durable (annexe III). Trichechus senegalensis figure à l'annexe I de la CITES (Mayaka et al, 2013).

1.8.7. Convention de Bonn

La Convention sur la migration des espèces de faune, ratifiée en Juin 1979 à Bonn (Allemagne) avec 188 pays signataires, a pour objectif de veiller sur les espèces animales migratrices sur terre, dans les airs et dans l'eau et également leurs habitats dans leur totalité (CMS, 2009). Les espèces sont réparties en deux annexes. Les espèces inscrites à l'annexe I sont celles menacées d'extinction. La protection des espèces inscrites en annexe II est régie par des accords internationaux. Trichechus senegalensis figure à l'annexe I de ladite convention (CMS, 2009).

1.8.8. Convention de Rio

La Convention sur la diversité biologique, signée à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992, ratifiée par le Cameroun le 29 décembre 1993 compte 193 pays signataires (CBD, 1992). Dans le but d'établir un partenariat mondial sur une base nouvelle et équitable en créant des niveaux de coopération nouveaux entre les Etats, les secteurs clefs de la société et les peuples, oeuvre en vue d'accords internationaux qui respectent les intérêts de tous et protègent l'intégrité du système mondial de l'environnement et du développement et a pour objectifs : la conservation durable de la diversité biologique ; l'utilisation de ses éléments constitutifs ; et le partage juste et équitable (CBD, 1992). La convention de Rio est un outil de régulation et de protection des espèces menacées dont fait partie Trichechus senegalensis.

1.8.9. Convention de Ramsar

La convention de Ramsar vise les fonctions écologiques fondamentales des zones humides en tant que régulateurs du régime des eaux et en tant qu'habitats d'une flore et d'une faune caractéristiques et particulièrement, des oiseaux d'eau (Convention relative aux zones humides, 1971). Elle fut adoptée le 02 Février 1971 en Iran, amendée en Mai 1975 et compte à présent 172 pays membre (Protocole d'amendement, 2010). Le Cameroun a adhéré à la convention de Ramsar le 13 janvier 2006 et compte actuellement 07 zones humides en sites Ramsar pour une superficie totale de 827 060 ha soit 1.73% du territoire national (Rapport de mission, 2007 ; Nguefack et al., 2013).

La Convention de Ramsar attire l'attention sur les rôles écologiques que jouent les zones humides en qualité de régulateurs du niveau des eaux et d'habitats d'une flore et d'une faune propres et contribue également à la protection des habitats du lamantin Africain (Convention relative aux zones humides, 1971, Ndour, 2010).

1.8.10. Dispositions de l'UICN

La liste rouge de l'UICN créée en 1963 est une liste énumérant l'état de conservation de l'ensemble de la faune et de la flore (IUCN, 2009). Les espèces y sont répertoriées comme menacées selon les critères suivants : en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérable (Powell et Kouadio 2008). Le lamantin Africain (Trichechus senegalensis) est classé comme vulnérable depuis 1978 car son effectif a diminué de près de 20% sur une période de 10 ans (SSN, 2013). La Catégorisation des espèces selon l'IUCN est la suivante :

Eteint (EX) : Un taxon est dit Éteint lorsqu'il ne fait aucun doute que le dernier individu est mort. Un taxon est présumé Éteint lorsque des études exhaustives menées dans son habitat connu et/ou présumé, à des périodes appropriées (rythme diurne, saisonnier, annuel), et dans l'ensemble de son aire de répartition historique n'ont pas permis de noter la présence d'un seul individu. Les études doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux formes biologiques du taxon.

Éteint à l'état sauvage (EW) : Un taxon est dit Éteint à l'état sauvage lorsqu'il ne survit qu'en culture, en captivité ou dans le cadre d'une population (ou de populations) naturalisée(s), nettement en dehors de son ancienne aire de répartition. Un taxon est présumé Éteint à l'état sauvage lorsque des études détaillées menées dans ses habitats connus et/ou probables, à des périodes appropriées (rythme diurne, saisonnier, annuel), et dans l'ensemble de son aire de répartition historique n'ont pas permis de noter la présence d'un seul individu. Les études doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux formes biologiques du taxon.

Danger critique d'extinction (CR) : Un taxon est dit En danger critique d'extinction lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu'il remplit l'un des critères A à E correspondant à la catégorie En danger critique d'extinction et en conséquence, qu'il est confronté à un risque extrêmement élevé d'extinction à l'état sauvage.

Danger (EN) : Un taxon est dit En danger lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu'il remplit l'un des critères A à E correspondant à la catégorie En danger et, en conséquence, qu'il est confronté à un risque très élevé d'extinction à l'état sauvage.

Vulnérable (VU) : Un taxon est dit Vulnérable lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu'il remplit l'un des critères A à E correspondant à la catégorie Vulnérable et en conséquence, qu'il est confronté à un risque élevé d'extinction à l'état sauvage.

Quasi menacé (NT) : Un taxon est dit Quasi menacé lorsqu'il a été évalué d'après les critères et ne remplit pas, pour l'instant, les critères des catégories En danger critique d'extinction, En danger ou Vulnérable mais qu'il est près de remplir les critères correspondant aux catégories du groupe Menacé ou qu'il les remplira probablement dans un proche avenir.

Préoccupation mineure (LC) : Un taxon est dit de Préoccupation mineure lorsqu'il a été évalué d'après les critères et ne remplit pas les critères des catégories En danger critique d'extinction, En danger, Vulnérable ou Quasi menacé. Dans cette catégorie sont inclus les taxons largement répandus et abondants.

Données insuffisantes (DD) : Un taxon entre dans la catégorie Données insuffisantes lorsqu'on ne dispose pas d'assez de données pour évaluer directement ou indirectement le risque d'extinction en fonction de sa distribution et/ou de l'état de sa population. Un taxon inscrit dans cette catégorie peut avoir fait l'objet d'études approfondies et sa biologie peut être bien connue, sans que l'on dispose pour autant de données pertinentes sur l'abondance et/ou la distribution. Il ne s'agit donc pas d'une catégorie Menacé. L'inscription d'un taxon dans cette catégorie indique qu'il est nécessaire de rassembler davantage de données et n'exclut pas la possibilité de démontrer, grâce à de futures recherches, que le taxon aurait pu être classé dans une catégorie Menacé. Il est impératif d'utiliser pleinement toutes les données disponibles. Dans de nombreux cas, le choix entre Données insuffisantes et une catégorie Menacé doit faire l'objet d'un examen très attentif. Si l'on soupçonne que l'aire de répartition d'un taxon est relativement circonscrite, s'il s'est écoulé un laps de temps considérable depuis la dernière observation du taxon, le choix d'une catégorie Menacé peut parfaitement se justifier.

Non évalué (NE) : Un taxon est dit Non évalué lorsqu'il n'a pas encore été confronté aux critères

1.8.11. La loi N°94/01 du 20 janvier 1994. Portant Régime des Forêts, de la Faune et de la pêche

C'est un instrument juridique qui donne les orientations politiques et stratégiques dont les principaux axes pour la conservation de la biodiversité en vue d'assurer la protection du patrimoine forestier à travers la création d'un domaine forestier permanent représentant 30 % du territoire national et un réseau national d'Aires Protégées représentatif de la biodiversité du pays ; d'améliorer la contribution des ressources forestières et fauniques à l'économie nationale ; de favoriser l'implication des populations dans la gestion durable des ressources et de mettre en cohérence la politique nationale de conservation de la biodiversité avec les orientations internationales et sous régionales auxquelles le Cameroun adhère à travers la signature de plusieurs conventions (Moute, 2010).

La loi considère du droit de chasse comme acte de chasse, toute action visant à poursuivre, tuer, capturer un animal sauvage ou guider des expéditions à cet effet ; à photographier et filmer des animaux sauvages à des fins commerciales (Loi 94/01, (Art(85) ; Décret 95/466, (Art3)). Sous réserve des dispositions de l'Article 81 la chasse traditionnelle est autorisée sur toute l'étendue du territoire, sauf dans les forêts domaniales pour la concession de la faune et dans les propriétés des tiers (Article 86 (1)). Tout acte de chasse autre que le cas prévu à l'Article 86 ci-dessus est subordonné à l'octroi d'un permis ou d'une licence de chasse. La délivrance de tout permis ou licence de chasse entraîne la perception des droits dont les montants sont fixés par la loi de finances et ne peut être délivrés qu'aux personnes qui se sont conformées à la réglementation en vigueur sur la détention des armes de chasse (Article 88, Article 90). L'abattage et la capture de certains animaux donnent lieu à la perception des taxes dont les taux sont fixés par la loi de finances et à la délivrance d'un certificat d'origine. La liste de ces animaux est arrêtée par l'administration chargée de la faune (Article 91). Toute personne trouvée, en tous temps et en tous lieux, en possession de tout ou partie d'un animal protégé de la classe A ou B, définies à l'Article 78 de la loi, vivant ou mort, est réputée l'avoir capturé ou tué (Article 101).

Cependant, l'article 81 du chapitre 1 intitulé de la protection de la faune et de la biodiversité stipule que tout procédé de chasse, même traditionnel, de nature à compromettre la conservation de certains animaux peut être interdit ou réglementé par l'administration chargée de la faune. Sauf autorisation spéciale délivrée par l'administration chargée de la faune sont interdits : la poursuite, l'approche et le tir de gibier en véhicule à moteur ; la chasse nocturne, notamment la chasse au phare, à la lampe frontale et, en général, au moyen de tous les engins éclairants conçus ou non à des fins cynégétiques ; la chasse à l'aide des drogues, d'appâts empoisonnés, de fusils anesthésiques et d'explosifs ; la chasse à l'aide d'engin non traditionnel ; la chasse au feu ; l'importation, la vente et la circulation des lampes de chasse ; la chasse au fusil fixe et au fusil de traite ; la chasse au filet moderne (Article 80). Les interdictions de toute chasse effectuée au moyen d'armes ou de munitions de guerre composant ou ayant composé l'armement réglementaire des forces militaires ou de police ; d'armes à feu susceptibles de tirer plus d'une cartouche sous une seule pression de la détente ; de projectiles contenant des détonants ; des tranchées ou de fusils de traite ; de produits chimiques (Article 106).

De ces faits, devient pénalement responsable et passible des peines prévues à cet effet toute personne physique ou morale qui contrevient aux dispositions de la présente loi et des textes réglementaires pris pour son application (Article, 150 (1)). Les complices, ou tous ceux ayant participé d'une manière ou d'une autre à l'infraction, sont passibles de mêmes peines que l'auteur de ladite infraction (Article 150 (2)). De ces infractions découlent les pénalités allant de 5 000 à 50 000 francs CFA et d'un emprisonnement de dix jours ou de l'une seulement de ces peines (Article 154). ; d'une amende de 50 00 à 20000 francs CFA et d'un emprisonnement de vingt jours à deux mois ou de l'une seulement de ces peines (Article 155) ; d'une amende de 200 000 à 1000 000 francs CFA et d'un emprisonnement d'un mois à six mois ou de l'une seulement de ces peines (Article 156), d'une amende de 1 000 000 à 3 000 000 francs CFA et d'un emprisonnement de six mois à un an ou de l'une seulement de ces peines (Article 157), d'une amende de 3 000 000 à 10 000 000 francs CFA et d'un emprisonnement d'un an à trois ans ou de l'une seulement de ces peines. Les peines prévues aux Articles ci-dessus sont applicables sans préjudice des confiscations, restitutions, dommages et intérêts et remises en état des lieux (Article 162 (1)). Elles sont doublées en cas de récidive, ou si les infractions correspondantes sont commises par les agents assermentés des administrations compétentes, ou par les officiers de police judiciaire à compétence générale ou avec complicité, sans préjudice des sanctions administratives et disciplinaires (Article 162 (2)) ;

1.8.12. Le décret N°.95/468/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune

Le droit d'usage est l'exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques ou halieutiques, en vue d'une utilisation personnelle. Toutefois, à l'exception des Réserves de faune, des sanctuaires et des zones tampons où ils peuvent être autorisés, les droits d'usage ne s'appliquent ni aux réserves écologiques intégrales, ni aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux games-ranches (Article 4). Les différents titres d'exploitation de la faune sauvage sont les suivants : un permis de chasse; un permis de capture; un permis de collecte; une licence de guide de chasse; un permis de recherche à but scientifique; une licence et un permis de game-ranching ou de game-farming; un permis et une licence de chasse cimatographique et photographique (article 34) .

De la détention, la circulation et la commercialisation des produits de faune stipule conformément à l'article 98 de la loi que la détention et la circulation à l'intérieur du territoire national d'animaux protégés vivants, de leurs dépouilles ou de leurs trophées sont subordonnées à la détention d'un certificat délivré par l'Administration chargée de la faune (Article 64(a)). La commercialisation des produits issus des permis de collecte se fait conformément à la législation et/ou à la réglementation en vigueur (article 61 (1)). Les détenteurs des produits collectés sont tenus de justifier leur provenance à toute réquisition de l'Administration chargée de la Faune ou des autorités chargées du maintien de l'ordre (Article 67 (2)).

le contrôle et le suivi des activités fauniques sont assurés par le personnel de l'Administration chargée de la faune, suivant des modalités fixées par arrêté du Ministre chargé de la faune (Article 68 (1)) . Les produits périssables sont immédiatement vendus aux enchères publiques conformément à la réglementation en vigueur (Article 75 (1)). A l'exception de ceux reconnus comme rares et devant être conservés par l'Administration chargée de la faune, les produits non périssables qui sont confisqués sont vendus de gré à gré ou aux enchères publiques conformément à la réglementation en vigueur (Article 75(2)).

1.8.13. Arrêté fixant la liste des animaux des classes et répartition d'abattage par type de permis sportif de chasse

Les espèces animales vivant sur le territoire national sont réparties en trois classes de protection A. B et C. La classe A comprend les espèces rares ou en voie de disparition. Ces espèces sont de fait intégralement protégées et ne peuvent pas être abattues toutefois leur capture ou détention est subordonnée à l'obtention d'une autorisation spéciale délivrée par l'administration chargé de la faune à des fins d'aménagement ou dans le cadre de la recherche scientifique de la protection des personnes ou de leurs biens (article 2). La classe B comprend les espèces bénéficiant d'une protection partielle. Elles ne peuvent être chassées, capturées ou abattues qu'après obtention d'un titre d'exploitation de la faune (Article 3). La classe C comprend les espèces animales autres que celles des classes A et B. Ces espèces de la classe C sont partiellement protégées, leur capture et leur abattage sont réglementés afin de maintenir la dynamique de leurs populations (Article 4). Les petits des animaux de ces trois classes ainsi que les oeufs des oiseaux des classes A et B bénéficient du régime de protection de la classe A (Article 5).

1.8.14. Arrêté fixant la liste des animaux des classes et précisant la réglementation en matière de commerce et circulation des produits de la faune

Toutes les espèces de faune de l'annexe I de la Convention CITES sont couvertes par les mêmes de protection que les espèces listées dans la classe A (des espèces rares ou en voie de disparition) telles que définies par l'arrêté n° 0565/MINEF/DFAP/SDF/SRC du 14 août 1998 (Article 2). Toutes les espèces de faune de l'annexe II de la Convention CITES à l'exception de celles classées en catégorie de protection A de l'arrêté n°0565/A/MINEF/DFAP/SDF/SRC sont soumises au régime de protection de la convention CITES et aux dispositions en vigueur pour les espèces de la classe de protection B (Article 3).

1.8.15. Cadre institutionnel

la politique forestière du Cameroun est mise en oeuvre par le Ministère des Forets et de la Faune à travers le Programme Sectoriel Foret Environnement qui implique un grand nombre d'acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Cette politique est codifiée à travers quatre piliers suivants : l'aménagement durable des forêts de production ; la conservation de la biodiversité ; la participation des populations locales et l'amélioration de la gouvernance (Linjouom, 2011). Le programme intitule « aménagement et valorisation de la faune et des aires protégées » est l'outil principal de mise en oeuvre de cette politique en matière de faune et aires protégées pour faire face aux défis majeurs sus visés et permettre à la faune et aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle économique, social et environnemental.

Le gouvernement s'est également doté d'un certain nombre de moyens pour arriver à une gestion durable des ressources fauniques qui sont tous soutenus par un plan d'urgence de la COMIFAC et plan d'urgence pour la sécurisation des aires protégés 2012 - 2017.

1.8.16. Taxonomie

Les Siréniens sont communément appelés « vache marine » aussi bien en français, en anglais qu'en espagnol. Même le petit d'une femelle est nommé « veau ». En effet, le lamantin ou le dugon broute des végétaux sur les berges ou les fonds marins. Le lamantin est herbivore mais il ne rumine pas (Marsh et al., 2012). Le Tableau 1 récapitule certaines synonymies de Trichechus senegalensis à travers le monde.

Tableau 1: Synonymies du lamantin Africain dans le monde

Langue

Nom commun du lamantin

Anglais

Africa manatee

Sea cow

Français

Lamantin d'Afrique

Lamantin Ouest Africain

Lamantin du Senegal

Vache marine

Allemand

Seekuh

Espagnol

Manati de Senegal

Portugais

Peixe - boi

Manati

Source : Ndour, 2010

Suivant les régions et les dialectes, le lamantin d'Afrique est bien connu comme le montre les dénominations vernaculaires présentées dans le Tableau 2.

Tableau 2: Quelques noms vernaculaires du lamantin

Pays

Groupe ethnique

Noms

Localité

Nigeria

haussa

Ajuh (ayu)

 

Mali

Sonrai

Ayow

 

Cameroun

 

Damn

Lac Lagdo

Cameroun

 

Diara

 

Sénégal

Toucouleurs

Gabou

 

Sénégal ; Gambie

Sérère

Lemar

Saloum

Sénégal

Wolof

Léreo

 

Sénégal

Pular

Liwogue

 

Sénégal

Mandingue

Niong

 

Mali

Bamabara

Boro

Peul

Ma

 

Cameroun

Basa

Maga

Edéa

Sud-Ouest Cameroun

Douala

Maïga

 

Gabon

Cameroun

Douala

Manga

Cama

Congo

Lari

Munukutuba

Vili

Mantingko

 

Côte d'Ivoire

Krou

Ne-hoo-le

Fleuve Cavally

Tchad

Moundang

Nebi

Lere

République Démocratique du Congo

Kibongo

Ngulu-mazes

Cours bas du fleuve Congo

Côte d'Ivoire

 

Télé

Fleuve bandama

Source : Ndour, 2010

Les Siréniens sont apparus il y a environ cinquante millions d'années. Les études menées sur les fossiles ont montré que cet ordre se composait d'un peu plus d'une trentaine d'espèces réparties en quatre familles à savoir les Prorastomidae, les Protosirenidae, les Dugongidae et les Trichechidae (Kouadio, 2004 ; Reep et al., 2006 ; Ndour, 2010 ; Marsh et al., 2012). Seules subsistent, de nos jours, deux familles composées chacune d'un genre. Il s'agit de la famille des Trichechidae et des Dugongidae avec respectivement les genres Trichechus et Dugong. Ces deux familles regroupent cinq espèces dont une, Hydrodamalis gigas a été exterminée au XVIIIème siècle suite à une chasse intensive.

La famille des Trichechidae est constituée d'un seul genre (Trichechus) avec trois espèces (photo1) ayant chacune des biotopes différents. Il s'agit de:

Ø Trichechus manatus aux Indes Occidentales ou Caraïbes,

Ø Trichechus inunguis en Amazonie,

Ø Trichechus senegalensis en Afrique.

Source : Ndour, 2010

Photo 1: Différentes espèces de Trichechus

Ces trois espèces se ressemblent physiquement au point que le lamantin de Floride, Trichechus manatus latirostris et le lamantin d'Afrique occidentale, Trichechus senegalensis sont difficilement distinguables. Le Tableau 3 ci-dessous présente une illustration du lamantin Ouest Africain et la classification des siréniens.

Tableau 3: Illustration de la classification des siréniens

Règne

Animalia

Embranchement

Chordata

Sous-embranchement

Vertebra

Classe

Placentalia

Ordre

Sirenia

Famille

Trichechidae

Dugongidae

Genres

Trichechus (1)

Dugong (2)

Espèces

(1) Trichechus manatus

Trichechus inunguis

Trichechus senegalensis

(2) Dugong dugong

Hydrodamalis gigas

Source : Ndour, 2010

1.8.17. Distribution du lamantin Ouest Africain

Bien que l'aire de répartition du lamantin d'Afrique soit vaste et recouvre la plupart des eaux marines et estuariennes et/ou des systèmes riverains dans 21 pays de la Mauritanie jusqu'au centre de l'Angola (figure 1), sa population est petite et son abondance est estimée à moins de 10 000 individus (SSN, 2013). Cependant, estimer l'abondance absolue des lamantins d'Afrique est extrêmement difficile puisque la conduite d'inventaires de cette espèce est difficile. Les spécialistes considèrent que le lamantin d'Afrique est confronté au risque d'extinction le plus élevé du fait du niveau de pauvreté élevé dans de nombreuses parties de son aire de répartition (SSN, 2013). Cela affecte la capacité des États de l'aire de répartition à mettre en application les lois protectrices du lamantin et à estimer son abondance.

Au Cameroun, les lamantins sont encore abondants dans le pays et leur densité, basée sur la fréquence des observations signalées, semble forte dans certaines zones de Korup, Mamfe et Edéa (Grigione, 1996 ; Kamla, 2011 ; Ngafack, 2014). Le lamantin se rencontre dans la région côtière du Cameroun comprenant des vastes mangroves et eaux estuariennes du Delta de Ndian et de la zone de Bakassi à l'Ouest jusqu'aux fleuves Wouri et Mungo et à l'Estuaire du Cameroun, et en direction du Sud vers le fleuve Sanaga et les cours d'eaux inférieurs des fleuves Nyong et Ntem (Powell, 1996 ; Che, 2010 ; Takoukam, 2011 ; Ngafack, 2014). La RFDE située sur l'embouchure de la rive Sud du fleuve Sanaga dans l'écorégion de la forêt côtière congolaise qui s'enfonce à l'intérieur des terres sur 35 km est un site clé pour les lamantins, comprenant le lac Tissongo. De là, ils s'enfoncent dans les forêts inondées pour s'alimenter, et on peut les observer plus loin en amont du fleuve jusqu'à Edéa où il existe un barrage et des rapides ainsi que dans le lac Ossa (relié à la Sanaga), qui peut servir de sanctuaire pour la saison sèche (Powell, 1996). A l'intérieur des terres, on trouve des lamantins dans la partie supérieure de Cross River, notamment autour de la confluence de Munaya-Cross, et on les observe aussi dans le Nord du Cameroun à partir de la Bénoué, de l'embouchure du Faro au lac Léré (Powell, 1996).

Source : PNUE/ Wetlands International 2008

Figure 1: Distribution du lamantin Ouest Africain en Afrique

1.8.18. Habitat

Contrairement au lamantin d'Amazonie qui ne vit qu'en eau douce, les lamantins des Indes Occidentales et du Sénégal peuvent vivre indifféremment dans les eaux marines, saumâtres ou douces du moment qu'elles lui sont accessibles (Marsh et al., 2012). De façon générale, le lamantin préfère les milieux peu profonds (3-4m de profondeur) (Powell, 1996 ; Kouadio, 2004 ; Marsh et al., 2012). Les bancs de sables et les lagunes côtières sont les lieux de repos privilégiés de ce mammifère. Toutefois, il peut arriver qu'il se repose au milieu des mangroves ou des fleuves probablement pour se protéger des chasseurs. En Afrique, les lamantins ont une préférence pour les lagunes côtières, les milieux estuariens côtiers et fluviaux peu profonds ainsi que la mangrove (Powell, 1996 ; Diop, 2006). Ces habitats sont riches en végétaux aquatiques tels les herbes et/ou pousses herbacées émergentes bordant les cours d'eau inférieurs des fleuves en macrophytes marins et en plantes comme les palétuviers (Rhizophora racemosa), le Polygonum sp (Ndour, 2010).

1.8.19. Caractéristiques morphologiques

Le lamantin Ouest Africain est un mammifère aquatique qui mesure en général entre 2,38 à 2,47 m à l'âge adulte mais qui est susceptible d'atteindre plus de 3 m et de peser entre 300 et 500 kg (Powell, 1996 ; Kouadio, 2004 ; Marsh et al., 2012). Son corps fusiforme est protégé par une couche adipeuse, sous une peau épaisse et rugueuse, variant du gris au noir selon le milieu. Chez le jeune, le corps est recouvert de fins poils sensoriels épars que le lamantin garde tout au long de sa vie (Marsh et al., 2012). Comme chez les autres Trichechidae, le cou du lamantin Ouest Africain est extrêmement court et ne se distingue presque pas du reste de son corps, et il est doté de petits yeux proéminents pourvus d'un sphincter. Sa lèvre supérieure, trifide, recouvre la lèvre inférieure et lui permet de saisir et de manipuler la nourriture (Powell, 1996). Son mufle a la particularité de porter des poils sensoriels (vibrisses) qui lui permettent de mieux détecter son environnement. En plongée, ses narines sont fermées par des valves qui ne s'ouvrent que quand il remonte à la surface pour respirer. Ses membres antérieurs sont transformés en nageoires pectorales terminées par une sorte de main avec 3 à 4 ongles rudimentaires. Ses membres postérieurs sont transformés en une palette natatoire arrondie (Domming et al., 1986 ; Bonde et al., 2006 ; Reep et al., 2006). La photo 2 présente une illustration du lamantin Ouest Africain.

Source : Che ; 2010 Source : Ofori - Danson, 2009

Photo 2: Vue du lamantin Ouest Africain hors et dans l'eau

1.8.20. Alimentation

Les Sirenidae sont exclusivement herbivores et non ruminants excepté Trichechus senegalensis (Ndour, 2010). Ils broutent sur les fonds marins comme les Bovidae c'est pourquoi on les appelle « vaches marines ». Le lamantin peut consommer par jour des végétaux représentant 10% de son poids (Bonde et al., 2004). Le régime alimentaire (annexe 2) des lamantins se compose de végétaux riches en silice qui favorisent 'abrasion constante et permanente des dents qui sont de type homodonte. Le lamantin se nourrit de divers végétaux parmi lesquels: des végétaux aquatiques: les palétuviers (Rhizophora sp.), la jacinthe d'eau (Eichhornia rassipes), les nénuphars (Nymphea sp.), la laitue d'eau, des végétaux terrestres: Paspalum vaginatum; Echinochloa sp (PNUE, 2010). En Afrique, Powell (1996) a identifié 32 espèces végétales consommées par Trichechus. Senegalensis (annexe 2).

1.8.21. Reproduction

Le statut reproducteur de Trichechus senegalensis est très peu connu. La maturité sexuelle intervient autour de 4 à 5 ans mais elle peut être influencée par la taille de l'animal. La gestation est longue et dure en moyenne 12 à 14 mois. Les mises bas ont lieu en moyenne tous les 2 ans et demi voire 5 ans (Reynolds et al., 1991 ;Reep et al., 2006 ; Ndour, 2010). La parturition a lieu dans des eaux peu profondes et tout au long de l'année avec une prédominance durant la saison des pluies. La femelle donne en moyenne un « veau » par mise bas. La gémellité est possible mais rare. A la naissance, le « veau » pèse en moyenne 30 à 50kg pour une taille comprise entre 30 et 50 cm. La durée de l'allaitement est de 2 ans au minimum (Powell, 1996 ; Kouadio, 2004).

1.8.22. Comportement social

Le lamantin est par nature un animal solitaire. L'unique lien social solide existant est celui reliant la mère et son petit (« le veau »). Les rassemblements sont éphémères (Reynolds et al., 1991; Reep et al., 2006). Les déplacements en groupe ou famille s'observent généralement en période de migration, de rut, de jeu, de repos ou lors des rassemblements en eau chaude durant les saisons froides. Les lamantins se reposeraient ensemble en liberté et en de petits groupes de 2 à 6 individus. C'est un animal diurne ayant tendance à devenir nocturne car plus actif la nuit que le jour sûrement en raison de la chasse (Ndour, 2010). Le lamantin doit remonter en surface en moyenne toutes les 3 à 4 minutes mais il peut émerger partiellement sa tête de l'eau, juste les narines, pour s'aérer et expulser l'air emmagasinée dans les poumons.

Le lamantin est un animal qui effectue des mouvements migratoires saisonniers d'une part pour répondre au changement de salinité, de température et du niveau des eaux, et d'autre part pour la recherche de nourriture. Ce mammifère aquatique est capable de se déplacer sur des centaines voire des milliers de kilomètres. Sa vitesse de croisière est estimée à 9 km/h mais face au danger elle peut atteindre les 25 km/h (Powell, 1996).

1.8.23. Fonction écologique de l'espèce

Le lamantin Ouest Africain a une capacité d'adaptation alimentaire qui l'amène à diversifier son alimentation avec une large gamme de produits végétaux (feuilles, tiges, racines et fruits) et, s'il en a l'opportunité, avec d'autres produits animaux (petits poissons et mollusques) (Anonyme, 2011). Il contribuerait au maintien d'un certain équilibre écologique, notamment en contrôlant la végétation aquatique de ses couloirs de déplacement Ainsi, dans la plupart des zones où il est présent, il est considéré par les autochtones comme un indicateur de sites poissonneux (Cifolo et Sadou, 1996). En outre, l'espèce est un indicateur de la santé des écosystèmes humides (Anonyme, 2011).

1.8.24. Taille de la population

Les insuffisances dans l'estimation de la taille et des tendances de la population demeurent encore une lacune fondamentale dans les connaissances sur le lamantin Ouest Africain. Une étude ad hoc, en vue d'une estimation fiable de la population au niveau de l'aire de répartition, reste encore à faire. Néanmoins, les observations de terrain faites par des spécialistes sur une période relativement longue, les résultats d'enquêtes dans certaines zones et les témoignages recueillis auprès des habitants des zones où l'espèce est encore présente, permettent de croire que la taille de la population diminue encore plus, surtout dans les zones où la viande et les divers produit de l'espèce font l'objet d'un commerce avéré (Sierra Leone, Tchad, Côte d'Ivoire, Cameroun, Nigeria, golfe de Guinée). (Wetlands International Afrique, 2011) Cette tendance est corroborée par la dernière évaluation faite pour la mise à jour la Liste Rouge de l'UICN.

Les estimations faites dans le cadre de cette mise à jour de la liste Rouge de l'UICN sont les plus récentes sur lesquelles on peut se baser pour le moment (SSN, 2013). En se servant de données d'études de la Côte d'Ivoire, de la Guinée-Bissau, de la Gambie, de certaines parties du Sénégal et du Cameroun, et en déduisant de ce que l'on sait du lamantin dans d'autres États de l'aire de répartition et des données sur la densité des lamantins pour T. manatus, l'on estime à moins de 10 000 la population de lamantins en Afrique de l'Ouest et les spécialistes du lamantin estiment qu'il y a une probabilité élevée qu'une diminution de la population supérieure ou égale à 30% interviendra au cours des trois prochaines générations (durée présumée de 60 ans) (Marsh et al., 2012 ; SSN, 2013). Cette population devrait baisser d'au moins 10 %, si l'on se fonde sur les menaces anthropiques continues et croissantes (Powell et Kouadio, 2008).

1.8.25. Valeurs du lamantin

a) Importance nutritionnelle

La chair du lamantin est très prisée par les populations bien qu'elle soit très grasse. La viande et le sang constituent une source importante de protéines (Powell, 1996). Son goût rappelle celui de la viande bovine ou porcine. Lors de la première guerre mondiale, il avait même été préconisé d'élever des lamantins dans les lagunes côtières (Bessac et al., 1948). La capture d'un animal est synonyme de fête dans la population, car l'animal est devenu rare, surtout après l'interdiction de sa chasse. Un lamantin adulte peut nourrir tout un village d'environ 50 à 100 habitants pendant une semaine (Ndour, 2010).

b) Valeur écologique

En tant qu'herbivore, le lamantin contribue à un contrôle de la croissance des plantes dans les fleuves et autres cours d'eau, par exemple il débarrasse les canaux d'une végétation surabondante (Lowe, 1992). Il a été également proposé comme forme de contrôle biologique contre la prolifération de la jacinthe d'eau dans les fleuves et les rivières d'Afrique de l'Ouest, et ce rôle potentiel a été envisagé au Niger (Cifolo et Sadou, 1999), bien que cette plante aquatique ne semble pas être l'un des mets préférés du lamantin d'Afrique. A certains endroits, il peut y avoir une relation positive entre la présence de lamantins et une augmentation de la productivité des pêcheries en raison de l'enrichissement de l'eau par les excréments des lamantins (Cifolo et Sadou, 1996). Il est certain que les lamantins sont des habitants bien établis de différents types de zones humides en Afrique Occidentale et il ne fait aucun doute qu'ils font partie intégrante des écosystèmes où ils vivent (PNUE, 2010).

c) Valeur économique

Pendant longtemps le lamantin a eu une valeur économique pour sa viande et autres produits, notamment pour les parties utilisées dans la médecine traditionnelle (annexe 3). La viande du lamantin est très prisée en Afrique occidentale et représente également une forte valeur culturelle, ce qui a conduit à de nombreux endroits à la surchasse, avec un déclin des populations au sein de leur aire de répartition. La viande et l'huile font aussi l'objet d'un commerce illégal, le trafic ayant lieu par exemple entre le Tchad et le Cameroun. En Côte d'Ivoire, un lamantin fraîchement tué vaut entre 150 000 et 170 000 francs CFA (environ 250€). La viande est vendue par portions de 400g à environ 4 550 à 5 000 francs CFA (PNUE, 2010).

d) Valeur culturelle, connaissances traditionnelles et coutumes.

Le lamantin d'Afrique est un totem emblématique pour les Mandés au Niger, dont le nom est même dérivé de `manatee' (ma étant `lamantin' et ndé signifiant `fils de'). Pour les Diolas et Mandingues en Casamance au Sénégal, il est interdit d'attaquer ce mammifère inoffensif (PNUE, 2010). Dans certains villages du Congo le lamantin est connu sous le nom de `Mami Watta' et on croit qu'il est un esprit des ancêtres vivant dans les lagunes, son apparence mythique étant celle d'une sirène (Kouadio, 1994). La ressemblance morphologique entre la femme et le lamantin femelle appelle la vénération, le respect et l'interdiction. Traditionnellement, les peuls croient que l'ancêtre du lamantin est une femme peule qui s'est transformée en lamantin en prenant un bain dans la rivière (Bessac et Villiers, 1948). En Guinée, le lamantin marque l'imagination collective des populations de Bagas et de Soussous de la région de Dubreka et de Sangareya, les pêcheurs et les chasseurs autour du lac Togo placent des crânes et autres ossements dans des lieux de culte spéciaux auxquelles ils rendent visite avant la chasse.

Dans la plupart des zones de son aire de répartition, le lamantin d'Afrique présente un intérêt thérapeutique mythique pour divers groupes ethniques. Au Mali, diverses parties de son corps ont des usages différents dans la médecine traditionnelle (annexe 3), telles que l'huile pour traiter l'anémie et les infections de l'oreille, les os pour traiter les rhumatismes et l'épilepsie, et les organes sexuels pour traiter l'impuissance et la stérilité (Kone et Diallo, 2202). Dans certains groupes ethniques, le lamantin est apprécié pour ses attributs magiques connus seulement des guérisseurs traditionnels.

1.8.26. Opportunités génératrices de revenus par le biais du tourisme

Les lamantins sont depuis longtemps appréciés pour leur viande et autres produits qui en résultent, mais peuvent-ils également avoir une valeur économique comme animaux vivants. Certes, il existe un bon potentiel pour l'écotourisme, et beaucoup de visiteurs de la région seraient intéressés de voir les lamantins quoiqu'ils soient difficilement visible. Il est un animal placide et inoffensif qui se laisse approcher par l'homme s'il se sent en sécurité. Dans les Réserves de Faune de Douala-Edéa et celle du lac Ossa, il pourrait constituer même une véritable valeur écotouristique car considéré comme une espèce phare. Le lamantin Africain est encore peu connu et extrêmement difficile à observer mais, les possibilités de développement de l'écotourisme orientées vers cette espèce, son habitat et les cultures locales afférentes sont envisageables comme activité alternative génératrice de bénéfices (Ngafack, 2014).

Outre-Atlantique, le lamantin de Floride, par exemple, s'est avéré pour être très populaire et attire de ce fait des visiteurs internationaux, ainsi que des résidents. Un facteur qui constitue un obstacle à l'écotourisme pour le lamantin d'Afrique est la turbidité élevée de la plupart des zones humides.

En effet, au sein de son aire de répartition, les cours d'eau boueux et les estuaires d'Afrique de l'Ouest rendent l'observation du lamantin Africain extrêmement difficile, d'où il n'est possible que d'apercevoir le nez ou même le dos de l'animal lorsqu'occasionnellement, il remonte à la surface pour respirer (PNUE, 2010). En outre, que les lamantins soient largement chassés en Afrique de l'Ouest et du Centre, ils sont aussi généralement prudents et ont tendance à éviter si possible la présence de l'homme. Néanmoins, les paysans peuvent avoir des revenus grâce à des activités de tourisme (guide de chasse, redevance faunique.. .etc) et les observations même occasionnelles pourraient inciter les visiteurs à passer du temps dans des domaines particuliers (Ngafack, 2014). Des sites tels que le Delta du Sine-Saloum au Sénégal, Orango National park en Guinée-Bissau, fresque Logone en Côte d'Ivoire, lac Pandam au Nigeria, la lagune de Conkouati au Congo, les lagunes côtières du Gabon et la rivière Cuanza en Angola promettent pour le développement d'initiatives d'écotourisme pour le lamantin d'Afrique (Kone et Diallo, 2002).

1.8.27. Menaces qui pèsent sur l'espèce

Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin d'Afrique sont essentiellement liées à l'homme; soit directement en tant que prédateur, soit indirectement en tant que responsable des dégradations et des réductions de son habitat. L'espèce est d'autant plus exposée à ces menaces, énumérées ci-après, qu'elle a la caractéristique d'avoir une période de génération relativement longue et un taux de reproduction faible.

a) Menaces liées à l'étendue et à la qualité de l'habitat

La forte croissance de la population humaine et la concentration de celle-ci dans les zones côtières et le long des grands cours d'eau exercent naturellement une pression directe sur le lamantin Ouest Africain par les prélèvements abusifs (braconnage et accidents) sur la population et une pression indirecte par les divers aménagements (endiguements, périmètres hydro-agricoles, déboisement de mangroves, remblais de zones humides) qui restreignent et fractionnent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2011).

b) Menaces liées au braconnage, aux captures accidentelles et au commerce illicite

Traditionnellement, dans les zones où le lamantin est présent, les chasseurs et les pêcheurs locaux effectuaient des prélèvements qui faisaient alors l'objet de troc ou d'un commerce limité aux seuls membres de leur communauté. Malheureusement cette pratique persiste et a fortement évolué pour, dans la plupart des zones, devenir un véritable commerce qui menace l'existence même de l'espèce. Ainsi, les rapports nationaux (Wetlands International Afrique, 2011) signalent un commerce actif de viande et de produits secondaires de l'espèce. Dans les zones côtières également, le développement du commerce illicite au niveau local, national ou transfrontalier est signalé du Sénégal au golfe de Guinée. Bien qu'aucune donnée statistique fiable ne soit disponible, de nombreuses observations permettent de noter que ces menaces ont un impact croissant sur l'espèce, surtout en Afrique de l'Ouest (PNUE, 2010).

c) Contaminants et hydrocarbures

Dans les zones à fortes concentrations humaines (Abidjan et Lagos, notamment) la pollution due aux effluents urbains a fini par éliminer le lamantin de plusieurs plans d'eau qu'il fréquentait naturellement auparavant. De même, une bonne partie du delta du fleuve Niger est maintenant soustraite de l'habitat de l'espèce à cause des déversements de pétrole brut. Il est probable que, dans les zones où existent de grandes exploitations hydro-agricoles ou des exploitations minières, les importantes quantités de pesticides et autres produits chimiques déversés dans les cours d'eau constituent une menace rampante pour la santé des individus, comme pour celle de leur habitat (vallées des fleuves Sénégal et Niger, notamment, et Guinée-Bissau) (PNUE, 2010).

d) Maladie et prédation

Les données sous ce point sont également très limitées, mais les informations scientifiques disponibles (Powell, 1996 ; Ndour, 2010) ne mentionnent aucune pathologie ou aucun parasite susceptible de menacer l'espèce (Bonde et al.,2004). S'agissant de la prédation, en dehors de l'homme, seul le crocodile a été signalé par les pêcheurs comme prédateur opportuniste sur les jeunes lamantins.

e) Conflits entre populations et lamantins

Les sennes de plage et les filets aux requins sont les premiers responsables des prises accidentelles dans les filets de pêche qui s'accompagnent généralement de la mort de l'animal (Takoukam, 2010). Un spécimen qui est pris et qui n'arrive plus à remonter en surface pour s'oxygéner meurt par noyade en quelques minutes. Les pêcheurs se plaignent que les lamantins consomment les poissons pris dans leurs filets de pêche. Ceci crée un conflit les amenant à abattre les animaux afin de protéger leurs intérêts (Powell, 1996 ; Wetland International, 2010). Les agriculteurs s'en prennent souvent aux lamantins qu'ils accusent d'avoir dévasté leurs champs de manioc et de riz (Ndour, 2010).

f) Changements climatiques

Les sécheresses répétées des années 1970 et 1980 en Afrique subsaharienne ont conduit à l'assèchement de plusieurs points d'eau. Ces phénomènes ont fortement réduit les habitats de lamantin et entraîné sa disparition de certains endroits (cas du bassin du Chari au Tchad) (Husar, 1977).

g) Autres facteurs néfastes 

Les mutilations observées sur les lamantins en Floride (Etats-Unis), sont le résultat d'un choc avec les hélices des navires, lesquelles mutilations aboutissent le plus souvent à la mort de l'animal, (Ripple et Perrine, 2002). Les causes de la mortalité et de la morbidité des lamantins de Floride ont signalé que les agents bactériens, viraux et fongiques observés ainsi que les parasites internes et externes n'ont pas une grande importance sur le plan pathologique et ne causent pas d'épizooties (Forester, 1992). Les lamantins, surtout les jeunes adultes, sont vulnérables aux températures d'hiver très basses et les organismes de "marée rouge" ont été considérés comme responsables de la mort d'un grand nombre de lamantins en Floride (O'Shea et al., 1988).

1.8.28. Initiatives de conservation du lamantin en Afrique de l'Ouest.

a) Approche de conservation internationale

Les principaux outils internationaux de protection du lamantin Africain (Trichechus senegalensis) sont pris au niveau mondial. Le lamantin d'Afrique figure dans la catégorie « Vulnérable » sur la liste rouge des espèces en danger de l'UICN depuis 1986. Il a été inscrit en annexe 1 depuis Mars 2013 après de lourde négociation avec le Parlement Européen. Inscrit en Annexe I de la CMS à la 7ème Conférence des Parties (COP7) en 2009 et en annexe I en 2013 (Mayaka et al., 2013). La Convention de Ramsar ou Convention sur les zones humides et la Convention de Paris ou la Convention sur la Lutte contre la désertification contribuent également à la protection des habitats du lamantin Africain.

Cependant leurs actions restent très insuffisante du fait d'un mauvais système de gestion mis en place par les pays membres, la population de l'espèce continuant de manière générale à baisser, notamment à cause du commerce des spécimens qui se développe de plus en plus et des agressions diverses qui restreignent dangereusement son habitat (Dodman et al., 2008).

b) Approche de conservation en Afrique

En 2005, en reconnaissance des efforts mentionnés ci-dessus, ainsi que de la nécessité d'une gestion efficace du lamantin Ouest Africain, les gouvernements Africain ont, lors de la 7ème Conférence des Parties à la Convention d'Abidjan, demandés que soient mis en place de nouveaux partenariats et réseaux pour la conservation d'espèces migratrices telles que le lamantin Ouest Africain (décision CP 7/5:3) en réponse à cette décision, le PNUE, par le biais de son programme des mers régionales et du Secrétariat de la Convention d'Abidjan, et aussi avec l'appui de l'Agence Suédoise pour le Développement International (SIDA), a fourni un appui financier à Wetlands International qui avait déjà lancé un projet majeur sur la conservation du lamantin Ouest Africain, en vue de produire un rapport d'étape régional et une stratégie de conservation proposée pour l'espèce (Dodman et al., 2008 ; Che, 2010, Takoukam, 2011, Ngafack, 2013).

c) Approche de conservation Nationale

Le Cameroun fait partie des pays où les populations de lamantins sont encore relativement abondantes et gardent de bonnes perspectives de survie (Ngafack, 2014). Les recherches sur le lamantin d'Afrique ne sont qu'embryonnaires, mais déjà nous pouvons entrevoir un futur intéressant quant à l'accentuation de cette recherche. Le lamantin, espèce vulnérable, est intégralement protégé en classe A de la Loi 94/01 du 20 janvier 1994 et ses décrets d'application, portant régime des forêts, de la faune et de la pêche. Les décrets d'applications 95 466/PM du 20 juillet 1995 et 95/531/PM du 23 Août 1995 ont pour objectif d'assurer la protection du patrimoine forestier et faunique et participer à la sauvegarde l'environnement, avec l'implication des populations locales (MINFOF, 1994). Plusieurs chercheurs ont mené des études au Cameroun dans l'optique d'entreprendre des initiatives de conservation suite aux forte menaces pesantes sur le lamantin pouvant conduire à l'extinction locale de l'espèce. Il s'agit de :

ü Recherches anciennes

· Allen (1942) déclare que les lamantins sont rares au Cameroun ;

· Nishiwaki (1982) affirme dans que les lamantins sont encore abondants dans le fleuve Sanaga ;

· Powell J. (1996) mène une étude sur la distribution et la biologie du lamantin en Afrique et il ressort de cette étude que le lamantin est repartit dans 21 pays en Afrique allant de la Mauritanie en Angola. Il est trouvé dans des habitats différents notamment les lagunes d'estuaire, la zone côtière, les rivières et les lacs. Les conflits hommes - lamantins surviennent lorsque ceux-ci détruisent les filets de pêche en mangeant les poissons des pêcheurs et en dévastant les champs de manioc ce qui augmente la menace sur l'espèce dans son aire de répartition.

· Grigione (1996) mène une étude sur le statut de distribution du lamantin dans quatre (04) régions du Cameroun et démontre que les lamantins sont encore abondants dans le pays et leur densité, basée sur la fréquence des observations signalées, semble forte dans certaines zones de Korup, Mamfe et Edéa.

ü Recherches récentes

Che Awah (2010) a mené une étude ethno biologique sur les perceptions et attitudes des populations locales en faveur du lamantin dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et Lac Ossa. Il ressort de cette étude que l'état actuel de la connaissance, de l'attitude et de la perception du lamantin par les populations locales a atténué les menaces à la conservation du lamantin dans les Réserves.

Takoukam (2011) a réalisé une étude sur l'ethnobiologie dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et du Lac Ossa, et l'écologie de l'habitat en déterminant les densités de population des lamantins dans cinq sites de la Réserve de faune du Lac Ossa. Il ressort de cette étude que le lamantin est bien connu par les communautés locales mais leurs perceptions varient d'un habitat à un autre en raison de la différence de statut d'un habitat à un autre. D'autre part, les séries de scannages effectuées en saison sèche montrent que le lac Mévia représente le site du complexe lac Ossa le plus probable pour l'observation les lamantins et le canal Lindema - Mevia serait le site de pâture du lamantin le plus important pendant la saison sèche.

Mayaka et al  (2013) ont publié un article sur le statut de conservation du lamantin dans le bassin inférieur du fleuve Sanaga à partir de l'étude ethno biologique dans les Réserves de faune de Douala-Edéa et du Lac Ossa. Il ressort que 60% des enquêtés observent le lamantin au moins une fois par mois sans distinction de l'habitat et de saison, 69 à 100% des répondants perçoivent une tendance constante ou croissante du nombre de lamantin et les captures (intentionnelles ou accidentelles) et la dégradation de l'habitat sont les menaces les plus sérieuses.

Ngafack (2014) a mené une recherche sur l'effet combiné de sites, de périodes et de saisons sur l'indice de présence du lamantin (Trichechus senegalensis link, 1795) et les caractéristiques physiques de l'eau dans la Réserve de faune du lac Ossa. Il ressort de cette étude que la probabilité de détecter un indice de présence de lamantin a été élevée à la station de Mevia avec (P= 0.53, n = 30 scans) par rapport à celle de plantation ( P= 0.3, n = 30 scans). Il est plus fréquent de rencontrer un lamantin dans lac Ossa pendant la saison sèche (56 %, n = 30 scans) que pendant la saison des pluies (26 %, n = 30 scans). Le pH de l'eau a un effet positif significatif sur la détectabilité des indices de présence de lamantin dans lac Ossa, tandis que la profondeur a un effet négatif significatif sur la probabilité d'observation des indices de présence de lamantin dans lac Ossa.

Toutes ces recherches visent à améliorer l'état de conservation du lamantin Ouest Africain à des fins de maintien de l'équilibre écologique, de recherche et d'écotourisme. Toutefois, certaines actions de conservation bénéficient de l'appui des bailleurs des fonds comme African Marine Mammal Conservation (AMMCO) et Cameroon Willdlife Conservation Society (CWCS) pour des campagnes de sensibilisations des populations locales de façon à promouvoir les valeurs et connaissance du lamantin. Mais, tous ces appuis restent très insuffisants pour atteindre les objectifs fixés dans la politique de conservation du lamantin au Cameroun. Il y a un fort besoin de renforcer l'appui à la conservation de l'habitat du lamantin pour réduire les menaces pesantes sur l'espèce.

MATERIELS ET METHODES

1.9. Description de la zone d'étude

1.8.29. Historique et statut juridique

Faisant partie intégrale du domaine forestier permanent encore appelée forêt domaniale, la RFDE appartient au patrimoine foncier privé de l'Etat (Art. 24, Loi N°094/01 du 20 janvier 1994). Sa faune variée et sa flore spécifique lui avaient valu d'être classée comme aire protégée de première catégorie. Après sa création, sa gestion est assurée par les services de l'Administration coloniale. C'est en 1982, soit 50 ans plus tard, que sa gestion sera transférée sous l'autorité de la Délégation du Tourisme du Littoral (Nzooh et al.,2005). En 1992 soit 10 ans après, elle passe sous l'autorité du Ministère de l'Environnement et des Forêts (MINEF).

Elle a été classée comme UTO (Unité Technique Opérationnelle) de première catégorie (Superficie > 100 000ha) par l'Arrêté N°037/CAB/Premier Ministre (PM) du 19 avril 1994 et depuis 2005 et est sous la tutelle du Ministère des Forêts et de la Faune (Nzooh et al., 2005).

1.8.30. Localisation de l'Aire Protégée

a) Localisation géographique

La Réserve couvre une superficie de 160 000 ha. Elle est située entre les latitudes 3°14 et 3°50 N et les longitudes 9°34 et 10°03 E dans la plaine côtière Camerounaise précisément dans le bassin de Douala-Kribi qui constitue l'embouchure d'importants fleuves Camerounais (CWCS, 2002). Le fleuve Sanaga sépare la Réserve en deux grands blocs de superficies inégales. Elle est limitée au Nord par l'estuaire du Wouri, à l'Est par la Sanaga, la Dipombé et la Kwa Kwa, au Sud par le Nyong et à l'Ouest par l'Océan Atlantique avec laquelle elle partage une limite d'environ 100 km entre l'embouchure du Nyong et l'estuaire du Wouri. La figure 2 présente la carte actuelle de la Réserve (Nzooh e al.,2005).

Source : Itamouna, 2014.

Figure 2: Carte actuelle de la RFDE.

b) Situation Administrative

La Réserve est située dans la région du Littoral. Elle est à cheval entre le Département de la Sanaga Maritime et le Département du Wouri. Dans la Sanaga Maritime, elle couvre 80 000 ha des 139 800 ha de l'Arrondissement de Mouanko et une partie de l'Arrondissement d'Edéa (canton Yassoukou). Et dans le Wouri elle couvre une partie de l'Arrondissement de Douala VIème et l'île de Manoka (Itamouna, 2014).

1.8.31. Description du milieu Biophysique de l'aire protégée

a) Climat

Le climat de la Réserve appartient au climat équatorial du type camerounien et à deux saisons :

- Une saison de pluie (mi-mars à mi-novembre);

- Une saison sèche (mi-novembre à mi-mars).

La hauteur moyenne annuelle des précipitations oscille entre 300 et 400 mm.. Les mois de juillet et août ont une pluviométrie élevée, tandis que le mois de décembre est le plus sec. La température moyenne annuelle avoisine 28° C (Itamouna, 2014).

b) Relief, géomorphologie et sol

Le relief de la Réserve appartient aux basses terres de l'estuaire du Cameroun. L'altitude oscille entre 0 et 120 m ; le point culminant étant à Olombè. Les sols de la région ont une texture sablonneuse, poreuse et ne retiennent pas l'eau et les éléments nutritifs. Ils sont de couleur brune jaunâtre ou blanchâtre, formée de sable fin, parfois recouverte de vase aux abords des cours d'eau (Nlomo, 2000). On distingue 4 grands groupes de sols:

- Les sols ferralitiques acides;

- Les sols d'apport marin recouverts par la mangrove;

- Les sols d'apport fluvial, retrouvés le long de la Sanaga et ses affluents et les îlots de sable en saison sèche ;

- Les sols hydromorphes le long des marécages.

c) Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Réserve est très dense et appartient au bassin de l'atlantique constitué de plusieurs cours d'eau en sa périphérie tels que : la Sanaga, le Nyong, le Wouri, la Dibamba, la Dipombé, la Lotè, la Kwa Kwa, la Koutè, la Mouaha, la Benda. Notons également que la Réserve abrite aussi quelques lacs à savoir : les lacs Tissongo, Nsah, et Koungé qui constituent des écosystèmes particuliers du point de vue faunique et floristique. En outre il existe aussi des marécages, des criques et des enclaves. A ce vaste réseau hydrographique, vient s'ajouter l'océan atlantique qui borde la Réserve à l'Ouest (Nzooh et al., 2005).

d) Végétation

La Réserve appartient au domaine de la forêt atlantique Littorale à Lophira alata et Saccoglottis Gabonensis. Ce type de végétation recouvre la majeure partie de la Réserve. On y relève également une variété d'espèces floristiques, avec des espèces caractéristiques de mangroves (Rhizophora, Avicenia,...) des espèces des zones humides telles que les Euphorbiacées mais aussi beaucoup d'espèces commerciales : Padouk, Doussié, Bilinga, Niove, Pachyloba, Iroko, Sapelli, et surtout le Bidou et l'Azobé. On y trouve aussi le Moabi auquel on associe les éléphants. Mais alors cette grande richesse floristique subit également des pressions diverses allant des conflits fonciers et des controverses sur l'exercice des droits d'usage jusqu'aux plantations industrielles, les explorations pétrolières et les coupes abusives des bois de mangroves destinés au fumage de poissons (Itamouna, 2014).

e) Faune

Comme pour beaucoup de sites au Cameroun, aucun inventaire systématique des vertébrés n'a été effectué. Néanmoins, la faune des mammifères est assez bien connue. On y rencontre comme animaux du milieu terrestre l'léphant de la forêt à la rive gauche de la Sanaga (dans les zones de Yavi, Mombo, Yassoukou et Badangue) dont la population est croissante, Le Drill qui est rare, les Chimpanzés vivant dans les Iles de Pongo Songo et Yakonzok, le Colombe, le Mouastac, le Cercoceb à collier blanc, le Talopin parmi les petits singes, le Sitatunga qui vit dans les marécages, le Phacochere, le Potamochère, Le Céphalophe bleu, les Rongeurs, et e nombreux serpents (Boa, Vipère, Python etc...). comme animaux aquatiques on a : le crocodile nain, le lamantin, le chevrotin aquatique, les tortues marines dont 04 espèces sont répertoriées le long des plages, le varan et les palourdes localement appelées Bissonda qui sont intensément exploitée pour sa chair (Nzooh et al., 2005 ; Itamouna, 2014).

1.8.32. Milieu humain

a) Ethnologie

La Réserve couvre une population d'environ 10 000 personnes compte une soixantaine de village et de campements (Woukitty, 2005). La population locale occupe la région depuis cinq siècles environ. Elle est composée des Bakoko, Malimba et Pongo auxquels s'ajoutent les Bassa, des Ewondo et des Bamilékés. A ces populations se greffent une forte colonie étrangère venant pour la plupart de l'Afrique de l'Ouest (Nigérians, Ghanéens, Togolais, Béninois, Maliens et Nigériens) (CWCS, 2002). Ces populations pratiquent plusieurs activités dont la pêche est dominante.

b) La pêche

Elle constitue la principale activité pratiquée par les populations de la localité. Elle occupe plus de 60% de la population active et est artisanale et industrielle (Woukitty, 2005).

La pêche artisanale est pratiquée par les autochtones dans les rivières, les fleuves les lacs, les embouchures et les criques (CWCS, 2002). Les pêcheurs utilisent les filets maillants de surface, les nasses, les filets éperviers, les paniers coniques à coquilles, les lignes d'hameçons, les barrages. Les mailles de filets utilisés ne sont pas toujours règlementaires par rapport aux lieux de pêche ; le long des cours d'eau il existe des sites de ponte, de nutrition et d'autres ou les alevins et les petits poissons sont plus nombreux (Nzooh et al., 2005). On assiste également dans les zones à eau plus ou moins stagnante à l'utilisation des produits chimiques pour la pêche, ce qui tue les espèces animales.

La pêche industrielle est pratiquée par les étrangers dans les campements de pêche principalement occupés par les Nigérians, les béninois et les Ghanéens (Ajonina et Toung, 1999) au moyen de grosses pirogues motorisées et de filets dérivants dont les mailles et la longueur ne sont pas toujours réglementaires par rapport aux lieu de pêche (CWCS, 2001, Nzooh et al., 2005). Les bateaux de pêche vont non loin des côtes et déversent dans la mer des poissons de tailles et d'espèces non désirés, d'où la fuite des poissons vers d'autres sites. A cela il faut ajouter la pollution des sites de nutrition des poissons due aux fuites et aux pannes des moteurs de bateaux qui déversent du carburant et de l'huile dans l'eau. Ce phénomène met en danger les espèces telles que les dauphin, requin et les tortues marines (Nzooh et al., 2005).

c) Le braconnage

Il constitue une des activités des populations de la Réserve et un obstacle aux efforts de conservation (CWCS, 2003). L'intensité du braconnage est accentuée par la multitude des voies d'accès dans la Réserve. Les espèces les plus menacées sont l'éléphant de forêt, le colobe de Satan noir, le chimpanzé, le crocodile nain, les tortues marines et le lamantin Ouest Africain (Ajonina et Toung, 1999).

d) L'exploitation du bois

Le type de végétation dominante dans la Réserve est la forêt littorale, on y trouve également les mangroves qui constituent l'une des particularités de cette Réserve, elle couvre environ 10% de la superficie totale soit 16 000 ha (Nzooh et al., 2005). D'après Ajonina et Usongo (2001), un volume de 29 400 m3 de bois est coupé chaque année pour le fumage de poisson, la construction de fumoirs, des hamacs, des clôtures et des maisons d'habitation dans les campements de pêche de Yoyo et Mbiako. Une quantité de bois équivalent à 5 000 m3 est coupée par jour d'activités (Ajonina et Usongo, 2001 ; CWCS, 2002).

e) L'agriculture et l'extension des plantations agro - industrielles

Le sol étant favorable à la culture du palmier à huile, des plantations de taille et d'âge variable allant sur une superficie de 10 à 200 ha (Woukitty, 2005) sont observées. Il faut ajouter à cela l'agriculture de subsistance pratiquée par les populations locales. Celles-ci se tournant de plus en plus vers la forêt naturelle lorsque les terres trop utilisées ne sont plus fertiles (Nzooh et al., 2005).

f) L'exploitation des bivalves

L'exploitation des bivalves est l'une des activités des populations de la Réserve notamment dans le canton Malimba. Cette activité s'étend du 15 Décembre au 30 juillet et est pratiquée tant par les hommes que les femmes. Les palourdes sont commercialisées dans l'Arrondissement de Mounako centre et les villes telles qu'Edéa et Douala. Les coquilles sont livrées à Douala, Bamenda et Bafoussam aux industries céramiques et de provenderie (CWCS, 2001).

g) L'exploration et l'exploitation pétrolière

La partie Sud-est de la Réserve dispose de plusieurs sites d'exploration et d'exploitation pétrolière. Cette activité est l'oeuvre de la PERENCO OIL & GAZ et de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) (Ajonina et Toung, 1999).

1.8.33. Matériels et équipements

Les entretiens avec les enquêtés et les parties prenantes ont été effectués à l'aide des trames d'enquête préétablies pour l'évaluation de l'opinion de chaque enquêté. Des équipements sur le terrain tels que : un GPS (Global Positionning System) pour la prise des coordonnées géographiques dans chaque village, une paire de bottes et un manteau pour assurer la sécurité de l'enquêteur, un appareil photo numérique pour des observations directe susceptible d'expliquer certains phénomènes liés à la menace pesante sur l'espèce dans son habitat.

1.9. Méthodologie de l'étude

1.9.6. Données secondaires

Les données secondaires sont issues d'Internet, les bibliothèques du service de la conservation de la RFDE, de la Cameroon Wildlife Conservation Society (CWCS), et du Département de Foresterie (DEPFOR) de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l'Université de Dschang (UDs).

1.9.7. Données primaires

a) Population d'étude

La population d'étude était composée des individus de deux sexes dont les activités principales étaient liées à l'exploitation des ressources halieutiques (pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes) dans la Réserve.

b) Choix des habitats du lamantin

La Réserve (figure 1) est délimitée par quatre grands habitats notamment les rivières constituées de la Sanaga et de la Kwakwa, la côte constituée de la mer, de la lagune et des criques de mangroves, des lacs constitués de Tissongo, Nsah et Koungé, et l'embouchure constituée de l'estuaire de Mbiako et Manoka. Tous ces écosystèmes ont été échantillonnés dans le cadre de cette étude à l'exception des lacs pour des raisons d'absence d'habitations dans les lacs Koungé et Nsah et l'indisponibilité des pêcheurs à fournir les informations dans le lac Tissongo qui est un campement des pêcheurs.

c) Choix des villages

Les villages ont été échantillonnés dans l'Arrondissement de Mouanko suivant une méthode aléatoire stratifiée (Che, 2010) sur la base de l'accessibilité, la distance par rapport au centre-ville de Mouanko et l'effectivité des activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques  parceque, bien que la Réserve soit très dense (160 000 ha), elle manque de route praticable en saison pluvieuse et la montée de l'eau ne favorise pas le déplacement par voie fluviale d'un village à un autre.

A cet effet, 14 villages ont été échantillonnés dans les habitats du lamantin soit 10 villages dans la strate rivière, 03 dans la strate côtière et 01 dans la strate estuaire pour un taux de sondage de 26,41%.

d) Questionnaires.

Deux types de questionnaires (annexes 3 et 4) ont été conçus afin d'atteindre les objectifs fixés dans cette étude. Les populations locales étaient interviewées (annexe 4) dans l'optique d'évaluer leurs perceptions concernant l'application des mesures relatives de conservations du lamantin dans les trois strates (photo 3). De ce fait, un total de 147 pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes ont été enquêtes suivant le tableau 4.

Un total de sept autorités traditionnelles, trois autorités administratives oeuvrant pour la conservation des ressources naturelles et un coordonnateur de l'ONG locale ont été interviewés afin d'évaluer leurs perceptions sur les mesures prises en faveur de la conservation du lamantin.

Photo 3: Enquête d'un pêcheur dans le village Nkangazog

.

Tableau 4: Distribution des effectifs des enquêtés par village et habitat.

Habitat

Sous habitat

Nombre de villages

Villages sélectionnées

Taille de l'échantillon

Côte

Crique de mangrove

Village Malimba : yoyo 1 et 2, Mbiako, Moulongo, Bolounga, Maldjedou, bongo, Monbo, Malbengue et Nsah

Yoyo 1, Youme 2

52

lagune

1

Yoyo 2

Rivières

Kwakwa

Elogotod ( Bedale ;

Elognzogwouth ; Elogndigle ;

Begando), Nkangazog,

Ndogmongo, Mouanko,

Yadibo, Lobethal,

Abé, Mouanko centre, Yadibo, Lobethal

82

Sanaga

18

Moulongo, Maldjedou, Nkangazog, Ndongmongo, Yakonzock, Yavi,

Embouchure

Estuaire

13

Mbiako

20

1.9.8. Analyse des données

Les données récoltées ont été saisies sur une feuille de calcul Excel de Microsoft Office 2010 suivant chaque variable qualitative ou quantitative définie dans le questionnaire et traitées suivant les objectifs de l'étude. La règle de Cochran fixant un effectif minimum de tij = 5 dans les classes avec possibilité d'avoir certaines classes avec 1< tij < 5 si 80% minimum de la totalité des classes ont tij > 5 a été respectée (Millot, 2011). Ces données ont été par la suite transférées dans le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences, 17.0) et soumis à une analyse descriptive suivant les tableaux de contingences, les graphiques et les pourcentages. Le test statistique Chi-deux d'homogénéité de Pearson a été utilisé pour tester les proportions des répondants suivant leurs perceptions concernant les mesures de conservations du lamantin et les perceptions et attitudes envers le lamantin. Le test de Chi-deux d'indépendance de Pearson pour tester l'influence des proportions des répondants concernant les mesures de conservations et facteurs sociodémographiques sur les perceptions et attitudes locales dans la Réserve. Le Chi-deux de conformité pour tester l'homogénéité des proportions des répondants sur les perceptions de l'efficacité des mesures de conservations et les perceptions et attitudes des populations locales. Les hypothèses nulles (H0) et alternatives (HA) ont été testées au seuil de signification 5%. Si le test est non significatif, l'hypothèse nulle est rejetée c'est-à-dire qu'il n'existe pas de différence significative entre les proportions des répondants des différents habitats ou les facteurs sociodémographiques sont indépendants des perceptions et attitudes populations locales dans la Réserve. Dans le cas contraire l'hypothèse nulle est acceptée. Le test de Chi-deux est donné par la formule :

= ?ti=1 (ni - ti)2 / ti (Millot, 2011) ou :

= Approche asymptotique du test statistique de Chi-deux ;

ni = Fréquence observée dans une classe ;

ti = Fréquence (théorique) prévue dans une classe, affirmée par l'hypothèse nulle ;

n = le nombre de résultats possible de chaque évènement.

RESULTATS ET DISCUSSION

1.10. Profil sociodémographique

1.9.9. Facteurs sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du lamantin.

L'enquête menée auprès de 154 individus liés à l'exploitation des ressources halieutiques dans trois habitats de la Réserve a permis d'obtenir le Tableau 5 sur les données sociodémographiques qualitatives en fonction des habitats du lamantin.

Tableau 5: Résumé des données sociodémographiques qualitatives en fonction des habitats du lamantin

Profil sociodémographique

Habitat

Total

Rivière

Côte

Estuaire

1

Sexe

Mâle

81

51

20

152

Femelle

1

1

0

2

2

Niveau d'éducation

Pas d'éducation et primaire

74

48

18

140

secondaire et universitaire

7

4

2

13

3

Groupe ethnique

Camerounais Sawa

80

15

3

98

Autres Camerounais

2

12

6

20

Etrangers

0

25

9

34

4

Nationalité

Camerounais

82

28

12

122

Etrangers

0

25

9

34

5

Statut matrimonial

Marié

66

36

11

113

Célibataire

12

14

9

35

Veuf

4

25

9

34

6

Activité de l'enquêté

Pêcheurs

55

51

20

126

Collecteurs de palourdes

27

1

0

28

Les résultats du Tableau 5 montrent que 152 (98,7%) des enquêtés sont de sexe masculin contre 2 (1,3%) de sexe féminin. Les enquêtés sans éducation et ceux ayant un niveau primaire sont plus représentés dans les trois habitats 140 (96,73%) que ceux du secondaire et universitaire 13 (3,26%). Les camerounais autochtones à la localité (sawa) sont plus nombreux dans les trois habitats 98 (65,33%) suivi des étrangers 33 (23,33%) et des autres Camerounais 19 (12,66%). Les nationaux (camerounais) sont plus nombreux dans les trois habitats 122 (79,22%) que les étrangers 32 (20,78%) (Ghanéens et Nigérians). Les mariés sont majoritairement rencontrés 113 (73,37%) que les célibataires 35 (22,73%) et les veufs 6 (3,89%). Les pêcheurs 126 (81,81%) sont plus nombreux que les collecteurs de palourdes 28 (18,19%) dans les activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques. La figure 3 présente graphiquement les facteurs sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats.

Figure 3: Répartition des enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du lamantin.

Les populations locales confirment la présence du lamantin dans tous les cours d'eau de la Réserve. Les activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques (collecte de poissons 81,81% et collecte des palourdes 18,19%) sont plus effectuées par les hommes 98,70% que les femmes 1,29% et constituent l'activité génératrice des revenus de la population parceque les hommes entant que chef de ménages et ont l'obligation de subvenir aux besoins fondamentaux des leurs familles (femmes et enfants) à travers la nutrition et l'éducation. La pêche aux poissons (photo 4) est l'activité dominante dans les trois habitats du lamantin que la pêche à la palourde qui ne s'effectue que dans le fleuve Sanaga. En effet, les étrangers dans la zone côtière possèdent des grandes pirogues de pêche et des puissants moteurs hord bord 20CV - 70CV leur permettant de se déplacer en mer en toutes saisons alors que les autochtones à la zone sont plus concentrés le long des villages bordant les rivières et effectuent majoritairement la pêche à la palourde que celle aux poissons. Elle s'effectue dans la basse Sanaga auprès des villages du canton Malimba du 15 Décembre au 30 juillet de l'année en cours suivant les modalités fixées par le Sous-préfet de Mouanko en raisons de pertes en vie humaines et du repos physiologique de la ressource (Itamouna, comme pers). Elle constitue actuellement la principale source de revenue de la communauté dans les rivières pour des raisons de consommation et commercialisation de la chair et de transformation de son sous-produit à la recherche du calcaire pour la nutrition des poulets de chairs par les industries de provenderie et la fabrication des carreaux par les industries céramiques (photo 5). Ces différentes activités sont à l'origine des conflits entre hommes (pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes) et lamantins à travers la déchirure des filets de pêche, le renversement des pirogues de pêche et l'alimentation des poissons pêchés (Powell, 1996 ; Wetlands International, 2010 ; Ché, 2010 ; Takoukam, 2011). Les enquêtés sans éducation et ceux ayant un niveau primaire (96,73%) sont plus nombreux dans les trois habitats parce que les chefs de ménages manquent de rigueur concernant l'éducation des enfants et portent plus d'attention aux activités génératrice de revenus (pêche, agriculture, élevage).

Source : Auteur

Photo 4: Activité de pêche aux poissons dans le lac Tissongo.

Source : Auteur

Photo 5: Manutention des palourdes et sous-produits sur le fleuve Sanaga, village Lobethal.

1.9.10. Facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin.

Les facteurs sociodémographiques quantitatifs ont été résumés suivant le tableau 6 afin d'obtenir en moyenne l'âge des enquêtés, la durée de résidence, la taille du ménage et l'ancienneté dans l'activité dans chaque habitat du lamantin suivant le Tableau 6 ci-dessous.

Tableau 6: Résumé des facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin

Profil sociodémographique

Habitat

Rivière

Côte

Estuaire

1

Âge

45,35#177;15,51

42,48#177;14,20

37,95#177;14,27

2

Durée de résidence

22,44#177;17,17

15,69#177;12,17

9,50#177;11,77

3

Taille du ménage

5,62#177;3,49

4,94#177;4,72

4,52#177;5,60

4

Ancienneté dans l'activité

15,65#177;13,94

12,42#177;12,51

15,42#177;15,39

Les résultats du Tableau 6 montrent que les enquêtés des rivières sont plus âgés (45,35#177;15,51) ans, plus ancien dans la zone d'étude (22,44#177;17,17) ans et dans l'activité (15,65#177;13,94) ans et disposent un ménage de (5,62#177;3,49) personnes plus important que ceux des autres habitats. La durée de résidence présente un effet significatif entre les populations locales des rivières et ceux de l'estuaire. La figure 4 présente le profil sociodémographique quantitatif des enquêtés en fonction des habitats du lamantin.

a) Age de l'enquêté b) Durée dans la localité

C) Taille du ménage D) Ancienneté dans l'activité

Figure 4 : Répartition des enquêtés suivant les facteurs sociodémographiques quantitatifs en fonction des habitats du lamantin.

Les enquêtés sont plus âgés et plus ancien dans les rivières que dans la côte et l'estuaire parce que les pêcheurs de poissons et palourdes sont plus nombreux et plus concentrés auprès des villages des rivières Sanaga et Kwakwa ou se trouve le centre-ville de l'Arrondissement de Mouanko que dans les villages éloignés de la côte et l'estuaire constitués des campements de pêche ou la population est faiblement représentée. Ils sont également plus anciens dans les rivières du fait de leur durée de résidence dans la localité mais moins actif que ceux de la côte et de l'estuaire qui effectuent la pêche maritime au quotidien à l'aide des grandes pirogues de pêche. Les populations locales des rivières ont un ménage plus élevé que ceux de la côte et l'estuaire parceque certains chefs de famille bien qu'étant pêcheurs, travaillent dans les institutions administratives, les établissements scolaires et les hôpitaux se trouvant au centre-ville de l'Arrondissement de Mouanko délimités par les rivières. Ce qui explique la diminution des ressources halieutiques (poissons et palourdes) le long des rivières et les obliges à se rendre le long de la côte, l'estuaire et lacs pour collecter les ressources.

1.10. Perceptions des populations locales concernant l'application des mesures de conservation du lamantin dans ses habitats

1.10.6. Perceptions des populations locales concernant la rigueur dans l'application de la loi dans les habitats du lamantin

Les perceptions des populations locales concernant la rigueur dans l'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats sont présentées suivant le Tableau 7.

Tableau 7: Perceptions des populations locales du niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats.

Questions

Réponses

Habitat

Total

X2

ddl

P val

Rivière

Côte

Estuaire

1

Connaissez-vous une loi interdisant de capturer/tuer les lamantins ?

Oui

82

38

17

137

21,30

2

0,00**

Non

0

12

2

14

2

D'après vous ces lois sont -elles respectées ?

Oui

67

36

15

118

1,67

2

0,43

Non

8

7

4

19

*Indécis

7

6

1

14

3

D'après vous l'application de ces lois est - elle :

Sévère

40

23

12

75

7,31

4

0,12

Equitable

27

20

6

53

Laxiste

14

1

2

17

#Nsp

1

7

0

8

4

D'après vous à quelles fréquences ces lois sont -elles appliquées ?

Jamais

21

29

17

67

29.02

4

0.00**

Souvent

55

21

3

79

Très souvent

6

1

0

7

5

Quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction ?

Emprisonnement

20

6

2

28

2,77

2

0,25

Amende

17

9

0

26

#Nsp

45

36

16

97

6

D'après vous ces punitions sont-elles ?

Laxiste

5

2

0

7

1,83

4

0,77

Juste (Equitable)

40

21

2

63

Excessive

32

15

4

51

#Nsp

4

13

14

31

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1% #Nsp= Ne sait pas.

#Nsp et *indécis = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 7 montrent que les proportions des répondants concernant les mesures de contrôle effectuées par les autorités administratives ont un effet hautement significatif sur la connaissance d'une loi interdisant de capturer du lamantin (X2 = 21,30 ; ddl = 2 ; p = 0,00) et sur les fréquences d'application de la loi (X2 = 29,02 ; ddl = 2 ; p = 0,00) dans les trois habitats du lamantin. Par contre, ces proportions sont homogènes sur le respect des lois (X2 =7,31 ; ddl = 4 ; p = 0,12), les sanctions infligés aux populations locales (X2 = 2, 77 ; ddl = 2 ; p= 0,25) et le niveau de perceptions des punitions infligés aux populations locales (X2 = 1,83 ; ddl= 4 ; p= 0,77). Le regroupement des proportions homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le test de conformité des proportions des répondants suivant le Tableau 8.

Tableau 8: perceptions des populations sur la rigueur dans l'application de la loi.

Mesures de Contrôles

Questions

Réponses

Total

X2

ddl

Pval

1

D'après vous ces lois sont -elles respectées ?

Oui

118

75,50

1

0,00**

Non

19

*Indécis

14

2

D'après vous l'application de ces lois est - elle ?

Sévère

75

35,47

2

0,00**

Equitable

53

Laxiste

17

#Nsp

8

3

Quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction ?

Emprisonnement

28

0,74

1

0,78

Amende

26

#Nsp

97

4

D'après vous ces punitions sont-elles ?

Laxiste

7

43,10

2

0,00**

Juste (Equitable)

63

Excessive

51

#Nsp

31

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1% #Nsp= Ne sait pas.

#Nsp et *indécis = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du tableau 8 montrent que les proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur le respect des lois (X2 = 35,47 ; ddl = 1 ; p = 0,00), le niveau d'application de la loi (X2 =35,47 ; ddl = 2 ; p = 0,00) et la nature des punitions infligées aux populations en infraction (X2 =43,10 ; ddl = 2 ; p = 0,00) mais est n'est pas significatif sur les sanctions infligées aux populations (X2 =0,74 ; ddl = 1 ; p = 0,78). La figure 5 présente la répartition des enquêtés suivant leurs perceptions concernant le niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats.

Figure 5: Répartition des enquêtes suivant les perceptions concernant le niveau d'application de la loi protégeant le lamantin dans ses habitats.

Les résultats du Tableau 8 et 9 montrent que la loi est plus connue et plus appliquée dans les rivières que la côte et l'estuaire parceque les différents services administratifs impliqués dans la conservation des ressources naturelles manquent des moyens financier et logistique pour se rendre de façon permanente sur la côte et l'estuaire pour sensibiliser les populations locales sur l'importance accordée à la conservation du lamantin, bien que les mesures de répressions (photo 6) sont organisées par les services administratifs, notamment les missions de patrouilles, de lutte anti braconnage et opération coup de poing. Les proportions des répondants sur les mesures de contrôles notamment le respect de la loi, son niveau d'application et la nature des punitions infligés aux contrevenants sont homogènes dans les trois habitats mais diffèrent significativement parceque les différents organismes de conservations des ressources naturelles assurent la surveillance et les activités forestières et fauniques frauduleuses à travers les répressions et les sensibilisations des populations locales. Certains pêcheurs continuent à tuer l'animal en cachette pour des besoins de consommation dans les ménages et commercialisation dans les marchés (photo 7). Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par Woukitty (2005) et Ché (2010) montrant que les populations locales sont assez informées sur les mesures de contrôles à l'issu des répressions du personnel ecogardes des organismes de conservation des ressources naturelles d'une part et de l'ONG locale d'autre part. Toutefois, les populations locales pensent que la loi est respectée pour peur des sanctions administratives notamment l'emprisonnement et le payement d'une amende. La figure 6 présente les raisons de l'application de la loi par les populations locales dans la Réserve.

Figure 6: Perceptions des populations locales sur l'application de la loi.

Source : Auteur

Photo 6: Mission de patrouille et lutte anti braconnage dans la Réserve.

Source : SSN ; 2013 Source : Takoukam ; 2011

Photo 7: Commercialisation illégale de la viande de lamantin.

1.10.7. Perceptions des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de conservation dans les habitats du lamantin.

Les perceptions des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats sont présentées dans le Tableau 9.

Tableau 9: Perceptions des populations locales en faveur des avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats

 

Habitat

Total

X2

ddl

Pval

Questions

Réponses

Rivière

Côte

Estuaire

1

Connaissez- vous un organisme de protection des lamantins dans la zone ?

Oui

77

42

19

138

6,53

2

0,38

Non

4

9

1

14

2

Quels avantages avez-vous déjà reçues de cet organisme de conservation ?

Avantages

32

12

2

46

7,58

2

0,02*

Rien

50

39

17

106

3

Êtes- vous satisfait de ces bénéfices ?

Oui

32

10

2

44

3,16

2

0,21

Non

0

1

0

1

°RAS

51

40

18

108

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

°RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 9 montrent que les proportions des répondants ont un effet significatif (X2 = 7,58 ; ddl= 2 ; p= 0,02) sur les avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats. Par contre, ces proportions sont homogènes sur la connaissance d'un organisme de protection des lamantins dans la localité (X2= 6,53 ; ddl= 2 ; p= 0,38) et la satisfaction aux bénéfices reçus (X2= 3,16 ; ddl= 2 ; p= 0,21) dans ses trois habitats. Le regroupement des proportions homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le test de conformité des proportions des répondants suivant le tableau 10.

Tableau 10: Perceptions des populations locales sur les avantages reçus par un organisme de conservation.

Avantages reçus par les populations locales

Questions

Réponses

Total

X2

ddl

Pval

1

Connaissez- vous un organisme de protection des lamantins dans la zone ?

Oui

138

101,16

1

0,00**

Non

14

2

Êtes- vous satisfait de ces bénéfices ?

Oui

44

41,08

1

0,00**

Non

1

°RAS

108

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

°RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du tableau 10 montrent que les proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur les avantages reçus par les populations locales. La figure 7 présente la répartition des enquêtés en faveur des bénéfices reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats.

Figure 7: Répartition des enquêtés en faveur des avantages reçus par un organisme de conservation des lamantins dans ses habitats.

Les populations locales sont bien informées de l'existence d'un organisme de protection des lamantins dans la Reserve et sont satisfait des avantages reçus par les organismes de conservation en raison de campagnes de sensibilisation sur l'importance attribuée à la conservation du lamantin aussi bien dans les rivières, la côte et l'estuaire. Les avantages reçus par les organismes de conservation sont plus effectuées dans les rivières que la côte et l'estuaire à cause de la résidence des différents services administratifs impliqués dans la conservation des ressources naturelles au centre-ville de l'Arrondissement de Mouanko et de l'ONG locale qui sont situés autour des villages bordant les rivières Sanaga et Kwakwa. Cela contraint les populations locales à respecter la loi pour peur des sanctions administratives prévues par la loi forestière. Le manque de moyens financier et logistique pour se rendre de façon permanente sur la côte et l'estuaire serait un atout pour sensibiliser les populations locales (photo 8) sur l'existence d'un organisme de conservation des lamantins dans la zone et leur fournir des avantages de toutes sortes pour réduire la menace pesante sur l'espèce. L'absence des organismes donateurs dans la Réserve constitue une limite à la conservation du lamantin car seule l'ONG locale CWCS fournissait des avantages de toutes sortes notamment les emplois pour les jeunes chômeurs, de l'assistance matériel de pêche et d'agriculture pour les pêcheurs et agriculteurs et des courtes formations pour le renforcement des capacités afin d'améliorer le niveau de d'éducation des populations locales. Toutefois, les populations locales confirment leur satisfaction face à ces avantages reçus malgré qu'à présent ils n'en bénéficient plus.

Source : Takoukam ; 2011

Photo 8: Campagne de sensibilisation sur la conservation du lamantin.

1.10.8. Perceptions des populations locales sur les campagnes de sensibilisations dans les habitats du lamantin.

Les perceptions des populations locales sur les campagnes de sensibilisation par un organisme de conservation dans chaque habitat du lamantin sont résumées dans le Tableau 11.

Tableau 11: Perceptions des populations sur les campagnes de sensibilisation dans les habitats du lamantin.

 

Habitat

Total

X2

ddl

Pval

Questions

Réponses

Rivière

Côte

Estuaire

1

Avez-vous déjà assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de conservation ?

Oui

18

3

3

24

5,45

2

0,06

Non

62

47

17

126

2

Ces campagnes vous sont-elles utiles ?

Oui

18

3

3

24

0,33

2

0,85

Non

1

0

0

1

°RAS

63

49

17

129

3

Les résolutions prises par ces campagnes sont-elles mises en application ?

Oui

15

3

2

20

1,56

2

0,45

Non

2

0

1

3

°RAS

63

49

17

129

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

°RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 11 montrent que les proportions des répondants sont homogènes sur les campagnes de sensibilisation organisées par les services de conservation des ressources naturelles et ONG locales. Le regroupement des proportions homogènes de chaque réponse a permis d'effectuer le test de conformité des proportions des répondants suivant le tableau 12.

Tableau 12: Perceptions des populations locales sur les campagnes de sensibilisations

Campagnes de sensibilisation

Questions

Réponses

Total

X2

ddl

Pval

1

Avez-vous déjà assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de conservation ?

Oui

24

21,16

1

0,00**

Non

126

2

Ces campagnes vous sont-elles utiles ?

Oui

24

0,33

2

0,85

Non

1

°RAS

129

3

Les résolutions prises par ces campagnes sont-elles mises en application ?

Oui

20

1,56

2

0,45

Non

3

°RAS

129

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

°RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du tableau 12 montrent que les proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur l'assistance à une campagne de sensibilisation sur le lamantin (X2 = 21,16 ; ddl= 1 ; p= 0,00). Par contre, ces proportions ne sont pas significatives sur l'utilité de ces campagnes (X2 = 0,33 ; ddl= 2 ; p= 0,85) et l'application des résolutions prises durant ces campagnes (X2 = 1,56 ; ddl= 2 ; p= 0,45). La figure 8 présente la répartition des enquêtés suivant les campagnes de sensibilisation dans chaque habitat du lamantin.

Figure 8: Répartition des enquêtés suivant les campagnes de sensibilisation dans chaque habitat du lamantin.

Les campagnes de sensibilisation sur le lamantin sont moins organisées dans la Réserve allant des Rivières, côte et estuaire parceque les organismes de conservation des ressources naturelles de l'Arrondissement de Mouanko manquent les moyens logistique et financier pour regrouper les pêcheurs et collecteurs de palourdes de différents habitats du lamantin afin de les informés sur l'importance accordée à la conservation du lamantin bien que l'espèce est toujours tuée en cachette majoritairement dans l'estuaire et la côte en l'absence des ecogardes. L'ONG locale AMMCO à récemment effectuée une campagne de sensibilisation du lamantin sur la côte afin de réduire la menace pesante sur l'espèce. Toutefois, les répondants ayant déjà participés à ces campagnes affirment quelles sont utiles pour les générations futures et pour peur d'être victime des sanctions administratives infligées aux contrevenants (figure 9) et proposent comme solutions pour gérer durablement l'espèce, l'application de la loi avec rigueur, le dédommagement des filets déchirés par les lamantins, les games ranching et/ou farming, des quotas annuel de consommation et les campagnes de sensibilisations (figure 10).

Figure 9: Perceptions des enquêtés sur l'application des résolutions prises durant ces campagnes.

Figure 10: Perceptions des enquêtés sur les résolutions prises pour gérer durablement le lamantin

1.1 Perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin

Les perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin sont présentées dans le Tableau 13.

Tableau 13: Perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin.

Questions

Réponses

Habitat

Total

X2

ddl

Pval

Rivière

Côte

Estuaire

1

Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal?

Oui

60

36

12

108

0,57

2

0,75

Non

16

10

5

31

#Nsp

6

5

3

14

2

le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et pour les autres?

Oui

75

46

18

139

0,08

2

0,96

Non

7

5

2

14

3

Existe-t-il une tradition/croyance (tabou) impliquant les tribus dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin

Oui

10

7

1

18

1,06

2

0,58

Non

55

27

11

93

#Nsp

17

17

8

42

4

Existe-t-il un mythe

impliquant le lamantin

dans votre tribu?

Oui

12

9

1

22

2,06

2

0,36

Non

50

24

11

85

#Nsp

20

18

8

46

5

le lamantin vous est-il

utile?

Oui

82

42

18

142

22,70

2

0,00**

Non

0

9

1

10

6

Pensez-vous que cet animal est encore chassé par les communautés locales?

Oui

29

12

6

47

2,32

2

0,31

Non

44

34

11

89

#Nsp

9

5

3

17

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

#Nsp = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 13 montrent que les proportions des répondants favorable à l'utilité du lamantin diffèrent significativement (X2=22,70 ; ddl= 2 ; p=0,00) entre les habitats du lamantin. Par contre, ces proportions sont homogènes sur l'importance accordée à la conservation du lamantin (X2=0,57 ; ddl= 2 ; p= 0 ,75), le lamantin considéré comme source de nuisance (X2=0,08 ; ddl= 2 ; p= 0 ,96), de l'existence d'une tradition impliquant le lamantin (X2=1,06 ; ddl= 2 ; p= 0 ,58), de l'existence d'un mythe impliquant le lamantin (X2=2,06 ; ddl= 2 ; p= 0 ,36) et de la chasse du lamantin par les communautés locales (X2= 2,32 ; ddl= 2 ; p=0,31). Le regroupement des proportions homogènes de chacune des réponses a permis d'effectuer le test de conformité des proportions des répondants suivant le Tableau 14.

Conservation du lamantin

Questions

Réponses

Total

X2

ddl

Pval

1

Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal?

Oui

108

45,65

1

0,00

Non

31

#Nsp

14

2

le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et pour les autres?

Oui

139

102,12

1

0,00

Non

14

3

Existe-t-il une tradition/croyance (tabou) impliquant les tribus dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin

Oui

18

50,67

1

0,00

Non

93

#Nsp

42

4

Existe-t-il un mythe

impliquant le lamantin

dans votre tribu?

Oui

22

35,09

1

0,00

Non

85

#Nsp

46

5

Pensez-vous que cet animal est encore chassé par les communautés locales?

Oui

47

12,91

1

0,00

Non

89

#Nsp

17

Tableau 14: Perceptions et attitudes des populations locales sur la conservation du lamantin.

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

#Nsp = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 14 montrent que les proportions des répondants ont un effet hautement significatif sur les perceptions et attitudes des populations locales en faveur de la conservation du lamantin. La figure 11 présente la répartition des enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin.

Figure 11: Répartition des enquêtés suivant les perceptions et attitudes des populations locales en fonction des habitats du lamantin.

Les populations locales sont bien sensibilisées sur l'intérêt attribuée à la conservation de l'espèce dans tous ses habitats en général bien que la côte et l'estuaire sont très éloignés des organisations de conservation des ressources naturelles, ce qui ne permet pas à ces services d'effectuer de temps à autre des campagnes de sensibilisation sur la conservation des ressources naturelles en générales et du lamantin en particulier, d'effectuer des mesures répressives notamment la lutte anti braconnage, les patrouilles et les opérations coup de poing pour veiller contre l'exploitation illégale. Toutefois, les populations locales affirment que le lamantin nécessite d'être conservé parce qu'il pourra constituer des opportunités génératrices de revenus par le biais du tourisme, pour cause de ses valeurs écologiques car il est considéré comme une espèce qui contribue à un contrôle de la croissance des plantes dans les fleuves et autres cours d'eau, par exemple il débarrasse les canaux d'une végétation surabondante (Lowe, 1992 ; Ndour, 2010 ; Che , 2010), contrôle la prolifération de la jacinthe d'eau dans les fleuves et les rivières (Cifolo et Sadou, 1996) et est considéré par les autochtones comme un indicateur de sites poissonneux marquant une augmentation de la productivité des pêcheries dans certains endroits en raison de l'enrichissement de l'eau par ses excréments (Cifolo et Sadou, 1996). C'est un animal rare parce qu'il est diurne mais a tendance à devenir nocturne car plus actif la nuit que le jour sûrement en raison de la chasse (Ndour, 2010). C'est un animal inoffensif mais nuisible parce qu'il déchire les filets de pêche (photo 9), mange les poissons et palourdes dans les filets et pirogues (Ché, 2010 ; Takoukam, 2011) et renverse les pirogues de pêche qui entraine la mort de certains pêcheurs (Badinane comme personne). Les raisons de l'intérêt porté à la conservation du lamantin sont présentées dans la figure 12.

Figure 12: Importance accordée à la conservation du lamantin

Source : Anonyme, 2010 Source : Takoukam, 2011

Photo 9: Filet de pêche déchiré par un lamantin et filet destiné à sa chasse.

Les populations locales affirment que le lamantin est plus utile dans les rivières que l'estuaire et la côte parce qu'il est très apprécié par les autochtones à la zone résidant dans les rivières que les étrangers résidant sur la côte et l'estuaire pour des raisons de différentes valeurs traditionnelle, mystique, culturelle et thérapeutique et pour des préférence alimentaire. En effet, sa viande est très appréciée par les populations locales et constitue une source importante de protéines (Powell, 1996). Un lamantin adulte peut nourrir tout un village d'environ 100 habitants pendant une semaine (Ndour, 2010). Il dispose également une valeur économique pour sa viande et ses autres produits qui font l'objet d'un commerce illégal. La viande est vendue par les portions de 400g à environ 4 550 à 5000 francs CFA (PNUE, 2010). Ses sous-produits tels que l'huile permet de traiter l'anémie et les infections de l'oreille, les os pour le rhumatisme et l'épilepsie et les organes sexuels pour traiter l'impuissance et la stérilité (Kone et Diallo, 2002). Quoique des mesures de conservations sont mises en oeuvre par les autorités administratives de la Réserve pour secourir les lamantins (photo 10), l'animal continue toujours à subir des pressions de plus en plus importante pour des raisons de consommation et commercialisation. La figure 13 présente les raisons de la chasse au lamantin par les communautés locales.

Figure 13: Perceptions des populations locales sur la chasse au lamantin.

Photo 10: Lamantin secouru par les organismes de conservation.

Source : (CMS, 2012)

1.11. Influence des mesures de conservations concernant les perceptions et attitudes des populations locales

1.11.6. Influence des mesures de conservations du lamantin

L'influence des mesures de conservations du lamantin est présentée dans le Tableau 15.

Tableau 15: Influence des mesures de conservations du lamantin

Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

 

ddl

P-val

1

d'après vous l'application de ces lois est-elle?

sévère

51

21

72

7,72

 

2

0,02*

équitable

41

4

45

laxiste

14

2

16

#Nsp

2

4

8

2

quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?

Emprisonnement

23

3

26

3,45

 

1

0,06

Amende

16

8

24

#Nsp

68

19

97

3

connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la zone?

Oui

102

25

127

7,06

 

1

<0,01**

Non

5

6

11

4

Quels bénéfices avez-vous déjà reçues de cet organisme de conservation?

Avantages

41

3

44

9,08

 

1

<0,01**

Rien

66

28

94

5

avez-vous déjà assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin?

Oui

18

3

24

0,16

 

1

0,68

Non

1

0

1

°RAS

89

28

128

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1% #Nsp et °RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 15 montrent que les proportions des répondants sur l'importance accordée à la conservation du lamantin sont dépendantes de la rigueur perçue dans l'application de la loi (X2=7,72 ; ddl= 2 ; p=0,02), de la maitrise d'un organisme de protection des lamantins (X2=7,06 ; ddl= 1 ; p<0,01) et des avantages reçus de cet organisme de conservation (X2=9,08 ; ddl=1 ; p<0,01). Par contre, ces proportions sont indépendantes des peines prévues par la loi en cas d'infraction (X2=3,45 ; ddl=1 ; p=0,06) et de l'assistance à une campagne de sensibilisation sur le lamantin (X2=0,16 ; ddl= 1 ; p=0,68). La figure 14 présente graphiquement la répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations du lamantin.

Figure 14: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations du lamantin

Les proportions des répondants sur l'importance accordée à la conservation du lamantin dépendent du niveau d'application de la loi (p=0,02), de la connaissance d'un organisme de protection des lamantins (p<0,01) et des avantages reçus de cet organisme (p<0,01) parceque les mesures de répressions (lutte anti braconnage, patrouille et opération coup de poings), les campagnes de sensibilisations et les avantages reçus d'un organisme de conservation notamment les emplois pour les jeunes chômeurs, l'assistance matériel, les courtes formation, les biens communautaires et le droit d'usage permettent aux communautés locales de réduire la menace pesante sur l'espèce et de porter une attention particulière sur sa conservation.

1.11.7. Influence des mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin

L'influence des mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin est présentée dans le Tableau 16.

Tableau 16: Influence des mesures de conservations concernant la nuisance du lamantin.

Le lamantin est-il considéré comme source de nuisance pour vous et les autres?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

 

ddl

P-val

1

d'après vous l'application de ces lois est-elle?

sévère

70

5

75

0,62

 

2

0,73

équitable

48

5

53

laxiste

15

2

17

#Nsp

6

2

8

2

quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?

Emprisonnement

26

2

28

0,28

 

1

0,6

Amende

25

1

26

#Nsp

86

11

97

3

connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la zone?

Oui

128

10

138

3,27

 

1

0,07

Non

11

3

14

4

Quels bénéfices avez-vous déjà reçues de cet organisme de conservation?

Avantages

43

3

46

0,57

 

1

0,45

Rien

95

11

106

5

avez-vous déjà assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin?

Oui

21

3

24

0,14

 

1

0,70

Non

1

0

0

°RAS

117

11

128

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1% #Nsp= Ne sait pas

#Nsp et °RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 16 montrent que les proportions des répondants sur le lamantin considéré comme source de nuisance sont indépendantes des mesures de conservations du lamantin. La figure 15 présente la répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations sur la nuisance du lamantin.

Figure 15: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations sur la nuisance du lamantin.

Les proportions des répondants du lamantin comme source de nuisance sont indépendantes des mesures de conservations sur lamantin parceque les populations locales craignent les sanctions administratives prévues par la loi forestière et sont par conséquent très méfiant de l'espèce dans son habitat durant leurs activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques. Cela les oblige à se conformer à la réglementation en vigueur bien que certains pêcheurs de poissons et collecteurs de palourdes tuent toujours en cachette l'animal.

1.11.8. Influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin

L'influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin est présentée dans le Tableau 17.

Tableau 17:Influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin

Le lamantin vous est-il utile ?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

 

ddl

P-val

1

d'après vous l'application de ces lois est-elle?

sévère

73

2

75

4,07

 

2

0,13

équitable

48

5

53

laxiste

17

0

17

#Nsp

5

3

8

2

quelle sanction inflige-t-on aux populations en infraction?

Emprisonnement

27

1

28

0,95

 

1

0,33

Amende

26

0

26

#Nsp

 
 
 

3

connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la zone?

Oui

131

7

138

5,53

 

1

0,02*

Non

11

3

14

4

Quels bénéfices avez-vous déjà reçues de cet organisme de conservation?

Avantages

44

2

46

0,29

 

1

0,59

Rien

99

7

106

5

avez-vous déjà assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin?

Oui

23

1

24

0,04

 

1

0,08

Non

1

0

1

°RAS

118

9

127

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1% #Nsp= Ne sait pas

#Nsp et °RAS = catégories de répondants non soumis au test du chi-deux.

Les résultats du Tableau 17 montrent que les proportions des répondants sur le lamantin comme animal utile sont dépendantes de la connaissance d'un organisme de protection des lamantins (X2=5,53 ; ddl=1 ; p=0,02) et indépendantes de la rigueur perçue dans l'application de la loi (X2= 4,07 ; ddl=2 ; p=0,13), des peines prévues par la loi en cas d'infraction (X2=0,95 ; ddl= 1 ; p=0,33), des avantages issus d'un organisme de conservation (X2=0,29 ; ddl= 1 ; p= 0,59) et des campagnes de sensibilisation sur le lamantin (X2=0,04 ; ddl=1 ; p=0,08). La figure 16 présente la répartition des enquêtés suivant l'influence des perceptions des mesures conservations sur l'utilité du lamantin.

Figure 16: Répartition des enquêtés suivant l'influence des mesures de conservations concernant l'utilité du lamantin.

Les proportions des répondants sur l'utilité accordée au lamantin dans la Réserve dépendent de la connaissance d'un organisme de protection des lamantins (p=0,02) parceque les services de conservation des ressources naturelles et ONG locale (CWCS) sensibilisent les communautés locales sur les multiples valeurs de l'espèce en expliquant l'intérêt de le conserver bien que ces populations locales l'utilisent pour la consommation et la commercialisation. L'indépendance des proportions des répondants sur la rigueur dans l'application de la loi, les sanctions infligées aux populations en infraction, les avantages reçus par un organisme de conservation et les campagnes de sensibilisation s'explique par les valeurs traditionnelles, mystiques, culturelles et thérapeutiques du lamantin qui sont indépendantes des mesures de conservations de l'espèce.

1.12. Influence des facteurs sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des populations locales envers le lamantin.

1.12.6. Influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin

L'influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin est présentée dans le Tableau 18.

Tableau 18: Influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.

Pensez-vous qu'il est importance de conserver le lamantin ?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

ddl

P-val

1

Age de l'enquêté

< 40 ans

50

17

67

0,72

2

0,70

40 - 60 ans

36

9

45

> 60 ans

22

5

27

2

Niveau d'éducation

Pas d'éducation et primaire

98

28

126

0,20

1

0,66

Secondaire et Universitaire

10

2

12

3

Groupe ethnique

Camerounais Sawa

75

16

91

5,21

2

0,07

Autres Camerounais

13

4

17

Etrangers

18

11

29

4

Nationalité

Camerounais

90

20

120

5,16

1

0,02*

Etrangers

18

11

29

5

Taille du ménage

<5 pers

45

20

65

5,48

2

0,06

5 - 10 pers

47

10

57

>10 pers

14

1

15

6

activité de l'enquêté

Pêcheur

85

26

113

0,17

1

0,67

collecteur de palourdes

21

5

26

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

Les résultats du Tableau 18 montrent que les proportions des répondants sur l'importance attribuée à la conservation du lamantin sont dépendante de la nationalité (X2=5,16 ; ddl= 1 ; p=0,02). Par contre, ces proportions sont indépendantes de l'âge (X2=0,72 ; ddl= 2 ; p=0,70), du niveau d'éducation (X2=0,20 ; ddl=1 ; p=0,66), de la tribu (X2=5,21 ; ddl= 2 ; p=0,07), de la taille du ménage (X2=5,48 ; ddl=2 ; p=0,06) et de l'activité de l'enquêté (X2=0,17 ; ddl=1 ; p= 0,67). La figure 17 présente graphiquement la répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.

Figure 17: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la conservation du lamantin.

Les proportions des répondants sur l'importance attribuée à la conservation du lamantin sont dépendantes de la nationalité parceque les valeurs traditionnelles, mystiques, culturelles et thérapeutiques diffèrent entre le Cameroun, Ghana et Nigéria. Chez les camerounais sawa (Malimbas) par exemple, le lamantin est un totem pour certaines personnes et étaient tuées auparavant avec un harpon (photo 12) après être initier mystiquement par les ancêtres dans le village. Chez les Ghanéens (accra), il est vénéré comme une idole ou les populations effectue des prières. Les proportions des répondants sur ces facteurs sociodémographiques (âge, niveau d'éducation, groupe ethnique, taille du ménage et activité de l'enquêté) sont indépendantes de l'importance accordée à la conservation parceque les populations de la localité nécessitent d'être informer, éduquer et sensibiliser quelque soit leur âge, niveau d'éducation, tribu, taille du ménage et activité sur l'importance accordée à la conservation de l'espèce.

1.12.7. Influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.

Le Tableau 18 présente l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin dans la Réserve.

Tableau 19: Influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.

Le lamantin est-il une source de nuisance pour vous et les autres ?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

ddl

P-val

1

Age de l'enquêté

< 40 ans

69

7

76

0,14

2

0.93

40 - 60 ans

45

4

49

> 60 ans

25

3

28

2

Niveau d'éducation

Pas d'éducation et primaire

127

12

139

0,65

1

0,42

Secondaire et Universitaire

11

2

13

3

groupe ethnique

Camerounais Sawa

91

7

98

4,07

2

0,13

Autres Camerounais

18

2

20

Etrangers

26

7

33

4

Nationalité

Camerounais

112

8

120

4,12

1

0,04*

Etrangers

27

6

33

5

Taille du ménage

<5 pers

67

6

73

0,48

2

0,79

5 - 10 pers

58

5

5

>10 pers

13

2

15

6

activité de l'enquêté

Pêcheur

113

12

125

0,17

1

0,68

collecteur de palourdes

26

2

28

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

Les résultats du Tableau 19 montrent que les proportions des répondants concernant la nuisance du lamantin sont dépendantes de la nationalité (X2=4,87 ; ddl= 1 ; p=0,04) ; ces proportions sont indépendantes de l'âge (X2=0,14 ; ddl= 2 ; p=0,93), du niveau d'éducation (X2=0,65 ; ddl=1 ; p=0,42), de la tribu (X2=4,07 ; ddl= 2 ; p=0,13), de la taille du ménage (X2=0,48 ; ddl=2 ; p=0,79) et de l'activité de l'enquêté (X2=0,17 ; ddl=1 ; p= 0,68). La figure 18 présente la répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.

Figure 18: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques concernant la nuisance du lamantin.

Les proportions des répondants sur la nuisance du lamantin sont dépendantes de la nationalité (p=0,04) parceque les étrangers (Ghanéens, Nigérians) sont régulièrement victime de la déchirure des filets de pêche en pleine mer et de la consommation des poissons pêchés par les lamantins contrairement aux nationaux (camerounais sawa et autres) qui effectuent majoritairement la pêche aux palourdes qu'aux poissons avec des filets de palourdes (photo 11) dans les rivières qui ne peuvent capturer un bébé lamantin. Ces proportions sont indépendantes des facteurs sociodémographiques notamment l'âge, le niveau d'éducation, le groupe ethnique, la taille du ménage et de l'activité de l'enquêté parceque les pêcheurs et les collecteurs de palourdes conformément aux campagnes de sensibilisation et de la rigueur dans l'application de la loi forestière craignent les sanctions administratives et exercent leurs activités liées à l'exploitation des ressources halieutiques sans compromettre les habitats et la population des lamantins.

Photo 11: Filet de pêche aux palourdes sur dans fleuve Sanaga.

1.12.8. Influence des facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin

Le Tableau 20 présente l'influence des facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin dans la Réserve.

Tableau 20: Influence des facteurs sociodémographiques concernant l'utilité du lamantin.

Le lamantin vous est-il utile ?

Questions

Réponses

Oui

Non

Total

X2

ddl

P-val

1

Age de l'enquêté

< 40 ans

72

4

76

0,43

2

0,81

40 - 60 ans

45

4

49

> 60 ans

26

2

28

2

Niveau d'éducation

Pas d'éducation et primaire

130

9

139

0,03

1

0,87

Secondaire et Universitaire

12

2

13

3

groupe ethnique

Camerounais Sawa

91

1

98

16,70

2

0,00**

Autres Camerounais

18

2

20

Etrangers

26

7

33

4

Nationalité

Camerounais

117

3

120

16,38

1

0,00**

Etrangers

26

7

33

5

Taille du ménage

<5 pers

69

4

73

1,25

2

0,53

5 - 10 pers

59

4

63

>10 pers

13

2

15

6

activité de l'enquêté

Pêcheur

115

10

125

2,40

1

0,12

collecteur de palourdes

28

0

28

* = Significatif à 5%; ** = Significatif à 1%

Les résultats du Tableau 20 montrent que les proportions des répondants concernant l'utilité du lamantin sont dépendantes de la tribu (X2=20,75 ; ddl= 2 ; p=0,00) et la nationalité (X2=16,38 ; ddl= 1 ; p=0,00). Par contre, ces proportions sont indépendantes de l'âge (X2=0,43 ; ddl= 2 ; p=0,81), du niveau d'éducation (X2=0,03 ; ddl=1 ; p=0,87), de la taille du ménage (X2=1,25 ; ddl=2 ; p=0,53) et de l'activité de l'enquêté (X2=2,40 ; ddl=1 ; p= 0,12). La figure 19 présente la répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques sur l'utilité du lamantin.

Figure 19: Répartition des enquêtés suivant l'influence des facteurs sociodémographiques sur l'utilité du lamantin.

Les proportions des répondants sur l'utilité accordée au lamantin sont dépendantes de la tribu et la nationalité parceque le l'espèce disposent des valeurs traditionnelles, mystiques, culturelles et thérapeutiques dans divers pays (Cameroun, Ghana, Nigéria) et dans diverses ethnies. Ces proportions sont indépendantes de l'âge, du niveau d'éducation, de la taille du ménage et l'activité de l'enquêté parceque les campagnes de sensibilisation sur l'importance attribuée à sa conservation ne permettent pas aux populations locales de le chasser à des fins de consommation et commercialisation bien que certains pêcheurs le tuent dans l'illégalité à l'insu des organismes de conservation.

1.13. Perceptions par les parties prenantes

Dans le but d'évaluer le niveau d'implication des services de conservation des ressources naturelles sur la conservation du lamantin de la localité, une interview de quatre autorités a été effectuée à savoir: le conservateur de la Réserve, le chef de poste de contrôle forestier et faunique de Mouanko, le coordonnateur des projets et programmes de l'ONG locale et le sous-préfet.

Il ressort de cette interview que le sous-préfet, le chef de poste et le conservateur ont moins de 5 ans de service dans la localité comparaitre au coordonnateur des projets et programmes de l'ONG locale qui a plus de 10 ans de service dans la localité. Ceux-ci affirment avoir déjà organisé des campagnes de sensibilisations sur la conservation du lamantin dans la Réserve à plusieurs reprises dans diverses zones à cause de la forte menace pesante sur l'espèce. Les riverains à l'issue de ces campagnes ont répondus positivement aux attentes de ces campagnes suite aux sanctions prévues par la loi forestière vis-à-vis des contrevenants et des missions de contrôle organisées par le personnel ecogardes des services de conservation des ressources naturelles. Les campagnes sont le plus organisées par l'ONG locale qui oeuvre pour la conservation des forêts de mangrove de la localité et par ricochet de son habitat ou vit le lamantin. Les services de conservations organisent de façon aléatoire en fonction des cas de braconnage observé dans une zone de la Réserve. Les informations par les personnes ressources dans les villages riverains, les barrières de contrôle des produits forestiers et fauniques installées de manière inopinées dans différentes zones de la Réserve et la récurrence des patrouilles et des campagnes de sensibilisation constituent des sources de vérification des autorités forestières en raison de la diminution des informations fournies et des saisies malgré certains chasseurs qui sont toujours impliquées dans le trafic illégal de l'espèce. Le CWCS a longtemps lutter pour promouvoir des alternatives à la chasse aux lamantins en créant des emplois aux jeunes, fournitures du matériel de pêche et agriculture, formation sur les nouvelles techniques de pêche, agriculture et élevage et les services décentralisés du Ministère des Forêts et de la Faune permettent aux populations locales le droit d'accès aux ressources naturelles (droit d'usage) à but de subsistance.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Conclusion

A la lumière des résultats obtenus dans ce travail et de nos observations personnelles, le lamantin est effectivement connu dans ses trois habitats. Les populations locales sont majoritairement informées de l'existence d'un organisme de protection des lamantins (90,78%) et sur une loi gouvernementale interdisant leur capture (90,72%). La loi est fortement respectée par les pêcheurs et les collecteurs de palourdes (86,13%) en raison de mesures de répressions organisées par les services de conservation des ressources naturelles de Mouanko et des campagnes de sensibilisation sur le lamantin allant des rivières, la côte et l'estuaire. Les sanctions infligées aux contrevenants sont sévèrement appliquées (51,72%) et conduisent à un emprisonnement et/ou des amendes infligées aux populations en infraction. Les enquêtés n'ont jamais reçus des avantages (69,73%) issus d'un organisme de conservation dans la localité malgré l'importance qu'ils attribuent à la conservation du lamantin dans la Réserve à l'issu des campagnes de sensibilisation organisées par les services de conservation et de l'ONG locale CWCS et de leur mise en application.

Les populations locales affirment qu'il est important de conserver le lamantin pour les générations futures et ses multiples valeurs. Bien qu'étant une source de nuisance pour les communautés locales, il est d'une utilité aux populations locales pour ses valeurs nutritionnelles, traditionnelles, mystiques, thérapeutiques et est encore chassé par les communautés locales.

L'importance accordée à la conservation du lamantin est dépendante des mesures de conservations notamment : le niveau d'application de la loi, la connaissance d'un organisme de conservation, les avantages reçus par cet organisme et de la nationalité de l'enquêté en raisons des campagnes de sensibilisation sur l'importance attribuée à la conservation du lamantin par l'ONG locale CWCS et services de conservation, des mesures de répressions envers les populations locales et les perceptions traditionnelles et mystiques des Camerounais autochtones et autres qui diffèrent de celles des étrangers (Ghanéens, et Nigérians). L'utilité accordée au lamantin dépend de la connaissance d'un organisme de protection des lamantins, de la nationalité et du groupe ethnique de l'enquêté parceque les organismes de conservations veuillent au respect de la loi forestière et appliquent les sanctions prévues par la loi envers les contrevenants ce qui ne favorise pas l'exploitation du lamantin considéré comme ressource intégralement protégée dans la Réserve de peur des emprisonnements ou des amendes conformément à la loi forestière et par ailleurs les valeurs traditionnelles et mystiques qui diffèrent d'un pays à un autre en fonction des tribus impliquées. La nuisance du lamantin dépend essentiellement de la nationalité parceque les valeurs du lamantin diffèrent entre Camerounais, Nigérians et Ghanéens.

1.14. Recommandations

La complémentarité entre les résultats de cette étude et les décisions stratégiques du MINFOF devrait pouvoir optimiser l'efficacité des stratégies de gestion du lamantin considéré comme une espèce phare dans le RFDE. A cet effet, nous recommandons :

Au Ministère des Forêts et de la faune (MINFOF) et ses services décentralisés de la conservation des ressources naturelles:

v d'améliorer le cadre juridique de la gestion des ressources fauniques notamment sur la protection de la faune et de la biodiversité (articles 11,12 et 24), la protection des personnes et des biens (article 83), la règlementation de la chasse (articles 2 (20), 24, 25 et 87 (1) ), le régime des saisies et ventes aux enchères (article 144), régime de la transaction (articles 77,143(3) ) et sur les peines d'emprisonnement et les amendes (articles 101 et146 (4) ) ;

v de prévoir des mesures compensatoires envers les pêcheurs et les collecteurs de palourdes sur les filets déchirés, les poissons et les palourdes consommés par les lamantins qui sont intégralement protégés par la loi forestière ;

v de promouvoir des alternatives à la viande de lamantin à travers l'aquaculture des mollusques (escargot, palourdes), la pisciculture, et l'aviculture sans compromettre les préférences des populations locales et contribuer à la réduction du taux de chômage ;

v de renforcer les campagnes de sensibilisation sur le lamantin aussi bien dans le noyau de la Réserve que dans les zones périphériques à l'aide des slogans, des dépliants, des banderoles et des T-shirts ;

v d'impliquer les populations locales dans la gestion participatives des ressources naturelles de manière à leur fournir en retour des avantages de toutes sortes notamment des courtes formations sur les techniques de pêche ; des emplois pour réduire le chômage ; du matériel de production rurale pour le renforcement des activités génératrices de revenus ; des biens communautaires pour le développement de la localité ; et le droit d'usage conformément à la loi forestière;

v de fournir un appui matériel et logistique (talkies walkies, embarcation, moteur hord bord, armes, matériels roulant) aux services de la conservation de la Réserve et du contrôle forestier et faunique pour renforcer la surveillance de la Réserve ;

v de Stimuler la création d'une zone de chasse a gestion communautaire pour la satisfaction des besoins protéiniques ainsi que l'amélioration de revenus des populations locales;

v d'aménager des lacs artificiels comme site écotouristique des lamantins pour résoudre les problèmes de conflits hommes - lamantins ; de pollution des cours d'eau par la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) au Sud et PERENCO OIL & GAZ à l'Ouest et l'Est qui explorent et d'exploitent des ressources pétrolières dans la Réserve et les aménagements des habitats afin de créer des opportunités génératrices de revenus en faveur de l'écotourisme ;

Aux organisations de recherche :

v de s'installer dans la Réserve en appui technique aux services de conservation des ressources naturelles en général et du lamantin en particulier ;

v d'estimer la distribution et l'abondance des lamantins dans chaque habitats à savoir : rivières (Sanaga, kwakwa), côte (mer, Lagune, criques de mangrove, embouchure), et lacs (Tissongo, Nsa'ah, Koungé, Mboli) afin d'estimer l'abondance spécifique par habitat et installer des miradors, des salines pour des observations dans les clairières ;

v de mettre en place un système de bio-monitoring pour le suivi de la dynamique des lamantins de façon à créer une base de données indispensable aux recherches sur l'animal ;

v Développer des alternatives au braconnage du lamantin notamment à travers les activités génératrices de revenus ;

v Organiser des séances de sensibilisation et de vulgarisation des textes légaux en matière de droit d'usage et gestion décentralisée.

Aux populations locales :

v limiter la pose des filets de chasse aux lamantins;

v limiter voir interdire l'utilisation de matériels de chasse destructifs ;

v Sensibiliser des populations liées à la gestion participative et les impacts négatifs de l'exploitation illégale des ressources naturelles sur les limitations d'installation des filets aux lamantins et interdire le matériel de chasse destructif tels que le harpon ;

v S'impliquer d'avantage dans les opérations de conservation des lamantins à travers les réunions de concertation et les méthodes répressives afin de bénéficier des formations de guide de chasse ;

v Mise en place d'une plateforme de surveillance entre des pêcheurs et collecteurs de palourdes susceptible de tuer un lamantin travaillant en collaboration avec les services de conservation des ressources naturelles ;

v Promouvoir des alternatives au braconnage du lamantin à travers les activités génératrices de revenus ;

BIBLIOGRAPHIE

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Ajonina, G. N., & Usongo, L. 2001. Preliminary quantitative impact assessment of wood extraction on the mangroves of Douala - Edéa Forest Réserve, Cameroon. Tropical biodiversity 7, 137 - 149.

Ajonina, G. N. & Toung, P. 1999. Evaluation préliminaire d'impact de l'exploitation pétrolière sur la RFDE à Yassoukou. CWCS Mouanko Cameroun. 11p

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Annexe 1: Modélisation de la menace pesante sur l'espèce

Facteurs abiotiques

Facteurs biotiques

Aménagement de l'habitat

Braconnage

Pollution

Changements climatiques

Faible taux de reproduction

Maladie

Diminution de la taille de la population de lamantins

Mortalité

Cause les accidents des pirogues des pêcheurs

Dévaste les plantations de manioc

Mange les poissons et palourdes des pêcheurs

Déchire les filets de pêche

Annexe 2: Espèces appétées par Trichechus senegalensis

Annexe 3: Valeurs thérapeutiques et bienfaitrices du lamantin en Afrique

Eléments du corps

Application

Croyance socioculturelle

Peau avec ou sans autres produits végétaux

Lutte contre les dermatoses (gale, démangeaison, acné...)

Confection de cravache ou fouet (bonne correction aux enfants et aux animaux de trait)

Huile

Lutte contre les otites ; anémies ; courbatures ; tétanos ; gourme des cheveux (par introduction de la graisse dans les narines de l'animal)

Lutte contre la calvitie (par frottement) ; antipyrétique

Accroissement de la perceptibilité de l'ouie aux plus petit sens

Favorise la repousse des cheveux

Os en décoction ou calciné

Petit os des cotes

Lutte contre le rhumatisme, entorses, maux du flanc, épilepsie, fièvre

Maux de côté

Accroissement de la force du nouveau-né par imbibition ;

Antidote contre le mauvais sort

Sexe mâle

Impuissance sexuelle

Accroissement de la virilité chez l'homme

Sexe femelle

Stérilité chez la femme

Accroissement de la libido chez la femme mais aussi chez les bovins

coeur

malaises

Source de vitamines et d'anticorps pour le corps

Intestin

Maux de ventre

Source de vitamines et d'anticorps pour le corps

Poumon

Asthme et affection pulmonaires

Source de vitamines et d'anticorps pour le corps

Viande de sang

 

Source de vitamines et d'anticorps pour le corps

Mucus couvrant le coeur du lamantin

Facilite l'accouchement

Provoque le surmenage à la personne qui le brûle dans le feu

/

Foie

Traitement des maladies du foie

/

bile

Véritable poison

/

Annexe 4: Questionnaire pour les populations locales

Chers Répondants,

Dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, Je mène à bien des travaux de recherches sur l'évaluation de l'efficacité des mesures politiques sur la conservation d'une espèce en danger : cas du lamantin Ouest Africain (Maga) dans la Reserve de Faune de Douala - Edéa. Je vous prie de me fournir avec bonté les informations demandées ci-dessous. Il n'y a aucune réponse de mal et la confidentialité sera assurée. Merci à l'avance.

Village.................... Type d'habitat .............

PROFIL SOCIO - DEMOGRAPHIQUE

Sexe du répondant ?Mâle ?Femelle

Age de l'enquêté :..............................................................................

Niveau d'éducation formel :

? Primaire ?Secondaire ? Universitaire ? Pas éducation formelle ?Autres................

Groupe ethnique (Tribu) :?Malimba ?Pongo ?Bakoko ?Bamilékés ?Bassa ?Bayangué ?Ngraffi ?Autres (spécifier)............................................

Nationalité : ?Camerounais ?Nigérian ?Ghanéen ?Malien ?Béninois ?Tchadien ?autres.............................................................................

Depuis combien de temps vivez-vous dans la localité ?..........................................

Situation matrimonial: ?Marié ?Célibataire ?Veuf ?Divorcé ?Autres...

Taille du ménage :...............................................................................

Activité de l'enquêté : ?Pêcheur ?Chasseur ?Collecteur de palourdes ?Fumeur de poissons ?Commerçant ?Agriculteur ?Exploitant de bois ?Autres......

Nombre(s) d'année(s) passée(s) dans l'activité de pêche................................

CONNAISSANCE DE L'ANIMAL

Avez-vous déjà vu un lamantin?

?Oui ?Non ?Indécis

Si oui combien de fois l'observer vous souvent?

Par jour

Par semaine

Par mois

Par trimestre

Par an

 
 
 
 
 

A quel endroit avez-vous l'habitude de le rencontrer très souvent (préciser)?...............

A quelle période la journée l'observé vous très souvent ? (préciser les plages horaires)

?Tôt le matin ?Matin ?Après midi ?La nuit ?Tout temps

Quand avez-vous vu un lamantin pour la dernière fois?

? Un jour ? Une semaine ? Deux semaines ? Un mois ?Deux mois ? Quatre mois ? Six mois ? Autres........................

Ou étiez-vous lorsque vous l'avez l'observez ?

? Sur la rive ? Dans la pirogue ? Ailleurs (préciser)....................................

Que faisait-il ?

?il broutait ?il jouait ?il se reposait ?il respirait ?autres (spécifier)

A quelle saison de l'année avez-vous l'habitude de l'observer?

?Saison sèche ?Saison des pluies ?Toutes les saisons

Pourquoi pensez-vous que le lamantin est beaucoup plus observé en cette saison?.........................................................................................................................

Durant cette saison, combien de fois observé vous le lamantin par :

 

Jour

Semaine

Mois

trimestre

Autres

Saison sèche

 
 
 
 
 

Saison pluvieuse

 
 
 
 
 

Comment se comporte-t-il en présence d'une pirogue ou les êtres humains ?.................

............................................................................................................

D'après-vous, la population de lamantin a changé durant les 5 dernières années ? ?Croissante ? Décroissante ?Constante ?Indécis ?Refus de répondre

D'après-vous, Quelles sont les causes de ce changement ?............................................

Etes-vous à l'aise avec ce changement?

? Oui ? Non ? Ne sait pas

Pourqoui ?.......................................................................................................

De quoi se nourrit le lamantin?

?Herbes (préciser)............... ?Poissons (préciser)..................... ?Palourdes.....................

? Autres (préciser).................? Crevettes (préciser)............... ?Ne sait pas.

Comment le savez-vous?

? Déjà vu mangé ? Vu dans son l'estomac ? Observation dès les fèces ? Entendu parler ? Je le crois ? autres (préciser)...........................

Cette nourriture est également utilisée par les humains ? ? Oui ? Non ? Ne sait pas

PERCEPTIONS ET ATTITUDES ENVERS L'ESPECE

Pensez-vous qu'il est important de conserver cet animal ??Oui ?Non ?Ne sait pas

Pourqoui ?...................................................................................................................

Le lamantin vous perturbe t'il lors de vos activités ?

?Oui ?Non ?Ne sait pas

Si oui de quelle manière ?

? Mange les poissons dans les filets ? Mange les palourdes ? Déchire les filets ?Cause les accidents de bateaux ?Mange les crevettes ?Autres...............

Existe-t-il une tradition/ croyance culturelle (taboo) impliquant les tribus dans la chasse, la consommation et la vue du lamantin?

?Oui ?Non ?Ne sait pas

Si oui laquelle ?................................................................................................................

Existe-t-il un mythe (histoire irréelle) impliquant le lamantin dans votre tribu ?

?Oui ?Non ?Ne sait pas

8. Si oui décrivez-la SVP ?........................................................................................................

9. Le lamantin vous est-il utile?

?Oui ?Non ?Ne sait pas

10. Si Oui, en quoi vous est-il utile?

? Consommation ? Commercialisation ? Médecine ? Extraction d'huile ? Nettoie les alentours de l'eau en mangeant les herbes ? Autres......

11. Pensez-vous que cet animal est chassé par les communautés locales ?

?Oui ?Non ?Ne sait pas

12. Pourqoui ?........................................................................................................................

MESURES POLITIQUES

CONTROLE

Connaissez-vous une loi gouvernementale interdisant de capturer les lamantins ?

?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas

D'après-vous ces lois sont- elles respectées?

?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas

pourqoui?..................................................................................................

D'après vous, l'application de ces lois est - elle :

?Sévère ?Equitable ? Laxiste

A quelle fréquence ces lois sont 'elles appliquées ?

? Jamais, ? Souvent ? Très souvent

Qu'entendez-vous par souvent / très souvent ?

? Chaque jour ?Chaque semaine ? Chaque deux semaines ?Chaque un mois ? une fois par trimestre ? une fois par semestre ?Autre........

Quelle sanction inflige-t-on aux populations locales en infraction ?

? Bastonnade ?emprisonnement ?Amende ?Autres.....

D'après vous ces punitions sont - elles :

?Laxiste ? Juste (équitable) ?Excessive

BENEFICES

Connaissez-vous un organisme de protection des lamantins dans la zone ?

?Oui ?Non ?Indécis ?Ne répond pas

Quels bénéfices avez-vous déjà reçu de la présence de cet organisme de conservation? ?Emploi ? Assistance financière, ? assistance matérielle, ? Courte formation

?Droit d'accès / utilisation des ressources naturelles ?Biens communautaires (préciser) ? Rien ?Autres (préciser)......................

Etes-vous satisfait de ces bénéfices ?

? Oui ? Non ? Autres

Pourqoui ?......................................................................................................

A quelle fréquence ces bénéfices sont-ils accordés (attribués)?

? Chaque mois ? Chaque trimestre ?Chaque semestre ? Chaque année ?Autres............

SENSIBILISATION

Avez-vous déjà vu ou assisté à une campagne de sensibilisation sur le lamantin par un organisme de conservation ?

? Oui ? Non ? Indécis ? Ne répond pas

A quelle fréquence ces campagnes sont 'elles organisées ?

? Chaque mois ? Chaque trimestre ? Chaque semestre ? Autres.................

D'après vous ces campagnes vous sont-elles utiles ?

? Oui ? Non ? Indécis ? Ne répond pas

Pourquoi ? .....................................................................................

Les résolutions prisent par ces campagnes sont t'elles misent en application ?

? Oui ? Non ? Inconnu

Pourquoi ? ........................................................................................

Selon vous quelles solutions pouvez-vous proposer pour gérer durablement le lamantin ?......................................................................................................................

Annexe 5: Guide d'entretien pour les autorités administratives

Dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, Je mène à bien des travaux de recherches sur l'évaluation de l'efficacité des mesures politique sur la conservation d'une espèce en danger : cas du lamantin Ouest Africain (Maga) dans la Reserve de Faune de Douala - Edéa. Je vous prie de me fournir avec bonté les informations demandées ci-dessous. Il n'y a aucune réponse de mal et la confidentialité sera assurée. Merci à l'avance.

Village________________ Type d'habitat_________________ Fonction________________

Depuis combien de temps travailler vous dans cette structure ?

1 -5 ans 5-10 ans

Avez-vous déjà organisé une campagne de sensibilisation sur la conservation du lamantin dans la zone ? Oui Non

Pourqoui ?__________________________________________________________________

Comment la population locale a -t-elle répondu à cette campagne ?

Positivement négativement indécis Ne sait pas

Pourqoui ?_________________________________________________________________

Qu'est-ce qui vous assure que les populations obéissent à la loi protégeant les lamantins ?_________________________________________________________________

Pensez-vous que cet animal est encore tué/ capturé par les populations locales

Oui Non Indécis Ne sait pas

Pourquoi ?________________________________________________________________

Avez-vous mis sur pieds une stratégie de gestion durable des ressources naturelles de facon à lutter contre le braconnage du lamantin ?

Oui Non Ne sait pas indécis

Pourqoui ?_______________________________________________________________

Si oui quelles sortes d'activités ?________________________________________________

Comment interagissez-vous avec les populations locales dans l'Arrondissement de Mounko ?_________________________________________________________________

Existe-t-il une perspective de cogestion des ressources naturelles entre les populations locales et les autres services ? Oui Non Ne sait Indécis

Si oui de quoi traite cette cogestion ?__________________________________________






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