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Gestion des impayés à  la coopec de Yamoussoukro. Etats des lieux et perspectives d'amélioration.

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par Ezéchièl Jean Marius GNAPI
SUPà¢â‚¬â„¢ELITE Business School - Ingénieur des Techniques Comptables et financires 2012
  

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2. Apport de la micro-finance dans la lutte contre la pauvreté en Côte d'Ivoire

La pauvreté est un concept multidimensionnel et complexe, généralement représenté sous trois dimensions : la dimension monétaire, le manque ou la non satisfaction des besoins vitaux, et la dimension sociologique et psychologique. Elle est vécue aussi bien au plan individuel que collectif.

Gestion des impayés à la COOPEC de Yamoussoukro : états des lieux et perspectives d'amélioration.

La mesure de la pauvreté en Côte d'Ivoire est bâtie autour de la dimension monétaire. Cette mesure s'appuie sur deux éléments : un indicateur de bien-être et un seuil de pauvreté. L'indicateur de bien-être retenu est la dépense de consommation des ménages, utilisée principalement en raison des difficultés de collecte d'informations fiables sur les revenus de ceux-ci.

L'expérience nous a montré que la micro-finance aide la population la plus défavorisée à :

- augmenter son revenu

- créer des entreprises viables - sortir ainsi de la pauvreté.

Elle peut également constituer un puissant instrument d'émancipation, en permettant aux pauvres et, en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, la micro-finance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté.

Par exemple, les revenus générés par une activité permettent non seulement à cette activité de se développer, mais ils contribuent également au revenu du ménage, à la sécurité alimentaire, à l'éducation des enfants, etc.

3. Les causes de la longévité des COOPEC en Côte d'Ivoire

Les plus anciennes caisses des six Réseaux ont maintenant plus de trente-cinq ans d'existence. Ce critère d'ancienneté n'est pas le seul indicateur de réussite, mais il oblige à s'interroger sur les causes de cette longévité. Les premières raisons tiennent aux deux (2) caractéristiques essentielles du modèle lui-même : Commencer par l'épargne par « l'argent chaud », comme on le disait dans les années quatre-vingt, celui accumulé patiemment par les membres et non « l'argent froid », venu de l'extérieur, crée à la fois un sentiment d'appartenance à sa caisse et une certaine discipline de crédit. « C'est notre argent qui est prêté, c'est lui qui disparaît en cas d'impayés » et

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Gestion des impayés à la COOPEC de Yamoussoukro : états des lieux et perspectives d'amélioration.

non l'argent de l'État ou des bailleurs de fonds, dont certains pensent qu'il est normal voire légitime de ne pas le rembourser.

Cette épargne crée de plus une réelle autonomie. Les financements extérieurs sont les bienvenus pour certaines opérations spécifiques comme la formation, l'informatisation, l'expérimentation, le financement du moyen terme ou quelques infrastructures, mais le coeur des opérations, le crédit à partir de l'épargne, provient des ressources propres de l'institution, ce qui le met à l'abri, pour l'essentiel, des effets de mode et des changements d'orientation des bailleurs de fonds. Outre la sécurité personnelle des membres vis-à-vis des aléas économiques et sociaux de leur famille, l'épargne constitue également une garantie réelle pour une partie du prêt, qu'il est possible de retirer à tout moment.

La deuxième caractéristique, énoncée dans le nom même de la COOPEC, est l'aspect coopératif ou mutualiste. Certes la vie coopérative est loin d'être parfaite, et le slogan « le pouvoir dans la coopérative est aux coopérateurs » peut entraîner des dérives dangereuses lorsque des élus plus ou moins inamovibles, font fonctionner leurs caisses dans leurs propres intérêts, avec la complicité de certains agents.

Mais, même si le pouvoir des cadres et techniciens l'emporte de fait, avec la professionnalisation croissante des opérations financières, sur celui des élus, la référence coopérative comporte plusieurs vertus. D'abord de favoriser un processus d'accumulation interne, car il n'existe pas d'obligation de verser des dividendes à des actionnaires extérieurs. Les bénéfices, ou les ristournes ou trop-perçus dans le langage coopératif, sont pour l'essentiel réinvestis dans l'extension des activités de la caisse ou du réseau, ou gardés en provisions pour faire face aux risques. Seule une partie relativement faible est utilisée dans des investissements sociaux, qui favorisent l'intégration de la caisse dans son milieu ou renforcent le sentiment d'appartenance des membres à un mouvement. La nécessité de tenir chaque année des Assemblées Générales devant un public très diversifié, oblige à des efforts de pédagogie et de transparence en général très supérieurs à ceux rencontrés dans les assemblées

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d'actionnaires des sociétés ordinaires. Elle permet aussi d'écouter les nombreuses critiques et suggestions des membres ordinaires. Enfin, la tension nécessaire entre les élus et les cadres, obligent ceux-ci à tenir compte des avis et opinions des élus sur les produits financiers, le rythme d'extension, les formes d'organisation, et à renoncer à des passages en force technocratiques.

Ceci peut ralentir les processus de décisions et de réformes, mais facilite aussi l'adaptation des Réseaux aux évolutions des activités économiques et aux nouvelles attentes des membres, comme l'assurance ou les transferts monétaires. Cette proximité avec les sociétaires et les élus peut être dans une certaine mesure aussi efficace que certaines études de marchés ou consultations d'audit externes, ou tout au moins complémentaire de celles-ci.

Car, au-delà du modèle initial, c'est la capacité d'adaptation des Réseaux aux évolutions du contexte économique, de la concurrence, de la législation ou des politiques étatiques, qui est une des clefs de leur réussite ou de leur survie. À partir de petites caisses rurales, où tout le monde se connaissait, où les besoins de crédit étaient limités, et où un gérant de faible niveau scolaire pouvait tenir à la main la comptabilité, il a fallu maîtriser une croissance très forte, élargir la clientèle et la gamme de produits, se développer en milieu urbain, s'informatiser, élever le niveau des cadres et des élus, réorganiser les échelles d'intervention entre les caisses de base et leurs points de service, supprimer dans certains cas les unions régionales pour les remplacer par des services spécialisés, réorganiser les faîtières.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand