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Relation entre croissance économique et assurance au Bénin.

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par Roméo TAYEWO
Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-Calavi - Licence en Analyse des Politiques de Développement  2016
  

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2.2. Revue de littérature proprement dite.

Depuis plusieurs années, les pères de l'économie avaient pressenti la convergence entre la théorie d'assurance et la théorie de l'économie. Borch K. H. (1990) rapporte ce rapprochement de manière progressive suivant les différentes recherches qui ont eu lieu au cours du temps. Rappelons rapidement que l'objectif essentiel de la théorie de l'assurance est de déterminer la relation entre deux éléments: la prime (P) payée par l'assuré quand le contrat est conclu, et la fonction F(x), appelée distribution de probabilité d'une variable aléatoire X qui est la compensation que l'assuré reçoit quand les événements spécifiques surviennent au moment où le contrat est en vigueur. Plusieurs auteurs de l'économie générale considèrent que le fonctionnement de l'assurance doit être très proche des principes de l'économie.

Il y a environ 230 ans, dans son livre sur les richesses des nations, Adam Smith (1776) , a évoqué les concepts d'assurance et a indiqué que la prime d'assurance doit être suffisante pour compenser les pertes communes, pour payer les dépenses de gestion et permettre de dégager un profit tel qu'il devrait être tiré d'un capital équivalent employé dans n'importe quel commerce général. A propos de l'effet de l'assurance, Smith signale que le commerce de l'assurance donne une grande sécurité aux fortunes des populations en divisant parmi un plus grand nombre, les pertes qui

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pouvaient ruiner un individu, il les rend plus légères et faciles sur toute la mutualité. Pour donner cette sécurité, il est nécessaire que les assureurs puissent avoir un capital très grand. Déjà, à cette époque, Smith avait un bon aperçu des aspects essentiels de l'assurance. En comparant le succès de la loterie aux faibles profits des assurances, l'économiste Smith considérait le désir des populations pour les jeux comme un élément aussi important en économie que leur aversion pour le risque, c'est-à-dire, la bonne volonté de payer pour se débarrasser des risques. Au siècle suivant, il y eut un grand développement de la théorie économique, mais qui n'a pas conduit à une profonde compréhension de l'assurance.

Les trois principaux centres qui ont contribué au développement de la théorie économique sont ceux de Cambridge, de Lausanne et de Vienne. Les théories économiques développées dans ces trois centres, jadis appelés les trois écoles, semblaient différentes en leur temps, et à ce jour; les différences sont plus fondamentales et on s'y réfère actuellement comme à une théorie néo-classique. Le rapprochement entre l'assurance et l'économie est arrivé progressivement en tenant compte des résultats des recherches de certains économistes de ces écoles.

Dans l'école de Vienne, Menger Cari qui en est le fondateur ne semble avoir dit quelque chose d'important à propos de l'assurance. Son successeur Böhm-Bawerk (1881) a eu une vision de l'assurance sans tenir compte de l'effet de l'incertitude inhérente à n'importe quelle activité économique de la moitié du dix-neuvième siècle. Par ailleurs, les actuaires Allemands et Australiens ont développé « la théorie du risque ». L'hypothèse de cette théorie avait essentiellement pour objectif de déterminer le capital qu'un assureur devrait prévoir en vue de fournir une sécurité adéquate aux acheteurs des contrats d'assurance. Suivant la compréhension de plusieurs économistes, le travail de Böhm-Bawerk et des actuaires, a permis de comprendre que la théorie économique de l'assurance devrait être basée non seulement sur l'analyse économique standard mais également sur la théorie des risques.

A Lausanne, il y avait l'école de Walras(1874). Ce dernier vit l'assurance comme un dispositif pour enlever l'incertitude inhérente à toutes les activités économiques. Ceci a fait qu'on développa une théorie pour l'équilibre économique général sous une

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pleine certitude, laissant le secteur d'assurance comme un sujet spécial à être étudié séparément. C'est la même conclusion que Böhm-Bawerk, sauf que chez Walras, le lien entre les deux secteurs est la prime d'assurance qu'un économiste moderne va reconnaître comme « le coût du capital ».

A Cambridge, A. Marshall/(1880), finit par développer une théorie économique de l'assurance. Dans ses principes, il présente les primes d'assurance qu'on a à payer pour se débarrasser des conséquences de l'incertitude. En appendice mathématique de son livre, il mentionne le travail de Bernoulli (D.fl738), comme une estimation intéressante et il semble reconnaître que le principe de Bernoulli devrait être la clé au problème des primes d'assurance. Mais, Marshall n'a pas développé cette idée lui-même, et personne à l'école de Cambridge n'y a fait allusion. En écrivant à propos de la conséquence risque, Marshall avait la conviction que les gens étaient pleins de bonne volonté de payer pour réduire cette conséquence. Il avait remarqué que les hommes d'affaires payaient « des primes d'assurance » calculées proportionnellement avec la valeur actuarielle du risque.

Par la suite, plusieurs travaux ont été réalisés afin de montrer l'importance du secteur de l'assurance dans le développement économique d'une nation. La plupart de ces études aboutissent au fait que ce secteur est essentiel pour le développement d'une économie et, qu'un solide secteur de l'assurance est une des caractéristiques essentielles d'un système économique performant d'où son installation et sa diversification surtout pour les Pays en Voie de Développement (CEA, 2006). Ainsi, Ripoll (1973) à travers une analyse des stratégies pouvant faciliter l'installation des institutions nationales d'assurance dans le cadre du commerce international a essayé de montrer que même après la décolonisation, les pays en développement n'ont pas eu la tâche facile en ce qui concerne la création des institutions nationales d'assurance. En effet, les résistances se sont manifestées pendant longtemps, et le constat était que l'expansion des affaires dans les pays en voie de développement, liée au processus de leur croissance économique, a été absorbée dans une large mesure par les assureurs et réassureurs internationaux. La tendance vers l'expansion des grandes multinationales dans ce secteur constitue donc une partie essentielle de leur stratégie et, par ailleurs, cette tendance peut encore être stimulée par leur gouvernement pour qui, les affaires

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réalisées à l'étranger par les assureurs et réassureurs nationaux peuvent avoir des répercussions très favorables sur leur balance de paiement. Ripoll a donc rappelé que le Royaume-Uni a enregistré en 1971 un excédent net de recettes, dans ce secteur, de 381 millions de livres avec, depuis 1963, un rythme de croissance cumulative moyenne de 25% l'an. La Suisse fait encore mieux, en termes relatifs, et en 1968, le solde positif dans ce secteur atteignait par tête d'habitant, une fois et demi le niveau obtenu par le Royaume-Uni. Ailleurs, en Europe occidentale, les résultats sont relativement plus modestes. Cependant, même si l'expansion de leurs assureurs n'a pu se développer dans les proportions qu'on vient de mentionner, elle demeure toutefois un objectif prioritaire des compagnies et également une préoccupation des Etats.

Dans le but d'apprécier l'importance du secteur de l'assurance, la plupart des auteurs utilisent par convention, comme outil d'appréciation, le taux de pénétration ; ce qui permet d'analyser la contribution de ce secteur au PIB et de faire des comparaisons entre Etats ou groupe de pays. Cette approche a été utilisée particulièrement dans une étude réalisée par le Comité Européen des Assurances (CEA) en 2006 pour analyser la contribution du secteur de l'assurance à la croissance économique et à l'emploi au sein de l'Union Européenne (UE). Les résultats de cette étude ont permis d'identifier des disparités entre les différents marchés de l'assurance de l'Europe des vingt-cinq (25) pays. Alors que certains pays affichent des taux élevés, d'autres ont des taux de pénétration faible. La comparaison de ce taux avec celui des Etats-Unis permet d'affirmer que le secteur européen des assurances est moins développé qu'aux Etats-Unis où ce taux est supérieur à 10%, alors que le ratio moyen pondéré des vingt-cinq pays de l'Union s'élève seulement à 8,5%. Il existe également une différence encore plus significative si cette comparaison est faite au niveau de chaque type d'assurance. Ainsi, le taux de pénétration de l'«assurance dommages » est supérieur à 6% aux Etats-Unis contre moins de 3,5% en moyenne dans l'Europe des vingt- cinq pays. Enfin, on peut retenir que les différentes tendances observées ne modifient en rien la conclusion que le secteur de l'assurance recèle un potentiel de croissance en Europe.

Abondant dans le même sens mais, faisant son étude sur les pays d'Afrique, Moustassie (2006) constate que la part relative de l'assurance dans le PIB est encore embryonnaire et que le marché est, cependant, doté d'énormes potentialités de

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croissance qu'il convient d'explorer efficacement. A cela, il ajoute que l'existence d'un code unique des assurances et d'un organe Supranational de contrôle constitue un atout majeur, non seulement pour les contrôleurs, mais encore pour les assureurs et les assurés, notamment les opérateurs économiques qui interviennent aujourd'hui indifféremment dans la plupart des Etats africains. Moustassie (2006) note aussi que depuis 5 ans, le marché réalise des bénéfices globalement importants qui représentent 3 à 4 % des prîmes des émissions dans la région, (ce qui n'était pas le cas avant l'institution de la Conférence Inter africaine des Marchés d'Assurance(CIMA)) et dégage un excédent de solvabilité qui équivaut aujourd'hui à 2,5 fois la marge minimale requise.

Mais pour Thierry (2005), l'appréciation de la place de l'assurance dans une économie nationale peut se faire selon deux approches pertinentes : la cotisation par habitant (densité) et le ratio cotisations/PIB. Pour ce dernier, si l'on considère la répartition de l'épargne financière, on observe que, parmi les différents opérateurs du marché financier, les sociétés d'assurances occupent une place relativement restreinte, représentant une fraction limitée du total des engagements du secteur financier. Si l'on examine le ratio cotisations/PIB, critère le plus souvent utilisé pour évaluer l'importance de l'assurance dans une économie, la relative faiblesse du secteur de l'assurance est évidente au sein des économies des pays en développement. Quant à Mohamed (2009), il apprécie l'importance du secteur à partir d'une analyse descriptive en mettant l'accent sur la place prépondérante qu'il occupe dans le processus de développement. Ceci à cause de la diversité de ses interventions dans les différents domaines économiques, financiers et sociaux. Aussi souligne-t-il la nécessité de mettre en place un cadre législatif et réglementaire adéquat en vue de moderniser ce secteur, accroître son rendement et améliorer sa contribution au développement. Il évoque également la question des assurances dans le domaine agricole, et souligne sa nécessité du fait du potentiel agricole de plusieurs pays en voie de développement. Mohamed (2009) propose le renforcement de partenariats avec les entreprises ayant une expertise suffisante dans le domaine agricole. La situation du secteur de l'assurance a été également appréciée à travers l'analyse de certaines variables comme le nombre de sociétés évoluant dans le secteur, les différents domaines couverts, le nombre

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d'emplois créés, le volume des primes émises, les institutions réglementant le secteur, etc. Cette approche est utilisée dans la plupart des études qui cherchent à apprécier l'importance du secteur dans l'économie. Elle a été adoptée dans plusieurs études dont particulièrement le rapport du CEA (2006), ce qui a permis de constater que plus d'un million de personnes qualifiées interviennent dans ce secteur au niveau des vingt-cinq pays de l'Union Européenne. Liedtke (2006), quant à lui, montre que l'assurance joue un rôle prépondérant dans le domaine financier et que son impact, autre que celui purement financier sur la croissance économique est essentiellement lié au mode de fonctionnement des économies modernes. Il note qu'il existe une forte corrélation entre l'existence de l'assurance dans certains marchés et la profusion de mesures préventives et que l'assurance affecte non seulement les comportements ex-ante par une prévention efficace, mais également les comportements ex-post. Enfin, Liedtke (2006) conclut que malheureusement, un certain nombre d'impacts constructifs et efficaces sont négligés ou ne sont pas étudiés en détail lorsqu'il s'agit de prendre des décisions politiques.

Keke (2010) constate que malgré les divers textes qui ont été adoptés par les pouvoirs publics pour définir les règles et conditions d'exercices de la profession d'assurance au Bénin, le développement du secteur de l'assurance n'a pas été meilleur d'où l'apport de ce secteur à l'économie n'est pas à un niveau très significatif. Ce qui lui a permis d'étudier la condition du secteur de l'assurance, depuis sa libéralisation au Bénin. Keke(2010) note aussi que depuis la libéralisation, ce secteur a entraîné une dynamique au niveau interne, mais le constat est que ce secteur souffre encore de plusieurs insuffisances dont principalement un domaine du marché par la branche Incendie-Accident et Risques Divers(IARD) au détriment de la branche vie. Il ajoute également que malgré la libéralisation de ce secteur, sa contribution en matière de mobilisation de l'épargne et surtout à la croissance est toujours restée faible. Ainsi, selon le rapport de la Direction Générale des Affaires Economiques(DGAE), la contribution de ce secteur à" la croissance qui tournait autour de 0,1% du PIB en 2001 n'a pas connu de grande variation jusqu' en 2008 (0,87% en2005; 0,9% en 2006; 0,97% en 2007, et à 1% en 2008), tandis que la prévision pour 2010 tourne autour de 0,2% (DGAE, 2007). Keke (2010) signale que, cette situation observée au Bénin est

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déplorable lorsqu'on connait l'importance de ce secteur dans la vie économique d'une nation tant dans la mobilisation de l'épargne que pour le financement des investissements aussi bien publics que privés et surtout à la croissance économique.

En utilisant la base de données de l'enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE) de 2005 afin d'estimer les déterminants de la probabilité

de détenir l'assurance dépendance en France, Courbage (2007), montre que la demande

d'assurance dépendance est avant tout motivée par des comportements d'altruisme. Elle serait demandée à la fois pour conserver l'héritage à transmettre et pour protéger

financièrement les proches en cas de dépendance, mais aussi pour alléger la charge qui

pèse ou pourrait peser sur les offreurs d'aide informelle. Blondeau (2002) dans les déterminants du cycle de l'assurance de dommages en France, montre qu'en assurances

de dommages, le résultat provient des primes et des revenus financiers, déduction faite du coût des sinistres et des frais d'exploitation. L'étude empirique effectuée sur l'assurance de dommages française de 1963 à 1999 permet de vérifier ces raisonnements intuitifs, et de tester les facteurs influençant la prime. Elle permet aussi,

par l'intermédiaire d'une analyse de cointégration multi-variée (Vecteur Auto Régressif VAR), d'analyser les interactions entre les primes, les sinistres, les frais d'exploitation,

les capitaux propres, le PIB, les taux d'intérêt à long terme, et le taux de rendement de la Bourse de Paris. D'après une analyse empirique transnationale effectuée par Webb et al (2001), le développement de l'assurance et de l'intermédiation financière augmente la productivité totale des facteurs en facilitant une allocation efficace du capital.

Outreville (1990) fut l'un des premiers à examiner la relation économétrique entre développement de l'assurance et croissance économique des pays en développement. D'après ses conclusions, les services d'assurance vie et dommages causent la croissance économique.

Kugler et al (2005), s'appuient sur une analyse basée sur l'existence de la relation de cointégration pour montrer en utilisant les données de la Grande-Bretagne, qu'une

augmentation de la taille (représentée par le chiffre d'affaires) des différentes branches de dommages a un effet positif et statistiquement significatif sur la croissance économique.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote