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La protection juridique de la monnaie nationale face à  la dollarisation: dépréciation du franc congolais de 2016 à  2018 en RDC


par Dieu-Merci TCHIKU NTALE
Université de Kinshasa - Licence 2017
  

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A. Secteur du travail et des ressources forestières

La RDC devra faire en sorte que notre système bancaire soit majoritairement congolais en encourageant ses citoyens les plus riches à investir dans des banques commerciales congolaises, ainsi les filiales des banques étrangères qui pillulent en RDC pourraient laisser place aux initiatives bancaires locales. Et cela passerait par une démarche législative.

Formaliser le secteur informel du travail

Les crises ont entraîné une nette dégradation des termes de l'échange par la hausse des prix à l'exportation et la baisse des cours mondiaux des matières premières.69 Face à la déconfiture et à la désertion des pouvoirs publics de l'époque, le secteur informel est venu en quelque sorte à la rescousse de la population.

69 Ministère de Plan-RDC, Op.cit, p.70-74

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Ce secteur informel représenterait, de nos jours, plus de 80% de l'économie dans des secteurs aussi divers que le transport, la couture, la coiffure, le commerce... Le secteur informel joue ainsi un rôle de vecteur de croissance et de cohésion sociale, il contribue également à servir de plate-forme d'accueil des agents économiques exclus du secteur officiel.

Le secteur informel constitue un frein au développement plus rapide et un facteur réducteur de l'assiette fiscale

Il décourage l'initiative privée dans le secteur des PME/PMI formelles dont le pays a besoin. Ce secteur souffre également d'un manque de vision à long terme et d'un déficit d'encadrement. Tout cela a donné un coup fatal à l'économie. Pour résoudre ce problème à la fois crucial et immédiat, l'Etat congolais s'engagerait à tirer profit de potentialités qu'offre le secteur informel (source de créativité, d'esprit d'entreprise et terrain fertile d'apparition d'une éthique du travail fondée sur une forme nouvelle d'autonomie).

Pour y parvenir, l'Etat menerait des études qui vont construire progressivement le passage de l'économie informelle à l'économie formelle dans l'esprit et la pratique par la mise en oeuvre de politiques et stratégies permettant à l'économie informelle d'atteindre ses objectifs (la création d'emplois, la lutte contre la pauvreté et l'extension de la couverture sociale pour tous).La révision des dispositions juridiques et réglementaires dans le secteur informel, est la condition indispensable vers la formalisation.

Le Code forestier de la RDC, promulgué par loi n° 011/2002 du 29 août 2002 vise à organiser les espaces forestiers et leur exploitation en classant les forêts en trois catégories répondant chacune à une vocation prioritaire.

70 M. Prieur, Droit, Forêts et Développement durable, in « Conclusions générales, Bruxelles, Bruylant, 1996 ; p.506

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Cependant au-delà de ces fonctions traditionnelles, les forêts congolaises sont une source non négligeable génératrice de revenu. Avec le fléau du réchauffement climatique, les pays très industrialisés tels que les États-Unis, le Canada, l'Allemagne, La Chine, la Corée... sont tenus d'allouer des frais aux Etats très riches en ressources forestières comme le Brésil, la RDC, au regard des accords de Paris dits COP21, COP22, COP23...ainsi pour éviter le déboisement devant servir à la production de la photosynthèse qui protège la planète contre les gaz à effet de serre. Surtout les pays ayant plus des usines toxiques produisant des milliers de tonnes de fumées pleines de la toxine nuisibles la santé des espèces animales et végétales, à l'environnement et pour la couche d'ozone qui nous protège contre l'émission des gaz à effet de serre.

« Cinq Etats ont une responsabilité spéciale vis-à-vis de l'environnement global car ils regroupent à eux seuls 55% des forêts : Le Brésil, Le Canada, Les Etats-unis, la Russie et le Zaire, actuel RDC ».70

La forêt produit de nombreux services qui contribuent formellement et informellement au développement du pays.

Il y a lieu d'en citer certains qui contribuent directement à la croissance économique dont notamment : Les services de prélèvements à travers l'exploitation industrielle et artisanale des produits ligneux et la valorisation des produits forestiers non ligneux (gibiers, médecines traditionnelles, fruits et légumes) ; et les services de régulation à travers le soutien à la régulation des écosystèmes, notamment : la ressource eau (consommation, agriculture, énergie, et transport), la protection du sol et des terres contre les érosions ainsi que les effets néfastes de changement climatique.

Avec seulement 12,4 millions d'hectares de superficie concédées effectivement sous exploitation à ce jour, soit moins de 10 % de la superficie totale boisée, la RDC est bien en arrière par rapport aux autres pays de la sous-région de l'Afrique centrale.

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B. Secteur minier et d'hydrocarbures

Peu avant la promulgation du code minier en 2018, la RDC et le Rwanda ont signé, le 4 avril 2017, un accord de coopération portant sur l'exploration pétrolière des 2 700 km2 qu'ils se partagent dans la Lac Kivu. L'accord prévoit une exploitation commune en cas de découverte d'un gisement. Dans la même région des Grands Lacs, il est annoncé un retrait du Rwanda de la CEPGL.

Ce pays voulant se concentrer sur sa réintégration au sein de la CEEAC, semble ne plus porter à coeur le projet de relance de la CEPGL. Ainsi, son retrait pourrait mettre en difficulté l'existence même de cette institution composée de trois pays seulement (Burundi, RDC, Rwanda) à laquelle la CEEAC a recommandé de s'intégrer dans son ensemble.71

Cet accord rentre dans le cadre de la diversification de l'économie. Le secteur des hydrocarbures régénérerait des recettes très importantes dans les jours à venir dès la phase d'exploration serait possible, et l'économie du pays croîtra.

Le code des hydrocarbures, clarifié et publié, le cadre légale et réglementaire est déjà là. Il sera impérieux que l'Etat octroie les droits d'exploration pétrolière et d'exploitation minière selon le principe de la concurrence et conformément aux bonnes pratiques internationale, avec la révision des dispositions relatives au faible pourcentage de la part exploitée au gouvernement congolais.

Avec le vote et la promulgation du nouveau code minier, l'assiette fiscale est élargie en faveur de l'économie nationale et les garanties d'amélioration du système monétaire et financier se pointent à l'horizon. Les priorités seraient : renforcement de l'exploration et la prospection ; au démarrage de la production de gaz naturel ; à la remise à niveau des entreprises publiques du secteur minier et des hydrocarbures et à l'amélioration des capacités de transformation et l'établissement

71 Rapport économique annuel de la représentation Suisse à Kinshasa, 2017, p.3

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d'un cadre d'orientation et de régulation du secteur pour ne pas déplacer les capitaux à l'étrangers pour des fins de transformation et à amoindrir l'assiette fiscale.

C. Secteur d'investissement

Le sens de l'investissement peut s'éclairer sur base de la situation des investissements en RDCongo dont l'arsenal législatif paraissait garantir plus de protection aux investisseurs qu'à l'Etat lui-même. Le code minier garantissant plus d'intérêts protégés pour les investisseurs étrangers, dans les secteurs miniers et hydrocarbures a heureusement été modifié en faveur de la poche financière congolaise par la promulgation du nouveau code minier et des hydrocarbures en 2018.

Quant à la question de protection de l'investissement étranger, il est au coeur de l'actualité économique internationale. Elle participe du mouvement de globalisation économique et financière amorcé au courant de deux dernières décennies du 20ème Siècle en Afrique et accéléré après l'échec des politiques publiques menées par les Etats en Afrique. Ces politiques, accès sur les nationalisations des sociétés étrangères installées en Afrique, avaient créé un climat d'insécurité juridique pour l'investissement.

La République Démocratique du Congo fait partie de ces Etats qui ont appliqué les politiques rigoureuses de nationalisation fondées sur le principe de souveraineté de l'Etat sur les ressources naturelles. Face à l'échec de ces politiques publiques en matière d'investissement, il s'est avéré nécessaire de trouver des remèdes et parades efficaces pour équilibrer les rapports entre les parties (Etat et investisseurs).

Cet équilibre peut se réaliser par une double protection : Une protection à la fois de l'engagement de l'Etat à travers les contrats d'investissements et l'agrément de l'investisseur mais également une protection des prérogatives de l'Etat dans la réalisation de l'investissement. Ceci passe notamment par le dialogue entre les parties intéressées à l'investissement en utilisant l'intelligence juridique, politique et diplomatique.

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De ce qui précède, déduisons que la protection juridique du franc congolais, exige la même rigueur des protections des intérêts de l'Etat tels que pour le contrat d'investissement en ce sens qu'il s'agit d'une question qui fait appel à l'ordre juridique interne et internationale en matière d'investissement tout comme pour ce qui concerne une monnaie étrangère dans une économie nationale, régie par la politique monétaire internationale, des instruments internationaux en même temps par les lois et politique monétaire internes.

Etant donné que les intérêts rendent inamovibles les étrangers par rapport à une situation irrégulière et préjudiciable à l'Etat hôte, ces derniers ne feraient jamais signe de cette absence de justice dans la distribution des intérêts, étant donné que cette situation cautionne l'enrichissement de leurs capitaux. C'est ainsi que dès lors que la conscience est avertie ; une protection juridique est opportune.

C'est pareil pour la situation du marché monétaire congolais. La dépréciation du franc congolais conditionne de la valeur maximale du dollar américain. Le pouvoir législatif est donc sensé réglementer en bon escient le marché monétaire de façon à rétablir la valeur du franc congolais ; qu'il s'agisse des contrats miniers ou d'investissement en général le taux d'intérêt pour la RDC doit être équitabilisé.

Les textes y relatifs sont moins nombreux, et ceux qui existent donnent avantage au dollar américain en défaveur de la monnaie locale.

Il a été démontré scientifiquement qu'on ne chasse pas brutalement une monnaie sur le marché évitant ainsi de multiples conséquences que ce geste peut causer sur le plan politique, économique, sociale et internationale.

Cette politique, qui consistait à bancariser tous les services financiers de manière progressive, commerçant par la paie des fonctionnaires de l'Etat au moyen de la banque et en franc congolais, a connu un élan positif en ce sens que la dédollarisation devenait progressivement effectif.

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En tout état de cause, le franc congolais peut se protéger de manière juridique et faire face au déséquilibre financier. L'Etat a la mission de définir la politique de protection, ensemble avec la banque centrale, mais aussi le parlement. Il est donc opportun que l'Etat congolais intervienne dans ce domaine pour proposer de réglementations salvatrices ; comme c'est le cas avec les investissements au pays. L'Etat jouit d'une souveraineté permanente sur sa monnaie et sur sa politique monétaire.72

Une guerre entre Etats du Nord (Occident) et Etats du Sud (Asie) est permanente pour gagner le marché et l'infiltration économique en Afrique, et pareil en RDCongo. Les Etats-Unis ont su finalement envahir les systèmes financiers du monde du dollar américain et de tous leur mécanismes d'imposition de cette monnaie-là faisant pas pour incontournable. C'est pourquoi les Etats-Unis, l'Union Européenne se lancent dans l'application extraterritoriale de leur législation, pour accentuer la perte du contrôle règlementaire au sud.73

Les questions de l'économie sont donc verrouillées. Le dollar joue bien le rôle ; et pareil pour le droit du commerce international ; qui prévoit les questions liées à l'ouverture des marchés en cas d'investissement des étrangers avec une imposition terrible du dollar américain, à l'intégration sous régionale, à la non-discrimination des investissements étrangers par rapport aux investissements nationaux, à la bonne gouvernance ou encore à la protection des normes environnementales et sociales au regard du flux des capitaux étrangers sur les marchés nationaux.74

Aucune justice dans ces prévisions textuelles en faveur pour la RDC ; sur

72 ONU, Résolution 1803, article 1 : « Le droit de souveraineté permanente des peuples et des nations sur leurs richesses et leurs ressources naturelles doit s'exercer dans l'intérêt du développement national et du bien-être de la population de l'Etat intéressé ». Cette souveraineté permanente pose le droit souverain de chaque Etat de disposer de ses richesses et de ses ressources naturelles. V. aussi le Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, article 1er

73 Th. WALDE, Nouveaux horizons pour le droit international des investissements dans le contexte de la mondialisation de l'économie, Paris, Editions, A. Pedone, 2004, p.16

74 Rodrigue Ntungu, Le Droit congolais à l'épreuve de la mobilité du capital : Protection de l'Etat récepteur d'investissements, Harmattan, RDC, 2013, p.25

75 K. BENYEKHLEF, Une possible histoire de la norme : les normativités émergentes de la mondialisation, Québec, Editions Thémis, 2008, P.332

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le plan de fond ; car malgré leur apparente diversité, ces questions ont une source commune : les conflits normatifs grandissants entre les normes nationales et les règles du commerce international liées à l'investissement et à la cohabitation des monnaies étrangère et locales. La capacité de l'Etat à dire le droit et à protéger son économie nationale et sa monnaie locale semble dès lors fortement perturbée.75

Il faut se rappeler que la RDC et les Etats étrangers avec lesquels elle signe des accords et traités internationaux relative à la monnaie, sont présumés compétents et d'égale habilité dans l'étude des conséquences de l'exécution du traité ou accord règlementant l'utilisation du dollar où l'investissement ou carrément le commerce des étrangers au pays.

Paradoxalement pour l'investissement par exemple, l'investisseur n'est tenu à aucune obligation de résultat. Pour la consommation du dollar, il est présenté comme faveur grâce à la mondialisation. Ainsi ces Etats étrangers demeurent potentiellement susceptible de porter atteinte à la sécurité du franc congolais.

Ainsi, s'il revient aux investisseurs ou aux Etats émetteurs de la monnaie étrangère de produire des contrats pré-rédigés auxquels adhère la RDC, cet investisseur ou cet Etat étranger, qui détient l'information et possède tant d'expertise que les moyens techniques et financiers, n'est donc pas la partie faible que l'on pense.

La protection juridique de l'Etat est par conséquent, envisagée à deux niveaux : la protection de l'engagement de l'Etat pour l'utilisation de la monnaie étrangère dans son système monétaire et marché financier, d'une part, la protection des prérogatives de l'Etat dans la consommation effective de la monnaie étrangère dans son système économique, d'autre part ; et ceci par le pouvoir législatif, et exécutif à la fois.

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Il sied de préciser en liminaire que les monnaies des Etats à économie faible sont sous la domination financière de la monnaie étrangère. Avec des investissements en demande permanente, la monnaie principale de leurs transactions c'est la monnaie étrangère ; à l'instar de la RDCongo où le dollar américain bat son plein dans les multiples investissements dont elle est « bénéficiaire ».

Bref, les opérations économiques de multilatéraux des sujets étrangers au pays, des opérateurs économiques de l'étranger au moyen des investissements, mais aussi les financements des Etats puissants, organisations internationales et institutions financières internationales pourvoyeurs financiers dans des pays pauvres, notamment la RDCongo, inondent malicieusement le marché financier en particulier et l'économie nationale en général de la RDC, du dollar américain. Ainsi l'idée d'investissement fait appel au dollar américain.76

Dans l'idée de la définition de l'investissement à l'occurrence, les critères constitutifs d'un investissement sont objectifs ; et le critère monnaie en espère n'est pas écarté. Cette vision prévaut notamment, dans l'accord du 10 Mars 1972 relatif à la protection et à l'encouragement des investissements entre la Suisse et le Zaïre; actuelle RDCongo.77

Cependant, la convention du 05 Octobre 1972 sur la protection des investissements entre la République Française et la République du Zaïre, actuelle RDCongo, contextualise le fond de l'investissement à toutes créances afférents aux biens et droits, et aux prestations qui s'y rapprochent, aux droits réels, au droit de participation et aux éléments incorporels du fonds de commerce.78

76 Décision du comité ad hoc du 1er Novembre 2006. V. J. FOURET, « La sentence arbitrale et les recours contre cette sentence », Droit et Affaires, 6è édition, 2008, p.69

77 En son article 1er, l'investissement est l'ensemble d'« apports en espèces ou en nature faits par les ressortissants ou sociétés d'une des parties contractantes sur le territoire de l'autre, conformément à la législation respective des parties contractantes, applicable aux investissements, en vue soit de constituer une capacité de production nouvelle des biens ou des services, soit de rationaliser des méthodes de production ou d'en améliorer la qualité ».

78 L'article 1er entend par investissement, «les biens meubles et immeubles ainsi que tous autres

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Cela sous-entend au finish la contrepartie en espèces, en monnaie étrangère. Les textes de loi qui mettent le franc congolais en faiblesse sont légions. C'est pourquoi il est temps qu'ils connaissent d'énormes réformes législatives. Dans l'idée d'une protection juridique de la monnaie locale de la R.D.Congo, il sied d'appliquer désormais la doctrine Calvo.79

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault