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Pragmatique, narrativité, illocutoire et délocutivité généralisées.

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par Jean Robert RAKOTOMALALA
Université de Toliara - Doctorat 2004
  

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5. LE DÉTACHEMENT DU SENS

RÉSUMÉ

La règle du détachement du sens que nous devons à Benoît de CORNULIER permet à n'importe quelle sémiotique de s'incorporer un sens déjà exprimable dans un langage donné. Elle permet entre autres de caractériser les actes illocutoires. Une expression est produite avant tout pour signifier, mais de la forme de l'expression, on peut convenir d'une attitude du locuteur. Cette forme participe à la fois d'une convention que met en évidence la règle du détachement du sens.

Mots clés : sémiotique, sens, détachement du sens, illocutoire, convention

ABSTRACT

The rule of the detachment of the meaning that we owe to Benoît de CORNULIER allows any semiotics to incorporate a sense already expressible in a given language. It allows among others to characterize the illocutionary acts. An expression is produced primarily to mean, but from the form of expression, we can agree on an attitude of the speaker. This form is both a Convention that highlights the rule of detachment of the meaning.

Key words: Key words: semiotics, sense, detachment of the meaning, illocutionary, convention

L'analyse qui va être proposée ici est une exploitation de la règle du détachement du sens comme principe qui permet d'accomplir un acte de langage par le biais d'une interprétation fournie par la relation entre l'interprété et l'interprétant. Cependant, Benoît de CORNULIER, à qui nous devons la mise à jour de cette notion de détachement du sens, distingue deux types de détachement : la version faible et la version forte.

La version faible accepte n'importe quel système sémiotique au niveau du plan de l'expression auquel est assignée une interprétation qui impose un interprétant nécessairement de nature linguistique. Cette conversion d'un système sémiotique quelconque en système linguistique est plutôt banalement exploitée dans la communication humaine pour effectuer des actes illocutoires.

Rappelons pour mémoire que selon HJELMSLEV, il faut entendre par sémiotique une fonction qui relie deux grandeurs qui se définissent ainsi mutuellement comme plan de l'expression et plan de contenu. Nous devons préciser que cette sémiotique milite contre l'idée que le signe est signe de quelque chose qui lui est extérieur, une rupture épistémologique amorcée par la théorie du signe saussurienne mais qui va au-delà.

En effet, chez SAUSSURE, c'est la combinaison du signifiant et du signifié qui forme le signe, et le signe ainsi obtenu sert à désigner un objet du monde. En revanche, pour HJELMSLEV la sémiotique n'est qu'une fonction :

« Pour ce faire, nous cesserons pour le moment de parler de signes car, ne sachant ce qu'ils sont, nous cherchons à les définir, pour parler de ce dont nous avons

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constaté l'existence, c'est-à-dire de la FONCTION SÉMIOTIQUE posée entre deux grandeurs : EXPRESSION et CONTENU. » (HJLEMSLEV, 1968-1971, pp. 66-67)

Cette définition n'implique pas qu'une sémiotique soit nécessairement de nature linguistique. C'est ce que confirme GREIMAS en posant l'existence d'une sémiotique du monde naturel, une autre manière de présenter le principe d'isomorphisme entre le mot et la chose :

« Il suffit pour cela de considérer le monde extralinguistique non plus comme un référent « absolu » ; mais comme le lieu de la manifestation du sensible, susceptible de devenir la manifestation du sens humain, c'est-à-dire de la signification pour l'homme, de traiter en somme le référent comme un ensemble de systèmes sémiotiques plus ou moins explicites ». (GREIMAS, 1970, p. 52)

Chez WITTGENSTEIN, nous pouvons aussi constater cette affirmation du principe d'isomorphisme entre mot et chose quand il dit que : « (...), nous ne pouvons imaginer aucun objet en dehors de la possibilité de sa connexion avec d'autres objets » (2.0121) (WITTGENSTEIN, 1961, p. 30).

Il est inutile de produire d'avantage de preuves de ce principe d'isomorphisme, faisons remarquer tout simplement à la lumière de cet aphorisme du philosophe viennois que la connexion de chose à chose n'est autre chose que l'établissement d'une fonction sémiotique entre deux grandeurs. Poursuivons, par contre, un autre cheminement de la sémiotique.

SAUSSURE, en définissant le signe linguistique, n'a pas, lui non plus, manqué de remarquer que le monde naturel peut être signifiant. Il pose ce système signifiant comme existant à côté de la linguistique :

« On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie (du grec sëmeîon, « signe ». Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu'elle n'existe pas encore, on ne peut pas dire ce qu'elle sera ; mais elle a droit à l'existence, sa place est déterminé d'avance. La linguistique n'est qu'une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini dans l'ensemble des faits humains. » (SAUSSURE, 1982, p. 33)

BENVENISTE n'accepte pas cette hiérarchisation qui fait de la linguistique un territoire banlieusard de la sémiologie, il inverse cette hiérarchie en précisant que toute sémiotique se construit sur le modèle linguistique. Ce qui veut dire in fine que le dernier interprétant de tout système sémiotique est la linguistique :

« Toute sémiologie d'un système non-linguistique doit emprunter le truchement de la langue, ne peut donc exister que par et dans la sémiologie de langue. Que la langue soit ici instrument et non objet d'analyse ne change rien à cette situation, qui commande toutes les relations sémiotiques ; la langue est l'interprétant de tous les autres systèmes, linguistiques et non-linguistiques. » (BENVENISTE E. , [1974] 1981, p. 60)

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En définitive, que l'on se meuve dans une sémiotique non linguistique ou que l'on évolue dans une sémiotique linguistique, l'intelligibilité d'un système sémiotique demeure la fonction sémiotique unissant deux grandeurs, terme absolument neutre dont se sert HJELMSLEV pour désigner les fonctifs d'une fonction. Position théorique qui dispense de définir ce que c'est un signe et qui a l'avantage de permettre à une sémiotique d'être le fonctif d'un langage : sémiotique connotative ou sémiotique métalinguistique. Une position théorique saluée par ALMEIDA en ces termes :

« Pour Hjelmslev le langage ne contient rien que du langage. La sémantique n'existe pas. Il n'existe qu'un plan d'expression et un plan de contenu, appliqué à un inventaire. Mais rien ne dit que l'expression doive être nécessairement sonore ni le contenu nécessairement conceptuel. Ces deux niveaux ne sont définis que relationnellement, et ne s'appliquent qu'à tout inventaire qui en est doté. Il n'y a donc rien à abstraire, car il n'y a pas de noyau, pas de sèmes, pas de classèmes, pas de traits pertinents. Il n'y a, somme toute, qu'un inventaire, et tout se trouve dans l'inventaire. » (ALMEIDA, 1997)

Pour illustrer cette fonction sémiotique, nous pouvons prendre l'exemple suivant : 1. « Les plantes xérophiles possèdent des racines aériennes sous forme d'épine ».

Dès lors, à la lumière de cet exemple, nous pouvons dire qu'observer des plantes, c'est les constituer en sémiotique, c'est-à-dire en système signifiant qui s'adjoint du contenu par la fonction sémiotique. On parlera alors de sémiotique des plantes justifiant la célèbre affirmation de SAUSSURE (1982, p. 157) selon laquelle, la langue est une forme et non une substance.

HJELMSLEV (1968-1971, p. 68 et passim) nous prévient que rien n'autorise de faire précéder la langue par la « substance de contenu » et démontre qu'il y a un principe d'isomorphisme qui fait qu'il existe une forme et une substance à la fois du contenu et de l'expression et que de la sorte: "Le sens devient chaque fois substance d'une forme nouvelle et n'a d'autre existence possible que d'être la substance d'une forme quelconque." (HJLEMSLEV, 1968-1971, p. 70)

La confusion post-hjelmslevienne de l'interprétation de ce principe d'isomorphisme est semblable à celle de la mise à jour de l'arbitraire du signe de la part de SAUSSURE (1982, p. 100). En voulant démontrer l'arbitraire du signe, la théorie fait intervenir le référent. La critique portée par BENVENISTE ([1966] 1982, p. 52) à ce sujet voit dans le rapport des parties du signe, une nécessité et ; dans celui du signe au référent, l'arbitraire.

Il existe pourtant une analyse qui démontre que le sens se lit sur la forme. Nous sommes alors très loin de la simplification qui consiste à faire des signes linguistiques des désignations d'objets du monde. Au contraire, le signe est inscrit dans un schème d'action sur le monde au même titre que les objets dont nous nous servons. Voici un passage que nous jugeons explicatif de la théorie du signe chez HJELMSLEV :

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« L'hominisation de l'espèce commence lorsque l'individu se sert d'un objet pour en modifier un autre en vue d'une action que ce second assume : lorsque le chasseur modifie la forme d'un caillou pour en faire une arme contre un gibier éventuel. Éventuel : il faut bien dans l'opération de fabrication d'un instrument, qu'un troisième objet soit absent et remplacé par son image. La "certitude sensible" nécessaire au travail est prise en charge par la représentation. Un langage qui relaie le geste déictique est là pour épouser le mouvement de naissance de l'activité sémiotique. Le sens surgit. C'est ce sens que nous lisons quand nous interprétons comme instrument la modification non accidentelle d'un silex : le signe d'une activité qui opère dans l'absence de son objet. » (LAFONT, 1978, p. 19)

Autrement dit, cette théorie du signe nous apprend que le mouvement de la référence ne s'arrête à la désignation de l'objet auquel cas le signe est totalement arbitraire. Le fait nouveau est donc que la forme signe permet de connaître ce qu'elle permet d'accomplir moyennant une utilisation que Benveniste appelle énonciation. Ce qui nous situe d'emblée dans la théorie de l'action. C'est de cette manière que l'on peut assumer l'affirmation selon laquelle le langage ne peut pas être une tautologie du réel.

De ce point de vue, le rapprochement que l'on fait entre SAUSSURE et PEIRCE est un rapprochement conflictuel qui met en évidence leur différence irréductible. L'équivalence se situe entre HJELMSLEV et PEIRCE. Quand la sémiotique du linguiste danois assigne à l'identité du signe une fonction, cela veut dire exactement que tout est signe pourvu qu'il soit pris en charge par la fonction sémiotique. C'est ce qui se passe également chez PEIRCE :

« [...], il n'a pas été plus en mon pouvoir d'étudier quoi que ce fût - mathématiques, morale, métaphysique, gravitation, thermodynamique, optique, chimie, anatomie comparée, astronomie, psychologie, phonétique, économie, histoire des sciences, whist, hommes et femmes, vin, métrologie, si ce n'est comme étude de sémiotique » (LW 422) (MARTY, 1980, p. 29)

Cette première analogie est renforcée par une autre plus importante à nos yeux. Les textes de Prolégomènes à une théorie du langage nous apprennent qu'une sémiotique connotative peut être à son tour devenir l'expression d'une nouveau contenu et ainsi de suite indéfiniment. Il en est exactement de même de la définition du signe chez PEIRCE :

« Un signe ou representamen est un Premier qui se rapporte à un second appelé son objet, dans une relation triadique telle qu'il a la capacité de déterminer un Troisième appelé son interprétant, lequel assume la même relation triadique à son objet que le signe avec ce même objet ... Le troisième doit certes entretenir cette relation et pouvoir par conséquent déterminer son propre troisième ; mais, outre, cela, il doit avoir une seconde relation triadique dans laquelle le representamen, ou plutôt la relation du representamen avec son objet, soit son propre objet, et doit pouvoir déterminer un troisième à cette relation. Tout ceci doit également être vrai des troisièmes du troisième et ainsi de suite indéfiniment... » (2.274) (PEIRCE C. S., 1979, p. 147)

De cette longue discussion dans laquelle nous avons fait référence à des auteurs de divers horizons, il nous semble que la théorie qui considère que le référent extralinguistique

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n'est pas le référent ultime est plus conforme à notre utilisation du langage. C'est une théorie plus puissante parce qu'elle permet de rendre compte de la performativité de nos énonciations. Pour une illustration sommative de cette théorie sémiotique, nous allons prendre un exemple banal, facilement observable dans les milieux citadins et qui va nous permettre que la véritable référence des signes est le rapport interlocutif. Observons alors (2) :

2. Chien méchant

Il s'agit d'un écriteau qui s'affiche généralement sur le portail des domaines privés. Cette affichette se décline dans toutes les langues et est souvent accompagnée d'une représentation graphique d'une tête de chien, bouche ouverte, montrant ses crocs. En admettant que les différentes représentations sont globalement équivalentes, nous préférons alors faire l'analyse du signe iconique. La raison de cette préférence est une souscription au fait que les fonctifs d'une sémiotique sont solidaires.

La première remarque que nous allons présenter est toujours en relation avec la théorie du signe discutée précédemment. À la réception d'un message de ce genre, le destinataire ne se contente pas de conclure à la présence d'un chien doté d'une qualité définie comme méchante dans le domaine - ce serait privilégier uniquement la fonction désignative -. Il analyse le message surtout en fonction du rapport interlocutif et se considère comme averti par le signe ainsi produit.

On peut maintenant supposer le problème qui se posera aux analphabètes ou à des gens qui ne comprennent pas le français. Pour sortir de cette impasse la société s'est dotée de signe iconique qui représente un chien. Nous retrouvons alors la pertinence de la sémiotique qui n'est pas forcément linguistique. Cette dernière remarque est en même l'occasion d'articuler cette théorie du signe au détachement du sens.

Benoît de CORNULIER nous présente le détachement faible du sens selon la formulation suivante :

((P & (P implique Q)) implique Q (CORNULIER, 1982, p. 127)

Dans cette thèse, il est soutenu que si on peut démontrer P et que si de plus P implique Q, alors la production de P revient à produire Q. Autrement dit, l'idée du détachement faible du sens est qu'à toute sémiotique - qui n'est pas nécessairement linguistique - est assignée un interprétant et que la conjonction d'un interprété avec une interprétation implique l'interprétant. C'est ce que laisse prévoir le système de parenthèses dans la formule : la production de P conjointement avec l'interprétation que (P implique Q) implique Q.

On s'aperçoit alors que, dans notre exemple, afficher sur un portail l'icône d'un chien méchant et que cet affichage implique que l'on avertit, c'est littéralement accomplir un avertissement. Ce qui veut dire exactement que la règle du détachement du sens est une formulation qui permet de rendre compte de la force illocutoire de toute sémiosis. Il est très remarquable de constater que la généralisation de la performativité, à tous les énoncés, due

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à l'introduction de l'implicite dans la théorie, un implicite compris comme l'absence du préfixe performatif au niveau de la structure de surface, peut être également étendue à toute sémiosis.

Cette sur-généralisation consiste à déplacer la question de la référence de la forme « de quoi parle le signe ? » (dénotation) à « pourquoi la sémiose est-elle produite ? ». Ou, plus précisément, le mouvement de la référence, c'est-à-dire, l'interprétation, n'est pas épuisé par la première question, mais en passant par elle, finit dans la seconde et montre clairement que toute communication a pour but de modifier un rapport interlocutif. Ce qui revient à dire avec CARNAP que syntaxe et sémantique sont commandées par des buts pragmatiques.

Étant donné que notre analyse du détachement du sens aboutit à cette sur-généralisation, il convient maintenant de s'interroger sur le rapprochement entre HJLEMSLEV et PEIRCE puisque le point de départ de cette analyse est une interrogation sur le statut du signe. Autrement dit, nous voulons commenter par ce rapprochement la remarque suivante de BENVENISTE :

« La difficulté qui empêche toute application particulière des concepts peirciens, hormis la tripartition bien connue, mais qui demeure un cadre trop général, est qu'en définitive le signe est posé à la base de tout l'univers entier, et qu'il fonctionne comme principe de tout ensemble, abstrait ou concret. L'homme entier est signe. Mais finalement ces signes, étant tous signes les uns des autres, de quoi peuvent-ils être signes qui NE SOIT PAS signe ? » (BENVENISTE E. , [1974] 1981, pp. 44-45)

On peut répondre de diverses manières à cette question posée, mais il nous semble judicieux de prendre cette question comme un commentaire de la théorie des interprétants dans la sémiotique triadique. D'après la définition du representamen (Cf. supra), l'interprétant est soumis au régime du « ainsi de suite et indéfiniment », ce qui implique que le processus sémiotique ne s'arrête jamais.

La réponse donnée à ce problème par Joëlle RHÉTORÉ (1980, p. 32) est une introduction de ce qu'il appelle « protocole mathématique ». C'est-à-dire, pour que les entiers naturels ne soient pas une série de hasards, il faut trouver une règle permettant leur énumération car une série de hasard n'a d'autre détermination des membres que leur énumération selon KOLMOGOROV et CHAÏTIN, cités par SAVAN (1980, p. 11). Cette règle sera donc n+1, dès lors les entiers naturels sont une progression arithmétique de raison « 1 », de la sorte le régime ainsi de suite et indéfiniment est largement acceptable. Cette règle permet d'organiser la théorie triadique de la sorte : 1 renvoie à 2 par l'intermédiaire de 3 qui introduit la règle, ou pour dire les choses dans la terminologie de PEIRCE : le premier renvoie au second par l'intermédiaire d'un troisième. Ce qui a permis à RÉTHORÉ donner la conclusion suivante : « Tout est signe du moment qu'il est saisi par la pensée, qui est une tiercéité, c'est-à-dire une médiation entre le monde des Possibles (premier) et le monde des Existants (second). La pensée met en relation des premiers avec les seconds ; elle est donc ce qui permet de les concevoir et de les relier ; elle est donc nécessairement d'une nature différente » (RÉTHORÉ, 1980, p. 33)

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Appliquons ce protocole mathématique à notre exemple.

Le premier est l'icône du chien qui renvoie à un existant : l'animal ainsi dénommé par l'intermédiaire d'une loi « la méchanceté ». Le premier est qualifié d'être le monde des possibles, c'est-à-dire de simples « peut-être » pas nécessairement réalisés, explique le fait que dans le monde, il n'existe deux langues qui nomment de manière identique le même existant, hormis les cas d'emprunt dans lequel le matériel phonique subit la forme phonologique de la langue cible. On s'aperçoit déjà que le premier le choix arbitraire d'une forme dans le mouvement de la dénotation et non dans celui de la signification : « La catégorie de la Priméité est celle du commencement, de la nouveauté, de la liberté, de la possibilité et de l'indétermination » (SAVAN, 1980, p. 11)

C'est pour cette raison que BEVENISTE ([1966] 1982, p. 51) montre clairement que l'arbitraire du signe n'est pas dans le signe, dans le rapport du signifiant au signifié mais dans le rapport du signe ainsi obtenu avec le référent. C'est cela aussi qui constitue la raison fondamentale que PEIRCE ne commence pas par les êtres cardinaux mais par les êtres ordinaux. Ce premier indique en effet que c'est un esprit qui nomme les choses et non les choses qui possèdent des noms qu'il s'agit de trouver ou de retrouver.

Ce principe de l'arbitraire ne doit pas nous conduire à penser que le signe doit être dyadique : une simple relation du premier au second. Il ne faut pas non plus conclure qu'en faisant du premier une synthèse du signifiant et du signifié, on obtienne un signe triadique par adjonction du référent. Le premier n'admet pas cette division.

Par ailleurs, il faut aussi reconnaître que le troisième ne peut pas être le signifié. Le troisième est de l'ordre de la loi qui permet une progression non hasardeuse et non de l'ordre de la loi pour autoriser la dénotation.

L'intelligence qui a mis sur son portail l'icône d'un chien avec l'interprétant « méchant » vise par cette interprétation à avertir les destinataires d'un danger possible d'une effraction. Cet avertissement à son tour lui permet d'éviter des conflits éventuels à son tort en cas de morsure. Éviter ce tort, lui permet de maintenir une bonne relation de voisinage. Une bonne relation de voisinage lui permet de demander l'aide des voisins en cas de problème qu'il ne peut lui-même résoudre, et ainsi de suite indéfiniment.

Nous voyons maintenant que l'interprétant est de nature dynamique que ne saurait enregistrer aucun dictionnaire. Il n'y aura jamais un dictionnaire des interprétants alors que les dictionnaires des signifiés sont courants. L'interprétant est bel est bien un processus ad infinitum par lequel, l'interprétant devient à son tour un premier et engage de nouveau une nouvelle relation triadique, l'interprétant de cette nouvelle relation triadique, à son tour devient un premier, et ainsi de suite indéfiniment.

La question qui mérite notre attention est maintenant de savoir si le processus peut s'arrêter. En revenant au protocole mathématique à l'origine de cette discussion, il semble que le processus ne s'arrête jamais, il est virtuellement en progression indéfinie, mais seulement l'esprit ne peut pas suivre cette progression indéfinie de la même manière qu'il ne

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vient à l'esprit de personne de suivre la progression de la suite des nombres entiers naturels jusqu' à un million, par exemple. C'est pour cela que Robert MARTY introduit l'idée de stabilisation du processus : « On peut dépasser cette apparente contradiction en introduisant la notion de processus convergent, ainsi défini : à partir d'un certain rang, la suite des interprétants (donc aussi celle des objets) devient stationnaire, c'est-à-dire qu'interprétants et objets se reproduisent ad infinitum identiques à eux-mêmes, (...) » (MARTY, 1980, pp. 3738)

On affirme souvent que les textes de PEIRCE contiennent une présentation pragmatique des signes, notre analyse du détachement du sens milite dans ce sens. On peut rappeler brièvement cette convergence en reprenant notre exemple. Ainsi, l'interprété est l'icône du chien, et l'interprétant est l'écriteau « chien méchant ». Dès lors, en application de la règle du détachement du sens (variante faible), la conjonction de l'interprété avec l'interprétant implique l'interprétant ; en l'occurrence l'affirmation d'un animal dénommé chien et qui est doté d'une qualité reconnue méchante, et faisant cette affirmation, l'auteur du signe avertit, etc.

L'analyse de DUCROT corrobore également cette théorie de l'interprétant dans la sémiotique triadique quand il affirme que :

« Interpréter un énoncé, c'est y lire une description de son énonciation. Autrement dit, le sens d'un énoncé est une certaine image de son énonciation, image qui n'est pas l'objet d'un acte d'assertion, d'affirmation, mais qui est, selon l'expression des philosophes anglais du langage, « montrée » : l'énoncé est vu comme attestant que son énonciation a tel ou tel caractère (au sens où un geste expressif, une mimique, sont compris comme montrant, attestant que leur auteur éprouve telle ou telle émotion) ». (DUCROT, 1980, p. 30)

Ce qui veut dire exactement que l'énoncé n'assume le mouvement de la référence que par l'interprétant que lui fournit l'énonciation. Il suffit d'ajouter que l'énonciation accomplit au moins un acte de langage pour retrouver la série d'interprétants dans la préoccupation pragmatique comme nous l'avons essayé de montrer dans notre exemple.

En effet, le plus souvent, l'analyse pragmatique se contente d'identifier à la manière des tropes, un acte illocutoire littéral et un autre dérivé pour arriver à ce que KERBRAT-ORRIOCHINI appelle trope illocutoire :

« (...) « Tu peux me passer le sel ? » peut être considéré comme un trope dans la mesure où l'énoncé signifie bel et bien « Passe-moi le sel », comme en témoignent l'enchaînement, et le fait que les conditions de réussite auxquels est soumis un tel énoncé sont pour l'essentiel celles qui caractérisent la requête ,et non celles qui sont propres à la question (en tant que question, l'énoncé est non « relevant » donc susceptible d'échouer ») : de même que dans une métaphore, ses conditions de vérité concernent avant tout le sens dérivé, de même en cas de trope illocutoire, ses conditions de réussite sont liées à la valeur dérivée et non point littérale. » (KERBRAT-ORECCHIONI C. , 1994, p. 59)

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Mais démêler l'acte littéral de l'acte dérivé, n'est-il pas verser dans une activité métalinguistique ?

Et HJLEMSLEV de nouveau. Dans son effort théorique de traiter les problèmes de significations à partir de la forme, HJELMSLEV distingue deux types de sémiotiques symétriquement inverses. La première est appelée sémiotique connotative. La sémiotique connotative est une sémiotique dont le plan de l'expression est déjà une sémiotique. L'exemple qui sert à HJELMSLEV à illustrer la connotation est la notion de style. On peut opposer ainsi dans un texte un style vernaculaire qui au-delà de ce qui est dit, montre dans la manière de dire le lien solidaire du locuteur à une communauté régionale par opposition au style nationale qui tend à neutraliser cette appartenance régionale. La définition qui en est proposée est la suivante : « Il semble donc légitime de considérer l'ensemble des connotateurs comme un contenu dont les sémiotiques dénotatives sont l'expression, et de désigner le tout formé par ce contenu et cette expression du nom de SÉMIOTIQUE, ou plutôt de SÉMIOTIQUE CONNOTATIVE. » (HJLEMSLEV, 1968-1971, pp. 151-152)

La deuxième est appelée métasémiotique. C'est une sémiotique dont le plan de contenu est lui-même une sémiotique. HJLEMSLEV qualifie la métasémiotique de scientifique : « D'ordinaire, une métasémiotique sera (ou pourra être) entièrement ou partiellement identique à sa sémiotique objet. La linguistique par exemple, qui décrit une langue, aura elle-même recours à cette langue dans sa description » (HJLEMSLEV, 1968-1971, p. 152)

La différence entre sémiotique scientifique et sémiotique non scientifique mérite d'être analysée pour éviter toute méprise. Nous comprenons par catalyse, de la manière avec laquelle sont présentées les deux sémiotiques, que la sémiotique connotative n'est pas scientifique. La méprise à éviter se situe au niveau de l'analyse. Dans les objets littéraires ou objets poétiques, les descriptions valent toujours comme commentaires. C'est-à-dire, une application du principe d'immanence qui ne saurait accepter des objets extérieurs qu'à titre de confirmation de l'analyse. Ce qui veut dire que l'objet littéraire est une hiérarchie qui se trouve décrite par les connotateurs.

C'est ce que l'on peut visualiser par la formule suivante, en admettant que le symbole E vaut pour l'expression, que R indique la relation sémiotique et C, le contenu :

(E R C) R C = sémiotique connotative.

Il n'y a pas de raison que la sémiotique connotative ne puisse pas connaître un processus ad infinitum théoriquement, puisque la stabilisation prévue par Robert MARTY (supra) implique qu'à un certain moment la progression devient stationnaire. On aura donc la visualisation suivante :

(((E R C) R C1) R C2) R Cn+1

Ce qui veut dire que la sémiotique connotative, si elle n'est pas scientifique n'implique qu'elle doit être laissée hors du champ de la scientificité comme le montrent les travaux d'analyse en sémiotique littéraire.

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En revanche, la sémiotique métalinguistique est une hiérarchie décrivante, et c'est en cela qu'elle est scientifique ; en effet, étant donné qu'elle est aussi une sémiotique, nous pouvons reprendre les mêmes symboles afin d'en donner la visualisation suivante :

E. R (E R C)

Le métalangage peut aussi connaître une progression ad infinitum sous la même réserve indiquée par Robert MARTY :

(((E. R (E R C))1 R (E R C))2 R (E R C)n+1

La formule du métalangage peut être comprise comme une autre version de la sémiotique triadique mutatis mutandis. L'objection sérieuse que l'on peut opposer à ce rapprochement est que dans la sémiotique de HJELMSLEV le signe est biplan tandis que le signe de PEIRCE est triadique. Cependant, nous ne pouvons pas retenir cette objection, car le style épistémologique de HJELMSLEV est pour le moins original dans le traitement du problème des sciences de signification.

On peut résumer de la sorte ce problème : d'abord, il faut choisir entre la cohérence et la complétude. En choisissant la cohérence, on limite le domaine d'analyse au risque de retenir de manière implicite la mémoire du domaine exclu. Ensuite, il faut choisir entre le formalisme et la signifiance. On peut dire que le style d'une telle épistémologie réside dans la nécessité d'appliquer le principe de renoncement. Dans le traitement de ces problèmes, le style épistémologique de HJELMSLEV est une radicalisation de ce principe de renoncement, c'est ce que nous apprend l'analyse suivante d'Ivan ALMEIDA :

« Au contraire le principe du pari, que l'on peut attribuer implicitement au style de Hjelmslev consiste, quant à lui, dans la radicalisation dynamique du principe de renoncement : parier qu'une radicalisation de la rigueur formaliste peut mener à une visualisation du sens, parier qu'une radicalisation de l'immanence peut, par besoin interne, déboucher dans la complétude. En d'autres termes, que le sens est une prolongation de l'horizon du formalisme, et que la transcendance est une conséquence dynamique de l'immanence. » (ALMEIDA, 1997)

Autrement dit, la sémiotique de HJELMSLEV est un formalisme ; la fonction sémiotique unit deux grandeurs : l'expression et le contenu avec la possibilité que cette sémiotique soit l'expression d'un nouveau contenu comme dans la sémiotique connotative ou que le contenu d'une expression soit déjà une sémiotique, ce qui arrive dans un métalangue.

En focalisant notre attention sur le métalangage, on s'aperçoit que le premier E est exactement un premier. Dès lors, rien ne nous interdit de considérer le deuxième E contenu dans la parenthèse comme un second auquel renvoie le premier par l'intermédiaire de C.. On peut nous reprocher que cette analyse est un peut tirer par les cheveux. Mais nous allons voir qu'en la moulant sur la règle du détachement du sens, elle gagne une certaine pertinence.

Illustrons cela par un exemple qui nous est fourni par CORNULIER lui-même :

« De fait, en principe « P » peut être n'importe quoi. Soit, en notant par rrrhh un rot, la suite « dialoguée » de comportements :

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-- Rrrhh !

-- Qu'est-ce que ça veut dire, ça?

-- Ça veut dire que je serais bien content que tu t'en ailles.

Dans cette espèce de dialogue, le demandeur d'éclaircissement est informé que le roteur serait bien content qu'il s'en aille, et cela sans qu'il soit pertinent d'aller contrôler si, à l'instant où il rota, le roteur prétendait déjà signifier ce qu'à l'instant suivant il prétend signifier ; car ce qui signifie son désir, ce n'est pas simplement le rot, c'est la conjonction de celui-ci avec l'interprétation que le roteur en donne. » (CORNULIER, 1982, p. 136)

L'avantage de la version faible du détachement est qu'elle pose P comme un premier absolu. Dans cet exemple, justement, il est clair que le rot à lui tout seul n'est qu'un épiphénomène lié à la digestion auquel cas son statut de signe est indiciel et non symbolique. Dans le cas où il est produit volontairement, en dehors de toute relation indiciel avec la digestion, il est un signe symbolique ; et le propre d'un symbole9 est qu'il est un premier absolu. C'est pour cette raison qu'il faut lui adjoindre un interprétant. L'interprétant en tant que second doit déjà appartenir au langage d'interprétation, il pose une limite sinon le symbole pouvant signifier tout à tout instant deviendra asémantique par excès de signification. C'est ce que précise CORNULIER en ces termes :

« Quel que soit P, quel que soit Q, ((P & (P signifie Q)) signifie Q).«Peu importe que P soit une « proposition » ou un « fait ». Évidemment, si Q ne signifie rien dans un langage donné, la conjonction d'un acte quelconque P, avec une interprétation P signifie Q dans ce langage, ne produit aucun sens par détachement du sens, faute que Q signifie quelque chose. Q doit donc déjà appartenir au langage de l'interprétation. Mais cela n'est pas vrai de « P » : pour que le détachement du sens dérive Q, il est indifférent que « P » ait déjà une définition dans le langage de l'interprétation qui justement lui en assigne une. » (CORNULIER, 1982, p. 136)

Si Q doit déjà appartenir au langage d'interprétation, il doit être une sémiotique, c'est-à-dire de la forme (E R C). Autrement dit, nous pouvons lire le métalangage que nous réécrivons avec des indices pour les besoins de l'explication :

E1 R (E2 R C)

comme le fait que E1renvoie à E2 par l'intermédiaire de C.

En définitive, nous pouvons dire que sémiotique triadique, sémiotique métalinguistique et détachement du sens sont différentes formulations de la même chose : le fonctionnement d'un signe. L'exemple donné ci-dessus semble être établi pour les besoins de la cause. En conséquence, il nous faut un exemple authentique pour illustrer qu'entre les différentes formulations, le détachement du sens est préférable à cause de sa simplicité.

Soit le dessin suivant qui peut être la production d'un enfant :

9 Nous employons ici symbole au sens peircien.

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Ce dessin n'est pas « maman » qu'en vertu de la légende qui le spécifie. Ce faisant, l'enfant accomplit une affirmation qui consiste à attribuer un nom à l'icône qu'il vient de réaliser, et cette affirmation est une nomination, la nomination est une obéissance à la règle selon laquelle il est interdit de s'adresser à ses propres parents par leur nom, cette obéissance renvoie marque le respect, le respect témoigne de toute l'affectivité de l'enfant envers sa mère et ainsi de suite indéfiniment.

Nous tenons donc comme une validité de la théorie du détachement du sens cette convergence avec la séméiotique de PEIRCE et avec la sémiotique de HJELMSLEV. En somme, le détachement est un principe qui permet d'analyser les implicites qui sont à l'origine de la dérivation illocutoire.

Travaux cités

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