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Profil epidémio-clinique des traumatismes de la main à  l'hôpital de l'amitié sino-congolaise de N'djili à  Kinshasa.

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par Joseph LULA Lukadi
Université Notre-Dame du Kasayi - Diplôme de Docteur en Médecine 2015
  

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3. Etiologie

Il ya une disparité d'agents vulnérants ; l'agent vulnérant dépend fortement de la circonstance de survenu du traumatisme.

L'agent vulnérant est différent selon qu'il s'agisse de l'accident du trafic routier, d'accident du travail, d'accident domestique, du sport. En cas d'agression, il peut s'agir par exemple de l'arme à feu ou de l'arme blanche.

4. Clinique

Les particularités anatomo-fonctionnelles de la main lui rendent souvent victimes dans la vie courante. Aborder les traumatismes de la main, c'est connaître les mécanismes lésionnels et leurs implications, avoir une conduite pratique adaptée. L'examen d'un traumatisé de la main est d'une importance capitale, il est fait d'un interrogatoire rigoureux et d'un examen physique systématique.

L'interrogatoire s'intéresse non seulement aux identités socio démographique et médicale (terrain) du patient, mais aussi aux circonstances de survenue, aux mécanismes du traumatisme et au délai de consultation.

Le bilan physique, quant à lui comporte l'examen cutané, vasculaire, nerveux, tendineux et ostéo articulaire. Avant de se lancer dans les détails, certains dogmes doivent être rappelés à tout celui qui a le courage d'examiner une main traumatique :

Ø Toute plaie est une lésion des pédicules et des tendons jusqu'à preuve du contraire, tout traumatisme fermé est une fracture ou une entorse jusqu'à preuve du contraire.

Ø Toute plaie doit être explorée par un personnel médical compétent avec les moyens adéquats et toute structure saine non vue à l'exploration doit être considérée comme lésée. (10, 34, 44)

Les traumatismes de la main seront approchés sous deux facettes (en fonction de l'examen cutané) : les traumatismes fermés et les traumatismes ouverts.

a. Traumatismes ouverts

Il s'agit en fait des plaies de la main. Quel que soit l'aspect de la plaie, une atteinte des éléments sous-jacents (tendons, nerfs, vaisseaux, articulations) devra toujours être recherchée. Il faut particulièrement se méfier des plaies de petite taille sans gravité apparente car elles peuvent tout aussi bien s'accompagner des lésions des éléments nobles sous-jacents. L'objectif dans l'examen d'une main traumatique, c'est de ne pas méconnaitre des lésions souvent difficiles à rattraper. Les plaies de la main peuvent être étudiées de divers façons, elles le seront ici selon qu'elles soient ventrales (palmaires) ou dorsales. La connaissance de l'anatomie est un préalable indispensable dans cet exercice audacieux(10, 34, 44).

Figure 3 : Plaie punctiforme en pleine paume à l'aplomb du canal carpien sans déficit clinique dans les heures qui suivent l'accident. L'exploration retrouve une section complète du nerf médian et de 2 fléchisseurs.

Tiré d'OBERT (44)

i. Plaie palmaire

a) Examen vasculaire

Il a pour but d'attester l'absence de la dévascularisation, avec comme paramètres : la coloration, la chaleur, le pouls capillaire. Le doigt peut être même piqué par une aiguille à la recherche d'un saignement.

La dévascularisation traduit la section des 2 artères digitales propres du même doigt (situation fréquente dans les plaies transversales de la face palmaire d'un doigt)(10, 44, 57).

b) Examen nerveux

Il est fait d'un bilan moteur et d'un bilan sensitif.

Sur le plan sensitif, on testera la sensibilité de chaque hémipulpe (toucher-piquer, discrimination de 2 points, effleurement à la compresse) ; le patient ayant les yeux fermés et toujours de façon comparative par rapport au côté sain.La fiabilité de cet examen reste relative : perception faussée par la douleur, patient parfois peu coopérant (âgé, imprégnation éthylique...).

Le bilan moteur est établi par l'exécution des mouvements à la commande. Là aussi, il faut faire la part des choses avec une lésion tendineuse (10, 44, 57).

c) Examen tendineux

Afin de tester la fonction tendineuse, les tendons superficiels et profonds doivent être testés de manière différenciée.

Le fléchisseur superficiel est testé en demandant au patient de plier électivement l'interphalangienne proximale en neutralisant l'action du fléchisseur profond par blocage des deux doigts adjacents par appui sur leurs pulpes distales.

Le fléchisseur profond est testé en bloquant en extension l'articulation métacarpophalangienne et interphalangienne proximale du doigt blessé et en demandant au patient de plier l'interphalangienne distale ce doigt.

Le maintien de la P1 du pouce par l'examinateur permet de tester l'action du tendon long fléchisseur du pouce.

En cas de section incomplète ou de plaie simple de la gaine des tendons fléchisseurs, la position des doigts est normale ainsi que la mobilité active. Une flexion contre résistance douloureuse est le témoin soit d'une plaie de la gaine des fléchisseurs pouvant occasionner un phlegmon si celle-ci est méconnue, soit d'une plaie partielle pouvant être à l'origine d'adhérences péritendineuses avec raideur, du ressaut douloureux à la mobilisation active du doigt (cicatrisation nodulaire), ou de la rupture tendineuse secondaire à l'utilisation de la main par fragilité tendineuse. L'exploration chirurgicale doit être systématique (10, 44, 57).

Figure 4 : Testing du fléchisseur profond des doigts, du fléchisseur superficiel des doigts et du long fléchisseur du pouce

Tiré de CHAMMAS (10)

ii. Face dorsale

a) Examen vasculaire

En cas de plaie en regard de la tabatière anatomique, une plaie de l'artère radiale doit être exclue. Concernant les doigts longs, devant une large plaie délabrante emportant la face cutanée dorsale, il conviendra d'exclure une stase veineuse susceptible de mener à une nécrose digitale par engorgement. La stase veineuse se manifeste par un doigt turgescent bleuté et violacé (10, 44, 57).

b) Examen nerveux

La sensibilité sera testée au niveau de la face dorsale de la première commissure (territoire innervé par la branche superficielle du nerf radial) ainsi qu'au niveau de la face dorsale du cinquième métacarpien (territoire innervé par la branche cutanée dorsale du nerf ulnaire). La lésion d'une branche sensitive dorsale n'a en général pas de conséquence clinique en raison de la multiplicité des rameaux sensitifs (10, 34, 44, 57).

c) Examen tendineux

La chute spontanée d'un ou plusieurs segments digitaux est suspecte d'une lésion tendineuse. Au dos des articulations de la main et des doigts, la plaie du tendon extenseur est quasi obligatoirement associée à une plaie articulaire.

L'extension métacarpophalangienne permet de tester les tendons extenseurs communs et extenseurs propres des doigts longs.

L'examinateur demandera au blessé de «faire les cornes», afin de tester indépendamment les extenseurs propres de l'index et de l'auriculaire.

L'extenseur commun doit être aussi analysé de façon précise du fait des possibilités de compensation par les junctura en cas de plaie tendineuse de l'extenseur commun des 3éme et 4éme doigts en amont des celles-ci.

Hyperextension métacarpo-phalangienne prouvant l'intégrité des tendons extenseurs extrinsèques.

Le testing de la bandelette médiane de l'appareil extenseur se réalise contre résistance en demandant au patient d'étendre l'articulation interphalangienne proximale alors que l'examinateur bloque P2 en appuyant sur la face dorsale de P2 .L'absence de l'extension signe une lésion totale de la bandelette médiane.

Le testing des bandelettes terminales de l'appareil extenseur se réalise contre résistance en demandant au patient d'étendre l'articulation interphalangienne distale alors que l'examinateur bloque P3 en appuyant sur l'ongle. L'absence de l'extension signe une lésion totale des bandelettes terminales.

Le long extenseur du pouce est testé, main posée à plat sur le plan de la table en demandant au patient de décoller le pouce vers le plafond. A la rétro pulsion de la colonne du pouce, s'associe une hyper extension inter phalangienne. Une extension inter phalangienne sans hyper extension est permise en cas de section du long extenseur du pouce par l'action des muscles intrinsèques du pouce et de leur dossière. Il peut aussi être testé en demandant au patient d'étendre l'articulation inter phalangienne du pouce alors que l'examinateur bloque P2.

Le court extenseur du pouce est testé grâce à une extension active contre résistance de la métacarpo phalangienne.

Toute plaie d'une région articulaire ou para-articulaire doit être explorée. Cliniquement, le patient présente une douleur à la mobilisation de l'articulation. L'issue de liquide synovial par la plaie est exceptionnelle. Une radiographie de face et de profil est utile à la recherche des corps étrangers et d'une pneumarthrose qui confirme la plaie articulaire. Le risque, si le diagnostic est méconnu, est l'évolution vers l'arthrite avec destruction du cartilage articulaire.

Toute atteinte tendineuse, nerveuse, vasculaire ou articulaire constitue un élément de gravité.

La notion du traumatisme complexe de la main peut être évoquée en cas d'association de deux ouplusieurs lésions graves, cutanée ou osseuse, tendineuse ou vasculo-nerveuse, mettant enpéril le pronostic vital ou fonctionnel de la main (10, 44, 57).

b. Traumatismes fermés

Je parviendrai à ces lésions selon qu'elles siègent sur le carpe, le métacarpe et les doigts.

iii. Le carpe

a) Fractures

Les plus fréquentes des fractures du carpe sont celles du scaphoïde (70 %), suivie par les fractures du pyramidal.

Fractures du scaphoïde carpien

Plus fréquente chez l'homme, il s'agit d'une lésion du jeune adulte. C'est lors de la dorsi flexion du poignet, surtout si elle est combinée à une déviation radiale, que le scaphoïde rencontre la résistance du radius. Un mouvement brusque, classiquement une chute sur la main ouverte, peut fracturer le scaphoïde. Le trait est le plus souvent simple, siégeant le plus souvent au col, non déplacé.

La fracture doit être suspectée lors de tout traumatisme du poignet, surtout s'il existe une douleur sur le bord radial du poignet.

La douleur doit être recherchée dans la tabatière anatomique (une douleur à ce niveau peut être due aussi à une fracture de la styloïde radiale, ou à une fracture de la base du 1er métacarpien).

La douleur doit être aussi recherchée à la face dorsale du poignet, en regard du scaphoïde ; soit en faisant la traction axiale du pouce, ou en demandant au blessé de faire la rétro pulsion du pouce.

Il est souvent très difficile d'objectiver le trait de fracture sur les radiographies initiales ; le trait n'est parfois visible que vers le 15ème jour. D'où la règle de refaire une radio du poignet entre 10 et 15 jours pour tout traumatisme important du poignet qui n'a pas fait sa preuve. La tomodensitométrie et même la résonnance magnétique peuvent s'imposer en cas de persistance des plaintes contrastant avec l'absence des lésions à la suite des explorations d'imagerie.

La vascularisation de l'os scaphoïde se fait à rebours, ce qui explique les défauts de consolidation fréquemment observés (11, 19, 20, 29, 36, 46, 47, 50).

b) Les lésions ligamentaires du poignet

Elles sont bénignes ou graves, pouvant entraîner au maximum, une subluxation et même une luxation. Il ne s'agit pas d'un diagnostic d'élimination d'une lésion ostéoarticulaire, par ce qu'une lésion ligamentaire peut accompagner une lésion ostéoarticulaire.

Les entorses bénignes entraînant comme dans toutes les entorses, des douleurs à la mobilisation, la radiographie est normale.

Les entorses graves quant à elles, sont caractérisées par des ruptures ligamentaires qui entraînent des modifications des rapports des os du carpe entre eux, lors des mouvements forcés. Elles sont objectivées par des clichés dynamiques.

Parmi les luxations du carpe, on cite :

La luxation isolée du semi-lunaire en avant (la plus fréquente) où tous les os restent en place, sauf le semi-lunaire qui passe en avant. On peut noter l'existence de troubles dans le territoire du nerf médian qui est refoulé par l'os.

La luxation rétro lunaire du carpe, dans ce cas, le semi-lunaire reste sous le radius et tout le reste du carpe se luxe en arrière. Souvent, existe une fracture associée du scaphoïde : luxation trans-scaphoïdienne (29, 35, 44).

iv. Le métacarpe

a) Les fractures

Elles atteignent le col, la diaphyse, la base ou parfois, la tête et le revêtement cartilagineux. Le déplacement est lié à la traction des fléchisseurs et des interosseux.

Les fractures de la diaphyse métacarpienne peuvent être déplacées ou non, dans la première éventualité, il peut s'agir de la rotation, ou de l'angulation. L'examen clinique en cas de suspicion d'une fracture diaphysaire métacarpienne des doigts longs ne peut être considéré comme fini, si l'examinateur n'a pas demandé au malade de fléchir ses doigts. Car  normalement les doigts s'enroulent harmonieusement ; lorsqu'il ya déviation d'un doigt, on dit que la fracture diaphysaire du métacarpien est déplacée, l'attitude va changer par conséquent.

Les fractures de la base du premier métacarpien articulaire avec subluxation (fracture de Bennet), articulaire pluri fragmentaire (fracture de Rolando) ou extra articulaire sont conséquences d'un mécanisme de guidonnage ou d'un coup de poing.

La fracture du col du cinquième métacarpien est la plus fréquente du reste, le plus souvent conséquence d'un coup de poing (29, 35, 44).

Figure 5- L'enroulement des doigts montre un trouble rotatoire du 4e rayon signant le déplacement de la fracture sur ce 4e métacarpien

Tiré d'OBERT (44)

b) Lésions ligamentaires

Les plus réputées sont l'entorse et la luxation de la métacarpophalangienne du pouce. C'est ainsi qu'un traumatisme à ce niveau nécessite une radiographie et un testing sous anesthésie locale (même si pas de fragment osseux) pour dépister une lésion complète du ligament latéral (qui conduit à une attitude spécifique) (11, 35, 44).

v. Les phalanges

a) Les fractures phalangiennes des doigts longs

Les fractures articulaires des phalanges sont des lésions invalidantes car elles se compliquent toutes d'une diminution des amplitudes en flexion-extension de l'IPP. Une luxation associée rend ces traumatismes fermés une urgence thérapeutique. Les lésions de la dernière phalange, celle qui supporte l'ongle, font suite à des écrasements (29, 35, 44).

b) Lésions ligamentaires

Les chutes, ou les chocs dans l'axe du segment digital peuvent entraîner des lésions des ligaments latéraux ou de la plaque palmaire de cette articulation susceptible. L'articulation est douloureuse et volumineuse. En cas de luxation palmaire, le risque de rupture de la bandelette médiane de l'appareil extenseur est réel (35, 44).

2. Para clinique (10, 29, 34, 46, 48, 50)

Ø La radiographie standard, est l'examen le plus nécessiteux, en première intention ou en deuxième intention.

Ø L'échographie est souvent demandée quand on suspecte des lésions ligamentaires, ou des lésions d'autres tissus mous (comme les vaisseaux avec l'échographie doppler).

Ø Le scanner, la scintigraphie et la résonnance magnétique s'imposent surtout en troisième intension ; le cas le plus typique est celui des fractures du scaphoïde.

Ø La biologie peut être demandée, surtout l'hématologie en cas des solutions de continuité cutanée pour évaluer le retentissement hémodynamique ; le bilan inflammatoire est aussi nécessaire en cas d'une forte suspicion d'infection (en fonction du délai, du lieu et de la circonstance de l'accident).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon