SECTION 3 : IMPACT POLITIQUE DE LA QUETE BIGMANIAQUE SUR
LES DIFFERENTES FACTIONS
Etant avéré que la quête
bigmaniaque permet à la plupart des entrepreneurs politiques et aux
partis politiques qu'ils structurent d'accéder à la
légitimité à Zoétélé, force est de
constater que les factions auxquelles appartiennent ces acteurs politiques
jouent un rôle primordial dans ce processus. Cependant, les logiques
bigmaniaques n'étant pas mobilisables par tous les acteurs
politiques, il appert qu'elles s'avèrent de ce point de vue, porteuse de
disfonctionnements.
Paragraphe 1 : Hégémonie du parti et
consécration des élites : Une victoire des factions
Les victoires du RDPC dans l'arrondissement de
Zoétélé tout comme celles des élites qui y militent
sont en grande partie boostées et garanties par les différentes
factions actives dans cette localité. Cet état des choses
implique une part de victoire à chaque faction dont un des meneurs est
nommé à un poste ou bien élu. Les différentes
factions sont en constante activité, presque toujours à pieds
d'oeuvre pour le compte de leurs meneurs. A titre d'illustration nous nous
attarderont sur le cas des deux factions les plus actives et les plus en vues
ces 20 dernières années.
Les concurrences factionnelles à
Zoétélé ces derniers temps ont mis en vitrine deux
principales factions dont les leaders auront été d'une part
Polycarpe ABAH ABAH, MENGUE NKILI et de façon quelque peu latente
le pasteur NGOMO et le Dr MVIE MEKA, et d'autre part Edgar Alain MEBE NGO'O,
Rémy ZE MEKA, Jean Jacques NDOUDOUMOU et le député EBANGA.
Ces deux factions se sont menées une concurrence farouche dans laquelle
la première prenait presque toujours le dessus au regard de ses
victoires au plan local, notamment en ce qui concerne les organes de base du
RDPC et surtout l'accès à la mairie de
Zoétélé qui est un véritable symbole de domination
d'une faction sur les autres dans cet arrondissement. En effet Pauline MENGUE
NKILI aura été maire de 2002 jusqu'en 2013,
échéance à laquelle la faction adverse prendra enfin le
dessus à travers l'élection de Odile NGBWA. L'accès
à la mairie, entre autres motifs de concurrence, constitue le pic des
batailles factionnelles ici ; « qui contrôle la mairie
contrôle Zoétélé » nous dira un
militant du RDPC lors de la campagne électorale liée aux
municipales de 2013. En effet, la plupart des maires élus à ce
poste sont soutenus par des élites urbaines, notamment bureaucratiques,
il s'avère ainsi que ces élites urbaines se retrouvent en
concurrence à travers leurs factions et leurs candidats, d'où le
caractère houleux des débats politiques et de la
prépondérance des logiques bigmaniaques et donc de la
quête bigmaniaque à Zoétélé.
Par ailleurs, les factions sont certes menées par des
élites et autres grands hommes mais il importe de relever la force que
sont les militants de la base s'inscrivants dans l'une et l'autre faction. En
effet, les « petits » courtiers qui entourent ces grands
hommes représentent leurs bras séculiers en ce qui concerne
plusieurs taches dont la propagande en leur faveur, la mobilisation des foules
pour soutenir leurs factions, notamment lors d'échéances
électorales, etc.
Il apparait donc que la quête bigmaniaque est
porteuse d'un véritable impact politique au niveau des factions, elle
est au coeur des luttes politiques impliquant ces dernières. Les dites
luttes garantissent une certaine animation de la vie politique à
Zoétélé tout comme elles relèvent le niveau des
concurrences politiques, donnant ainsi vie à une certaine alternance au
niveau de la mairie, et des bureaux des organes de base du parti auquel
appartiennent la plupart des factions concurrentes dans cet arrondissement,
notamment le RDPC.
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