Quête bigmaniaque et légitimation politique locale des élites urbaines au Cameroun. Cas de l'arrondissement de Zoétélé.par Julio Herman Assomo Université de Yaoundé 2 - Master en Sciences politiques 2013 |
Paragraphe 2 : Quête bigmaniaque et ralentissement du développement de l'arrondissement de ZoétéléLa quête bigmaniaque est dans l'arrondissement de Zoétélé comme une épée à double tranchant dans la mesure où elle exerce, à travers les actions et investissements des élites, une certaine influence sur le développement de la localité. Cependant la très forte rivalité qu'entretiennent les élites de ce terroir fait de cette quête bigmaniaque, une source de ralentissement dudit développement. Les rivalités entre les élites sont en effet un frein au développement de Zoétélé, au regard du potentiel dont regorge cette localité en termes de ressources humaines. Ces rivalités ont conduit à la cessation de la collaboration véritable entre les élites, notamment la fin de la fête annuelle qui réunissait les dignes fils de Zoétélé autour des problèmes de la localité. La soif de domination entre les élites, constitue de ce fait une diversion au développement de cette localité comme le souligne si bien NGWA ELLA, un patriarche de la ville de Zoétélé, « les élites auraient mieux développé notre ville si elles mettaient de temps en temps leurs égos et leurs affrontements politiques de coté, mais hélas, chacun veut que les autres deviennent ses valets ». Il ajoutera à titre d'illustration,« les adversaires de Polycarpe ABAH ABAHayant appris qu'il voulait faire construire une route ici dans l'arrondissement, ils ont tout fait pour le déstabiliser »166(*) Aujourd'hui, « Zoétélé et ses enfants s'entre déchirent, la chute, la trahison, la décadence, la trahison, les coups bas [...] sont le leitmotiv des élites. Cette guerre a commencé en 2004, pendant la campagne présidentielle, et s'est accentuée en 2007 pendant les élections législatives et municipales ».167(*) Le fait désolant pour le processus de développement de Zoétélé au regard de cet aspect de la quête bigmaniaque est l'importation des batailles politiques qu'il produit vers d'autres sphères, notamment en ce qui concerne le secteur socioéconomique, mettant ainsi en cause le développement de l'arrondissement au profit des querelles de personnes. Les efforts de réconciliations sont dans la plupart du temps vains, comme ce fut le cas le 14 février 2016 où, profitant de l'occasion qu'offrait le meeting d'installation des membres élus des bureaux des organes de base, le comité central du RDPC, à travers son chef de délégation, le ministre MOTAZE avait essayé de faire entendre raison à ces fils de Zoétélé comme le décrit si bien Gérard ABEGA : « autant le dire, si le meeting [...] a permis à BELINGA EBOUTOU, MEBE NGO'O, [...] et NDOUDOUMOU de se tenir la main, image qu'on avait plus vue à Zoétélé depuis belle lurette, il est moins sûr qu'il a rapproché les militants déchirés par les dissonances cognitives orchestrées par ces mêmes élites. »168(*) Ceci montre la profondeur du phénomène. Toute chose qui souligne l'aspect négatif de la quête bigmaniaque dans l'arrondissement de Zoétélé. * 166 En effet Polycarpe ABAH projetait de faire construire une route reliant le village Nsimi situé sur la route nationale n° 9 à l'arrondissement de Zoétélé en passant par son village Meyila, mais il ira en prison, et le projet tombera à l'eau. * 167 Léopold Clovis Noudjio. « Cameroun/Zoétélé-MebeNgo'o et MengueNkili: La guerre ne fait que commencer ». In Journal L'Epervier du 09 juillet 2013. Op Cit * 168 Gérard ABEGA « réconciliation en trompe l'oeil à Zoétélé » in le journal Sans détour du 17 février 2016 |
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