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La coopération entre l'Union européenne et le Burkina Faso dans le cadre des accords de partenariat économique de 2000 à  2015.


par Inoussa DIANDA
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master 2 en histoire des relations internationales 2020
  

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2.1.3. Les échecs des préférences commerciales

Les mécanismes mis en place en vue de stabiliser les recettes d'exportation ont très rapidement montré leurs limites. Ces échecs sont perçus à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, malgré l'accès préférentiel aux marchés communautaires, la balance commerciale des pays ACP s'est dans l'ensemble largement détériorée, et ce, en raison de l'excessive spécialisation des pays ACP qui n'ont pas pu ainsi anticiper les besoins réels des marchés mondiaux. C'est ainsi que la part de marché des pays ACP sur le marché européen est passée de 6,7% en 1976 à 2,8% en 199673. Aussi, selon l'UE : « au cours des conventions de Lomé, les pays ACP n'ont pas réussi à augmenter ni même à maintenir leur part de marché dans l'UE, alors que des exportateurs ne jouissant pas de préférences sont arrivés à augmenter leur part de marché ».74 La part de l'importation des produits manufacturés de l'UE en provenance des pays ACP a baissé, passant de 2,% en 1976 à 1,1% en 1993. Cependant, cette même part a augmenté pour les autres pays en développement qui ne bénéficiaient pas des préférences commerciales et est passée, pour la même période, de 15,5% à 21 ,7%75.

Dans un second temps, le tissu industriel ACP est peu développé. Sa capacité productive est limitée en quantité et en qualité, mais aussi les exportations ACP sont essentiellement le fait de matières premières agricoles. Ce faisant, plus de 60% des exportations totales demeurent encore concentrées sur seulement dix produits76. Cette situation s'explique également par les difficultés pour les producteurs ACP à rendre

73 FAUCHEUX, B, et al., 2005, impacts de l'accord de partenariat économique UE- Afrique de l'Ouest, GRET, Paris, p. 10.

74 OUEDRAOGO, B, 2015, Op.cit., p.71.

75 OUEDRAOGO, B, 2015, Idèm, p.72.

76 FAUCHEUX, B., et al., 2005, Op.cit., p.15.

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compétitive leur production, qui est demeurée, malgré les efforts de la Communauté peu concurrentielle. L'on a reproché aux producteurs des pays ACP de ne pas proposer une offre de qualité alors que les productions des nouveaux pays industrialisées inondent les marchés mondiaux. En fin de compte, l'accès préférentiel n'a pas permis d'augmenter les parts de marché agricole des pays ACP dans la Communauté car cette dernière a considérablement réduit ses importations de produits primaires pour se tourner vers des productions à haute valeur ajoutée.

Ainsi la principale cause de l'échec des conventions de Lomé est d'ordre commercial. En effet, selon OUEDRAOGO B.77, le commerce extérieur des pays ACP est caractérisé par trois options que sont: d'abord une importation massive de biens de consommations (industriels, alimentaires, pharmaceutiques, etc.) ; ensuite une exportation des produits primaires et enfin une dépendance et une vulnérabilité des économies (détérioration chronique des termes de l'échange) résultant de la structure du commerce extérieur. Cela s'explique aussi bien que les échanges sont déséquilibrés entre l'UE et les ACP. C'est-à-dire dans cette relation commerciale, l'Europe représente près de 30% des échanges des pays ACP alors que le commerce entre pays ACP de la même zone ne dépasse pas 10% des échanges.78 En somme, c'est donc l'efficience même du mécanisme des préférences qui est en cause dans la mesure où les pays ACP n'ont pas tiré de ces dernières une allocation optimale de leurs ressources. L'évolution de la coopération UE -ACP s'est traduite par une marginalisation croissante de la plupart des pays ACP au sein de l'économie mondiale et même européenne. A ce titre, il est remarquable de constater que parmi les 50 pays classés dans la catégorie onusienne des

77 OUEDRAOGO, B, 2015, Op.cit., p.72.

78 OUEDRAOGO, B, 2015, Idèm, p.74.

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PMA, 39 appartiennent au groupe ACP79. Cette situation a entraîné des critiques quant à l'efficacité des conditionnalités économiques introduites dans Lomé IV. La Communauté avait cru voir dans les recommandations des institutions de Bretton Woods un outil au service du développement. N'ayant satisfait que très partiellement les attentes des différents partenaires et souffrant de critiques de la part des Etats membres de l'OMC, l'accord de Lomé nécessitait une remise à plat à laquelle procède le nouvel accord de partenariat UE -ACP.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius