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La pression foncière face aux enjeux de la gestion des ressources naturelles dans la province du Kadiogo.


par Youssouf TIENDREBEOGO
Universite Ouaga I Professeur Joseph KI ZERBO - MASTER II Géographie option Gestion des Ressources Naturelles 2017
  

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III. II. Les impacts de la privatisation des terres sur la gestion des ressources naturelles dans la zone d'étude

Les personnes nanties ou agrobusiness men achètent la terre pour rechercher du profit. Cette envie de faire fortune cause pour la plupart des cas des dommages au milieu. Ainsi, les impacts de la privatisation des terres dans ce milieu sont divers. Dans cette étude, nous avons retenu les aspects écologiques et socio-économiques.

III. II. 1. Les aspects écologiques

Dans ce paragraphe, il s'agit d'étudier la perception des populations sur trois types de gestions des ressources naturelles, à savoir la gestion par les populations locales, celle des agro-business men ou nouveaux acquéreurs et la gestion durable des terres dans ce milieu.

III. II. 1. 1. La gestion paysanne des ressources naturelles

La dégradation des ressources naturelles (RN) est une réalité dans notre zone d'étude. En effet, dans l'ensemble, tous nos répondants (100 % des enquêtés) reconnaissent unanimement la dégradation continue des RN. Pour cette raison, ils entreprennent des actions de restauration du couvert végétal et des sols. Assurément, pour lutter contre la dégradation du couvert végétal et des sols, les paysans pratiquent des reboisements. En effet, ceux-ci participent aux campagnes de reboisements initiés par les organisations de la société civile ou les leaders politiques dans leur milieu. Par séance de reboisement près de 5 hectares peuvent être reboisés, mais, le non entretien des plans conduit le plus souvent à leur mort. Ils épargnent également quelques arbustes et arbres dans leurs champs, d'où la régénération naturelle assistée (RNA). Ils luttent contre la coupe abusive du bois et les feux de brousse. En effet, pour cette action, les paysans mettent l'accent sur la sensibilisation de leurs proches. Par ailleurs, ils apportent à leur champ de la fumure organique et de l'engrais biologique pour améliorer la fertilité des sols. Cependant, 7,19 % des populations conviennent que les ressources naturelles se dégradent progressivement, mais qu'ils ne disposent pas de moyens conséquents pour contrecarrer le phénomène.

III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion des agrobusiness men ou nouveaux acquéreurs

Le mode de gestion des nouveaux propriétaires terriens est décrié par les paysans. Seulement, 14,67 % des paysans considèrent que ceux-ci protègent les ressources contenues sur leurs terrains. Selon eux, ils effectuent des reboisements sur leur parcelle. Il est nécessaire

de noter que les terrains qui ne sont pas encore mis en valeur sont laissés en jachère. Cela permet la reconstitution de la biomasse.

Les populations enquêtées (85,33 %) pensent que les nouveaux propriétaires contribuent à la dégradation des ressources naturelles. En effet, pour la mise en valeur des terrains achetés, les nouveaux propriétaires dévastent le couvert végétal, remuent le sol, afin d'ériger leurs infrastructures (magasin de dépôt, logement sociaux, centre de santé, écoles, etc.) ou de pratiquer leurs activités telles que les fermes, les usines, les garages, etc. (cf. photos 5). Dans le même ordre d'idée, 82,34 % des enquêtés admettent que la spéculation foncière constitue une menace pour la gestion des ressources naturelles tandis que 17,66 % conviennent le contraire.

Photo 5 : des arbres déracinés pour ériger une cité

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TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015

Cette photo présente des arbres abattus par un agrobusiness men, notamment un promoteur immobilier pour ériger des infrastructures sociales (logements sociaux, infrastructures scolaires, centres de santés, etc.) à Zagtouli. Sur ce site plus de 100 arbres ont été abattus. Ces promoteurs n'ont pas l'obligation de restaurer un autre lieu pour compenser cette perte.

III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion durable des terres Interrogées sur les terres cultivables réservées aux générations futures, 64,67 % de la population affirment n'avoir rien prévu à cet effet et qu'ils finiront par tout vendre d'ici les

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dix prochaines années. C'est-à-dire qu'ils n'ont rien réservé pour leurs progénitures. Cependant, 35,33 % de la population estiment qu'il est nécessaire de réserver une part considérable à leurs descendants. Ces informations montrent que dans l'avenir, certains enfants n'auront pas d'espaces cultivables dans leur propre village.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote