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L'anxiété du patient liée à  l'utilisation du masque de contention en radiothérapie.


par Amélie IVAHA
Lycée Marie Curie  - Diplôme technicien supérieur en imagerie médicale et radiologie thérapeutique ( DTS IMRT)  2020
  

Disponible en mode multipage

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LYCEE MARIE CURIE

NOM: IVAHA Prénom: Amélie

PROMOTION : 2017/2020

L'anxiété du patient face à l'utilisation du

masque de contention en radiothérapie

SEM 6 UE 6.5

Mémoire de fin d'études pour l'obtention du

Diplôme de Technicien Supérieur en Imagerie Médicale et Radiologique Thérapeutique

DATE DE REMISE : MAI 2020

« Il s'agit d'un travail personnel et il ne peut faire l'objet d'une publication en tout ou partie

sans l'accord de son auteur »

Je tiens à remercier également mon copain pour avoir été présent et un soutien irréprochable durant ma formation.

Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de ma formation et qui m'ont aidé lors de la rédaction de ce mémoire.

Dans un premier temps, je voudrai remercier, ma directrice de mémoire, Mme ROULPH Martine, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses précieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion.

Je tiens à remercier, Madame ENRICO Marianne, notre assistante de coordination du DTS IMRT, pour l'aide qu'elle a fourni et les cours de radiothérapie qui m'ont beaucoup apporté dans mon mémoire de fin d'année.

Je tiens à remercier également, Mme SALVADOR Frédérique, ma tutrice de mémoire, pour son suivi, ses critiques et son dévouement dans mon travail de recherche.

Je tiens à montrer ma gratitude à l'équipe pédagogique du DTS IMRT pour leur contribution en termes de transmission d'informations et pour la qualité des enseignements fournis tout au long de mes trois ans de formation.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance envers Madame LASCAUD Marie, responsable manipulateur à la Clinique St Clotilde, pour m'avoir accordé l'autorisation de distribuer mes questionnaires à son équipe de manipulateurs. Ils ont été d'une grande aide dans l'élaboration de ce mémoire.

Un grand merci à ma mère et mon père, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien inconditionnel, à la fois moral et économique, qui m'a permis de réaliser les études que je voulais et par conséquent ce mémoire.

Sommaire

Introduction 8

I- Première Partie : Cadre Contextuel 10

I- 1) Présentation de la situation d'appel 10

I- 2) Mes questionnements personnels 11

I- 3) L'élaboration de la problématique 12

I- 4) Les hypothèses de recherches 12

II- Deuxième Partie : Cadre conceptuel 14

II- 1) L'anxiété : un sentiment constant chez le cancéreux 14

II- 1.1) Définition de l'anxiété 14

II- 1.2) L'anxiété : un concept récent dans le domaine de la pathologie 14

II- 1.3) Prévalence de l'anxiété des patients face au masque de contention 17

II- 1.4) Les facteurs favorisant l'anxiété liée au masque thermoformé 18

II- 2) Le masque de contention : un outil indispensable lors du traitement ? 20

II- 2.1) Qu'est-ce que la contention ? 20

II- 2.2) L'historique de la contention mécanique 20

II- 2.3) Cadre législatif : Le masque de contention est-il obligatoire ? 22

II- 2.4) Masque de contention : représentation « positive » ou « négative » lors d'une

situation anxiogène 23

II- 2.5) HAS : Recommandations de l'utilisation des contentions mécaniques 25

II- 3) La radiothérapie : une spécialité associée à l'imagerie médicale 26

II- 3.1) Définition 26

II- 3.2) Indications 26

II- 3.3) Historique 27

II- 3.4) L'accélérateur de particules 29

II- 4) Le rôle du MERM dans la prise en charge du patient anxieux 30

II- 4.1) Le MERM : son rôle de la consultation d'annonce à la mise en place du

patient en radiothérapie 30
II- 4.2) Stratégies des patients pour gérer l'anxiété durant le traitement de

radiothérapie 31

II- 4.3) Prise en charge des troubles anxieux selon la HAS 32

II- 5) Des outils que disposent le MERM lors de la prise en charge de l'anxiété 34

II-5.1) Outils de mesure de l'anxiété 34

II-5.2) L'Art thérapie pour réduire l'anxiété 34

II-5.3) Autohypnose par l'ancrage 35

II- 5.4) Le masque thermoformé ouvert ? Une solution face à l'anxiété 36

II- 5.5) L'aromathérapie comme soin de support 37

III- Enquête du terrain 42

III- 1) Choix de l'outil 42

III- 2) Population ciblée 42

III- 3) Le pré-questionnaire 42

III- 4) Les limites du questionnaire 43

III- 5) L'analyse de l'enquête 43

IV- Projet professionnel 52

IV-1) Le dépistage de l'anxiété 52

IV-2) L'accompagnement du patient dans sa gestion de l'anxiété 53

IV- 3) Les limites du projet professionnel 54

Conclusion 56

Bibliographie 58

Annexe 63

« L'anxiété est au coeur de chaque homme, de chaque civilisation et si les grandes découvertes de l'homme moderne, à l'ère atomique et interplanétaire, sont de nature à être génératrice d'angoisse, l'histoire nous rappelle que l'anxiété est un phénomène de toujours dans l'expérience humaine. »1

Daniel Wildocher

1 Source « Histoire et concepts de l'anxiété » Dr Dominique SERVANT

http://www.soigner-le-stress.fr/wp-content/uploads/2010/08/Historique-et-concepts-anxi%C3%A9t%C3%A9-20141.pdf

Liste des abréviations

MERM : Manipulateur en électroradiologie médicale

ORL : oto-rhino-laryngologie, cancer qui touche particulièrement la bouche, le nez, l'oesophage.

MLC : MultiLeaf Collimateur ou collimateur multi-lames, permet de moduler le faisceau pour prendre la forme voulue de la tumeur.

CBCT : Appelé aussi cone beam ; c'est une nouvelle technique de radiographie numérisée qui permet d'avoir une reconstruction en 3D. Cela s'apparente à un scanner. (Source : https://imageriemedicale.fr)

8

Introduction

L'anxiété est une émotion ressentie face à un danger ou à un problème perçu comme attaque physique ou mentale : mais la récurrence de l'anxiété peut devenir pathologique et entraver le fonctionnement de l'individu au quotidien. C'est pourquoi il existe une prévalence de l'anxiété chez 50% des patients cancéreux. Car ils ont un traitement de radiothérapie lourd et fatiguant qui peut nécessiter le port d'un masque de contention2.

La radiothérapie est une spécialité médicale qui utilise les rayonnements ionisants pour les traitements. C'est une méthode de traitement locorégional3 des cancers, qui utilise des rayons X pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. L'irradiation a pour but de détruire toutes les cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains périphériques. Pour préserver ces tissus sains, il est important d'utiliser des moyens de contentions tel que le masque pour que les séances soient reproductibles4 et d'irradier toujours la tumeur.

En effet, pour le positionnement de ce masque, le MERM requiert du patient une immobilité totale à la fois pour la qualité des images de positionnement et pour le bon déroulement de la séance de traitement. Cette immobilité nécessite un self control car rester immobile pendant une quinzaine de minutes est généralement intenable. C'est en ce sens que les masques de contention vont aider les patients à rester immobile afin d'avoir un positionnement reproductible.

Ainsi, l'utilisation du masque de contention est incontournable dans les services de radiothérapie lors des traitements des cancers ORL ou cérébrales. L'appréhension de ce masque peut alors différer d'un patient à l'autre : pour certains, mettre ce masque de contention est supportable, alors que pour d'autres, cela représente une véritable épreuve : ils

2 Après avoir été chauffé légèrement, le masque va être moulé facilement sur la tête du patient, il épouse ainsi la forme, et

rapidement va devenir rigide. Il sera utilisé à toutes les séances de traitement pour garder la tête immobile. Ils sont

percés à différents endroits pour permettre au patient d'être confortable. (source : http://www.radio-oncologie.qc.ca)

3 Lorsque le traitement se porte sur une région donnée

4 Fidélité des résultats d'une même opération ou expérimentation répétée à des moments, en des lieux ou avec des opérateurs différents.

9

manifestent des signes d'anxiété qui peuvent les conduire au refus du masque. Or on ne peut pas traiter un patient sans masque. Le port du masque est capitale pour la réalisation du traitement.

C'est pourquoi dans ce mémoire de fin d'études, je vais donc m'intéresser à l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque de contention en radiothérapie.

Durant ces 3 ans de formation pour l'obtention du diplôme technicien supérieur en imagerie médicale et radiologie thérapeutique, j'ai effectué des stages dans différentes structures publiques ou privées. Dès mon premier stage de radiothérapie, j'ai été confrontée à une situation nécessitant l'utilisation du masque de contention. J'ai voulu comprendre le dilemme suivant : comment en tant que manipulateur en électroradiologie médicale, je peux traiter un patient anxieux à cause du masque de contention alors qu'il est indispensable à chaque séance. Un paradoxe que je souhaite comprendre car cette utilisation de la contention est très peu abordée hors du champs de la psychiatrie: c'est pourquoi il y a peu de recherches en France sur ce sujet.

Ce mémoire aura donc pour objectif d'aborder l'importance du rôle du manipulateur dans la gestion de l'anxiété chez un patient cancéreux devant porter un masque de contention.

Dans quelle mesure la prise en charge des patients anxieux liée à l'utilisation du
masque de contention requiert -elle une démarche complexe par le MERM ?

Afin de répondre à notre problématique, nous allons mettre en place un questionnaire pour faire un état des lieux de l'utilisation du masque de contention en radiothérapie.

Nous verrons dans un premier temps le cadre contextuel pour expliquer la situation d'appel et les questionnements qui se sont émergés par la suite. Dans un second temps, nous verrons le cadre conceptuel qui permet de montrer que l'anxiété peut devenir un frein lors du traitement du patient, le rôle du MERM dans sa prise en charge d'un patient anxieux et la technique de la radiothérapie. Dans un troisième temps, nous allons parler de l'enquête de terrain grâce à l'analyse des réponses du questionnaire. Finalement, nous parlerons du projet professionnel qui permettra d'étudier des pistes de réflexions pour améliorer les pratiques sur le terrain.

I- 10

Première Partie : Cadre Contextuel

I- 1) Présentation de la situation d'appel

En tant qu'étudiante manipulatrice en radiologie, j'ai pu prendre en charge des patients de différents horizons avec diverses pathologies. Une situation m'a alors interpellée lors de la prise en charge d'un patient anxieux liée à l'utilisation du masque de contention.

Lors de mon deuxième stage de radiothérapie dans une clinique privée, nous étions à 3 pour prendre en charge ce patient : les deux manipulateurs et moi. J'ai fait l'accueil du patient puis j'ai effectué son interrogatoire. Il était traité pour un cancer ORL et avait déjà eu quelques séances de radiothérapie, qui nécessitaient un masque de contention thermoformé à 5 points (Voir annexe 1). Avant l'installation du patient, les manipulateurs me préviennent qu'il faudra prendre un temps lors de la mise en place du masque de contention. Ce patient faisait un réel effort chaque jour pour venir à sa séance. Avant la mise en place du masque, il prenait de grandes inspirations et nous donnait son accord lorsqu'il était prêt pour mettre le masque de contention. Après chaque séance, il savait combien de minutes exactement durerait la séance car il comptait les secondes dans sa tête. Lorsqu'il fallait faire un CBCT pour vérifier le positionnement, on le prévenait qu'il y avait des images en plus et ainsi la séance serait un peu plus longue que d'habitude. Cependant, au fil des séances je faisais en sorte d'enlever au plus vite son masque dès la fin du traitement.

Un jour, les manipulateurs et moi nous l'avions installé sur la table avec son masque comme d'habitude. Lors de la programmation des faisceaux au pupitre, l'accélérateur nous transmet un message d'erreur au niveau des MLC. Les manipulateurs ont pris le téléphone pour prévenir le radiophysicien5. En attendant la venue du radiophysicien au poste de travail,

5 Professionnel de santé exerçant au sein d'une équipe pluridisciplinaire dont l'activité consiste à mettre en oeuvre ses connaissances en matière de rayonnements dans le domaine médical. Il est notamment chargé de la qualité des images, de la dosimétrie (étude quantitative de la radiation) et s'assure de l'optimisation de l'utilisation des équipements à rayonnements à des fins de diagnostiques ou thérapeutiques du patient. (Source : https://www.guichet-qualifications.fr)

11

les manipulateurs interpellent le patient au niveau de l'interphone, en lui disant que l'on va avoir un peu de retard dans la séance. Mais quelques instants plus tard, le patient nous appelle, en levant la main car il ne supportait plus le masque sur son visage. Lorsqu'on l'a enlevé de la table, il avait une respiration rapide et était en sueur. Je suis restée un instant avec lui le temps que les dosimétristes6 et les radiophysiciens réparent la panne. Je lui ai alors demandé ce qu'il ressentait lorsqu'il était dans le masque de contention. Il me disait que pour lui c'était la pire situation qu'il ait jamais vécu, car il avait l'impression qu'à chaque fois, quelqu'un mettait sa tête sous l'eau de force. Il n'avait pas ressenti cela au scanner dosimétrique car le masque était encore mou mais bien à la première séance à blanc7. Il utilisait le temps comme moyens pour contrôler sa peur mais cela avait des limites lorsque la séance était trop longue.

Lorsque le problème fut résolu par les radiophysiciens et les dosimétristes, on a pu replacer le patient et reprendre son traitement.

Après cet évènement, j'ai consulté le dossier patient. Ce patient avait eu quelques rendez-vous avec la psychologue, elle expliquait que son anxiété diminuait grâce aux points d'ancrage qu'il pouvait lui même installer lors de ses séances de traitements. C'est-à-dire qu'il arrivait à gérer son anxiété lorsqu'il comptait les secondes dans sa tête. J'ai également demandé aux MERM comment ils avaient aider le patient à gérer sa peur du masque thermoformé. Ils me racontèrent alors qu'à la séance à blanc, il avait une crise de panique dès la mise en place du masque de contention. Pourtant lors du scanner de dosimétrie, il n'y avait aucun problème. Ils ont alors utilisé la respiration profonde pour qu'il puisse penser à autre choses. Il avait réussi à faire sa première séance malgré tout. Et qu'ils ont conseillés finalement au patient de voir le psychologue du service.

6 Personne qui participe, avec l'oncologue radiothérapeute et le physicien, au calcul de la dose de rayons nécessaire à une radiothérapie et à la planification du traitement (Source : https://www.e-cancer.fr)

7 Séance qui permet de vérifier tous les paramètres de traitement et le positionnement du patient, avant le début du traitement. (Source :

https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/44/128/44128458.pdf )

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I.2. Mes questionnements personnels

Par la suite de ma réflexion sur cette situation, je me suis posée beaucoup de questions. Dans cette situation, il est compliqué pour le MER d'aider le patient à la mise en place du masque. Cette peur du masque m'a interpellé lors de cet événement. Ma représentation du masque est très différente de ce patient. Personnellement, je trouve que le masque est très maniable car il est en plastique avec des trous qui permet d'être moins emprisonnée. Mais pour ce patient, cela est un objet de torture qu'il doit subir tous les jours. Quel est le comportement du MERM à adopter face à cette anxiété du masque de contention ? Comment je peux comprendre la peur que ressent mon patient alors que nous avons des représentations du masque tout à fait différentes ? Comment faire en sorte que mon patient accepte de se faire traiter malgré son anxiété ? Que puis-je faire pour réduire cette anxiété ressenti par le patient ? Quels sont les moyens dont dispose le MERM pour aider les patients anxieux ? Quels sont les difficultés que peut rencontrer le MERM ?

I.3. L'élaboration de la problématique

Grâce aux différentes questions personnels, à la situation et à ma réflexion personnel, j'ai pu élaborer une problématique qui est :

Dans quelle mesure la prise en charge des patients anxieux liée à l'utilisation du masque de contention requiert-elle un démarche complexe par le MERM ?

I.4. Les hypothèses de recherches

Pour pouvoir répondre à cette problématique, j'ai mis en place plusieurs hypothèses de recherches qui sont :

- Est-ce que l'anxiété du patient serait influencée par la représentation du masque ? Est-ce que le discours du MER peut influencer cette représentation ?

- Est-ce que l'anxiété du patient liée au cancer serait un obstacle pour la gestion de son anxiété face au masque de contention ? Peut-on parler d'une double anxiété ?

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- Peut-on diminuer l'anxiété du patient en attachant partiellement le masque de contention ? - La formation du MER peut-elle influer sur la gestion de l'anxiété du patient ?

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II- Deuxième Partie : Cadre conceptuel

II- 1) L'anxiété : un sentiment constant chez le cancéreux II- 1.1) Définition de l'anxiété

Le mot « anxiété » a pour origine latine « anxius » qui veut dire « esprit troublé à propos d'un événement incertain » et dérive également d'une racine grecque ayant les notions « d'étranglement » et « d'enserrement »

Selon le site de référence de l'anxiété, l'anxiété est une émotion ressentie face à un danger ou à un problème perçu comme agression physique ou mentale. Elle peut être désagréable comme émotion mais reste normal et commun à tous les individus. Elle peut alors devenir pathologique lorsqu'il prend un caractère excessif dans différents situations : on parlera de troubles anxieux.

Les sujets atteints de troubles anxieux ressentent un sentiment d'inconfort ou de peur secondaire à une anticipation excessive d'éventuelles difficultés avant même que les problèmes ne soient survenus, ou avant même que le sujet ait repéré précisément ce qu'il redoute. Les psychiatres parlent parfois de « peur sans objet ».

L'anxiété est très utile pour nous prévenir du danger ou des situations à risques. Il sert à prendre des précautions pour éviter ces risques. C'est pourquoi un manque d'anxiété peut mettre en danger la personne mais un surplus d'anxiété peut, à l'inverse, inhiber et épuiser la personne.

II- 1.2) L'anxiété : un concept récent dans le domaine de la pathologie.

Le terme « anxiété » est apparu au XIIème siècle. Mais son usage a été très rare .Les peurs irraisonnées était considérées comme une expression quelconque parmi tant d'autres. Les descriptions liées à l'anxiété et la dépression étaient souvent expliquées par la théorie des

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humeurs. Pendant des siècles, le Corpus Hippocraticum et d'autres textes on regroupait ces affections dans le concept de « mélancolie ». Ils expliquent que ce terme de « mélancolie » est due à une désorganisation humorale des différents fluides corporels : le sang, labile noire, la bile jaune et la phlegme. Dans ses travaux, Galien définit l'anxiété chez le mélancolique comme une vapeur noire qui provient de la bile noire. Il dit alors : « Comme l'obscurité rend presque tout le monde peureux, à l'exception de quelques naturels audacieux ou des personnes entraînées, ainsi la bile noire provoquerait, selon lui, la peur quand sa noirceur jette un ombre sur le terrain de la pensée(au cerveau) ».

Ce n'est que dans la deuxième partie du XIXème siècle que le psychiatre parisien Morel décrit le « délire émotif » en 1866. Il montre qu'il y a un désordre du système nerveux végétatif, ce qui expliquerait l'ensemble des troubles anxieux et dépressifs.

Puis en 1895, Freud, fondateur de la psychanalyse, fait une première description du principe de la névrose d'angoisse. Il réussit à faire la distinction entre l'affect d'angoisse, c'est-à-dire, l'incapacité pour le psychisme à faire face à un danger extérieur et la névrose d'angoisse. La névrose d'angoisse signifie l'impossibilité pour le psychisme à faire face à une excitation interne sexuelle. La libido se change en angoisse lorsque la pulsion n'atteint pas la satisfaction. L'affect d'angoisse serait alors passager alors que la névrose d'angoisse serait chronique. Il donne une description succincte sur les différentes manifestations de l'anxiété : l'inquiétude chronique, l'attaque d'angoisse, les équivalents physiques, les peurs illégitimes et sélectives que l'on appelle phobies et les obsessions.

Mais en 1915, Freud change sa théorie et fait la distinction entre l'angoisse réelle et l'angoisse névrotique. L'angoisse réelle serait le ressenti de l'individu dès qu'il est en présence d'un danger extérieur. On parle alors de réflexe d'autoconservation. Pour Freud, le concept de névrose d'angoisse est le résultat du refoulement de la libido se transformant en angoisse : "L'angoisse névrotique est un produit de la libido, comme le vinaigre est un produit du vin" (Freud, 1920)

A partir de 1926, selon Freud, l'angoisse est représentée comme une cause et non plus comme une conséquence du refoulement. C'est un signal d'alarme du Moi et permet la mise en place de mécanismes de défense. Il distingue alors l'angoisse automatique qui est un signal

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face à un danger sans peur de l'angoisse névrotique qui est l'angoisse face à un danger inconnu.

L'association américaine de psychiatrie s'est inspirée de sa contribution dans la description des symptômes et dans la classification des troubles qui ont permis d'introduire dans le DSM V8, différentes catégories de ces troubles anxieux. Selon les systèmes de classifications, nous avons :

· Le trouble anxieux généralisé, qui est caractérisé par une inquiétude excessive pour les activités et les événements de la vie de tous les jours.

· Le trouble panique, qui est la survenance répétée de crises paroxystiques de peur ;

· L'agoraphobie, désigne une peur excessive et l'évitement de situations où il pourrait être difficile de s'échapper ou rendant impossible un secours immédiat en cas de malaise ; ou plus communément la peur des espaces publics et espaces ouverts.

· La phobie sociale, caractérisée par une peur excessive et l'évitement de situations impliquant d'être exposé en public ou évalué par les autres ;

· La phobie spécifique, caractérisée par une peur excessive et l'évitement d'objets ou de situations précises (par exemple, chien, dentiste, araignée, orages) et n'entrant pas dans le cadre de la phobie sociale ou de l'agoraphobie ;

· Le trouble obsessionnel compulsif, caractérisé par la présence d'obsessions (des pensées envahissantes sources d'anxiété) ou de compulsions (comportement répétitif visant à diminuer l'anxiété) ;

· L'état de stress post-traumatique, caractérisé par un émoussement de la réactivité générale à la suite d'un événement traumatique hors du commun (par exemple, viol, catastrophe naturelle) et la reviviscence de celui-ci à partir de pensées ou d'images intrusives.

Dans ce mémoire, nous allons traiter plus particulièrement de l'état de stress post-traumatique à la suite de l'annonce du cancer avec la reviviscence de cette évènement traumatique face au masque de contention.

8 Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux

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II- 1.3) Prévalence de l'anxiété des patients face au masque de contention

Bien que l'utilisation d'un masque de contention est essentielle lors de la sécurité des soins du patient pendant le traitement de radiothérapie. A ce jour, il y a peu d'études concernant l'anxiété liée au masque de contention. Nous avons peu de données concernant la prévalence et la détresse liées au masque thermoplastique, surtout en France.

D'après une étude de S.OULTRAM en 2012, sur « une comparaison entre l'auto-évaluation des patients et la capacité des radiothérapeutes à identifier l'anxiété et la détresse chez les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou nécessitant une immobilisation pour la radiothérapie. », l'incidence du taux d'anxiété liée au masque serait de 16 à 24 % (n= 70). Ils ont utilisé deux méthodes, la première avec identification à l'aide d'un outil de détresse générale et la deuxième conduite par un radiothérapeute. : grâce à l'outil de détresse générale, le taux d'anxiété était de 16 % alors que l'identification par le radiothérapeute était de 24 %.

Cependant dans une autre étude sur la « Qualité de vie des patients sous radiothérapie pour cancers de la tête et du cou. », ils ont étudié la perturbation des séances lié à l'anxiété du masque grâce à une échelle de 1 à 5. Le taux de perturbation de la simulation, c'est-à-dire, le scanner dosimétrique était de 11 %. Cependant, au jour 1 du traitement, le taux de perturbation liée à l'anxiété du masque est de 24 %. Toutefois, on a relevé que les patients ayant une phobie préexistante étaient plus susceptibles de ressentir de la détresse.

Selon l'étude de C. ARINO en 2014, sur le « Le masque de contention en radiothérapie : une source d'anxiété pour le patient ? »,relève plusieurs aspects comme l'inconfort physique du masque, la perception mentale du masque et la passivité d'accepter. Cependant, ils démontre que le taux d'anxiété lié au masque était faible dans l'échantillon qu'ils ont étudié.

D'après l'étude de J. Nixon en 2018, « Exploring the prevalence and experience of mask anxiety for the person with head and neck cancer undergoing radiotherapy », à l'aide d'un outil de mesure, qui est le thermomètre de détresse (DT) (Voir annexe 2), la prévalence de l'anxiété déclarée par les patients liée au masque thermoplastique était de 26 %. Avec 20 % des participants qui ont indiqué une détresse modérée (score de 4 à 7 sur le DT d'anxiété au

18

masque) et 6 % une détresse sévère (score de 8 à 10 sur le DT d'anxiété au masque). Ainsi, l'étude révèle que plus d'un quart des patients atteints de cancer de la tête et du cou peuvent souffrir d'anxiété liée au masque de contention.

Plusieurs études montrent que l'anxiété peut toucher plus de patients que l'on croit. Malgré, le faible nombre d'études sur le sujet, il est ainsi important de réfléchir à l'évaluation des différentes stratégies pour gérer l'anxiété du patient. Afin de pouvoir traiter les patients et d'améliorer son expérience lors de son traitement en radiothérapie. Le rôle du manipulateur est donc essentielle lors de la prise en charge de ce type de patients. Il est important, en effet ,de noter qu'il est présent à chaque étape du parcours du patient, depuis la consultation d'annonce paramédicale jusqu'à la dernière séance de traitement afin de déterminer les déclencheurs de cette anxiété liée au masque.

II- 1.4) Les facteurs favorisant l'anxiété liée au masque thermoformé

Dans la deuxième phase de l'étude de J. Nixon (2018) , « Exploring the prevalence and experience of mask anxiety for the person with head and neck cancer undergoing radiotherapy », des entretiens semi-directifs ont été proposés aux participants pour nous raconter leur expérience de l'anxiété liée au masque thermoformé.

Ainsi, trois sous thèmes ont été soulevé : le premier est la claustrophobie préexistante qui a altéré la façon de gérer le confinement. Le deuxième était la préexistence de problèmes de santé psychologique et mentale ; et enfin les facteurs de stress simultanés qui augmenteraient l'anxiété face au masque de contention. Par exemple, les facteurs de stress peuvent être la peur de la récidive, les effets secondaires du traitement.

Certains participants ont eu une combinaison de réponses psychologiques et physiologiques. C'est-à-dire, le participant a eu une visualisation mentale du masque et ainsi son corps a répondu par des réponses physiologiques telles que la respiration accélérée, la transpiration, ce qui contribue à l'appréhension du masque de contention.

La réaction émotionnelle d'impuissance peut contribuer également à l'anxiété liée au masque. Ainsi, le patient perd son self-contrôle et peut avoir des pensées morbides comme

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l'impression, je cite d' « être enterré vivant » ou « imaginer quelqu'un derrière vous avec sa main serrée sur votre bouche et vous ne pouvez pas l'ouvrir ou vous déplacer ».

Toutefois, les participants ont parlé également de la sensation de ne pas être prêts. Certains ont avoué qu'ils avaient consulté Internet pour en savoir plus sur le processus. Et d'autres, parlent de la surprise de la perception du masque « je ne savais que c'était si rigide et restrictif ».

Selon Rony Paz, les chercheurs ont constaté que les patients anxieux ont une tendance à se tromper plus souvent. Ils auraient de plus grandes difficultés à distinguer l'agréable et le désagréable. Ainsi la perception de l'environnement serait perçu comme anxiogène.

Cependant, l'anxiété associée au masque de contention peut être influencée par le vécu du patient mais aussi par d'autres préoccupations, qui apparaîtraient lors de la mise en place du masque, ce qui peut révéler une double anxiété du patient, la peur concernant son traitement, de sa qualité de vie, de son espérance de vie mais concernant aussi sa peur du masque qui peut lui rappeler des expériences traumatisantes vécues auparavant.

20

II- 2) Le masque de contention : un outil indispensable lors du traitement ?

II- 2.1) Qu'est-ce que la contention ?

D'après l'origine latine médiévale, « contentio » « continere », cela veut dire « maintenir ensemble ». La contention est un moyen pour les MER d'immobiliser le patient dans un but de réduction des mouvements pour une meilleure qualité d'images mais aussi pour respecter la reproductibilité du traitement en radiothérapie.

Selon la Haute Autorité de la santé9, il existe plusieurs types de contentions :

· La contention physique : Ce sont de méthodes de maintien ou d'immobilité du patient grâce à la force physique.

· La contention mécanique : « l'utilisation de tous moyens, méthodes, matériels ou vêtements empêchant ou limitant les capacités de mobilisation volontaire de tout ou partie du corps dans un but de sécurité pour un patient dont le comportement présente un risque grave pour son intégrité ou celle d'autrui. »

Ainsi la contention mécanique représente tous les moyens que nous allons utiliser pour garder l'immobilité du patient. Le masque de contention est alors considéré comme une contention mécanique.

II- 2.2) L'historique de la contention mécanique

Depuis l'Antiquité, la contention mécanique est un réel moyen de soigner la personne désorientée.

-200 avant J.C, la doctrine stoïcienne a influencé énormément la médecine antique. Elle considérait que la contention mécanique est un outil de soin dans le traitement de la maladie mentale.

9 Source :

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-08/contention_synthese_v3_actualisee.pdf

21

D'après la doctrine stoïcienne, « Si les malades sont agités en voyant des gens, il faudra faire usage de liens, mais sans leur faire de mal, en protégeant leurs membres de flocons de laine d'abord, en plaçant le bandage sur eux après. ». La doctrine stoïcienne a crée plusieurs écoles médicales telles que l'école méthodiste de Soranos d'Ephèse qui devient la première référence d'outils de soin pour la contention mécanique.

A partir du Moyen - Age, la doctrine chrétienne prend le dessus et stipule que les troubles mentaux sont envoyés par Dieu pour éprouver la foi du malade. Ainsi, la contention mécanique devient alors une mesure de protection. A cette époque, le malade était soigné par sa famille. La famille utilisait alors les contentions mécaniques pour assurer la sécurité du malade mais aussi ses proches.

Il y a une rupture dans l'ère du « Grand Renfermement » où on responsabilise le malade atteint de troubles mentaux. Ainsi, il représente un danger dans l'ordre social. Dans les structures dédiées, l'utilisation des moyens de contention mécanique est dépourvue de but thérapeutique sans l'avis d'un médecin.

A partir de la Révolution Française, d'après le Décret du 27 mars 1970, l'arrivée des médecins dans les structures dédiées aux patients atteints de troubles mentaux marque la notion de soin dans la prise en charge. Pinel recommande l'utilisation de la contention mécanique en tant qu'outil de soins à but thérapeutique. Samuel Tuke sera influencé par ce médecin et élabore un code de déontologie qui interdit les contentions physiques sauf en cas d'agitation extrême. Ce code de déontologie est appelé York Retreat en 1972.

L'utilisation des moyens de contrainte a diminué à partir du XXème siècle grâce à 3 grandes évolutions : l'avènement de la psychanalyse, la révolution pharmacologique et l'expansion des positions antipsychiatriques.

· L'avènement de la psychanalyse a modifié la vision de la maladie mentale et transforme la médecine des signes en médecine de la relation.

· La révolution pharmacologique stabilise des troubles mentaux et rend possible la réinsertion des malades mentaux dans la société. Eux, qui ont toujours été enfermés ou mis à l'écart dans la société.

L'antipsychiatrie est un courant qui oppose la conception de la folie et la fonction des psychiatre en Occident. Ce mouvement est né à partir des années 1960. Les idées de Michel

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Foucault par exemple montre que la maladie mentale n'est pas une vraie maladie car elle est causé par la société. Ces malades seraient « des déviants de la normale sociale ». Ils veulent alors bannir toutes violences et toutes disciplines. Cependant en France, il y a eu très peu d'influence de ce courant.

L'utilisation de la contention mécanique a été remise en question durant plusieurs périodes. Cependant, le masque de contention que l'on utilise en radiothérapie peut être alors considéré comme un « outil de soins » essentiel à la réalisation du traitement. Il permet alors la reproductibilité de la séance. Cela permet de réaliser les plusieurs séances dans la même position, dans le même lieu et avec des opérateurs différents. Son utilisation restait très flou concernant la législation en France. Comme nous pouvons voir ci-dessus, plusieurs psychiatres se contre-disent. Il a fallu attendre de nouvelles lois pour encadrer cette utilisation et limiter leurs utilisation abusive.

II- 2.3) Cadre législatif : Le masque de contention est-il obligatoire ?

Si on se réfère à la Déclaration Universelle du droit de l'Homme et du Citoyen10, plusieurs articles tels que le numéro 13 « 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. » Ainsi, le MER porte atteinte à la liberté d'aller et venir du patient pendant son traitement. De nos jours, l'utilisation de la contention en service d'imagerie médicale et plus précisément en radiothérapie est quotidienne. L'application de la contention mécanique est un moyen de limiter efficacement les mouvements du patient et ainsi éviter tout flou cinétique11 ce qui permet alors une meilleure interprétation du radiothérapeute, mais aussi de respecter la reproductibilité du traitement.

Cette notion de reproductibilité est la base même des traitements en radiothérapie. Ainsi, pour le bon déroulement du traitement, on utilise des contentions mécaniques pour les

10 Source : https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/

11 Flou visible sur la radiographie à cause du mouvement volontaire ou non du patient

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traitements. Nous sommes ainsi dans le cadre d'un moyen thérapeutique selon les recommandations de l'HAS.

Depuis la loi de modernisation de Janvier 2016, la contention mécanique devient alors une exception dans le cas de l'atteinte de l'intégrité du patient. D'après l'article L.3222-5-1 du Code de la Santé, « l'isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours. Il ne peut y être procédé que pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision d'un psychiatre, prise pour une durée limitée. Leur mise en oeuvre doit faire l'objet d'une surveillance stricte confiée par l'établissement à des professionnels de santé désignés à cette fin ».

Depuis cet article de loi, l'organisation est dans la réduction au maximum de l'utilisation de la contention mécanique. Cependant dans le cadre des traitements de radiothérapie, pour avoir une précision dans les traitements loco-régionales et la reproductibilité, la contention mécanique tels que le masque de contention qui permet d'avoir cette précision. Cette contention est alors nécessaire, même obligatoire, pour la réalisation du traitement. Nous pouvons dire que l'on considère comme un « outils de soins » et qu'il participe à la continuité des soins.

II- 2.4) Masque de contention : représentation « positive » ou « négative » lors d'une situation anxiogène.

La représentation du masque de radiothérapie peut être un déclencheur de l'anxiété du patient. Le masque peut alors devenir oppressant et inconfortable.

Dans l'histoire de la dimension symbolique des masques (mortuaire, de guérison ou théâtral), le masque porté par le vivant est « un asile temporaire à l'esprit d'un être mythique ou d'un ancêtre dont il est à la fois l'expression et la manifestation concrète. », d'après Crasbecu, « Bouche et visage dans le masque ». Le masque mortuaire lui représente la fonction « d'être l'asile permanent de son âme, de son esprit ». Enfin dans le domaine théâtral, il permet d'effacer la personnalité du porteur et d'intégrer une nouvelle.

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Ainsi, en fonction de la multitude de significations du masque selon les époques, la culture, cela peut devenir un moyen de mieux intégrer le masque, mais à l'inverse celui-ci peut devenir une entrave qui tétanise.

Selon l'article d' ARINO C. sur « le masque de contention en radiothérapie: une source d'anxiété pour le patient ? », la représentation du masque a un impact sur l'anxiété ressentie. Sur les 19 patients de l'enquête, 12 avait une représentation dite « positive » du masque. 8 participants considérés le masque comme une protection, 2 comme un ami, 2 comme un accessoire de guérison.

Dans cette étude, il y a eu un faible taux d'anxiété liée au masque tout au long du traitement. Ils ont constatés que la représentation dite « positive » du masque diminuait l'anxiété. Ce que révèlent les patients dans cette étude est l'importance de l'utilisation des mots dans l'explication du masque thermoformé. Si le professionnel de santé met davantage l'accent sur la fonction d'immobilité du masque alors l'anxiété peut émerger.

Cependant, lorsqu'il met en avant cette fonction de protection, le masque devient alors un outil au lieu d'une contrainte. Il est nécessaire de noter que le MER doit être vigilant dans ses explications face à la fonction du masque. Le pouvoir des mots peut alors influencer la compliance du patient au port du masque.

Ce que nous avons également remarqué c'est que l'anxiété est davantage provoquée par le traitement en général que le masque de contention. Plus de 50 % des patients ont évoqué des angoisses au niveau du traitement, du parcours de soins, à la maladie ou à des évènements de vie difficiles.

On pourrait alors réfléchir à une amélioration du vécu du traitement par le patient. C'est-à-dire à prendre conscience de la détresse psychologique des patients, de la mesurer et de la diminuer. Il serait intéressant pour le MER d'utiliser le temps d'échange comme lors de la consultation d'annonce paramédicale, pour repérer les différents éléments qui pourraient prédisposer le patient à une angoisse.

Pour beaucoup de patients, à la fin de leur traitement, le masque devient alors un trophée, une victoire dans ce combat face à la maladie. Ils peuvent le ramener chez eux pour montrer à leur famille et être fier de leur parcours. Il serait intéressant de montrer cette victoire aux autres patients et ainsi donner espoir et confiance lors de l'utilisation du masque.

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II- 2.5) HAS : Recommandations de l'utilisation des contentions

mécaniques.

D'après l'HAS, la contention mécanique est préconisée pour :

· la « Prévention d'une violence imminente du patient ou réponse à une violence immédiate, non maîtrisable, sous-tendue par des troubles mentaux, avec un risque grave pour l'intégrité du patient ou celle d'autrui. »

· Uniquement lorsque des mesures alternatives différenciées, moins restrictives, ont été inefficaces ou inappropriées, et que les troubles du comportement entraînent un danger important et imminent pour le patient ou pour autrui.

· Exceptionnellement, en dernier recours, pour une durée limitée et strictement nécessaire, après une évaluation du patient, et uniquement dans le cadre d'une mesure d'isolement.

· Mesure pleinement justifiée par des arguments cliniques »

Dans ces conditions, nous pouvons noter que l'utilisation du masque de contention en radiothérapie entre dans le cadre des bonnes recommandations de l'HAS. Il répond à « des mesures qui sont justifiées par des arguments cliniques ». En effet, l'utilisation des masques thermoformés répond à cette indication, il est nécessaire car il devient une aide pour le patient et non un moyen de punition pour le patient.

En radiothérapie, il est nécessaire de mettre en place le masque de contention. Il est obligatoire dans le traitement des ORL et des traitements cérébrales. Ce qui nous conduit, à ne pas pouvoir traiter le patient sans masque même s'il ne le supporte pas .

Pour réussir à traiter ces patients dans de bonnes conditions, il est important de noter la possibilité de réduire cette anxiété ressentie chez le patient cancéreux. La solution pour que le patient diminue son anxiété envers le masque de contention n'est pas de l'enlever car il est obligatoire mais bel et bien de changer la représentation du masque pour que le patient accepte le port du masque plus facilement.

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II- 3) La radiothérapie : une spécialité associée à l'imagerie médicale

II- 3.1) Définition

La radiothérapie est une spécialité qui utilise les rayonnements ionisants pour traiter les cancers. Son objectif est de guérir ou soulager en bloquant la capacité des cellules cancéreuses à se multiplier toute en préservant les tissus sains. C'est un traitement dit locorégional. La radiothérapie peut être utilisée seule ou associée à la chirurgie la chimiothérapie et l'hormonothérapie en fonction du stade de la tumeur, sa localisation, le type de la tumeur et à l'état général du patient. La radiothérapie ne nécessite pas d'hospitalisation car les séances sont de courte durée avec des effets secondaires minimes comparés à la chimiothérapie.

Il existe deux types de méthodes : nous avons tout d'abord, la radiothérapie externe, c'est-à-dire lorsque la source de rayonnement est à l'extérieur du patient. Cette radiothérapie est réalisée grâce à un accélérateur de particules. Enfin , nous avons la curiethérapie, c'est-à-dire lorsque que la source de rayonnement est placée au plus prés de la tumeur, pour une durée limitée à l'intérieur du malade. Cette source peut être dans la tumeur ou dans une cavité à son contact. Dans ce mémoire, nous allons traiter exclusivement de la radiothérapie externe.

La radiothérapie externe va alors utiliser plusieurs faisceaux ou arcs d'irradiation. L'appareil va alors tourner tout autour du patient. Chaque faisceau va délivrer à chaque fois une partie de l'irradiation. Cela permet d'avoir une dose homogène dans un volume de forme complexe. Ainsi, il limite les effets secondaires sur les tissus sains.

II- 3.2) Indications

Cette spécialité concerne exclusivement les pathologies cancéreuses. Cependant, l'utilisation du masque thermoformé est exclusivement pour les cancers cérébrales, ORL et lymphomes. Il permet de cibler la tumeur et de reproduire une position à chaque séance. La

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tête et le haut du corps sont les parties les plus difficiles à garder immobile. Cela permet d'aider les patients.

Selon le guide des technologies de l'imagerie médicale et de la radiothérapie, prés de 60 % des patients cancéreux ont une radiothérapie. Selon le contexte de la maladie, il existe plusieurs modalités :

- la radiothérapie curative, son but est la guérison du patient. Elle permet de stériliser la zone des cellules cancéreuses et de prévenir la récidive12 et la dissémination13. L'étalement14 du traitement sera plus long puisque les doses seront plus élevées.

- la radiothérapie palliative, son but est de freiner l'évolution de la maladie et d'assurer une amélioration au niveau des signes cliniques, cela permet d'améliorer la qualité de vie. L'étalement sera court mais avec des doses délivrées dans la limites de la tolérance.

- la radiothérapie symptomatique, son but est de soulager le patient d'un symptôme gênant. La douleur est le symptôme le plus fréquent mais il peut s'agir d'une compression médullaire ou d'une hémorragie. L'étalement est plus court de façon à ce qu'on concentre la dose sur la zone.

II- 3.3) Historique

La radiothérapie est née dès la découverte des rayons X par W.C Roengten en 1895. Cela a été une véritable évolution des techniques médicales. Par conséquent, les effets des rayonnements ionisants ont été observés sur la matière vivante pour les traitements des tumeurs de la peau ou des tumeurs peu profondes. Grâce au Docteur Victor Despeignes, en 1896, il annonce le premier traitement du cancer par les rayons X.

Les premières séances de radiothérapie utilisaient les rayons X émis par le radium. A cause de sa faible pénétration dans les tissus, c'est-à-dire de l'ordre de 5 cm. La radiothérapie a été limitée au traitement des tumeurs superficielles, telle que les tumeurs cutanées, du sein, de quelques localisations ORL ou des traitements palliatifs. Cependant, la collimation des rayons n'est pas assez précise en terme de ciblage de la tumeur.

12 Réapparition d'une maladie dite guérie

13 Éparpillement des cellules tumorales

14 Période que dure le traitement de la première séance à la dernière séance

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Ce n'est que dans les années 50 qu'il y aura l'arrivée des appareils de télécobalthérapie qui améliorera véritablement la radiothérapie. Grâce à l'énergie moyenne des rayonnements a 1,25 MeV, il y a alors une augmentation du pouvoir de pénétration des rayonnements dans les tissus . Ces appareils ont une meilleure collimation ce qui permet de cibler la tumeur et d'épargner les tissus sains.

Les premiers accélérateurs d'électrons sont apparus à la fin des années 60. Grâce à leur haute énergie, les électrons peuvent être utilisés pour traiter les tumeurs. Cependant, leur pénétration dans les tissus est limitée à quelques centimètres. A partir de la même machine, on peut avoir une production de photons par rayonnement de freinage. Ce rayonnement de photons peut atteindre une haute énergie de 6MV à 25MV. La collimation de ces particules a été améliorée par les MLC. Ces faisceau deviennent alors de plus en plus fins et ainsi permettent de cibler au mieux les volumes cibles à traiter.

La tomodensitométrie apparaît en 1974. Elle permet une grande révolution de la radiothérapie avec la naissance de la radiothérapie conformationnelle 3 D. Cette technique permet de visualiser les dimensions de la tumeur et des organes avoisinants. Les faisceaux sont ainsi configurer par rapport à la forme de la tumeur pour réduire la dose reçue par les tissus sains avoisinant. Ce qui permet d'introduire de nouveaux termes dans la balistique de l'irradiation (forme, nombre, incidence et énergie des faisceaux).

Grâce aux développement de l'informatique dans les années 90, le TPS15 permettra de calculer de la dose en tridimensionnelle de la dose et donc de planifier les traitements de manière plus précise en fonction de la morphologie du patient et des contraintes de doses qui ne doivent pas être dépassées sur certains OAR16

Au cours des années 2000, les traitements se modernisent. L' apparition de la RCMI17 permet de modifier l'intensité du rayonnement, il n'est plus constant à l'intérieur d'un même faisceaux. Grâce aux mouvements des lames du MLC, de la variation du débit de photons, cette technique peut s'appliquer pour les localisations tels que les cancers de la prostate, de l'ORL. Le traitement permet de mieux épargner les tissus sains localisés autour de la tumeur.

15 Treatment Planning Systems

16 Organe à risque

17 Radiothérapie Conformationnelle avec Modulation d'Intensité

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En un siècle, la radiothérapie externe a pu évoluer pour arriver à une haute précision dans ces traitements. Cela a permis d'élaborer des stratégies thérapeutiques en associant avec la chimiothérapie et les interventions chirurgicales.

II- 3.4) L'accélérateur de particules

L'accélérateur de particules de type médical permet de délivrer les doses que le

radiothérapeute a prescrites. Il utilise un champ électrique alternatif pour accélérer les

électrons à la vitesse de la lumière et un champ magnétique qui permet de focaliser les

électrons et de modifier leur trajectoire.

Il est composé de plusieurs structures avec des rôles bien défini (Voir Annexe 3):

- le canon à électrons où sont produits les électrons ;

- la cavité de regroupement qui regroupe les électrons par « paquet » ;

- la section accélératrice dans laquelle passent les électrons et l'onde électromagnétique ;

- le système qui permet de créer l'onde électromagnétique (magnéton ou klystron) ;

- des dispositifs qui gèrent l'alimentation et le contrôle du système ;

- des équipements assurant la création et l'entretien du vide ;

- des dispositifs qui gèrent le tri des électrons, les faisceaux d'électrons ou de photons,

- des instruments de mesures pour la qualité de faisceaux.

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II- 4) Le rôle du MERM dans la prise en charge du patient anxieux.

II- 4.1) Le MERM : son rôle de la consultation d'annonce à la mise en place du patient en radiothérapie.

Lors de la prise en charge d'un patient en radiothérapie, le MERM est un des professionnels de santé qui va l'accompagner lors des étapes du parcours.

Dans la première étape, la consultation d'annonce médicale faite par le radiothérapeute. Il permet de faire l'annonce de la maladie. Il va alors lui proposer les différents traitements comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l'hormonothérapie. Le radiothérapeute est là pour informer le patient sur les différentes étapes du traitement de la radiothérapie. Il est le premier acteur qui informe le patient dans la mise en place du masque de contention et de détecter les prédispositions à l'anxiété du patient.

Ensuite, au staff médico-technique18, le radiothérapeute présente alors le dossier patient, le stade du cancer et décide d'une décision collégiale de la dose et des modalités du traitement.

Le patient revient alors pour effectuer la consultation d'annonce paramédicale avec le MERM. Avec son vocabulaire plus simplifié, il réexplique les conditions du traitements au patient. Il s'assure que le patient a bien compris son traitement. Également il évalue la douleur. Le MERM peut utiliser les modèles de masque pour faire montrer l'aspect du masque, la rigidité et ainsi avoir une approche réelle du masque thermoformé. Le MERM s'assure de la désignation de la personne de confiance et du consentement éclairé.

Puis, le patient va se diriger vers le scanner dosimétrique. A ce moment, le positionnement du patient devra être la même que pour le traitement. Il y aura la confection du masque thermoformé. Le MERM va alors tremper le masque de contention dans de l'eau

18 Réunion de plusieurs professionnels de santé pour prendre une décision collégiale du traitement en radiothérapie.

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chaude ou dans un four. Il va alors mouler le masque sur le visage du patient qui englobe la tête et les épaules pour les ORL et que la tête pour les cancers cérébrales.

A la fin du scanner, le MER lui fait visiter le service, lui donne son prochain rendezvous pour la séance à blanc.

Pendant ce temps, il va a avoir la préparation du dossier par les dosimétristes et les radiophysiciens. Il décide de la dose aux organes, de la planification du traitement, des paramètres des faisceaux.

A la fin de la préparation du dossier patient, le patient vient alors pour la séance d'imagerie de contrôle(séance à blanc). C'est-à-dire, la séance où on va mettre le patient en position de traitement, on va effectuer les images KV-KV19. Lors de cette séance, on ne délivre pas de doses pour traiter le patient. Dès cette séance, il peut y avoir des perturbations liées à l'anxiété du patient.

II- 4.2) Stratégies des patients pour gérer l'anxiété durant le traitement de radiothérapie

Selon l'étude, « Exploring the prevalence and experience of mask anxiety for the person with head and neck cancer undergoing radiotherapy », les participants ont révélés plusieurs stratégies concernant la gestion de l'anxiété liée à l'utilisation du masque pendant la séance de radiothérapie.

Tout d'abord, 70 % du groupe propose des stratégies pratiques tels que l'utilisation de la musique et couper le masque au niveau des yeux et de la bouche.

Ils ont également parler d'un traitement médicamenteux, ce qui leurs permettrait de faciliter le traitement. Pourtant 5 participants sur 12 ont déclaré ne pas aimer prendre des médicaments car ils n'aimaient pas la sensation qu'ils ressentaient. Cela les empêchait de conduire et de prendre d'autres médicaments.

Ils ont également trouvé des stratégies psychologiques et cognitives. Par exemple, le soutien des autres, la méditation, la pensée apaisante, l'utilisation de prière ou de stratégies cognitives personnelles. Certains participants soulignait l'importance de parler avec eux

19 Ce sont des images réalisé avec OBI. C'est une image pour le repérage osseux.

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durant le traitement. 15 % des participants ont trouvé utiles de partager leurs expériences avec d'autres personnes.

Finalement, l'état d'esprit du patient devient alors un point clé dans la gestion de l'anxiété. Plus de 50 % on évoqué une réponse pragmatique d'autodétermination : ils comprennent qu'ils étaient les seuls à pouvoir désamorcer cette anxiété. D'autres participants ont souligné la peur de l'expérience de craindre de l'inconnu avec l'utilisation du masque. Et enfin , les autres participants disent qu'ils n'avaient pas le choix .

II- 4.3) Prise en charge des troubles anxieux selon la HAS

Lors de la prise en charge des troubles anxieux selon HAS, le patient doit être informé dès le diagnostic posé. Il doit savoir :

- la nature du trouble anxieux, ses manifestations, sa fréquence, ses causes, les difficultés du diagnostic.

- les différents thérapies, incluant les psychothérapies, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

- la sensibilisation du patient, de sa famille et de ses aidants sur l'existence d'associations de patients et de familles, et sur l'intérêt de les contacter.

Nous pouvons donner des conseils au niveau des mesures hygiéno-diététiques. Il doit y avoir une quantité de sommeil suffisante à respecter, un bon équilibre alimentaire, éviter l'alcool, le café, le tabac et les drogues. Il est important également d'avoir une pratique régulière de l'exercice physique.

Dans le traitement psychothérapie, il convient de distinguer l'information et le soutien psychologique.

Les objectifs de la psychothérapie sont la gestion des problèmes actuels et du futur grâce aux thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui constituent des options thérapeutiques. L'utilisation de la psychothérapie d'inspiration analytique et psychanalyse permet quant à elle de se centrer sur l'individu et ses conflits psychiques.

Le psychiatre peut alors mettre en place la thérapie du « self help » ou gestion de l'anxiété par soi-même. Cela permet d'informer le patient et les moyens de changer par lui-

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même. Il propose des exercices concrets à faire soi-même (relaxation, contrôle respiratoire, gestion émotionnelle, d'exposition et d'affirmation de soi, etc).

La psychothérapie structurée doivent être dirigée par des professionnels spécialement formés et entraînés.

On peut également combiner avec les traitements médicamenteux comme les antidépresseurs, les anxiolytiques.

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II- 5) Des outils que disposent le MERM lors de la prise en

charge de l'anxiété

II-5.1) Outils de mesure de l'anxiété

Pour réussir à déceler les signes de l'anxiété, plusieurs auteurs ont mis en en place des échelles d'évaluation, notamment en en France où plusieurs tests d'évaluation de l'anxiété et stress ont été conçus.

Premièrement, nous avons le Test HAD20: cette échelle a été mise au point et validée pour des médecins qui ne sont pas psychiatres. Elle permet, en effet, de faire l'évaluation de l'existence d'une symptomatologie et de la sévérité. Le questionnaire est composé de 14 questions (Voir Annexe 4).

Deuxièmement, il y a le test de STAI21 ou le test d'anxiété Inventaire Anxiété Etat-Trait ( Voir annexe 5). Ce test permet l'évaluation de l'anxiété momentanée et de l'anxiété habituelle. Le STAY-Y comprend 2 échelles de 20 items chacune.

En troisième lieu, il existe l'échelle d'anxiété de Hamilton (Voir Annexe 6) qui est la plus utilisée pour évaluer l'intensité des symptômes d'anxiété. Cette échelle utilise 14 items qui permettent de dresser la liste des branches de l'anxiété telle que l'anxiété psychique, somatique musculaire, viscérale, les troubles cognitifs, les troubles du sommeil et l'humeur dépressive.

Grâce à ce nombre d'outils qu'on peut utiliser, le MER peut ainsi distinguer les différents symptômes de l'anxiété : celui-ci intervient de façon préventive pour prendre en charge l'anxiété du patient.

II-5.2) L'Art thérapie pour réduire l'anxiété

Selon le livre « Tout savoir sur l'art-thérapie », l'arthérapie est une « exploitation du potentiel artistique dans une visée thérapeutique et humanitaire ». Cette thérapie se

20 Hospital Anxiety and Depression scale

21 Test Anxieté Etat Spielberg

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caractérise par des concepts originaux, des méthodes et des moyens spécifiques de nature a faire de cette discipline une véritable activité paramédicale.

Les objectifs de l'art thérapie en cancérologie sont multiples. Le temps d'une séance permet de mieux adhérer au traitement, de reprendre confiance en soi, redynamise un quotidien bouleversé par la maladie, un deuxième grand axe permet de détourner l'attention de l'angoisse, de la peur de la mort et de la douleur.

La séance d'art thérapie permet de capter l'esprit afin de le mettre en repos de tout le stress ressenti par le patient.

L'Art est un excellent moyen de communication. Il permet de faire exprimer de manière non verbale son affect. Les personnes cancéreuses retrouvent alors une estime d'elle-même, une image de soi plus belle. L'Art thérapie donne la possibilité à un malade d'exceller dans un domaine et d'avoir une progression positive.

Cet accompagnement peut alors révéler un potentiel artistique méconnu ou existant du patient. Cependant malgré la mise en place de cette stratégie, elle est encore marginale dans la prescription de ce soin à cause d'un manque de moyens financier.

II-5.3) Autohypnose par l'ancrage

Selon l'école Française d'hypnose, l'ancrage est « une association, créée naturellement ou volontairement, entre un stimulus ou plusieurs stimuli, et une réaction (la réminiscence d'un souvenir, d'un état d'esprit ou émotionnel, d'un comportement...) ». Ainsi cela consiste à associer un acte ou une idée à un état de bien-être. Par exemple, on peut demander au patient de serrer le poing pour se souvenir d'une victoire sportive. Par autohypnose, le patient va alors se mettre dans l'état d'esprit lié à l'évènement. Cet apprentissage se fait en amont avec l'hypnothérapeute. Il réalise un entretien de 20 minutes. Le patient peut alors réaliser seul avant le scanner dosimétrique ou alors avant chaque séance de traitement.

D'après l'article « Autohypnose par ancrage pour la radiothérapie nécessitant une contention », il y a dix patients qui ont répondu à l'autohypnose. Il a une intervention unique de l'hypnothérapeute le jour du scanner dosimétrique. Cette autohypnose par ancrage peut

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devenir une solution pour les patients anxieux vis-à-vis du masque. Il peut être ainsi mis en place dès la première consultation d'annonce ou lors de la réalisation d'examen complémentaire.

II- 5.4) Le masque thermoformé ouvert ? Une solution face à

l'anxiété.

Comme le masque de contention est un objet essentiel à la réalisation du traitement. Il serait judicieux de remplacer ce masque par un masque ouvert pour les patients anxieux.

Selon l'étude, « Migration from full-head mask to «open-face» mask for immobilization of patients with head and neck cancer », ils ont voulu évalué l'efficacité du masque à face ouverte.

Certes, le MERM peut décider de découper le masque au niveau des yeux et de la bouche : cependant après le moulage, il est difficile de découper le masque car il va y avoir des rebords rêches.

D'après l'étude, plus de 80 % des volontaires ont préféré le masque ouvert alors que les patients claustrophobe n'ont pu tolérer que le masque ouvert.

Les limites du masque sont les mouvements de la tête lors de la fixation du masque qui peuvent fausser le repositionnement de la tête du patient. Ainsi, il est important de noter qu'il serait préférable de faire trois essais de verrouillage pour ne plus avoir ce déplacement de la tête.

Cette étude démontre que les patients anxieux peuvent supporter le masque facial ouvert mais n'arrive pas a supporter le masque thermoformé intégral. Ils ont également démontré que les patients claustrophobes étaient moins en détresse en portant le masque facial ouvert.

Cependant, les patients gravement atteints de claustrophobie peuvent ne pas supporter le masque facial ouvert : c'est pourquoi il serait préférable de les orienter vers un traitement médicamenteux.

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II- 5.5) L'aromathérapie comme soin de support.

· Définition

L'aromathérapie, la thérapie par les huiles essentielles pourrait constituer un outil essentiel dans la prise en charge d'un patient anxieux. Ce terme vient du grec « aroma » qui signifie l'odeur et le terme « therapia » qui désigne le soin. Une huile essentielle est la partie odorante extraite d'une plante aromatique.

Grâce à René-Maurice Gattefossé, chimiste français et ses recherches, le mot aromathérapie est apparu en 1928. Sa découverte des vertus des huiles essentielles a été fortuite. En effet, il se brûla la main lors d'une explosion qui eu lieu dans son laboratoire. Il plongea alors sa main dans un récipient rempli d'huile essentielle de lavande alors qu'il pensait que c'était de l'eau. Il remarqua alors un soulagement immédiate et une cicatrisation presque parfaite. Cela a été le point de départ de l'étude des huiles essentielles.

D'après l' AFNOR22, les huiles essentielles sont des « Produits obtenus à partir d'une matière première naturelle (2,19) d'origine végétale, soit par entraînement à la vapeur d'eau, soit par des procédés mécaniques à partir de l'épicarpe de fruits de citrus (agrumes), soit par distillation sèche, après séparation de l'éventuelle phase aqueuse par des procédés

physiques. »

Ses produits d'origine naturelle peuvent être alors utilisés de différentes manières pour soulager l'anxiété.

· Les différents modes d'utilisation des huiles essentielles

On peut alors les utiliser par :

- voie orale, l'huile essentielle peut être ingérée pure sur un comprimé neutre, du sucre, de la mie de pain, ou encore du miel. Elle peut être également diluée avec un soluté ou sous forme solide c'est-à dire des gélules et des capsules molles.

- voie cutanée, l'huile essentielle peut pénétrer les différentes couches cutanées grâce à sa fonction lipophile. Elle se diffusera tout d'abord dans la microcirculation périphérique puis

22 Association Française de NORmalisation

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dans la circulation générale. Elle produit alors deux actions à la fois locale et systémique dans l'organisme.

- voie respiratoire, l'huile essentielle sera inhalée par les voies respiratoires.

Dans ce mémoire, je vais m'intéresser plus particulièrement à l'aromathérapie par voie respiratoire.

· Les différentes voies d'administration de la voie respiratoire

Dans la voie respiratoire, il existe trois modes d'administration différents :

- l'inhalation humide,

- l'inhalation sèche,

- la diffusion atmosphérique,

L'inhalation humide est l'entraînement des huiles essentielles par vapeur d'eau. Son

action est cependant locale, elle est très utilisée pour décongestionner les voies aériennes supérieures.

L'inhalation sèche qui consiste à déposer quelques gouttes sur un mouchoir et de respirer plusieurs fois dans la journée.

La diffusion atmosphérique est souvent utiliser pour aseptiser un environnement. Cela permet d'à la fois de parfumer et de désodoriser mais cela représente aussi une arme contre les insectes. Selon les huiles essentielles utilisées, elles favorisent la relaxation ou le sommeil. Ce qui est intéressant dans cette technique est qu'il n'y a pas de contre-indication majeure. Il serait intéressant de mettre en place ce système dans les salles de traitements de la radiothérapie. On peut ainsi utiliser une ou deux huiles essentielles ou un complexe prêt à l'emploi. On limite la diffusion aux patients anxieux qui durera le temps de la séance entre 5 à 20 minutes.

Nous pouvons utiliser la voie respiratoire pour un usage local mais aussi systémique : les substances inhalées passent par les alvéoles pulmonaires pour aller dans le sang et pour atteindre le système nerveux central. Cela peut poser problèmes aux patients épileptiques si il y la présence de certains éléments neurotoxiques. Cependant c'est l'une des voies les plus inoffensives si certaines précautions sont respectées :

- Pas d'exposition prolongée

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- Pas d'exposition avec des niveaux élevés d'huiles essentielles

- Pas d'exposition avec une huile essentielle constituée de molécules neurotoxiques comme le pinocamphone ou la thuyone.

· Les limites de l'utilisation des huiles essentielles

Il est alors déconseillé d'utiliser des huiles essentielles irritantes telles que la cannelle, giroflier, la sarriette, le thym, le thymol...), les huiles essentielles à cétones monoterpéniques, car la diffusion en présence de très jeunes enfants ou en présence de patients peuvent provoquer des problèmes d'allergies respiratoires ou asthme.

Certes l'emploi de ces produits dits « naturels » n'exclut pas le risque d'une toxicité. Cependant cela dépend de la dose, de la concentration, de la fréquence d'administration, de la biodisponibilité, de la toxicité intrinsèque de la substance, d'interactions avec d'autres et de la sensibilité de l'individu. En général, la toxicité aiguë est généralement faible en voie aérienne mais la plupart des empoissonnements proviennent de la voie orale. Les autres voies sont moins susceptibles de représenter un risque mortel. Les toxicités sont :

- la photosensibilisation, qui se caractérise par des réactions érythémateuses sur le derme ou l'épiderme en cas d'exposition solaire. Elle est majoritairement présente lors de l'utilisation par voie cutanée.

- l'allergie, cela dépend du terrain allergique du patient. Cependant sur une période trop longue, les huiles essentielles peuvent devenir allergisante.

- la dermocausticité, c'est-à dire l'irritation de la peau et des muqueuses par les huiles essentielles qui peuvent même brûler la peau en cas de mauvaise utilisation.

- l'hépatotoxicité, les huiles contenant du phénols peuvent interférer avec les enzymes hépatiques entraînant une altération des fonctions de métabolisation et conduire à de possibles dommages hépatiques.

- la neurotoxicité, les huiles riches en cétones peuvent déclencher des dégradation du tissu neuronal et provoquerdes convulsions.

- la cancérogenèse, certaines huiles essentielles peuvent altérer la division ou la multiplication cellulaire et modifier l'ADN. C'était le cas pour les huiles essentielles contenant du safrole. Elles ne sont plus utilisées en milieu médical.

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- la tératogénicité, les huiles peuvent altérer le développement du foetus. Il faut être vigilant pour la femme enceinte.

Ainsi, il est important de savoir quelles huiles à proscrire. La liste est à voir dans annexe 8.

D'après la thèse de Desseaux A. « Aromathérapie en cancérologie: rationnel, intérêt et limites » (2018) , pour calmer le stress et les palpitations la formule n° 81 (Voir Annexe 7). Cette formule est composée de nombreuses molécules telles le linalol (Ylang-Ylang) ayant un effet dépresseur sur le SNC23 de la souris. De même, l'huile essentielle de petit grain bigarade a prouver une activité anxiolytique et hypnotique sur la souris mâle.

Selon la thèse de Alice DUDOT, (26 septembre 2017), « L'aromathérapie dans la prise en charge des états dépressifs mineurs, états anxieux et troubles du sommeil. » , il met en évidence l'exemple de six huiles essentielles pour la prise en charge des troubles anxieux, dépressifs et des troubles du sommeil.

Nous avons tout d'abord la camomille noble (Chamaemelum nobile) (L.) All. [3] [27]. Son huile essentielle a des propriétés sédatives, calmantes et relaxantes. On peut l'utiliser dans des cas d'anxiété, d'angoisse et de troubles du sommeil. Elle favorise l'endormissement. Cette huile peut être utilisé par voie respiratoire, par diffusion atmosphérique, inhalation sèche ou humide.

Ensuite, la marjolaine à coquilles (Origanum majorana L.) [4] [3] [27], appelée également marjolaine des jardins ou origans des jardins. Son huile essentielle a des propriétés calmantes qui peuvent agir en cas d'état dépressif mineur, de fatigue intellectuelle mais aussi en cas d'anxiété et de stress. La voie cutanée et respiratoire est privilégiée pour cette huile.

De plus, nous avons le Néroli (Citrus aurantinum L. ssp.amara Engl) [4] [3] [27]) , appelé plus communément bigaradier. Cette huile essentielle est connue pour ses propriétés sédatives et antidépressives. Elle est recommandée dans les cas de troubles du sommeil mais aussi d'états dépressifs mineurs associés à de l'anxiété et à l'angoisse. L'administration peut se faire par voie respiratoire en diffusion atmosphérique ou par inhalation sèche et humide.

Nous avons également les petits grains bigaradiers (Citrus aurantinum L. ssp.amara Engl) [4] [3] [27]), cette huile est issue de la même plante que la précédente. Cependant, la

23 Système nerveux central

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distillation est faite par la vapeur des des feuilles, des ramilles et des petits fruits verts immatures alors que la précédente provient de la distillation des fleurs fraîches. Elle a des propriétés calmantes, anxiolytiques et sédatives en cas d'état anxieux, d'angoisse et de troubles du sommeil.

Et enfin, l'Ylang-Ylang ( Cananga odorata Hook et Thom.ssp.genuina) [3] [27] [33], cette huile essentielle fait l'objet de plusieurs études. En effet, elle diminue le rythme respiratoire, cardiaque et la pression sanguine. Elle est conseillée en cas de stress, d'anxiété et de déprime. Elle peut être administrée par voie en respiratoire par diffusion mais peut devenir entêtante et provoquer des migraines et des nausées. Il faudra l'utiliser avec précautions.

L'aromathérapie peut être un outil pour le MERM lors de la prise en charge de patients anxieux. En effet, il serait important de noter que la diffusion atmosphérique conviendrait lors de la séance de radiothérapie. C'est un moyen également de ne pas avoir recours au médicaments si elles sont bien utilisées.

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III- Enquête du terrain

III- 1) Choix de l'outil

Pour mener mon enquête, j'ai décidé d'utiliser le questionnaire (Voir annexe 9) en tant qu'outil. Le questionnaire d'enquête permet de recueillir des informations de manière méthodique. Les questions fermées accèdent à une approche quantitative et statistique alors que les questions ouvertes dispensent d'une approche qualitative. Il permet également de s'adapter à l'emploi du temps et au rythme du questionné. J'ai décidé de mettre ce questionnaire sous anonymat pour sécuriser le questionné.

Ce questionnaire a pour objectif de confirmer ou non mes hypothèses de recherches :

· comparaison entre la représentation du masque du soignant et l'information qu'il donne au patient.

· A quel moment et dans quel lieu y-a-t-il la crise d'angoisse ?

· La présence d'outil de dépistage de l'anxiété dans le service

· La formation des professionnels qui diminuerait l'anxiété des patients

III- 2) Population ciblée

J'ai réalisé ce questionnaire auprès de vingt trois manipulateurs en radiologie exerçant dans le secteur de la radiothérapie. J'ai fait le choix d'adresser ces questions à des manipulateurs de sexes et d'anciennetés différents dans l'objectif de réaliser une comparaison lors de mon analyse du questionnaire. Ces professionnels interrogés doivent avoir déjà eu une prise en charge des patients anxieux liés à l'utilisation du masque de contentions.

III- 3) Le pré-questionnaire

Avant de publier mon questionnaire, j'ai réalisé un pré-questionnaire sur un

échantillon de 9 manipulateurs en radiologie qui exerçaient en radiothérapie. Cela m'a permis de peaufiner mon questionnaire et également de compléter mon cadre conceptuel. On m'a

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conseillé de faire plus de questions à choix multiples pour que mon questionnaire soit plus facile à traiter. J'ai pu alors améliorer mon questionnaire grâce à cette critique.

III- 4) Les limites du questionnaire

Malheureusement, je n'ai pas pu avoir plus de retour à propos du questionnaires au vu de la pandémie de Covid-19 et du confinement qui a d'une part limité mes déplacements et d'autres part est une période très stressante pour les MERM.

J'ai décidé de publier mes questions en ligne à l'aide de l'outil Google Forms, je l'ai ainsi partagé dans les groupes de manipulateurs en radiologie sur les réseaux sociaux.

J'ai contacté également la direction des soins du CHU SUD REUNION à l'île de la Réunion qui ne m'a pas donné de réponses malgré deux tentatives.

La limite est le manque de questionnaire remplis à cause de la crise sanitaire et économique de la pandémie de Covid-19.

III- 5) L'analyse de l'enquête

Dans la première partie du questionnaire, j'ai voulu faire une comparaison entre l'explication donnée au patient et la définition du masque de contention qu'ont les MERM selon le nombre d'années d'expérience. Je voulais savoir si avec les années d'expérience, le MERM peut expliquer avec des mots différents pour rassurer le patient. En effet , dans l'étude d'ARINO C. (2014) « le masque de contention : une source d'anxiété » , la représentation du masque est influencée par l'information donnée au patient.

Il est intéressant de noter l'effort que les MERM font pour adapter leurs explications du masque thermoformé avec le patient et leurs connaissances du masque thermoformé quel que soit le nombre d'années d'expérience.

Dans la représentation du masque de contention chez les MERM ayant moins d'un an d'expérience (5), on retrouve des notions de « reproductibilité », de « positionnement », de « limiter les mouvements voulu et non voulu », de « protéger les organes à risques ». On retrouve également dans les explications données au patient, les notions de « positions ». mais

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on explique au patient les étapes de fabrication du masque. Un des MERM caractérise le masque de contention comme « moulage », « corset » dans son explication donnée au patient. Il est important de noter la connotation d'être restreint que peut dégager ces mots et ainsi favoriser l'état d'anxiété du patient. Dans un des questionnaire, la représentation du masque de contention est que, je cite, « ça permet de travailler en sécurité pour protéger les organes à risques » et les explications face au patient sont : « C'est un accessoire qui permet de réaliser le traitement avec assurance d'avoir une position parfaitement identique suite au scanner de centrage. » Ici, on voit bien l'adaptation des connaissance du MERM face au patient dans un but à la fois de rassurer mais aussi d'expliquer. Cependant j'ai eu des difficultés pour analyser les réponses d'un questionnaire avec des questions non répondus.

Chez les MERM ayant 1 à 5 ans d'expérience (3), on retrouve également des notions de « positionnement » et de « reproductibilité ». Un des MERM montre l'importance du masque dans ses explications au patient « c'est un passage difficile mais on s'habitue et surtout c'est indispensable pour le traitement ». On voit effectivement que le MERM essaie de banaliser le masque avec la notion d'habitude, ce qui peut être un moyen de décrédibiliser le masque et ainsi rassurer le patient.

Ensuite, chez les MERM ayant 5 à 10 d'expériences (4), on retrouve bien les notions de «ne pas bouger », de « moyens », « d'immobilisation » dans leurs connaissances face aux masques de contention. De plus, dans les explications données au patients, nous retrouvons une réponse qui montre l'importance de montrer le masque au patient, probablement lors de la consultation d'annonce paramédicale. Dans une des réponses, nous voyons qu'il y a l'importance du choix du patient face à l'ouverture des yeux et de la bouche « je lui dis que nous allons mouler un masque à son visage,le pourquoi nous faisons un masque, nous lui montrons a quoi ça ressemble, nous lui laissons la possibilité de choisir si grand ouvert ou pas ( possibilité d'avoir des ouverture pour les yeux et la bouche) ». Il est important de noter ici la démarche destinée à rendre le patient acteur de son traitement et ainsi cela pourrait effacer ce sentiment d'impuissance, ou de subir le masque de contention.

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Par rapport au MERM ayant 10 à 15 ans d'expérience (8), on retrouve encore une fois les notions de « reproductibilité », d'« immobilité », de « moyen de contention », de « sécurité de soins ». dans la représentation du masque des MERM. Pour un des MERM, il exprime la difficulté de porter le masque mais également l'importance de le mettre pour le patient, je cite, « Une épreuve mais aussi une nécessité pour le traitement. » Pour donner les informations aux masques du patient, on retrouve l'importance de montrer la matière du masque, « Je lui montre la matière du masque avant de le mouler sur la partie de son corps. » On remarque également la notion « d'éviter de bouger » mais aussi de montrer la manière dont le masque est fait : « La plus simple possible: j'insiste sur la chaleur, la sensation désagréable (sans employer ce mot), la nécessité de respecter le temps de séchage et notre présence pendant tout ce temps là ».

Dans la tranche des MERM ayant plus de 15 ans d'expérience, on retrouve la représentation du masque comme « un moyen sûr de maintenir le patient »,

« reproductibilité », « moyen de contention ». Il est important de noter que dans une réponse pour l'explication donnée au patient, le MERM met l'accent sur l'aide que peut apporter le masque de contention : « On leur dit que c'est avant tout une aide pour ne pas bouger car sans cela c'est impossible... ». Dans une autre réponse, on retrouve également la notion de banaliser le masque : « D'une manière très souple et le banaliser auprès du patient pour qu'il puisse l'accepter ».

Pour conclure, le temps d'expérience influence sur la différence des mots employés pour l'explication donnée au patient du masque et de sa représentation du masque. Les mots employés par les MERM ayant plus de 15 ans sont plus accessibles et rassurants que les MERM ayant moins de 1 an. Les MERM ayant moins d'un an d'expérience montre plus la notion d'« immobilité », de « reproductibilité » dans le discours face au patient. Tandis que les MERM ayant entre 1 à 5ans, 5 à 10 ans, 10 à 15 ans. On note une similitude entre la représentation du masque et l'explication donnée au patient avec des notions d'immobilisation et reproductibilité. Ainsi, nous remarquons une légère différence entre les MERM avec plus de 15 ans d'expérience et les MERM avec moins d'un an d'expérience.

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Deuxièmement, j'ai voulu quantifier la fréquence des patients anxieux liés aux masques de contention en radiothérapie.

Selon les MERM, 39,1 % ont répondu que le nombre de patients anxieux liés par semaines est de 1, 34,8 % ont répondu 3 par semaines, 13 % ont répondu 5 par semaines et 13 % ont répondu plus de 5 par semaines. J'ai eu une réponse intéressante d'un MERM « une fois par semaine mais le même patient tous les jours », en effet, en radiothérapie on voit les patients tous les jours ainsi il y a bien un par semaines mais c'est le même patient qui revient tous les jours. Ce qui explique le taux élevé des réponses pour 1 par semaine.

On remarque alors que les patients anxieux sont pas très fréquents mais qui nécessitent un temps en plus pour chaque séance quotidienne. Ce qui montre l'impact que peut avoir un patient anxieux face au masque dans l'organisation de la journée des salles de traitement ou scanner et qu'il est quand même important de dépister les signes d'angoisses pour prévenir d'une éventuelle crise.

Ensuite, j'ai voulu savoir si les MERM ont déjà vécu un cas de crise de panique et à quel moment du traitement

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Plus de 95,7 % ont vécu une crise de panique dans leur carrière. Contre, 4,3 % qui ne l'ont pas vécu.

Près de 46,7 % des MERM ont eu un patient anxieux avoir une crise de panique à la première séance. 45,3 % s'est déroulé au scanner, 6,7 % au milieu du traitement et 3,3 % à la fin du traitement. Cela nous montre que la crise de panique survient généralement au début du traitement. Il est important de noter ici le dépistage précoce des signes de l'anxiété pour éviter cette crise de panique. En effet, faire cette évaluation en consultation d'annonce paramédicale et médicale serait à mon sens judicieux pour prévenir cette crise. L'accompagnement de départ est alors essentielle face à l'anxiété du patient.

Cependant, j'ai voulu savoir si dans les services, il y a la présence d'outils de mesure de l'anxiété.

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Un MERM m'a justifié qu'il utilisait sa propre analyse pour mesurer l'anxiété. Toutefois, dans les services de radiothérapie il est rare de voir des outils de mesures de l'anxiété. En effet, dans mes différents stages, j'ai vu utilisé l'EVA (Évaluation analogique de la douleur). Ce qui est intéressant ici c'est de mettre en place un outil simple à utiliser en pratique pour évaluer l'anxiété des patients cela peut être utiliser avec les patients anxieux à cause de l'utilisation du masque mais également pour d'autres patients anxieux.

Ensuite j'ai voulu analyser les facteurs favorisant l'anxiété lié à l'utilisation du masque selon les MERM.

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On remarque dans la majorité des propos des MERM la notion de claustrophobie. Puis on retrouve de manière décroissante le masque étroit, le manque d'information et la représentation du masque. En effet, la claustrophobie fait partie des facteurs favorisant l'anxiété liée à l'utilisation du masque. Ces prédispositions amènent à une double anxiété du patient. Ici, nous avons le point de vue des MERM mais cependant cela ne reflète pas non plus ce que ressent le patient comme la crainte des effets secondaires comme on a pu développer dans notre cadre conceptuel.

De plus, grâce à mon pré-questionnaire et quelques recherches sur les patients anxieux. J'ai remarqué que pour diminuer l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque de contention, les MERM peuvent attachés partiellement le masque pour qu'il soit moins oppressant. J'ai voulu alors analyser si elle était courante et sécurisée.

Sur les 23 MERM questionnés, plus de la moitié ont déjà attaché un masque de contention partiellement. Parmi ces MERM, plus de la moitié ont eu une validation médicale. Dans certaines réponses, il est intéressant de noter que cette pratique est accordé seulement pour la séance du jour. Cela montre que cette pratique est un dernier recours face à l'anxiété du patient.

En menant mon enquête de terrain, j'ai remarqué une corrélation entre le ressenti du MERM et l'action de ne pas attacher complètement le masque. Les MERM qui ont répondu de l'impuissance à la question onze seraient plus susceptibles de ne pas attacher

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complètement le masque de contention. Alors que les personnes qui ressentent de la colère seraient plus susceptibles d'attacher complètement le masque. Une des réponses d'un MERM m'a interpelée, en effet pour lui, il ressenti cette envie de les aider et la conviction que le patient va réussir à surmonter cela : « Je me sens utile car je sais que c'est réalisable donc il doivent y arriver et je les aide... ». Il a ainsi répondu non au fait de ne pas attachés le masque partiellement. L'état d'esprit de ce MERM peut ainsi encourager le patient a vaincre sa peur. Avec une compréhension de la part du MERM et un discours rassurant, il serait important de noter que les patients peuvent se sentir dans un climat de confiance et d'évolution face à sa lutte contre sa peur.

Dans une partie du questionnaire, j'ai voulu savoir comment les MERM prennent en charge les crises de paniques lors de la mise en place du masque de contention. Dans la majorité des propos, on remarque l'importance de rassurer le patient avec la communication « beaucoup de communication », « beaucoup de discutions », « discours positif »,

« rassurer ». Il est important également d'inspirer la confiance « On peut appeler le médecin référent pour qu'il ait un repère de confiance ».

Beaucoup de MERM utilisent la respiration pour calmer le patient. On remarque beaucoup l'utilisation de l'hypnose. On remarque de plus la recherche de la cause de la crise « on essaie de comprendre ce qui a engendré la crise ». On note également le fait de leur parler durant la séance « Je leurs parle pendant la séance », c'est un moyen de faire penser au patient autre chose que le port du masque. Ce que nous pouvons noter aussi, c'est que l'utilisation des traitements médicamenteux comme les anxiolytiques sont un dernier recours pour calmer la crise de panique « En dernier recours c'est les anxiolytiques donné par son médecin. »

Pour conclure, ils existent différentes manières de calmer une crise de panique en recherchant un climat de confiance ; faire évader le patient par l'hypnose, la musique, la communication ; et enfin les anxiolytiques en dernier recours si les méthodes alternatives ne fonctionnent pas. Il est alors important de noter que les MERM sont plus favorables à calmer les crises de paniques avec des méthodes plus douces que de donner un traitement de plus à un patient cancéreux. On note également que pour le MERM que cette peur est surmontable, c'est une épreuve pour le patient mais avec le soutien et l'accompagnement du MERM, il

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réussit à vaincre sa peur. A noter qu'il aurait était intéressant de savoir quels sont les méthodes qui marchent le plus et qui ont le moins d'inconvénients pour le patient.

Ce questionnaire a pu répondre partiellement à mes hypothèses de recherches. D'une part, on a pu montrer que l'utilisation des mots dans l'explication du masque donné au patient pourrait engendrer une anxiété face au masque de contention. Les patients anxieux face au masque de contention sont pas très nombreux mais sont fréquents, c'est-à-dire, qu'il peut y avoir un patient anxieux à cause du masque par semaine mais comme nous le voyons tout les jours, les MERM requiert un temps et une démarche adapté lors de la mise en place de la contention. On a pu également montrer que la crise d'angoisse survient le plus souvent au début du traitement lors du scanner dosimétrique et la première séance. Cela nous montre l'importance de savoir dépister ces signes d'anxiété le plus tôt possible c'est-à-dire, lors des consultations d'annonce médicales et paramédicales. Ce dépistage est alors une démarche pluridisciplinaire qui concernent le radiothérapeute, le MERM et l'infirmière du service.

D'autres part, le questionnaire n'a pas permis de vérifier si la formation des MERM face aux patients anxieux ont pu diminuer la fréquence de patients anxieux dans le service. On ne peut pas non plus, savoir si le fait de ne pas attachés le masque totalement pourrait diminuer l'anxiété. Pour cela, on n'aurait dû avoir l'avis d'un patient en entretien pour confronter le vécu des deux parties. Ce qui a été difficile, c'est que certains MERM n'ont pas répondu à certaines questions comme par exemple l'explication du masque au patient. Ainsi, je voulais déceler si le discours se changeait par rapport à leur connaissance du masque. On notait ainsi que les MERM ayant moins d'an d'expérience ne changeait pas leurs vocabulaire alors que les MERM ayant plus de 15 ans d'expérience, n'employait pas les mêmes mots que leurs connaissance, on voit bien qu'il insiste sur la notion d'aide et de protection du masque de contention.

Cependant, vu le nombre de questionnaires remplis (22), cela peut avoir des biais et ainsi il serait intéressant et de le faire sur une plus grande échelle.

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IV- Projet professionnel

Le projet professionnel est le dernier chapitre de ce mémoire. En effet, l'élaboration de celui-ci, suivant l'unité d'enseignement 6.6 « Mise en oeuvre d'intervention en fonction du projet professionnel » du référentiel de formation, constitue la finalité du mémoire, car cette dernière partie est essentielle pour élaborer une réflexion concernant les moyens qui pourraient contribuer à l'amélioration des pratiques professionnelles suite aux recherches et aux observations mises en oeuvre au cours de ce travail de fin d'études.

Je vais vous présenter dans ce projet trois axes d'amélioration sur les thèmes suivants : la prévention de l'anxiété, l'amélioration de la prise en charge des patients anxieux et les limites du projet professionnel. Le but est donc de repérer les premiers signes de détresses le plus tôt possible et de pouvoir améliorer l'accompagnement du patient dans sa gestion de l'anxiété face à l'utilisation du masque de contention en radiothérapie.

IV-1) Le dépistage de l'anxiété

Pour réussir à gérer l'anxiété, il est important de pouvoir déceler les premiers signes. Dans le parcours du patient en radiothérapie, plusieurs acteurs peuvent ainsi avoir un rôle dans le dépistage de l'anxiété.

En premier lieu, au moment de la consultation d'annonce médicale, l'interrogatoire du patient pourrait comprendre un moyen de prévenir ces signes grâce à l'utilisation de l'échelle d'Hamilton, afin de mesurer l'anxiété et de poser un premier diagnostic : en effet, cette échelle d'Hamilton est l'échelle la plus utilisée par les psychologues, les psychiatres et les infirmiers : en outre, elle peut servir à surveiller l'évolution de l'anxiété lors de la consultation hebdomadaire.

En deuxième lieu, le MERM pourrait également pratiquer un interrogatoire du patient lors de la consultation d'annonce paramédicale : il utiliserait alors le thermomètre de la détresse morale, un outil de dépistage reconnu et validé au niveau international.(Voir Annexe 10). Je me suis, pour cela, alors inspirée du thermomètre de la détresse psychologique et je

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l'ai personnalisé pour mon sujet de mémoire : au-delà d'un score de 4 , il faudrait ainsi diriger le patient vers un spécialiste comme un psycho-oncologue par exemple.

Et en dernier lieu,à la première séance de radiothérapie, le MERM pourrait aussi mesurer l'anxiété grâce au thermomètre de détresse morale en même temps que l'évaluation de la douleur et du poids : au moins une fois par semaine, cette évaluation peut être incluse lors de l'évaluation de la douleur et le poids.

IV-2) L'accompagnement du patient dans sa gestion de l'anxiété

Tout d'abord, l'information au patient doit être essentielle : lors de l'explication du masque, les mots pouvant jouer un rôle dans l'apparition de l'anxiété. Ainsi, le MERM orienterait son explication concernant le masque vers la notion de protection au lieu de la notion d'immobilité. Insister sur la protection devient alors un discours rassurant et permettrait de désamorcer toute appréhension à propos de la représentation du masque chez le patient. Le patient considérerait alors le masque comme un outil d'aide et de protection au lieu de quelque choses d'étouffant.

Je propose également d'introduire l'art thérapie dans les soins de support : lors de la consultation d'annonce paramédicale, le professionnel de santé proposerait ainsi un rendezvous avec un art thérapeute dans l'optique de diminuer l'anxiété.(en focalisant l'attention du patient sur une activité artistique).

Dans mon travail de recherche, j'ai découvert que la perception du patient est influencée par l'anxiété ainsi il a du mal à distinguer l'agréable du désagréable. Pour rendre les séances de traitements plus agréables, je propose la mise en place d'un diffuseur d'huile essentielle par nébulisation24, de préférence dans la salle de traitement. Ainsi, l'inhalation des huiles essentielles contribuerait à réduire l'anxiété comme la camomille noble, la marjolaine à coquilles, le néroli, le petit grain de bigadiers, et l'Ylang-Ylang auxquelles on attribue des vertus relaxantes.

Cependant, pour utiliser ses huiles essentielles à bon escient, nous pourrions mettre en place un protocole validé par un pharmacien pour le dosage et la posologie afin de sécuriser cette pratique : lors de la consultation d'annonce paramédicale, il serait proposé au patient la

24 Dispersion des huiles essentielles par des fines gouttelettes.

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possibilité de donner son consentement éclairé pour l'utilisation des huiles essentielles pour le déroulement de la séance de traitement afin de diminuer son anxiété. Mais les patients présentant des contre-indications majeures comme l'épilepsie, l'asthme et d'éventuelles allergies ne pourront bénéficier de ce procédé. Enfin, si les conditions sont réunies, on peut mettre en place cette diffusion atmosphérique dans la salle de traitement.

Si au début du traitement, le patient présente un score faible (c'est-à-dire moins de 4) au thermomètre de détresse, il n'est pas conseillé de faire l'aromathérapie durant les séances. Cependant, si lors du suivi de l'évolution de l'anxiété du patient grâce à ce thermomètre de détresse durant le traitement. Ainsi, lorsque son score dépasse 4, les MERM peuvent recommander au patient l'aromathérapie durant sa séance pour terminer son traitement.

Je propose également de valoriser la réussite du patient à la fin de son traitement avec l'exposition des masques de contention, décorés, sur un tableau, dans le service de radiothérapie : ce serait non seulement un moyen de montrer les exemples de réussite aux autres patients et ainsi de créer une émulation qui tendrait à susciter l'envie de guérir, mais aussi un moyen pour les professionnels de santé de saluer leur victoire sur leur peur dans cette épreuve. Cela permettrait de changer la représentation du masque comme une sorte de trophée et non plus comme un élément de torture, symbole de victoire face à la maladie. Ainsi, de proposer également de ramener leurs masques décorés chez eux sur un tableau.

IV- 3) Les limites du projet professionnel

Pour que l'application du thermomètre de détresse soit pratiquée dans le service, il faut sensibiliser l'équipe soignante et faire en sorte que cela deviennent une habitude dans chaque pratique pour les MERM.

Il serait difficile d'harmoniser les explications des MERM destinées aux patients. On peut alors organiser des réunions ou des formations avec les MERM pour démontrer les mots à proscrire dans l'explication donnée au patient comme par exemple, « le masque permet de garder l'immobilité ».

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La mise en place de l'art-thérapie demande des ressources économiques car soit on doit former un MERM ou soit on doit faire venir un art-thérapeute de l'extérieur pour des consultations comme c'est le cas pour les diététiciennes.

L'utilisation des huiles essentielles pour calmer l'anxiété n'est pas sans risque. Le patient peut avoir une allergie : cette situation compliquerait ainsi la séance de traitement du jour. A la fin de la séance du patient ayant eu l'aromathérapie, le patient suivant peut avoir les résidus de la diffusion atmosphérique précédente. Cela pourrait gêner le patient ou créer une réaction allergique : cela aurait alors un impact sur l'organisation des séances de la journée. Il est important de noter que les séances d'aromathérapie seront plus réalisables en fin de vacation de la matinée ou de l'après-midi.

Enfin, pour la mise en place de l'exposition des masques de contention dans le service cela est dépendant de la volonté du patient, il faudrait bénéficier de moyens financiers pour ouvrir un atelier où les patients pourraient décorer leur masque.

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Conclusion

Ce mémoire de fin d'études avait pour but de traiter la thématique de l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque de contention en radiothérapie, en se demandant si la prise en charge de ce type de patient requiert une démarche complexe pour le MERM.

Le cadre contextuel a ainsi permis de mettre en exergue que l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque devient un obstacle dans la réalisation de son traitement au quotidien. Ce qui m'a permis d'émettre des hypothèses de recherches destinées à élaborer une réflexion sur les moyens pouvant être envisagés pour gérer ce type de situation.

A ce propos, il est important de noter que l'information donnée par les MERM influence l'anxiété du patient face à ce matériel inconnu. En effet, d'après l'étude de C. ARINO, « Le masque de contention : une source d'anxiété », nous pouvons faire le constat que sur le plan informatif lorsque le MERM met davantage l'accent sur le bénéfice procuré par la protection du masque que sur la contrainte induite par l'immobilité requise, le patient est plus réceptif à la contrainte du port du masque.

En outre, ce patient est déjà soumis à un stress chronique dû à la maladie : ainsi c'est de façon latente que l' anxiété peut s'accroître et jouer ensuite sur la perception du masque. Il s'agit donc d'une « double anxiété », c'est-à-dire, qu'à l'anxiété causée préalablement par le cancer s'ajoute l'anxiété liée à l'utilisation du masque de contention. On peut dire métaphoriquement que l'anxiété liée à l'utilisation du masque est la partie submergée de l'iceberg alors que l'anxiété liée à la maladie représenterait la partite immergée.

Grâce à notre questionnaire, on a pu constater que la pratique consistant à attacher le masque de contention partiellement est assez courante. Elle est généralement accompagnée d'une vérification par le radiophysicien et/ou le radiothérapeute. Cependant, il est difficile de savoir si cela joue sur l'anxiété du patient. Il serait important de faire une étude sur les ressentis des patients auxquels on a proposé cette pratique.

De plus dans les services de radiothérapie, la musicothérapie et l'hypnose sont aussi des pratiques courantes destinées à diminuer l'anxiété chez les patients. Cependant, il est également difficile d'évaluer si la formation des MERM peut influer sur la gestion de l'anxiété du patient car il n'y a pas la mise en place de procédures permettant de mesurer

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l'anxiété du patient. Cette procédure évaluative pourrait être un indicateur dans la prise en charge des patients anxieux.

La démarche du MERM s'avère donc complexe car elle doit à la fois permettre de déceler les signes de l'anxiété, donner des informations rassurantes au patient, et cerner de façon précise l'état d'anxiété du patient afin de recourir à des outils alternatifs pour réduire cette anxiété.

Ainsi, pour accompagner au mieux les MERM dans cette démarche complexe, j'espère pouvoir mettre en place mon projet professionnel, afin d'améliorer la prise en charge des patients anxieux en raison de l'utilisation du masque de contention et afin de rendre celui-ci rendre moins anxiogène. Il s'agit aussi de permette aux MERM d'être plus à l'aise face à ce type de patients. Cependant, il aurait été intéressant d'étudier le ressenti de ces patients anxieux.

58

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60

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63

Annexe

Annexe 1 : Image d'un masque de contention en radiothérapie 64

Annexe 2 : Thermomètre de détresse psychologique 65

Annexe 3 : Principaux constituants d'un accélérateur de particules 66

Annexe 4 : Echelle HAD : Hospital Anxiety and Depression scale 67

Annexe 5 :Questionnaire d'anxiété de Spielberg 68

Annexe 6 : L'échelle d'Hamilton d'évaluation d'anxiété 69

Annexe 7 : Formule n°81 de la thèse de Desseaux 74

Annexe 8 : Liste des huiles à ne pas utiliser par voie interne ni par voie externe 75

Annexe 9 : Questionnaire 76

Annexe 10 : Thermomètre de détresse psychologique personnalisé 79

64

Annexe 1 : Image d'un masque de contention en radiothérapie.

Il est dit « 5 points » car les attaches sont présentes en haut du crâne de chaque côté des oreilles et chaque côtés des épaules. Cela fait 5 points d'attaches.

Source : Google Images

65

Annexe 2 : Thermomètre de détresse psychologique

Source :J. Nixon (2018), « Exploring the prevalence and experience of mask aniety for the person with head and neck cancer undergoing radiotherapy »

66

Annexe 3 : Principaux constituants d'un accélérateur de particules

Source : Elsevier Masson, « Guide des technologies de l'imagerie médicale et de la

radiothérapie. »

Annexe 4 : Echelle HAD : Hospital Anxiety and Depression scale

Outil associé à la recommandation de bonne pratique « Arrêt de la consommation de tabac : du dépistag

maintien de l'abstinence »

Échelle HAD : Hospital Anxiety and Depression scal

L'échelle HAD est un instrument qui permet de dépister les troubles anxieux et dépressifs. Elle comport

de 0 à 3. Sept questions se rapportent à l'anxiété (total A) et sept autres à la dimension dépressive (tot

ainsi l'obtention de deux scores (note maximale de chaque score = 21).

1. Je me sens tendu(e) ou énervé(e)

- La plupart du temps 3

- Souvent 2

- De temps en temps 1

- Jamais 0

2. Je prends plaisir aux mêmes choses qu'autrefois

- Oui, tout autant 0

- Pas autant 1

- Un peu seulement 2

- Presque plus 3

3. J'ai une sensation de peur comme si quelque chose d'horrible allait m'arriver

- Oui, très nettement 3 J'éprouve des sensations de peur et j'ai l'estomac noué

- Jamais 0

- Parfois 1

- Assez souvent 2

- Très souvent 3

4. Je ne m'intéresse plus à mon apparence

- Plus du tout 3

- Je n'y accorde pas autant d'attention que j

devrais 2

- Il se peut que je n'y fasse plus autant atte

1 - J'y prête autant d'attention que par le pas

0

67

- Oui, mais ce n'est pas trop grave 2

- Un peu, mais cela ne m'inquiète pas 1

- Pas du tout 0

4. Je ris facilement et vois le bon côté des choses

- Autant que par le passé 0

- Plus autant qu'avant 1

- Vraiment moins qu'avant 2

- Plus du tout 3

11. J'ai la bougeotte et n'arrive pas à tenir en place

- Oui, c'est tout à fait le cas 3

- Un peu 2

- Pas tellement 1

- Pas du tout 0

12. Je me réjouis d'avance à l'idée de faire certaines choses

- Autant qu'avant

0

5. Je me fais du souci

 

- Un peu moins qu'avant

 

- Très souvent

3

- Bien moins qu'avant

1

2

- Assez souvent

2

- Presque jamais

3

- Occasionnellement

 
 
 

- Très occasionnellement

1

0

13. J'éprouve des sensations soudaines de

 

6. Je suis de bonne humeur

 

panique

- Vraiment très souvent 3

- Jamais

3

- Assez souvent

- Rarement

2

- Pas très souvent

2

- Assez souvent

 

- Jamais

1

- La plupart du temps

1

0

 

0

 
 

14. Je peux prendre plaisir à un bon livre ou

 

7. Je peux rester tranquillement assis(e) à ne rien faire et me sentir décontracté(e)

- Oui, quoi qu'il arrive 0

- Oui, en général 1

- Rarement 2

- Jamais 3

8. J'ai l'impression de fonctionner au ralenti

- Presque toujours 3

- Très souvent 2

- Parfois 1

- Jamais 0

HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / octobre 2014

bonne émission de radio ou de télévision

- Souvent 0

- Parfois 1

- Rarement 2

- Très rarement 3

(c) Haute Autorité de Santé - 2014

1

Source :

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-11/outil__echelle_had.pdf

68

Annexe 5 :Questionnaire d'anxiété de Spielberg

Source : http://psychologie-ge.ch/Test_Anxiete_Etat_Spielberger.html

69

Annexe 6 : L'échelle d'Hamilton d'évaluation d'anxiété

ECHELLE D'HAMILTON D'EVALUATION DE L'ANXIETE

1. Humeur anxieuse

Cet item couvre la condition émotionnelle d'incertitude devant le futur, allant de l'inquiétude, l'irritabilité, ainsi que de l'appréhension à un effroi irrésistible.

0 - Le/la patient(e) ne se sent ni plus ni moins sûr(e) de lui/d'elle et n'est ni plus ni moins irritable que d'habitude.

1 - Que le/la patient(e) soit plus irritable ou se sente moins sûr(e) de lui/d'elle que d'habitude est peu clair.

2 - Le/la patient (e) exprime plus clairement qu'il/elle est dans un état d'anxiété, d'appréhension ou d'irritabilité, qui peut lui sembler difficile à contrôler. Néanmoins, l'inquiétude touche des préoccupations mineures et ceci reste sans influence sur la vie quotidienne du/de la patient(e).

3 - Quelques fois, l'anxiété ou le sentiment d'insécurité sont plus difficiles à contrôler car l'inquiétude porte sur des blessures graves ou des menaces qui pourraient arriver dans le futur. Il est arrivé que cela interfère avec la vie quotidienne du/de la patient(e).

4 - Le sentiment d'effroi est présent si souvent qu'il interfère de manière marquée avec la vie quotidienne du/de la patient(e) .

2. Tension nerveuse

Cet item inclut l'incapacité à se détendre, la nervosité, la tension physique, les tremblements et la fatique agitée.

0 - Le/la patient(e) n'est ni plus ni moins tendu(e) que d'habitude

1 - Le/la patient (e) semble quelque peu plus nerveux(nerveuse) et tendu(e) que d'habitude.

2 - Le/la patient(e) dit clairement être incapable de se détendre et est empli(e) d'agitation intérieure, qu'il/elle trouve difficile à contrôler, mais c'est toujours sans influence sur sa vie quotidienne.

3 - L'agitation intérieure et la nervosité sont si intenses ou fréquentes qu'elles interfèrent occasionnellement avec le travail et la vie quotidienne du/de la patient(e).

4 - Les tensions et l'agitation interfèrent constamment avec la vie et le travail du/de la patient(e).

3. Craintes

Cet item inclut la crainte d'être dans une foule, des animaux, d'être dans des lieux publics, d'être seul(e), de la circulation, des inconnus, du noir etc. Il est important de noter s'il y a eu davantage d'anxiété phobique que d'habitude pendant cet épisode.

0 - Absentes

1 - Il n'est pas clair si ces craintes sont présentes ou pas.

2 - Le/la patient(e) vit de l'anxiété phobique mais est capable de lutter contre.

3 - Surmonter ou combattre l'anxiété phobique est difficile, ce qui fait qu'elle interfère avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e) d'une certaine manière.

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4 - L'anxiété phobique interfère clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

4. Insomnie

Cet item couvre l'expérience subjective du/de la patient(e) concernant la durée et la profondeur de son sommeil pendant les trois nuits précédentes. A noter que l'administration de calmants ou de sédatifs n'est pas prise en considération.

0 - Durée et profondeur du sommeil habituelles

1 - La durée est peu ou pas réduite (par exemple par de légères difficultés d'endormissement), mais il n'y a pas d'altération de la profondeur du sommeil.

2 - La profondeur du sommeil est également diminuée, le sommeil étant plus superficiel. L'entièreté du sommeil est quelque peu perturbée.

3 - La durée du sommeil et sa profondeur sont altérée de manière marquée. Le total des épisodes de sommeil n'est que de quelques heures sur 24.

4 - Le sommeil est si peu profond que le patient parle de courtes périodes de somnolence mais sans vrai sommeil.

5. Troubles de la concentration et de la mémoire

Cet item couvre les difficultés de concentration, ainsi que celles à prendre des décisions dans des domaines quotidiens, et les problèmes de mémoire.

0 - Le/la patient(e) n'a ni plus ni moins de difficultés à se concentrer que d'habitude.

1 - Il n'est pas clair si le/la patient(e) a des difficultés de concentration et/ou de mémoire.

2 - Même en faisant un gros effort, le/la patient(e) éprouve des difficultés à se concentrer sur son travail quotidien de routine.

3 - Le/la patient(e) éprouve des difficultés prononcées de concentration, de mémoire, de prise de décisions; par exemple, pour lire un article dans le journal ou regarder une émission télévisée jusqu'à sa fin.

4 - Pendant l'entretien, le/la patient(e) montre des difficultés de concentration, de mémoire, ou à la prise de décisions.

6. Humeur dépressive

Cet item couvre à la fois la communication non-verbale de la tristesse, de la déprime, de l'abattement, de la sensation d'impuissance, et de la perte d'espoir.

0 - Absente

1 - Il n'est pas clair si le/la patient(e) est plus abattue ou triste que d'habitude, ou seulement vaguement.

2 - Le/la patient(e) est plus clairement concerné(e) par des vécus déplaisants, bien qu'il/elle ne se sente ni impuissant(e) ni sans espoir.

3 - Le/la patient(e) montre des signes non-verbaux clairs de dépression ou de perte d'espoir.

4 - Le/la patient(e) fait des observations sur son abattement ou son sentiment d'impuissance ou les signes non-verbaux sont prépondérants pendant l'entretien, de plus, le/la patient(e) ne peut pas être distrait(e) de son état

70

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7. Symptômes somatiques généraux : musculaires Faiblesse, raideur, allodynie ou douleurs, situées de manière plus ou moins diffuse dans les muscles, comme de la douleur à la mâchoire ou à la nuque.

 

0 - Le/la patient(e) n'est ni plus ni moins douloureux(se) ni n'éprouve plus de raideurs dans les muscles que d'habitude.

1 - Le/la patient(e) semble éprouver un peu plus de douleurs ou de raideurs musculaires qu'habituellement.

2 - Les symptômes sont caractéristiques de la douleur.

3 - Les douleurs musculaires interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie et le travail quotidiens du/de la patient(e).

4 - Les douleurs musculaires sont présentes la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

8. Symptômes somatiques généraux : sensoriels

Cet item inclut une fatigabilité accrue ainsi que de la faiblesse ou des perturbations réelles des sens, incluant l'acouphène, la vision floue, des bouffées de chaleur ou de froid, et des sensations de fourmillements.

0 - Absent

1 - Il n'est pas clair si les indications du/de la patient(e) indiquent des symptômes plus prononcés qu'habituellement.

2 - Les sensations de pression sont fortes au point que les oreilles bourdonnent, la vision est perturbée et il existe des sensations de démangeaisons ou de fourmillements de la peau.

3 - Les symptômes sensoriels en général interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

4 - Les symptômes sensoriels en général sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

9. Symptômes cardio-vasculaires

Cet item inclut la tachycardie, les palpitations, l'oppression, la douleur dans la poitrine, la sensation de pulsations, de « cognement » dans les vaisseaux sanguins, ainsi que la sensation de devoir s'évanouir.

0 - Absents

1 - Leur présence n'est pas claire

2 - Les symptômes cardio-vasculaires sont présents, mais le/la patient(e) peut les contrôler.

3 - Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles à contrôler les symptômes cardio-vasculaires, qui interfèrent donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son travail.

4 - Les symptômes cardio-vasculaires sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

71

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10. Symptômes respiratoires

Sensations de constriction ou de contraction dans la gorge ou la poitrine et respiration soupirante

0 - Absents

1 - Présence peu claire

2 - Les symptômes respiratoires sont présents, mais le/la patient(e) est toujours capable de les contrôler.

3 - Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles pour contrôler les symptômes respiratoires, qui interfèrent donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son travail.

4 - Les symptômes respiratoires sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

11. Symptômes gastro-intestinaux

Cet item couvre les difficultés à avaler, la sensation de « descente » brusque de l'estomac, la dyspepsie (sensation de brûlant dans l'oesophage ou l'estomac), les douleurs abdominales mises en relation avec les repas, la sensation d'être « rempli », la nausée, les vomissements, les gargouillements abdominaux et la diarrhée.

0 - Absents

1 - Il n'est pas clair s'il existe une différence avec le vécu habituel.

2 - Un ou plusieurs symptômes gastro-intestinaux sont présents mais le/la patient(e) peut encore les contrôler.

3 - Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles à contrôler les symptômes gastro-intestinaux, qui interfèrent donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son travail.

4 - Les symptômes gastro-intestinaux sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

12. Symptômes urinaires et génitaux

Cet item inclut des symptômes non lésionnels ou psychiques comme un besoin d'uriner plus fréquent ou plus urgent, des irrégularités du rythme menstruel, l'anorgasmie, douleurs pendant les rapports (dyspareunie), éjaculation précoce, perte de l'érection.

0 - Absents

1 - Il n'est pas clair si présents ou non (ou s'il existe une différence avec le vécu habituel).

2 - Un ou plusieurs symptômes urinaires ou génitaux sont présents mais n'interfèrent pas avec le travail et la vie quotidienne du/de la patient(e).

3 - Occasionnellement, un ou plusieurs symptômes urinaires ou génitaux sont présents au point d'interférer à un certain dégré avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

4 - Les symptômes génitaux ou urinaires sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

13. Autres symptômes du SNA Cet item inclut la sècheresse buccale, les rougeurs ou la pâleur, les bouffées de transpiration et les vertiges

0 - Absents

1 - Présence peu claire.

2 - Un ou plusieurs symptômes autonomes sont présents, mais n'interfèrent pas avec la vie quotidienne et le travail du/de la patiente.

3 - Occasionnellement, un ou plusieurs symptômes autonomes sont présents à un degré tel qu'ils interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

4 - Les symptômes sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patiente.

14. Comportement pendant l'entretien

Le/la patient(e) peut paraître tendu(e), nerveux(se), agité(e), inquiète, tremblant(e), pâle, en hyperventilation ou en sueur, pendant l'entretien. Une estimation globale est faite sur base de ces observations.

0 - Le/la patient(e) n'apparaît pas anxieux(se).

1 - Il n'est pas clair si le/la patient(e) est anxieux(se).

2 - Le/la patiente est modérément anxieux(se).

3 - Le/la patient(e) est anxieux(se) de façon marquée.

4 - Le/la patient(e) est submergé(e) par l'anxiété; par exemple : il/elle tremble de tout son corps

<17: légère

18 - 24: légère à modérée 25 - 30: moderée à grave

Remarque;

L'échelle d'hamilton est souvent suévaluée dans les maladies qui s'accompagnent de nombreux troubles fonctionnel comme la fatigue chronique ou la fibromyalgie.

De notre point de vue, elle est mise au pint à une époque où les pathologies « somno-somatiques » n'étaient pas comprises et où les troubles fonctionnels étaient globalement considérés comme des « somatisation » de troubles psychiatriques,

L'éclairage de la médecine du sommeil permet d'avancer des hypothèses chronobiologiques à l'apparition de nombreux troubles fonctionnels

73

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74

Annexe 7 : Formule n°81 de la thèse de Desseaux

Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01928000/document

Annexe 8 : Liste des huiles à ne pas utiliser par voie interne ni par voie externe.

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75

Source : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01928000/document

76

Annexe 9 : Questionnaire

Bonjour, je m'appelle Amélie IVAHA, je suis étudiante en 3ème année en DTS IMRT. Dans le cadre de mon mémoire, je souhaiterai vous soumettre un questionnaire afin d'approfondir mes recherches. Mon sujet de mémoire traite de l'anxiété du patient liée à l'utilisation du

masque de contention en radiothérapie. J'aimerai interroger des manipulateurs en radiologie qui ont pu prendre en charge ce type de patient et qui exerce dans le domaine de la radiothérapie.

1) Depuis combien de temps travaillez- vous en service de radiothérapie ? U Moins d'un an

U 1 à 5 ans

U 5 à 10 ans

U 10 à 15 ans

U Plus de 15 ans

2) Pour vous, que représente le masque de contention?

3) De quelle manière, expliquez-vous le masque de contention au patient ?

4) A quelles fréquences prenez-vous en charge un patient anxieux ?

U Aucun

U 1 par semaines

U 3 par semaines

U 5 par semaines

U Plus de 10 par semaines

5) Avez-vous déjà eu un cas de crise de panique lors de la mise en place du masque de contention?

U Oui U Non

6) Si oui, quand cette évènement est-il survenu ?

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U Au scanner dosimétrique U Lors de la première séance U Au milieu du traitement U A la fin de traitement

UAutre :

7) Avez-vous un moyen de mesurer l'anxiété des patients dans votre service ? UOui U Non

8) Si oui, lequel ?

9) De quelle manière prenez-vous en charge une crise de panique d'un patient lors de la mise en place du masque de contention ?

10) Selon vous, quels sont les facteurs qui favorisent l'anxiété face au masque de

contention?

U Masque étroit

U Représentation du masque

U Claustrophobie

U Manque d'information au patient

UAutres : .

11) Que ressentez-vous face à l'anxiété du patient ?

U Impuissance

U Stress

U Tristesse

U Colère

UAutre : .

12) Avez-vous déjà fixer seulement quelques attaches du masque pour réduire l'anxiété

du

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patient ?

UOui U Non

13) Si oui, il y a t'il eu une validation d'un radiophysicien ? UOui

U Non , Pourquoi ?

14) De quels moyens disposez-vous dans votre service pour réduire l'anxiété du patient ?

(Plusieurs choix possibles)

U Hypnose

U Musicothérapie

U Réalité virtuelle

U Découper le masque autour des yeux et de la bouche

U Traitement médicamenteux

U Autres :

15) Avez-vous suivi une formation pour prendre en charge les patients anxieux ?

UOui U Non

16) Si oui, laquelle ?

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Annexe 10 : Thermomètre de détresse psychologique personnalisé

80

Résumé

Ce mémoire de fin d'étude traite de l'anxiété du patient liée à l'utilisation du masque de contention en radiothérapie chez les patients atteints de tumeurs cérébrales ou de la sphère ORL.

Cette anxiété est fréquente et devient un obstacle dans la mise en place du patient. Toutefois, le masque de contention reste un élément obligatoire pour délivrer la dose quotidienne du traitement.

Ce paradoxe m'a mené à me poser comme problématique : Dans quelle mesure la prise en charge des patients anxieux face à l'utilisation du masque de contention requiert -elle une démarche complexe par le MERM ?

Afin de développer mon travail de recherche, je me suis appuyée sur l'apparition de l'anxiété comme pathologie dans l'histoire de la médecine, les facteurs prédisposant à cette anxiété et des études sur la représentation du masque auprès des patients.

Ensuite après avoir construit ce travail, j'ai élaboré un questionnaire qui m'a permis d'interroger des MERM travaillant dans les services de radiothérapie ayant déjà pris en charge ces patients anxieux.

Ce que je relève dans ces questionnaires est l'importance de capter l'attention du patient sur autres choses par des moyens comme l'hypnose, les discours rassurant et la considération de cette anxiété.

Mot-clés : anxiété, masque de contention, MERM ,radiothérapie, reproductibilité.

Abstract

This dissertation deals with the patient's anxiety in regard of the thermoplastic mask use in radiotherapy among patients with brain and ENT tumours.

This anxiety is regular and becomes an obstacle in patient's position. However, thermoplastic mask remains a mandatory element to deliver the daily dose of treatment.

This paradox led me to ask myself :To what extent is the care of the patient's anxiety related with thermoplastic mask requires a complex approach for the x-ray technician in radiotherapy ?

In order to develop my research work, I relied on the emergence of anxiety in the history of medicine, the predisposing factors for this anxiety and studies on the representation of the thermoplastic mask with patients.

Moreover, after this work was built, I developed a questionnaire that allowed me to interview x-ray technicians working in radiotherapy units who have already taken care of these anxious patients.

In these questionnaires, what I noticed, is the importance of capturing the patient's attention on other things through such methods as hypnosis, reassuring speeches and the consideration of anxiety.

Keywords : anxiety, radiotherapy, reproducible, thermoplastic mask, x- ray technician.






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo