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Impact des fluctuations des cours du baril de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'union economique monétaire ouest africaine (UEMOA)


par Kirsi ZONGO
Université Ouaga 2 - Master-Recherche en Macroéconomie Appliquée et Finance Internationale (MAFI) 2016
  

Disponible en mode multipage

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Thème : «Impact des fluctuations des cours du baril de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA »

Présidé par Pr. Idrissa M.OUEDRAOGO, Agrégé des Facultés des Sciences Economiques UFR-SEG/UO2 et Directeur du LAPE

Sous la Direction de :

Pr. Mahamadou DIARRA

Agrégé des Facultés des Sciences Economiques

UFR-SEG

Université de Koudougou

Et la Codirection de :

Dr. Souleymane DIARRA

Chef de la Division Recherche et VeilleCentre de Programmation Stratégique de Recherche et de Veille (CSR)

Présidence de la Commission de l'UEMOA

Présenté et soutenu par : Kirsi ZONGO

Janvier2017

DEDICACE

A Mon Père Feu Barré ZONGO

A Ma Mère Sondnoma YAMEOGO

A Ma Femme Et A Mon Fils

REMERCIEMENTS

Au terme de cette étude, nous exprimons notre profonde gratitude à toutes les personnes et institutions qui ont contribué à sa réalisation.

Nous remercions le Professeur Idrissa Mohamed OUEDRAOGO, Responsable du programme Master en Macroéconomie Appliquée et Finance Internationale (MAFI) et Directeur du Laboratoire d'Analyse et Politiques Économiques (LAPE). Mention spéciale à vous Professeur, de m'avoir donné l'occasion d'exprimer ma passion,celle de faire la recherche.

Un grandmerci au Professeur Mahamadou DIARRA, Enseignant-Chercheur à l'Université de Koudougou, qui malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger ce présent travail. Mention spéciale à vous Professeur qui avez tant investi dans notre formation depuis nos premiers pas à l'Université. Nous vous sommes très reconnaissant pour vos multiples conseils tant pour la vie académique que professionnelle.

Un grand merci au Docteur Souleymane DIARRA, Chef de la Division Recherche et Veille, qui malgré son calendrier chargé, a bien voulu accepter codiriger ce mémoire tout en étant notre Maitre de stage auCentre de Programmation Stratégique de Recherche et de Veille (CSR) de la Présidence de la Commission de l'UEMOA. Nous vous sommes très reconnaissants pour vos multiples conseils, soutiens, partage de connaissances et surtout pour votre sympathie.

Nous disons merci à l'ensemble du corps enseignant de l'UFR/SEG de l'Université Ouaga 2, pour l'encadrement dont nous avons bénéficié. Un sincèremerci àMonsieur Aly D.COULIBALY, le Directeur de CSR ainsi quel'ensemble du personnel pour leurs collaboration et conseils.

Nous remercions les doctorants du LAPEet les camarades du Programme du Troisième Cycle Interuniversitaire pour leurs multiples conseils et assistances.Merci également à tous les étudiants de MAFI dans toutes ses composantes pour la fraternité construite durant cette formation.Nos remerciements vont également à l'endroit detoute la familleZONGO, pour leur soutien constant et infaillible et à la familleOUEDRAOGO, particulièrement à Papa Claver OUEDRAOGO à Koudougou, qui nous a adopté depuis la classe de Seconde. Un grand merci également à Monsieur Séverin OUEDRAOGO, Administrateur des services financiers à Ouagadougou, pour les soutiens et encouragements incessants.

SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ADF Augmented Dickey-Fuller

AIE Agence Internationale de l'Energie

AMAO Agence Monétaire de l'Afrique de l'Ouest

BCEAO Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BDSM Base de Données de Surveillance Multilatérale

CEDEAO Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest

CFE-IDEI-IFP Conseil Français de l'Energie-Institut D'Economie Industrielle-IFP nouvelle énergie

CSR Centre de Programmation Stratégique de Recherche et de Veille

FMI Fonds Monétaire Internationale

IHPC Indice Harmonisé des Prix à la Consommation

LAPE Laboratoire d'Analyse et de Politique Economiques

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

PIB Produit Intérieur Brut

PNB Produit National Brut

TEC Tarif Extérieur Commun

TIPP Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers

TSUPP Taxe Spécifique Unique sur les Produits Pétroliers

TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée

UFR-SEG Unité de Formation et de Recherche des Sciences Economiques et de Gestion

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

VAR Vecteur Autorégressif

VECM Vector Error Correction Model (modèle vectoriel à correction d'erreur)

RESUME

L'impact de la variation des cours du baril de pétrole sur les variables macroéconomiques a fait l'objet de plusieurs études empiriques depuis les années 1970 et demeure toujours un sujet pertinent au regard de sa fluctuation toujours persistante, et de la forte dépendance des économies vis-à-vis de pétrole tant au niveau des pays importateurs que des exportateurs.Menant l'analyse sur la période 1981-2015, la présente étude a eu pour objectif, d'évaluer l'impact de la fluctuation des cours mondiaux de pétrole surl'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA et d'apprécier la réaction de la politique monétaire et budgétaire en réponse à cette fluctuation. Ainsi, l'étude a utiliséun modèle VAR structurel qui a conduit à l'utilisation d'unmodèle vectoriel à correction d'erreur(VECM). Il ressort des analyses empiriques quele choc pétrolier constitue un facteur perturbateur sur les deux critères de convergence des pays de l'UEMOA avec des disparités très remarquables. En outre la conduite de la politique budgétaire alourdit les dépenses publiques et semble être préjudiciable à l'efficacité de la politique monétaire. L'étude propose alors l'utilisation des combustibles alternatifs pour réduire la dépendance énergétique, l'harmonisation de la politique budgétaire pour rendre plus efficace la politique monétaire.

Mots clés : Pétrole, inflation, solde budgétaire, politique monétaire et budgétaire.

TABLE DE MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS iii

RESUME iv

TABLE DE MATIERES v

LISTE DES GRAPHIQUES vii

LISTE DES TABLEAUX vii

INTRODUCTION 1

I. REVUE DE LITTERATURE 4

1.1 Cadre théorique 4

1.1.1 Canaux de transmission des chocs pétroliers à l'inflation 4

1.1.1.1 Les effets de premier tour 4

1.1.1.2 Effets de second tour 5

1.1.2 Les canaux de transmission des chocs pétroliers sur le solde budgétaire. 6

1.1.2.1 Structure de la taxation des produits pétroliers dans l'espace UEMOA 7

1.1.2.2 Les effets directs sur le solde budgétaire 7

1.1.3 La réaction de la politique économique face aux chocs pétroliers 8

1.1.3.1 La réaction de la politique monétaire face aux chocs pétroliers 9

1.1.3.2 La réaction de la politique budgétaire face aux chocs pétroliers 10

1.2 Travaux empiriques 13

1.2.1 Chocs pétroliers et inflation 13

1.2.2 Chocs pétroliers et solde budgétaire 16

1.2.3 La réaction de la politique économique suite à la fluctuation des cours de pétrole. 16

1.2.3.1 La réaction de la politique monétaire 17

1.2.3.2 La réaction de la politique budgétaire 18

II. ANALYSE EMPIRIQUE 19

2.1. Analyse descriptive 20

2.1.1. Evolution des différentes variables dans l'UEMOA 20

2.1.2. Corrélation entre les variables 25

2.2. Analyse économétrique 28

2.2.1. Échantillon et période d'étude 28

2.2.2. Présentation des variables utilisées 28

2.3. Modélisation économétrique 30

2.3.1. Spécification du modèle : Modélisation VAR 31

2.3.2. Test de stationnarité et détermination de l'ordre d'intégration des séries 33

2.3.3. Tests de spécification du modèle d'estimation 33

2.3.4 Validation du modèle 34

III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS 36

3.1 Analyse des résultats des estimations par les VECM 36

3.1.1. Analyse de court terme de l'impact d'un choc pétrolier sur l'inflation 40

3.1.2. Analyse de court terme de l'impact d'un choc pétrolier sur le solde budgétaire 41

3.2. Analyse de long terme ou de fonctions de réponses impulsionnelles 42

3.2.1. Choc pétrolier et inflation et réaction de la politique monétaire 44

3.2.2 Choc pétrolier et solde budgétaire et réaction de la politique budgétaire 45

IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 46

Bibliographie 51

ANNEXE viii

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Mécanismes de transmission du prix du pétrole à l'inflation 1

Graphique 2 : Mécanismes de transmission du prix du pétrole au solde budgétaire 8

Graphique 3: Evolution du prix annuel du baril de pétrole de 1990 à 2015 20

Graphique 4: Evolution de la structure des importations de l'UEMOA 22

Graphique 5 : Evolution du taux d'inflation UEMOA par rapport au taux de variation du cours de pétrole de 1990 à 2015 22

Graphique 6: Evolution du solde budgétaire global Hors dons par rapport à celle des transferts et subventions. 23

Graphique 7: Evolution du solde budgétaire global Hors dons par rapport aux transferts et subventions dans l'UEMOA entre 1990 et 2015. 24

Graphique 8: Evolution des imports énergie/PIB et du solde global hors dons/PIB de l'UEMOA par rapport à la variation du cours de pétrole de 2000 à 2014 25

Graphique 9: Corrélation entre inflation et cours moyen du pétrole 26

Graphique 10: Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et cours moyen du pétrole 26

Graphique 11: Corrélation entre inflation et masse monétaire 27

Graphique 12: Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et politique budgétaire 28

Graphique 13 : Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables 42

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Résultat des estimations par le VECM 1

Tableau 2: Test de stationnarité (BENIN) viii

Tableau 3: Détermination du nombre de retards optimal xi

Tableau 4: Test de cointégration xii

Tableau 5: Test de bruit blanc xii

INTRODUCTION

Au début du XXe siècle, la production mondiale annuelle de pétrole représentait environ 150 millions de barils. Un siècle plus tard, cette même quantité est produite en seulement deux jours1(*). S'il a légèrement diminué à la suite des deux grands chocs pétroliers (1973 et 1979-80), le poids du pétrole dans l'économie mondiale n'a cessé de croître. Aujourd'hui le pétrole représente encore la première source d'énergie primaire dans le monde, avec une part de marché de 40,7% de la consommation mondiale d'énergie (AIE 2012). Les fluctuations de son prix à court terme ainsi que sa tendance à moyen et long termes continuent de revêtir une importance particulière.

En effet, le prix du baril de pétrole stable jusqu'aux années 1970, enregistre souvent de fortes fluctuations. On se rappelle encore de ce pic historique de juillet 2008 où le prix du baril a atteint 144,27 dollars (voir le graphique 3), Après ce pic de 2008, le cours du baril a connu de fortes fluctuations. Il est passé de 61,48 $ le baril en 2009, à 111,22 $ en 2011, soit une hausse de 80,90% en l'espace de trois ans avant de connaître une chute très importante à partir de décembre 2014 où il va passer sous la barre de 32$ en janvier 2016, son plus bas niveau depuis Mars 2004. Cette instabilité des cours mondiaux du baril de pétrole légitime l'importance de porter un regard sur l'impact de ces variations sur les économies des pays de l'UEMOA au regard de la place qu'occupent les produits énergétiques dans la structure des importations de cette Union.

Les pays de l'UEMOA sont des importateurs nets de pétrole dont les produits énergétiques représentent dans la structure des importations, le principal produit importé avec une part moyenne de 30% environ entre 2002 et 2014 (voir graphique 4). La consommation du pétrole était en 2013 de 38000 Barils / jour pour le Sénégal, 31000 Barils / jour pour le Benin, 26000 Barils/jour pour la Côte d'Ivoire et 12000 Barils / jour pour le Burkina Faso avec un prix moyen de 108,63 de dollars US, le baril (AIE, 2013). Soit une facture en moyenne annuelle de 14,81% du PIB du Benin,12,24% du PIB du Sénégal, 4,14% du PIB du Burkina Faso,3,32% du PIB de la Côte d'Ivoire, signifiant ainsi la dépendance de ces pays vis-à-vis du pétrole.

Par ailleurs, dans le cadre du Programme de la surveillance multilatérale, les pays de l'UEMOA ont défini des critères de convergence des politiques macroéconomiques pour renforcer leur intégration économique. Parmi ces critères, il y a le critère clé du ratio du solde budgétaire global2(*), dons compris, rapporté au PIB nominal qui doit être supérieur ou égal à -3%. Il y a aussi celui relatif au taux d'inflation qui fixe à 3% le taux d'inflation maximale à ne pas franchir par les Etats membres. Mais, au fil des années, ces pays n'arrivent pas à respecter continuellement ces critères3(*) qui devraient leurs permettre d'amorcer une phase de stabilité alors même que cela se situe dans une période de forte instabilité des prix de pétrole. Ces constats font appel à un certain nombre de questionnements au regard de la forte dépendance de ces pays vis-à-vis du pétrole et l'incertitude sur l'évolution future des prix de ce dernier : Quel est l'impact de la fluctuation des cours du baril de pétrole sur L'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA ?

Quel est l'impact de la fluctuation du prix de pétrole sur l'inflation des pays membres de l'UEMOA ? Quel est son impact sur le solde budgétaire global hors dons de ces pays ? Et quelle est la réaction de la politique économique (monétaire et budgétaire) en réponse à un choc pétrolier?

L'objectif principal de cette étude est d'apprécierempiriquement l'impact de la fluctuation des cours mondiaux de pétrole sur les deux principaux critères de convergence des pays de l'UEMOA à savoir l'inflation et le solde budgétaire global hors dons. De façon spécifique, il s'agit :

Ü D'abord d'analyser l'impact de la variation des cours de pétrole sur l'inflation des pays de l'UEMOA.

Ü Ensuite, d'analyser l'impact de la variation des prix de celui-ci sur le solde budgétaire global hors dons des pays de l'Union.

Ü Enfin, d'apprécier la réaction de la politique économique (politiques monétaire et budgétaire) en réponse aux chocs pétroliers dans cette Union.

L'hypothèse principale qui sous-tend cette problématique est que la variation des cours de pétrole influence significativement les deux principaux critères de convergence des pays de l'UEMOA. En effet, après le premier choc pétrolier en 1973, plusieurs études ont cherché à expliquer les effets des fluctuations des cours du pétrole sur les variables macroéconomiques dont l'une des premières approches est l'effet inflationniste. Les chocs pétroliers passent au moins partiellement par l'inflation pour atteindre l'économie (Bohi, 1989).

De façon spécifique, cette problématique est soutenue par trois hypothèses.

La première hypothèse est que la variation des cours mondiaux de pétrole impacte positivement l'inflation dans les pays de l'UEMOA. En effet, la revue de littérature identifie deux principaux canaux de transmission de cette fluctuation à l'inflation à savoir les effets de premier et de second tours, qui sont entre autres la baisse de pouvoir d'achat des ménages, l'augmentation des coûts de production...

La deuxième hypothèse spécifique est que la variation des cours mondiaux de pétrole joue négativement sur le solde budgétaire des pays de l'Union. A cet effet, l'analyse théorique identifie un canal de transmission de la fluctuation des cours de pétrole sur le solde budgétaire des pays importateurs à savoir les effets directs observés sur les recettes fiscales à travers les droits et taxes prélevés à l'importation. L'intuition est qu'une hausse des cours de pétrole entraine une baisse des importations des produits pétroliers réduisant ainsi les recettes fiscales toute chose égale par ailleurs, (Diarra, 2013).

La troisième hypothèse spécifique est qu'un choc pétrolier entraine la réaction des autorités publiques et monétaires dans leur ultime fonction de recherche de stabilité (économique et politique). En effet, l'idée est qu'en cas d'une hausse des prix des produits pétroliers, les pouvoirs publics ont tendance à subventionner ou à baisser les droits et taxes sur ces produits afin de contenir les tensions sociales (Kpodar, 2006). Aussi, les autorités monétaires dans leur ultime fonction de recherche de stabilité des prix, réagiront en termes de politique monétaire pour contenir l'inflation.

La suite de cette étude est organisée de la manière suivante : La première section passe en revue la littérature théorique et empirique sur la question ; la deuxième section présente l'analyse empirique, les résultats et interprétation des estimations ; et la dernière section se contente de présenter la conclusion et les recommandations de politiques économiques.

I. REVUE DE LITTERATURE

Cette partie fait la revue des travaux théoriques et empiriques ayant traité non seulement la relation entre les fluctuations des cours du pétrole, l'inflation et le solde budgétaire mais aussi la réaction des autorités en termes de politiques économiques. En effet, les vagues de récession et de chômage qui ont succédé aux crises pétrolières ont suscité un grand intérêt pour l'évaluation des effets des fluctuations des cours du pétrole sur les variablesmacroéconomiques ainsi que la conduite de la politique économique.

1.1 Cadre théorique

L'analyse théorique des effets des fluctuations des cours mondiaux de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire peut être abordée à traversles principaux canaux de transmission et les arguments fondant la conduite de la banque centrale et les pouvoirs publics en réponse à cette variation.

1.1.1 Canaux de transmission des chocs pétroliers à l'inflation

La littérature théorique distingue deux canaux de transmission des effets des chocs pétroliers à l'inflation à savoir les effets depremier et ceuxde second tours.

1.1.1.1 Les effets de premiertour

Les effets de premier tour sont les effets directs et indirects de la fluctuation des prix de pétrole sur l'inflation qui peuvent être appréhendés à travers l'analyse du côté de la demande et celui de l'offre dans les pays importateurs.

Ü Les effets directs

Les effets directs de la fluctuation des cours de pétrole sur l'inflation sont analysés du côté de la demande de consommation des produits pétroliers.En effet, dans les années 1970 (chocs pétroliers 1973-74 et 1979), l'une des premières approches des effets de la fluctuation des cours de pétrole sur les pays importateurs est l'effet inflationniste. Parmi ces premières études, il y a celle de Pierce et Enzler(1974) cité par CFE-IDEI-IFP(2008)qui considère les chocs pétroliers pour un pays importateur comme des chocs inflationnistes exogènes. Cette étude montre que les variations du cours du pétrole exercent un effet direct et rapide sur l'inflation par la répercussion decette variation des prix des produits énergiques sur les prix à la pompe.Alors, la dépendance des agents économiques vis-à-vis des produits pétroliers à savoir l'utilisation permanente des hydrocarburespour leurs besoins de déplacements, de chauffage, d'éclairage..., traduira l'impact énorme de la variation des prix de celui-ci sur le pouvoir d'achat des ménages.

Par la suite,Hamilton (1983), a étudié les effets de la variation du prix du pétrole sur l'économie des Etas Unis sur la période 1948-1972 au cours de laquelle il note l'impact symétrique des fluctuations du prix du pétrole. Il montre que la hausse des prix du pétrole exerce un impact négatif sur l'activité économique par effet inflationniste enindiquant que toutes les récessions américaines ont été précédées par une hausse majeure des prix du pétrole.

Ü Les effets indirects

Les effets indirects de la variation des cours du pétrole sur l'inflation sont analysés du côté de l'offre en les mesurant sur les prix des biens et des services, liés notamment aux évolutions des coûts de production des entreprises. En effet,Rasche et Tatom (1977) ont évalué les pertes de PIB dues au renchérissement des prix à l'aide de fonctions de production. Ils avancent l'hypothèse que l'augmentation des prix de pétrole en tant qu'intrant, constitue un choc d'offre négatif, et cela oblige les entreprises à augmenter les prix de leurs produits finis pour maintenir leur profit. Ainsi, l'effet indirect reflète les changements dans les coûts de production des biens et services utilisant les produits pétroliers comme inputs, la demande intérieure se ralentit et une pression inflationniste s'exerce. A cet effet, Jiménez-Rodríguez et Sánchez (2012) indiquent que la hausse des cours du pétrole, en tant que facteur, accroît les coûts de production et donc réduit le volume de la production en fonction des contraintes de ressources d'une entreprise donnée. De plus, ces effets sont plus importants si on tient compte de la diversité des produits qui ne peuvent pas se détourner de l'usage du pétrole et de ses dérivés dans leur cycle de production(Kenkouo 2014).

1.1.1.2 Effets de second tour

Les effets de second tour des chocs pétroliers supposent la modification durable des anticipations et des comportements des agents économiques. Suite aux effets de premier tour (directs et indirects) et dans une vision classique de la rationalité des agents économiques, la baisse dupouvoir d'achat amène les travailleurs à revendiquer des hausses de salaires nominaux afin de compenser la montée des prix tandis que les entreprises s'efforcent de restaurer leurs marges. Cette situation peut aboutir en une spirale salaire / prix qui ne fait qu'amplifier les effets du premier tour(CFE-IDEI-IFP, 2008). On assiste à une baisse de production, au licenciement, et donc un accroissement du chômage. Mais ces effets sont moindres par rapport aux effets de premier tour surtout dans le contexte des économies africaines où le rapport de force entre travailleurs et employeurs n'est toujours pas vérifié. Du reste, les auteurs comme Baumeister, Peersman et Van Robays (2009), Cunado et Perez de Gracia (2005)et Alevarz, Hurtado et Thomas (2011)trouvent que ces effets sont moins perceptibles sur l'inflation dans certains pays comme l'Espagne.

En somme, l'analyse théorique montre que les différents canaux de transmission de la variation des cours de pétrole sur l'inflation sont entre autres les effets de premier tourqui sont les variations du pouvoir d'achat des ménages et des coûts de production des entreprises, et les effets de second tourqui peuvent être la modification de comportement par les agents économiques. Nous pouvons les résumer sous forme de graphique comme suit.

Graphique 1:Mécanismes de transmission du prix du pétrole à l'inflation

Source : Kenkouo (2014)

Dans ce graphique, le prix du pétrole agit directement sur les prix à la consommation par la variation du pouvoir d'achat des ménages, et sur les prix à la production des entreprises utilisant les hydrocarbures comme intrants. Ce qui va jouer indirectement sur le prix à la consommation des ménages par la répercussion de cette variation des coûts de production sur les prix à la consommation. Ainsi face àune variation des pouvoirs d'achat des ménages, ces derniers anticiperont l'inflation en réclamant la révision des contrats (salaires), ce qui joue sur les coûts de production.

1.1.2 Les canaux de transmission des chocs pétroliers sur le solde budgétaire.

Pour les pays importateurs, l'impact de la variation des cours de pétrole sur le solde budgétaire peut être appréhendé essentiellement par les effets directs surles recettes fiscales des produits pétroliers importés suite aux variations des cours de celui-ci et la variation des dépensesde fonctionnement dans le contrôle des prix à la pompe. Mais avant cela il est important de d'indiquer les différents droits et taxes perçus sur le pétrole dans l'UEMOA.

1.1.2.1 Structure de la taxation des produits pétroliers dans l'espace UEMOA

Les études relatives à l'impact budgétaire des chocs exogènes sur les pays subsahariens se sont fondées plutôt sur l'impact de ces chocs sur les produits de base à l'exportation essentiellement de matières premières tels les mines, le cacao, le coton, etc. Cependant, peu d'études se sont intéressées à l'impact budgétaire des chocs exogènes des produits à l'importation tels que le cas des produits pétroliers dans l'UEMOA alors même que l'importation de ces produits constitue une source de recettes fiscales et des dépenses budgétaires énormes pour les pays de cette Union.

En effet, dans le cadre de l'harmonisation des modalités de taxation des produits pétroliers, les Etats membres s'obligent à se conformer à la réglementation communautaire relative notamment au Tarif Extérieur Commun (TEC) et à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). On parle de prélèvements ad-valorem (droits de douane et TVA) qui sont des taxes communes à tous les pays membres, mais il existe d'autres taxes spécifiques uniques pour chaque pays. On peut regrouper toutes ces taxes en trois catégories à savoir les droits de porte, la TVA et la taxe spécifique unique ou droits d'accises consolidées telles que la redevance statistique, la Taxe Spécifique Unique sur les Produits Pétroliers (TSUPP), la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), l'impôt spécial sur la consommation, la péréquation transport, la taxe pour le fonds routier.

Toutes ces taxes ayant un impact sur les recettes de ces Etats, suscite l'intérêt d'évaluer les effets de variation des cours des produits pétroliers sur l'instabilité des recettes fiscales.

1.1.2.2 Les effets directs sur le solde budgétaire

L'effet direct de la variation des cours du pétrole sur le solde budgétaire peut être appréhendé par l'instabilité des recettes fiscales pétrolières ou de source de dépenses de fonctionnement.

Dans sa thèse, Diarra (2013) montre qu'une hausse continue des cours du pétrole entrainera une baisse des importations des produits pétroliers, toute chose qui réduit l'assiette fiscale et donc creuse le déficit budgétaire toute chose égale par ailleurs.

Par contre, une baisse continue des cours du pétrole constitue une manne de recettes fiscales dans la mesure où les importations de ces produits augmententsi bien que le solde budgétaire s'améliore, Kpodar (2006). Aussi, AMAO (2008) trouve que la hausse des cours du pétrole entraine une forte ponction sur le budget par le truchement des recettes et des dépenses. Au niveau des recettes, l'assiette fiscale aura tendance à diminuer suite à la baisse de la rentabilité des entreprises de grandes consommatrices de pétrole qui tentent de réduire leur production exacerbantainsi le chômage. Du côté des dépenses, du fait que l'Etat est tenu de contrôler les prix à la pompe, cela concourt à augmenter le déficit, AMAO (2008). En effet, la fluctuationdes cours de pétrole à court et moyen termes, exige des contrôles réguliers de prix à la pompe occasionnant ainsi des coûts supplémentaires de dépenses de fonctionnement et dégrade donc le solde budgétaire.

En somme, les différents canaux de transmission de la fluctuation du prix de pétrole au solde budgétaire sont les effets directs qui sont entre autres l'instabilité des recettes fiscales et l'augmentation des dépenses de fonctionnementdues aux coûts de contrôle des prix. L'Etat supporte autrement à travers ces dépenses de consommation. Cela peut être résumé dans un graphique comme suit :

Graphique 2:Mécanismes de transmission du prix du pétrole au solde budgétaire

Source : Auteur

1.1.3 La réaction de la politique économique face aux chocs pétroliers

Cette partie passe en revue, les arguments théoriques qui peuvent conduire les autorités publiques et monétaires à prendre des mesures pour atténuer ou contrer les effets des chocs exogènes étant donnéleurs soucis de rechercher la stabilité macroéconomique.

1.1.3.1La réaction de la politique monétaire face aux chocs pétroliers

La théorie économique aborde essentiellement l'impact de la politique monétaire sur l'inflation à travers le lien entre l'évolution de la masse monétaire et les prix. Pour cela on identifie deux courant de pensée à savoir les keynésiens et les monétaristes.

Les keynésiens, en supposant la rigidité des prix à court terme, trouve qu'on peut utiliser la politique monétaire pour relancer l'activité économique. Autrement dit, la monnaie a un effet stimulant sur l'activité économique à court terme.

Cependant, chezles monétaristes avecle chef de fil de la pensée, Milton Friedman qui stipule que la monnaie en circulation dans l'économie, n'a aucun effet sur l'activité économique que sur l'inflation dans le moyen et long termes. Ainsi l'inflation est un phénomène monétaire et les politiques monétaires expansionnistes sont accompagnées par une inflation élevée.

Par ailleurs, face à ces deux courants canoniques, des études antérieures telles que les théories des anticipations rationnelles, de la rigidité nominales ont prolongé le débat. Il peut êtrecité par exemple les arguments avancés par Lucas(1976), Sargent et Wallace(1974), en particulier, qui tentent de prouver que seules les actions de politique monétaire non-anticipéespeuvent exercer des effets réels. Mais, force est constater que toutes les banques centrales utilisent le taux directeurcomme instrument de politique monétaire.

Rattacher ces théories à la fluctuation des cours de pétrole, la littérature est essentiellement menée par les monétaristes qui interprètent différemment les récessions américaines. Un premier groupe remettait en cause la réponse déflationniste de la Banque Centrale aux chocs pétroliers, un deuxième groupe sa réaction systématique et un troisième groupe, l'instabilité de la politique monétaire suite aux chocs énergétiques.

Pour le premier groupe, l'interprétation monétariste considère au contraire que ce sont des politiques monétaires trop accommodantes qui sont responsables des mauvaises performances des années 70. Ainsi, Friedman (1968) a mis en garde contre les effets des politiques gouvernementales interventionnistes d'inspiration keynésienne et particulièrement contre les tentatives d'arbitrage entre inflation et chômage. D'autres comme Hamilton (1983), Romer et Romer (1989), Ferderer (1996)soutiennent que la baisse de l'activité économique, suite à la hausse des cours de pétrole, est causée par la politique monétaire restrictive de la banque centrale menée au même moment.

Dans le deuxième groupe, en raisonnant sous l'hypothèse des anticipations rationnelles, Lucas avance que toute évolution de la politique monétaire qui présente un aspect systématique est considérée comme anticipée et donc sans conséquence réelle.Par conséquent, certains auteurs comme Bernanke, Gertler et Watson (1997) tentent de prouver que la réaction systématique de l'autorité monétaire à des chocs exogènes a des effets réels sur l'activité économique.

Dans le troisième groupe, l'instabilité de la politique monétaire occasionne le ralentissement de l'activité économique avec les taux d'inflation élevés. En effet, Barsky et Kilian (2001) ont avancé que l'instabilité de la politique monétaire de la Fed a été à l'origine de la stagflation et cela par l'évolution des liquidités au niveau mondial et l'ajustement lent des agents dans un nouvel environnement monétaire.

De plus, Hunt, Isard et Laxton (2001) cités par AMAO (2008) montre que les effets de la fluctuation des cours du pétrole sur l'inflation peuvent favoriser le resserrement de la politique monétaire. En effet, la banque centrale dispose de taux d'intérêt directeurs susceptibles d'influer sur l'évolution de la demande et de l'inflation au sein de l'économie. Cependant, selon la théorie classique, une telle politique peut avoir des effets contreproductifs dans la mesure où, lorsqu'elle réduit son taux d'intérêt, la demande croît, mais au prix d'une augmentation du taux d'inflation. Ainsi il y a la crédibilité des autorités monétaires en matière de réponse aux chocs pétroliers qui est en jeu lorsque les réactions aux politiques monétaires ne semblent pas en conformité avec les objectifs stratégiques affichés.

En somme, la revue théorique de la réaction de la politique monétaire suite à la fluctuation des cours de pétrole s'appuient sur deux grands courants canoniques de pensée à savoir les keynésiens et les monétaristes mais elle est beaucoup plus penchant sur ces derniers. Ainsi, il y a parmi ces derniers, un premier groupe qui trouve que ce sont les politiques trop accommodantes de la banque centrale qui causent les récessions, un deuxième groupe qui cherche à vérifier si la réaction symétrique de celle-ci a des effets réels. Enfin le troisième groupe trouve que l'instabilité de la politique monétaire occasionne des récessions économiques.

1.1.3.2 La réaction de la politique budgétaire face aux chocs pétroliers

Dans son analyse de performance de transition fiscale dans un contexte de chocs à l'importation, Diarra (2013) montre qu'une forte augmentation des prix des produits de première nécessité, notamment des hydrocarbures, touche directement les couches les plus démunies de la population, surtout celles du milieu urbain dont une bonne partie du budget est dévolue à la consommation de ces produits. Cette situation pose d'importants défis aux décideurs politiques des pays importateurs nets des produits pétroliers et les amène à accorder des subventions ou des exonérations de Taxe sur Valeur Ajoutée (TVA) ou d'autres taxes afin d'éviter ou de contenir les tensions sociales qui s'initient plus vite dans les milieux urbains.En effet, sur le plan politique, la hausse des prix à la pompe est un sujet sensible. Certains gouvernements sont réticents à augmenter le prix à la pompe proportionnellement à la hausse du prix international du pétrole, de peur de faire face à une résistance sociale contre une politique susceptible de pénaliser les pauvres. Cependant, c'est le budget de l'Etat qui supporte les coûts, si le gouvernement décide de maintenir les prix à la pompe, toute chose qui concourt à creuser le déficit budgétaire (Kpodar, 2006).

Toutefois, il est important de faire la distinction entre une subvention explicite et une subvention implicite. Il y a subvention explicite lorsque les produits pétroliers sont vendus aux consommateurs à un prix inférieur au prix international, le budget de l'Etat supportant la différence. En cas de subvention implicite, le prix aux consommateurs est au-dessus du prix international compte tenu des taxes, main que ces dernières sont revues à la baisse. Cependant, en cas de hausse du prix international du brut, l'Etat peut réduire les taxes sur les produits pétroliers, ce qui entraîne un manque à gagner pour les rentrées fiscales.Les déficits budgétaires s'aggravent, non seulement par le biais direct des dépenses, mais aussi par un manque à gagner si les taxes énergiques sont fixées en deçà des niveaux efficaces. Les dépenses pourraient augmenter chaque fois que l'Etat subventionne les produits pétroliers ou les programmes qui utilisent beaucoup les produits pétroliers.

De plus, AMAO (2008) trouve que les subventions des services publics pourraient également aggraver le déficit budgétaire des Etats. En effet, plusieurs pays produisent l'électricité à base du pétrole à travers des groupes électrogènes et l'électricité est le plus souvent vendue en dessous de son coût de production. Dans ces conditions, c'est l'Etat qui est appelé à supporter le manque à gagner et les dépenses supplémentaires dues à l'augmentation de la facture pétrolière. Mais force est de constater que le plus souvent, ces pays manquent des ressources suffisantes pour supporter ces coûts à la hauteur de la demande intérieure d'électricité dont les conséquences sont les délestages récurrents. Par ailleurs, l'Etat lui-même devra payer une facture d'énergie plus élevée au titre de ses propres activités et de celles des entreprises publiques. Pire encore, les subventions sur l'électricité sont en général mal ciblées : par exemple, l'Etat qui subventionne l'électricité à la production, subventionne indirectement les grandes entreprises telles que les banques, les firmes multinationales, les ambassades, qui n'ont pas forcément besoin de cette subvention. Alors, la politique menée ne permet pas de protéger efficacement les plus pauvres et les plus vulnérables contre les effets défavorables des fortes hausses des prix intérieurs des produits pétroliers. Ce qui alourdit inutilement les dépenses de l'Etat et donc creuse davantage le déficit budgétaire.Le coût budgétaire des subventions est fortement corrélé aux variations des cours du pétrole, ce qui pose, à terme, la question de la soutenabilité budgétaire des dispositifs de contrôle des prix Banque de France (2011).

Par ailleurs, s'agissant d'un contre choc pétrolier, la baisse continue des cours des produits pétroliers, allège les factures énergétiques et réduit les coûts de subvention et donc améliore les solde budgétaire car les tensions sociales auront tendance à disparaitre (Dhaoui, 2015). C'est le cas du Burkina Faso, où la chute des prix des produits pétroliers a conduit le gouvernement de la transition en 2015 à prendre des mesures pour engranger des recettes (au lieu de répercuter toute la baisse sur le prix à la pompe) afin de réduire ses dettes et de se préparer pour faire face aux éventuelles hausses futures des prix de ces produits.

Selon un rapport de l'OCDE(2004), la politique budgétaire devrait généralement être guidée par des objectifs de long terme. En effet, la politique budgétaire visant à lisser les prix finaux en ajustant les taxes sur l'énergie en cas d'une hausse du prix des produits pétroliers s'avère problématique car il est difficile de savoir si le choc est temporaire ou durable. S'il s'avère que le choc est durable, une baisse des impôts ne ferait qu'entraver l'ajustement à moyen terme bénéfique de la demande et de l'offre aux variations de prix, aggravant ainsi la dépendance pétrolière à long terme. De plus, même si le lissage des coûts d'ajustement est un objectif légitime des pouvoirs publics, des considérations politiques de ces derniers peuvent nuire à l'efficacité de la politique fiscale en tant qu'instrument de régularisation des cours pétroliers et contrarier ainsi la réalisation des objectifs budgétaires.

En somme, nous pouvons dire que la réaction de la politique budgétaire à la fluctuation du prix du pétrole est le fait des pouvoirs publics. Ce sont entre autres les subventions sur des produits pétroliers pour éviter ou contenir les tensions sociales affectant ainsi l'assiette fiscale, les subventions des services publics (sur la production d'électricité) qui aggravent le déficit lorsqu'il s'agit d'une hausse du prix de pétrole. Mais en cas d'une baisse, il y a allègement des factures publiques, la possibilité de décision politique à ne pas baisser les prix à la pompe proportionnellement au niveau international, toute chose qui concourt à augmenter les recettes fiscales et donc améliorer le solde budgétaire.

1.2 Travauxempiriques

Cette section fait l'analyse des travaux empiriques ayant étudié l'impact des variations des cours mondiaux de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire et les arguments fondant la conduite de la banque centrale et les pouvoirs publics en réponse à ces variations.

1.2.1 Chocs pétroliers et inflation

L'analyse des travaux empiriques sur la relation entre les chocs pétroliers et l'inflation n'isole pas les effets de premier tour et ceux de second tour dans la mesure où l'amplitude de l'un peut influencer celle de l'autre et vice versa mais suivant les effets directs et indirects.

Ü Effets Directs

Plusieurs études ont mis en relation la transmission des variations des cours de pétrole à l'inflation en utilisant l'indice des prix à la consommation.

A cet effet, l'une des premières études empiriques est celle de Pierce et Enzler(1974) dont le but est d'établir un lien entre le prix du pétrole et les prix à la consommation dans les économies américaines par le biais du déflateur de consommation. Leurs résultats montrent que la hausse des cours du brut a provoqué une réduction importante des revenus et de l'emploi par des effets inflationnistes. A la suite de cette étude, lors de la septième édition du « Energy Modeling Forum »organigé par l'université de Stanford (1983),le rapport montre qu'environ 30% des pertes venaient du déséquilibre de la balance commerciale et de la réduction de pouvoir d'achat tandis que l'essentiel des 70 % restant consistait en pertes cycliques dues aux effets de second tour tel que la hausse du chômage qui comprime la demande. AussiHooker (1999) a estimé des courbes de Phillips en utilisant deux types d'indice à savoir l'indice des prix à la consommation des biens non-alimentaires et non-énergétiques et ce même indice avec tous les biens inclus. Il aboutit au résultat que dans le premier cas, les variations du prix du pétrole entrent dans le modèle retardé d'une ou deux périodes tandis que leur valeur contemporaine intervient dans le second cas. Ce qui montre que la variation du prix du baril de pétrole a un impact instantané sur l'indice des prix à la consommation dont il estime environ sept pour cent.

Ensuite, d'autres études ont prolongé l'analyse empirique dont nous pouvons citer les auteurs commeLeblanc et Chinn (2004) cités par Kenkouo(2014) qui ont estimé les effets des variations du prix du pétrole sur l'inflation, entre 1980 et 2000. Ils utilisent la courbe de Phillips augmentée en tenant compte des problèmes d'asymétrie et de non linéarité de la relation pour les pays des USA, Allemagne, France, Japon et Angleterre. Leurs résultats montrent que la variation des cours de pétrole a un impact significatif sur l'inflation dans ces pays. Ils trouvent que l'inflation passe de 0,1 à 0,8 point de pourcentage en Europe et aux Etats Unis lorsque le prix du pétrole augmente jusqu'à 10 %. Pour les pays asiatiques, Cunado et Perez de Gracia (2005) vont montrer également sur la période de 1975 à 2002 à l'aide d'un modèle VAR que les variations des cours de pétrole impactent significativement l'inflation à court terme.

Après la crise financière de 2008, Baumeister, Peersman et Van Robays (2009) ont utilisé un modèle VARS pour montrer l'impact des fluctuations des cours de pétrole sur l'inflation des économies Américaine, Suisse, Japonaise et la zone Euro sur la période 1986-2008. Ils aboutissent aux conclusions qu'à long terme, la hausse des prix pétroliers influence l'indice des prix à la consommation et qu'une augmentation de 10% du prix de pétrole entraine une hausse de l'inflation de 1,4 0 4,1% dans ces pays.

Aussi, Alvarez, et al. (2011) trouvent pour le cas de l'Espagne et les autres pays de la zone Euro que les effets des fluctuations des cours de pétrole sur l'inflation sont directs et significatifs pour ces pays avec une variation estimée de 0,06 à 0,2% suite à une hausse de 10%.Plus récemment, dans le continent Asiatique, Jiménez-Rodríguez et Sánchez (2012) montrent que les chocs des prix du pétrole génèrent une diminution de la production industrielle au Japon pendant la période 1976Q1-2008Q2, tout en conduisant à des taux d'inflation plus élevés.

Ü Effets Indirects

Hooker(1996) a cherché à montrer l'affaiblissement apparent de la relation causale entre la variation du prix de pétrole et l'économie à travers les effets indirects. Il a constaté que les tests statistiques réalisés sur des données trimestrielles après 1973 n'établissent pas un lien de causalité au sens de Granger du prix du pétrole vers la plupart des indicateurs macroéconomiques, y compris le taux de chômage, le PIB réel, l'emploi et la production industrielle.

L'érosion des prix du brut par l'inflation a dû inciter les professionnels de l'énergie à tenter de rétablir leurs marges. En effet, dans son étude, Hooker(1999) interprète l'instabilité des relations entre le prix du pétrole et le PIB ou le taux de chômage comme la conséquence d'une influence indirecte, via les taux d'intérêt et l'inflation. Il a estimé des modèles VAR sur l'économie Américaine dans la période1948T1 à 1994T2, auxquels il se réfère, afin d'analyser l'importance éventuelle d'une rupture structurelle dans les séries considérées et d'expliquer l'atténuation de la relation causale. Il aboutit au résultat, qu'à l'exception des variations négatives, les fluctuations des cours du pétrole causent fortement - au sens de Granger - le PIB et le taux de chômage jusqu'en 1973T3 et leur pouvoir explicatif n'est plus significatif après.

Aussi, ces résultats corroborent avec ceux d'Alvarez et al (2006) qui ont mené l'étude sur l'économie espagnole dans laquelle ils concluent que les variations mensuelles des cours de pétrole n'ont pas eu d'impact sur l'inflation. Par la suite Hooker (2002) mène à nouveau l'analyse à travers une courbe de Phillips aux USA entre 1955 et 2000, en cherchant à évaluer l'impact de la fluctuation des prix de pétrole sur l'inflation sous-jacente. Il parvient à la conclusion que les variations du prix de pétrole ont des effets sur l'inflation mais ces effets se sont amenuisés à partir de 1981. De même, Alevarz, Hurtado et Thomas (2011) montrent que les effets indirects des variations des cours du pétrole sur l'inflation sont moins importants que les effets directs. Par ailleurs, d'autres études ont confirmé que la transmission des variations du prix de pétrole à l'inflation est faible via les effets indirects. A ce titre, Baumeister, Peersman et van Robays (2009) montrent qu'en Asie, une augmentation du prix du pétrole de 10 %, a des effets inflationnistes directs qui varie entre 1,4 et 4,1 points de pourcentage dans ces pays tandis que l'impact des effets indirects ne varie que de 0 à 0,53 point de pourcentage dans ces pays, avec un impact non significatif au Japon. En plus, la vitesse de transmission de ces effets indirects est assez lente.

Nous pouvons dire en résumé que les effets indirects de la fluctuation des cours du baril de pétrole sur l'inflation sont moins importants que ceux directs. Par ailleurs, Kenkouo(2014) trouve que cela pourrait être justifié par le fait de la difficulté de mesurer empiriquement les effets indirects : ces effets sont mesurés via l'inflation sous-jacente, obtenue à partir de l'indice des prix à la consommation hors les prix des produits énergétiques y compris le pétrole.

1.2.2 Chocs pétroliers et solde budgétaire

Les études empiriques des effets de la fluctuation des cours du pétrole sur le solde budgétaire sont moins développéessurtout dans les pays subsahariens.

Parmi les auteurs qui ont intégré la variable du solde budgétaire dans l'explication des effets des cours du pétrole à l'économie, on peut citer Rasche et Tatom (1977) qui trouvent des résultats cohérents avec l'analyse théorique selon lesquels l'envolée des cours du pétrole réduit de façon continue la rentabilité des entreprises et la baisse des recettes fiscales. CFE-IDEI-IFP (2008) trouve une forte implication politique d'une telle conclusion. En effet, les efforts déployés pour atteindre un niveau de PNB supérieur échoueraient et seraient responsables d'une pression inflationniste plus importante et d'un alourdissement inutile des déficits budgétaires.

AMAO (2008), mène l'analyse de l'impact macroéconomique de la volatilité des cours du pétrole sur les pays de CEDEAO sur la période 1980-2007 en utilisant un modèle VAR. Elle parvient à la conclusion que l'envolée des cours mondiaux du pétrole a contribué à aggraver la situation du déficit budgétaire des pays importateurs de pétrole mais qu'elle améliore le déficit des pays exportateurs de pétrole. Elle montre qu'une augmentation de 1 % des cours du pétrole pourrait aggraver le déficit budgétaire au Sénégal, en Gambie et au Bénin de 1,53, 1,27 et 1,09 %, respectivement. Par conséquent, son étude indique que cette relation n'est pas évidente pour le cas de la Côte d'Ivoire dont elle évoque la détérioration du climat sécuritaire dans le pays comme justification au cours de la période considérée. Ainsi, une augmentation de 1 % des cours du pétrole pourrait aggraver le déficit budgétaire du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Ghana de 0,86, 0,37 et 0,05 %, respectivement.

Nous pouvons dire en résumé qu'il existe moins d'études empiriques vérifiant les conséquences de la réaction des pouvoirs publics sur le solde budgétaire suite à la fluctuation du prix de pétrole. Néanmoins, les quelques-unes montrent une relation positive entre la variation du prix de pétrole et le déficit budgétaire et cela par la variation des recettes fiscales à l'importation, des dépenses pour le contrôle des prix,...

1.2.3 La réaction de la politique économiquesuite à la fluctuation des cours de pétrole.

Cette section passe en revue les travaux empiriques ayant trait aux arguments fondant la réaction des banques centrales et les pouvoirs publics face à l'envolée des cours de pétrole.

1.2.3.1 La réaction de la politique monétaire

L'arrivée du courant de pensée monétariste a fait que le rôle de la politique monétaire et l'influence du changement d'attitude de la banque centrale face à l'inflation au début des années 80 ont suscité un regain d'intérêt. Certains économistes estiment que la baisse de l'activité économique qui survient historiquement à la suite d'une augmentation du prix du pétrole est due à la politique monétaire restrictive que la Banque Centrale pratique généralement au même moment Hamilton (1983). Ainsi Romer et Romer (1989) soutiennent cette thèse en se situant dans la lignée de Friedman et Schwartz (1963) selon laquelle l'essentiel des fluctuations économiques est expliqué par des causes monétaires. Leur conclusion est que six des récessions américaines comprises entre 1947 et 1987 ont été causées par des politiques monétaires restrictives de la Fed. Par ailleurs Dotsey et Reid (1992) ont étudié la question avec des données trimestrielles américaines concernant la période 1954T1-1991T3. Ils parviennent à la conclusion que les hausses des cours du brut se sont associées à la politique monétaire de la Fed dans l'explication de la baisse du PNB américain entre cinq et six pour cent. Cependant, les arguments avancés par Lucas (1976), Sargent et Wallace, (1974), en particulier, tendent à montrer que la politique monétaire n'exerce des effets réels que lorsqu'elle est non-anticipée. Ainsi Bernanke, Gertler et Watson (1997) ont cherché à prouver que la réaction systématique de l'autorité monétaire à des chocs exogènes exerçait une influence réelle sur l'activité. Ils concluent que la hausse des cours du pétrole conduit à une augmentation du taux des fonds fédéraux et un déclin du PIB réel tandis que la croissance du PIB réel aurait été positive si la politique monétaire avait été neutre selon leur définition. Leurs résultats seront contestés par plusieurs auteurs tels que Brown et Yücel (1999) et surtout Hamilton et Herrera (2001) qui trouvent que même lorsque le taux des fonds fédéraux est maintenu constant, une hausse brutale du prix du pétrole conduit à une réduction assez importante de la production, ce qui implique que la politique monétaire alternative ne peut mitiger que dans une très faible mesure les conséquences réelles préjudiciables d'un choc pétrolier.D'après ces études, la réponse de la politique monétaire ne serait donc pas responsable des récessions qui ont suivi les hausses brutales des cours du brut et il semble que sa capacité à en éliminer les effets soit limitée. En revanche, une orientation inadaptée peut causer une amplification des pertes.

Dans l'espace sous régional, à l'aide d'un modèle VAR,AMAO (2008) parvient à la conclusion en menant l'analyse sur les pays de la CEDEAO sur la période 1980-2007 que de façon générale, les conséquences négatives attendues des cours du pétrole sur l'inflation des pays importateurs ont été limitées. Cette étude trouve que cela pourrait se justifier par des réponses appropriées en termes de politiques monétaires apportées par les autorités monétaires afin de pallier les effets de ces chocs.Par contre Nubupko (2003)trouve qu'un choc positif sur le taux directeur de la BCEAO se traduit par un effet négatif sur la croissance et sur l'inflation des pays de l'UEMOA bien qu'il soit relativement faible et diversifié selon les pays. Ce qui signifie que la politique monétaire menée par la BCEAO ne serait pas adaptée, pouvant ainsi accentuer les pertes.

En somme, nous pouvons dire que les études empiriques ne trouvent pas les mêmes résultats quant aux conséquences de la politique monétaire en réponse pour contenir l'inflation suite à la variation du prix de pétrole. Pour certains, la réponse de la politique monétaire serait responsable des récessions qui suivent les hausses brutales des cours du brut alors que pour d'autres.Pour d'autres sa capacité semble limitée mais une orientation inadaptée peut causer une amplification des pertes.

1.2.3.2 La réaction de la politique budgétaire

La réaction de la politique budgétaire suite aux variations du prix de pétrole peut être appréhendée à travers les transferts etsubventions et/ou la modification des droits et taxes sur ces produits. Le but des subventions à l'énergie est de protéger les consommateurs, mais elles ont des conséquences économiques très variées. Les subventions exacerbent les déséquilibres budgétaires, évincent les dépenses publiques prioritaires et dépriment les investissements privés, notamment dans le secteur de l'énergie selon le rapport duFonds Monétaire International (2013).En effet, ce rapport montre que sur une base du prix «sans taxes», les subventions aux produits pétroliers, à l'électricité, au gaz naturel et au charbon ont atteint 480 milliards de dollars US en 2011 (0,7 % du PIB global, soit 2 % du total des recettes publiques) sur un ensemble de 176 pays alors qu'elles augmentent de 1,9 billion de dollars US (2,5% du PIB global, soit 8 % du total des recettes publiques) lorsqu'on prend en compte la base du prix «avec taxes». L'analyse par région montre que l'Afrique subsaharienne représentait environ 4 % des subventions à l'énergie au niveau mondial. Les subventions à l'énergie représentaient 1,5% du PIB régional, soit 5,5% du total des recettes publiques, les subventions à l'électricité absorbant environ 70 %. Le total des subventions dépassait 4 % du PIB dans trois pays (Mozambique, Zambie et Zimbabwe). L'Asian Development Bank (2008) estimait par exemple qu'en Indonésie, les dépenses directes en subventions sur les produits pétroliers et l'électricité se chiffraient en 2007 à 13 milliards de dollars US, soit ¼ du budget public.

Cependant,Gomez (1991) étudie le cas de cinq pays de l'Amérique Latine sur la période 1973-1988 et trouve que l'impact est tantôt très significatif, tantôt non significatif selon le scenario (choc) considéré.

Mouhamadou et Abdoulaye (2007) mènent l'analyse de l'impact de la hausse des cours des produits pétroliers sur l'économie Sénégalaise sur la période 1980-2003 à travers des modèles VAR. Leurs résultats indiquent que le déficit courant hors transferts officiels, s'aggrave respectivement de 4,4% et cela à cause les subventions accordées par l'Etat dans le secteur de l'énergie.

Diarra (2013)utilise les modèles probit et tobit pour examiner l'impact des chocs d'exportation et d'importation des produits de base sur les performances de mobilisation des recettes internes dans les Etats de l'UEMOA sur la période 2000 à 2011 . Il cherche à mesurer la probabilité de réussite de la transition fiscale (TVA et les droits et taxes sur les accises) et il trouve que la variable des chocs à l'importation (flambée des prix à l'importation) n'exerce aucun effet significatif sur la transition fiscale. Il convient de préciser que son analyse est beaucoup plus basée sur les produits de base c'est-à-dire qu'à l'exportation, alors que dans le cadre de ce travail, il parait plus pertinent d'analyser du côté des importations car les pays de l'UEMOA sont des importateurs nets de pétrole. De plus, la plupart des études ont utilisé des modèles VAR pour évaluer l'impact de la fluctuation du prix du pétrole sur les variables macroéconomiques.

En somme, les résultats empiriques dans l'explication des conséquences de la réaction publique face à la variation des cours de pétrole, sont divergents. Pour certaines études, la réaction publique a conduit à l'aggravation du déficit budgétaire, alors que pour d'autres, il n'y a pas eu d'effet considérable.

II. ANALYSE EMPIRIQUE

L'analyse empirique est développée suivant trois pointsà savoir dans un premier temps,l'analyse descriptive qui montre l'évolution des variables utilisées, dans un second temps, l'analyse économétrique et dans un troisième temps la modélisation économétrique.

2.1. Analyse descriptive

Cette section présente comment les variables retenues dans le cadre de cette étude évoluent en fonction de la variation de cours de pétrole dans l'UEMOA ainsi que les différentes corrélations existantes entre la variation duprix du baril de pétroleet ces différentes variables.

2.1.1. Evolution des différentes variables dans l'UEMOA

Ü Les fluctuations des cours du baril de pétrole

Le graphique ci-dessous retrace l'évolution du prix de pétrole depuis 1981. En effet, le prix du baril de pétrole stable jusqu'aux années 1970, s'envole après le premier choc pétrolier de 1973, advenu lors de la guerre du Kippour où les États producteurs du monde arabe ont annoncé l'embargo contre les pays soutenant Israël. Ensuite, la révolution iranienne en 1978 puis la guerre Iran-Irak en 1980 provoquèrent le « deuxième choc pétrolier », avec un doublement du prix.

Graphique 3: Evolution du prix annuel du baril de pétrole de 1990 à 2015

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Le graphique montre des variations importantes des cours moyens du baril de pétrole, sur la période 1981 à 2015. Mais il convient de noter qu'il s'agit du prix moyen annuel entre les trois cours à savoir le Brent, le WTI et le Doubaï.

En effet, dans l'après-guerre de Iran-Irak, les cours moyens du baril, ont quadruplé entre 1980 et 2008passant de 36 dollars à 144,27 en juillet 2008. Les évènements géopolitiques qui ont marqués cette période d'instabilité du prix de pétrole sont la guerre du Golfe en 1990, la crise Asiatique en 1997, la guerre en Irak en 2003, la guerre de Liban en 2006 et la crise financière mondiale en 2008.

Tous ces évènements ont eu des parts contributives dans l'explication de cette fluctuation des cours de pétrole. Le cours a ensuite connu une « dégringolade » au plus fort de la crise financière. À partir de 2009, les pays producteurs ayant réduit leur production pour maintenir leur niveau de revenus, le baril a progressivement baissé pour s'établir à 80 dollars soit une baisse de 44.57% en moins d'un an. En 2010, la reprise économique s'est accompagnée de la plus forte croissance de demande de pétrole depuis 2004. Cela a contribué à relancer le prix à la hausse. Cette tension s'est accentuée début 2011, avec les révolutions dans le monde arabe, les marchés craignant alors des répercussions en termes de capacités de production. Le prix du baril a atteint un nouveau pic le 13 mars 2012, à 128 dollarsavant de connaître une chute très importante à partir de juillet 2014 où il va passer sous la barre de 32$ en janvier 2016.

La chute du cours en 2014 s'explique principalement par la conjugaison de deux phénomènes: L'abondance du pétrole due à la mise sur le marché des pétroles issus des gaz de schistes (États-Unis), et la diminution de la demande due à la crise économique mondiale et à la prise de conscience du réchauffement climatique conduisant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre.

Dans l'UEMOA, les prix des produits pétroliers nationaux sont différents des prix sur le marché mondial. En effet, les premiers subissent non seulement des modifications du fait des contrôles des prix et de diverses taxes ou subventions sur les produits pétroliers mais aussi le système de fixation de ceux-ci diffère d'un pays à l'autre. La Côte d'Ivoire applique le système de tarification automatique avec une bande de prix, le Burkina Faso a adopté un système de stabilisation (la péréquation) des prix, alors que dans les autres pays, les prix sont fixés suivant une périodicité mensuelle au regard du cours mondial du baril.

Ü Evolution de la structure des importations

Graphique 4: Evolution de la structure des importations de l'UEMOA

Sources : BCEAO(2015)/ Statistiques douanières et BCEAO

Les produits énergétiques sont la principale source d'importation devant les produits alimentaires. Les importations des produits énergétiques représentaient 30% environ des importations dans l'UEMOA sur la période 2002 à 2014. Ce qui témoigne la dépendance des économies de l'UEMOA vis-à-vis du pétrole.

Ü Evolution de l'inflation UEMOA par rapport à la variation du prix du pétrole

Graphique 5: Evolution du taux d'inflation UEMOA par rapport au taux de variation du cours de pétrole de 1990 à 2015

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Sur ce graphique, la courbe de variation du taux d'inflation est en phase avec celle du prix du baril de pétrole au cours de la période 1990 à 2015 avec des pics observés en 1991, en 2001, en 2005, 2008 et en 2011 et un creux en 2009. Ces périodes sont également des périodes de hausses et de baisse considérables du prix de pétrole. Ce qui laisse penser que la variation du cours du pétrole pourrait avoir des répercussions sur l'inflation dans les pays de l'UEMOA dans son ensemble par l'idée d'une inflation importée.

Ü Evolution du solde budgétaire global par rapport aux transferts et subventions

Le graphique ci-dessous retrace l'évolution du solde budgétaire global hors dons par rapport à celle des transferts et subventions tous rapportés au PIB nominal de l'UEMOA dans son ensemble de 90 à 2015.

Graphique 6: Evolution du solde budgétaire global Hors dons par rapport à celle des transferts et subventions.

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Sur ce graphique, on observe un co-mouvement entre l'évolution du solde budgétaire global hors dons rapporté au PIB et celle des transferts et subventions rapportés au PIB de l'UEMOA dans son ensemble sur la période 1990-2015 avec un pic remarquable en 1994. Ce pic en 1994 est dû à la dévaluation du Franc CFA de 50% dans le but d'améliorer la compétitivité des entreprises a provoqué un boom sur les recettes de certainspays de l'Union telle que la Côte D'Ivoire. La lecture de l'évolution de ces variablesindique que les transferts et subventions pourraient avoir une incidence significative dans l'explication du solde budgétaire dans cette Union. Une autre lecture de ces courbes est que les transferts et subventions par rapport au PIB nominal ont tendance à augmenter en fonction du temps tandis que le déficit budgétaire tente de se réduire.

Ü Evolution du solde budgétaire global par rapport aux droits et taxes de l'UEMOA

Le graphique suivant montre l'évolution du solde budgétaire par rapport aux droits et taxes tous rapportés au PIB de l'UEMOA sur la période 1990 à 2015.

Graphique 7: Evolution du solde budgétaire global Hors dons par rapport aux transferts et subventions dans l'UEMOA entre 1990 et 2015.

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Sur la période considérée, le graphique illustre une évolution conjointe entre le solde budgétaire global hors dons rapporté au PIB avec un pic observé en 1994 qui représente la date de dévaluation du Franc CFA. Cette évolution conjointe indique la place importante des recettes fiscales dans le solde budgétaire des pays l'UEMOA et qu'en 1994, la dévaluation a eu un impact positif sur les recettes fiscales de l'Union et contribuant ainsi à réduire le déficit budgétaire.

Ü Evolution du solde budgétaire etdes importations énergétiques de l'UEMOA par rapport à la variation du prix pétrole

Le graphique ci-dessous présente comment les importations et le solde budgétaire rapportés au PIB nominal évoluent en fonction de la variation du cours moyen mondial du pétrole.

Graphique 8: Evolution des imports énergie/PIBet du solde global hors dons/PIB de l'UEMOA par rapport à la variation du cours de pétrole de 2000 à 2014

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Le graphique indique une évolution conjointe entre la variation du cours de pétrole annuel et le solde global sur PIB de l'UEMOA ainsi que l'importation de l'énergie dans la période 2000-2014. En effetles trois courbes évoluent en dents de scie avec des pics observés en 2005, 2008 et 2011 qui sont des périodes marquées par des hausses considérables des cours de pétrole et un creux en 2009 qui représente aussi une période de faible niveau du cours du pétrole. Mais l'évolution conjointe entre la variation du cours de pétrole et l'importation des produits énergétiques est morose dans la même période.

2.1.2. Corrélation entre les variables

Cette section présente la corrélation entre cours moyen du pétrole et l'inflation, le solde budgétaire d'une part et celle entre ces deux dernières variables et la conduite de politique monétaire et budgétaire d'autre part.

Ü Corrélations inflation et cours du pétrole

Le graphique 9présente la corrélation entre cours moyen du pétrole et l'inflation de l'UEMOA sur la période 1990-2015.

Graphique 9: Corrélation entre inflation et cours moyen du pétrole

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Ce graphique indique une courbe de tendance positive dans le croisement entre l'inflation annuelle de l'UEMOA et le cours moyen annuel du baril de pétrole pendant la période 1990-2015. Ainsi, il existe une corrélation positive entre l'inflation et le cours moyen du pétrole dans ladite période.

Ü Corrélations entre solde budgétaire global hors dons  et cours du pétrole (PP) :

Le graphique 10présente la corrélation ente le solde budgétaire global hors dons de l'UEMOA et le cours moyen du pétrole sur la période 1990-2015.

Graphique 10: Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et cours moyen du pétrole

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

La courbe de tendance dans le croisement entre le solde budgétaire global hors dons et le cours moyen de pétrole n'a presque pas de pente. Ce qui implique une corrélation ambigüe entre ces deux variables. Ce graphique vient confirmer l'idée selon laquelle le prix du pétrole lui-même n'a aucun effet sur les variables macroéconomiques mais plutôt sa variation. Ce qui nous conduit comme dans les études antérieures à l'utilisation des logarithmes népériens sur le prix du pétrole.

Ü Corrélations inflation et Politique monétaire

Le graphique 11 établit la corrélation entre l'inflation et la masse monétaire de l'UEMOA.

Graphique 11: Corrélation entre inflation et masse monétaire

Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Ce graphique illustre une courbe de tendance positive dans le croisement des deux variables. Ainsi, tout comme le cours du pétrole, il ressort une corrélation positive entre l'inflation et la masse monétaire dans l'UEMOA.

Ü Corrélations entre solde budgétaire global hors dons et  politique budgétaire

Le graphique12 met en exergue la corrélation entre le solde budgétaire global hors dons et la politique budgétaire dont les variables retenues sont les droits et taxes et les transferts et subventions de l'UEMOA.

Graphique 12: Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et politique budgétaire


Source : Auteur à partir des données de la BCEAO

Le premier graphique illustre une pente positive dans le croisement entre solde budgétaire et droits et taxes dans la période 1990-2015 pour l'ensemble de l'UEMOA. Ce qui indique une corrélation positive entre ces deux variables. Par contre, la corrélation n'est pas perceptible pour le cas du croisement entre transferts et subventions et solde budgétaire. Cela pourrait s'expliquer par la divergence des politiques budgétaires entre les pays étant donné la souveraineté étatique sur celles-ci.

2.2. Analyse économétrique

Dans cette partie,il s'agit de la présentation de l'échantillon et de la période de l'étude et la présentation des variables utilisées.

2.2.1. Échantillon et période d'étude

L'étude porte sur les pays de l'UEMOA hors Guinée Bissau en utilisant les données sur des séries temporelles et couvre la période 1981-2015. Le choix de cette période et l'exclusion de la Guinée Bissau se justifie par la disponibilité des données pour les différentes variables utilisées dans l'étude. Les données utilisées sont celles de la base statistique de la BCEAO et celles de la Base de Données de la Surveillance Multilatérale (BDSM) de l'UEMOA.

2.2.2. Présentationdes variables utilisées

Ü Cours du pétrole :

C'est le prix au comptant du pétrole brut de référence (Brent ou WTI ou encore le Doubaï) sur le marché international. Il a été obtenu sur la base statistique de la BCEAO qui le calcule en moyenne annuelle des trois cours de référence cités plus haut. Ainsi, le prix de pétrole (PP) représente le cours moyen annuel du pétrole (moyenne du WTI, Dubaï, Brent)4(*). Un baril de pétrole équivaut à environ 159 litres. Le signe attendu de la relation entre inflation et PP est supposé être positif dans la mesure où il constitue une part d'inflation importée (PIERCE et ENZLER 1974).

Ü Inflation (IHPC) :

Elle désignel'augmentation durable, générale, et auto-entretenue des prix des biens et des services. Autrement, elle désigne la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie qui se caractérise par l'accroissement de la circulation de la monnaie (masse monétaire). Elle est mesurée dans l'UEMOA par l'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC). Quant au taux d'inflation, il se définit comme l'évolution en pourcentage du niveau général des prix, tel que mesurée par l'évolution du pourcentage de l'indice harmonisé des prix à la consommation.

Ü Solde budgétaire global hors dons (SBGHD) :

Ilest la deuxième variable dépendante dans le cadre de cette étude. C'est la différence entre les recettes totales hors dons et les dépenses totales et les prêts nets. Il indique véritablement l'ampleur de l'effort budgétaire nécessaire pour équilibrer la situation financière de l'Etat, sans avoir recours aux dons.

Le signe attendu entre le solde budgétaire global hors dons et le Prix du Pétrole est ambigu pour le cas des pays importateurs de pétrole. Il peut y exister une relation négative, dans la mesure où un choc pétrolier entraine une baisse d'importation de ces produits et donc une baisse des recettes fiscales, ce qui creuse le déficit budgétaire.

Ü Politique monétaire :

La politique monétaire est l'ensemble des moyens dont disposent les Etats ou les autorités monétaires (la banque centrale), pour agir sur l'activité économique par l'intermédiaire de l'offre monétaire. Elle régule la masse monétaire, et donc la création de monnaie, via le crédit. Le dispositif actuel de gestion de la monnaie et du crédit s'appuie sur des mécanismes de marché et des instruments indirects de régulation de la liquidité, notamment les taux d'intérêt et le système des réserves obligatoires. Pour lecas de cette étude, la masse monétaire M2 est utilisée comme variable proxy de la politique monétaire. L'intérêt est d'appréhender la réaction de la politique monétaire suite à un choc pétrolier.Ainsi, la masse monétaire (M2) est supposéeêtre positivement liée à l'inflation selon les résultats standards des théories keynésienne et monétariste.En effet, selon les keynésiens, une hausse de la liquidité globale, se traduit par une augmentation de la demande globale qui entraîne, toutes choses égales par ailleurs, une inflation supplémentaire.

Ü Politique budgétaire :

C'estla politique économique qui consiste à utiliser les variations de l'équilibre budgétaire de l'Etat pour atteindre certains objectifs. Dans cette étude, lestransferts et subventions et les droits et taxesà l'importation sont utilisés comme variables proxys de la politique budgétaire ; l'intérêt étant d'appréhender la réaction de celle suite à un choc pétrolier :En effet, les transferts et subventions sontdes aides financières réelles attribuées de façon unilatérale et sans contrepartie par une collectivité publique en vue du financement d'une oeuvre d'intérêt généralou, à titre de secours, pour subvenir à un cas pressant.Les droits et taxes constituent des sources de recettes fiscales qui alimentent les caisses de l'Etat. Le signe attendu entre transferts et subventions et solde budgétaire est négatif et positif entre droits et taxes et solde budgétaire. Plus les subventions augmentent, plus les dépenses publiques augmentent toute chose égale par ailleurs et donc dégradent le solde budgétaire.

2.3. Modélisation économétrique

En utilisant les données annuelles des pays de l'UEMOA (hors Guinée Biseau), la présente étude vise à évaluer l'impact de la fluctuation des cours de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire global hors dons sur la période 1981 à 2015 surdes séries temporelles. Elle recherche à déterminer le lien de cause à effet entre les chocs pétroliers et ces deux critères clés de convergence dans un contexte de politique monétaire commune et de budgétaire souveraine. Il s'agit donc d'apprécierl'impactde ces variables aux chocs pétroliers et laconduite de la politique budgétaire et monétaire enréponse à ces chocs. La plupart des études empiriques antérieures ont utilisé la modélisation VAR pour estimer les impacts de la variation des cours de pétrole sur les différentes variables macroéconomiques. La présente étude utilise également cette technique d'investigation au regard de la pertinence de la méthode dans le cadre d'analyse des effets de chocs. Il est procédé àla spécification du modèle utilisé, aux tests de racine unitaireà l'ordre d'intégration,autest de spécification du modèle d'estimation, et aux tests de validation du modèle.

2.3.1. Spécification du modèle : Modélisation VAR

Le Vecteur Autorégressif(VAR) est un modèle statistique développé par Christopher Sims au début des années 1980 qui permet de capturer les interdépendances entre plusieurs séries temporelles. La principale caractéristique de la modélisation VAR est qu'elle considère toutes les variables du système comme endogènes et fait régresser chaque variable courante dans le modèle pour toutes les variables dans le modèle retardé pour un certain nombre de périodes. Ainsi cette techniquedispose d'un modèle structurel moins restrictif.

Soit le modèle VAR(p) utilisé par KENKOUO (2014)dont la forme réduite générale est formulée comme dans l'encadré qui suit :

Encadré :Forme réduite du modèle VAR(p)

Xt = + áDt + Et avec t = 1, ..., T (1)

Avec Xt un vecteur de dimension (6 × 1) contenant les variables du logarithme népérien de l'inflation (LN_INF), du prix du baril de pétrole (LN_PP) et de la masse monétaire (LN_MM) etdu le solde budgétaire global hors dons(SBGHD), transferts et subventions (TR_SUB) et droits et Taxes (D_T) tous les trois rapportés au PIB nominal ;

Ai est une matrice (6 × 6) des coefficients sur les valeurs retardées de Xt ; Dt est un vecteur des variables déterministes (constante et tendance); Et représente les erreurs qui sont supposées indépendamment et identiquement distribuées selon une loi gaussienne de paramètres (0,Ó).

Par la transformation algébrique de Fuller, la forme VECM du modèle VAR (p) de la relation (1) se réécrit comme suit :

?? Xt = ?? + + áDt + Et avec t = 1, ..., T (2)

0ù Ð = et = j = 1, ..., P-1

L'hypothèse de cointégration est formulée sur le rang de la matrice Ï de la relation (2) correspondant au nombre de relations de cointégration. Toute matrice carrée d'ordre n, de rang réduit r pouvant toujours se décomposer en produit de deux matrices de plein rang colonne de formats (n, r) et (r, n), nous pouvons poser Ï = çâ' ; avec une matrice (n, r) (avec r < n) contenant les vitesses d'ajustement pour chaque vecteur de cointégration et â une matrice (r, n) contenant les r relations de cointégration. Ces deux matrices sont de rangs complets. Avec ces hypothèses, la relation (2) devient :

?? Xt = çâ' + + áDt + Et avec t = 1, ..., T (3)

Dans l'estimation du modèle de la relation (3), le test de cointégration de Johansen utilisé dans cette étudeest fondé sur les valeurs propres de la matrice Ï suivant l'approche de la forme réduite. Le test de Co-intégration est conditionné sur la non stationnarité des séries. En effet, les tests de racines unitaires permettent de déterminer l'ordre d'intégration des différentes séries et la nécessité de la spécification du modèle.

Les logiciels économétriques permettent de vérifier les tests de cointégration et la spécification du modèle à utiliser. Lorsque les séries sont intégrées de même ordre, il y a suspicion de cointégration, et l'étape suivante est le test de cointégration.Dans ces conditions, trois situations sont possibles :

Ü Pour r = n : il n'existe pas de relation de cointégration. Il est à estimer un modèle VAR à niveau sur les Xt). Il y a possibilité d'analyse des réponses impulsionnelles.

Ü Pour r = 0, il n'y a pas de relation de cointégration et le modèle requis à estimer est une modélisation VAR en différence sur les ÄXt.

Ü Pour 0 < r < n : il existe r relations de cointégration. Le modèle d'estimation approprié est le modèle à correction d'erreur VECM.Il y a possibilité d'analyse des réponses impulsionnelles.

2.3.2. Test de stationnarité et détermination de l'ordre d'intégration des séries

Dans la modélisation VAR, les tests de la racine unitaire sur les variables utilisées sont d'une grande importance dans l'analyse des séries temporelles. Dans le cadre de cette étude, les tests de la racine unitairesur les six variables sont présentés dans l'annexe 1pour les sept pays de l'UEMOA. D'une manière générale,les tests de Dickey Fuller augmenté (ADF) et ceux de Phillip et Perron (PP) montrent que les variables ne sont pas stationnaires à niveau maisqu'elles ledeviennentaprès leur première différenciation pour l'ensemble des sept pays étudiés. Elles sont donc intégrées dans l'ordre un (I(1)), c'est-à-dire qu'elles contiennent une racine unitaire et il y a suspicion de cointégration.Ce qui constitue une première étape importante pour la spécification et l'application du modèle VAR.

2.3.3. Tests de spécification du modèle d'estimation

Dans les modèles VAR, la spécification du modèle d'estimationconsiste à déterminer le nombre maximal des retards du modèle et à déterminerle rang de la cointégration.

Ü Détermination du nombre optimal de retards

Etant donné que les variables sont intégrées de même ordre,on peut envisager à déterminer le nombre de retards optimal p du modèle VAR(p) à l'aide des critères d'information de Akaike et de Schwarz.Pour la détermination du nombre optimal de retards, on retient le nombre auquel le critère d'information est minimal. Le tableau del'annexe 2 donne la synthèse du nombre de retards optimal retenu pour chaque pays. Le nombre de retards optimal retenu est d'un (1) pour le Benin et de un (4) pour les autres pays.

Ü Détermination du rang de cointégration

Le test de la trace ou de la valeur maximale et celui de Engle et Granger sur la stationnarité des résidus de l'estimationde la relation de long terme par les MCO sont utilisés pour la détermination du rang de cointégration. Dans le cadre de cette étude, le test de la traceet l'algorithme de Engle et Granger sontretenus pour la déterminationde celui-ci. Mais il convient de noter que l'algorithme de ces derniers n'est possible que lorsque toutes les variablessont intégrées de même ordre. Ce qui exclue le cas du Togo. Les résultats des tests sont présentés dans les tableaux de l'annexe 3 pour les différents pays étudiés. Ces résultats montrent une relation de cointégration pour le cas du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et deux relations de cointegration pour les quatre autres pays. L'algorithme de Engle et Granger a confirmé la présence de ces relations de cointégration en indiquant que les résidus sont stationnaires pour tous les six pays. Cette confirmation de relation de cointegration conduit à l'estimation d'un Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur (VECM) et permet la possibilité d'analyse des réponses impulsionnelles.

2.3.4 Validation du modèle

La validation des hypothèses du modèle se base sur le premier vecteur du modèle qui établit la relation entre ces variables d'étude du modèle à correction d'erreur.Ainsi, la validation du modèle se vérifiepar la non autocorrélation des résidus et le signe de leur coefficient attendu qui doit être négatif et significatif.

Ü Le signe négatif et significatif attendu du CointEq(1)

Dans les résultats de l'estimation du modèle à correction d'erreurs, le modèle n'est valide que lorsqu'il existe au moins un des coefficients de l'équation Cointeq(1) dans la deuxième partie du tableau de résultats qui soit négatif et significatif. Pour le cas de cette étude, les tableaux 2 montrent que cette condition est vérifiée au seuil de 5% pour tous les pays étudiés, alors le VECM est bien spécifié et il ne reste que le test de bruit blanc pour valider le modèle.

Ü Test de bruit blanc

Le test de bruit blanc des résidus permet de vérifier que ces résidus ne sont pas autocorrélés pour créer des bruits parasites dans le processus. Les tableaux5 de l'annexe donnent les résultats du test de bruit blanc effectué sur les résidus du modèle. Ces résultats montrent une P-value supérieure à 0.05, alors les résidus ne sont pas autocorrélés. L'hypothèse de non autocorrélation des résidus est donc vérifiée. Dans l'ensemble, le modèle est donc valide.

III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Les résultats obtenus des simulations sont présentés sous deux formes : La présentation des estimations par les VECM qui permet l'analyse de court terme entre les variables et les fonctions de réponsesimpulsionnelles qui permettent l'analyse de long terme. Les estimations de l'autorégression vectorielle entre les variables sont présentées sur les tableaux1 et lesfonctions de réponses impulsionnelles résultant d'un choc pétrolier sur celles-cisont présentées dans les graphiques 13.

3.1 Analyse des résultats des estimations par les VECM

Il ressort des tableaux 1 que d'une manière générale, la fluctuation des cours de baril de pétrole a un impact significatif à court terme sur l'inflation et/ou sur le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA mais que cet impact diffèred'un pays à l'autre et d'une variable à l'autre.

Tableau 1: Résultat des estimations par le VECM

 
 

LN Inflation

Solde Budgétaire

LN M2

Transferts et Subventions

Droits et Taxes

 

CointEq1

-0.282132**

5.902534

-0.143563

6.056416

-0.401555

BURKINA FASO BENIN

LN Inflation (-1)

-0.074412

-9.482641

0.061029

7.638565*

-4.099870**

Solde

Budgétaire (-1)

-0.004677

-0.700978***

0.002559

-0.247733*

0.007788

LN M2 (-1)

-0.028153

-0.528853

-0.511599***

-0.503054

0.769390

Transferts et Subventions (-1)

0.004852

0.173955

0.008613

-0.614239***

-0.118803

Droits et Taxes(-1)

-0.002675

0.615967

0.022564

0.934299**

0.070453

LN P Pétrole (-1)

0.104022**

-1.340721

-0.020791

0.410959

-2.167455***

CointEq1

-0.037497

-6.103424**

0.143875

0.728167

-0.142668

LN Inflation (-1)

0.069606

-8.419967

0.471053

-3.332524

13.12580

Solde

Budgétaire (-1)

-9.55E-05

0.530524

-0.035207***

-0.033294

-0.397026

LN M2 (-1)

-0.019871

-16.86166**

-0.083455

1.057449

4.243822

Transferts et Subventions (-1)

0.056715***

-0.659128

-0.005745***

-0.644878

0.742245

Droits et Taxes(-1)

-0.003163

1.493404**

-0.060743***

-0.012002

-1.262792***

LN P Pétrole (-1)

0.059331*

0.455136

-0.034267

-0.206460

1.590820

MALI CÔTE D'IVOIRE

 

LN Inflation

Solde Budgétaire

LN M2

Transferts et Subventions

Droits et Taxes

CointEq1

-0.758204***

16.14877

-1.294693**

3.091758

19.43850

LN Inflation (-1)

0.177764

3.242149

0.693897

-2.703918

-5.051750

Solde

Budgétaire (-1)

-0.006335***

0.214523

0.010858

-0.008961

-0.001026

LN M2 (-1)

0.088960**

-4.974577

-0.510747***

0.287424

-3.081222*

Transferts et Subventions (-1)

-0.005675

3.565942

-0.095778

-0.272847***

1.957863

Droits et Taxes(-1)

-0.013078***

0.412654

-0.024416

0.009573

-0.211942

LN P Pétrole (-1)

0.061067***

-0.553489

0.135554**

-0.451359

-0.627525**

CointEq1

-0.714979**

-8.084895

0.954221

-0.537852

6.802010

LN Inflation (-1)

0.274675

-2.425086

-0.132930

1.283345

-8.943818

Solde

Budgétaire (-1)

-0.002432

-0.553779***

0.013375

0.066533**

-0.116241

LN M2 (-1)

-0.357607**

-0.374084

-0.311112

-0.141007

0.321087

Transferts et Subventions (-1)

0.055431

0.182990

-0.029602

-0.401937**

-1.913609*

Droits et Taxes(-1)

-0.003739

0.034516

0.010952

-0.060688

-0.373554**

LN P Pétrole (-1)

0.010368

-3.632284***

0.053711

0.229460

-2.078492*

SENEGAL NIGER

 

LN Inflation

Solde Budgétaire

LN M2

Transferts et Subventions

Droits et Taxes

CointEq1

-0.139754

8.232488

0.149709

-14.95188

-2.439566***

LN Inflation (-1)

-0.343684

-5.378253

-1.933420

8.514889

2.008040

Solde

Budgétaire (-1)

-0.007804

-0.136372

-0.046454

-0.074602

0.000136

LN M2 (-1)

0.009703

0.497481

-0.587187***

-0.200511

0.217938

Transferts et Subventions (-1)

0.011579

-0.174162

0.000210

0.269281

-0.117691***

Droits et Taxes(-1)

-0.010147

0.059331

-0.090606

0.088348

-0.562691***

LN P Pétrole (-1)

0.060484

3.381144***

-0.230248

0.738767

-0.841417

CointEq1

-0.045911***

-1.175044***

-0.057407***

-0.418374

-0.036867

LN Inflation (-1)

-0.482375**

4.586521

-0.307043

-2.523510

-5.563035

Solde

Budgétaire (-1)

0.017729***

0.063835

0.029648***

0.114905

0.093083

LN M2 (-1)

0.140887

10.04027

-0.212314

1.758829

1.271772

Transferts et Subventions (-1)

0.007985

0.103357

0.009773

-0.395069**

0.171258

Droits et Taxes(-1)

-0.008066

-0.488610**

-0.010819

0.204011

-0.490230**

LN P Pétrole (-1)

0.070425**

1.079219

0.032007

-0.147436

-1.697410

 

LN Inflation

Solde Budgétaire

LN M2

Transferts et Subventions

Droits et Taxes

 

CointEq1

-0.005661**

-0.271904**

-0.011884***

-0.042942

-0.009255

TOGO

LN Inflation (-1)

-0.576220***

-1.605890

-0.225071

-1.415437

-2.677235

Solde

Budgétaire (-1)

0.001968

-0.053794

0.018353

-0.014261

0.017502

LN M2 (-1)

0.224289

14.31369**

0.071538

-4.069730

2.069273

Transferts et Subventions (-1)

0.009922

-0.848575

-0.005051

0.027901

0.118682

Droits et Taxes(-1)

-0.005125

0.172995

-0.000542

-0.182991

-0.520712***

LN P Pétrole (-1)

0.094361*

-2.135316

-0.027034

0.059351

0.462282

Source : sortie de Eviews

(***) = significatif au seuil de 1% ; (**) = significatif au seuil de 5% ; (*) = significatif au seuil de 10% ; [...] = T-statist

3.1.1. Analyse de court termede l'impact d'un choc pétrolier sur l'inflation

L'analyse de court terme montre que cinq des septpays étudiés à savoirle Benin,le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal,et le Togo ont un impact significatif de la variation des cours de pétrole sur leur inflation au seuil de 10%.La variation des cours du pétrole, conformément au signe attendu, a un impact positif et significatif sur l'inflation. En effet, une augmentation de 10% des cours moyen annuel du pétrole exacerbe l'inflation de 1,04% au Benin, de 0,61% en Côte d'Ivoire, de 0,7% au Sénégal,0,59% au Burkina Faso et de 0,7% au Togo.

Les implications de ces résultats sont que la hausse des cours du pétrole constitue une source d'inflation importée pour les pays de l'UEMOA créant ainsi une dépendance de ces pays vis-à-vis des chocs exogènes énergétiques et la réaction de la politique monétaire n'est pas à mesure d'escompter ces effets à court terme sur la période d'étude.Ce qui pourrait être l'un des arguments à utiliser dans la justification dunon-respect du critère de convergence relatif à l'inflationque les différents pays se sont engagés eux-mêmes à respecter afin d'amorcer une phase de stabilité macroéconomique.

Ainsi, les effets de la fluctuation des cours du pétrole sontpersistants malgré les systèmes de lissage des prix des hydrocarburestel que la péréquation pour certains pays comme le Burkina Faso qui devraient fairestabiliser à court terme les prix du pétrole à la pompe suite à une augmentation descours mondiaux du pétrole.

Ce qui implique que le système de lissage des prix de pétrole ne serait pasun meilleur moyen pour atténuer les effets directs de la variation du prix de pétrole sur l'inflationalors même quecela entraine un coût budgétaire à supporter en compensation des reliquats.

3.1.2. Analyse de court termede l'impact d'un choc pétrolier sur le solde budgétaire

S'agissant du solde budgétaire global hors dons, il ressort des estimations quede façon générale, la variation des cours du pétrole n'affecte pas significativement celui des pays de l'UEMOA à court terme. Cela pourrait se justifier par le fait que le budget de ces pays est voté une année avant son exécution ajouté à une demande de consommation de pétrole inélastique à court terme dans ces pays. En effet, le système de stabilisation des prix de pétrole à la pompe amenuise les effets de choc pétrolier à court terme sur le solde budgétaire dans la mesure où la demande de consommation de ces produits reste inchangée étant donné le prix àla pompe inchangé à court terme. Par conséquent, les recettes fiscales à la consommation de ces produits ne baisseront pas et donc ne dégraderont pas le solde budgétaire. Aussi, les pouvoirs publics n'ont pas la manoeuvre facile à court terme dans les ajustements budgétaires pour des éventuelles subventions à la consommation de ces produits.

Néanmoins,deux des sept pays étudiés à savoirle Mali et le Niger ont des effets significatifs dès les premières valeurs retardées du prix de pétrole. En effet, une augmentation de 1% des cours du baril de pétrole entraine une dégradation du solde budgétaire conformément aux hypothèses de départ de 3,63% au Mali,dès la première année de retard. Par contre, cet impact de court terme est positif pour le cas du Niger (3,68%) à la première année.

Par ailleurs, l'analyse de court terme révèle également que la hausse du prix de pétrole affecte négativement les droits et taxes à l'importation au Bénin, en Côte d'Ivoire et au Mali.

En somme, il ressort de l'analyse de court terme que d'une manière générale, la variation des cours de baril de pétrole exacerbe l'inflation et/ouaggrave le solde budgétaire des sept pays de l'UEMOA sur la période 1981 à 2015 avec des disparités d'amplitudes observées entre les variableset entreles pays. Les implications sont alors que, ces pays de l'UEMOA sont dépendants de la variation des cours de baril de pétrole.

3.2. Analyse de long terme ou de fonctions de réponses impulsionnelles

L'analyse impulsionnelle ou l'analyse de long terme vient étayer davantage les relations de court terme entre les chocs pétroliers et les autres variables. Elle permet de percevoir la propagation dans le temps d'un choc pétrolier sur la variable.Les fonctions de réponses impulsionnelles sont présentées dans les graphiques 13que suivent.

GRAPHIQUE 13: Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables 

Source: sortie de Eviews

Graphique 13 : Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables 

GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables

Source: sortie de Eviews

GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables

Source : sortie de Eviews

GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier sur les différentes variables

Source: sortie de Eviews

3.2.1. Choc pétrolier etinflation et réaction de la politique monétaire

Il ressort de l'analyse dugraphique 13 qu'un choc positif du prix de pétrole sur l'inflation se traduit par un effet positif pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo et par un effetnégatif pour le Benin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Dans la plupart des cas, le délai de la propagation du choc est relativement long et atteint parfois la dixième année après l'année de choc.Les implications pouvant ressortir de ces résultats, est que l'augmentation des cours de pétrole alimente l'inflation dans ces pays respectifs confirmant ainsi cette dépendance énergétique invoquée plus haut. La deuxième implication importante est que la durée relativement longue de la propagation d'un choc pétrolier sur l'inflation témoigne une politique monétaire inadaptée, qui n'arrive pas à éliminer ces effets de façon rapide.

Pour les cas spécifiques des trois pays, les résultats obtenus, contraires à l'analyse théorique, pourraient se justifier par l'effet conjugué dela réaction de la politique monétaireet le fait que le Benin et la Côte d'Ivoire produisent et importent à la fois du pétrole. En effet, dans le premier, la péréquation stabilise les prix des hydrocarbures à la pompe à court terme laissant penser à une demande inélastique du pétrole à court terme tandis que l'analyse impulsionnelle indique que la réaction de la politique monétaire du choc pétrolier tend à baisse la masse monétaire M2, ce qui entraine la baisse de l'inflation. Pour le second, les deux pays étant à la fois producteurs et importateursdu pétrole, celaentraine une relation ambiguë entre l'inflation et le prix de pétrole et peut fausser l'appréciation de la politique monétaire en termes de réaction de politique.

En tout état de cause, ces résultats contraires posent la problématique de l'efficacité de la politique monétaire commune et autonome de la BCEAO dans un contexte de flexibilité de la politique budgétaire décentralisée.

3.2.2 Choc pétrolier etsolde budgétaire et réaction de la politique budgétaire

S'agissant du solde budgétaire global hors dons, l'analyse de long terme montre qu'un choc pétrolier entraine une tendance à la dégradation du solde budgétaire pour le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal et une tendance à l'amélioration du solde budgétaire pour le Benin, la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo.Aussi, le délai de la propagation des chocs est également long atteignant parfois une décennie.Lorsque l'analyse est menée suivantles transferts et subventions, on remarque que ce sont les pays qui augmentent considérablement les transferts et subventions suite à la hausse des prix de pétrole, qui aussi ont les effets négatifs le plus remarquables d'un choc pétrolier sur leur solde budgétaire. On peut citer en l'occurrence le Burkina Faso et le Mali. Ce qui évoque de nouveau la problématique de l'efficacité de la politique budgétaireet celle de la rigueur dans la gestion des finances publiques nationales.

L'implication économique de ces résultats, est que la hausse des cours de pétrole a des effets durables sur les soldes budgétaires de ces pays. En outre, tandis que la hausse de celui-ci permet à certains pays d'améliorer leur solde budgétaire par le truchement des recettes fiscales sur importation et exportation, d'autres au contraire voient dégrader le leur par les réactions de la politique budgétaire telles les subventions et les baisses de taxes sur ces produits.

En somme, l'analyse de long terme montre qu'un choc positif sur le prix du pétrole perturbe l'inflation des pays de l'UEMOA, mais améliore le solde budgétaire pour certains pays et en dégrade pour d'autres. Cette disparité pourrait s'expliquer par la conduite de la politique budgétaire qui est souveraine pour chaque pays et dénote la limite de l'efficacité de la politique monétaire et budgétaire incapables d'estomper ces effets aussi rapidement.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'impact de la variation des cours du baril de pétrole sur les variables macroéconomiques a fait l'objet de plusieurs études théoriques et empiriques aussi bien à des fins académiques que pour la résolution d'importantes questions d'ordre économique depuis les années 1970. Cette problématique demeure toujours un sujet pertinent au regard de sa fluctuation toujours persistante, et de la forte dépendance des économies vis-à-vis du pétrole tant au niveau des pays importateurs qu'exportateurs. La présente étude a eu pour objectif, d'évaluer l'impact de la variation des cours mondiaux de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire rapporté au PIB des pays l'UEMOA5(*)et d'apprécier la réaction de la politique monétaire et budgétaire en réponse à cette variation.L'étude a passé en revue la littérature des études théoriques et empiriques antérieures sur la question avant d'utiliser les différentes techniques économétriques en adoptant une modélisation VAR conformément à la plupart de ces études antérieures.

Les résultats de l'estimation de cette étude, vont majoritairement dans le sens de l'opinion dominante selon laquelle la fluctuation des cours de pétrole influence significativement l'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOAsur la période 1981-2015.

Pour le cas de l'inflation, l'analyse de court terme indique que, cinq des sept pays étudiés à savoir le Benin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo ont un impact significatif de la variation du prix de pétrole sur la leuravec des disparités d'ampleur remarquables. La variation des cours du pétrole, conformément au signe attendu, a un impact positif et significatif sur l'inflation. En effet, une augmentation de 10% du cours moyen annuel du pétrole exacerbe l'inflation de 1,04% au Benin, de 0,61% en Côte d'Ivoire, de 0,7% au Sénégal,de 0,59% au Burkina Faso et de 0,7% au Togo.

Par ailleurs, l'analyse de long terme, vient étayer davantage l'impact d'un choc pétrolier sur l'inflation pour l'ensemble des sept pays de l'Union.Il ressort de l'analyse des graphiques qu'un chocpétrolier entraine l'augmentation de l'inflation pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo et par un effet négatif pour le Benin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Les implications économiques de ces résultats, sont quesur la période d'étude, la hausse des cours du pétrole constitue une source d'inflation importée pour ces pays et une réaction de la politique monétaire inadaptée, créant ainsi une dépendance des pays de l'Union vis-à-vis des chocs exogènes énergétiques. En clair, la hausse des prix de celui-ci entraine une baisse de pouvoir d'achat des ménages, une augmentation des coûts de production des entreprises en tant qu'intrant et donc une baisse de compétitivité, et une probable augmentation du chômage due au ralentissement de l'activité économique.

Aussi, certains résultats contraires aux hypothèses de départ posent la problématique de l'efficacité de la politique monétaire commune et autonome de la BCEAO dans un contexte de flexibilité de la politique budgétaire décentralisée.

Au niveau du solde budgétaire, il ressort des analyses que la fluctuation des cours mondiaux du pétrole n'affecte pas significativement celui des pays de l'UEMOA à court terme mais à long terme. Cela pourrait se justifier par le fait que le budget de ces pays est voté une année avant son exécution ajouté à une demande de consommation de pétrole inélastique à court terme dans ces pays.Néanmoins, deux des sept pays étudiés à savoir le Mali et le Niger ont des effets significatifs du prix de pétrole sur leur solde budgétaire à court terme. En effet, une augmentation de 1% des cours du baril de pétrole entraine une dégradation du solde budgétaire conformément aux hypothèses de départ de 3,63% au Mali. Par contre, cet impact de court terme est positif pour le cas du Niger (3,68%).

L'analyse de long terme indique qu'un choc pétrolier entraine une tendance à la dégradation du solde budgétaire pour le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal et une tendance à l'amélioration du solde budgétaire pour le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo. Lorsque l'impact sur le solde budgétaire est analysé suivantles transferts et subventions, on constateque ce sont les pays qui augmentent leurs transferts et subventions suite à cette hausse qui ont les effets négatifs les plus remarquables d'un choc pétrolier sur leur solde budgétaire.

Les implications de telles mesures sont que la politique budgétaire en réponse des chocs pétroliers aggraverait le déficit budgétaire des Etats. En effet, une grande partie de la production d'électricité est à base du pétrole dans ces pays, alors même qu'elle est vendue, aux termes de la loi, parfois en dessous de son coût de production. Ce qui crée des dépenses supplémentaires pour les Etats dont les conséquences sont la fourniture insuffisante d'électricité, lesdélestages récurrentsavec ses effets négatifs sur la production des entreprises.Le fait drastique de cette politique est que l'Etat qui subventionne l'énergie à la production devra supporterune partie des factures d'énergie des grandes structures telles que les ambassades les organismes internationaux.

En somme,le choc pétrolier constitue un facteur perturbateur sur l'environnement macroéconomique des pays de l'UEMOA avec des disparités très remarquables.Cette disparité s'explique en partie par le fait que la conduite de la politique budgétaire qui est souveraine pour chaque pays, alourdit les dépenses publiques et semble être préjudiciable à l'efficacité de la politique monétaire qui est incapable d'estomper ces effets aussi rapidement.Dans ces conditions, comment gérer la contradiction entre nécessité de souveraineté de la politique budgétaire dans un espace à politique monétaire commune ? Cette question a été étayée dans la thèse de Diarra(2012).

Quelles recommandations cette analyse peut-elle suggérer aux décideurs politiques des pays de l'UEMOA ?

A l'origine, cette étude a été grandement motivée par une perspective de politique économique.

A cet égard, les recommandations sont qu'à court et moyen termes, l'Union doit être prête à faire face aux problèmes provoqués par la variation des cours mondiaux du pétrole, et qu'à long terme elle doit renforcer et diversifier les différentes sources d'énergie par des reformes structurantes capables de réduire considérablement la dépendance énergétique de ses pays.

Spécifiquement, à court terme, l'Union doit d'abord renforcer le processus d'intégration en harmonisant d'avantage la politique budgétaire afin de donner plus d'efficacité à la politique monétaire dans sa fonction régalienne de stabilité des prix. Toutes choses qui contribuent à amoindrir les chocs pétroliers sur l'inflation. Une autre alternative est l'apprentissage d'une utilisation efficiente et rationnelle de l'énergieafin de pallier aux déficits budgétaires chroniques que connaissent ces Etats en partie grâce aux subventions et transferts.

Ensuite, à moyen terme, il peut être important de créer au sein de l'Union un fonds de stabilité avec les pays producteurs et qu'en cas d'un choc exogène, les pays puissentemprunter ce fonds pour financer leurs déficits budgétaires. Ce sera un grand pas dans le processus de fédéralisme budgétaire.

Enfin, dans le long terme, il important et essentiel que les Etats de l'Union créent et développent descapacités visant à passer à des combustibles alternatifs afin de briser leur dépendance vis-à-vis des produits pétroliers très coûteux. Cela serait dans l'intérêt économique à long terme, compte tenu notamment des besoins énergétiques de plus en plus importants qu'engendrera la croissance économique et démographique. Ainsi, l'utilisation des gaz naturels, l'exploitation des biocombustibles, l'énergie solaire sont des pistes alternatives.

Comme toute oeuvre humaine, l'une des limites de ce travail est le problème lié à la disponibilité des données sur les variables utilisées. En effet, la fluctuation des cours de pétrole est un phénomène observable à des périodes très restreintes telles journalières, hebdomadaires, mensuelles,... alors que les données ne sont disponibles dans leur majorité qu'annuellement pour les pays de l'UEMOA. Ainsi l'utilisation des cours moyens annuels du baril de pétrole ne permet pas d'observer les effets de très cours termes tels que entre les mois, les trimestres,...

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ANNEXE

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

3.126940 (0.9992)

2.817952 (0.9983)

-4.023243* (0.0002)

-4.026130* (0.0002)

I(1)

Ln(M2)

-2.341950 (0.4015)

-2.065948 (0.5455)

-6.409034* (0.0000)

-6.447348* (0.0000)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-0.103299 (0.6409)

-0.096275 (0.6433)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-0.769894 (0.3752)

-0.595629 (0.4519)

-5.441368* (0.0000)

-5.569655 * (0.0000)

I(1)

Transferts et Subventions

-0.508019 (0.4879)

-0.508019 (0.4879)

-5.303716* (0.0000)

-5.303077* (0.0000)

I(1)

Droits et Taxes

-2.679744 (0.2506)

-2.679744 (0.2506)

-5.771481* (0.0002)

-5.781655* (0.0002)

I(1)

Tableau 2: Test de stationnarité (BENIN)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5% Tableau 2 (suite) : Test de stationnarité (BURKINA FASO)

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

3.126940 (0.9992)

2.817952 (0.9983)

-4.026130* (0.0002)

-4.023243* (0.0002)

I(1)

Ln(M2)

-2.458955 (0.3450)

-2.503425 (0.3246)

-6.339080* (0.0000)

-7.200314* (0.0000)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-0.046266 (0.6603)

-0.055518 (0.6572)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-1.771337 (0.0728)

-1.765059 (0.0738)

-6.171274* (0.0000)

-6.317601* (0.0000)

I(1)

Transferts et Subventions

-3.196098 (0.1021)

-2.962325 (0.1571)

-6.292512* (0.0000)

-6.612084* (0.0000)

I(1)

Droits et Taxes

-1.550862 (0.1121)

-2.506685 (0.1228)

-6.112052* (0.0000)

-6.119010* (0.0000)

I(1)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Tableau 2 (suite) : Test de stationnarité (Côte d'Ivoire)

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

5.026878 (1.0000)

4.343481 (1.0000)

-2.857237* (0.0057)

-2.740180* (0.0077)

I(1)

Ln(M2)

3.845529 (0.9999)

3.845404 (0.9999)

-5.405536* (0.0001)

-5.406309* (0.0001)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-2.061336 (0.5480)

-2.036116 (0.5614)

-5.187667* (0.0010)

-5.192925 (0.0010)

I(1)

SBG_HD

-1.808000 (0.0676)

-1.823891 (0.0654)

-3.577097* (0.0008)

-3.243947* (0.0020)

I(1)

Transferts et

Subventions

-2.911368 (0.1717)

-2.916887 (0.1700)

-5.656941* (0.0000)

-5.654908* (0.0000)

I(1)

Droits et

Taxes

0.166979 (0.7283)

0.450754 (0.8064)

-6.723171* (0.0000)

-7.011993* (0.0000)

I(1)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

-3.351110 (0.0758)

-2.688663 (0.2472)

-4.083755* (0.0002)

-3.987921* (0.0002)

I(1)

Ln(M2)

-2.024560 (0.5675)

-2.177403 (0.4863)

-5.345860* (0.0001)

-5.345860* (0.0001)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-0.103299 (0.6409)

-0.096275 (0.6433)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-4.700013* (0.0033)

-5.015396* (0.0015)

 
 

I(0)

Transferts et

Subventions

-2.819212 (0.2014)

-2.207281 (0.4706)

-2.875365* (0.0054)

-6.848426* (0.0000)

I(1)

Droits et

Taxes

-3.558293* (0.0490)

-3.522656 (0.0528)

-8.072965* (0.0000)

-9.689110* (0.0000)

I(1)

Tableau 2 (suite) : Test de stationnarité (MALI)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Tableau 2 (suite) : Test de stationnarité : NIGER

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

2.030200 (0.9882)

1.728943 (0.9774)

-4.676050*

(0.0000)

-4.742107*

(0.0000)

I(1)

Ln(M2)

1.035567 (0.9177)

1.894184 (0.9841)

-5.041522* (0.0000)

-8.057901* (0.0000)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-0.103299 (0.6409)

-0.096275 (0.6433)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-3.029289* (0.0422)

-3.041202* (0.0411)

 
 

I(0)

Transferts et

Subventions

-2.380162 (0.1546)

-2.381602 (0.1542)

-5.449642* (0.0000)

-5.449642* (0.0000)

I(1)

Droits et

Taxes

0.233365 (0.7479)

0.333829 (0.7761)

-6.032589* (0.0000)

-6.050058* (0.0000)

I(1)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Tableau 2 (suite) : Test Stationnarité (Sénégal)

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln(Inflation)

-3.082803 (0.1264)

-3.082803 (0.1264)

-3.838745* (0.0004)

-3.773298* (0.0004)

I(1)

Ln(M2)

6.346774 (1.0000)

7.328248 (1.0000)

-6.753836* (0.0000)

-6.654826* (0.0000)

I(1)

Ln(P_Pétrole)

-0.103299 (0.6409)

-0.096275 (0.6433)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-3.368341 (0.0727)

-3.338714 (0.0772)

-8.339700* (0.0000)

-8.980951* (0.0000)

I(1)

Transferts et

Subventions

-1.797897

(0.0690)

-1.870185

(0.0594)

-5.253104* (0.0000)

-5.233068* (0.0000)

I(1)

Droits et

Taxes

-0.229898 (0.5960)

-0.229898 (0.5960)

-5.972374* (0.0000)

-5.972659* (0.0000)

I(1)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Tableau 2 (suite): Test de stationnarité (TOGO)

Variables

Niveau

Différence première

Décision

ADF

PP

ADF

PP

Ordre d'intégration

Ln_INF

2.226335 (0.9925)

2.052394 (0.9888)

-4.364698* (0.0001)

-4.352628* (0.0001)

I(1)

Ln_MM

4.047043 (0.9999)

4.242125 (1.0000)

-5.644784* (0.0003)

-4.685085* (0.0007)

I(1)

Ln_PP

-0.103299 (0.6409)

-0.096275 (0.6433)

-5.619016* (0.0000)

-5.637507* (0.0000)

I(1)

SBG_HD

-2.811774 (0.0672)

-2.787191 (0.0707)

-7.256459* (0.0000)

-10.42678* (0.0000)

I(1)

TR_SUB

-3.687544 (0.0370)

-3.604148* (0.0444)

 
 

I(0)

DR_TAX

-0.955206 (0.9372)

-1.115059 (0.9115)

-4.654303* (0.0000)

-4.696749* (0.0000)

I(1)

Source: sortie de Eviews (*) = significatif au seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%

Tableau 3: Détermination du nombre de retards optimal

PAYS

CRITERE DE AKAIKE (AIC)

CRITERE DE SCHARZ (BIC)

NOMBRE DE RETARS OTIMAL RETENU

BENIN

1

1

1

BURKINA FASO

4

4

4

CÔTE D'IVOIRE

4

4

4

MALI

4

4

4

NIGER

4

4

4

SENEGAL

4

4

4

TOGO

4

4

4

Source: Auteur

Tableau 4:Test de cointégration

 

NOMBRE DE RELATION DE COINTGRATION

Trace test

Test de Engle et Granger

BENIN

2

confirmation

BURKINA FASO

1

confirmation

CÔTE D'IVOIRE

2

confirmation

MALI

1

Pas de test

NIGER

2

Pas de test

SENEGAL

2

confirmation

TOGO

2

Pas de test

Source: Auteur

Tableau 5: Test de bruit blanc

BENIN BURKINA FASO

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 10:31

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 23

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 41.52456

 0.2425

2

 40.15433

 0.2912

3

 26.95815

 0.8622

4

 49.75634

 0.0633

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 10:41

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 32

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 27.26262

 0.8524

2

 29.48463

 0.7703

3

 14.75828

 0.9993

4

 49.61341

 0.0650

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.


Source: sortie de Eviews

CÔTE D'IVOIRE MALI

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 10:50

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 32

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 25.34349

 0.9076

2

 40.42454

 0.2812

3

 33.44856

 0.5906

4

 49.29684

 0.0689

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 10:53

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 32

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 21.84927

 0.9696

2

 47.49462

 0.0952

3

 30.33111

 0.7347

4

 34.86753

 0.5223

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.



Source: sortie de Eviews

SENEGAL NIGER

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 11:05

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 32

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 46.37613

 0.1153

2

 63.54783

 0.0031

3

 51.78883

 0.0429

4

 41.73802

 0.2355

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 11:16

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 31

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 46.15273

 0.1197

2

 42.69493

 0.2054

3

 44.50116

 0.1563

4

 44.23492

 0.1630

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 36 df.




Source: sortie de Eviews

TOGO

VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h

Date: 08/23/16 Time: 14:51

Sample: 1981 2015

 

Included observations: 31

 
 
 
 
 
 

Lags

LM-Stat

Prob

 
 
 
 
 
 

1

 22.16860

 0.6260

2

 23.05740

 0.5742

3

 32.37517

 0.1474

4

 25.54028

 0.4324

 
 
 
 
 
 

Probs from chi-square with 25 df.

Source: sortie de Eviews

* 1 Selon la Banque Africaine de Développement «Impact des chocs pétroliers sur les économies africaines : une enquête empirique »  en février 2005, page 6

* 2 Il s'agit du nouveau critère qui remplace le critère de solde de base.

* 3Suivant les dispositions de l'Acte additionnel n° 04/99 du 08 décembre 1999, portant Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats membres de l'UEMOA, les Etats disposaient jusqu'au 31 décembre 2002 pour se conformer à un ensemble de critères pour permettre à l'Union d'amorcer une phase de stabilité. Aucun Etat n'ayant pu satisfaire cette exigence, l'horizon de convergence a été reporté au 31 décembre 2005. Cette nouvelle échéance a été reportée au 31 décembre 2008, ensuite au 31 décembre 2013 puis au 31 décembre 2019 du fait des performances peu satisfaisantes en matière de convergence enregistrées par les Etats membres.

* 4WTI = West Texas Intermediate, est le brut de référence américain

Brent = le brut de référence européenne

Dubaï = le brut de référence de Moyen oriental

* 5La Guinée Bissau n'a pas été prise en compte dans le champ de cette étude au regard de la non disponibilité des données statistiques sur la période d'étude qui couvre la période 1981 à 2015.






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