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Impact des fluctuations des cours du baril de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'union economique monétaire ouest africaine (UEMOA)


par Kirsi ZONGO
Université Ouaga 2 - Master-Recherche en Macroéconomie Appliquée et Finance Internationale (MAFI) 2016
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'impact de la variation des cours du baril de pétrole sur les variables macroéconomiques a fait l'objet de plusieurs études théoriques et empiriques aussi bien à des fins académiques que pour la résolution d'importantes questions d'ordre économique depuis les années 1970. Cette problématique demeure toujours un sujet pertinent au regard de sa fluctuation toujours persistante, et de la forte dépendance des économies vis-à-vis du pétrole tant au niveau des pays importateurs qu'exportateurs. La présente étude a eu pour objectif, d'évaluer l'impact de la variation des cours mondiaux de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire rapporté au PIB des pays l'UEMOA5(*)et d'apprécier la réaction de la politique monétaire et budgétaire en réponse à cette variation.L'étude a passé en revue la littérature des études théoriques et empiriques antérieures sur la question avant d'utiliser les différentes techniques économétriques en adoptant une modélisation VAR conformément à la plupart de ces études antérieures.

Les résultats de l'estimation de cette étude, vont majoritairement dans le sens de l'opinion dominante selon laquelle la fluctuation des cours de pétrole influence significativement l'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOAsur la période 1981-2015.

Pour le cas de l'inflation, l'analyse de court terme indique que, cinq des sept pays étudiés à savoir le Benin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo ont un impact significatif de la variation du prix de pétrole sur la leuravec des disparités d'ampleur remarquables. La variation des cours du pétrole, conformément au signe attendu, a un impact positif et significatif sur l'inflation. En effet, une augmentation de 10% du cours moyen annuel du pétrole exacerbe l'inflation de 1,04% au Benin, de 0,61% en Côte d'Ivoire, de 0,7% au Sénégal,de 0,59% au Burkina Faso et de 0,7% au Togo.

Par ailleurs, l'analyse de long terme, vient étayer davantage l'impact d'un choc pétrolier sur l'inflation pour l'ensemble des sept pays de l'Union.Il ressort de l'analyse des graphiques qu'un chocpétrolier entraine l'augmentation de l'inflation pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo et par un effet négatif pour le Benin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Les implications économiques de ces résultats, sont quesur la période d'étude, la hausse des cours du pétrole constitue une source d'inflation importée pour ces pays et une réaction de la politique monétaire inadaptée, créant ainsi une dépendance des pays de l'Union vis-à-vis des chocs exogènes énergétiques. En clair, la hausse des prix de celui-ci entraine une baisse de pouvoir d'achat des ménages, une augmentation des coûts de production des entreprises en tant qu'intrant et donc une baisse de compétitivité, et une probable augmentation du chômage due au ralentissement de l'activité économique.

Aussi, certains résultats contraires aux hypothèses de départ posent la problématique de l'efficacité de la politique monétaire commune et autonome de la BCEAO dans un contexte de flexibilité de la politique budgétaire décentralisée.

Au niveau du solde budgétaire, il ressort des analyses que la fluctuation des cours mondiaux du pétrole n'affecte pas significativement celui des pays de l'UEMOA à court terme mais à long terme. Cela pourrait se justifier par le fait que le budget de ces pays est voté une année avant son exécution ajouté à une demande de consommation de pétrole inélastique à court terme dans ces pays.Néanmoins, deux des sept pays étudiés à savoir le Mali et le Niger ont des effets significatifs du prix de pétrole sur leur solde budgétaire à court terme. En effet, une augmentation de 1% des cours du baril de pétrole entraine une dégradation du solde budgétaire conformément aux hypothèses de départ de 3,63% au Mali. Par contre, cet impact de court terme est positif pour le cas du Niger (3,68%).

L'analyse de long terme indique qu'un choc pétrolier entraine une tendance à la dégradation du solde budgétaire pour le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal et une tendance à l'amélioration du solde budgétaire pour le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo. Lorsque l'impact sur le solde budgétaire est analysé suivantles transferts et subventions, on constateque ce sont les pays qui augmentent leurs transferts et subventions suite à cette hausse qui ont les effets négatifs les plus remarquables d'un choc pétrolier sur leur solde budgétaire.

Les implications de telles mesures sont que la politique budgétaire en réponse des chocs pétroliers aggraverait le déficit budgétaire des Etats. En effet, une grande partie de la production d'électricité est à base du pétrole dans ces pays, alors même qu'elle est vendue, aux termes de la loi, parfois en dessous de son coût de production. Ce qui crée des dépenses supplémentaires pour les Etats dont les conséquences sont la fourniture insuffisante d'électricité, lesdélestages récurrentsavec ses effets négatifs sur la production des entreprises.Le fait drastique de cette politique est que l'Etat qui subventionne l'énergie à la production devra supporterune partie des factures d'énergie des grandes structures telles que les ambassades les organismes internationaux.

En somme,le choc pétrolier constitue un facteur perturbateur sur l'environnement macroéconomique des pays de l'UEMOA avec des disparités très remarquables.Cette disparité s'explique en partie par le fait que la conduite de la politique budgétaire qui est souveraine pour chaque pays, alourdit les dépenses publiques et semble être préjudiciable à l'efficacité de la politique monétaire qui est incapable d'estomper ces effets aussi rapidement.Dans ces conditions, comment gérer la contradiction entre nécessité de souveraineté de la politique budgétaire dans un espace à politique monétaire commune ? Cette question a été étayée dans la thèse de Diarra(2012).

Quelles recommandations cette analyse peut-elle suggérer aux décideurs politiques des pays de l'UEMOA ?

A l'origine, cette étude a été grandement motivée par une perspective de politique économique.

A cet égard, les recommandations sont qu'à court et moyen termes, l'Union doit être prête à faire face aux problèmes provoqués par la variation des cours mondiaux du pétrole, et qu'à long terme elle doit renforcer et diversifier les différentes sources d'énergie par des reformes structurantes capables de réduire considérablement la dépendance énergétique de ses pays.

Spécifiquement, à court terme, l'Union doit d'abord renforcer le processus d'intégration en harmonisant d'avantage la politique budgétaire afin de donner plus d'efficacité à la politique monétaire dans sa fonction régalienne de stabilité des prix. Toutes choses qui contribuent à amoindrir les chocs pétroliers sur l'inflation. Une autre alternative est l'apprentissage d'une utilisation efficiente et rationnelle de l'énergieafin de pallier aux déficits budgétaires chroniques que connaissent ces Etats en partie grâce aux subventions et transferts.

Ensuite, à moyen terme, il peut être important de créer au sein de l'Union un fonds de stabilité avec les pays producteurs et qu'en cas d'un choc exogène, les pays puissentemprunter ce fonds pour financer leurs déficits budgétaires. Ce sera un grand pas dans le processus de fédéralisme budgétaire.

Enfin, dans le long terme, il important et essentiel que les Etats de l'Union créent et développent descapacités visant à passer à des combustibles alternatifs afin de briser leur dépendance vis-à-vis des produits pétroliers très coûteux. Cela serait dans l'intérêt économique à long terme, compte tenu notamment des besoins énergétiques de plus en plus importants qu'engendrera la croissance économique et démographique. Ainsi, l'utilisation des gaz naturels, l'exploitation des biocombustibles, l'énergie solaire sont des pistes alternatives.

Comme toute oeuvre humaine, l'une des limites de ce travail est le problème lié à la disponibilité des données sur les variables utilisées. En effet, la fluctuation des cours de pétrole est un phénomène observable à des périodes très restreintes telles journalières, hebdomadaires, mensuelles,... alors que les données ne sont disponibles dans leur majorité qu'annuellement pour les pays de l'UEMOA. Ainsi l'utilisation des cours moyens annuels du baril de pétrole ne permet pas d'observer les effets de très cours termes tels que entre les mois, les trimestres,...

* 5La Guinée Bissau n'a pas été prise en compte dans le champ de cette étude au regard de la non disponibilité des données statistiques sur la période d'étude qui couvre la période 1981 à 2015.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille