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Essai empirique sur les déterminants de l'entreprenariat féminin.


par RaàƒÂ¯ssa KORMODO ZOUNGRANA
Université Clermont Auvergne - Master II en Economie et Développement International 2019
  

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1.2. Modèle canonique du comportement entrepreneurial

Plusieurs approches peuvent être utilisées pour appréhender le comportement entrepreneurial. En matière de comportement humain, la contribution de Azjen (1985) connait une certaine notoriété. La théorie du comportement humain ainsi que ses extensions seront représentées.

1.2.1. Présentation du modèle de base

La théorie du comportement planifié a été développée par Azjen (1985). Elle constitue une extension de la théorie de l'action raisonnée que l'auteur avait développée au paravent avec Fishbein en 1975. Ces deux théories ont pour but d'expliquer et de prévoir le comportement humain dans un contexte spécifique. La théorie du comportement planifié fournit les déterminants de la décision d'un individu à réaliser un certain comportement. Elle peut être schématisée sous forme de diagramme.

3 Etude sur la dynamique des créations d'entreprises en mars 2018

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Essai empirique sur les déterminants de l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou

Figure 2: Théorie du comportement planifié

Croyances normatives

Evaluation des
obstacles et des
éléments facilitateurs

Croyances sur les
obstacles et les
éléments facilitateurs

Croyances sur le comportement

Evaluation des résultats

Motivation à se conformer

Attitude à l'égard du comportement

Norme Subjective

Contrôle perçu

Intention

Comportement

Sources : notre construction à partir Azjen (1988)

L'interprétation de chaque liaison est fournie dans les sections suivantes.

1.2.1.1. Les déterminants du comportement

La théorie du comportement planifié identifie deux facteurs qui agissent directement sur le comportement humain : l'intention et le contrôle perçu.

Selon la théorie du comportement planifié, le principal déterminant du comportement est l'intention qu'a un individu de réaliser un certain comportement. En matière d'entreprenariat, cela suppose que l'intention d'entreprendre est le facteur clef qui poussent les individus à créer des entreprises. La théorie du comportement planifié émet l'hypothèse selon laquelle les intentions captent les motivations qui affectent le comportement (Azjen, 1988). Elles indiquent la plus ou moins grande difficulté qu'ont les individus à essayer et combien d'effort ils exercent pour réaliser un comportement donné, comme entreprendre dans une nouvelle activité. Les interactions entre ces deux variables ont également fait l'objet de plusieurs investigations (Azjen et Schifter, 1985).

Le contrôle perçu a trait à la confiance qu'ont les individus sur leurs habilités à réaliser un comportement donné, comme créer une nouvelle entreprise. La relation entre le contrôle perçu et le comportement suppose que les individus tendent à s'engager dans des comportements pour lesquels ils ont un certain niveau de contrôle et à éviter des comportements pour lesquels ils n'ont de pas de contrôle. Fishbein et Azjen (1981) ont testé ces relations dans le cadre des

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élections présidentielles et Manstead et col (1983) sur le choix de la méthode de nutrition des enfants chez les femmes.

Les déterminants de l'intention

Suivant la théorie du comportement planifié, les intentions sont déterminées à partir de trois facteurs distincts. Il s'agit des attitudes envers le comportement, les normes subjectives et le contrôle perçu. L'attitude envers un comportement déterminé le niveau avec lequel l'individu une évaluation positive ou négative du comportement en question. Les normes subjectives sont introduites pour capturer les pesanteurs sociales. Elles représentent la perception qu'a l'individu de la pression sociale d'exécuter ou pas un comportement déterminé, comme la création d'une entreprise. Enfin le contrôle perçu, déjà décrit au paragraphe précèdent, est sensé capter la perception de la plus ou moins grande difficulté à agir. Il représente le vécu de l'individu en termes de facilités et d'entraves à agir. Les études empiriques sur la prédiction de l'intention sont nombreuses. Par exemple Godin et Col (1989) analysent le comportement d'exercer une activité sportive après un accouchement sur un échantillon de femmes. Ils aboutissent à la conclusion que l'attitude envers le comportement et le contrôle perçu agissent significativement sur le comportement. Par contre l'influence des normes sociales est difficile à établir. Le coefficient de corrélation multiple est de 0,9 témoignant un pouvoir prédictif conjoint élevé de l'attitude, des normes subjectives et du contrôle perçu sur le comportement.

L'influence des croyances

La théorie du comportement planifié suppose que les attitudes envers le comportement, les normes subjectives et le contrôle perçu sont déterminées par les croyances des individus. Ce ne sont pas toutes les croyances qui sont déterminantes dans la prédiction de l'attitude, les normes subjectives ou le contrôle perçu. Comme souligné par Miller (1956), ce sont les croyances les plus saillantes qui sont prépondérantes. Il distingue trois groupes croyances : Les croyances dites comportementales, les croyances normatives, les croyances de contrôle.

Les croyances comportementales agissent sur les attitudes. Les individus forment leur croyance sur un phénomène en l'associant à des attributs, ces derniers pouvant constituer d'objets, d'évènements, de caractéristiques, etc. Ainsi, chaque croyance lie le comportement à un résultat ou à d'autres attributs comme le coût lié à l'exécution du comportement.

Les croyances normatives représentent la probabilité qu'un individu ou un groupe de référence approuve ou désapprouve l'exercice d'un comportement déterminer. Les femmes peuvent

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faire face à ces pesanteurs sociales pour l'exercice de certaines activités, avec la famille ou le mari comme groupe référence. Si l'on dispose de plusieurs référents saillants, la croyance normative est déterminée par l'interaction entre la force de chaque croyance normative et la motivation de l'individu à se conformer à ses référents.

Les croyances de contrôle ont trait à la présence ou à l'absence des ressources requises. Ces croyances sur le contrôle se forment à partir des expériences vécues vis-à-vis du comportement, des contacts avec les autres individus et d'autres facteurs. En matière d'entreprenariat, si l'individu croit disposer de ressources et des capacités nécessaires à réussir son entreprise, et s'il anticipe que les obstacles à son action sont mineurs, alors sa perception de contrôler la réussite de son entreprise sera grande.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus