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L'analyse de la gestion de risque-crédit dans une institution de micro finance.


par Willy Wilondja
Universite catholique de Bukavu - Licence 2014
  

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10.2. TYPE DE RISQUES OPERATIONNELS

Les risques de crédit, les risques de fraudes et les risques de sécurité. a. Le risque de crédit

Le risque de crédit est le plus connu et constitue la plus grave de vulnérabilités d'une IMF. Ce risque aussi connu comme le risque de défaillance, est liée à l'incapacité du membre de respecter les termes de prêts.

La gestion du risque de crédit peut se présenter sous deux aspects : les mesures préventives que les préteurs prennent avant l'octroi de crédit et les mesures d'encouragement après le remboursement pour permettre le remboursement dans le délai fixé.

Avant d'octroyer un crédit, l'IMF peut réduire le risque de crédit en prenant certaines mesures de contrôle qui réduisent la défaillance ou la perte potentielle lors de la conception du crédit, telles que l'enquête sur l'historique du membre, l'orientation du membre et les procédures de l'IMF.

Une fois que le crédit est octroyé, la gestion de risque crédit se transforme en mesures de contrôle qui réduisent les pertes réelles.

Par conséquent, les procédures de gestion des défaillances sont des composantes clés dans la gestion de crédit. Cette situation traite les quatre mesures clés de contrôle de risque de crédit :

1. La conception de prêt de produit ;

2. Analyse de l'historique des membres ;

3. Les comités de crédits ;

4. La gestion des défaillances.

1°) La conception d'un produit de prêt

Les IMF peuvent contourner une partie importante du risque de défaillance en développant des produits qui tiennent compte des besoins des membres. Les produits des membres comprennent la taille du crédit, le taux d'intérêt, le délai de remboursement, les conditions de garantie et toutes autres exigences spécifiques.

Les produits de crédit doivent être développés pour répondre à l'objectif pour lequel le crédit est destiné. Un crédit destiné à ravitailler une quincaillerie aura un échéancier de remboursement différent et utilisera un mode de garantie différent d'un crédit à l'achat d'une machine à coudre.

2°) L'analyse de l'historique des membres

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membre par rapport au crédit, les IMF procèdent généralement à la règle de cinq composantes ci-dessous :9

? Le caractère .
·
En micro-finance, le caractère est le seul moyen important pour faire l'historique des nouveaux membres. En étudiant les caractères des membres, l'IMF saura davantage si le membre aura l'intention de rembourser. Les membres avec un caractère exemplaire trouveront un moyen pour rembourser leurs crédits même si leur affaire a échoué. L'analyse des caractères des membres varie suivant la méthodologie d'octroi des prêts. Concernant les méthodologies des groupes de caution solidaire, le groupe sélectionne les membres qui sont motivés et qui ont un caractère exemplaire puisque les membres du groupe garantissent les crédits réciproquement. Avec le crédit individuel, à part l'interview des voisins, les chargés de prêts aussi doivent s'assurer que l'information fournie par le membre est vraie. Cela peut se faire de la manière suivante :

- Analyser les références personnelles et sociales pour évaluer la réputation du demandeur ;

- Utiliser le groupe de solidarité dans lequel les membres choisissent les autres qu'ils trouvent honnêtes et à qui ils font confiance ;

- Garder la liste noire pour les membres qui ne sont pas sérieux et éviter de leur donner les crédits ;

- Interviewer les membres pour comprendre sa motivation pour bénéficier un crédit ;

- Contrôler.

? Capacité .
·
Pour évaluer la capacité de remboursement d'un demandeur, les chargés des prêts procèdent à l'évaluation de son affaire et de son ménage. Ils sont impliqués d'évaluer la capacité de remboursement d'un demandeur à faible revenu. Les estimations de revenus et dépenses ne pourront pas être fiables et souvent le demandeur manque de preuves ou documents financiers.

Cependant, des variables importantes entre les estimations et la trésorerie réelle du commerce peuvent subsister même si le demandeur n'a pas l'intention de tromper le chargé des prêts. Pour surmonter ces défis, certains IMF en évaluant la capacité des membres pour ses remboursements, ne prennent pas en compte les effets des crédits sur le commerce du membre.

Cela implique que le revenu net actuel de ce commerce génère assez des fonds pour rembourser les crédits. Les IMF aussi octroient initialement des petits crédits et appliquent une procédure continue de recueillement des informations sur le membre pour surmonter le défi d'évaluation de sa capacité de remboursement.

9www.mémoireonline.com/risque sur l'activité des micro-finances. Consulté en mars 2018.

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Les crédits initiaux ont tendance à être plus petits que les besoins du demandeur parce que le chargé de prêts manque d'informations fiables pour évaluer pour évaluer sa capacité de remboursement. On demande membre de maintenir des informations de base de leurs activités concernant les revenus et les dépenses qui vont au retour aider

le chargé des crédits à prendre des décisions de crédits fondées ces in-
formations et tailler les crédits ultérieurs en tenant compte de la trésorerie de l'activité.

Pour prendre des décisions de crédit juste, il est donc nécessaire que les chargés de crédits recueillent des informations à temps pour leurs permettre de déterminer la capacité commerciale de leur activité.

? Le capital : A part l'évaluation de flux financier de l'affaire, pour déterminer sa capacité de remboursement de crédit, la plupart des IMF recueillent des informations sur l'actif et le passif de l'affaire et c'est à partir de cette information qu'elles établissent un bilan. Ceci permet au chargé de crédits de déterminer si l'affaire est solvable.

Avec les petits crédits, cet élément est probablement le moins important, mais sa signification augmente au fur et à mesure que le crédit augment. Dans certains cas, la taille de crédit est liée au capital de l'activité. Certaines IMF

- L'attestation de retenu sur salaire signée par l'employeur du demandeur ; - La caution solidaire.

Dans les IMF, l'épargne obligatoire est de 10% du montant sollicité.10 Les chargés de crédits redent visitent au demandeur de prêts pour observer l'affaire et évaluer entre les demandeurs et l'état dans lequel se trouve l'équipement. Les IMF recueillent les informations par observation.

? Les conditions : Le cinquième élément, condition, est plus compliqué à évaluer par le chargé de crédit. Dans cette situation, la procédure d'évaluation du niveau de la concurrence, taille du commerce, du membre et les menaces externes potentielles auxquelles le membre est soumis peuvent jouer un rôle important dans la prise des décisions commerciales rapides par les membres et aussi aider le chargé de crédits dans la prise des décisions exactes en crédit.

C'est cinq composantes ci-dessus sont pertinentes pour toutes sortes d'institutions de micro-finance, le poids accordé à chacun, peut varier selon la méthodologie, la taille des crédits et selon le fait que le membre soit nouveau ou ancien, tous ceux qui sollicitent un prêt sont des membres à faible risque.

Quel que soit la méthodologie des crédits, les agents de crédit sont supposés prendre des sages décisions de crédit.

Les chargés de prêts doivent étudier minutieusement les dossiers de prêts et prendre des bonnes décisions d'octroi. Si tout le dossier de prêt est établi et que les demandeurs de

10 CGP, Directives relatives à la publication d'octroi de crédit par les IMF.

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prêt ont accomplis toutes les modalités ou exigences préalables en termes de rencontre (information et formation) et d'épargne, il devrait pouvoir bénéficier automatiquement le prêt.

Le non-respect de ces conditions et procédures engendrent nécessairement une mauvaise qualité du portefeuille.

3°) Les comités de crédits11

Etablir un comité de plusieurs personnes pour la prise des décisions de crédit, est une mesure essentielle de contrôle pour réduire le risque de crédit. S'il revient à un seul individu de prendre des décisions d'octroi de crédits, d'annulation des crédits ou de rééchelonnement, ce pouvoir peut être facilement abusé.

Pour les prêts d'une importance considérable, il est recommandé que le comité soit composé de trois personnes ou plus. Un comité de crédit typique est composé des cadres supérieurs et moyens.

Les responsabilités du comité ne reposent pas seulement sur l'approbation des prêts, mais aussi le suivi du progrès et leur implication dans la gestion des défaillances de paiement au cas où un emprunteur a un problème de remboursement. Ce faisant, le comité de crédit assume ses décisions.

En plus, les IMF doivent avoir des politiques écrites concernant l'autorité d'approbation de crédits. Ces politiques doivent préciser le montant de crédit qui pourrait être approuvé avec l'apposition de deux signatures. Les montants de crédits qui exigent l'apposition de plus de deux signatures est identifiée qui a l'autorité pour approuver les crédits. Ces mesures réduisent les risques d'approuver les crédits au hasard.

Concernant les groupes de caution solidaires, les membres de ces derniers assurent partiellement la fonction du comité de crédit. Puisque les membres du groupe garantissent les crédits de chacun des membres, leur implication dans l'approbation du crédit important.

Les chargés de crédits ne doivent pas hésiter :

? Rejeter la demande de crédit de groupes solidaires dont les membres ne se connaissent pas ou ne se font pas mutuellement confiance ;

? Encourager les membres sérieux du groupe, à éliminer ceux qui sont moins sérieux ;

? Promouvoir les petits prêts que les membres est sûrs de rembourser.

Pour se comporter de cette manière, le chargé de crédit a besoin des outils et une formation pour l'évaluation des activités commerciales et le comportement des clients pour faciliter la discussion en groupe, et pour tester l'engagement de chaque membre du groupe.

11 Manuel de la politique de crédit, P. 47, 2010

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4°) La gestion de la défaillance12

Certains prêts deviennent à la longue défaillants et inévitablement non recouvrables. Pour réduire ce cas de défaillance, une IMF doit recommander six méthodes pour la gestion des défaillances ci-après :

1. La culture institutionnelle .
·
Une méthode essentielle pour la gestion des défaillances est d'entretenir une culture institutionnelle basée sur la tolérance zéro de retards et un suivi automatique des comptes accusant des retards de paiement. Les IMF peuvent également rappeler aux membres dont les comptes récemment devenus défaillants que le jour de remboursement s'approche.

2. L'orientation des membres .
·
La première chose à faire pour développer une culture basée sur la tolérance zéro, est de communiquer directement ce concept à chaque nouveau membre lors de l'adhésion, avant qu'il ne reçoive le prêt. Un programme d'orientation doit simplement et clairement décrire le service offert, ce qui est attendu de chaque membre et les procédures à suivre en cas d'arriérés. Cette même orientation devra servir à instruire les nouveaux membres de l'IMF à la politique de tolérance zéro, établir un esprit de professionnalisation et de sérieux dans les prestations des services à la clientèle ciblée.

3. Les primes d'encouragement au personnel .
·
L'implication du personnel en vue d'encourager la défaillance, peut s'avérer efficace avec l'instauration d'un système de prime d'encouragement. Les primes devraient être plus tôt basées sur la qualité du portefeuille que sur la quantité. Cela permettrait à chaque agent de crédit d'être responsable des prises de décisions dans l'octroi des crédits.

4. Les pénalités sur les défaillances .
·
Les membres doivent être pénalisés pour les retards de paiement. Ceci pourrait impliquer selon la performance, l'application des charges au prorata du nombre des jours de retard et limiter l'accès au renouvellement des prêts aux membres. Les taux de pénalités sont fixés de la manière suivante :

? 0,02% par jour pour les crédits aux groupes ;

? 0,03% par jour pour les crédits ordinaires ;

? 0,25% par jour pour les crédits salaire domicilié ;

? 0,05% par jour pour les crédits express.

C'est le taux d'intérêt moratoire en cas de retard de remboursement.

5. Le respect des termes de contrat : Une COOPEC va perdre contrôle de la qualité de son portefeuille si ne met pas en vigueur les termes du contrat. Les IMF ne doivent pas instaurer les politiques qu'elles ne pourront pas appliquer dans les contrats. Le refus de collaboration des membres défaillants doit être sévèrement puni selon les procédures en vigueur de l'IMF y compris l'utilisation judiciaire locale s'il y a lieu. Les membres

12 Politique de crédit, Op.cit. P. 63

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doivent être sensibilisés des pénalités de procédures de défaillance avant même de recevoir leurs crédits pour qu'ils sachent exactement à quoi ils ont à faire si le crédit n'est pas remboursé.

6. Le rééchelonnement du crédit : Il arrive souvent que les emprunteurs aient la volonté mais ne soient pas en mesure de payer. Après s'être assuré que ceci est réellement vrai (c'est-à-dire, s'assurer que les membres ne sont en train de jouer avec leurs sentiments), il serait approprié de rééchelonner un certain nombre de crédit. Ceci doit être fait dans des conditions exceptionnelles qui peuvent impliquer par exemple le prolongement de l'échéance de crédit et/ou la réduction des montants périodiques à rembourser. Pour démontrer leur transparence, les IMF doivent dans leur qualité du portefeuille séparer les crédits réguliers de crédits rééchelonnés.

b. Le risque de fraude

Aucune IMF ne peut se prévaloir d'être à l'abri de fraudes perpétré par le personnel, de connivence avec les membres. Dans toutes les opérations financières, il y a risque de fraude. L'IMF ne peut prétendre éliminer la fraude mais il faut la minimiser.

Cette partie résume les catégories et traite des mécanismes pour parvenir à détecter les fraudes.

Les types de fraude : La confection d'une liste complète de fraude potentielle est impossible. Cependant, il est important de catégoriser les fraudes suivant les différentes étapes dans le processus d'octroi de crédit.

1. Déboursement de crédit ;

2. Remboursement ;

3. Procédure de garantie ;

4. Activités de clôture.

Tableau 1. Tableau représentant des cas de fraude

Décaissement

Remboursement

Garantie

Clôture

Le chargé des crédits octroie des crédits à un membre fictif.

Le chargé de crédits collecte les rembour-

sements, délivre un
reçu, mais ne reverse pas l'argent.

Le chargé de crédit collecte les garanties mais ne les dépose pas au magasin.

Le remboursement

des épargnes forcées n'a pas été fait aux

membres. Les em-
prunteurs ont oubliés.

Le caissier s'est oc- troyé des crédits sans en informer la hiérar- chie.

Les agents collectant

les remboursements
ne les reversent pas à temps, mais les utili- sent pour leurs fins propres.

Le magasinier dé-

tourne les biens de garantie et passe des fausses écritures dans le livre de stocks.

Le chargé des crédits collecte les prêts qui ont été déjà passés en perte pour son propre compte.

Le chargé de crédit

taxe les frais non

Le chargé de crédit taxe des pénalités des

 
 

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officiels

aux

officielles

 
 

membres

 
 
 
 

Source : La loi de la BCC

Les activités de crédit sont d'une importance capitale pour une IMF qui vise à atteindre la pérennité et qui cherche la viabilité, mais aussi l'autosuffisance.

En effet, au sein de la COOPEC/ Kalundu qui est notre cas particulier, plus de 90% de revenus proviennent des activités de crédits.14 Les conséquences de perte sur crédit seront de : - Mettre en danger la confiance des déposants ;

- Pénaliser les emprunteurs qui respectent leurs obligations ;

- Diminuer les bénéfices et quelques fois, causer un déficit qui imputera les fonds propres.

Lorsque les crédits sont déclassés, les conséquences sont dangereuses pour la COOPEC-

KALUNDU. Cette situation est en effet :

- Diffère, les produits et réduit la viabilité financière ;

- Entraîne une rotation plus lente du portefeuille ;

- Diminue la productivité des actifs ;

- Donne le mauvais exemple à la population ;

- Démoralise le personnel et dénature l'image de l'institution ;

- A un impact négatif sur les fonds propres et peut conduire à des pertes d'actifs ;

- Entraîne des difficultés de trésorerie et de crises de liquidité ;

- Met l'IMF dans l'incapacité de rémunérer les coopérateurs ;

- Est source potentielle d'insolvabilité pour les IMF.

c. Les risques de sécurité

Tous les crédits doivent être assortis de garantie de façon à couvrir les risques de pertes, ou les réduire au maximum. Les garanties sont les autres éléments destinés à rendre crédibles du membre par son épargne qui sert de nantissement. Les garanties doivent être la propriété de l'emprunteur ou de celui qui cautionne le prêt.

Les garanties ne sont pas un substitut à la capacité de remboursement, l'évaluation des garanties doit être faite de façon professionnelle et impartiale.15

13 Manuel de la gestion de risque en micro-finance, p.53 14Manuel de la gestion de risque en micro-finance, P. 53 15Politique de crédit, op.cit., P.93

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CHAPITRE I : METHODOLOGIE COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand