WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La modernisation des moyens de paiement et la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en zone CEMAC.


par Didi Stéphane YONDJE SITCHEDIE
Université de Yaoundé 2 - Master professionnel en droit de la banque de la microfinance et les assurances 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PREMIERE PARTIE : LE BLANCHIMENT D'ARGENT ET LE
FINANCEMENT DU TERRORISME A L'ERE DU NUMERIQUE

Cette partie sera consacrée à la présentation du blanchiment d'Argent et du financement du terrorisme par les moyens modernes de paiement. Pour y arriver, nous aborderons dans un premier temps, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi que la modernisation des moyens de paiement, comme deux enjeux à combiner pour le développement de la zone CEMAC (chapitre 1er). Il sera question dans un second temps, de présenter les nouvelles possibilités de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, à l'ère des nouveaux moyens de paiement (chapitre 2).

Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 12 | P a g e

Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC

CHAPITRE 1er : LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES
CAPITAUX ET LES NOUVEAUX MOYENS DE PAIEMENT : DEUX
ENJEUX A COMBINER POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA
ZONE CEMAC.

Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 13 | P a g e

Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC

INTRODUCTION

L'Afrique est la partie du monde qui présente le plus faible taux de bancarisation. En effet, seul 16,6% de la population dispose d'un compte bancaire. Selon la Banque mondiale11, une personne sur 10 dans le monde en 2013, vivait avec moins d'1 Dollar 90 par Jour. La moitié de ces personnes (soit environ 500 millions) vit en Afrique Sub-saharienne. C'est dire que l'Afrique est la zone du monde où sévit le plus l'extrême pauvreté, et vers où sont orientées la plupart des politiques de lutte contre la pauvreté. La Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), n'est pas en reste. Elle qui en 2014, ne comptait qu'environ 14,6%12 de population bancarisée, et plus de 60% de son économie dominée par l'informel. Conscient de la nécessité de remédier à cette situation, des mesures de développement du secteur bancaire ont été prises, en vue de garantir l'accès à ces populations non bancarisées, des services bancaires de bases

A cet effet, la première mesure prise par les autorités communautaires, a été l'introduction de l'activité de Microfinance.13 Cependant jusqu'en 1990, cette activité reste embryonnaire et ne bénéficie pas d'une réglementation et d'une organisation pouvant favoriser l'inclusion financière. Ce qui conduit à des résultats décevants, car la pauvreté n'a pas reculé et on enregistre au cours des deux décennies qui ont suivi, plusieurs Etablissement de Micro finance qui font faillite, engloutissant ainsi l'épargne des populations qui en même temps font face à une crise économique sans précédent.

Fort de ce constat, que la Beac engage une réforme, à l'aube des années 2000, destinée à la modernisation du système des paiements de la sous-région. L'objectif visé par cette réforme, est surtout de bénéficier des avantages offerts par les progrès technologiques impulsés par les opérateurs de téléphonie mobile et dont l'application au secteur bancaire et financier, a favorisé la création de nouveaux moyens de paiement. En effet, ces nouveaux instruments de paiement, caractérisés par leur simplicité, la rapidité des transactions, et l'utilisation du réseau mobile, ont en quelques années atteint un niveau record d'inclusion financière jamais atteint au paravent, par les Etablissements de Micro finance.

Cependant dans la même période, les autorités communautaires prennent conscience de la nécessité de la protection des systèmes bancaires et financiers, contre les infractions économiques.

En effet, le Blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme s'avèrent être des fléaux pour les Etats dans lesquels ils sont pratiqués. Car ces pratiques conduisent non seulement à la

11 http://www.worldbank.org/en/publication/poverty-and-shared-prosperity

12 La BEAC estime le taux de bancarisation en zone CEMAC en 2014 est de 14 ,6% et le taux de pénétration du téléphone mobile est de 66% en 2015

13 La Microfinance est une activité exercée par des entités agrées n'ayant pas le statut de Banque ou d'établissement financier [...] et qui pratiquent à titre habituel, des opérations de crédit, et ou la collecte de l'épargne, et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations qui évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel.

Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 14 | P a g e

Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC

déstabilisation de l'économie, à la concurrence déloyale des sociétés écrans à l'égards de celles légales, et à la déstabilisation socio-politique des Etats. Dans les faits, la BEAC décide en 2002 de la création du Groupe d'Action contre le Blanchiment en Afrique Centrale (GABAC). C'est une institution chargée de la promotion des bonnes pratiques en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux au niveau communautaire. Dans la foulée, notamment en 2005 est créé les Agences Nationales d'Investigation Financière (ANIF) dans chaque Etats de la Cemac, chapoté au niveau sous-régional par un ANIF communautaire. Ces institutions spécialisées sont chargées au plan national, de collecter les déclarations de soupçon des établissements assujettis et en procédant aux investigations, et au plan communautaire de coordonner et de superviser la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en centralisant les informations et en collaborant avec les institutions de prise de décision. A travers la centralisation des déclarations de soupçons et les investigations relatives à ces déclarations. Parallèlement, plusieurs textes règlementaires ont été successivement adoptés, traduisant ainsi le souci permanent du législateur communautaire, de doter la sous-région d'un cadre règlementaire solide et capable d'assurer la protection des circuits bancaires et financiers.

Mais les contraintes, relatives aussi bien à la lutte contre la pauvreté, qu'à la protection des circuits bancaires et financiers de la sous-région, nous amène à nous interroger sur l'importance de ces deux enjeux dans les politiques de développement de la CEMAC. Dès lors nous devons nous demander quelle est l'état des lieux de la mise en oeuvre de ces concepts dans la zone CEMAC ? Autrement dit, quel est l'impact, aussi bien de la modernisation des moyens de paiement, que de la protection des circuits bancaires et financiers en Afrique Centrale ?

Cette question revêt plusieurs intérêts :

D'abord, sur le plan économique, elle permet de mesurer le poids des nouveaux moyens de paiement dans l'économie des Etats de la CEMAC

Ensuite, sur un plan juridique, il permettra de mesurer l'efficacité de l'encadrement juridique du dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment d'argent, compte tenu des innovations technologiques apportées dans le secteur des paiements.

L'analyse de cette question nous conduira dans un premier temps à démontrer l'importance de la modernisation des moyens de paiement en zone CEMAC (Chapitre 1), Avant de présenter dans un second temps, le dispositif actuel de protection des circuits bancaires et financiers de l'Afrique Centrale. (Chapitre2).

SECTION 1ère : ENJEUX ET IMPORTANCE DE LA MODERNISATION DES MOYENS DE PAIEMENT EN ZONE CEMAC

L'examen de cette étape passe par l'analyse des enjeux de la modernisation des moyens de paiement(P1er), et par celle de l'importance du marché des nouveaux moyens de paiement (P2).

Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 15 | P a g e

Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC

P1er : LES ENJEUX DE LA MODERNISATION DES MOYENS DE PAIEMENT EN ZONE CEMAC

La Modernisation des systèmes de paiement en zone CEMAC a été guidé par deux principaux objectifs : l'automatisation du système de paiement bancaire de la communauté et son arrimage au système de paiement international(A) et surtout par le développement de l'Inclusion Financière(B).

A. LE SOUCI D'AUTOMATISATION DU SYSTEME DE PAIEMENT DE LA CEMAC POUR SON ARRIMAGE AU CONTEXTE INTERNATIONAL

A l'aube des années 2000, la Banque Centrale a engagé une série de réformes, destinée à doter la sous-région d'un système de paiement moderne et pouvant favoriser le renforcement des économies de la communauté.

Cette réforme, destinée à procéder à l'automatisation des systèmes de paiement de la communauté moderne adapté au contexte actuel, qui jusque-là était marqué par, la domination des paiements manuels, du change manuel, la domination de la monnaie fiduciaire, les trop longs délais en matière de compensation de paiement des traites de plusieurs banques différentes et enfin des difficultés au niveau de la qualité du service au guichet. Toutes choses n'étant pas de nature à garantir la sécurité et la traçabilité des échanges, dans un contexte de globalisation des échanges et au sortir des difficultés économiques traversées par les Etats de la communauté.

Cette automatisation du système de paiement avait pour objectif de :

· Créer un système régional de paiement et de règlement afin de minimiser les risques associés à leur fonctionnement ;

· Réduire les délais de paiement et de règlement ;

· Réduire le coût moyen des transactions bancaires ;

· Offrir aux usagers des services bancaires rapides au moindre coût dans les conditions physiques et juridiques optimales ;

· Favoriser le développement de la monnaie scripturale et l'émergence des instruments modernes des paiements ;

· Réformer le cadre juridique sur les paiements et les règlements dans les pays de la CEMAC et harmoniser ce qui peut l'être

Cette réforme s'est caractérisée par la mise sur pied d'une infrastructure de paiement caractérisée

par :

Mémoire rédigé et YONDJE SITCHEDIE Didi Stéphane 16 | P a g e

Thème : La modernisation des moyens de paiement et le dispositif communautaire de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en zone CEMAC

? La création d'un système de Règlement de gros montant en temps Réel appelé Système de Gros Montants Automatisés (SYGMA) ;

? La mise sur pied d'un système net de paiement de Masse, pour la télé compensation des chèques virements et prélèvement baptisé Système de télé compensation de l'Afrique centrale (SYSTAC) ;

? Et d'un système monétique interbancaire avec l'émergence des cartes pays et pour la sous-région, coordonnée par le Groupement Inter monétique de l'Afrique centrale (GIMAC).

Cette automatisation a permis l'émergence de nouveaux moyens de paiement et a favorisé l'adaptation du système communautaire au contexte des paiements internationaux.

Le marché des nouveaux moyens de paiement en zone CEMAC est en pleine croissance. Au fils des ans, il n'a cessé de se développer tant en ce qui concerne les acteurs du domaine qu'en ce qui concerne les outils sur lesquels ces moyens s'appuient.

En termes d'outils, il est à noter que depuis plus d'une décennie et notamment avec la mise sur pieds des instruments juridiques d'encadrement du secteur, les établissements de crédit ont rivalisé d'innovation dans la mise à disposition des supports de nouveaux moyens de paiement. A cet effet, de nouveaux moyens de paiement, parmi lesquels la monnaie électronique, ont progressivement été mis sur pieds et dominent peu à peu le secteur bancaire et financier de la zone CEMAC. Des études récentes sur l'état des lieux de l'utilisation de ces nouveaux moyens de paiement en zone CEMAC sont assez illustratifs et nous permet de nous faire une idée relativement à chaque outils objet de cette contribution.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon