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Aspect épidémiologiques et cliniques du paludisme chez la femme enceinte


par Olivier Sefu
Université de Kisangani - Docteur en médecine 2020
  

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CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE PALUDISME

1.1. DEFINITION

Le paludisme (malaria) est une parasitose due à des hématozoaires du genre Plasmodium, transmise par des moustiques du genre Anophèles femelle infectée.

1.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DU PALUDISME

1.2.1 Vecteur.

Le paludisme est transmis à l'homme par la piqûre d'un moustique culicidé du genre Anophèles au moment de son repas sanguin. Seule la femelle, hématophage, transmet la maladie.

Elle ne pique qu'à partir du coucher du soleil avec un maximum d'activité entre 23 heures et 6 heures. Cela explique que l'utilisation des moustiquaires est le moyen de prévention individuelle le plus efficace.

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Les larves d'anophèles se développent dans les collections d'eau. La nature des sols, le régime des pluies, la température et donc l'altitude, la végétation naturelle ou l'agriculture, rendent les collections d'eau plus ou moins propices au développement des espèces vectrices.

Certaines espèces ont ainsi pu s'adapter à des milieux particuliers comme le milieu urbain.

1.2.2 Agents pathogènes

Il existe de très nombreuses espèces de Plasmodium (plus de 140), touchant diverses espèces animales mais seulement cinq de ces espèces sont retrouvées en pathologie humaine.

Il s'agit de : Plasmodium falciparum, Plasmodium malariae, Plasmodium ovale, Plasmodium vivax, Plasmodium knwolesi

? Plasmodium falciparum :

Est celui le plus largement répandu à travers le monde, qui développe des résistances aux antipaludiques et qui est responsable des formes cliniques potentiellement mortelles.

Dans les régions équatoriales, il est transmis toute l'année avec cependant des recrudescences saisonnières.

Dans les régions subtropicales, il ne survient qu'en période chaude et humide. Sa transmission s'interrompt lorsque la température tombe en dessous de 18°C. Cela explique aussi que, quelle que soit la latitude, le paludisme n'est plus transmis en altitude (au-dessus de 1500 mètres en Afrique et 2500 mètres en Amérique et en Asie).

P. falciparum est responsable des formes cliniques graves, notamment du neuropaludisme.

C'est l'espèce la plus fréquemment observée en France, responsable de plus de 80 % des paludismes dit « d'importation », c'est à dire contractés en zone d'endémie mais se révélant en France métropolitaine après le retour.

? Plasmodium malariae :

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Il sévit sur les trois continents, de manière beaucoup plus sporadique. Il se différencie des autres espèces par une incubation plus longue (15 à 21 jours), par une périodicité différente de la fièvre (cycle érythrocytaire de 72 heures responsable d'une fièvre quarte) et surtout par sa capacité à entraîner des reviviscences très tardives (jusqu'à 20 ans après le retour de la zone d'endémie

? Plasmodium ovale :

Il sévit en Afrique intertropicale du Centre et de l'Ouest (et dans certaines régions du Pacifique) et provoque une fièvre tierce bénigne, comme P. vivax dont il est très proche.

Son incubation est de 15 jours au minimum mais peut-être beaucoup plus longue, jusqu'à 4 ans.

Son évolution est bénigne mais on peut observer, comme avec P. vivax, des rechutes tardives (5 ans). Schématiquement on dit que P. ovale remplace P. vivax là où cette dernière espèce n'existe pas.

? Plasmodium vivax :

Très largement répandu en Amérique du Sud et en Asie, il est beaucoup plus rarement observé en Afrique. Sa transmission s'arrête en dessous de 15°. Sa période d'incubation est de 11 à 13 jours, mais on peut observer des rechutes (accès de reviviscence) pendant 3 à 4 ans.

L'affection par P. vivax est classiquement considérée comme bénigne (fièvre tierce bénigne, c'est-à-dire due à un cycle érythrocytaire de 48 heures) mais en zone d'endémie il peut avoir des répercussions graves sur l'état de santé des populations, notamment par l'intermédiaire des anémies chez l'enfant. De plus on commence à voir surgir quelques résistances médicamenteuses à P. vivax à la chloroquine.

? Plasmodium knwolesi :

Il sévit en Asie du Sud-Est (particulièrement en Malaisie, à Bornéo), en zone forestière car il est étroitement lié à la répartition des singes macaques, son hôte habituel, et de son vecteur piquant l'homme et la singe.

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Il est morphologiquement proche de P. malariae. Il se différencie des autres espèces par un cycle érythrocytaire de 24 heures responsable d'une fièvre quotidienne.

Il existe de rares formes graves, voire mortelles, avec forte parasitémie. A ce jour aucune chimiorésistance n'a été observée pour cette espèce.

1.2.3 Classification.

· Règne des protistes,

· Embranchement des Apicomplexa (sporozoaires),

· Classe des Haemosporidea,

· Ordre des Haemosporida,

· Famille des Plasmodidae,

· Genre Plasmodium,

· Espèces :

o Plasmodium falciparum,

o Plasmodium vivax,

o Plasmodium ovale,

o Plasmodium malariae et

o Plasmodium knwolesi, parasite habituel des singes (macaques) d'Asie qui vient de passer récemment chez l'homme.

1.2.4 Mode de transmission

Il existe plusieurs modes de transmission :

o Mode naturel : se fait à l'occasion de la piqûre par un moustique femelle du genre anophèle lors de son repas sanguin

o Transmission congénitale : se fait par voie Transplacentaire de la mère au foetus

o Transmission nosocomiale : par transfusion sanguine si le sang possède les germes de la malaria, transplantation d'organe

1.2.5 Cycle du Plasmodium

Le cycle se déroule successivement chez l'homme (phase asexuée chez l'hôte intermédiaire), on l'appelle encore la schizogonie et chez l'anophèle (phase sexuée chez l'hôte définitif), appelé encore la sporogonie.

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? Chez l'homme :

Le cycle est lui-même divisé en 2 phases :

? La phase hépatique ou pré-érythrocytaire (= exo-érythrocytaire) : elle correspond à la phase d'incubation, cliniquement asymptomatique.

? La phase sanguine ou érythrocytaire : elle correspond à la phase clinique de la maladie.

? Schizogonie pré-érythrocytaire.

Les sporozoïtes inoculés par l'anophèle femelle lors de son repas sanguin restent pendant une trentaine de minutes maximum dans la peau, la lymphe et le sang. Beaucoup sont détruits par les macrophages mais certains parviennent à gagner les hépatocytes. Ils se transforment en schizontes pré-érythrocytaires ou « corps bleus » (formes multi nucléées) qui, après 7 à 15 jours de maturation, éclatent et libèrent des milliers de mérozoïtes dans le sang (10 000 à 30 000 mérozoïtes en fonction des espèces).

La schizogonie hépatique est unique dans le cycle, la cellule hépatique ne pouvant être infectée que par des sporozoïtes.

Dans les infections à P. vivax et P. ovale, certains sporozoïtes intra-hépatiques restent quiescent (hypnozoïtes) et sont responsables d'une schizogonie hépatique retardée, qui entraîne la libération dans le sang de mérozoïtes plusieurs mois après la piqûre du moustique, expliquant ainsi les reviviscences tardives observées avec ces deux espèces.

Les hypnozoïtes n'existent pas dans l'infection à P. falciparum (pas de rechute) et ils n'ont pas été mis en évidence non plus dans l'infection à P. malariae, malgré l'existence de rechutes tardives, ni-semble-t-il pour P. knwolesi.

? Schizogonie érythrocytaire.

Très rapidement les mérozoïtes pénètrent dans les globules rouges. La pénétration du mérozoïte dans l'érythrocyte et sa maturation en trophozoïte puis en schizonte prend 24, 48 ou 72 heures (en fonction de l'espèce) et conduit à la destruction du globule rouge hôte et à la libération de 8 à 32 nouveaux mérozoïtes.

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Ces mérozoïtes pénètrent dans de nouveaux globules rouges et débutent un nouveau cycle de réplication. Cette partie du cycle correspond à la phase clinique : la parasitémie s'élève, le sujet devient fébrile, c'est l'accès palustre.

En l'absence de traitement, tous les parasites évoluent progressivement au même rythme (on dit qu'ils deviennent synchrones), tous les schizontes érythrocytaires arrivent à maturation au même moment, entraînant la destruction d'un grand nombre de globules rouges de manière périodique :

o Toutes les24 heures (pour P. knowlesi),

o Toute les 48 heures (fièvre tierce de P. falciparum, P. vivax ou P. ovale) ou

o Toutes les 72 heures (fièvre quarte de P. malariae). En pratique on observe que la fièvre de tierce due à P. falciparum est rarement synchrone.

Après un certain nombre de cycles érythrocytaires, certains mérozoïtes subissent une maturation d'une dizaine de jours, accompagnée d'une différenciation sexuée : ils se transforment en gamétocytes à potentiel mâle ou femelle, qui vont rester en circulation dans le sang pendant 10 à 15 jours.

? Chez l'anophèle femelle.

Les gamétocytes, ingérés par le moustique lors d'un repas sanguin sur un sujet infecté, se transforment en gamètes mâles et femelles qui fusionnent en un oeuf libre, mobile appelé ookinète. Cet ookinète quitte la lumière du tube digestif, se fixe ensuite à la paroi externe de l'estomac et se transforme en oocyste.

Les cellules parasitaires se multiplient à l'intérieur de cet oocyste, produisant des centaines de sporozoïtes qui migrent ensuite vers les glandes salivaires du moustique. Ces sporozoïtes sont les formes infectantes prêtes à être inoculées avec la salive du moustique, lors d'un repas sanguin sur un hôte vertébré.

La durée du développement sporogonique des Plasmodium varie en fonction des conditions climatiques : entre 9 et 20 jours pour P.

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falciparum (entre, respectivement, 30°C et 20°C), un peu plus rapide pour P. vivax à températures équivalentes, plus long pour P. malariae.

1.2.6 Distribution géographique

Il est possible de dresser les grandes lignes de la répartition géographique du paludisme à travers le monde. En revanche il est important de comprendre qu'en raison des facteurs influençant l'épidémiologie évoqués précédemment (distribution des anophèles, capacité vectorielle, caractéristiques biologiques des différentes espèces de Plasmodium ...) la répartition géographique varie d'un continent à l'autre, d'un pays à l'autre, mais aussi d'une région à une autre, d'un village à un autre et même parfois au sein d'un même village.

1.2.6.1. Europe.

Officiellement, le paludisme a été éradiqué en Europe, y compris aux Açores, aux Canaries, à Chypre, dans les Etats de l'Europe de l'Est et dans la partie européenne de la Turquie.

En revanche, la Fédération de Russie (dont la partie européenne comprenant la région de Moscou) est à surveiller car il y persisterait une transmission de paludisme dû à P. vivax espèce capable de se réimplanter temporairement dans tout le sud de l'Europe (par exemple en Italie, Corse, ...). Ainsi en 2011 P. vivax est réapparu en Grèce (cas autochtones).

A noter que l'on décrit parfois des cas de paludisme d'aéroport en lien avec l'importation de moustiques infestés dans les bagages ou les cabines des avions venant des zones d'endémies.

1.2.6.2. Afrique.

Le paludisme est très largement répandu dans toute l'Afrique sub-saharienne où coexistent P. falciparum (nettement prédominant), P. ovale et de manière plus sporadique P. malariae.

P. vivax peut être retrouvé en Afrique de l'Est. Il existe une transmission, faible, en Afrique du Nord (Algérie), essentiellement due à P. vivax, ainsi qu'au Cap-Vert et à l'Ile Maurice. L'Ile de la Réunion est indemne.

En revanche, la transmission est bien présente aux Comores, dont Mayotte, et à Madagascar où coexistent quatre espèces.

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1.2.6.3. Amérique.

Le paludisme a été éradiqué en Amérique du Nord. La transmission se poursuit en Amérique centrale (P. vivax essentiellement) mais les Caraïbes sont indemnes à l'exception d'Haïti et d'une partie de la République Dominicaine. Il faut donc noter qu'il n'y a pas de paludisme dans les 2 départements d'Outre-Mer français que sont la Martinique et la Guadeloupe.

En Amérique du Sud, la transmission est essentiellement due à P. falciparum (avec présence de souches très résistantes aux amino-4-quinoléines dans tout le bassin amazonien) et à P. vivax. Le paludisme sévit toujours en Guyane française mais essentiellement sur les fleuves et en forêt. Les villes, notamment Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni sont indemnes.

D'une manière générale toutes les grandes villes américaines sont indemnes sauf en Amazonie.

Rappelons qu'il n'y a plus de transmission au-dessus de 2500 mètres. 1.2.6.4. Asie.

Toute l'Asie du Sud-Est (Myanmar, Chine du Sud, Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Laos, Malaisie, Indonésie, Philippines) est touchée par une transmission due à P. falciparum (avec présence, dans certaines régions de souches multirésistantes) à P. vivax et à P. knowlesi.

Les autres régions et la péninsule indienne sont atteintes par P. vivax et P. falciparum mais ne sont pas concernées par le phénomène de multirésistance.

A la différence de l'Afrique, où la transmission est beaucoup plus homogène, la transmission en Asie se fait sous forme de foyers disséminés en milieu rural dans les zones de collines boisées. Toutes les grandes villes asiatiques sont indemnes (sauf les villes indiennes).

1.2.6.5. Océanie.

La transmission est hétérogène. Certaines îles sont atteintes (Nouvelle Guinée, Iles Salomon, Vanuatu) ; d'autres en sont totalement dépourvues : Polynésie Française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Fidji, Hawaï ... L'Australie et la Nouvelle Zélande sont indemnes.

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1.2.7 PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME

L'hyperthermie ou poussée fébrile correspond au moment où les schizontes éclatent de façon synchrone et libèrent les mérozoide dans la circulation sanguine. Cette libération stimule l'activation de macrophages et la production de cytokines pro-inflammatoires provoquant ainsi l'accès fébrile

Celui-ci survient quotidiennement chez P. knowlesi, toutes les 48heures pour P. falciparum, P. ovale et vivax et toutes les 72heures pour P. malariae

L'anémie résulte avant tout de la lyse des hématies parasitées. Des hématies saines peuvent également être détruites, surtout dans les infections à P. falciparum, sans doute par un mécanisme immunologique.

La splénomégalie et l'hépatomégalie témoignent, habituelles au bout d'un certain temps d'évolution, témoignent de l'hyperactivité et la congestion de ces organes.

1.2.8 Forme clinique du paludisme

Il existe deux formes cliniques : l'accès simple et accès

pernicieux

1.2.8.1 Accès simple

La symptomatologie clinique est rapport avec l'éclatement des globules rouges et la libération des pyrogènes. Le patient dans ce cas peut présenter les céphalées, douleurs articulaires, myalgies et fièvre.

1.2.8.2 Accès pernicieux

La présence d'un seul de ces critères clinique ou biologique associé à la présence de P. falciparum dans le sang fait porter le diagnostic d'accès pernicieux

11

Critère clinique

Critères Caractéristiques

Troubles de la conscience Score de Glasgow modifié = 9 chez

l'adulte et enfant de plus de 5 ans Score de Blantyre = 2 chez le petit enfant.

Convulsion répétées = 2 / 24 heures (malgré la correction

de l'hyperthermie)

Prostration Extrême faiblesse ou chez l'enfant : «
Impossibilité, de se tenir assis pour un enfant en âge de le faire, ou de boire pour un enfant trop jeune pour se tenir assis »

Détresse respiratoire Définition clinique

Ictère Clinique ou biologique (bilirubine >

50 ìmol/L)

Hémoglobinurie macroscopique Urines rouges foncées ou noires

Hémoglobinurie ou myoglobinurie à la bandelette

Absence d'hématurie microscopique

Collapsus circulatoire TAS < 80 mmHg chez l'adulte

TAS < 50 mmHg chez l'enfant

OEdème pulmonaire Définition radiologique

? Retentissements de la grossesse sur le paludisme

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Critère biologique

Critères Caractéristiques

Anémie grave Adulte : Hb < 7 g/dL ou Hte < 20 %

Enfant : Hb < 5 g/dL ou Hte < 15%

Hypoglycémie Glycémie < 2,2 mmol/L

Acidose métabolique pH < 7,35 ou bicarbonates < 15

mmol/L

Hyperlactatémie Lactates plasmatiques > 5 mmol/L

Hyperparasitémie > 4% chez un sujet non immun

Insuffisance rénale Créatininémie > 265 ìmol/L après

réhydratation ou diurèse < 400 mL/24h chez l'adulte (<

12mL/kg/24h chez l'enfant)

1.2.9 Diagnostic para clinique du paludisme

La goutte épaisse et le frottis mince sont les examens microscopiques de choix recommandés par le PNLP.

Face aux contraintes de terrain, de manière exceptionnelle le Test de diagnostic rapide peut être utilisé au niveau des hôpitaux dans des circonstances exceptionnelles (impossibilité de réaliser la microscopie)

1.2.10 PALUDISME ET GROSSESSE

La grossesse ou la gestation est le processus physiologique au cours duquel, la progéniture vivante d'une femme ou d'un mammifère femelle se développe dans son corps depuis la conception jusqu'à ce qu'elle puisse survivre hors du corps de la mère. Durant cette période qui dure 9 mois soit 270 jours soit 40 semaines et demi d'aménorrhées, l'organisme de la femme connait de nombreuses modifications.

13

La gestation en tant que phénomène physiologique diminue les défenses immunologiques et semble favoriser les rechutes de paludisme, en dehors de toute réinfestation [5]. Elle entraîne une modification des défenses immunitaires de la femme qui se traduit par une augmentation de la fréquence et de la gravité des accès de paludisme surtout chez les primigestes. Leur fréquence est maximale au cours du second trimestre de la grossesse et la gravité est plus marquée au cours du 3ème trimestre et dans les suites de couches [33].

? Retentissement du paludisme sur la grossesse

Il est certain qu'un paludisme transforme une grossesse normale en grossesse pathologique. Les accès répétés du paludisme peuvent perturber le fonctionnement hypophysaire et entrainer une stérilité. Par ailleurs, la nidation peut être perturbée chez les femmes atteintes de paludisme viscéral évolutif, avec une splénomégalie importante.

Au début, le paludisme entraine une accentuation des signes sympathiques de la grossesse. Dans les grossesses avancées, il existe une corrélation entre le taux de parasitémie et la durée de la fièvre d'une part et le risque d'avortement d'autre part, surtout en zone endémique. La mort in utero, l'accouchement prématuré et l'hypotrophie foetale sont plus fréquents.

Le paludisme provoquant une hémolyse aggrave une anémie déjà fréquente du fait de la malnutrition et d'une carence martiale.

1.2.11 PRISE EN CHARGE DU PALUDISME CHEZ LA FEMME

ENCEINTE

La femme enceinte fébrile doit être considérée comme une urgence et un cas particulier.

La prise en charge du paludisme chez la femme enceinte se répartie en deux volets : volet préventif et volet curatif

? Volet préventif : comprend

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Le traitement préventif intermittent(TPI) et l'utilisation des

moustiquaires imprégnées d'insecticide

? Traitement préventif intermittent

Selon l'OMS et le PNLP, ce traitement consiste à administrer

à toutes les femmes enceintes au moins deux doses de Sulfadoxine

pyriméthamine(SP) et lors des consultations prénatales.

Pour la gestante VIH/SIDA séronégatif, 2 doses de Sulfadoxine

pyrimethamine ;

A la 16è semaine de la grossesse, dès l'apparition des

mouvements actifs du foetus, donner 3 comprimés de la SP

A la 28è semaine de la grossesse, répéter la dose de 3

comprimés en une prise

Par contre la gestante VIH/SIDA séropositif doit recevoir 3

doses de la SP :

16è semaine de la grossesse ;

28è semaine de la grossesse ;

32è semaine de la grossesse

Le TPI permet de réduire nettement les conséquences

négatives du paludisme pendant la grossesse.

? Usage des moustiquaires imprégnées d'insecticide

? Volet curatif

Le choix des antipaludiques pour traiter le paludisme au cours de la grossesse dépendrait du trimestre et des caractéristiques régionales de la résistance aux antipaludiques. Malgré la rareté des données, la quinine (avec ou sans la clindamycine) et les combinaisons à base de dérivés d'artémisinine sont maintenant recommandés dans le traitement du paludisme chez la femme enceinte (24)

Antipaludiques recommandés pour le traitement du paludisme au cours de la grossesse

15

 

Premier trimestre

Paludisme
simple non
compliqué

· 1er épisode : quinine, 10 mg/kg 3 fois par jour pendant 7
jours avec ou sans clindamycine 5mg/kg 3 fois par jour pendant 7 jours.

· Episodes suivants : CTA efficaces localement ou

artésunate 2mg/kg/jour pendant 7 jours avec
clindamycine comme ci-dessus

 
 

Paludisme sévère ou compliqué

· Artésunate, 2,4 mg/kg IV à l'heure (H) 0, 12 et 24 et continue chaque 24 heure jusqu'à ce que la patiente puisse tolérer l'artésunate par voie orale, 2mg/kg/dose pendant 7 jours et clindamycine, 5mg/kg 3 fois par jour pendant 7 jours.

· Ou quinine IV : dose de charge de 20 mg/kg pendant 4 heures, puis 10 mg/kg donnée 8 heures plus tard après le début de la dose charge, suivie par 10 mg/kg toutes les 8 heures pendant 7 jours.

Paludisme non P.

falciparum

· Phosphate de chloroquine (1 comprimé de 250 mg, soit 155,3 mg de chloroquine base). La dose est de 10 mg/kg base une fois par jour pendant 2 jours suivis de 5 mg/kg au 3e jour. Pour P. vivax résistant, amodiaquine, quinine, méfloquine, les dérivés d'artémisinine peuvent être utilisés.

· Prévention : phosphate de chloroquine, 300 mg à l'admission suivi de 150 mg par semaine

 

16

DEUXIEME CHAPITRE : MATERIEL ET METHODES 2 .1. MATERIEL

2.1.1. Cadre d'étude

L'hôpital général de référence Makiso/Kisangani nous a servi de terrain

de recherche.

Il se trouve en république démocratique du Congo, dans la province de

la Tshopo, ville de Kisangani. Il se situe sur l'avenue munyororo, quartier

Plateau médical dans la commune MAKISO.

Il est limité ;

A l'est : par le bureau de Programme Elargi de la Vaccination et celui de

coordination de la croix rouge Tshopo ;

A L'ouest : par l'aéroport de simi simi ;

Au nord : par le cimetière des victimes de la guerre des six jours ;

Au sud : par la division provinciale de santé, la banque du sang, la faculté

de médecine et pharmacie, les cliniques universitaires de Kisangani.

Il organise à son sein les services suivants :

· Médecine interne

· Pédiatrie

· Chirurgie

· Gynécologie obstétrique

· Radiologie

· Laboratoire

· Urgences

2.1.2 Motivation du choix de site de recherche

La raison ayant motivé notre choix sur ce site est que l'hôpital général de référence Makiso/Kisangani est une structure médicale fréquentée par toute sorte de classe sociale dans population.

2.1.3 Période et population d'étude

Nous avons mené notre étude durant la période du 01 janvier au 31 décembre 2019.

Durant notre période d'étude 320 gestantes ont consulté l'hôpital général de référence de Makiso/Kisangani.

De ces 320 gestantes, nous avons retenu 250 gestantes qui avaient un dossier médical bien remplis .Et de ces 250 gestantes 127 ont fait le paludisme au cours de leur grossesse évolutive. L'âge des gestantes a varié de 17 à 42 ans.

Critère d'inclusion ;

+ Etre enceinte

+ Avoir consulté l'hôpital général de référence de Makiso /Kisangani durant notre période d'étude

17

+ Avoir un dossier médical complètement remplis

+ Avoir été diagnostiqué du paludisme au cours de sa grossesse

évolutive (c'est-à-dire goutte épaisse et/ou TDR malaria positifs)

Critère d'exclusion

Ont été exclu toutes les gestantes n'ayant pas remplis les critères ces haut citées

2.2. METHODES

2.2.1. Type d'étude

Il s'agit d'une étude transversale menée sur un échantillon de 127 gestantes durant la période du 01 Janvier au 31 décembre 2019.

2.2.2. Collecte des données

Pour la collecte des données, nous avons utilisé la technique

documentaire, en analysant le dossier les gestantes, le registre

d'hospitalisation ainsi que le registre d'accouchement du service de

Gynéco-obstétrique.

Pour le faire, nous nous sommes servis d'un Protocol de

recherche préalablement établi avec les variables suivants :

> Sociodémographique : âge, lieu de résidence, état civil et niveau

d'instruction

> Paramètres cliniques : motifs de consultation, nombre des CPN

> Paramètres obstétricaux : l'âge gestationnel, gestité

> Examens paracliniques : taux d'hémoglobine

> Traitement employé : mesure préventive, traitement curatif

> Issue de la grossesse : complication ovulaire.

2.2.3. Analyses statistiques

Le dépouillement de données s'est fait manuellement, puis leurs résultats ont été consignés dans les tableaux.

Pour leur analyse et interprétation, nous avons utilisé le calcul de pourcentage dont voici la formule :

% =

F = nombres des cas observés

N = effectif total % = pourcentage

2.2.4. Difficultés rencontrées

Nous avons rencontré quelques difficultés pendant la collecte des données notamment le fait que certains dossiers n'étaient pas bien rempli et avaient beaucoup d'insuffisance pour nous fournir les données recherchées.

18

TROISIEMECHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS

III.1.PREVALENCE DU PALUDISME CHEZ LES GESTANTES Tableau I : Répartition des gestantes selon la prévalence du paludisme

Gestantes

Effectif

pourcentage

Avec paludisme

127

50 ,8

Sans paludisme

123

49 ,2

Total

250

100

III. 2. PARAMETRES SOCIO DEMOGRAPHIQUE

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