WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Une analyse critique de la pratique actuelle de sanctions internationales.


par Vinny MBOMBO
Université de Kinshasa - Licence de droit 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. L'Individu

Le droit international est longtemps resté un droit qui ne considérer que l'Etat et les organisations internationales. Les individus n'apparaissaient pas dans les obligations ni dans les droits, sinon par intermédiation de l'Etat. Pour une certaine doctrine89, les individus étaient des simples objets de droit, ne pouvant exister en dehors du cadre étatique, avec comme

89 Comme les tenants du positivisme orthodoxe.

58

conséquence qu'ils ne pouvaient détenir des droits et des obligations dans la société internationale.

Cependant, on assiste de plus en plus à une évolution qui tend, dans certaines matières, à considérer l'individu comme titulaires des droits et débiteurs des obligations. Et cette évolution dériverait de deux phénomènes dont: d'une part, la prise en considération des droits de l'homme; et la prise en considération de la responsabilité individuelle dans certaines situations de guerre d'autre part (la seconde guerre mondiale, le crime contre l'humanité et à ce jour le terrorisme).

Les sanctions sont censées être une solution de dernier recours quand il s'agit de répondre à des violations massives des droits de l'homme, de lutter contre la contrebande illégale ou de stopper des groupes extrémistes. De plus en plus, les sanctions sont également utilisées pour soutenir les efforts de paix, pour assurer que des élections aient lieu, ou pour démobiliser des groupes armés.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies, à la suite l'intensification de la lutte internationale contre le terrorisme depuis le début des années 2000, a été emmené à autoriser les Etats membres de l'organisation à prendre des mesures dites « ciblées »90, autrement dit, des mesures qui, sans passer par le filtre de l'Etat, visent directement les personnes suspectées d'avoir des liens avec des organisations terroristes. Inaugurées à l'égard de l'organisation terroriste Al Qaïda et de son chef Oussama Ben Laden, ces mesures ont depuis lors été étendues non seulement à d'autres organisations terroristes, mais également à des personnalités ou entités dont le comportement est considéré comme contraire au droit international et, directement ou indirectement, responsable de crises internationales. Ces mesures sont considérées comme plus efficaces et moins discriminatoires et dommageables pour les personnes qui ne sont pas responsables de ces comportements, dans la mesure où elles « n'affectent pas la totalité des

90 Lire à ce sujet la résolution 1373 adoptée le 28 septembre 2001 par le Conseil de sécurité des Nations Unies (S/RES/1373(2001), dans laquelle il qualifie les actes de terrorisme de menaces à la paix et à la sécurité internationales, demandant à tous les Etats, en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, de prendre toutes les mesures appropriées, y compris ciblées, pour lutter contre ce phénomène; lire également la résolution S/RES/1390(2002) du 16 janvier 2002 relative aux mesures à prendre à l'encontre d'Oussama Ben Laden, du réseau Al Qaïda et des Talibans.

91 Doc. 15579/03, 3 déc. 2003, p.6. Conseil de l'UE, Lignes directrices concernant la mise en oeuvre et l'évaluation de mesures restrictives (sanctions) dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE.

59

transactions d'une catégorie particulière avec un pays tiers mais la partie de ces transactions qui concerne une catégorie bien définie de personnes et d'entités »91.

C'est ainsi que certains dirigeants des Etats, parce qu'ils sont supposés conduire leurs Etats dans la logique de la violation du droit de la paix et de la sécurité internationales, se voient sanctionnés en tant que dirigeants ou à cause de leur rôle dans la situation contraire au droit international.

Lorsque le Conseil de sécurité prend des telles mesures à l'encontre des individus, il affirme toujours qu'il s'agit des sanctions contre l'Etat dont relèvent les individus sanctionnés. Lorsqu'il sanctionne des membres d'un groupe terroriste, c'est le groupe terroriste qui est visé.

Malgré le fait que le Conseil est l'Organe habilité à décider des mesures coercitives contre ceux qui violent la paix et la sécurité internationales, s'adresser à des individus pour des violations du droit de la sécurité internationale, peut paraître dangereux aux droits et libertés individuelles.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld