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Quelle est notre représentation du mythe viking dans notre patrimoine contemporain? étude de la série Vikings de Michael Hirst et de son influence sur la culture populaire.


par Wiyana SIMONELLI
Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Histoire, Civilisation, Patrimoine. Parcours patrimoine numérique 2019
  

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b. Société

1- Politique et châtiments

Premier fait important dans la série, on nous décrit un système sociétal sur la base d'un gouvernement autocratique incarné par exemple dans le personnage d'Haraldson. Certains scientifiques l'on fait remarquer, cette société était plutôt basé sur un système démocratique. Mais n'avons-nous pas ici un exemple de transposition du moderne sur de l'ancien ? Après tout, aujourd'hui nous avons tous l'image des pays scandinaves avec une image de « social-démocratie ». La réalité est tout autre, avant de parler de démocratie, on peut tout d'abord parler de pouvoir local exercé par des paysans (et pêcheurs) libre appelé « boendr » qui avaient une implantation forte dans une région en raison de son lignage. La notion de « roi » (konungr) tel que nous la connaissons dans nos pays occidentaux avait une tout autre signification dans les pays scandinaves. Ils n'étaient pas en charge des problèmes politiques ou encore des chefs de guerres. En effet, les rois étaient choisis afin d'assurer des années fécondes et une paix durable donc vraisemblablement des grands-prêtres sacrificateurs de la « religion ». Notons ici que s'ils manquaient à ses devoirs, ils pouvaient être tués ou « renversés », s'est d'ailleurs de là dont vient l'expression. On peut donc dire que se sont les possédants-dirigeants qui ont le pouvoir à cette époque et qui font la politique. En outre, des sagas et autres écrits relevant de cette époque, il n'est nullement question de « démocratie ». On peut tout de même mettre en avant certaines manières qui s'en rapproche comme le thing ou le althing, qui avaient des traits de « parlements », en rassemblant un certains nombres de personnes importantes (sans le petit peuple) qui discutaient de toutes les questions d'intérêts général, politiques économiques ou encore juridiques. Ceci était le même processus pour les expéditions vikings qui étaient dirigées par un chef provenant d'une famille ou clan important et qui avaient de quoi payer ses expéditions.

" 38 "

Il faut aussi aborder les châtiments et les sanctions, dans Vikings, on assiste à plusieurs mise à mort ou combat armé violent comme règlement de compte ou de litige. Le plus spectaculaire est certainement « L'aigle de sang » exercé la première fois sur le Jarl Borg dans la saison 2 puis sur le roi Aelle dans la saison 4. Ce supplice consiste à ouvrir la cage thoracique dans le dos, séparer les côtes de la colonne vertébrale et extraire les poumons de la victime censée être toujours en vie. La respiration du condamné est supposée faire gonfler les poumons qui ainsi disposé donnent l'impression d'ail déployé. Torture très spectaculaire dans la série, elle n'a pourtant pas de réalité historique à ce jour. Des sources scandinaves parlent aussi de l'aigle de sang, mais les chercheurs doutent du terme qui semblerait être une erreur de traduction de certains textes ou d'une figure de style décrivant la mort d'un ennemi. Dans un article datant 1984 intitulé « Viking atrocity and Skaldic verse: The Rite of the Blood-Eagle » de Roberta Frank cette acte d'aigle de sang est contesté. Selon l'auteure, c'est une mauvais interprétation de la strophe de Sigvatr Þórðarson, seule source de la période viking à attester une telle pratique. Cette strophe, a une syntaxe qui se prête à deux interprétations et le mot « ara » signifiant aigle peut être aussi bien à l'accusatif qu'au datif :

« Ok Ellu bak,
at, lét, hinn's sat,
Ívarr, ara,
Jórvík, skorit. »

1) Première traduction la plus largement retenue : Ívarr à fait découpé le dos d'Ella comme un aigle.

2) Deuxième traduction : Ívarr fait découper le dos d'Ella par un aigle. Une telle formulation signifierait simplement qu'Ívarr causa la mort d'Ella, le transformant ainsi en cadavre susceptible d'être lacéré par un aigle.34

34 Frank, Roberta. Viking atrocity and Skaldic verse: The Rite of the Blood-Eagle. English Historical Review. 1984, XCIX, 332-343.

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La complexité de la poésie scaldique renforcée dans ce cas précis par la poésie anglo-saxonne donne des cas épineux à appréhender et à comprendre donnant parfois des interprétations différentes selon les auteurs de sagas.

Plus largement d'un point de vue juridique, l'égalité entre les hommes n'existe absolument pas et les sanctions sont totalement différentes selon la personnalité de l'accusé et du plaignant et en fonction la position dans la société. Il existe trois sortes de verdicts :

- les amendes en nature ou en espèces

- les bannissements appelés « skoggangr » - les proscriptions

Les peines de mort en punition de crimes n'étaient donc pas pratiquées et encore moins la torture. On a pu notamment dire que la civilisation germanique était une civilisation de la honte ; autrement dit, il faut être grand ou ne l'être pas, donc être considéré parmi ceux qui comptent. De cette honte découle un autre aspect des Vikings qui se retrouve assez fréquemment dans la série : la vengeance. Seule moyen de retrouver son honneur et de laver sa honte, la vengeance est un acte courant que l'on retrouve en grand nombre dans les sagas ou textes scaldiques relevant d'un droit sacré. Ainsi, pour résumer, nous ne sommes pas dans une monarchie stricto sensu, mais non plus en démocratie. Pour qualifier ce système, il n'y a pas réellement de vocable pour le caractériser. Selon Régis BOYER, on pourrait parler vulgairement de « ploutocratie- oligarchique ». Autrement dit, un petit nombre de personne à le pouvoir, car il possède la richesse sous toutes ces formes.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein