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Effet de la culture en bande et du zaï sur l’amélioration de la production du mil et du niébé dans le département de Mayahi.


par Souleymane LAMINOU ADAMOU
Université Dan Dicko Dankoulodo de Maradi-Niger - Master II en production végétale durable 2019
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE DU NIGER

    MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SUPERIEURS DE LA
    RECHERCHE ET DE L'INNOVATIONN
    Université Dan Dicko Dankoulodo de Maradi
    Faculté d'Agronomie et des Sciences de l'Environnement

    MEMOIRE DE FIN D'ETUDE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER II

    OPTION : Agronomie et Production Végétale Durable

    THEME : Effet de la culture en bande et du zaï sur l'amélioration de la production du mil et du niébé dans le Département de Mayahi

    Maitre de stage : Mr Laouali AMADOU, Doctorant au CERRA de Maradi

    Soutenu par : LAMINOU ADAMOU Souleymane le 15/01/2019 devant le jury composé de : Dr Laminou M Ousmane : Maitre de conférences, Enseignant chercheur à la FASE, Président Dr Issoufou H Bil-Assanou : Maitre-assistant, Enseignant chercheur à la FASE, Examinateur Dr Morou Boubé : Maitre de conférences, Enseignant chercheur à la FST, Examinateur

    Dr BOUKARI B Ibrahim, Maitre de Recherche, Enseignant chercheur à la FASE, Directeur

    de Mémoire

    Année académique 2016-2017/ Première promotion

    i

    TABLE DES MATIERES

    TABLE DES MATIERES i

    DEDICACES iii

    REMERCIEMENTS iv

    LISTE DES TABLEAUX v

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE I : CULTURE EN BANDES ALTERNEES 1

    1.1. GENERALITES 4

    1.1.1. Définitions des termes 4

    1.1.2. Principaux avantages des cultures associées 4

    1.1.3. Aperçu sur les légumineuses 5

    1.1.3.1. Caractéristiques 5

    1.1.3.2. Insertion des légumineuses dans les systèmes de culture 6

    1.2. METHODOLOGIE 8

    1.2.1. Zone d'étude 8

    1.2.2. Echantillonnage 8

    1.2.3. Mode et date de semis 9

    1.2.4. Dispositif 10

    1.2.4. Collecte des données 11

    1.2.4.1. Le rendement 11

    1.2.4.2. Calcul de la LER 12

    1.2.4.3. Rendement en monoculture 12

    1.2.4.4. Calcul du Ratio de compétition (Competitive Ratio ou CR en anglais) 12

    1.2.4.5. Le revenu des producteurs 12

    1.2.5.6. Calcul de l'Indice d'avantage économique ou Monetary Advantage en Anglais (MAI)

    12

    1.2.5. Traitement et analyse des données 13

    1.2.5.1. Traitement des données 13

    1.2.5.2. Analyse des données 14

    1.3. RESULTATS 15

    1.3.1. Rendements du mil et du niébé de la culture en bande selon les communes 15

    1.3.2. Land Equivalent Ratio (LER) selon les communes 17

    1.3.3. Ratio de compétition (Competitive Ratio ou CR en anglais) 18

    1.3.4. Marge bénéficiaire avant et avec utilisation de la technologie selon les communes 19

    1.3.5. Indice d'avantage monétaire (Monetary Advantage Index) 21

    1.4. Discussion 22

    II

    CHAPITRE II : CULTURE SOUS ZAI AGRICOLE 23

    2.1. GENERALITES 26

    2.1.1. Concept et problématique de la fertilité des sols agricoles 26

    2.1.1.1. Concept de la fertilité 26

    2.1.1.2. Problématique de la fertilité 26

    2.1.2. Principales techniques de gestion de la fertilité des sols agricoles 26

    2.1.3. Zaï agricole 27

    2.2. Méthodologie 28

    2.2.1. Echantillonnage 28

    2.2.2. Collecte des données 28

    2.2.3. Analyse et traitement des données 28

    2.3. Résultats 29

    2.3.1. Rendement du mil et du niébé de la culture sous zaï agricole selon les communes 29

    2.3.2. Marge bénéficiaire avant et avec utilisation de la technologie selon les communes 30

    2.4. Discussion 31

    CONCLUSION 32

    Références bibliographiques 33

    ANNEXE I

    Annexe 1 : Liste des villages pour la culture en bande alternée I

    Annexe 2 : Liste des villages pour la culture sous zaï agricole II

    iii

    DEDICACES

    Par la grâce de Dieu, le Clément le tout Miséricordieux, je dédie ce travail à : Mes parents, Laminou Adamou et Salmou Adamou qui n'ont ménagé aucun effort pour m'accompagner sur le chemin de la réussite.

    Recevez ce travail comme le fruit de vos efforts et de votre patience. Que Dieu vous bénisse et vous protège !

    Mes frères et soeurs pour la chaleur familiale, leur gentillesse et leur soutien. Merci d'être toujours là à mes côtés. Que Dieu vous garde !

    iv

    REMERCIEMENTS

    Nous remercions Dieu (ALLAH SWT), le Tout Puissant et le Miséricordieux, pour tous les bienfaits dont il nous a comblé, sans lesquels ce travail n'aurait pas eu lieu.

    Le présent mémoire ne s'aurait être le produit de notre seule et modeste personne. En ce sens, nous manquons de mots pour adresser notre sincère gratitude à l'endroit de :

    Dr Ibrahim BAOUA, Maitre de Recherche, Enseignant chercheur à la Faculté d'Agronomie et des Sciences de l'Environnement (FASE), C'est un honneur pour moi de vous avoir comme encadreur. Vos qualités d'homme de science nous laissent admiratifs. Ce travail nous donne l'occasion de bénéficier une fois de plus de vos conseils et aides. Soyez assurés de notre profonde reconnaissance.

    Mr Laouali AMADOU, Doctorant en Entomologie, Chef du laboratoire d'Entomologie de CERRA Maradi pour avoir coordonné le stage avec rigueur scientifique et patience. Votre disponibilité et votre amour du travail bien fait nous ont beaucoup marqué. Veuillez trouver ici l'expression de notre sincère reconnaissance.

    Mr Rabo SALISSOU, Ingénieur Agronome du projet HEKS de Sahel Bio pour son appui technique et méthodologique. Que Dieu vous aide.

    Mr Nassirou OUMAROU MATO, Doctorant en gestion des ravageurs, assistant au laboratoire d'Entomologie II du CERRA Maradi pour sa contribution. Qu'il trouve ici, l'expression de ma profonde gratitude. Merci

    Mr ZONON Félix, Doctorant en gestion des ressources naturelles, assistant au laboratoire de ressources forestières du CERRA Maradi pour avoir accepté d'apporter des observations à ce mémoire. Qu'il trouve ma sincère reconnaissance. Merci

    Tout le personnel de Sahel Bio notamment les agents de terrain qui ont su faire régner une ambiance familiale et un esprit de convivialité et d'entre aide.

    Que tous ceux qui, ont contribué d'une manière ou d'une autre à la réussite de ce travail, trouvent l'expression de notre profonde gratitude.

    V

    LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : les dates de semis

    Tableau 2 : Rendements moyens du mil et du niébé avant et avec utilisation de la culture en bande selon les communes

    Tableau 3 : Rendement du mil et du niébé selon que les producteurs ont respecté ou non les consignes relatives à la densité de semis et à l'apport de fumure organique.

    Tableau 4 : Valeurs calculées des LER dans le système de culture en bande par commune Tableau 5 : Valeurs calculées des CRs dans le système de culture en bande par commune

    Tableau 6 : Marge bénéficiaire moyenne des producteurs avant et avec utilisation de la technologie en bande alternée par commune.

    Tableau 7 : Marge bénéficiaire généré par la culture en bande selon que les producteurs ont respecté ou non les consignes relatives à la densité de semis et à l'apport de fumure organique.

    Tableau 8 : Valeurs calculées des MAIs par commune

    Tableau 9 : Rendements moyens du mil et du niébé avant et avec utilisation de la technologie de zaï selon les communes

    Tableau 10 : Marge bénéficiaire moyenne des producteurs avant et avec utilisation de la technologie en bande alternée par commune.

    Résumé

    L'agriculture demeure la principale activité économique du Niger. Cependant, les systèmes de production agricoles sont confrontés à des difficultés dont la dégradation continue de terres, les pressions liées à l'occupation des sols et le changement climatique. Dans le souci de trouver les voies menant à une autre forme d'agriculture viable, des technologies agro écologiques sont expérimentées par les partenaires au développement. Cette étude a été entreprise pour évaluer les effets de l'utilisation de deux technologies agro-écologiques diffusées par l'ONG SAHEL BIO dans les Communes du Département de Mayahi. Une collecte de données a concerné 303 producteurs de 40 villages pour la culture en bande et 14 producteurs de 7 villages pour le zaï. L'étude a permis d'établir que la culture en bandes alternées permet une augmentation des productions du mil et du niébé de 154% à 400% selon les sites. Il est calculé un Land Equivalent Ratio moyen de 2,94 ce qui signifie que le système en bande est plus avantageux que la monoculture. Le compétitive Ratio est de 1,04 pour le mil et 0,96 pour le niébé, ce qui démontre qu'il n'y a pas de compétitivité entre les deux espèces. La marge bénéficiaire moyenne des producteurs est de 102.274 FCFA soit une hausse de 148% par rapport à leur revenu habituel avant l'utilisation de la technologie. La pratique du zaï agricole a entrainé une hausse moyenne de rendement de 279% pour le niébé et 205% pour les mil et une améliorations du revenu agricole des producteurs de 222%.

    vi

    Mots clés : Culture en bande alternée, zaï agricole, rendement, revenu, technologie

    Abstract

    Agriculture remains the main economic activity of Niger. However, agricultural production systems face challenges including continuous land degradation, land-use pressures and climate change. In an effort to find pathways for another form of sustainable agriculture, the agro-ecological technologies were tested by development partners. This study was carried out to evaluate the effects of two agro-ecological technologies application disseminated by NGO SAHEL BIO in the Municipalities of Mayahi department. Data collection involved 303 producers from 40 villages for strip intercropping and 14 producers from 7 villages for zaï. The study demonstrated that alternating strip cultivation increases production of millet and cowpea from 154% to 400% depending on the municipality. The calculated Land Equivalent Ratio average of 2.94 is which shows that the strip intercropping is more advantageous than monoculture. The average Competitive Ratio is 1.04 for millet and 0.96 for cowpea, demonstrating that there is no competitiveness between the two crops. The average profit margin for producers is 102,274 FCFA which is 148% higher than their usual income before the use of the technology. The practice of agricultural zaï led to an average yield increase of 279% for cowpea and 205% for millet and an improvement in farmers' income of 222%.

    vii

    Key words: strip intercropping, agricultural zaï, yield, income, technology

    1

    INTRODUCTION

    Le Niger est l'un des pays Ouest Africain soumis à un climat de type sahélien dont les principales caractéristiques sont une pluviométrie faible, variable dans le temps et dans l'espace, des températures élevées et des vents, tendant à accentuer son aridité (ANADIA, 2014). Il fait partie des pays les plus vulnérables au monde en raison du contexte lié à son climat, ses institutions, son économie et son environnement (Banque mondiale, 2018).

    Des nombreux signes attestent que le paysage Nigérien subit des modifications, parfois irréversibles, accentuées depuis une trentaine d'années. Les raisons de cette évolution tiennent à deux facteurs convergents : série de sécheresses qui se sont succédées au Sahel depuis la fin des années 60 (1973-1974, 1983-1984 et 2004- 2005) et l'accroissement de la population humaine (PANA, 2006). L'agriculture demeure la principale activité économique du Niger où elle occupe 86 % de la population. Essentiellement pluviale, c'est une activité pratiquée de manière traditionnelle, avant tout destinée à la consommation familiale et à l'autosuffisance alimentaire nationale (Hauchard, 2007). Cependant, les systèmes de production alimentaire sont confrontés à d'immenses difficultés qui sont entre autres la dégradation continue de terres, les pressions liées à l'occupation des sols et le changement climatique. Ces contraintes nuisent à des millions d'agriculteurs des pays en développement, qui doivent lutter pour nourrir leur famille (Winterbottom et al., 2014 ; Botoni et Sébastien 2012).

    L'amélioration de la production agricole et la sécurité alimentaire est un des défis majeurs qui préoccupe les autorités, les producteurs et les scientifiques du Niger du Burkina Faso et du Sénégal. Ces derniers l'ont déjà dit : l'insécurité alimentaire n'y est rien d'autre que le résultat d'une production agricole insuffisante générée par la pratique de systèmes de culture non durables par les producteurs (CORAF, 2011). En effet, à l'horizon 2050 la région Ouest Africaine passera de 350 millions à près de 500 millions en 2050 si ces tendances se confirment. Sans mesures d'adaptation surtout climatique, les rendements des céréales baisseront de 10 à 50 % en Afrique soudano sahélienne selon Botoni et al. (2015) et de 10 à 15% d'ici 2025 selon Jerome et al. (2013) ; alors que 20% des populations sont déjà structurellement vulnérables et que les crises alimentaires sont régulières (CILSS, 2013). On estime qu'en 2100, l'Afrique de l'Ouest subira les pertes agricoles les plus élevées dans le monde, entre 2 et 4 % de son PIB.

    Les prévisions sur les changements climatiques convergent toutes vers les mêmes conclusions : une hausse généralisée des températures, une montée du niveau des mers, une variabilité

    2

    accrue de la pluviométrie et des caractéristiques de la saison des pluies et une recrudescence des phénomènes extrêmes (Botoni et al., 2015). A titre illustratif, la hausse de la température moyenne entre 1980/99 et 2080/99 pourrait atteindre entre 3 et 4°C sur l'ensemble du continent soit 1,5 fois plus qu'au niveau mondial (OCDE/CSAO, 2008).

    Pour se faire, l'agriculture doit relever trois défis majeurs : « nourrir une population croissante ; contribuer à la réduction de la pauvreté rurale et urbaine ; et répondre aux inquiétudes sur la gestion des ressources naturelles tout en assurant une production suffisante » Il est donc urgent de trouver les voies menant à une autre forme d'agriculture, plus durable : c'est-à-dire viable économiquement, acceptable socialement et n'abusant pas des ressources et respectueuse de l'environnement (Noirard et al., 2011). A cet effet, plusieurs technologies sont disponibles en zone sahélienne. La culture sous zaï agricole et l'association culturale notamment la culture en bande alternées qui englobe rotation et association entre légumineuse et céréale peuvent être des pratiques assez prometteuses pour la gestion de l'eau et de la fertilité des sols. Ces technologies permettent une optimisation des modalités culturales de céréales et légumineuses, le choix variétal, la densité de semis et le choix de la technique culturale restent de ce fait une étape cruciale (Jérôme et al., 2013 ; Bado, 2002 ; Elodie, 2012) bien qu'ils peuvent dépendre d'un certain nombre de facteurs comme les traditions locales (Singh et Ajeigbe, 2000).

    C'est pour faire face à ces défis cités ci-haut que le projet Sahel Bio a travaillé dans 40 villages du Département de Mayahi à Maradi. Sahel Bio est un cabinet d'étude créée en 2013 à l'initiative de sept jeunes diplômés en agronomie et en sciences sociales.

    La présente étude a concerné principalement deux (2) des technologies diffusées. L'objectif global est de connaitre l'effet de la culture en bande alternée et du zaï sur l'amélioration de la production du mil et du niébé dans le Département de Mayahi.

    Pour atteindre l'objectif global, les axes de recherche suivants ont été définis :

    y' Déterminer l'apport de la pratique des cultures en bandes alternées sur le rendement du mil et du niébé ;

    y' Evaluer la compétition entre les cultures (mil et niébé) en association à travers le ratio de compétitivité ;

    y' Evaluer la marge bénéficiaire de la culture en bande alternée par rapport à la pratique habituelle des producteurs (association en vrac) avec l'indice d'avantage monétaire par rapport à la culture en pure ou monoculture ;

    3

    y' Evaluer le rendement induit par la culture sous zaï agricole par rapport à la pratique traditionnelle des producteurs ;

    y' Evaluer la marge bénéficiaire de la pratique du zaï agricole par rapport à la pratique habituelle des producteurs

    Aussi, cinq (5) hypothèses sont émises, à savoir :

    y' La technique de culture en bande alternée améliore la productivité agricole ;

    y' la compétition du mil face au niébé ou vice versa est très négligeable en culture en bande alternée ;

    y' la marge bénéficiaire induite par la culture en bande alternée est doublement supérieure

    à celle de la pratique habituelle des producteurs avec un MAI élevé ; y' Les investissements dans la pratique du zaï agricole contribuent de façon significative à

    l'amélioration de la production agro-pastorale ;

    y' Les revenus engendrés par la pratique du zaï agricole rendent à un seuil acceptable les populations moins vulnérables aux effets de sécheresse.

    Le présente mémoire s'articule autour de deux (2) chapitres chacun segmenté en différentes parties qui sont :

    y' Une première partie consacrée à une synthèse bibliographique faisant une revue de la littérature pour bien cerner les différents concepts de la présente étude ; y' La méthodologie de l'étude est abordée dans la deuxième partie du document ; y' La troisième partie est consacrée aux résultats et discussion.

    CHAPITRE I : CULTURE

    EN BANDES ALTERNEES

    4

    1.1. GENERALITES

    1.1.1. Définitions des termes

    L'association culturale peut être définie comme la culture de deux ou plusieurs espèces végétales (ou variétés) sur une même parcelle, avec chevauchement de leurs cycles biologiques dans le temps (Salez, 1988).

    Il existe quatre types d'associations culturales correspondant à des « arrangements spatiaux » qui sont :

    y' La culture mixte ou culture en mélange (mixed intercropping ou mixed cropping), se caractérise par une alternance des espèces à l'intérieur des lignes de semis ou bien une disposition en vrac sur le billon; les composantes y apparaissent intimement mêlées; il s'agit du type d'association le plus représenté dans l'Ouest Cameroun (Salez, 1988).

    y' La culture intercalaire ou en lignes alternées (row intercropping) présente une alternance de rangs (ou lignes de semis) chaque rang étant composé d'une seule des espèces représentées (Traoré, 2009).

    y' La culture en bandes (strip intercropping) fait alterner quatre à dix rangs de chaque composante de l'association; ces bandes sont suffisamment étroites pour qu'il y ait interaction des espèces et suffisamment larges pour permettre une culture indépendante de chaque espèce (mécanisation) (Salez, 1988).

    y' La culture en relais ou dérobée (relay intercropping) fait interférer les cycles des différentes composantes pendant une période relativement courte, du fait d'un semis échelonné de ces composantes (Salez, 1988).

    Dans la bibliographie rédigée en anglais, le terme « intercropping » correspond généralement aux cultures associées au sens large sans distinction entre les quatre types énoncés ci-dessus.

    1.1.2. Principaux avantages des cultures associées

    La période où les cultures associées n'étaient considérées que comme une pratique « arriérée », devant nécessairement évoluer vers la monoculture hautement mécanisée, semble maintenant révolue.

    Les avantages les plus nets de la pratique des associations de cultures s'articulent autour de quatre axes :

    5

    y' Une bonne utilisation des ressources de l'environnement (eau, éléments minéraux, lumière) : celle-ci est due à une complémentarité spatiale et temporelle des appareils foliaires et racinaires ; la couverture du sol, meilleure qu'en culture pure, limite les risques d'érosion, d'où l'intérêt des cultures associées sur fortes pentes; le billonnage, en assurant un meilleur enracinement, accroit cette complémentarité. Ces caractéristiques permettent aux associations culturales de tirer parti des milieux dont le niveau de ressources est limitant (Salez, 1988).

    y' La stabilité et la sécurité des productions : la multiplicité des plantes cultivées entraîne une répartition des risques, toutes les plantes n'étant pas affectées au même degré par les aléas d'ordre climatique ou phytosanitaire. Cette stabilité se fonde essentiellement sur le phénomène de croissance compensatrice : le mauvais développement de l'espèce particulièrement sensible à un aléa donné est largement compensé par un surcroît de développement (du fait d'une disponibilité accrue des ressources) des autres espèces par rapport à celui qu'elles auraient eu en culture pure (Salez, 1988).

    y' L'augmentation des rendements : l'utilisation plus efficiente des ressources et la croissance compensatrice aboutissent naturellement à un supplément de rendement (appelé «sur rendement», «over yield», «transgressive yield) de l'association par rapport aux cultures pures; ce « sur rendement » exprimé par le Land Equivalent Ratio (LER) se situe très souvent entre 20 et 50% voire plus lorsque l'on associe espèces annuelles et pérennes (Bedoussac, 2009 ; Beauval, sd).

    y' Répartition plus régulière du travail dans le temps : cet étaiement du travail qui n'implique pas forcément une meilleure valorisation du travail permet du moins d'écrêter les pointes de travail (Beauval, sd).

    1.1.3. Aperçu sur les légumineuses

    1.1.3.1. Caractéristiques

    Les légumineuses ont une bonne adaptation à la culture en association. Cette adaptation s'appuie sur diverses caractéristiques de cette famille botanique qui sont :

    ? Généralement héliophiles mais tolèrent l'ombrage (sauf l'arachide), elles s'accommodent de la présence de nombreux partenaires ; leur cycle photosynthétique en C3, complémentaire de celui en C4 de certaines céréales (maïs), permet une amélioration de la photosynthèse globale de l'association ;

    6

    ? Un cycle court (surtout pour les légumineuses alimentaires), elles peuvent être combinées à des plantes annuelles en tirant parti de la complémentarité temporelle entre espèces ;

    ? Elles sont peu concurrentes vis-à-vis des ressources minérales, particulièrement pour l'azote ;

    ? Elles fournissent éventuellement des reliquats d'azote aux plantes partenaires ou aux cultures suivantes (Hellou, 2014).

    1.1.3.2. Insertion des légumineuses dans les systèmes de culture

    Les recherches sur les légumineuses montrent qu'elles jouent un triple rôle de protection des sols contre la dégradation, de lutte contre les adventices et d'amélioration et du maintien de la fertilité des sols par la fixation de l'azote atmosphérique.

    ? Importance des légumineuses dans la protection des sols contre la dégradation et dans la lutte contre les adventices

    Les légumineuses sont considérées comme des plantes de couverture qui peuvent permettre de protéger les sols contre la dégradation.

    Les études menées par Zougmoré et al. (1999) révèlent que les légumineuses par la production de biomasse sont intéressantes dans la protection de la surface du sol. A 30 jours après semis, il a noté que la légumineuse (Canavalia ensiformis) assure une couverture du sol de 38 % contre 20 % pour Mucuna spp.

    ? Importance des légumineuses dans le maintien de la fertilité des sols

    Concernant la fixation symbiotique de l'azote (N2) atmosphérique, Bado (2002) indique dans une revue de la littérature qu'elle se fait par plusieurs mécanismes dont le plus important et le plus connu est la fixation biologique par des micro-organismes libres ou vivants en symbiose avec certaines plantes comme les légumineuses. Les racines des légumineuses peuvent ainsi être infectées par des bactéries du genre Rhizobium et entraîner la formation de nodules appelés nodosités. La légumineuse (la plante hôte) offre à travers les nodules un micro habitat favorable à la bactérie et des substrats carbonés provenant de la photosynthèse. La bactérie fixe l'azote atmosphérique (N2) et le transfert à la légumineuse sous forme assimilable (Lahbib et al., 1981). Cette association à bénéfice réciproque entre la légumineuse et les bactéries est appelée symbiose permettant une fixation de l'azote de l'atmosphère. Les quantités d'azote fixées sont très variables d'une espèce à l'autre et pour une même espèce car l'activité symbiotique est

    7

    influencée par les souches bactériennes, l'espèce végétale et les facteurs du milieu (Wani et al., 1995, Bationo et al., 1998 ; Anugroho et al., 2010 ; Douxchamps et al., 2010).

    ? Importance des légumineuses dans l'alimentation des animaux, l'amélioration des rendements agricoles et des revenus des exploitations

    Les légumineuses produisent du fourrage de qualité pour alimenter les animaux (César et al., 2004 ; Ehouinsou, 2004 ; Diouf et Rippstein, 2004). Les travaux de César et al. (2004) montrent que la teneur en matières azotées digestibles des légumineuses est supérieure à 200g / kg et que celle des graminées n'atteint pas 125 g / kg et peut baisser jusqu'à zéro.

    Les travaux de Diouf et Rippstein (2004) au Sénégal, indiquent que l'hectare de niébé peut permettre la production de 334 litres de lait, alors que l'hectare d'arachide en permet 314 litres et celui du sorgho seulement 53 litres chez une vache locale de 250 kg.

    Par l'amélioration de la fertilité des sols, les légumineuses permettent d'améliorer également les rendements d'autres cultures (Azontondé, 1993 ; Segda et al., 2000 ; Bambara et al., 2008). Les données d'Azontondé (1993) indiquent qu'en 1988 le rendement grain du maïs était de 1300 kg / ha en culture pure et de 200 kg / ha en association avec le mucuna et que 5 ans après (en 1993) le rendement grain du maïs en association (2 800 kg / ha) avec le mucuna est supérieur à celui obtenu en culture pure (600 kg / ha).

    ? Contraintes à l'introduction des légumineuses dans les systèmes de culture

    Les contraintes à l'introduction des légumineuses dans les systèmes de culture peuvent être d'ordre technique, et d'ordre socio-économique.

    ? Au plan technique, les légumineuses sont exigeantes en phosphore (Bado, 2002 ; Carsky et al., 2003 ; César et al., 2004) et la plupart d'entre elles ne produisent pas suffisamment.

    L'association des légumineuses à d'autres cultures (céréales) peut être source de compétition pour la lumière, l'eau et les éléments minéraux, ce qui peut affecter les rendements des cultures (Lithourgidis et al., 2011).

    ? Au plan socio-économique, La faible disponibilité des terres cultivables défavorise la culture des légumineuses au profit des céréales et du coton dans certaines zones.

    8

    1.2. METHODOLOGIE

    1.2.1. Zone d'étude

    La présente évaluation des technologies a été conduite dans le Département de Mayahi région de Maradi localisée dans la partie centre-sud agricole du Niger. La pluviométrie moyenne de Mayahi variant entre 300 et 600 mm et la densité de la population est de 100 habitants/km2 (MA, 2012).

    1.2.2. Echantillonnage

    L'échantillonnage a concerné 40 villages au total choisis selon le couloir de passage des animaux, repartis dans les huit (8) communes de Mayahi. Le nombre de village par commune varie de 4 à 13 villages (annexe 1).

    Sur les 800 producteurs retenus en fonction des critères définis ultérieurement par le projet, notre étude a concerné 303 producteurs pilotes (187 hommes et 116 femmes) qui ont volontairement fait la pratique de la technologie de culture en bande alternée. Ils sont localisés dans les communes suivantes : Guidan Amoumoune, Mayahi, Sherkin Haussa, Mererey, Tchaké, Issawane, Attantané et Kanembakaché (Carte1).

    9

    Carte 1 : Situation géographique des villages d'intervention

    1.2.3. Mode et date de semis

    Dans l'ensemble des villages d'intervention du projet, des semis en poquet ont été effectués pour le niébé et le mil. Il a été conseillé aux producteurs d'apporter de la fumure organique dans les champs de démonstrations.

    Les semis ont été effectués au cours du mois de juin dans la plupart des villages d'intervention. Néanmoins, les villages de Baraya (commune rurale d'Issawane) et Guidan Sami (commune rurale de Guidan Amoumoune) n'ont semé qu'au cours de la deuxième décade du mois de juillet (Tableau 1). Ainsi, la situation des semis se résume comme suit :

    ? A la D1 (première décade) de Juin : 19 villages ont semé soit 47,50% ;

    10

    ? A la D2 (deuxième décade) de juin : 19 villages ont également effectué des semis soit 47,50% ;

    ? A la D1 première décade) de juillet les deux derniers villages restant ont semé soit 5%.

    Tableau n° 1 : les dates de semis

    Communes

    Nbre Villages

    Mois de : Juin

    Mois de Juillet

    D1

    %

    D2

    %

    D3

    %

    D1

    %

    D2

    %

    Mayahi

    7

    4

    57,14%

    3

    42,86%

     
     
     
     
     
     

    Kanembakaché

    5

    4

    80%

    1

    20%

     
     
     
     
     
     

    Issawane

    3

     
     

    2

    66,66%

     
     

    1

    33,34%

     
     

    G Amoumoune

    3

     
     

    2

    66,66%

     
     

    1

    33,34%

     
     

    Tchaké

    7

     
     

    7

    100%

     
     
     
     
     
     

    Attantané

    6

    5

    83,33%

    1

    16,67%

     
     
     
     
     
     

    Sherkin Haoussa

    6

    6

    100%

     
     
     
     
     
     
     
     

    Maireyey

    3

     
     

    3

    100%

     
     
     
     
     
     

    TOTAL

    40

    19

    47,5%

    19

    47,5%

     
     

    2

    5%

     
     

    1.2.4. Dispositif

    Le dispositif de la culture en bande alternée est composé de huit (8) bandes de mil et huit (8) bandes de niébé sur le 0,5 ha (figure 1).

    La distance séparant la dernière ligne du mil et celle de la première ligne du niébé est de 1m. Les deux (2) semis (mil et niébé) sont faits à la même période après une pluie utile d'au moins 15mm. Les écartements ont été les suivants :

    V' Port semi-érigé, 75 cm entre les lignes et 20 cm entre les poquets sur chaque bande pour le niébé ;

    V' La densité du mil est de 1m x 1m.

    V' Les dimensions d'une bande sont les suivantes : 3m de large pour le mil et 2,5 m de large pour le niébé.

    11

    Figure 1 : Exemple de succession des bandes alternées 1.2.4. Collecte des données

    La collecte du rendement a été effectuée du 30/08/2017 au 29/10/2017 dans l'ensemble des villages d'interventions. Chacun des producteurs ciblés a été visité en phase de récolte pour la collecte des données suivantes :

    1.2.4.1. Le rendement

    ? Dans le cas du niébé il a été estimé en posant un carré de rendement de 2m*2m posé au milieu et au niveau des 4 extrémités soit 20m2 de rendement dans l'essai tout en tenant compte de l'effet de bordure (les bandes d'extrémités ne sont pas pris en compte).

    ? Le rendement réel du mil est obtenu à l'aide d'un carré de rendement de 3m*3m soit 9m2 posé au milieu et aux quatre extrémités des parcelles soit 45m2 (9m2*5) d'échantillonnage.

    ? Au cours de l'évaluation du rendement, il a été procédé aux vérifications des densités de semis pratiquées par les producteurs pour les deux (2) cultures. Des données ont aussi été collectées sur les apports de compost ou de fumure organique.

    ? Des questions ont aussi été posées aux producteurs pour évaluer leurs rendements dans les champs avant l'utilisation de la technologie des bandes alternées ; Le calcul du rendement en kg/ha pour le mil a été obtenu à partir du nombre des bottes habituellement récoltés.

    12

    1.2.4.2. Calcul de la LER

    Les données collectées sur le système de culture en bande ont été utilisées pour le calcul du LER (Land Equivalent Ratio en anglais) qui est défini comme la surface relative nécessaire en cultures pures pour avoir la même production que l'association (Willey, 1979 ; Justes et al., 2009 ; N'Goran et al., 2011 ; Bybee-Finley and Ryan, 2018).

    1.2.4.3. Rendement en monoculture

    Les rendements du mil et du niébé en culture pure ont été estimés à partir des champs des producteurs pilotes ayant expérimenté ces systèmes de cultures localisés dans les villages concernés par l'évaluation. Des carrés de rendements de 2m x 2m ont été posés pour le niébé et ceux de 3m x 3m ont permis l'évaluation de celui du mil.

    1.2.4.4. Calcul du Ratio de compétition (Competitive Ratio ou CR en anglais)

    Il s'agit d'un indice de compétitivité qui donne le degré exact de compétition d'une espèce par rapport à l'autre dans l'association (Willey et Rao, 1980 ; Banik et al., 2000 ; Dhima et al., 2007 ; Muhammad et al., 2008).

    Pour toutes les communes il a été calculé le CR du mil et le CR du niébé avec 2 400 m2 de surface consacrée au mil et 2 000 m2 de surface consacrée au niébé.

    1.2.4.5. Le revenu des producteurs

    Un compte d'exploitation a été dressé avec chacun des producteurs pour évaluer les dépenses liées à la mise en place de la technologie et aussi la valeur à la récolte des productions obtenues. Des données ont aussi été collectées sur leurs dépenses et aussi les gains qui étaient générés dans la même parcelle avant l'utilisation de la culture en bande. Les marges bénéficiaires avant et avec l'utilisation de la technologie ont été obtenues en soustrayant les dépenses des gains totaux pour chacune des situations.

    1.2.4.6. Calcul de l'Indice d'avantage économique ou Monetary Advantage en Anglais

    (MAI)

    Pour donner une évaluation économique de la culture en bande alternée par rapport à la monoculture ou culture en pure, Il a été calculé l'indice MAI.

    13

    En raison des fluctuations importantes des prix du marché, la valeur économique des cultures en bande alternées combinées dans chaque spéculation doit être les prix les plus bas en vigueur sur le marché de chaque spéculation en Franc CFA par kg (Bantie et al., 2014).

    Le prix le plus bas dans le Département de Mayahi du niébé est de 600F par tia (une mesure) soit 240 F CFA par kilogramme de niébé. Le prix le plus bas du mil en Novembre 2018 est de 400F CFA par tia soit 160F par kilogramme.

    1.2.5. Traitement et analyse des données

    1.2.5.1. Traitement des données

    ? Le rendement du niébé collecté sur le terrain a été estimé avec la formule n°1 suivante :

    P (????)*10000 (??2)

    Formule n°1 : Rendement niébé = 20 (??2)

    Avec P le poids des graines

    ? La formule n°2 a servi pour le calcul du rendement à l'hectare du mil collecté dans les champs de démonstrations :

    P (????)*10000 (??2)

    Formule n° 2 : Rendement ?????? = 45 (??2)

    P : le poids en kg des graines obtenues sur le 45m2.

    ? Le calcul du rendement en kg/ha avant la technologie pour le mil a été obtenu à partir du nombre des bottes habituellement récoltés. La formule n°3 suivante a permis d'estimer cette production.

    Formule n°3 = N????b???? ???? b??????????×N????b???? ???? ???????? p???? b????????×??

    ????????é ???? ??????f??????

    Avec K= 2,5 kg le poids d'une mesure (tia).

    Dans le cas du niébé la production dans le champ avant l'utilisation de la technologie a été estimée à partir du nombre de tias de graines de niébé récoltées avec un K= 2,4 kg.

    ? Le LER se calcule grâce à la formule n°4 suivante :

    rendement céréale associée

    Formule (LER) n°4 : = rendement céréale seul

    + rendement légumineuse associée rendement légumineuse seule

    14

    Si LER=1, il n'y a aucune différence entre les deux modes de culture

    Si LER<1, il y a une perte de rendement en association

    Si LER >1, il y a un avantage productif des associations (Perfcom, 2012).

    · Le Ratio de compétition est calculé avec la formule N°5

    LA Proportion de la surface consacrée à B

    Formule N° 5 = CR espèce A = x

    LB Proportion de la surface consacrée à A

    Où : LA et LB sont les rendements relatifs des deux espèces.

    Si CR =1, il n'y a aucune compétition entre les deux (2) espèces A et B

    Si CR <1, espèce B est plus compétitive que l'espèce A

    Si CR >1, il y a un avantage négatif de l'espèce A en association (Cui et al., 2017).

    · Le MAI a été calculé à l'aide de la formule n°6 suivante développée par Willey (1979) :

    Valeur économique combinée des cultures associéesx(LER-1)

    Formule n°6 : MAI =

    LER

    Plus la valeur de MAI est élevée, plus la rentabilité de la culture associée est élevée par rapport à la monoculture (Ghosh, 2004 ; Dhima et al., 2007 ; Muhammad et al., 2008 ; Gebru, 2015).

    1.2.5.2. Analyse des données

    Toutes les données obtenues ont été saisies dans le tableau EXCEL. Le test t de Student Newman Keuls a été utilisé pour comparer le rendement et les marges bénéficiaire des producteurs avant et avec l'utilisation de la technologie. Le même test a été utilisé pour comparer les marges bénéficiaires et le rendement selon le genre.

    Le test ANOVA et le test de Newman Keuls de comparaison deux par deux ont été utilisés pour comparer les rendements et les marges bénéficiaires entre les communes. Le même test a été effectué pour comparer le rendement et le revenu générés par la culture en bande avec ou sans le respect de la densité de semis, avec ou sans apport de la fumure. Les analyses ont été effectuées avec le logiciel SPSS version 20.

    15

    Avant le test ANOVA, Le logiciel d'analyse Rstudio version 3.4.4 a permis d'abord de diagnostiquer le modèle ANOVA, c'est-à-dire à vérifier les hypothèses de validité du model qui sont : homoscédasticité, normalité des résidus et Indépendance des résidus.

    1.3. RESULTATS

    1.3.1. Rendements du mil et du niébé de la culture en bande selon les communes

    Les rendements du niébé ont été plus élevés avec l'utilisation de la technologie au niveau de toutes les communes sauf la commune de Kanenbakaché qui a eu le taux de hausse moins élevé (tableau 2). Au niveau des autres communes, il a été enregistré une augmentation du rendement allant de 107 à 300%. Dans le cas du mil le rendement avec l'utilisation de la culture en bande a été plus élevé par rapport à la situation initiale au niveau de toutes les communes. Les hausses varient de 87 à 255% selon les communes (tableau 2).

    Les sites de Mayahi et de Sherkin Haussa ont produit 142 à 266 % plus de niébé que les autres sites (F= 51,06; df= 7/296 P<0,001). Dans le cas du mil, il a également été noté une hausse de 56 à 123% au niveau de ces deux (2) sites par rapport aux six (6) autres (F= 27,00 ; df= 7/296 P<0,001) (tableau 2).

    Pour l'ensemble des producteurs, il a été obtenu pour le niébé un rendement moyen de 316 #177; 144 kg/ha avant l'utilisation de la technologie et 880 #177; 329 kg /ha avec l'utilisation de la technologie soit une hausse de 178 % (F = 82,82 ; df = 15 ; P < 0,001). Pour le mil, le rendement moyen avant l'utilisation de la technologie a été de 467 #177; 190 kg/ha, puis 1193 #177; 480 kg avec l'utilisation de technologie soit une augmentation de 155 % (F = 65,41 ; df = 15 ; P < 0,001) (tableau 2).

    Pour les deux cultures, les rendements produits avec la technologie de cultures en bande ne diffèrent pas selon le genre pour le niébé (t= -1,1 ; df= 257 ; P= 0,27) et pour le mil (t= -0,237 ; df= 257 ; P= 0,82) (tableau 2).

    16

    Tableau 2 : Rendements moyens du mil et du niébé avant et avec utilisation de la culture en bande selon les communes

    ;

     

    Avant

     
     
     

    Communes

     
     
     

    Amoumoune

    Attantane

    Issawane

    Kanenbakache

    Mayahi

    Meyrerey

    Sherkin Hausa

    Tchake

     
     
     
     
     
     
     
     

    Niébé

    l'utilisation de la technologie

    249 #177; 144 a

    241 #177;127 a

    315 #177; 156 a

    321 #177; 152 a

    462 #177; 221 a

    239 #177; 100 a

    400 #177; 112 a

    305 #177; 139 a

     

    Avec

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    l'utilisation de la technologie

    652 #177; 255 b

    656 #177; 260 b

    659 #177; 248 b

    497 #177; 151 a

    1817 #177; 708 b

    531 #177; 162 b

    1595 #177; 618 b

    633 #177; 230 b

    ANOVA

     

    t= -6,16 ; df=

    t= -9,71 ; df=

    t= -5,36 ; df=

    t= -2,16 ; df=

    t= -14,15 ; df=

    t= -7,03 ; df=

    t= -12,7 ; df=

    t= -7,9 ; df= 82

     
     

    38 ; P< 0,001

    60 ; P< 0,001

    40 ; P= 0,001

    12 ; P= 0,34

    118 ; P<0,001

    40 ; P= 0,006

    86 ; P<0,001

    P<0,001

     

    Avant

     
     
     
     
     
     
     
     

    Mil

    l'utilisation de la technologie

    394 #177; 190 a

    419 #177; 103 a

    461 #177; 195 a

    426 #177; 237 a

    590 #177;2 83 a

    458 #177; 181 a

    480 #177;126 a

    506 #177; 204 a

     

    Avec

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    l'utilisation de la technologie

    965 #177; 458 b

    1051 #177; 495 b

    939 #177; 319 b

    1091 #177; 894 b

    1918 #177; 591 b

    858 #177; 216 b

    1705#177;555 b

    1021 #177; 311 b

    ANOVA

     

    t= -5,14 ; df=

    t= -8,45 ; df=

    t= -5,85 ; df=

    t= -1,9 ; df= 12 ;

    t= -15,7 ; df=

    t= -6,5 ; df= 40 ;

    t= -14,06 ; df=

    t= -8,97 ; df=

     
     

    38 ; P< 0,001

    60 ; P< 0,001

    40 ; P<0,001

    P= 0,001

    118 ; P<0,001

    P= 0,001

    86 ; P<0,001

    82 ; P<0,001

    Pour les 303 producteurs évalués, 56% ont respecté la densité de semis et ont apporté la quantité de fumure organique préconisée, 18% ont respecté uniquement la densité de semis, 15% ont apporté la fumure organique sans le respect de densité de semis et 11% n'ont respecté ni la densité de semis, ni la quantité de fumure à apporter (tableau 3).

    Les rendements du mil et du niébé ont été comparables entre les groupes des producteurs qui n'ont respecté aucune des consignes et ceux ayant respecté une seule des consignes (tableau 3). Le rendement le plus élevé a été noté avec le groupe de producteurs ayant respecté les deux consignes. Il a été noté une augmentation du rendement de 85 à 113 % pour le niébé et 44 à 150% pour le mil par rapport aux autres groupes de producteurs (tableau 3).

    Tableau 3 : Rendement du mil et du niébé selon que les producteurs ont respecté ou non les consignes relatives à la densité de semis et à l'apport de fumure organique.

    Technologies

    Respect de densité de semis et apport de la fertilisation organique

    Respect de la densité de semis uniquement

    Apport de la fumure organique uniquement

    Sans respect de la densité des semis et sans apport de la fumure organique

    ANOVA

    Nombre des producteurs

    Rendement
    niébé

    Rendement mil

    171

    1264 #177; 766 b

    1483 #177; 687 b

    55

    674 #177; 353 a

    1031 #177; 381 a

    44

    594 #177; 245 a

    949 #177; 304 a

    33

    685 #177; 261 a

    1142 #177; 377 a

     

    F= 15,54 ; df=

    F= 10,31 ; df= 3/300

    17

    3/300 ; P<0,001 ; P<0,001

    1.3.2. Land Equivalent Ratio (LER) selon les communes

    Pour toutes les communes, il a été calculé le LER qui a varié entre 1,36 et 1,71. Le LER le plus élevé a été obtenu dans les communes de Tchaké (1,71), Kanenbakaché (1,65) et Mayahi (1,55) (Tableau 4). Le LER le plus faible a été noté dans les communes de Sherkin Hausa (1,36), Attantané (1,45) et de Amoumoune (1,46). Pour toute la zone d'intervention, il a été calculé un LER moyen de 1,46.

    18

    Tableau 4 : Valeurs calculées des LER dans le système de culture en bande par commune

    Commune

    Rendement
    niébé pure

    Rendement
    mil pure

    Rendement en association

    LER

    Niébé

    Mil

     

    Amoumoune

    375

    #177; 119

    734

    #177; 250

    653

    #177; 255

    965 #177; 458

    1,46

    Attantané

    491

    #177; 174

    684

    #177; 230

    656

    #177; 260

    1051 #177; 495

    1,45

    Issawane

    403

    #177; 146

    693

    #177; 452

    659

    #177; 248

    939 #177; 319

    1,46

    Kanembakaché

    457

    #177; 244

    508

    #177; 204

    496

    #177; 151

    1091 #177; 894

    1,65

    Mayahi

    1095

    #177; 303

    1314

    #177; 366

    1817

    #177; 708

    1918 #177; 591

    1,55

    Meyrerey

    345

    #177; 97

    578

    #177; 160

    531

    #177; 162

    858 #177; 216

    1,50

    Sherkin Haussa

    1055

    #177; 257

    1354

    #177; 359

    1595

    #177; 610

    1685 #177; 554

    1,36

    Tchaké

    374

    #177; 188

    594

    #177; 288

    633

    #177; 230

    1020 #177; 311

    1,71

    Moyenne

    684

    #177; 401

    947

    #177; 469

    1063

    #177; 709

    1322 #177; 637

    1,46

    1.3.3. Ratio de compétition (Competitive Ratio ou CR en anglais)

    Le CR a varié entre 0,88 et 1,83 pour le mil et entre 0,55 et 1,14 pour le niébé. Le CR le plus élevé a été obtenu dans les communes de Tchaké (1,34), Kanenbakaché (1,83), Attantané (1,34) et Meyrerey (1,35) (Tableau 5). Le CR le plus faible a été noté dans les communes de Sherkin Hausa (0,88) et de Mayahi (0,88). Pour toute la zone d'intervention, il a été calculé un CR moyen de 1,04 pour le mil et de 0,96 pour le niébé. Ces deux valeurs sont toutes proches de 1. La compétitivité entre les deux cultures dans le système en bande semble donc faible.

    19

    Tableau 5 : Valeurs calculées des CRs dans le système de culture en bande par commune

    Commune

    CR Mil

    CR Niébé

    Amoumoune

    1,23

    0,81

    Attantané

    1,34

    0,75

    Issawane

    1,20

    0,84

    Kanembakaché

    1,83

    0,55

    Mayahi

    0,88

    1,14

    Meyrerey

    1,35

    0,74

    Sherkin Haussa

    0,88

    1,14

    Tchaké

    1,34

    0,74

    Moyenne

    1,04

    0,96

    1.3.4. Marge bénéficiaire avant et avec utilisation de la technologie selon les communes

    La marge bénéficiaire des producteurs ayant pratiqué la culture en bande a été plus élevée par rapport à la situation initiale (Tableau 6). Il est noté une augmentation de leur revenu de 70 (Kanenbakaché) à 285% (Sherkin Haussa) selon les communes.

    Avec l'utilisation de la technologie, les communes de Mayahi et Sherkin hausa ont enregistré les marges bénéficiaires les plus élevées (F= 32,3 ; df= 7/296 ; P<0,001).

    Pour l'ensemble des producteurs, il a été obtenu marge bénéficiaire moyenne de 41 191 #177; 21 545 CFA avant l'utilisation de la technologie et 102 274 #177; 31 503 FCFA avec l'utilisation de la technologie soit une hausse de 148 % (F= 75,33 ; P<0,001).

    La marge a varié selon le genre (t= 2,4 ; df= 257 ; P= 0,02) avec une augmentation du revenu de 15% en faveur des hommes.

    Les marges bénéficiaires du mil et du niébé ont varié selon les groupes des producteurs qui ont respecté au pas les directives par rapport à la densité des semis et à l'apport de la fumure organique. La marge bénéficiaire la moins élevée a été notée dans le groupe de producteur n'ayant respecté aucune des consignes (tableau 7). Par rapport au groupe des producteurs qui n'ont respecté aucune des consignes, il est noté une augmentation des marges bénéficiaires de 54 à 56% chez le groupe qui ont respecté une des consignes puis une hausse de 115% pour le groupe de ceux qui ont respecté les deux (2) consignes.

    20

    Tableau 6 : Marge bénéficiaire moyenne des producteurs avant et avec utilisation de la technologie en bande alternée par commune.

     
     

    Revenu

    Amoumoune

    Attantané

    Issawane

    Kanenbakache

    Mayahi

    Meyrerey

    Sherkin Hausa

    Tchaké

    Avant l'utilisation de la technologie Avec l'utilisation de la technologie

    23 100 #177; 22 532 a

    67 750 #177; 36 000 b

    20 663 #177; 16 003 a

    75 217 #177; 37 327 b

    54062 #177; 25981 a

    107619 #177; 42454 b

    63 286 #177; 24 743 a

    107 571 #177; 25546 b

    38 992 #177; 20 965a

    148 360 #177; 35 048 b

    50 952 #177; 14800 a

    91 914 #177; 2546 b

    37 738 #177; 24 450a

    145 357 #177; 39 623b

    40 738 #177; 22 888 a

    74 405 #177; 33 481b

    ANOVA

    t = -4,7 ; df = 38 ;
    P<0,001

    t = -9,11 ; df =

    90 ; P<0,001

    t = -4,9 ; df= 40 ;
    P<0,001

    t = -3,3 ; df = 12 ;
    P=0,006

    t= -20,7 ; df = 118;
    P<0,001

    t = -6,4 ; df= 40 ;
    P<0,001

    t = -15,7 ; df = 86 ;
    P<0,001

    t = -5,8 ; df = 82 ;
    P<0,001

    21

    Tableau 7 : Marge bénéficiaire générée par la culture en bande selon que les producteurs ont respecté ou non les consignes relatives à la densité de semis et à l'apport de fumure organique.

    Technologies

    Nombre
    producteurs

    Revenu

    Densité et fertilisation organique

    171

    121 962 #177; 45 245 c

    Respect de la densité

    55

    87 424 #177; 46 905 b

    Usage de la fumure organique

    44

    88 600 #177; 36 729 b

    Sans respect de la densité et l'apport de la fumure organique

    33

    56 842 #177; 36 025 a

    ANOVA

     

    F= 18,31 ; df= 3/300 ; P<0,001

    1.3.5. Indice d'avantage monétaire (Monetary Advantage Index)

    Pour toutes les communes il a été calculé le MAI avec les valeurs économiques des productions. L'indice MAI a varié entre 88 240 #177; 24 480 F CFA et 263 631 #177; 93 848F CFA par hectare. Le MAI le plus élevé a été obtenu dans les communes de Mayahi (263 631 #177; 93 848), Sherkin Haussa (172 694 #177; 62 216) et Tchaké (130 839 #177; 43 580) (Tableau 8). Le MAI le plus faible a été noté dans les communes de Meyrerey (88 240 #177; 24 480), Issawane (97 167 #177; 34 834) et Amoumoune (98 024 #177; 42 370). Pour toute la zone d'intervention, il a été calculé un MAI moyen de 147 023 #177; 62 434F CFA par hectare.

    Tableau 8 : Valeurs calculées des MAIs par commune

    Commune

    Valeur économique du
    Mil (F CFA)

    Valeur économique
    du Niébé (F CFA)

     

    MAI

     

    Amoumoune

    154

    400 #177; 73

    280

    156

    720 #177; 61

    200

    98

    024

    #177; 42

    370

    Attantané

    168

    160 #177; 79

    200

    157

    440 #177; 62

    400

    101

    048

    #177; 43

    945

    Issawane

    150

    240 #177; 51

    040

    158

    160 #177; 59

    520

    97

    167

    #177; 34

    834

    Kanembakaché

    174

    560 #177; 143

    040

    119

    040 #177; 36

    240

    115

    661

    #177; 70

    625

    Mayahi

    306

    880 #177; 94

    560

    436

    080 #177; 169

    920

    263

    631

    #177; 93

    848

    Meyrerey

    137

    280 #177; 34

    560

    127

    440 #177; 38

    880

    88

    240

    #177; 24

    480

    Sherkin Haussa

    269

    600 #177; 88

    640

    382

    800 #177; 146

    400

    172

    694

    #177; 62

    216

    Tchaké

    163

    200 #177; 49

    760

    151

    920 #177; 55

    200

    130

    839

    #177; 43

    580

    Moyenne

    211

    520 #177; 101

    920

    255

    120 #177; 96

    240

    147

    023

    #177; 62

    434

    22

    1.4. Discussion

    Les données collectées ont permis de mettre en relief les avantages de la culture en bande par rapport aux pratiques habituelles des producteurs.

    Cette pratique, par rapport aux cultures pures a permis une augmentation de la production du mil de 178% et celle du niébé de 155%. Ces résultats obtenus dans le Département de Mayahi sont contraires à ceux notés par d'autres auteurs. En effet Barro et al. (2016) n'ont pas rapporté de différence significative entre la pratique de la culture intercalaire et la pratique traditionnelle de l'association maïs/niébé dans des essais installés en station au Burkina Faso. Cui et al. (2017) ont plutôt démontré les avantages de la culture intercalaire par rapport à celle en bande alternée dans l'association maïs/soja aux USA.

    Le rendement en association avec chacune des spéculations est supérieur à la culture en pure de mil et niébé. Un LER de 1,71 montre qu'il faut augmenter la surface des monocultures de 71% pour avoir le même rendement qu'en association. Une des raisons affirmées par Bedoussac et Juste, (2010b) et Juste et al. (2014) est que la quantité d'azote fixée par unité de surface est plus faible en association qu'en culture pure en raison d'un nombre de plante de légumineuse faible par rapport à la monoculture. Il s'agit pour Bedoussac et al. (2014) d'une augmentation de LER grains quand la compétition entre les deux (2) espèces pour l'azote minéral du sol augmente dans des conditions limitantes en azote. Il faut aussi admettre que dans le contexte de la culture en bande, les compétitions entre les espèces pour l'eau, le CO2, la lumière et l'azote et les nutriments sont aussi réduites et il résulte aussi une meilleure efficience dans leur valorisation par les plantes (Bedoussac et Juste, 2010b). Ces résultats auxquels l'étude a abouti confirment la première l'hypothèse selon laquelle « La technique de culture en bande alternée est une voie d'amélioration de la productivité agricole ». Le LER moyen de 1,46 obtenu par l'étude corrobore à ceux obtenus par Morales-Rosales et Omar (2009), Lawane et al. (2010) qui est de 1,5 en culture sorgho (S-35) et niébé au Cameroun (Garoua) ; Metwally et al. (2015) avec un LER de 1,69 avec l'association maïs et coton en Egypte. Cependant, Atabo et Umaru (2015), il a été aussi rapporté un LER plus faible de 1,19 pour l'association sorgho/soja au Nigeria (Kogi state).

    Un autre aspect positif des cultures en bande concerne la réduction de la pression des ravageurs des cultures, même si cette question n'a pas fait l'objet de collecte de données dans la présente évaluation. Une étude menée au Nigeria dans la zone de Minjibir a fait ressortir que l'association culturale réduit le nombre de thrips des fleurs de même que celui des punaises suceuses de

    23

    gousses sur le niébé (Alghali, 1993). Une autre étude a aussi démontré que l'association sorgho/niébé réduit les infestations du foreur de tiges sur la céréale et des thrips sur la légumineuse (Ampong-Nyarko et al., 1994). Trenbath, (1993) a expliqué que la culture associée rend les plantes moins attrayantes pour les insectes ravageurs et aussi la diversification du milieu favorise la présence des ennemis naturels.

    Les résultats de cette étude démontrent aussi que le respect des consignes sur la densité de semis et la fumure organique permettent d'améliorer la production avec la culture en bande. Il est noté une augmentation du rendement de 85 à 113 % pour le niébé et 44 à 150% pour le mil avec les producteurs qui ont respecté les deux (2) consignes à la fois dans leurs champs de démonstrations. Ceci démontre que la technologie est plus productive quand toutes consignes relatives à sa mise en oeuvre sont respectées. Le respect de la densité de semis permet de disposer d'un nombre optimum de poquets dans les parcelles. L'apport de la fumure organique permet aussi d'améliorer la structure du sol, d'augmenter la proportion de nutriments mobilisables par les plantes et d'augmenter la production comme démontré par Ahmed et al. (2012) sur le niébé au Soudan et Khamooshi et al. (2012), Derogar et Mojjadam, (2014) sur Visua faba. Selon ces auteurs, quand la densité des plants par m2 augmente, les rendements par plants diminuent, tandis que ceux par unité de surface augmentent dans les conditions de bonne fertilisation.

    Selon Bationo et Ntare (2000), l'effet de la culture en bande pourrait être mieux apprécié la campagne suivante car dans l'association traditionnelle, les densités de légumineuses utilisées en association avec le mil sont faibles et leur contribution à la fixation de l'azote pourrait être négligeable par rapport à une rotation où la culture suivante pourrait bénéficier de l'effet résiduel de l'azote fixé par la légumineuse.

    Le ratio de compétition entre les espèces de 0,88 à 1,83 pour le mil et de 0,55 à 1,14 pour le niébé montre que le mil est plus compétitif que le niébé dans l'ensemble des communes d'intervention sauf à Mayahi et Sherkin Haussa ou le niébé est faiblement compétitif face au mil. Le constat qui se dégage est que le CR converge vers le LER, car partout ou le LER est élevé, il en est de même pour le CR. Les valeurs des CRs moyen de 1,04 pour le mil et 0,96 pour le niébé montre que ces deux (2) espèces peuvent être cultivées en association car ils ne sont pas compétitives par rapport aux éléments minéraux du sol l'une face à l'autre. Ceci confirme notre deuxième hypothèse selon laquelle « la compétition du mil face au niébé ou vice versa est très négligeable en culture en bande alternée ». Cui et al. (2017) ont aussi prouvé que

    24

    la céréale est plus compétitive que la légumineuse en culture intercalaire (2 lignes maïs et 2 lignes soja) mais contrairement à nos résultats, Cui et al. (2017) ont noté des CRs plus élevés en faveur de la céréale. Quant à Jamshidi (2010), il a obtenu des CRs élevé, variant de 1,13 à 3,49 en faveur de céréale (blé). Par contre Bantie et al. (2014) ont eu un CR élevé pour la légumineuse (lupin) montrant qu'elle est plus compétitive que le petit mil.

    La marge bénéficiaire de 148% obtenue par les producteurs par rapport à la pratique d'association en vrac appelé communément « Kan Maitsotsaï » est très satisfaisante, montrant l'intérêt de la pratique de la culture en bande alternée. Cette marge bénéficiaire va dans le même sens que la production brute par rapport au système d'association en vrac. Ces résultats confirment notre troisième hypothèse selon laquelle « la marge bénéficiaire induite par la culture en bande alternée est doublement supérieure à celle de la pratique habituelle des producteurs avec un MAI élevé ». Nos résultats sont inférieurs à ceux de Mahamane (2012) qui a étudié plusieurs systèmes de culture dans le Département d'Aguié (Maradi). Il a étudié huit (8) système de culture, parmi ceux, le système d'association en vrac (système de culture n°5) et le système de culture n°3 qui associe le mil et l'arachide en raison de 5 lignes arachide + 1 ligne mil. Ce dernier système est celui qui s'approche des bandes alternées. Il a obtenu à ce niveau la marge bénéficiaire la plus élevée de 300 000F CFA tandis que la marge bénéficiaire obtenu en système d'association en vrac est seulement de 30 000F CFA soit une différence de 900%.

    La valeur positive de MAI de 147 023 #177; 62 434F CFA estimée dans le cas de la culture en bande alternée démontre que ce système de culture est assez rentable. La valeur de MAI parait élevée par rapport au contexte des revenus, donc la culture en bande alternée est plus rentable par rapport à la monoculture ou la culture pure. Cette valeur obtenue parait normale d'autant plus que le LER moyen obtenu pour toutes les communes est de 1,46. Ces résultats corroborent aux résultats de Muhammad et al. (2008) au Nigeria qui a obtenu un MAI de 319 USD soit 170 074F CFA en culture intercalaire Coton et niébé. Il est aussi supérieur à celui obtenu par Dhima et al. (2007) de 60 euros soit 39 371 F CFA en culture associée blé et vesces (Vicia sp) en Turquie et de ceux obtenus par Esmaeili et al. (2011) en Iran avec la culture en bande alternée (4 lignes de céréale et 4 lignes de légumineuse) qui est de 134 USD soit 71 442 F CFA.

    En comparant les communes, des variations ont été notées et les rendements les plus élevés ont été notés dans les communes de Mayahi et Sherkin Hausa. Cette différence entre les communes pourrait être liée à trois (3) raisons qui sont : i) la commune de Mayahi et Sherkin

    25

    haussa ont eu l'intervention des beaucoup des projets de développement et des instituts de recherche comme INRAN et ICRISAT qu'ont beaucoup travaillé en étroite collaboration avec les producteurs dans l'amélioration de la productivité agricole ; ii) Ces communes ont des organisations des paysans bien structurées et fonctionnelles ; iii) les producteurs sont aussi habitués à pratiquer les nouvelles technologies visant à rehausser la productivité.

    Les productions ont aussi été comparables entre les hommes et les femmes ayant pratiqué la technologie. Cela démontre que la technologie est assez facile à maîtriser par les producteurs des deux sexes. Les mêmes constats sont rapportés par Rabé et al. (2017). Cette assertion est justifiée par plusieurs auteurs, entre autres le RNFR (2003) ; FAO (2011) et AVSF (2013) qui ont avancé que les femmes rurales jouent un rôle important dans l'agriculture. Elles assurent la moitié de la production alimentaire mondiale et dans beaucoup de pays en développement, leur contribution varie de 60 à 80 pour cent de la production.

    S'agissant des revenus après-vente les hommes ont eu plus de bénéfice que les femmes. Cela peut se justifier par le fait que les hommes ont plus d'information sur les fluctuations du marché que les femmes et dans la plupart des cas les femmes sont dépossédées des champs même en cas d'héritage. Ce sont les maris qui leurs donnent des lopins de terre pour la production et très souvent une partie de la récolte revient à l'usage de la famille. Ces résultats sont confirmés par Dasre et Hertrich (2014).

    CHAPITRE II : CULTURE SOUS

    ZAI AGRICOLE

    26

    2.1. GENERALITES

    2.1.1. Concept et problématique de la fertilité des sols agricoles

    2.1.1.1. Concept de la fertilité

    La fertilité du sol est une notion très complexe. Elle est définie suivant les domaines d'étude. D'un point de vue agronomique, la fertilité du sol prend en compte aussi bien le potentiel naturel des sols en un lieu donné, que les techniques culturales appliquées (Yougbaré, 2008 ; Sanon, 2009). Lavigne (1996) souligne qu'elle est influencée par la structure physico-chimique, l'activité biologique du sol et les pratiques culturales. C'est un paramètre qui est évolutif et cette évolution est déterminée par les systèmes de cultures (Bacyé, 1993). La notion de la fertilité d'un sol intègre donc à la fois les caractéristiques physicochimiques, biologiques du sol ainsi que les techniques de production.

    2.1.1.2. Problématique de la fertilité

    Dans la majeure partie de l'Afrique subsaharienne, la fertilité des sols est en baisse en raison de la détérioration de leurs propriétés chimiques, physiques et biologiques (Bationo et al. 1998). Les sols du Burkina sont caractérisés par une faible profondeur avec des encroutements superficiels favorisant le ruissellement (Mahrh, 2008). Ils ont une faible capacité de rétention en eau et sont soumis à une forte érosion hydrique et éolienne. Ce sont des sols pauvres en matières organiques et en éléments fertilisants, notamment en N et en P (Dembélé et Somé, 1991). La teneur en azote total est inférieure à 0.06 % pour 75 % pour la plus part d'entre eux et celle du Phosphore est inférieure à 0.06 % pour 95 % de ces sols. Selon le CILSS (2010a) la faiblesse de la fertilité des terres agricoles est une des contraintes majeures à la productivité et la durabilité des systèmes de production agricole. La restauration de la fertilité des sols est par conséquent un impératif pour améliorer la durabilité et la productivité des exploitations agricoles au Niger.

    2.1.2. Principales techniques de gestion de la fertilité des sols agricoles

    La gestion de la fertilité des sols prend en compte la restauration, le maintien et l'amélioration de la fertilité des sols (Ouédraogo, 2011). Les stratégies de lutte contre la dégradation des terres ont évoluées à partir des techniques traditionnelles vers le concept de gestion conservatoire de l'eau, de la biomasse et de la fertilité des sols. Plusieurs techniques de restauration et de gestion de la fertilité ont ainsi été développées par les structures de recherches, les ONG et les producteurs innovateurs. Il s'agit des :

    27

    ? Techniques forestières : Parmi ces techniques la jachère consiste à garder une parcelle non cultivée pendant une période plus ou moins longue (5 à 15 ans) afin de permettre à la terre et au couvert végétal de se reconstituer ; la régénération naturelle assistée ou RNA consiste à sélectionner et entretenir des rejets ou des arbres adultes à protéger et à couper ceux non sélectionnés FIDA (2007). Il est conseillé de ne pas dépasser 12 à 39 pieds adultes/ha (Samaké et al. 2011) et 40 à 44 pousses ou rejets/ha (Ouédraogo et al. 2008)) et l'agriculture de conservation ou AC (c'est une méthode de gestion des agroécosystèmes qui permet une amélioration soutenue de la productivité tout en préservant les ressources et l'environnement (FAO, 2008 ; FAO, 2012)).

    ? Techniques de travail du sol : Les techniques de travail du sol sont celles qui visent à ameublir les horizons superficiels du sol au bénéfice de l'infiltration. Il s'agit entre autre du labour, du buttage, ...etc.

    ? Techniques biologiques : Plusieurs techniques biologiques ont été développées par la recherche et les paysans pour la restauration et la gestion de la fertilité des sols. Parmi ces techniques ont peut citer la rotation culturale ou encore les enfouissements de pailles.

    ? Apports de fertilisants : Outre les techniques de restauration et de gestion de la fertilité des sols, d'autres approches ont été développées afin d'améliorer les rendements agricoles à travers l'apport de fertilisants minéraux ou organiques.

    ? Techniques mécaniques : Au Niger, comme dans les autres pays sahélien, les aléas climatiques combinés aux actions anthropiques (labour, surpâturage,) ont entrainés une dégradation des couverts végétaux (Bationo et al. 1998). Les conséquences sont la dégradation physique, chimique et biologique du sol. La dégradation physique se traduit par l'encroutement, le compactage et la baisse du taux d'infiltration entrainant un faible enracinement des plantes. Face à la dégradation physique du sol, plusieurs techniques de conservation des eaux et des sols (CES) et de défense et restauration des sols (DRS) ont été développées comme les cordons pierreux, le zaï ou les demi-lunes.

    2.1.3. Zaï agricole

    Le zaï est une forme particulière de culture en poquets qui permet de concentrer l'eau et la fumure dans des micros bassins où les graines seront semées (Zougmoré et al. sd). La technique manuelle consiste à creuser des trous de 30 à 40 cm de diamètre avec une profondeur de 10 à 15 cm en quinconce tous les 80 cm (Zongo, 2013). Le zaï mécanique est réalisé grâce aux passages croisés du décompacteur équipé de dents RS8 ou IR12 (Son, 2004).

    28

    Le zaï est réalisé en lignes perpendiculaires à la pente du terrain pendant la saison sèche. La mise en oeuvre de cette technique nécessite de la fumure organique. Le fumier ou le compost est déposé à l'intersection des passages croisés entre une à deux poignées, juste avant ou dès les premières pluies. Il n'y a pas de déblais à réaliser. La mise en oeuvre nécessite moins de 12 hommes/ha (SON, 2004). Le zaï contribue à l'adaptation au changement climatique par sa capacité à réduire les effets de la sécheresse en améliorant l'infiltration de l'eau dans le sol. Il permet également la récupération des terres dégradées et l'optimisation de l'utilisation des intrants, ce qui permet d'accroître les rendements agricoles (DVRD, 2008 ; Yougbaré, 2008 ; UICN, 2011). Cependant, le temps et la pénibilité du travail sont des contraintes majeures à l'adoption de cette technologie surtout pour le zaï manuelle. Le ClRAD (2012b) souligne que le temps de travail est de 300heures/homme/ha, soit environ 38 jours/homme/ha.

    2.2. Méthodologie

    2.2.1. Echantillonnage

    L'échantillonnage a concerné 7 villages au total repartis dans les deux (2) communes de Mayahi à savoir la commune de Guidan Amoumoune et la commune de Mayahi sur la base de la pratique de la technologie des zaïs agricoles. Le nombre de village par commune varie de 3 à 4 (annexe 2).

    L'étude a concerné 17 producteurs pilotes qui ont volontairement fait la pratique de la technologie de culture sous zaï agricole sur les 800 retenus par le projet.

    2.2.2. Collecte des données

    La collecte du rendement a été effectuée du 30/08/2017 au 29/10/2017 dans l'ensemble des villages d'interventions. La collecte des données a concerné le rendement du mil et du niébé en culture pure. Le rendement est collecté avec un carré de rendement de 10m×10m pour le mil et 5m×5m pour le niébé. Le calcul est fait avec la formule N°3 du chapitre I en méthodologie.

    S'agissant de la marge bénéficiaire et le rendement que les producteurs ont l'habitude d'obtenir dans la même superficie que l'essai de démonstration a été collectés à l'aide d'une fiche des questionnaires au moment de l'enquête. Le calcul du rendement du rendement avant l'utilisation de la technologie est fait en fonction de la formule N°3 citée dans le chapitre I.

    2.2.3. Analyse et traitement des données

    Les données ont été saisies, encodées sur le logiciel Excel.

    29

    Le logiciel SPSS a servi pour le test t-test et à comparer les rendements des deux (2) communes, le rendement avant et la marge bénéficiaire avant et avec utilisation de la technologie, selon les communes et le genre.

    2.3. Résultats

    2.3.1. Rendement du mil et du niébé de la culture sous zaï agricole selon les communes

    Les rendements du niébé ont été les mêmes dans les deux (2) communes avec utilisation de la technologie des zaïs agricoles (tableau 9).

    Dans le cas du mil le rendement avec l'utilisation de la culture sous zaï agricole a été plus élevé par rapport à la situation initiale au niveau de toutes les communes. Les hausses varient de 220 à 320 % selon les communes.

    La communes de Mayahi a produit 86 % plus du mil que la commune de Amoumoune (t= 3,3 ; df= 11 ; P=0,007).

    Pour l'ensemble des producteurs, il a été obtenu pour le niébé un rendement moyen de 300 #177; 188 kg/ha avant l'utilisation de la technologie et 916 #177; 554 kg/ha avec l'utilisation de la technologie soit une hausse de 205 %. Pour le mil, le rendement moyen avant l'utilisation de la technologie a été de 333 #177; 236 kg/ha, puis 1263 #177; 404 kg avec l'utilisation de technologie soit une augmentation de 279 %.

    Pour les deux cultures, les rendements produits avec la technologie ne diffère pas selon le genre pour le niébé, (t= 0,48 ; df= 9 ; P= 0,64) et pour le mil (t= -1,8 ; df= 14 ; P= 0,56).

    30

    Tableau 9 : Rendements moyens du mil et du niébé avant et avec utilisation de la technologie de zai selon les communes

     

    Rendement

    Amoumoune

    Mayahi

    Niébé

    Avant utilisation de la technologie

    310 #177; 207 a

    291 #177; 170 a

     

    Avec utilisation de la technologie

    532 #177; 255 a

    1 300 #177; 854 a

    ANOVA

     

    t= -1,6 ; df= 9 ; P=0,14

    t= -2 ; df= 4 ; P=0,11

    Mil

    Avant utilisation de la technologie

    276 #177; 192 a

    391 #177; 281 a

     

    Avec utilisation de la technologie

    883 #177; 354 b

    1 643 #177; 454 b

    ANOVA

     

    t= -3,2 ; df= 12 ; P=0,008

    t= -6,2 ; df= 12 ; P<0,001

    2.3.2. Marge bénéficiaire avant et avec utilisation de la technologie selon les communes

    La marge bénéficiaire des producteurs ayant pratiqué la culture sous zaï agricole a été plus élevée par rapport à la situation initiale (Tableau 10). Il est noté une augmentation de leur revenu de 130 à 299 % selon les communes.

    Avec l'utilisation de la technologie, la commune de Mayahi a enregistré la marge bénéficiaire la plus élevée (t= 3,3 ; df= 15 ; P=0,005).

    Pour l'ensemble des producteurs, il a été obtenu une marge bénéficiaire moyenne de 40 954 #177; 34 395 CFA avant l'utilisation de la technologie et 131 840 #177; 57 144 FCFA avec l'utilisation de la technologie soit une hausse de 222 %. La marge ne diffère pas selon le genre (t= 1,5 ; df= 18 ; P= 0,15).

    Tableau 10 : Marge bénéficiaire moyenne des producteurs avant et avec utilisation de la technologie en bande alternée par commune.

    Revenu

    Amoumoune

    Mayahi

    Avant utilisation de la

     
     

    technologie

    37 222 #177; 37 841 a

    44 687 #177; 30 950 a

    Avec utilisation de la

     
     

    technologie

    85 555 #177; 45 788 b

    178 125 #177; 68 501 b

    ANOVA

    t= -5 ; df= 14 ; P<0,001

    t= -2,4 ; df= 16 ; P=0,027

    31

    2.4. Discussion

    La hausse de rendement de 394% pour le mil et 135% pour le niébé pourrait être liée à deux (2) raisons : i) la rétention de l'humidité par les zaïs dont la plante peut s'en servir en cas de sécheresse ; ii) la rétention des éléments minéraux par le compost appliqué ce qui pourrait faciliter leur utilisation par la plante ; iii) l'augmentation des quantités de nutriments du sol avec l'apport du compost. Ces conditions ont certainement influé sur la croissance, le développement et la production des plants de mil et de niébé. L'humidité accumulée a permis aux plants de disposer de quantités additionnelles d'eau au cours des périodes d'arrêt momentané des pluies. Ces résultats ont été confirmés par plusieurs auteurs : Roose (2004) ont aussi affirmé que la pratique du zaï agricole permet de doubler les rendements que ça soit sur des zipellés que sur des sols dunaires ; Kabore (1991) ; Kambou (1996) ; Dakouo (1998) ; Sawadogo (2001) ; Bouzou et al. (2004) ; Noirard et al. (2011) ; Billaz (2012) ; Botoni et al. (2015) en ont confirmé des hausses de plus de 200% de rendement de mil et de plus de 100% pour le niébé.

    Ambouta et Amadou (2000) avec une étude réalisée en 1996 et 1997 dans la zone de Gakoudi au Niger ont démontré que malgré la mauvaise répartition des pluies, les rendements en grains du mil ont été à l'avantage du « tassa ». Des productions de 640 kg/ha ont été obtenues en 1996 et 800 kg/ha en 1997 soit une hausse de rendement de 370%. Les mêmes tendances ont été aussi rapportées par Roose et al. (1999) ; Valerie (2007) et OCDE/CSAO (2008). La technique semble aussi adaptée aux sols érodés. Il a été obtenus des rendements similaires d'ordre de 300 à 400 kg/ha soit un gain de plus de 300% de sur des terres totalement dégradées (RECA 2011 ; Botoni 2012 ; Maurice et Le Crom, 2013 ; Zongo 2013 ; Anshuman Das et al. 2015 et Bationo et al. 2015).

    Ces résultats confirment notre quatrième hypothèse selon laquelle « Les investissements dans la pratique du zaï agricole contribuent de façon significative à l'amélioration de la production agro-pastorale ».

    La marge bénéficiaire de 222% obtenu avec le zaï agricole par rapport à la pratique habituelle des producteurs donne une valeur ajoutée à la pratique. Cela confirme la cinquième hypothèse suivante « Les revenus engendrés par la pratique du zaï agricole rendent à un seuil acceptable les populations moins vulnérables aux effets de sécheresse ». Contrairement à nos résultats, Lisan (2010) a obtenu une différence de 600% sur les glacis celle-ci est nettement supérieure au hausse de rendement avancée dans cette étude.

    32

    CONCLUSION

    La présente étude a permis de comparer la pratique des producteurs avant l'application de la technologie et la pratique de la technologie de la culture en bandes alternées. Le rendement du a été amélioré avec des hausses de 154% à 400%. Deux (2) communes (la commune de Mayahi et la commune de Sherkin Hausa) sur huit (8) communes se sont distinguées par leur rendement et leur revenu plus élevés dûs à leur système de vulgarisation plus performant avec les projets qui se sont succédé dans ces zones.

    Il ressort de cette étude aussi que l'utilisation de la fumure organique et le respect de la densité des semis ont permis une augmentation de rendement de 85 à 113 % pour le niébé et 44 à 150% pour le mil par rapport aux autres groupes de producteurs qui ont respecté une consigne ou pas du tout.

    Le zaï s'est aussi avéré comme une technologie performante conduisant à des hausses de rendement de 394% pour le mil et 135% pour le niébé.

    En somme, ces deux technologies peuvent contribuer à la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté rurale au Niger. Le projet doit poursuivre leur plus large diffusion auprès des populations rurales. Les études doivent aussi se poursuivre pour évaluer l'effet de la pratique en bandes alternées et celle de la culture sous zaï agricole sur la production de la matière sèche et la qualité des grains. Les effets à moyen et long terme de ces technologies sur la fertilité des sols doivent aussi être évalués.

    A l'issue de cette étude, nous formulons les recommandations suivantes :

    ? A l'égard de l'université :

    ? La publication des mémoires d'étude envi de permettre à un public plus large de consulter et d'inspirer des travaux de recherche.

    ? A l'égard du projet Sahel bio :

    ? De faire des analyses chimiques initiales du sol avant et après la pratique du zaï agricole et de la culture en bande alternée et aussi des analyses chimiques du compost pour déterminer le rapport C/N de chaque localité afin de comprendre l'effet de ce dernier sur les rendements agricoles ;

    ? De continuer cette étude avec d'autres technologies combinées au Zaï et culture en bande.

    33

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    I

    ANNEXE

    Annexe 1 : Liste des villages pour la culture en bande alternée

    Communes

    Village

    Nbre

    producteurs

    Population

    Longitude

    Latitude

    1

    Issawane

    Baraya

    8

    543

    7.82000

    14.12000

    2

    Karé Dahaouka

    8

    571

    7.79000

    13.97000

    3

    MaillalléBabba

    5

    1350

    7.83000

    14.05000

    4

    Mairerey

    Boultou

    8

    519

    7.82000

    14.12000

    5

    Takassaba

    8

    763

    7.82000

    14.14000

    6

    Salifaoua

    8

    1083

    7.74000

    14.07000

    7

    Tchaké

    Tchaké Batchiri

    7

    496

    7.59000

    14.12000

    8

    Dan Askia

    8

    696

    7.69000

    14.14000

    9

    Maikassoua

    4

    717

    7.67000

    14.13000

    10

    Zodi

    8

    293

    7.65000

    14.19000

    11

    GuidanTanko Saboua

    7

    219

    7.62000

    14.35000

    12

    Guidan Magagi Bara

    6

    663

    7.60000

    14.21000

    13

    Makesso

    8

    655

    7.73000

    14.31000

    14

    Mayahi

    Guidan Issa

    6

    909

    7.66000

    13.87000

    15

    Dan Goulbi

    7

    1112

    7.69000

    13.87000

    16

    Dadin Mayahi

    8

    1084

    7.72000

    13.96000

    17

    Loda

    6

    921

    7.52000

    13.92000

    18

    Dan Gobiraoua

    13

    108

     
     

    19

    Nwala Maidoubou

    8

    993

    7.69000

    14.00000

    20

    Manya Da Roujia

    8

    984

    7.64000

    13.80000

    21

    Attantané

    Dan Kibiya

    8

    1192

    7.49000

    13.98000

    22

    Guidan Kata

    3

    191

    7.47000

    14.19000

    23

    Touloubouché

    10

    320

    7.51000

    14.03000

    24

    Guidan Bara

    8

    247

    7.61000

    14.09000

    25

    Allassane Koima

    8

    686

    7.33000

    13.94000

    26

    Jalo

    10

    794

    7.56000

    13.99000

    27

    Kanembakaché

    Dan Maimouna

    8

    1324

    7.70000

    13.77000

    28

    Hardo Yacouba

    7

    628

    7.88000

    13.82000

    29

    Tsinin Kibiya

    6

    930

     
     

    30

    Tsoutsayé

    8

    1592

    7.85000

    13.90000

    31

    Dan Lala Sofoua

    8

    457

    7.80000

    13.94000

    32

    Sherkin Haoussa

    Dajin Bawa

    8

    548

    7.54000

    13.79000

    33

    Maitsakoni

    8

    1179

    7.54000

    13.82000

    34

    Dan Tsountsou

    7

    514

    7.50000

    13.84000

    35

    Araourayé

    9

    1769

    7.49000

    13.86000

    36

    Dan Banga

    8

    765

    7.50000

    13.89000

    37

    Akieta

    6

    849

    7.36000

    13.83000

    38

    Amoumoune

    Guidan Sami

    8

    336

    7.21000

    14.46000

    39

    Almou Sosaye

    8

    405

    7.23000

    14.34000

    40

    Dadin Tamro

    8

    445

    7.25000

    14.19000

    II

    Annexe 2 : Liste des villages pour la culture sous zaï agricole

    Commune

    Village

    Nombre des personnes

    Amoumoune

    Dadin Tamro

    7

    Almou Sosaye

    Guidan Sami

    Mayahi

    Dadin Mayahi

    7

    Loda

    Manya Daroujia

    N'wala Maidubu






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