CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Ce chapitre fait l'éclairage de quelques concepts de
base qui sont en relation avec notre sujet d'étude. L'objectif poursuivi
dans le présent chapitre est de donner à chaque concept un
contenu réel en rapport avec l'objet d'étude pour vider certaines
équivoques que peuvent émailler ces concepts afin de fixer les
esprits de nos lecteurs dans le sens que ces concepts sont utilisés dans
le contexte de notre étude.
Robert King MERTON, souligne à ce propos que toute
recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre la
nécessité de clarifier ses concepts car une exigence essentielle
de la recherche est que les concepts soient définis avec une
clarté suffisante pour lui permettre de progresser.12
KAZUMBA TSHITEYA aborde aussi dans le même sens : ((
qu'aucun travail scientifique ne sort tout armé du front d'une
providence épistémologique. Il acquiert spécificité
et une certaine autonomie par des laborieux cheminements de définition
des concepts et d'un vol rapide sur la question d'étude »13
C'est ainsi que cette étude n'échappant pas
à cette règle, voit ce premier chapitre être
consacré à élucider certains termes polysémiques
mais déterminant de ce travail.
SECTION 1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
§1. Crise politique
Une crise politique est un moment particulier dans un Etat
où il y a une (( poussée de fièvre », liée
à un événement qui choque l'opinion publique. Dans toute
crise politique, il y a un enjeu politique majeur.14
12 MERTON KING R., Elément de théorie et
méthode sociologique, éd. Plan, 1965, p.61
13 KAZUMBA T., Notes de cours de théories et doctrines
politiques et sociales, G2 SPA, FSSPA, UNIKIN, 2009-2010.
14 Https://.W.W.W.Schoolmouv. Fr/définition crise
politique
~ 9 ~
C'est une phase grave dans l'évolution de la situation
politique d'un Etat. Elle peut entraîner des grèves, des
manifestations, des mouvements sociaux, des émeutes ou plus grave, une
révolte ou une guerre.15
§ 2. Développement
La préoccupation des peuples sur les problèmes
de développement est très vieille car elle est, en effet,
liée à l'aspiration de chacun à tendre vers une existence
meilleure. De l'antiquité à nos jours, de l'orient à
l'occident, les populations ont toujours aspiré et continuent à
aspirer encore au mieux-être. 16
La question du développement est donc l'une des
préoccupations nécessaire que les populations ont inscrites parmi
des nombreuses questions qui jalonnent l'histoire de l'humanité. Parmi
les exemples, nous citons la question démographique qui s'est
posée au 17ème siècle, la question coloniale du
20ème siècle ainsi que la question des droits humains
vers la fin du 20ème siècle.
2.1. Définition
Le développement est un concept multidimensionnel, il
peut se saisir ou se déduire par la prise de conscience du retard
accusé du point de vue industrialisation par un grand nombre des pays
Asiatique, Africain et Amérique latine.
Le terme est en effet très récent. Ainsi en
français, il apparait à la fin des années 1950. Il est ici
de celui de sous-développement et de la prise de conscience de
l'écart économique croissant qui sépare le monde
développé du tiers monde.
15 Https://.Fr.m.Wikipedia.
org/crise politique
16 OTSHUDIEMA LUNDULA D., Cours d'Economie de
Développement, G3 SPA, Inédit, UNIMBA, 20192020.
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A ce sujet, nous notons que dans la positivité, le
développement apparait comme étant un processus, un idéal
qui n'est jamais atteint car l'on ne s'arrête jamais de se
développer.
C'est dans cette optique que NTUAREMBA ONFRE le
considère comme étant le passage des conditions moins humaines
aux conditions plus humaines.17
Emmanuel KANT confirme « qu'il y a une fin que l'on peut
supposer réelle chez tous les êtres raisonnables..., l'envoie de
conséquence un but qui n'est pas pour eux une simple possibilité,
mais dont on peut certainement admettre que tous se proposent effectivement en
vertu d'une nécessité naturelle, et ce but reste le bonheur.
»18
Sur ce, poursuivant sur la même lancée, nous
soulignerons que le développement est l'expansion plus la transformation
et cette dernière relevée est à la fois sociale,
culturelle et économique.
NTUAREMBA ONFRE poursuit en précisant, en outre que le
développement est un processus de changement systématique
orienté vers un but en prenant un modèle des
sociétés plus puissante qui ont établi elles-mêmes
des critères de discrimination d'après le degré de
rapprochement des autres sociétés en voie de
développement. 19
A son tour, François Perroux souligne qu'il est la
combinaison des échanges mentaux et sociaux d'une population qui le rend
plus apte à faire croître cumulativement et durablement un produit
réel global. C'est autant dire que les caractéristiques d'un pays
développé se résument par sa croissance économique,
le niveau de son accumulation des matériels, son pouvoir d'achat et de
vente élevé.20
17 NTUAREMBA ONFRE, O.,
Développement endogène : données
pour une nouvelle orientation théorique, éd.
Universitaires africaines, Kinshasa, 1999, p54
18 KANT, E., Fondement de la métaphysique de
moeurs, tradition nouvelle avec l'introduction et note par V. DELBOS,
Paris, de la Grave, 1976, p127
19 NTUAREMBA ONFRE , O., Op. cit, p25
20 Perroux, F., L'économie du XXè siècle,
2èéd. PUF, Paris 1965, p155.
21 TOWOSHI L.A., L'influence de la
dette extérieure dans la souveraineté des états du
tiers-monde : cas de la RD Congo, TFC, UNIKIN, 2017-2018, inédit.
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C'est dans cette optique qu'il sied de dire comme sus
évoqué que le développement est aujourd'hui l'une des
aspirations les plus répandues parmi les nations quelles que soient
leurs appartenances géographique, économique ou politique.
TOWOSHI définit le développement comme
étant tout changement social (de manière permanente), toutes
transformations observables dans le temps qui affecte de façon
permanente la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une
collectivité donnée. Le développement n'est donc pas une
croissance économique, une augmentation des richesses mais aussi et
surtout un meilleur équilibre entre la production et la consommation,
une transformation des échanges. 21
Par ailleurs, il nous semble important de rappeler que le
développement n'est pas dans des discours non plus un slogan mais
plutôt la matérialisation des faits.
Pour émettre une péroraison par rapport au
concept développement, nous évoquons la pensé de LABANA
LASAY'ABAR qui estime que le défis de la coopération
internationale porte sur le développement, et cela, par la protection de
l'environnement, de la lutte contre le sida de l'universalisme des valeurs
démocratiques et du libre-échange. Pour lui, le
développement n'est plus perçu uniquement comme le seul
progrès économique, il se doit être également
démocratique, respectueux de l'environnement, des droits des femmes et
des minorités.22
Dans le souci d'amener de la lumière au concept
développement, il est important de souligner que le développement
est une notion intimement liée au travail, compris à ce sens, il
regorge deux conceptions dont l'une est matérialiste et l'autre
humaniste.
Dans le premier contexte, il peut se définir en termes
d'accumulation des biens matériels obtenus grâce à
l'activité
-' 12 -'
technoscientifique accrue. Vu sous cet angle, le
développement implique le progrès scientifique et technique ainsi
que l'amélioration des conditions matérielles d'existence de la
population. Notons que ce développement est quantifiable selon le
PNB/habitant et le niveau d'aisance matérielle (nombre de calories,
consommées, nombre d'écoles, d'hôpitaux...).
Dans le deuxième contexte, il est partiel et partial
dans la mesure où il fait de l'homme un être des besoins ; or ces
derniers ne sont jamais satisfaits. Conçu dans cette optique d'un
développement simplement matériel, le travail serait à sa
fonction productrice des biens et services dont l'homme et la
société ont besoins pour leur satisfaction matérielle.
Signalons que selon ces considérations, au sens
matérialiste, le travail est loin d'amener l'homme à son
accomplissement véritable car les matériels laissent l'homme
toujours insatisfait et incapable non seulement de combler l'ensemble de ses
besoins, mais aussi de donner un sens à son être et au monde.
Dans le sens humaniste, le développement est un
processus global et dynamique à travers lequel un groupe humain
poursuit, par la transformation des structures politiques, économiques,
culturelles, sociales et mentales selon les valeurs et rythmes propres à
un groupe, la réalisation progressive de son mieux-être, à
savoir, l'épanouissement de l'ensemble des habitants qui le
constituent.23
Toutefois, le développement apparait comme un contexte
complexe souvent confondu avec : croissance, progrès, industrialisation,
avancement, etc.
Il faut donc noter qu'il n'en existe pas une définition
unique du développement. Chaque auteur le définit selon son
orientation et école. Jadis le développement se confondait pour
la plupart des auteurs à la croissance. Or, il y a une nette distinction
entre la notion du développement et celle de la croissance.
23 Mbambi, Philosophie du travail,
cours dispensé en L2 philosophie, Inédit, Faculté des
lettres, UNIKIN, 2005-2006.
-' 13 -'
Alors que la croissance est une notion quantitative et
économique qui renvoie à l'augmentation du PNB, le
développement est une notion plus quantitative qui inclut toutes
transformations sociales qui accompagnent la croissance.
Donc, le développement est une notion globale incluant
tous les aspects de la vie humaine ; en d'autres termes, c'est un ensemble des
conditions sociales de la population.
En définitive, le développement peut être
définit comme l'effort qu'entreprend un groupe en vue de réaliser
un objet de société hautement valorisé cela en provoquant
des transformations et des mutations positives aux différents niveaux de
la vie.
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