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Mondialisation et travail des enfants

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par Edward de Wismes, Inès El Haimar et Caroline de Turckheim
Université Panthéon-Sorbonne - 3ème année Eco-Gestion 2007
  

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III/ Les effets positifs de la mondialisation sur le travail des enfants :

Après avoir démontré que la mondialisation pouvait conduire à une hausse de la proportion d'enfants au travail, nous allons à présent constater que la libéralisation du commerce peut également engendrer une réduction du travail des enfants. Pour arriver à cette conclusion nous étudierons dans un premier temps l'aspect théorique du problème, puis nous aborderons le côté empirique dans une deuxième partie.

a) Approche théorique.

On considère que la demande d'un travail effectué par des enfants provient essentiellement des parents qui ont besoin de leurs enfants dans les fermes familiales, dans leurs propres activités informelles ou encore pour s'occuper des tâches ménagères pendant que les parents travaillent. De son côté, l'offre est également déterminée par les parents puisque ce sont eux qui vont décider à quel moment leurs enfants doivent ou non aller à l'école. Selon une étude de Becker en 1981, la décision de faire travailler un enfant à la place de l'envoyer à l'école dépend principalement de la rentabilité de l'éducation. Si les parents ne sont pas en mesure d'emprunter en échange du revenu futur de leurs enfants, les coûts de scolarisation vont devoir être financés par le revenu actuel des ménages. C'est pourquoi la redistribution du revenu est susceptible de faire baisser le volume d'enfants au travail dans la mesure où elle permet d'alléger la contrainte de liquidité des parents en ce qui concerne l'éducation des enfants dans les familles pauvres. La politique d'éducation est doublement importante car, en plus d'alléger la contrainte de liquidité des familles, elle permet aussi d'augmenter le retour à l'éducation.

Dans un texte intitulé « Globalisation can help reduce child labour », Alessandro Cigno met en avant l'exemple de deux régions du monde. Dans la première, les enfants qui meurent avant d'avoir atteint l'âge d'aller à l'école développent des maladies comme la malaria ou le choléra. Dans la seconde région les enfants meurent essentiellement de maladies respiratoires, bien connues pour être relatives à la malnutrition. Dans le premier cas les parents savent bien qu'il y a peu de choses à faire pour sauver la vie de leurs enfants. En revanche dans le second cas les parents savent que la possible survie de leurs enfants va dépendre de l'argent qu'ils vont consacrer à chacun de ces enfants. Sachant qu'un bébé sur quatre survit, un couple qui veut un enfant en âge d'aller à l'école aura le choix entre mettre quatre enfants au monde, et s'efforcer de nourrir chaque enfant aussi bien ou aussi mal que son revenu lui permet, ou donner moins de quatre naissances et nourrir mieux chaque enfant par rapport à la moyenne de la région. En 1998, Cigno démontre qu'en réduisant la fréquence de maladies comme le choléra ou la malaria, les dépenses publiques en installations sanitaires ou en médecine préventive vont permettre de diminuer le facteur exogène responsable de la mortalité infantile. Ce qui permettra ainsi d'augmenter les chances de survie. Cela persuade donc les parents de donner naissance à un nombre peu élevé d'enfants, et d'investir davantage dans chaque enfant qui naît. Si par conséquent les dépenses totales consacrées aux enfants encore trop jeunes pour être scolarisés diminue, la politique allègera la contrainte de liquidité des ménages sur l'éducation des enfants en âge d'aller à l'école. Nous pouvons faire la même remarque en ce qui concerne la mortalité à l'école et aux âges plus élevés. Bien que la mortalité prématurée survienne principalement pendant la première année après la naissance, des enfants meurent également à des âges plus avancés en raison de causes exogènes. Si les dépenses publiques en installations sanitaires et en médecine préventive augmentent l'espérance de vie des enfants âgés de six ans et plus, alors il y aura un retour à l'éducation plus important. Cela va ainsi inciter les parents à investir d'avantage dans l'éducation de leurs enfants, et cela à n'importe quel âge. Et cela diminuera la tentation des parents de tirer profit de leurs enfants, dès la première opportunité, en envoyant ces derniers travailler. Ainsi, c'est bien la mondialisation qui pourrait permettre au gouvernement d'investir dans ces installations et donc de participer à la réduction du travail des enfants.

Nous allons à présent nous intéresser aux effets de l'exposition à l'échange.

Ainsi, la théorie standard de l'échange nous indique que les pays qui échangent se spécialisent là où ils ont un avantage comparatif, et ces avantages comparatifs témoignent des dotations relatives en facteurs non échangeables. Elle précise également qu'un pays qui s'ouvre au commerce verra l'avantage de son facteur comparativement plus abondant augmenter. Selon l'opinion traditionnelle de la théorie, les facteurs de production non échangeables sont le capital et le travail. La participation à l'échange international est ainsi supposée apporter une baisse du taux de salaire si le pays est relativement plus abondant en capital, et une hausse du taux de salaire s'il est relativement plus abondant en travail. Wood, en 1994, précise cependant que le capital financier est fortement mobile, et les équipements productifs suivent le capital financier avec seulement un très court retard. Il y a un facteur autre que la terre et les ressources naturelles qui est lent à se déplacer d'un pays à l'autre : il s'agit du travail. En outre, le travail se différencie par le niveau de qualification. Puisque la composition des qualifications des travailleurs d'un pays peut changer qu'à travers un processus lent, le commerce affectera alors les taux de salaire relatifs des travailleurs qui présentent différents niveaux de qualification. Si la ressource relativement plus abondante est la main-d'oeuvre qualifiée, la prime de qualification augmentera. Si la ressource relativement plus abondante est le travail non qualifié, la prime diminuera. Cela est compatible avec l'observation de la hausse des inégalités de salaire (qui apparaît comme une conséquence évidente de la libéralisation commerciale) dans les pays développés où les travailleurs fortement qualifiés résident la plupart du temps.

Dans les pays en développement le schéma est plus complexe. On estime en effet que seule une minorité de la population atteint le secondaire ou les études supérieures. Une minorité aristocratique des pays en développement, qui sont comparativement bien dotés en travailleurs instruits et qualifiés, peut avoir un avantage comparatif dans la production de biens nécessitant un niveau de qualification élevé. Une plus grande minorité de pays en développement, dont la dotation en travailleurs ayant atteint l'école primaire est relativement abondante, pourra avoir un avantage comparatif dans la production de biens qui requièrent les bases élémentaires de la lecture, de l'écriture et du calcul. Enfin, les autres pays qui sont essentiellement concentrés sur le continent africain, auront un avantage comparatif dans la production de biens ne nécessitant aucune autre qualification que celles acquises directement en travaillant, et ceci probablement dès le plus jeune âge.

L'exposition au commerce international va engendrer une hausse de la prime de qualification, et pourrait ainsi diminuer le travail des enfants dans les deux premières catégories de pays. Dans la troisième catégorie, l'échange au niveau international va entraîner une baisse de la prime de qualification, et pourrait ainsi faire augmenter le travail des enfants.

Ainsi, selon un point de vue théorique, la mondialisation est favorable dans les pays à main d'oeuvre qualifiée. Cela incite donc davantage les parents à envoyer leurs enfants à l'école plutôt qu'à les faire travailler. Mais pour que l'école paraisse rentable aux parents, il faut mettre en place des politiques favorables au bon développement des enfants. En effet, les parents seront tentés d'envoyer leurs enfants à l'école si la mondialisation engendre un effet de revenu. Les « optimistes » face à la mondialisation suggèrent qu'il faut que les pays aient une motivation qui les encourage à investir dans l'éducation et les compétences professionnelles afin d'éperonner le développement économique et leur compétitivité à long terme. Dans ces conditions l'augmentation de l'ouverture au commerce pourrait effectivement s'accompagner d'une diminution du volume d'enfants au travail.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille