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Mondialisation et travail des enfants

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par Edward de Wismes, Inès El Haimar et Caroline de Turckheim
Université Panthéon-Sorbonne - 3ème année Eco-Gestion 2007
  

Disponible en mode multipage

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Mondialisation et travail des enfants

Inès El Haimar

Edward de Wismes

Caroline de Turckheim

Sous la direction de Fabio Mariani

Sommaire

Introduction

I) Le travail des enfants dans le monde, caractéristiques et déterminants

a) Qu'est-ce que le travail des enfants aujourd'hui ?

b) Les différentes formes d'activité

c) Les déterminants du travail des enfants

II) Les effets négatifs de la mondialisation sur le travail des enfants

a) Pourquoi la mondialisation contribue t-elle à augmenter le nombre d'enfants au travail ?

b) Quelles solutions sont envisageables pour pallier ce problème ?

III) Les effets positifs de la mondialisation sur le travail des enfants 

a) Approche théorique

b) Approche empirique

IV) Les études empiriques

a) Rappel des études empiriques existante

b) Caractéristiques de la recherche

c) Les résultats de l'analyse

Conclusion

De nombreux évènements, débats et manifestations sont organisés partout dans le monde dans le but de sensibiliser le public au travail des enfants. La plupart des débats portent sur le rapport publié cette année par l'Organisation Internationale du Travail intitulé : « La fin du travail des enfants : un objectif à notre portée ». Proclamée il y a 4 ans par l'OIT la journée mondiale contre le travail des enfants est observée chaque année le 12 juin dans le monde entier. Elle est destinée à servir de catalyseur au mouvement mondial contre le travail des enfants. Nous allons étudier les liens existant entre la mondialisation et le travail des enfants. Afin d'étudier ce lien nous nous poserons les questions suivantes « Dans quelles mesures peut on dire que la mondialisation a eu des répercussions sur le travail des enfants ? Pourquoi les enfants travaillent-ils ? Qu'est-ce qui a contribué à réduire et à augmenter le travail des enfants ? Et comment quantifier le lien unissant la mondialisation et le travail des enfants ? Nous rappelons que la mondialisation est une intégration économique mondiale qui va au-delà de l'internationalisation des échanges de marchandises, de services ou de capitaux et qui se caractérise par une mobilité parfaite des capitaux et par une concurrence accrue entre les firmes et les nations. Par le travail des enfants on entend toute activité économique quelle qu'elle soit, exercée par un enfant de moins de 12 ans, le travail autre qu'un travail léger lorsqu'il est accompli par un enfant âgé de 12 à 14 ans, et pour tous les enfants, les pires formes de travail des enfants. Nous porterons essentiellement notre étude sur les pays en développement bien que les pays développés soient également touchés par le travail des enfants. Notre étude s'articulera autour de cette question générale « Dans quelle mesure peut on dire que la mondialisation a eu des répercussions sur le travail des enfants ? » Afin de répondre à cette question nous verrons dans un premier temps quels sont les aspects du travail des enfants et ses déterminants, puis dans un second temps nous verrons les effets négatifs de la mondialisation sur le travail des enfants et les solutions que nous pouvons apporter pour y remédier, dans une troisième partie nous verrons les effets positifs de la mondialisation sur le travail des enfants et enfin nous verrons les études empiriques faites sur le travail des enfants.

I/ Le travail des enfants dans les monde, caractéristiques et déterminants.

a) Qu'est ce que le travail des enfants aujourd'hui ?

L'âge auquel nous devons définir l'enfance est difficile. En effet il s'agit d'une période de développement physique et psychique qui nécessite la protection des adultes, qui est plus naturellement consacré au jeu qu'au travail, mais qui admet l'apprentissage progressif d'un travail. Par conséquent l'âge de l'enfance varie entre les pays. Dans certains, l'enfant est très tôt considéré comme un membre productif et son développement et son ouverture à la vie passe par un apprentissage pratique et donc non scolaire. Les enfants peuvent être mis au travail très tôt : cinq ou six ans. Toutefois de nombreux travaux requièrent un minimum de force et la grande majorité des enfants actifs se recrutent entre dix et dix-huit ans. Ces distinctions vont être nécessaires pour comprendre que le travail des moins de 18 ans est pour une part illégal et pour une part légal. On retient que le droit international considère l'âge de 18 ans comme l'entrée dans l'âge adulte. La plupart des pays du monde rendent la scolarité obligatoire jusqu'à 14, 15 ou 16 ans : avant ces âges, les enfants ne sont pas censés travailler. Le Bureau International du Travail retient le même concept, tout comme l'ONU qui ne fait débuter la catégorie statistiques des jeunes demandeurs d'emploi qu'à 15 ans et donc entre 15 et 18 ans le travail des enfants est souvent considéré comme légal.

Selon les pays le travail des enfants évolue dans des environnements très divers et sous d'innombrables formes. Il peut être saisonnier ou juste une activité d'appoint pour quelques heures. On distingue tout d'abord le travail au sein de la famille qui consiste à aider à la tenue du foyer ou à la culture d'une parcelle agricole. Ce travail appelé child work est considéré comme une participation acceptable à la subsistance et une formation à la vie adulte s'il n'affecte pas le bien être générale de l'enfant. En réalité les parents attribuent aux enfants une part des tâches qu'ils assurent eux aussi. Il ne s'agit ni d'exploitation ni d'esclavage, et cette contribution à l'économie familiale n'empêche pas la scolarisation. Cette activité régulière et durable, plus souvent exercée par des fillettes n'est pas mesurée économiquement. Dans ce cadre entrent aussi les jobs visant à gagner de l'argent de poche, s'ils restent occasionnels et limités à des travaux légers.

La notion de child labour représente un degré supplémentaire dans l'intensité du travail. Elle renvoie à une activité à plein temps, incompatible avec une scolarisation, intérieure ou extérieure de la famille. L'enfant est ici très pauvre et doit contribuer à la survie de sa famille.

Le cumul de deux vulnérabilités c'est à dire être enfant et être pauvre ouvre souvent la voie à des formes intolérables de travail. L'exploitation abusive par des employeurs sans scrupules dans des activités informelles se caractérisent par des horaires sans rapport avec la faible rémunération, un effort physique qui dépasse les forces de l'enfant et des conditions éprouvantes qui mettent en danger son bien être physique et psychologique.

Quand il y a une soumission totale et une absence de rémunération, le travail forcé et l'esclavage constituent les degrés ultimes de l'exploitation d'un être humain où l'enfant est réduit à l'état de marchandise sexuelle ou de chair à canon.

Les chiffres disponibles ne constituent que des estimations. Il n'existe aucun recensement exact du travail des enfants, ni au niveau national ni au niveau mondial. Il est en effet impossible de répertorier avec précision l'activité des enfant sur le terrain car elle est souvent mêlée à celle des adultes, irrégulière ou clandestine. De plus pour ce qui concerne l'esclavage ou la prostitution il est impossible de mesurer le phénomène. De plus la collecte d'information auprès des familles est souvent sujette à des réticences de leur part car des employeurs peuvent obliger les familles à ne pas dévoiler la vérité. Donc on ne dispose que de mesures indicatives donc les chiffres permettent de situer le travail des enfants par rapport à des réalités sociales, ils ne livrent qu'un ordre de grandeur. La plupart des mesures proviennent du BIT qui se mobilise depuis sa création sur l'enfance au travail. Il établit des normes internationales de protection et a mis sur pied un programme dédié, le Programme internationale pour l'élimination du travail des enfants. L'UNICEF(Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) fournit également des données pertinentes. Ces deux agences de l'ONU disposent de multiples implantations locales qui leur permettent de travailler avec les gouvernements, les ONG et les syndicats.

Le seul organisme à avoir établi une méthodologie globale sur le travail des enfants est le BIT et à ainsi pu établir une première estimation mondiale, publiée en 1996 où 250 millions d'enfants de cinq à quatorze ans exercent une activité économique, en majorité dans les pays en développement. Pour 120 millions d'entre eux il s'agit d'un travail à plein temps. Puis le Bit a affiné sa recherche en fonction de la dangerosité du travail. Il a ainsi estimé qu'en 2002 351,7 millions d'enfants de 5 à 17 ans exerce une activité soit un enfant sur quatre. Les évaluations globales sont trop rares pour se prononcer avec certitude sur une hausse ou une baisse du nombre d'enfant au travail. Il est apparu qu'une faible majorité des enfants travailleurs est constituée de garçons, surtout parmi ceux qui sont astreints à un travail dangereux. Le travail des filles a tendance à être plus invisible car le plus souvent cantonné à la sphère domestique.

On répartit l'activité des enfants dans le monde de la manière suivante (en %)

Proportion

5-9 ans

10-14 ans

15-17 ans

D'enfants actifs qui ne vont pas à l'école

12%

23%

42,5%

D'enfants actifs qui vont aussi à l'école

7%

13%

31%

D'enfants qui vont à l'école sans travailler

68%

67%

43,5%

D'enfants sans école ni travail

20%

10%

14%

Les deux estimations successives du BIT s'accordent en tout cas sur un point : aujourd'hui le travail des enfants n'est ni résiduel, ni marginal, et reste d'une importance considérable. En classant uniquement les activités en fonction de leur activités en fonction de leur caractère intolérable ou non, le BIT estime que, sur ce total estimée de 351,7 millions d'enfants seuls 107 millions travaillent dans des conditions acceptables, mais 245,5 millions sont astreints à des formes d'activités qui devraient être abolies selon le BIT. Enfin 180 millions d'enfants sont assujettis aux pires formes d'activités. Dans cette tranche 170,5 millions sont contraints à un travail dangereux et 8,4 millions subissent des formes condamnables d'exploitation.

Voici à présent deux tableaux montrant pour le premier la répartition du nombre estimé d'enfants actifs dans le monde selon l'âge et les types d'activités. Et le second montrant le nombre estimé d'enfants astreints à des formes condamnables d'exploitation

 

5-14 ans

15-17 ans

Total

Enfants exerçants une activité économique

210,8 millions

140,9 millions

351,7 millions (23% des enfants de 5 à 17 ans)

Dont : Enfants ont des formes de travail qui devraient être abolis

186,3 millions

59,2 millions

254 millions

Dont : Travail dangereux

 

59,2 millions

 

Travail forcé et servitude

5,7 millions

Recrutement forcé dans les conflits armés

0,3 millions

Exploitation sexuelle et pornographique

1,8 millions

Autres activités illicites (délinquance, trafic de drogue)

0,6 millions

Total monde

8,4 millions

b) Les différentes formes d'activité

Au niveau mondial, l'agriculture constitue les secteur majoritaire d'activité des enfants. Effectivement on pense que 70% d'entre eux y travaillent. La banque mondiale a relevé à juste titre que plus la part de l'agriculture est élevée dans le PIB d'un pays, plus la fréquence du travail des enfants est élevée : c'est avant tout un phénomène rurale. Ce qui est clair c'est que plus la famille comporte de bouches à nourrir, plus elle a besoin de bras. Souvent ces types de travaux sont de véritable apprentissage de la vie, et ce travail peut être exercé à plein temps ou combiné avec l'école. Dans ce dernier cas, l'absentéisme s'élève durant les périodes intensives, comme les récoltes.

Le secteur informel dans les pays en développement regroupe un ensemble d'activités de petite taille, organisées sur une base individuelle ou familiale hors de la réglementation publique. Ce secteur producteur de biens et de services est constitué d'activités faciles à entreprendre, où les jeunes suivent un apprentissage de plusieurs années. Ce secteur pallie l'incapacité des entreprises privées et de la fonction publique à créer suffisamment d'emplois pour tous en accueillant les populations au chômage qui cherchent à gagner leur vie, m^me si les revenus y sont instables et faibles. En effet il ferait travailler plus de 500 millions de personnes dans le monde, et représente une bonne part de l'économie des pays en développement. Le secteur informel urbain est en partie le fruit de l'urbanisme très rapide des pays en développement, qui accroît la main d'oeuvre en quête d'emploi dans les villes. Mais la régression de l'emploi agricole depuis trente ans a entraîné une augmentation des bidonvilles et grossi le nombre d'enfants exerçant des activités précaires dans les villes. Notons enfin que le secteur informel n'est pas sans lien avec le secteur structuré, car il comprend parfois un travail sous traité pour un commerçant local ou une entreprise.

Du côté de la domesticité est très difficilement mesurable compte tenu de sa nature privé et de l'embauche non déclaré. Cependant on imagine que dans le monde les petits domestiques se comptent par millions. Le BIT estime que 20% de toutes les fillettes de 10 à 14 ans du Brésil, de Colombie, de l'Equateur exercent ce métier.

Le salariat dans le secteur structuré (usines, mines, tourisme, agriculture industrielle) ne concerne qu'une minorité d'enfants. Selon le BIT, moins de 9% des enfants actifs dans le monde travaillent dans les industries manufacturières, le commerce, l'hôtellerie et la restauration. De plus l'emploi en sous-traitance pour les multinationales n'occupe sans doute même pas 10% des enfants travailleurs. Il en est de même pour l'agriculture industrielle et pour les métiers liés au tourisme. Les enfants pauvres forment aussi une partie des ouvriers des mines, des carrières et des chantiers de construction.

L'esclavage se caractérise par la réduction de la personne humaine à l'état de marchandise : l'enfant ou adulte esclave appartient à un propriétaire. La forme d'esclavage la plus répandue est le servage pour dette, qui toucherait des dizaines des millions de personnes en Asie et au Brésil. Cette servitude découle d'un contrat fabriqué sur mesure par de riches individus pour soumettre des familles vivant dans la misère. Les usuriers avancent de l'argent à des familles insolvables qui n'ont pas accès au prêt bancaire et en contrepartie les membres de la famille deviennent la propriété de l'usurier : cette main d'oeuvre corvéable à merci est soumise à des conditions de travail inhumaines. Le travail est rarement rémunéré mais, quand il l'est, les salaires sont si maigres qu'ils ne suffisent jamais à rembourser la dette.

L'exploitation du corps des enfants dans la prostitution et la production de matériel pornographique est considérée comme de l'esclavage moderne. Son ampleur est extrêmement difficile à mesurer, mais le BIT avance une estimation de 1,8 millions d'enfants dans le monde. La première région touchée par ce phénomène est l'Asie suivi de l'Amérique Latine, l'Afrique et même l'Europe. Cette exploitation repose sur des réseaux organisés et lucratifs, alimentés par des trafics locaux ou internationaux d'enfants vulnérables.

Enfin il y a l'enrôlement des enfants dans l'armée, l'ONU estime à 300000 le nombre d'enfants de moins de 18 ans qui sont ou ont été enrôler au sein d'armée régulières ou de milice. Les enfants sont engagés car ils sont impressionnables, sensible à l'autorité, moins portée à déserter ou à réclamer leur salaire que des adultes. De plus selon l'UNICEF leur utilisation a été facilitée par la diffusion de petites armes légères.

c) Les déterminants du travail des enfants.

La mise au travail des enfants ne repose sur aucun facteur isolé mais sur une multitude de phénomènes tels que la pauvreté de leur famille, un accès trop limité à l'école, les carences des politiques sociales et publiques et enfin certains comportements culturels.

Une des raisons essentielles est la pauvreté. En effet les liens entre pauvreté et travail des enfants ont été clairement établis. Le travail des enfants fait parti des stratégies de survie : plus une famille est pauvre, plus chacun de ses membres doit contribuer à gagner ce qu'il coûte, en argent ou en production alimentaire. Cette question essentielle se pose avec plus d'acuité quand il y a de nombreux enfants à nourrir, ce qui est le cas de beaucoup de familles rurales dans les pays en développement. L'ampleur du travail des enfants dans le monde ne peut s'expliquer que par celle de la pauvreté : plus de 1,2 milliards de personnes dans le monde survivent avec moins de l'équivalent de d'un dollar US par jour selon le PNUD. Un chiffre plus révélateur est que 3 milliards de personnes, c'est-à-dire un être humain sur deux vit avec moins de 2 dollars US par jour, et l'immense majorité des pauvres de la planète vivent dans les pays en développement. De plus la pauvreté n'est pas un phénomène en régression : le BIT constate que dans la décennie 90, elle a augmenté de 25% en Afrique, et elle a triplé en Europe de l'Est. En Amérique Latine, 11 millions de personnes sont venues grossir les rangs des plus démunis sur la même période, ce qui n'inclut pas les conséquences de la profonde crise économique et sociale. La crise financière en Asie en 1998 a eu les mêmes effets. Enfin certaines circonstances peuvent venir aggraver une situation déjà précaire : l'épidémie de SIDA a fait en Afrique des millions d'orphelins, qui sont souvent livrés à eux-mêmes pour survivre. Etre pauvre, c'est lutter sans cesse pour disposer du minimum vital, chercher chaque jour de quoi nourrir sa famille et, sur le long terme, être privé de tout pouvoir de décision sur sa vie : la pauvreté revient à vivre dans l'insécurité permanente et tenter d'éviter le pire. Ce dénuement complété à l'analphabétisme, fréquent dans le tiers monde amène des familles à accepter n'import quelle proposition. Cependant cette explication ne doit pas conduire à faire le procès des parents. Les familles démunies ignorent de quoi demain sera fait, et prennent toute activité qui se présente comme un léger soulagement pour leur survie.

Un des facteurs essentiels de la pauvreté et de mise au travail des enfants est l'absence de revenu des parents, soit parce qu'ils sont sans emploi, soit parce que leur revenu ne suffit pas à nourrir leur famille. En Egypte par exemple, il a été estimé qu'une hausse de seulement 10% des salaires des femmes ferait reculer de 15% le travail des enfants de douze a quatorze ans, et de 2è% celui des enfants de six à onze ans. Les pays concernés par le travail des enfants connaissent en effet un taux très élevé d'adultes sans emploi ou en situation de sous emploi. Le BIT recense qu'un tiers de la population active mondiale se trouve ainsi privé de moyens décent de vivre. Cette population adulte en quête d'argent pour subvenir à leur besoin est en partie absorbée par le secteur informel, secteur qui progresse beaucoup plus rapidement que l'emploi formel dans les pays en développement, et se maintient de façon marginale dans les pays industrialisés. Mais sa capacité d'absorption n'est pas illimitée, et il n'assure pas de ressources stables : les familles qui en vivent sollicitent donc souvent les enfants pour compléter leur revenu. Par ailleurs dans un marché du travail où la demande d'emploi excède l'offre, les employeurs sont à même de poser leur conditions, et de choisir la main d'oeuvre la plus facile à exploiter. C'est pourquoi on voit des enfants travailler, alors que leurs parents sont au chômage : ils forment malgré eux une main d'oeuvre concurrente de leurs parents. Trouver un revenu stable et suffisant aux parents est donc primordial si l'on veut que leurs enfants ne soient pas amenés à travailler.

Dans le monde entier, les enfants qui travaillent ont un point commun. Leur famille est toujours située au bas de l'échelle sociale : paysans sans terre, urbains sans travail, basses castes en Inde, minorité ethniques ou religieuses. Ces catégories pauvres ne détiennent aucun capital productif, ou celui-ci est insuffisant pour garantir leur autonomie sociale. Leur seul capital est leur force de travail, loué à l'extérieur ou utilisé pour leur subsistance. Cette vulnérabilité sociale est responsable de multiples situations d'exploitation. On peut prendre l'exemple du Brésil qui est loin d'être le pays le plus pauvre mais qui reste un des plus inégalitaires. En effet les 10% des Brésiliens les plus riches se partagent 63% du revenu national et les 50% des plus pauvres se partagent 11% du revenu. La situation du Brésil est assez démonstrative du fléau de la pauvreté et du travail des enfants. Le pays compte 1è millions de pauvres, et 4 à 5 millions de paysans sans terre, alors que les ¾ des terres sont entre les mains de quelques milliers de propriétaires de grands domaines agricoles que l'on appelle les fazendas. Les fazendeiros emploient, et quelquefois soumettent au travail forcé pour dettes, des familles entières qui n'ont pas d'autres possibilité pour vivre. Ces grand propriétaires sont influents : ils s'opposent à toute réforme agraire qui attribuerait des terres aux pauvres afin de maintenir cette main d'oeuvre. La structure fortement inégalitaire des pays en développement explique donc également l'exploitation des enfants pauvres.

L'échec de la scolarisation et le travail des enfants sont deux phénomènes étroitement liés, et qui, s'alimentent mutuellement : un enfant ne va pas à l'école parce qu'il travaille, et un enfant travaille parce qu'il n'a pas pu accéder à l'école. L'UNICEF estime que 120 millions d'enfants dans le monde ne sont pas scolarisés. Pourtant des progrès indéniables ont été réalisés ces dernières décennies : le monde en développement assure un taux d'inscription en primaire de 80% en moyenne. Mais avec de fortes disparités : seuls 59% des enfants d'Afrique subsaharienne sont ainsi scolarisés.

L'échec de la scolarisation universelle est largement dû au manque de moyens pour financer l'éducation. Beaucoup de pays d'Afrique ont fait de l'école une priorité dans les années qui ont suivi la décolonisation, mais cette politique est restée insuffisante pour répondre à la demande, et la forte croissance démographique augmente rapidement les effectifs d'âge scolaire : en Afrique par exemple, les moins de 15 ans représentent plus de 40% de la population. On peut nommer deux facteurs qui pèsent sur les budgets des gouvernements des pays en développement, les empêchant de développer l'éducation : leur dette extérieure et l'austérité budgétaire. En effet la dette des PED a globalement quadruplé entre 1980 et 2000. Dans de nombreux pays d'Afrique, elle est deux à trois fois plus élevée que le PNB, et son remboursement occupe une grande place dans leur budget. En plus on sait que ces pays ont peu de revenu et que ceux-ci proviennent surtout de l'exploitation de matières premières. Enfin l'aide publique au développement financé par les pays riches a considérablement baissé en trente ans, les pays industrialisés n'y consacrent plus en moyenne que 0,25% de leur PNB. Dans cette aide la part d'aide à l'éducation a toujours été très faible et en dépit de leurs engagements publics, l'aide sociale des pays riches aux pays pauvres n'a jamais été aussi basse.

Ensuite un autre déterminant du travail des enfants concerne la rigueur budgétaire imposée. En effet la pression financière sur les PED s'est alourdie depuis que le FMIU leur ont imposé des plans d'assainissement financier, qui passent par une forte réduction des dépenses publiques. Cela entraîne des baisses consécutives de la consommation et ces baisses répétées de niveau de vie tendent à épuiser la solidarité familiale, qui est l'amortisseur traditionnel des chocs économiques, et les plus pauvres doivent multiplier les stratégies de survie : si rien n'inverse la montée de la pauvreté, le travail des enfants ne peut donc que s'amplifier. De plus les pays sous ajustement structurel ont enfin été contraints de réduire encore les budgets d'éducation, déjà insuffisant. Les classes y comportent souvent une centaine d'élèves, et le matériel scolaire est complètement insuffisant.

Enfin le dernier déterminant du travail des enfants concerne les priorités des familles pauvres. En effet même lorsque l'inscription dans le primaire atteint des niveaux honorables, de nombreux enfants abandonnent l'école : dans le monde, un enfant scolarisé sur trois seulement achève le cycle primaire. La pauvreté est le principal motif de cette déperdition scolaire. Quand les besoins essentiels ne sont pas couverts alors les coûts scolaires pour une famille ne deviennent pas prioritaires, et c'est le travail de l'enfant qui l'emporte. L'éloignement de l'école est aussi dissuasif : dans les pays pauvres, le système scolaire atteint rarement les zones rurales reculées ou les bidonvilles des périphéries. Enfin, une fois l'enfant installé dans une activité, il lui est très difficile d'étudier. La moitié des enfants actifs dans le monde parviendrait à suivre quelques heures de classe, mais un travail qui prend plus de 20 heures par semaine handicape l'assiduité et les résultats scolaires.

Après avoir défini le travail des enfants, traité de sa répartition géographique et étudié ses multiples déterminants fondamentaux, on peut désormais se demander quel est l'impact de la mondialisation sur le travail des enfants?

Ainsi, on va montrer que la mondialisation qui se définit comme étant la libéralisation du commerce international, la pénétration des investissements directs à l'étranger , la mondialisation des marchés monétaires et la confirmation du rôle que jouent les institutions financières internationales dans les politiques financières, monétaires et commerciales des États, peut aussi bien avoir des effets négatifs que positifs sur le travails des enfants dans les pays en développement.

II/ Les effets négatifs de la mondialisation sur le travail des enfants :

a) Pourquoi la mondialisation contribue t-elle à augmenter le nombre d'enfants au travail ?

Tout d'abord, on peut souligner les effets négatifs que peut avoir la mondialisation sur l'emploi dans les pays en développement et en transition, lesquels se trouvent contraints de s'ajuster à la nouvelle conjoncture mondiale caractérisée par une forte concurrence, aussi bien régionale qu'internationale. Et cela dans un contexte où un grand nombre de ces pays souffrent des difficultés que leur posent les déficits financiers internes et externes, ou l'accroissement démographique renforce le chômage et ou l'essor de la pauvreté est persistante. A cela, se joint l'alourdissement du coût social auxquels sont souvent associés la libéralisation économique et le passage à l'économie de marché.

Comme nous avons pu le voir précédemment, le point commun de tous les enfants actifs est d'être absent des secteurs nécessitant un niveau technologique élevé, mais d'être présent dans les secteurs à forte intensité de main d'oeuvre comme les grandes plantations commerciales, les industries manufacturières ou encore les services où l'on trouve une qualification peu élevée. La production de ces secteurs est fondée sur l'intensité de la main d'oeuvre. La masse salariale constitue donc une variable importante pour ajuster les coûts, ce qui explique la recherche d'une main d'oeuvre peu chère, comme les enfants.

Or la mondialisation, se caractérise notamment par une parfaite mobilité des capitaux et par une croissance accrue entre les firmes et les nations. Ainsi la globalisation de l'économie pousse les grandes entreprises à se délocaliser pour trouver la main-d'oeuvre la moins chère et la plus flexible pour pouvoir remporter les marchés. Les enfants sont alors une cible privilégiée. En effet la logique de contraction des coûts, devenue l'un des moteurs de l'économie mondiale, se traduit par une délocalisation massive des productions vers le Tiers-Monde. Dans les années 70 les grandes marques américaines de confection et de chaussures telles que Nike, Reebock ou Adidas montrent que les multinationales sous-traitent des entreprises qui emploient des enfants. Elles ont ainsi déplacé leurs productions vers l'Asie, où la main d'oeuvre est quatre fois moins chère que dans les pays industrialisés. La recherche du salaire le plus bas est donc constante. Les maquiladoras d'Amérique Latine sont ainsi appelées « entreprises hirondelles » en raison de leur habitude de fermer pour rouvrir dans des régions plus avantageuses. Ce type de productions décentralisées repose sur une multitude de petits sous-traitants qui doivent offrir la main d'oeuvre la moins coûteuse possible. Cette dispersion rend alors l'emploi des enfants assez facile à dissimuler.

Selon un rapport du Bureau International du Travail en 1996, aux États-Unis, l'essor du temps partiel et la recherche d'une main d'oeuvre plus flexible contribuent à transférer une partie des emplois des adultes vers des adolescents. Mais cette analyse est également valable pour le monde entier. Les enfants sont considérés comme des petits travailleurs « jetables » et sans défense. Il s'agit donc du salarié le plus flexible et le moins cher qui soit. Par conséquent il entre malgré lui en concurrence avec des salariés jugés moins rentables. En 1997, l'Unicef estime que « la ruée mondiale vers la compétitivité aspire les enfants dans le monde du travail au nom de la liberté du marché à n'importe quel prix ».

Par ailleurs les accords internationaux de commerce ont aussi des conséquences sur l'activité des enfants. Aussi, quand un pays en développement est contraint de s'ouvrir aux importations agricoles, son agriculture locale subit cette concurrence. On assiste alors à une montée de la pauvreté rurale qui encourage le travail des enfants. On retrouve notamment ce type de situation au Mexique : En 1994, les États-Unis, le Canada et le Mexique signent un traité de libre-échange qui marque l'entrée en vigueur de l'Alena. Cette ouverture va engendrer un afflux de produits agroalimentaires américains comme le maïs ou le poulet vers le Mexique. Cette concurrence va alors être fatale aux fermiers qui vont, avec leur famille, grossir les rangs des pauvres sans emploi dit « working poors » (Cette expression, signifie groupe d'individus qui malgré leur emploi, n'arrivent pas à acquérir un revenu suffisant afin les préserver de la pauvreté.), et favoriser par la même le travail des enfants. On peut également citer l'exemple du Zimbabwe ou on assiste à une véritable hausse du travail des enfants. En effet, pour faire face aux insuffisances de main d'oeuvre, les fermiers font davantage appel au travail des enfants dans les plantations de coton, de tabac, ou de thé . Ainsi, sur 200 000 ouvriers agricoles, les enfants de moins de 16 ans représentent 10 % de la main d`oeuvre . Ces pays se spécialisent dans les produits qui leur permettent d'avoir un avantage comparatif. Or, pour les pays pauvres en voie de développement l'agriculture est souvent leur secteur principal , autrement dit celui dont la part dans le PIB du pays est la plus élevée. Ainsi, ils veulent intensifier leurs capacités productives à moindres coûts notamment en embauchant plus de main d'oeuvre à faibles coûts, d'ou une hausse du travail des enfants.

On peut ainsi légitimement se demander, si l'organisation mondiale du travail due à la mondialisation rend inévitable le recourt aux enfants et si leur travail contribue à l'industrialisation de certains pays émergents.

La réponse ne peut être que nuancée dans la mesure ou seule une minorité des enfants actifs est salarié et les industries émergentes du Tiers Monde ne reposent pas entièrement sur l'emploi d'enfants. Néanmoins, les enfants représentent une main d'oeuvre à très faibles coûts ce qui est un atout majeur pour ces pays dans le commerce mondial.

De plus, il semble également que des réseaux en pleine propagation de commerce d'enfants dans l'agriculture de plantations sont créés dans diverses parties du continent africain. Ce commerce du travail des enfants est à la source du trafic transfrontalier de jeunes personnes ; ce trafic a été accentué ces dernières années par l'augmentation persistante du commerce informel dans le travail domestique ce qui implique le recrutement d'enfants d'un pays pour travailler en tant que domestiques dans d'autres pays dans des conditions dignes de « l'esclavage moderne ». Les difficiles conditions économiques qui dominent dans le continent africain, affiliées au développement des limites de pauvreté et de la marginalisation, les conséquences fondamentales des conflits violents, le problème croissant des personnes déplacées et des réfugiés , l' essor du tourisme, et la portée dévastatrice de l'épidémie du VIH/sida ont concouru à l'aggravation de la vulnérabilité des enfants face à l'exploitation par le travail. On assiste à l'émergence d'enfants qui subviennent aux besoins financiers de leur famille. En effet, les effets négatifs de la mondialisation se font directement sentir sur la vie des familles et par voie de conséquence sur celle des enfants. Marginalisation de la famille et marginalisation des enfants sont donc étroitement liés. L'accélération du mouvement d'urbanisation qui n'est pas accompagnée d'une croissance économique équivalente, la conjoncture économique mondiale défavorable, l'explosion démographique et les politiques de scolarisation inadaptées constituent les causes majeures du phénomène.

Comme nous avons pu le voir dans le chapitre précédent, tout ce qui diminue le retour à l'éducation peut être supposé comme quelque chose qui favorise la fréquence du travail des enfants dans le monde. Ainsi, la libéralisation du commerce dans un pays en développement, qui est donc abondant en travail peu qualifié, augmente le taux de profit du travail peu qualifié, et par la même diminue la motivation à investir dans les compétences professionnelles ou l'éducation. En effet, de la pauvreté découle la difficulté, pour les défavorisés à investir dans le capital humain de leurs enfants, difficulté surtout financière.

Par conséquent le profit du travail des enfants augmente, engendrant alors un effet de substitution envers l'augmentation du travail fourni par les enfants. De façon plus spécifique, les enfants peuvent remplacer les adultes sur le marché du travail. Ainsi, on peut également mettre en avant le fait que la mondialisation occasionnera une hausse des salaires des travailleurs peu qualifiés par rapport aux travailleurs qualifiés, incitant donc l'essor du travail des enfants dans le cas d'un pays avec une main-d'oeuvre qui est en grande partie analphabète.

On estime aujourd'hui qu'environ 5% des enfants qui travaillent sont employés dans le secteur de l'export industriel. Cependant les enfants n'ont pas besoin de travailler dans le secteur de l'exportation pour que la libéralisation du commerce augmente la demande pour le travail des enfants. Les sceptiques envers la mondialisation considèrent que le libre-échange conduit les pays à « une course vers le bas ». Par conséquent, augmenter l'ouverture du commerce pourrait faire augmenter le nombre d'enfants au travail dans le monde entier.

Les sciences politiques et la sociologie ont donc démontré à travers de nombreuses études, que l'accumulation de stocks d'investissement directs à l'étranger (mesure du pouvoir structurel des multinationales sur les gouvernements) entraîne des externalités négatives accompagnées de résultats préjudiciables tels que la hausse du travail des enfants dans le monde.

De fait, de nombreuses entreprises multinationales jouissent du travail des enfants, directement ou indirectement . La mondialisation ne fait que détériorer la situation. Le comportement de ces multinationales repose sur la coopération d'une majorité de pays afin de permettre la libre circulation des capitaux et des biens grâce à des lois énoncées par la Banque mondiale et le Fond monétaire international, dés lors il ne suffit que de garantir le contrôle d'une main-d'oeuvre « docile, corvéable et transférable d'un lieu à un autre».
Le travail des enfants permet à ces entreprises de minimiser au maximum leurs coûts ce qui leur permet de réaliser des profits très élevés. Il semble évident de préciser qu'aucune entreprise faisant appel au travail des enfants afin de fabriquer leur produits à bas prix, ne reconnaîtra participer à cette exploitation. En réalité, les fabricants font souvent appel à « des marchands de main-d'oeuvre» qui sont des agences ou des sous-traitants qui emploient des travailleurs à bas salaires notamment les enfants.


On peut ainsi donner quelques exemples telles que le Malawi avec la culture du tabac pour Philip Morris ou Altadis, l' Équateur avec la production de fruits pour Chiquita ou Del Monte, la Côte-d'Ivoire avec la culture du cacao pour Cargill,.

On sait qu'une grande partie des enfants travaille pour moins de 2 $ par jour. On peut illustrer ce propos avec le cas du Pakistan, ou chaque ballon cousu rapporte à l'enfant l'équivalent de 0,20 à 0,50 euros, il est revendu par les fabricants 4,5 euros aux donneurs d'ordres et il est commercialisé en magasin entre 22 et 38 euros. On voit combien il est facile de comprimer la masse salariale par l'emploi d'enfants.

Dans de multiples contrées du monde, le travail des enfants est également lié au trafic de personnes. C'est le cas en Afrique de l'Ouest ou le trafic d'enfants, achetés et vendus, est toujours une réalité qui permet à nombre d'entreprises de réduire leurs coûts de main-d'oeuvre. Selon une déclaration de l'UNICEF en 2002 il y aurait 700 000 enfants par an victimes du trafic de personne et, en général, dans des conditions d'esclavage à cause «de la demande de main-d'oeuvre bon marché et celle, croissante, de filles et de garçons pour le commerce sexuel».

En outre, selon José Antonio Ocampo pendant les années 1990 la libéralisation, qui devait être une alternative efficace aux stratégies de développement basées sur le protectionnisme et sur un seuil d'intervention publique soutenu , a dévoilé ses limites. La naissance de la crise asiatique, les taux de croissance de l`Amérique du sud insatisfaisants (puisque elle fut le sein de diverses réformes libérales), le désastre argentin ou encore les résultats économiques décevants des pays les moins développés ont effectivement dévoilé qu'un développement fondé sur la libéralisation pouvait aussi conduire à des échecs.

Ainsi, il semble intéressant de constater l'impact des crises sur le travail des enfants.

La crise qui a frappée l'Asie en 1998 a provoqué le licenciement et l'appauvrissement de millions de personnes ce qui a entraîné une hausse de l'abandon scolaire très variable selon les pays mais assortie d'une entrée d'enfants dans le secteur informel. Leur travail est venu amortir les chutes de revenus de familles.

Le même phénomène a été observé en Argentine en 2002 après l'effondrement économique et social. La doctrine de L'École de Chicago adoptée en Argentine après le coup d'état favorisait l' enrichissement des classes aisées détenant des capitaux à l'étranger et a contribué à l'apparition de multiples multinationales étrangères telles que Ford, Suez, Carrefour... Leur politique engendre une forte hausse du chômage chez les classes défavorisées (5 % en 1974, 20 % en 1992) et la dévaluation de la monnaie nationale, l'austral. Pour contribuer à la stabilité de l'économie, le gouvernement met en place en 1991 la création d'une nouvelle monnaie, le peso. Elle vaut alors autant que le dollar américain. Entre 1992 et 1998 les classes moyennes s'enrichissent, puis en 1998 elles doivent faire face à l'éclatement de la bulle spéculative..

Entre 1998 et 2002, la situation économique en Argentine se dégradait progressivement. Les effets négatifs de la crise furent, tout d'abord, la récession de 1998/ 99 et la chute du système financier de 2001/02. Ainsi entre 1998 et 2002, le Produit intérieur brut (PIB) de l'Argentine a chuté de 21%. Entraînant au pire moment de la crise, un taux de pauvreté dépassant 57% et un taux de chômage atteignant 23%.

Donc la mondialisation de l'économie peut entraîner l'aggravation sérieuse des perspectives économiques et la détérioration de la cohésion sociale des tranches les plus pauvres des communautés rurales dans les pays en voie de développement , ce qui entraîne la mise sur le marché du travail de nombreux enfants.

Dès lors la misère, la nécessité de gagner de l'argent et la forte vulnérabilité des enfants conduisent malheureusement à leur exploitation sexuelle.

La prostitution enfantine est un phénomène difficilement quantifiable puisqu'il est par définition contenu dans le secteur informel; on ne connaît ni le nombre exact d'enfants exploités ni le chiffre d'affaire des proxénètes.

Toutefois, il ne fait aucun doute que cette exploitation génère des millions de dollars au niveau mondial. Elle fait vivre plus ou moins directement des dizaines de métiers: proxénètes, tenanciers de bars, taxis, concierges d'hôtels... En Thaïlande, une étude en fait la première activité illégale du pays devant la drogue ou le trafic d'armes. Le « commerce du sexe » pourrait peser jusqu'à 14% du PIB thaïlandais.

La mondialisation a donc permis l'essor du tourisme notamment le tourisme dit « sexuel » comme dans de nombreux pays asiatiques. La forte demande a entraîné une hausse de la rentabilité pour les proxénètes et par la même une hausse de l'exploitation sexuelle des enfants.

b) Quelles solutions sont envisageables pour pallier ce problème ?

En vue de ce constat alarmant, il est nécessaire de s'interroger sur les solutions qui peuvent être envisagées afin de pallier ce problème.

En premier lieu , il faut être conscient que l'éradication du travail des enfants exigera des efforts à long terme et à plusieurs niveaux.

Ainsi, l'éradication du travail des enfants doit s' incorporer dans un programme global de développement durable. Pour cela, il faut lutter contre la pauvreté, prendre en compte des droits humains fondamentaux, créer des emplois décents pour les adultes, prendre conscience de l'importance de l'éducation pour tous et d'un encadrement social de l'économie.

On est en droit de considérer que l'éradication progressive du travail des enfants sera obtenue grâce à des efforts et politiques aussi bien internationales que nationales. Selon Assefa Bequele membre du BIT, combattre la pauvreté est un moyen de lutter contre le travail des enfants:

« Ce problème relève essentiellement de la responsabilité des pays eux-mêmes en ce sens qu'il appartient aux gouvernements d'élaborer des politiques et des programmes destinés à créer des emplois productifs pour réduire la pauvreté.[...] Mais le monde entier est également responsable. Il faut trouver le moyen d'amener la communauté internationale à conduire une offensive soutenue contre la pauvreté dans le monde. Voilà le message d'Oslo: le travail des enfants est un problème qui concerne tous les habitants de la planète et, nous sommes tous unis en paroles et en actions pour l'éliminer et en éliminer les causes. »

Par ailleurs, Il est nécessaire d'évaluer le rôle que peuvent jouer les politiques du travail et du bien-être dans la réduction sinon l'élimination du travail des enfants. On peut également se demander si il est réellement possible de prendre des mesures préventives sans que le milieu économique soit modifié.

Néanmoins, augmenter l'accessibilité des écoles dans les zones rurales semble être la politique la plus efficace à adopter afin de réduire le travail des enfants.

La démarche envisageable doit utiliser une approche graduelle afin de réduire le travail des enfants; approche consistant à intervenir afin de faciliter l'adéquation du travail et de la scolarité. En outre, cette politique doit également viser à supporter le développement des entreprises locales afin d'atténuer la pauvreté des habitants des pays en développement. Il faut également, mettre en place une flexibilité des heures de cours et des vacances afin de s'accommoder aux périodes de récoltes dans les zones rurales. En effet, comme nous l'avons dit précédemment, les zones rurales sont très sujettes au travail des enfants, ainsi il faudrait améliorer le taux de scolarisation des enfants vivant en zones rurales. A cet effet, les pays touchés par le travail des enfants devraient construire plus d'écoles dans les villages afin de faciliter l'accès pour les écoliers ruraux. Cela ce traduira par la nécessité d'augmenter l'investissement consacré à l'éducation.

Cependant, toutes ces mesures ne seront pas efficaces si elles ne modifient pas les causes propres au travail des enfants. Elles peuvent même aller jusqu'à détériorer la situation des enfants travailleurs en les conduisant à se tourner vers du travail dangereux (hazardous work) dans le secteur informel.

III/ Les effets positifs de la mondialisation sur le travail des enfants :

Après avoir démontré que la mondialisation pouvait conduire à une hausse de la proportion d'enfants au travail, nous allons à présent constater que la libéralisation du commerce peut également engendrer une réduction du travail des enfants. Pour arriver à cette conclusion nous étudierons dans un premier temps l'aspect théorique du problème, puis nous aborderons le côté empirique dans une deuxième partie.

a) Approche théorique.

On considère que la demande d'un travail effectué par des enfants provient essentiellement des parents qui ont besoin de leurs enfants dans les fermes familiales, dans leurs propres activités informelles ou encore pour s'occuper des tâches ménagères pendant que les parents travaillent. De son côté, l'offre est également déterminée par les parents puisque ce sont eux qui vont décider à quel moment leurs enfants doivent ou non aller à l'école. Selon une étude de Becker en 1981, la décision de faire travailler un enfant à la place de l'envoyer à l'école dépend principalement de la rentabilité de l'éducation. Si les parents ne sont pas en mesure d'emprunter en échange du revenu futur de leurs enfants, les coûts de scolarisation vont devoir être financés par le revenu actuel des ménages. C'est pourquoi la redistribution du revenu est susceptible de faire baisser le volume d'enfants au travail dans la mesure où elle permet d'alléger la contrainte de liquidité des parents en ce qui concerne l'éducation des enfants dans les familles pauvres. La politique d'éducation est doublement importante car, en plus d'alléger la contrainte de liquidité des familles, elle permet aussi d'augmenter le retour à l'éducation.

Dans un texte intitulé « Globalisation can help reduce child labour », Alessandro Cigno met en avant l'exemple de deux régions du monde. Dans la première, les enfants qui meurent avant d'avoir atteint l'âge d'aller à l'école développent des maladies comme la malaria ou le choléra. Dans la seconde région les enfants meurent essentiellement de maladies respiratoires, bien connues pour être relatives à la malnutrition. Dans le premier cas les parents savent bien qu'il y a peu de choses à faire pour sauver la vie de leurs enfants. En revanche dans le second cas les parents savent que la possible survie de leurs enfants va dépendre de l'argent qu'ils vont consacrer à chacun de ces enfants. Sachant qu'un bébé sur quatre survit, un couple qui veut un enfant en âge d'aller à l'école aura le choix entre mettre quatre enfants au monde, et s'efforcer de nourrir chaque enfant aussi bien ou aussi mal que son revenu lui permet, ou donner moins de quatre naissances et nourrir mieux chaque enfant par rapport à la moyenne de la région. En 1998, Cigno démontre qu'en réduisant la fréquence de maladies comme le choléra ou la malaria, les dépenses publiques en installations sanitaires ou en médecine préventive vont permettre de diminuer le facteur exogène responsable de la mortalité infantile. Ce qui permettra ainsi d'augmenter les chances de survie. Cela persuade donc les parents de donner naissance à un nombre peu élevé d'enfants, et d'investir davantage dans chaque enfant qui naît. Si par conséquent les dépenses totales consacrées aux enfants encore trop jeunes pour être scolarisés diminue, la politique allègera la contrainte de liquidité des ménages sur l'éducation des enfants en âge d'aller à l'école. Nous pouvons faire la même remarque en ce qui concerne la mortalité à l'école et aux âges plus élevés. Bien que la mortalité prématurée survienne principalement pendant la première année après la naissance, des enfants meurent également à des âges plus avancés en raison de causes exogènes. Si les dépenses publiques en installations sanitaires et en médecine préventive augmentent l'espérance de vie des enfants âgés de six ans et plus, alors il y aura un retour à l'éducation plus important. Cela va ainsi inciter les parents à investir d'avantage dans l'éducation de leurs enfants, et cela à n'importe quel âge. Et cela diminuera la tentation des parents de tirer profit de leurs enfants, dès la première opportunité, en envoyant ces derniers travailler. Ainsi, c'est bien la mondialisation qui pourrait permettre au gouvernement d'investir dans ces installations et donc de participer à la réduction du travail des enfants.

Nous allons à présent nous intéresser aux effets de l'exposition à l'échange.

Ainsi, la théorie standard de l'échange nous indique que les pays qui échangent se spécialisent là où ils ont un avantage comparatif, et ces avantages comparatifs témoignent des dotations relatives en facteurs non échangeables. Elle précise également qu'un pays qui s'ouvre au commerce verra l'avantage de son facteur comparativement plus abondant augmenter. Selon l'opinion traditionnelle de la théorie, les facteurs de production non échangeables sont le capital et le travail. La participation à l'échange international est ainsi supposée apporter une baisse du taux de salaire si le pays est relativement plus abondant en capital, et une hausse du taux de salaire s'il est relativement plus abondant en travail. Wood, en 1994, précise cependant que le capital financier est fortement mobile, et les équipements productifs suivent le capital financier avec seulement un très court retard. Il y a un facteur autre que la terre et les ressources naturelles qui est lent à se déplacer d'un pays à l'autre : il s'agit du travail. En outre, le travail se différencie par le niveau de qualification. Puisque la composition des qualifications des travailleurs d'un pays peut changer qu'à travers un processus lent, le commerce affectera alors les taux de salaire relatifs des travailleurs qui présentent différents niveaux de qualification. Si la ressource relativement plus abondante est la main-d'oeuvre qualifiée, la prime de qualification augmentera. Si la ressource relativement plus abondante est le travail non qualifié, la prime diminuera. Cela est compatible avec l'observation de la hausse des inégalités de salaire (qui apparaît comme une conséquence évidente de la libéralisation commerciale) dans les pays développés où les travailleurs fortement qualifiés résident la plupart du temps.

Dans les pays en développement le schéma est plus complexe. On estime en effet que seule une minorité de la population atteint le secondaire ou les études supérieures. Une minorité aristocratique des pays en développement, qui sont comparativement bien dotés en travailleurs instruits et qualifiés, peut avoir un avantage comparatif dans la production de biens nécessitant un niveau de qualification élevé. Une plus grande minorité de pays en développement, dont la dotation en travailleurs ayant atteint l'école primaire est relativement abondante, pourra avoir un avantage comparatif dans la production de biens qui requièrent les bases élémentaires de la lecture, de l'écriture et du calcul. Enfin, les autres pays qui sont essentiellement concentrés sur le continent africain, auront un avantage comparatif dans la production de biens ne nécessitant aucune autre qualification que celles acquises directement en travaillant, et ceci probablement dès le plus jeune âge.

L'exposition au commerce international va engendrer une hausse de la prime de qualification, et pourrait ainsi diminuer le travail des enfants dans les deux premières catégories de pays. Dans la troisième catégorie, l'échange au niveau international va entraîner une baisse de la prime de qualification, et pourrait ainsi faire augmenter le travail des enfants.

Ainsi, selon un point de vue théorique, la mondialisation est favorable dans les pays à main d'oeuvre qualifiée. Cela incite donc davantage les parents à envoyer leurs enfants à l'école plutôt qu'à les faire travailler. Mais pour que l'école paraisse rentable aux parents, il faut mettre en place des politiques favorables au bon développement des enfants. En effet, les parents seront tentés d'envoyer leurs enfants à l'école si la mondialisation engendre un effet de revenu. Les « optimistes » face à la mondialisation suggèrent qu'il faut que les pays aient une motivation qui les encourage à investir dans l'éducation et les compétences professionnelles afin d'éperonner le développement économique et leur compétitivité à long terme. Dans ces conditions l'augmentation de l'ouverture au commerce pourrait effectivement s'accompagner d'une diminution du volume d'enfants au travail.

b) Approche empirique.

Nous allons à présent étudier le versant empirique des effets de la mondialisation sur le travail des enfants.

Nous pouvons constater, comme la théorie l'avait prédit, que le degré de solvabilité a un effet fortement négatif sur le travail des enfants. De plus, nous verrons que la politique de santé publique affecte effectivement le travail des enfants, comme nous l'avait prédit la théorie. Enfin, nous étudierons le rôle des initiatives gouvernementales dans la réduction du travail des enfants.

Tout d'abord, nous pouvons constater que le coefficient du PIB par habitant témoigne de l'effet de l'allègement de la contrainte de liquidité sur les décisions d'investir dans l'éducation pour le ménage moyen. Mais il témoigne également de l'effet de l'allègement de la contrainte de liquidité sur les dépenses publiques. Une hausse du PIB par habitant réduit le travail des enfants, mais l'effet est statistiquement insignifiant si le travail des enfants est mesuré par le taux de non inscription à l'école primaire, et si l'on prend en compte la proportion de travailleurs sortant du secondaire ou ayant suivi des études supérieures. Cela est conforme aux résultats de beaucoup de chercheurs qui trouvent que la croissance (une augmentation du revenu réel par habitant) peut ne pas être la réponse au problème du travail des enfants. La structure des objectifs (prix et salaires relatifs) peut être plus importante.

Edmonds et Pavcnik vont ainsi vont attirer notre attention sur le au cas du Vietnam qui est intéressant dans la mesure où le travail enfantin est largement répandu, mais aussi parce que ce pays a connu des répercussions non négligeables de la libéralisation du commerce. En 1989 le Vietnam avait mis en place un quota d'exportation de riz maintenant le prix intérieur du riz a un niveau artificiellement bas. Le pays s'est peu à peu libéralisé, entraînant une hausse progressive du prix du riz, et un doublement des exportations. En 1997 le quota a été éliminé et le prix du riz a rejoint le niveau international ; c'est-à-dire que le prix relatif du riz a augmenté de 29% sur la période considérée. Edmonds et Pavcnik se sont donc interrogés sur la réaction du travail des enfants face à ces évolutions. Ils vont considérer deux effets :

En premier lieu on pourrait penser à un effet de substitution car l'augmentation du prix du riz rend plus profitable la mise au travail d'un enfant au dépend de sa scolarisation.

Mais elle permet également de réduire la quantité de travail qu'un ménage doit fournir pour obtenir un certain niveau de revenu. Ce qui correspond à ce qu'on nomme l'effet de revenu.

Basu et Van (1998) ont construit un modèle de l'économie des ménages qui prend en compte l'importance du niveau de vie des ménages sur l'insertion des enfants dans les activités économiques. Ce modèle est basé sur deux hypothèses essentielles, appelées axiomes. Premièrement, selon l'axiome de luxe, une famille fera travailler les enfants sur le marché du travail si et seulement si son revenu sans celui des enfants est relativement faible. Deuxièmement, on a l'axiome de substitution qui implique que le travail des enfants et celui des adultes sont substituables du point de vue de la firme.

Il existe un arbitrage entre le travail et l'éducation. En effet le travail apporte des bénéfices considérables pour les familles pauvres : un revenu, l'accumulation d'expériences spécifiques et permet d'économiser les coûts liés à la scolarisation. Toutefois il engendre aussi un coût : l'abandon des revenus futurs plus élevés qui seraient liés à plus d'éducation. Mais les deux peuvent coexister : l'arbitrage se fait alors entre travail, éducation et loisirs.

Cet effet de revenu peut être supposé réduire la motivation des parents peu qualifiés à envoyer leurs enfants travailler si on présume que le loisirs des enfants et l'éducation sont des biens normaux.

En pratique il a été observé que le travail des enfants est passé de 57% en 1993 à 38% en 1998 (c'est-à-dire une baisse de un tiers sur la période qui correspond à la libéralisation des exportations de riz). La diminution du travail infantile pourrait donc être le résultat du simple développement économique. Afin d'analyser dans quelle mesure la hausse du prix du riz provenant de la libéralisation des échanges a entraîné une baisse du travail infantile, les deux auteurs s'appuient sur le fait que le prix du riz a évolué différemment suivant les régions, en raison des variations des coûts de transport. En corrélant ces différences de prix avec l'évolution du travail infantile dans chaque village, les auteurs montrent que ce dernier a plus diminué dans les localités où le prix du riz a fortement augmenté que dans celles où il a peu augmenté. Edmonds et Pavcnik estiment qu'une hausse de 30% du prix du riz se traduit en moyenne par une baisse de 10% du travail infantile. Cette réduction a été accompagnée d'une hausse de la scolarisation. Ainsi les garçons âgés de 14 à 15 ans ont vu leur taux de scolarisation augmenter de 54% à 76% entre 1993 et 1998, tandis que celui des filles a plus que doublé, passant de 30% en 1993 à 64% en 1998. L'ouverture au commerce a donc eu un effet positif en contribuant à la baisse du travail des enfants. .

Dans la théorie et dans les faits, on tend donc à conclure que l'exposition au commerce favorise l'augmentation de la prime de qualification dans les pays qui ont investit dans l'éducation, et l'instruction de leur main d'oeuvre. Et elle engendre la diminution de cette prime dans les pays qui n'ont pas entrepris ces investissements. La hausse de la prime de qualification peut être jugée néfaste dans la mesure où elle tend à augmenter les inégalités de qualification.

Toutefois, on constate que l'augmentation de cette prime incite davantage les parents à envoyer leurs enfants à l'école. Il n'y a ainsi aucune base théorique ou empirique pour affirmer que la mondialisation engendre des effets intrinsèquement positifs ou négatifs sur le travail des enfants. En réalité, les effets de la mondialisation dépendent essentiellement des conditions initiales, et de l'accompagnement des politiques intérieures.

Dans les pays relativement bien dotés en travailleurs instruits, l'abaissement des barrières à l'échange permet d'inciter davantage les parents à envoyer leurs enfants à l'école. Avec l'aide des politiques de répartition, d'éducation et de santé appropriées, l'ouverture du commerce va s'accompagner d'une hausse de l'inscription au lycée, et donc d'une baisse du travail des enfants. En revanche la suppression des entraves à l'échange dans les pays relativement abondants en travailleurs peu ou pas qualifiés, peut empirer le problème du travail des enfants car cela va diminuer l'incitation des parents à envoyer leurs enfants à l'école. Dans de tels pays le problème n'est pas tant de rendre l'école plus accessible, mais plutôt de la rendre rentable. Cela serait possible en diminuant le coût de l'éducation privée ou en mettant en place des politiques de santé et d'hygiène qui permettraient d'augmenter l'espérance de vie. Ce sont justement ces mêmes politiques qui rendent possibles, pour un pays ayant une proportion suffisamment élevée de travailleurs qualifiés, de profiter (en termes de diminution du travail des enfants) de la participation à l'échange international, et qui sont ainsi recommandées à tous les pays en développement.

Les investissements directs à l'étranger (IDE) ont donc un rôle positif puisqu'ils vont éperonner la croissance économique et avoir un effet indirect qui permettra de réduire la fréquence des enfants au travail. Ils vont stimuler les exportations des pays en développement, leur permettant ainsi d'acquérir davantage de devises étrangères, ainsi que des techniques de pointe. Ce qui va améliorer la productivité du travail et augmenter le nombre d'emplois productifs. En effet, on estime qu'en 1992, 24 millions d'emplois ont été créés directement ou indirectement par les compagnies multinationales dans les pays en développement. En outre, on estime que ces créations d'emplois se feront à un rythme plus rapide à mesure que le rythme des investissements créés dans ce pays s'intensifiera. Par conséquent les travailleurs adultes vont être recrutés en plus grand nombre. Leurs conditions de vie vont donc s'améliorer grâce à un emploi plus stable et plus rémunérateur. Ainsi, la nécessité économique du travail des enfants dans ces familles pauvres va peu à peu s'estomper. De plus, l'ouverture des pays va permettre une diminution des taux d'intérêt et offrir un meilleur accès au crédit. Ce qui va permettre de diminuer le coût d'opportunité de l'école et par la même va diminuer le nombre d'enfants contraints au travail.

En outre, les investisseurs étrangers vont également trouver qu'il est plus difficile d'éviter les lois qui luttent contre le travail des enfants. En effet, les entreprises sont de plus en plus exposées à la surveillance des syndicats, aux médias, aux droits humains et aux groupes activistes. La mondialisation a engendré un vaste débat concernant la mise en place de mesures visant à protéger les travailleurs victimes de la concurrence sur les marchés du commerce mondial. Ce débat a permis la mise en place d'initiatives gouvernementales visant au respect des normes sociales. Par exemple, le règlement du Conseil Européen a institué, depuis le 1er janvier 1998, des régimes spéciaux d'encouragement qui octroient des préférences additionnelles aux pays apportant la preuve qu'ils respectent les conventions de l'OIT ; et notamment la convention numéro 138 qui concerne l'âge minimum d'admission à l'emploi ou au travail. Des sanctions commerciales seront mises en place pour les pays qui ne respecteraient pas les droits des enfants.

Les entreprises sont un vecteur important du progrès social grâce à la prise de conscience des consommateurs qui se sentent responsables de leurs choix de produits ou de services. C'est ainsi qu'on a vu fleurir de nombreuses chartes, codes ou labels visant à garantir le respect de certaines normes dans la fabrication des produits. Ainsi, depuis quelques années les compagnies multinationales et les grandes firmes d'importation ont adopté des codes volontaires de conduite qui les ont amené à bannir le travail des enfants de leur fonctionnement économique. De nos jours les grandes marques sont contraintes de renvoyer une image positive. Dans la mesure où la réputation de la marque joue aujourd'hui un rôle important dans la vente de produits similaires, les grandes firmes ont entamé des programmes pour combattre le travail des enfants dans leur chaîne de production. Ainsi, en mars 1995 l'administration a prié toutes les entreprises américaines en action avec l'étranger d'adopter de tels codes. Le label social est un autre moyen de donner la garantie aux consommateurs que le produit a été fabriqué sans recourir au travail des enfants.

C'est en partie la création d'associations comme ATTAC, ou d'ONG à but humanitaire qui a permis cette prise de conscience. Elles agissent comme de véritables contre-pouvoirs qui permettent de faire circuler ce type d'informations.

C'est en partie pour cette raison que la mondialisation engendre un effet positif sur le travail des enfants dans la mesure où une économie ouverte a moins d'encouragement pour préserver la culture traditionnelle et le cadre institutionnel qui favorisent le travail des enfants.

Enfin, plusieurs études ont été menées afin d'évaluer les coûts et les bénéfices engendrés par le travail des enfants dans les pays en développement. Le Programme International pour l'Abolition du Travail des Enfants (IPEC) a conclut que l'élimination du travail des enfants engendrerai sept fois plus de bénéfices que de coûts. Selon cette étude, le travail des enfants peut être éliminé s'il est remplacé par l'éducation universelle d'ici 2020 ; et cela pour un coût estimé à 760 milliards de dollars américains. L'IPEC a comparé les coûts et les bénéfices afin de mieux évaluer les conséquences économiques de tels engagements internationaux. Dans les cinq premières années les coûts devraient excéder les bénéfices, mais à plus long terme la tendance s'inverserait pour devenir excédentaire une fois que les effets positifs de l'éducation et de la santé se feraient sentir. Ainsi, selon le bulletin d'information du bureau du BIT, « en 2020 les coûts seraient largement comblés par les retours sur investissement, atteignant un bilan positif de 60 milliards de dollars américains ».

Ainsi, nous pouvons effectivement dire que la mondialisation peut engendrer des effets positifs sur le travail des enfants. Toutefois il nous faut nuancer ce propos car cette affirmation se vérifie seulement dans la mesure où les pays concernés ont pleinement réussi leur adaptation à une économie mondialisée. Or, nous pouvons constater qu'il n'en est pas toujours ainsi.

Précédemment nous avons vu que plus un pays est intégré dans l'économie mondiale, plus la situation sociale de sa population s'améliore. Nous pouvons citer comme exemple la Corée qui, en plein coeur de la mondialisation, a vu se déployer des progrès sociaux considérables : le revenu national a augmenté et la plupart des enfants sont scolarisés. Toutefois certains pays n'ont pas réussi à s'adapter à l'ouverture mondiale du commerce. Longtemps extrêmement fermés, les pays comme l'Inde ou le Brésil, dont les économies sont essentiellement tournées vers les marchés intérieurs, ont vu se creuser des inégalités sociales. Pour une partie considérable de la population la mondialisation leur a donc été fatale. Ce sont désormais les pays où les enfants sont le plus exploités.

Beaucoup d'éléments du problème du travail des enfants se sont développés ces dernières années : le trafic d'enfants travailleurs à travers les frontières nationales, la place des produits fabriqués par les enfants pour l'exportation, la délocalisation de certaines productions vers des pays et des entreprises à forte main d'oeuvre enfantine, l'utilisation positive et négative du problème du travail des enfants dans la publicité commerciale, la place du thème du travail des enfants dans les politiques commerciales internationales. Cette évolution montre la place structurelle du travail des enfants dans le capitalisme mondialisé. Mais elle témoigne également de la prise de conscience au niveau mondial des conditions de vie de certains enfants.

Mais nous avons vu qu'il était impératif de prendre en compte les différents aspects du problème que représente le travail des enfants, c'est-à-dire au niveau économique, éthique, mais aussi diplomatique et commercial, pour que la mondialisation puisse avoir un effet positif et permette de réduire le nombre d'enfants au travail. Il est nécessaire de mettre en place des institutions et des politiques appropriées.

IV/ Les études empiriques

a)Les études existantes

Peu d'études quantitatives existantes examinent les relations entre les déterminants du travail des enfants et les échanges commerciaux. Edmonds et Pavcnik ont fourni une étude basé sur un échantillon de 4000 ménages et ils ont examiné les effets d'une augmentation du prix du riz sur le travail des enfants et ils ont trouvé que 30% de l'augmentation du prix est associé avec une diminution de 9% du travail des enfants. Ils ont analysé les effets du taux d'ouverture sur le taux de participation des 10-14 ans en 1995 avec l'aide de variables endogènes. Ils pensent que l'ouverture est reliée négativement avec le taux de travail des enfants seulement si d'autres variables comme les revenus ne sont pas prises en compte. Ils concluent que le commerce international peut baisser le travail des enfants mais seulement via le revenu par habitant. A un niveau international, Shelburne pense que le taux d'ouverture, c'est à dire la somme des exportations et des importations rapporté au PNB est relié négativement au travail des enfants. Cigno utilise le taux d'absence à l'école primaire des enfants comme indicateur complémentaire du taux de travail des enfants en plus du taux de participation des enfants. Et ici aussi le taux d'ouverture est relié négativement au taux de travail des enfants.

b) Caractéristiques de la recherche

Les variables dépendantes

Nous utilisons un working paper d'Eric Neumayer et Indra de Soysa qui ont publié une étude empirique traitant du lien entre la mondialisation et le IDE avec le travail des enfants. L'article 32 de la convention des droit de l'enfant dit que « L'enfant a le droit d'être protégé de l'exploitation économique ou de tout travail qui pourrait interférer sur l'éducation de l'enfant ou être mauvais pour la santé physique ou moral de l'enfant » Dans la réalité, l'incidence du travail des enfants est difficile à mesurer et ces mesures sont accompagnées de plusieurs problèmes. La littérature économique montre que la mesure la plus populaire du travail des enfants est le taux de participations des enfants âgés de 10 à 14 ans. Ce taux de participation contient un problème statistique. En effet dans la plupart des pays le taux est basé sur des estimations et des probabilités, en plus il y a des enfants qui travaillent comme domestique dans des familles sont difficiles à prendre en compte car ils sont cachés du reste du monde. En outre, Cigno pense que les mesures sont inexacte car en excluant les enfants de moins de 10 ans des analyses on diminue l'ampleur du phénomène. Cigno va utiliser en complément du taux de travail des enfants, le taux d'absentéisme à l'école primaire. L'idée est que les enfants âgés de moins de 10 ans qui sont absents de l'école sont présumés au travail. De plus les statistiques concernant l'inscription à l'école sont de qualités douteuses et un des problèmes existants est que les enfants peuvent être inscrit et aller peu souvent à l'école. Pour faire note analyse statistique nous utiliserons les données de la banque mondiale concernant le taux de présence à l'école primaire et à l'école secondaire. Que l'on nommera par (%NONPRIMARY) pour le primaire et (%NONSECONDARY) pour le secondaire. De plus on utilisera pour notre analyse une banque de donnée fournit par l'Organisation International du Travail exploitée par David Kucera qui contient la répartition du travail des enfants dans 170 pays et par secteurs économiques. Onc compte 7 secteurs économiques qui sont :

(i) Le textile, la confection de vêtement

(ii) Les travaux manuels pour l'autoproduction

(iii) Les travaux miniers

(iv) La pêche, le traitement des produits marins

(v) Les travaux de construction

(vi) L'agriculture de subsistance

(vii) L'agriculture de subsistance

(viii) Les services informels

L'un des avantages de cette base de données est que contrairement au taux de participation, on ne réduit pas ici la tranche d'âge d'étude au 10-14 ans. Cette variable dépendante va faire apparaître si le travail des enfants est effectif dans un secteur et prendra la valeur zéro si il n'y a pas de signe de travail des enfants dans ce secteur jusqu'à la valeur sept si le travail des enfants est présent dans tous les secteurs. On désignera cette mesure par CLCOUNT. Cependant cette mesure n'est pas non plus sans problème, le premier est que l'on peut savoir si les enfants travaillent dans un secteur mais on ne peu pas savoir combien ils sont. De plus les données construisant cette variable peuvent être biaisé par un examen plus approfondie dans certains pays et moins dans d'autres.

Les variables indépendantes

La pauvreté est souvent citée comme un déterminant fondamentale comme nous l'avons vu dans la première partie, dans la théorie et dans la littérature. Cependant les mesures de la pauvreté sont peu nombreuses. On utilise donc le log du PIB par habitant a parité de pouvoir d'achat comme mesure de la pauvreté. On retient aussi deux variables pour montrer le fait que le travail des enfants est plus répandus dans le milieu rural et dans l'agriculture, ces variables vont être le taux d'urbanisation que l'on désigne par %URBAN et par le rapport entre la valeur généré par l'agriculture et le PIB que l'on désigne par %AGRICULT. Pour montrer l'ouverture commerciale des pays on utilise le taux d'ouverture c'est-à-dire la somme des exportations avec les importations divisé par le PIB, on désigne cette variable par %TRADE. En théorie on pourrait penser que le différentiel entre les prix réels à l'international et les prix réels locaux constitueraient un meilleur indicateur mais on ne dispose pas actuellement de bonnes données dans les pays en développement. Cigno considère qu'un pays est ouvert si il passe chacun de ces cinq tests : le premier est que les tarifs douanier ne doivent pas être supérieur à 40%, le second est que les barrières non tarifaires ne doivent pas couvrir plus de 40% du commerce. La troisième est que l'économie informelle ne doit pas constituer plus de 20% du total des échanges, quatrièmement le pays ne doit pas être un système économique communiste. Et enfin cinquièmement il ne doit pas exister de monopole d'état représentant un exportateur massif. Nous allons également prendre en compte dans les variables indépendantes les politiques commerciales. Celles-ci vont être mesurées par l'importance des barrières tarifaires et non tarifaires. On désignera cette variable par SWOPEN. En plus de cette variable on utilisera un indicateur établit par le Frader Institue's Index of Economic Freedom et qui s'appelle l'indicateur de liberté d'échange avec l'étranger. Pour l'utiliser il classe les pays en les notant de 0 à 10 en fonction de leurs tarifs douaniers. On désignera cette autre variable par FRASEROPEN. En plus des différentes mesures des échanges commerciaux on utilise également le stock des investissements direct à l'étranger relativement au PIB (FDI-STOCK/GDP). On va aussi utiliser un indicateur concernant les dépenses publiques en matière de santé pour cela on fait le rapport des dépenses en matière de santé divisé par le PIB (%HEALTH), on inclut aussi le rapport entre les dépenses éducations et le niveau du PIB (%EDUCATION), ce dernier est un excellent indice du niveau des travails des enfants. En effet plus ce lui-ci est élevé plus le travail des enfants est faible. Pour rendre plus performant cet indicateur on va indicer la qualité d'éducation en faisant le rapport entre le nombre d'élèves pour un enseignant (PUPILS/TEACH). Toutes les données dont nous disposons proviennent de la Banque Mondiale et date de 2001 excepté le rapport investissement direct PIB qui provient du CNUCED.

À travers ces deux types de variables, Eric Neumayer et Indra de Soysa construisent un modèle de régression linéaire suivant une loi binomiale.

c) Les résultats de leur analyse.

L'analyse d'Eric Neumayer et Indra de Soysa fournit certaines évidences selon lesquelles les pays qui sont les plus ouverts au commerce et sont le plus pénétrés par les IDE affiche une plus faible proportion du travail des enfants. Le taux de non scolarisation à l'école primaire est la seule variable dépendant pour laquelle nous ne trouvons aucun effet de la mondialisation, ce résultat confirme l'analyse de Cigno. En effet, le modèle n'explique pas bien les variations de cette variable dépendante. Une des raisons qui explique ce manque d'explication est l'absence d'informations concernant le coût des études ainsi que le niveau des hautes études. Concernant les autres variables dépendantes comme l`ouverture commerciale ou la variable des stocks des IDE sont statistiquement significative. Par contre le taux de scolarisation dans le secondaire ainsi que l'indicateur d`ouverture du commerce sont marginales dans la taille de l'échantillon du modèle. Pour les variables dépendantes les plus utilisées dans le modèle il y a le taux de participation des enfants au sein de la main d'oeuvre âgé de 10 à 14 ans qui constituent une mesure significative de la mondialisation avec les signes qui l'accompagne. Cette mesure et confirmé par des analyses annexes qui exclue les pays d'Europe de l'Est et d'Asie Centrale de l'échantillon. L'ouverture du commerce et les IDE sont aussi significatifs pour les variables dépendantes qui comptent le nombre de secteurs économique où le travail des enfants est présent. Ce qui va être nouveau dans cette analyse est la mise en évidence du fait qu'une plus grande pénétration par les IDE est associé à une proportion plus faible du travail des enfants contrairement aux préjugés souvent présent dans la presse. Concernant l'ouverture du commerce nos résultats soutiennent généralement l'étude présentée par Cigno et Shelburne mais contrairement à eux l'étude ici montre que ce qui importe vraiment pour le travail des enfants est la véritable ouverture du commerce qui est communément mesuré par la somme des exportations et des importations divisées par le PIB. En effet cela n'est pas surprenant selon les Eric Neumayer et Indra de Soysa ; les divers arguments théoriques qui lient la mondialisation au travail des enfants se réfèrent à la réelle ouverture du commerce. La différence entre les précédentes analyses du lien entre la mondialisation et du travail des enfants avec celle des deux auteurs est qu'ici l'échantillon des pays est plus important et par conséquent plus convaincant. De plus ils arrivent à démontrer qu'en plus de réduire le travail des enfants, la mondialisation augmente le revenu moyen par habitant. Les autres études étaient donc moins fiables à cause de la faible taille de l'échantillon, des variables du travail des enfants prises en compte et aussi du modèle statistique. Cependant cette analyse présente certaines limites car bien que la corrélation négative entre l'ouverture du commerce, la pénétration des IDE et la proportion du travail des enfants, ils ne démontrent pas vraiment la causalité. De plus des résultats favorables à des tests statistiques ne pourront jamais entièrement exclure la possibilité de résultats erronés dus à des variables qui ont été omise. Les secteurs ruraux et informels d'une économie sont particulièrement enclins au travail des enfants mais sont sûrement susceptibles d'attirer moins d'IDE que les autres secteurs, qui ne peuvent pas être pris en compte par les variables agricoles rurales.

Les résultats que les auteurs ont obtenus préviennent contre les recommandations politiques selon lesquelles on doit utiliser le commerce et les IDE comme moteur de développement et par conséquent pénaliser les pays qui exportent des biens produit avec la contribution du travail des enfants. Ils concluent en disant que la mondialisation représente probablement une promesse, et non une menace, pour l'éradication du travail des enfants dans le monde.

D'après notre étude nous avons pu voir que le travail des enfants était un réel problème au niveau mondial et que ses déterminants étaient multiples mais s'articulaient toujours autour de la pauvreté d'un pays et de sa population. On a vu que la mondialisation avait un impact négatif sur le niveau du travail des enfants à travers des crises que la mondialisation pouvaient provoquer dans des pays en développement entraînant une hausse du travail des enfants. De plus la mondialisation entraîne une concurrence accrue entre les pays et par conséquent une hausse de la compétitivité s'associant à la recherche de faible coût et donc une augmentation de l'embauche d'enfants. Cependant on a vu qu'une véritable prise de conscience s'était mise en place dans la communauté internationale et souhaitait mettre en place des politiques favorisant un retour à l'éducation des enfants ainsi que des politiques intervenant sur les causes même du travail des enfants. Ensuite nous avons vu que contrairement au idées reçus la mondialisation engendrait des hausses de revenu dans les pays en développement et permettaient donc la réduction de la pauvreté, mais aussi une prise de conscience les consommateurs et des firmes des pays développés qui mettaient en place un commerce équitable pour favoriser les développement et la réduction du travail des enfants. Enfin dans notre quatrième partie nous avons montré un modèle empirique qui démontrait l'existence d'un lien négatif entre commerce international et travail des enfants. On peut en conclure que la mondialisation doit constituer un moteur de richesse pour ces pays pauvres afin d'enrayer ce fléau qui condamne les enfants à ne pas jouir d'une vie décente et saine. Nous finirons sur une citation de Victor Hugo condamnant le travail des enfant « Travail mauvais qui prend l'âge en sa serre, qui produit l'argent en créant la misère, qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outils »

Bibliographie

- Eric Neumayer Indra de Soysa (Mai 2004) «Trade openess, FDI and Chil Labor «

- Michel Bonnet « Le travail des enfants: terrain de lutes » Ed: Pages deux

- Bénédicte Manier « Le travail des enfants dans le monde » Ed : La Découverte

- Barnett, Richard C ; Espinosa-Vega, Marco A (2005) «Barriers to Capital Accumulation and the Incidence of Child Labor»

- Rosati, Furio C (2000) «Morocco: Reducing Child Labor by Increasing School Availability»

- Couralet, Pierre-Emmanuel (2000) «Child Labor and Economic Growth»

- Kolk, Ans ; Van Tulder, Rob (2000) «Child labor and multinational conduct: a comparison of international business and stakeholder codes»

- Canagarajah, Sudharshan ; Nielsen, Helena S (2001) «Child labor in Africa: a comparative study»

- Grootaert, Christiaan (1998) «Child Labor in Côte d'Ivoire: Incidence and Determinants»

- Majumdar, Manabi (2001) «Child Labor as a Human Security Problem: Evidence from India»

- Edmonds,E and N.Pavcnik (2005) «The effect of trade liberalization on child labour»Journal of International Economics, March 2005

- Problèmes économiques No 2.816 (2 juillet 2003) « Faut-il repenser les stratégies de développement? Les nouveaux enjeux pétroliers en Afrique. Mondialisation et travail des enfants. Investissement direct étranger et transparence. »

- INADES-DOCUMENTATION (juin 1992) « Pour ou contre le travail productif de l'enfant en Afrique »

- Alessandro Cigno (2003) « Globalisation can help reduce globalisation »

- Rodgers, Gerry, Standing, Guy (1981) « Les rôles économiques des enfants dans les pays à faible revenu » revue internationale du travail, vol. 120

- (1992) « Rapport du séminaire sur l'abolition du travail des enfants et l'amélioration de la condition des enfants qui travaillent »

- Bequelle, Assefa, Boyden, Jo (1990) « L'enfant au travail/ Etude du bureau international du travail » Ed. Fayard

Table des matières

Sommaire..............................................................................................2

Introduction...........................................................................................3

I) Le travail des enfants dans le monde, caractéristiques et déterminants.........4

II) Les effets négatifs de la mondialisation sur le travail des enfants...............12

III) Les effets positifs de la mondialisation sur le travail des enfants...............19

IV) Les études empiriques.....................................................................28

Conclusion..........................................................................................33

Bibliographie.......................................................................................34






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo