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La famille des nucléosides monophosphate kinases : importance métabolique, structures et intérêts thérapeutiques

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par Ahmed MEKSEM
Grandes écoles du vivant : agro paris tech - Master 2 Recherche Nutrition et Santé 2006
  

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N° d'enregistrement :

MEMOIRE BIBLIOGRAPHIQUE

Du MASTER des Grandes Ecoles du vivant d'île de FRANCE

Présenté et soutenu publiquement à l'Ecole Nationale Supérieure des Industries Agricole et alimentaires de Massy

Par Ahmed MEKSEM Le 05-01-2006

MASTER en SCIENCES et TECHNOLOGIES du VIVANT

Grandes Ecoles du Vivant d'Ile de France

INA P-G -ENGREF - ENSIA - ENVA - ENSP

Titre du mémoire

La famille des nucléosides monophosphate kinases : importance

métabolique, structures et intérêts thérapeutiques.

Laboratoire d'accueil

UMR INRA/INA P-G 206 Chimie Biologique

78850 Thiverval-Grignon

Responsable du stage

Dr P. Briozzo Maître de conférences en Biochimie INA P-G

Jury de soutenance

Rapporteur :

Dr T. Chardot, Directeur de recherches INRA en Biochimie (Centre

de recherches Versailles Grignon)

Examinateurs :

Pr. D. Tomé, Professeur en Nutrition Humaine INA P-G

Dr D. Fouques, Maître de conférences en Biochimie INA P-G

Remerciements

Au terme de ce travail je tiens à présenter mes

remerciements à :

Ma femme chère Farida AITEL-MEKSEM pour son soutien et sa patience et je lui souhaite toute la réussite.

Monsieur Pierre BRIOZZO, Maître de Conférences en Biochimie à INA P-G pour son aide, son orientation, sa disponibilité à mon égard tout au long de la réalisation de ce travail. Je tien aussi à remercier Pr Catherine LAPIERRE, Professeur en Biochimie à l'INA P-G de m'avoir accueilli dans ses laboratoires. Sans pour autant oublier Monsieur Amar HADJ KACI, Maître Assistant Chargé de Cours de Biochimie à la faculté des Sciences Biologiques et des Sciences Agronomiques, Département

Biochimie-Microbiologie, Université Mouloud. MAMMERI de Tizi-Ouzou (Algérie) pour son soutien moral, son orientation et son aide.

Résumé

Les nucléosides monophosphate kinases (NMPK) sont des enzymes clefs qui

catalysent le transfert réversible du groupement phosphate terminal (d) d'un nucléoside

triphosphate (NTP) à un nucléoside monophosphate (NMP). Elles contribuent ainsi au

maintien, avec les NDPK, des concentrations de NTP nécessaires à la synthèse des acides

nucléiques et des phospholipides, et au recyclage des seconds messagers. Les NMPK sont

nécessaires à l'activation pharmacologique des analogues de nucléosides (promédicaments)

utilisés comme agents thérapeutiques dans le traitement du cancer et de maladies virales. Du point de vue structural, les différentes analyses cristallographiques des NMPK libres ou liées aux substrats ou à des analogues des substrats, montrent qu'elles présentent toutes trois domaines caractérisés par leurs propriétés structurales et fonctionnelles : le core, le couvercle et le domaine de liaison des NMP. L'existence de NMP kinases spécifiques des bactéries et essentielles à leur croissance offre des cibles possibles pour le développement de nouvelles drogues antibactériennes.

Mots clefs : nucléoside monophosphate kinases ; nucléotides ; analogues de nucléotides ; médicaments anticancéreux, antiviraux et antibactériens.

Summary

The nucleosides monophosphate kinases (NMPK) are key enzymes which catalyse the

reversible transfer of the final phosphate group ( d) of a nucleoside triphosphate (NTP) to a

nucleoside monophosphate (NMP). The NMPK maintain, with the NDPK, the concentrations of NTP necessary to the synthesis of the nucleic acids, phospholipids, and the recycling of the second messengers. Moreover, the NMPK are required for pharmacological activation of the nucleoside analogues used as therapeutic agents in the treatment of cancer and AIDS. From a structural point of view, crystallographic analyses of the NMPK free or bound to substrates or substrate analogues, show that they all possess three domains which different structural and functional properties: the core, the LID and the NMP binding domain. The occurrence of NMP kinases specific of bacteriae and essential for their growth provides targets for new antibacterial drugs.

Key words: nucleoside monophosphate kinases; nucleotides; analogues of

nucleotides, anticancer, antiviral and antibacterial drugs.

Abréviations

A : adénine

AK : adénylate Kinase

ADN : Acide Désoxyribonucléique

AMP : adénosine monophosphate

AMPc : adénosine monophosphate cyclique

ARN : acide ribonucléique

ATP : adénosine triphosphate

C : cytosine

CMP : cytidine monophosphate

G : guanine

GK : guanilate kinase

GMPc : guanosine monophosphate cyclique

NMP : nucléoside monophosphate

NDP : nucléoside diphosphate

NDPK : nucléoside diphosphate kinase

NMPK : nucléoside monophosphate kinase

NTP : nucléoside triphosphate

T : thymidine

TK : thymidylate Kinase

U : uracile

UMP : uridine monophosphate

UMP/CMPK : uridylate -cytidylate kinase

VIH : virus d'immunodéficience humaine

Introduction

Avec l'émergence des microorganismes pathogènes de plus en plus résistants aux traitements antibiotiques conventionnels, il devient plus qu'indispensable de concevoir de nouvelles molécules. Les enzymes des voies métaboliques essentielles deviennent ainsi des

cibles thérapeutiques privilégiées et constituent un axe de recherche incontournable et primordial.

Les nucléosides monophosphate kinases (NMPK), enzymes clés dans la synthèse des nucléosides triphosphates, appartiennent à cette catégorie. Il existe des AMP, des GMP et des

TMP kinases. Le cas des autres NMPs est plus complexe : chez les eucaryotes une unique UMP/CMP kinase phosphoryle avec la même efficacité le CMP et l'UMP ; au contraire, les bactéries possèdent une CMP kinase et une UMP kinase. Cette différence permet d'envisager de nouveaux médicaments spécifiques des CMP ou UMP kinases bactériennes. D'une manière générale, les analogues de nucléosides sont largement utilisés depuis longtemps contre les maladies virales et les cancers. L'objectif de ce rapport bibliographique est de contribuer à l'étude de la famille des nucléoside monophosphate kinases, de décrire leur importance métabolique dans la production et la conversion des nucléotides, leur structure tridimentionnelles et enfin leurs intérêts thérapeutiques lors de l'utilisation d'analogues de nucléotides.

I. Les nucléosides monophosphate kinases (NMPK)

Les kinases constituent un groupe d'enzymes ubiquitaires qui jouent un rôle crucial et

central dans de nombreuses réactions biochimiques liées surtout au métabolisme des

nucléotides (Matte et al, 1998). Ces enzymes appartiennent à la famille des

phosphotransférases, enzymes qui assurent le transfert réversible d'un groupement

phosphoryle d'un nucléoside, généralement triphosphate, à un autre, ou à une petite molécule,

ou bien encore à un autre substrat protéique. Les molécules ainsi phosphorylées sont

essentielles pour de nombreux aspects métaboliques, mais le sont aussi pour la régulation de

l'expression des gènes et pour la transduction du signal.

1.1-Définition

Les nucléosides monophosphate kinases (NMPK) sont des enzymes clefs qui

catalysent le transfert réversible du groupement phosphate terminal (d) d'un nucléoside triphosphate (NTP), généralement et préférentiellement l'ATP, à un nucléoside monophosphate (NMP) qui sera, dès lors, converti en sa forme correspondante de diphosphate (NDP) . Les NMPK sont notées --- ATP : NMPPhosphotransférases (Bucurenci et al, 1996).

NMPK

1.2-Substrats des NMPK

Dans cette partie du rapport nous proposons (1) de décrire du point de vue et de leur

structure et de leur activité biologique les substrats des NMPK : les nucléosides, (2) de

présenter quelques nucléosides modifiés connus pour leur activité thérapeutique. Les NMP

sont composés d'une base azotée, d'un ose et d'un groupement phosphate.

1.2.1-Les bases azotées

1.2.1.1-Définition

Parmi les centaines de molécules organiques, d'origine naturelle, à propriétés basiques

contenant de l'azote (un ou deux cycles où alternent des atomes de carbone et d'azote) que l'on rencontre chez les êtres vivants, cinq jouent un rôle déterminant dans la structure des acides nucléiques, support du message héréditaire, et se trouvent ainsi impliquées dans ses

altérations rencontrées au cours des cancers et des autres pathologies. Elles sont aussi la cible de médicaments anticancéreux et antiviraux qui agissent sur leur synthèse et leur incorporation et bloquent la reproduction cellulaire : ce sont les bases azotées.

1.2.1.2-Classification

Les bases puriques

Les bases puriques contenues dans l'ADN ou l'ARN sont essentiellement la guanine

(G) et l'adénine (A), elles sont dérivées de la purine

Les bases pyrimidiques

Les bases pyrimidiques sont des dérivés de la pyrimidine ; celles contenues dans

l'ADN sont la cytosine (C) et la thymine (T) dans l'ARN on trouve la cytosine (C), l'uracile

(U) et rarement la thymine (T).

1.2.2-Les nucléosides et les nucléotides

Les nucléosides : Un nucléoside est une molécule formée d'un ribose (dans le cas de

l'ARN) ou d'un 2'-désoxyribose (dans le cas de l'ADN) lié soit à une purine ou à une

pyrimidine ; une liaison covalente s'établie entre le carbone C1' du pentose et l'azote N9 de la

purine ou N1 de la pyrimidine.

Le pentose est sous forme furanique et la liaison osidique est sous la configuration

b (N-b-glycosidique). Le tableau 1 indique la nomenclature des principaux nucléosides.

Les nucléotides : Un nucléotide, ester phosphorique de nucléosides, contient un

nucléoside lié à un ou à plusieurs groupements phosphoryles fixés sur le carbone C5' du

pentofuranose, Le tableau 2 indique la nomenclature des principaux nucléotides.

L'enchaînement de plusieurs nucléotides, reliés entre eux par des liaisons 3'-5'

phosphodiester, aboutit à la formation d'oligonucléotides et de polynucléotides constitutifs de

l'ADN et de l'ARN.

Chez les mammifères, les besoins en nucléosides sont assurés soit :

_ Par la synthèse de novo ; dans ce cas les ribo et les désoxyribonucléosides

monophosphates sont convertis de la forme monophosphate à la forme di- puis triphosphate.

_ Par recyclage des nucléosides provenant de la nourriture ou de la dégradation cellulaire de

l'ADN (Pruvost, 2002 ; Sandrini et Piskur, 2005).

Le système de récupération constitue la source de la plus importante de production de

nucléotides nécessaires pour la synthèse de l'ADN et de l'ARN, ce système est ainsi ciblé en

pharmacologie pour activer les promédicaments antiviraux par phosphorylation, seuls les

NTP sont utilisables pour la synthèse d'acides nucléiques ; en revanche, la synthèse de novo

est ciblée en chimiothérapie pour inhiber l'anabolisme des bases puriques et pyrimidiques

(Sandrini et Piskur, 2005).

Rô l e s p h y s i o l o g i q u e s e t p h a rma c o l o g i q u e s d e s n u c l é o t i d e s

Le phosphate d'un nucléotide peut subir des phosphorylations pour produire des

nucléotides diphosphates et triphosphates, par exemple l'ADP et l'ATP. Pour chacun des

monophosphates de ribonucléoside et de désoxyrironucléoside, les nucléotides sont trouvés

principalement comme unités monomériques constitutives des acides nucléiques de la cellule

(ADN et ARN).

Cependant, les nucléotides sont également indispensables pour plusieurs autres

fonctions cellulaires importantes. Ces fonctions se résument selon King (2005) :

_ Servir de réserve d'énergie (accepter, stocker et transférer l'énergie chimique pour une

utilisation future) dans des réactions de transfert de phosphate effectuées principalement

par l'ATP.

_ Entrer dans la constitution de plusieurs coenzymes importants comme : le NAD + , le NADP+ et le coenzyme A.

_ Servir de médiateurs dans nombreux processus cellulaires importants, tel le cas des

seconds messagers qui interviennent dans des événements de transduction du signal, dont

le plus important est l'AMPc.

_ Intervenir dans nombreuses réactions enzymatiques de contrôle via des effets

allostériques.

_ Servir d'intermédiaires activés dans de nombreuses réactions biosynthétiques.

1.2.3-Les analogues des nucléosides et des nucléotides thérapeutiquement

actifs

1.2.3.1-Définition

Les analogues structuraux des nucléosides et des nucléotides sont des molécules

proches des molécules biologiques du point de vue fonctionnel et structural, ils sont

chimiquement modifiés par substitution, addition ou délétion de groupes ou d'éléments

spéciaux.

La modification peut porter sur :

_ La structure du sucre par inversion, remplacement ou suppression de groupements

hydroxyles, le cycle peut être modifié par ouverture ou par substitution d'atomes qui le

constituent.

_ La structure base azotée par ajout ou suppression de groupements fonctionnels ; dans d'autres cas des hétérocycles de synthèse peuvent être utilisés (Roy, 2004). Les analogues des nucléosides et des nucléotides sont d'importants agents

anticancéreux (chimiothérapeutiques) et antiviraux (réduction de la charge virale) qui

concurrencent les substrats naturels (effet compétitif), ce qui perturbe la synthèse de

l'ADN et /ou de l'ARN et qui a pour conséquence le déclenchement de l'apoptose (

Krishnan et al., 2002).

1.2.3.2-Mécanisme d'action

Les analogues structuraux des nucléotides et des nucléosides sont suffisamment

proches des molécules biologiques pour s'incorporer dans le métabolisme et suffisamment

différents pour le perturber. Leur action se traduit par :

_ la formation d'ADN et/ou d'ARN non fonctionnels ;

_ l'inhibition de l'ADN polymérase responsable de la réplication de l'ADN et donc de la

multiplication cellulaire ;

_ l'inhibition de la transcription de l'ADN en ARN et celle de l'ARN en ADN sous l'effet

de la transcriptase inverse responsable de la réplication des rétrovirus ;

_ le blocage de la traduction de la protéine correspondante (thérapie antisens).

1.2.3.3-Administration

Les analogues de nucléotides et de nucléosides (par exemple le ddI ou didanosine

(VIDEX®) analogue de l'adénosine, le 3TC ou lamivudine (EPIVIR®) analogue de la

cytidine, le ténofovir (VIREAD®).....) sont généralement administrés sous forme de (désoxy) ribonucléosides. Ils sont administrés sous forme inactive, ils sont qualifiés pour cela de promédicaments. L'entrée dans la cellule des composés triphosphates métaboliquement actifs est impossible [du fait de leur charge fortement négative ils ne peuvent traverser la membrane cellulaire et donc ne peuvent entrer dans la cellule où ils peuvent agir]. Ils deviennent actifs seulement après leur transformation en dérivés triphosphates, grâce aux Nucléosides Mono Phosphates Kinases (NMPK), et aux nucléosides diphosphates kinases ou NDPK de la cellule hôte ou de celles du virus présent dans la cellule.

1.2.3.4-Effets secondaires

Les analogues nucléosidiques ont été les premiers traitements à être utilisés contre le

SIDA, seuls d'abord puis en association. Le recul permet de voir le bénéfice évident de ces traitements. Mais des effets indésirables sont connus et nombreux pour chaque classe.

Les analogues de nucléosides peuvent être incorporés dans l'ADN de la cellule normale, menant à la toxicité et à la mort cellulaires et à des effets secondaires tels que : l'hypertension, la diarrhée, la fonte musculaire, les hypertrophies du foie et du pancréas, la neuropathie périphérique, l'anémie et les maux de tête. A l'échelle cellulaire la mitochondrie est la composante la plus sensible aux analogues nucléosidiques, car l'ADN mitochondrial ne possède pas de système de réparation. La présence d'un grand nombre de mitochondries endommagées donne lieu à une production excessive d'acide lactique qui correspond à une augmentation du taux d'acide lactique (sous forme de lactates) dans le plasma sanguin accompagnée d'une baisse du pH, du CO2 total et des bicarbonates. Lorsque le taux d'acide lactique dans le sang s'élève considérablement, une affection appelée acidose lactique se produit, ces symptômes sont : la fatigue, des douleurs

abdominales, un essoufflement et des nausées.

Les analogues de nucléosides pourraient jouer un rôle dans la survenue du syndrome

de lipodystrophie. Cette appellation recouvre plusieurs syndromes différents, qui peuvent

s'associer, lesquels correspondent à des troubles du métabolisme des graisses. D'une part, la perte de masse graisseuse ou lipoatrophie, affectant particulièrement le visage, les membres supérieurs et inférieurs, les fesses (elle ne doit pas être confondue avec le syndrome de dénutrition ou wasting syndrome) et d'autre part une obésité tronculaire avec graisse périviscérale, une hypertophie mammaire et une masse graisseuse au niveau de la nuque (bosse de bison). Enfin la dyslipémie (anomalies des lipides sanguins) est parfois incluse, à tort, dans le terme de lipodystrophie. Elle est mise en évidence par le bilan lipidique avec dosage du cholestérol et des triglycérides dans le sang (Hosein, 2001).

Le même auteur rapporte dans sa publication, que des chercheurs en France ont comparé l'effet de diverses combinaisons de nucléosides sur la production de graisses et d'insuline dans l'organisme, leurs résultats laissent penser que l'usage à long terme d'analogues nucléosidiques donnerait lieu à des pertes de graisses sous-cutanées. De plus, les

sujets recevant le d4T se sont avérés plus susceptibles d'avoir un taux de triglycérides élevé dans le sang.

1.3-Mécanisme catalytique

L'étude réalisée en 2004 par Segura-Penas et al., sur les changements

conformationnels de l'UMP/CMP kinase humaine induits par la liaison des substrats, a

montré clairement que le transfert de phosphate par les NMPK s'effectue selon un mode dit

bi-bibi : c'est à dire que le mécanisme comporte un complexe intérmédiaire constitué de

l'enzyme et des deux substrats.

1.4-Rôles physiologiques et pharmacologiques des NMPK

Les NMPK maintiennent, avec les NDPK, les concentrations de NTP nécessaires à la

synthèse des acides nucléiques et des phospholipides et au recyclage des seconds messagers

(GMPc, AMPc..).

Ces rôles, si importants, font des NMPK des cibles potentielles pour le développement

de nouvelles drogues antibactériennes et antivirales (Hible et al, 2005).

Les études biochimiques montrent que les tissus humains contiennent quatre NMPK :

une Thymidinylate Kinase (TK), une Urydilate-Cytidilate Kinase (U/CK), plusieurs

isoformes de la Guanylates Kinases (GK) et cinq isoformes de l'Adénylate Kinase (AK :

AK1-AK5 : Van Rompav et al, 2000).

Un sixième isoforme de l'AK a été mis en évidence par Ren et al, en 2005 dans les

noyaux des cellules humaines.

A la différence des eucaryotes, les procaryotes contiennent cinq NMPK, car l'UMP et

le CMP sont phosphorylés par deux enzymes distinctes (UMPK et CMPK respectivement).

Les NMPK bactériennes interviennent dans la croissance et la multiplication

cellulaire, elles présentent une grande variabilité dans les propriétés structurales et

catalytiques par rapport à leurs homologues humains (Tourneux et al, 1998 ; Munier-

Lehmann et al, 2003).

En plus, de leur rôle dans le turn over des nucléotides, les NMPK bactériennes sont

exigées pour l'activation pharmacologique des analogues de nucléotides et de nucléosides

utilisés comme agents thérapeutiques (Van Rompav et al, 2000).

1.5-Structure tridimensionnelle des NMPK

Les différentes structures cristallographiques des NMPK libres ou liées aux substrats ou à

des analogues des substrats, montrent qu'elles adoptent généralement une forme monomérique (sauf pour certaines telle l'UMPK bactérienne) et présentent toutes trois domaines qui différent selon leurs propriétés structurales et fonctionnelles:

_ Un domaine central (Core) : il contient généralement un feuillet de cinq brins b

parallèles limités de chaque côté par des hélices a généralement au nombre de huit ; ce

domaine rigide très conservé contient la boucle-P (P-loop, p- pour phosphate) qui joue un

rôle important dans le transfert du phosphate ; la boucle-P est caractérisée par une

séquence très conservée : Gly-X-X-X-X-Gly-Lys. [Séquence consensus valable chez les

NMP kinases, mais il existe d'autres P-loops de séquences consensus légèrement

différentes chez d'autres kinases] (Berg et al, 2002 ; Pasti et al, 2003).

_ Un domaine de liaison des NMP (NMPbind) : c'est un segment de 47 aa pour les GKs et

de 29 aa pour les autres NMPK, il est composé, pour les GKs, de quatre feuillets b et

d'une petite hélice a et d'hélices pour les autres NMPK. Le domaine de liaison avec les

NMP de la CMPK d'E. coli contient, par rapport aux autres NMPK, une insertion

d'environ 40 aa (deux hélices a et trois brins b).

_ Un domaine LID (couvercle) qui recouvre le donneur de phosphate dans le site actif : c'est un segment composé de 37 aa pour les AKs de type long et d'une petite boucle de 10

aa pour les autres NMPK (Yan, 1999).

Le nombre d'hélices et de brins de chaque domaine peut varier d'une NMPK à une autre.

1.6-Flexibilité des NMPK

Les NMPK sont flexibles, leur structure subit un changement local et global après la

liaison avec les deux substrats (NMP, NTP) ou avec des analogues des substrats, des

mouvements de fermeture et/ou d'ouverture de la structure ont lieu. On appelle ce phénomène l'ajustement induit.

La structure des NMPK est ouverte en absence de substrats, elle est partiellement fermée après la liaison d'un substrat (donneur de phosphate) et est entièrement fermée après la

liaison des deux (Blaszczyk et al, 2003 ; Pista et al, 2003 ; Segura-Pena et al, 2004).

Cette flexibilité joue un rôle important dans la catalyse enzymatique ; de plus, il est

important d'étudier ce phénomène pour développer de nouveaux anti-cancéreux et anti-viraux de plus en plus adaptés.

Les parties concernées par cette flexibilité sont le domaine de liaison des NMP et le couvercle, en revanche, le domaine central reste inchangé (Fukami-Kobayashi et al, 1996).

1.7-Rôles du Mg2+

L'étude de la cinétique des NMPK, et de nombreuses enzymes qui utilisent l'ATP ou

les autres NTP comme substrats, montre que ces enzymes ne deviennent actives qu'en

présence d'un cation métallique divalent : en général le magnésium ( Mg 2+ ), ou le

manganèse (Mn 2+ ).

Selon Berg et al (2002), ces ions ne font pas partie du site actif de l'enzyme ;

néanmoins, les NTP (tel l'ATP) se lient avec l'ion pour former un complexe ion-NTP qui est le vrai substrat de l'enzyme.

A l'échelle moléculaire le Mg 2+ assure :

_ La coordination entre les groupements phosphate b- et d- ou a- et d- des NTP, il en

diminue ainsi le répulsions électrostatiques dues aux charges négatives des groupements

phosphate.

_ La neutralisation des charges négatives des groupements phosphates, donc la réduction

des interactions ioniques, non spécifiques, entre l'enzyme et les groupements phosphates

des nucléotides.

_ La définition de la conformation des NMP suite à la liaison du Mg 2+ avec les atomes

d'oxygène du groupement phosphoryle.

_ La diminution de l'énergie d'activation des NMPK (Matte et al, 1998).

II- Description des NMPK

Les NMPK sont essentielles pour le contrôle de la régulation de l'expression des

gènes, pour la transduction du signal et pour les réactions métaboliques. Cela en fait des

cibles privilégiées pour le développement de médicaments (Fioravanti et al, 2003).

2.1-L'adenylate kinase (AK)

L'AK (EC : 2.7.4. 3 ; ATP : AMP phosphotransférase) est la NMPK la plus étudiée,

elle est abondante dans les organites ayant un important turn over de nucléotides

(mitochondries et chloroplastes). Le gène qui code pour l'AK : adk, a été cloné et séquencé à partir de différentes sources, les protéines correspondantes ont été purifiées et plusieurs

variants de l'AK ont été ainsi obtenus (Bucurenci et al, 1996 ; Vonrhein et al, 1998).

On distingue, généralement et selon le nombre d'aa constitutifs du couvercle, deux

types d'AKs : le type long et le type court ; le type long a en plus 27 aa, au niveau du

couvercle (LID), que le type court (Fukami-Kobayashi et al, 1996 ; Yan, 1999).

Cinq isoformes de l'AK ont été identifiés chez les vertébrés :

_ L'AK1 : appartient au type court, on la trouve dans le cytosol.

_ L'AK2 : appartient au type long, on la trouve dans l'espace inter membranaire des

mitochondries et dans le cytosol.

_ L'AK3 : appartient au type long, on la trouve dans la matrice mitochondriale (Yan, 1999).

Selon Fukami-Kobayashi et al (1996), les AKs 1 et 2 utilisent l'ATP comme donneur

de phosphate, en revanche l'AK3 utilise le GTP.

_ L'AK4 : appartient au type long, on la trouve, aussi, dans la matrice mitochondriale.

_ L'AK5 : appartient au type court, elle est cytosolique (Van Rompay et al, 1999 ; Ren et

al, 2005). Une sixième isoforme de l'AK : AK6 a été caractérisée chez l'Homme par Ren

et al (2005), sa structure cristallographique et sa localisation cellulaire ont été

déterminées.

L'AK6 diffère des autres isoformes par le fait qu'elle :

_ Subit des changements structuraux plus marqués pendant la catalyse.

_ Accepte plus de donneurs et d'accepteurs de phosphate que les autres AKs.

Mais aussi par sa localisation dans le noyau, qui lui permet de jouer un rôle important

dans la production de l'ADP et du CDP utilisés par les NDPK lors du métabolisme des

nucléotides dans le noyau et pour l'échange des molécules riches en énergie entre le noyau et les mitochondries (Ren et al, 2005).

Les AKs des plantes et de nombreux microbes appartiennent au type long.

2.2- La guanylate Kinase (GK)

La GK (EC : 2.7.4.8 ; ATP: GMP phosphotransférase) catalyse le transfert réversible

du groupement phosphoryle d de l'ATP au GMP en présence du Mg 2+. Les GKs présentent

un certain degré de similarité avec l'AK1, les aa impliqués dans le transfert du groupement

phosphoryle d sont identiques pour les GKs et les AKs ; néanmoins, les aa constitutifs du

domaine de liaison avec les NMP ne sont pas homologues pour ces deux enzymes (Yan,

1999 ; Blaszczyk et al, 2003).

Les GKs sont ubiquitaires chez les procaryotes et chez les eucaryotes, elles se trouvent

essentiellement dans le cytosol des cellules ( Hible et al, 2005)

La GK humaine est très importante dans l'activation des drogues anti-virus herpes

(gancyclovir) et anti-VIH (Blaszczyk et al, 2003).

2.3-La thymidylate Kinase (TK)

La TK (EC 2.7.4.9, ATP: dTMP phosphotransférase) catalyse le transfert réversible du

groupement phosphoryle d de l'ATP au dTMP. La TK est essentielle pour la réplication de

l'ADN, pour la croissance et la survie des cellules, elle constitue une cible attractive (thérapie génique) pour les analogues de nucléosides (Fiavanta et al, 2003).

La TK est présente aussi bien chez les virus que chez les eucaryotes supérieurs, mais

les TK représentent la fraction la plus faible des kinases bactériennes solubles.

L'activité de cette enzyme est presque nulle dans les tissus qui prolifèrent lentement

ou pas, mais maximale dans les tissus à renouvellement rapide, c'est pour cette raison que les inhibiteurs des TK sont des médicaments pour le traitement du cancer et contre les virus. Selon Prevost (2002), les cellules humaines contiennent deux types de TK : la TK1 et

la TK2. La TK1 phosphoryle la désoxythymidine et la désoxyuridine.

La TK2 phosphoryle la désoxyuridine, la désoxythymidine et la désoxycytidine.

Selon Fioravanti et al (2003), une autre classification des TK est possible en fonction

de l'addition de résidus basiques au niveau de la boucle-P pour le type I (chez les eucaryotes) et au niveau du couvercle (LID) pour le type II (chez les procaryotes).

Les TK interviennent dans l'activation cellulaire, par tri-phosphorylation, de deux

analogues utilisés comme agents anti-HIV (promédicaments) : le d4T (didéhydrodésoxythymidine)

et l'AZT (3'-azido-3'-désoxythymidine) ; les TMPK d'E.coli

phosphorylent mieux l'AZT que leurs homologues humains (Lavie et al, 1999).

L'AZT est un mauvais substrat pour les TK humaines, il en résulte une accumulation

de l'AZT-MP dans les cellules humaines ce qui cause plusieurs effets secondaires chez les

patients lors du traitement par l'AZT (Van Rompay et al, 2002).

2.4-L'UMP/CMP kinase des eucaryotes (UMP/CMPK)

Chez les eucaryotes les UKs catalysent, efficacement, la phosphorylation de l'UMP et

du CMP : on parle ainsi d'UMP/CMP kinases. Chez les procaryotes, ce sont deux enzymes

distinctes qui catalysent la phosphorylation de l'UMP ou du CMP (dCMP).

L'UMP/CMPK des eucaryotes contrôle les niveaux de synthèse des pyrimidines

diphosphate, elle catalyse le transfert d'un groupement phosphoryle de l'ATP au CMP, à

l'UMP avec la même efficacité, il en résulte la formation de l'ADP et des NDP

correspondants ; le dCMP est un mauvais substrat pour l'UMP/CMPK (Liou et al, 2002).

Les UMP/CMP kinases interviennent dans la phosphorylation de plusieurs

médicaments anticancéreux et antiviraux, elles sont utilisées dans le traitement des personnes qui souffrent du sida et de l'hépatite B (Pista et al, 2003).

Des analogues de la cytidine et de la désoxycytidine : 1-b-D-arabinofuranosylcytosine,

5-azacytidine et 2',2'-difluorodésoxycytidine (Gemcitabine), sont utilisés dans le traitement

de la leucémie ou des tumeurs massives (chimiothérapie) ; d'autres tels la b-D-2',3'-

didésoxycytidine et le L-(-)-SddC ( Lamivudine) montrent une activité anti-VIH et antihépatite B.

Le L-(-)-SddC est le premier analogue de nucléosides sous forme L qui montre une

activité thérapeutique et qui définit une nouvelle catégorie d'analogues de nucléosides.

Ces analogues nécessitent une phosphorylation par les kinases humaines pour pouvoir

exercer leurs activités pharmacologiques. La première phosphorylation est assurée par une

désoxycytidine kinase et une uridylate kinase, la deuxième par l'UMP/CMPK et la troisième par la NDPK ou par d'autres kinases (Liou et al., 2002).

La désoxycitidine kinase (dCK) humaine phosphoryle la plupart des analogues de

nucléosides utilisés comme des agents antiviraux ou anticancéreux : le 1-b-D-

arabinofuranosylcytidine et la 2-chloro-2'-désoxyadénosine sont utilisés dans le traitement

des tumeurs malignes ; la 2'-3'-didésoxycitidine et la 2'-désoxy-3'-thiacytidine sont utilisés

comme des agents anti-VIH. L'expression de la dCK est importante dans les tissus et les

cellules lymphoïdes particulièrement dans les lymphoblastes-T immatures qui sont, de ce fait, très sensibles aux analogues de nucléosides antileucémiques.

La résistance aux analogues des nucléosides est liée à une baisse de l'expression de la

dCK ou à une mutation dans une ou plusieurs régions du gène qui code pour la dCK

(Johansson et al, 2000).

22

2.5-La CMP kinase et l'UMP kinase bactériennes

Chez les procaryotes l'UMPK est localisée essentiellement dans le cytoplasme et à un

degré moindre dans la membrane cytoplasmique, elle est codée par le gène pyrH (propre aux procaryotes et sans homologue chez l'Homme), elle est essentielle pour la croissance et la division cellulaire ; le produit du gène pyrH constitue une nouvelle cible attractive pour les drogues antibactériennes (Bucurenci et al, 1998).

L'UMPK d'E. coli (UMPKeco) diffère des autres NMPK, sa séquence ne ressemble

pas à celle des autres NMPK ; elle est plutôt similaire à celle des aspartokinases. L'UMPK

est un hexamère (les autres NMPK sont monomériques) sujet de régulations complexes : le

GTP est un acivateur allostérique, et l'UTP semble être un inhibiteur compétitif ( Briozzo et al, 2005).

L'ATP et le dATP sont les seuls substrats donneurs de phosphate pour cette enzyme.

Selon Yu et al (2003), la CMPK de Streptococcus pneumoniae, bactérie souvent résistante

aux antibiotiques, constitue une cible thérapeutique attractive pour le développement de

nouveaux antibiotiques et palier ainsi au problème de la résistance croissante aux

antibiotiques.

Cependant, en l'absence de CMP kinase les bactéries peuvent synthétiser du CTP à

partir d'UTP grâce à la CMP synthétase. La CMP kinase n'est sans doute pas indispensable

aux bactéries sauf dans quelques cas particuliers. Par contre, l'UMP kinase est indispensable à la croissance bactérienne et constitue de ce fait une cible intéressante pour la conception des antibiotiques.

Conclusion

Les thérapeutiques antivirale et anticancéreuse progressent avec lenteur, car elles

s'attaquent à des micro-organismes ne se multipliant qu'à l'intérieur des cellules vivantes dont ils détournent le métabolisme à leur profit, ou directement à des cellules anormales du

malade.

D'ou l'intérêt de connaître :

_ la structure tridimensionnelle des enzymes notamment les NMPK des microorganismes

pathogènes impliqués dans ces pathologies, et celles des cellules humaines ciblées par les

médicaments pour le développement [par génie biochimique et biotechnologie] de

médicaments inhibiteurs spécifiques avec des effets secondaires moindres ;

_ la spécificité des médicaments inhibiteurs enzymatiques à l'égard des enzymes virales ou

cellulaires, afin de limiter leur toxicité vis à vis des cellules de l'organisme et moduler la

balance : toxicité / efficacité.

Chose possible en utilisant la mutagenèse dirigée associée à la

cristallographie.

24

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