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La gestion et la gouvernance des déchets dans la ville-province de Kinshasa

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par Evrard NKENKU LUAKA
Université de Kinshasa - Gradué en Sciences Economiques et de Gestion 2005
  

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CONCLUSION

Cette étude a démontré clairement que la plupart des problèmes urbains, particulièrement en ce qui concerne la gestion des déchets, découlent d'une mauvaise gouvernance. Il est donc urgent d'implanter des structures appropriées pour assurer une bonne gouvernance. L'expérience mondiale a montré que l'institutionnalisation de la bonne gouvernance repose sur la démocratisation et la participation. Pour y parvenir, il faut combler le fossé entre les gouvernants et les gouvernés et favoriser la confiance, l'interdépendance, la réciprocité, la sensibilité et la responsabilité en matière de gouvernance.

Qui doit payer pour la protection de l'environnement naturel et l'installation des équipements urbains ? La pauvreté extrême de la population fausse l'application de ce principe. La population est désarmée et ne plus en mesure de faire changer la situation.

Ces raisons renforcent l'application difficile de ce principe :

Les entreprises polluantes sont celles qui utilisent des milliers de travailleurs et sont en faillite ;

La survie est la préoccupation journalière du citadin, le souci de l'environnement ne peut que passer au second plan;

L'absence des taxes pour la protection de l'environnement par les industriels.

Ces sont les différentes questions qu'on se pose à la fin de cet travail. Le drainage des eaux pluviales, qui représente sans doute l'une des difficultés les plus urgentes à résoudre. Le réseau de drainage existant est très limité (300 km de collecteurs au total, sur l'ensemble du territoire de la RDC) et les collecteurs sont souvent bouchés ou hors d'état de fonctionnement. Les eaux stagnent et s'infiltrent, sapant les sols et préparant de nouveaux glissements, sous l'impuissance de l'OVD.

Il y a donc lieu d'encourager les mesures prises au pays pour rétablir la démocratie participative. Le renforcement tant soi peu des régimes démocratiques, est également souhaité. L'engagement de la population à l'égard de la démocratie doit être renforcé par les mesures suivantes :

- créer une nouvelle culture politique axée sur l'engagement, l'honnêteté, le dévouement et le service à la population pour les conseillers et responsables municipaux ;

- informer la population pour lui faire comprendre la nécessité de participer pleinement au processus électoral et de s'intéresser à la façon dont gouvernent leurs représentants élus ;

- mettre en place des mécanismes appropriés pour assurer l'élection de personnes compétentes.

La principale leçon à retenir en ce qui concerne la gestion des eaux usées, est que la rapide généralisation de l'utilisation des eaux usées non épurées exige le renforcement des mesures pour protéger tant les producteurs que les consommateurs. La sensibilisation des producteurs aux risques que pose l'utilisation des eaux usées est importante, au même titre que la vulgarisation agricole et l'aide financière. Les incitatifs commerciaux visant à encourager les producteurs à utiliser pour l'irrigation des eaux usées plus sûres ont également démontré leur efficacité. Encore ici, il a été démontré qu'il est avantageux pour les producteurs de se regrouper, puisqu'ils peuvent ainsi avoir accès à des technologies qui autrement seraient trop coûteuses pour chacun d'entre eux.

Quant à l'épuration des eaux usées et la réduction des risques pour la santé, de plus amples recherches doivent être effectuées pour déterminer les coûts avantages de l'utilisation à différentes échelles des systèmes d'épuration des eaux usées en agriculture. Des études ont démontré que plus l'eau douce est chère--plus le prix à payer pour se la procurer est élevé, plus les gens sont disposés à la conserver et à la recycler. Des études s'imposent également pour déterminer comment on peut légiférer en vue de réduire les risques pour la santé associés à l'utilisation des eaux usées.

Pour que les systèmes de collecte des déchets soient efficaces, les citoyens doivent connaître leurs responsabilités quotidiennes, les gestes à adopter, les horaires de collecte, les procédures standard et l'emplacement des sites adéquats. Il y a donc lieu de mettre en place un système étendu d'information du public en ce qui concerne les questions importantes telles que les méthodes de collecte, l'entreposage des déchets et l'acheminement de ceux-ci aux décharges, ainsi que les risques que pose l'indifférence à l'égard des déchets. Pour assurer un meilleur engagement des citoyens, les installations urbaines de gestion des déchets devraient être partagées équitablement.

L'objectif devrait être d'éliminer au moins 90 % des déchets, et il devrait être poursuivi dans toute la ville. La gestion des déchets devrait être considérée à la fois comme une responsabilité et comme un service d'intérêt public. Tous les résidents devraient pouvoir en profiter. Compte tenu des contraintes financières et de l'infrastructure limitée avec lesquelles doit composer le secteur public par rapport à ses besoins, le secteur privé devrait participer à la gestion des déchets selon une démarche participative réciproque. L'expérience d'autres villes montre que le secteur privé, malgré ses divers problèmes, gère les déchets plus efficacement que le secteur public.

L'expérience d'autres pays du monde (notamment de l'Égypte et du Zimbabwe, deux pays d'Afrique)28(*) a démontré que les gens sont disposés à payer pour des services de collecte des déchets s'ils sont efficaces et si un mécanisme adéquat de perception des fiais et de sanction en cas de défaut de paiement est établi.

Le problème de la gestion des déchets réside en bonne partie dans le fait que les déchets ne sont pas considérés comme une ressource. C'est pourquoi le recyclage est très rudimentaire. Les organismes gouvernementaux ne s'y sont même pas encore intéressés. Certaines entreprises privées font déjà du recyclage à différents degrés, grâce aux activités parallèles des récupérateurs. Dans tous les principaux secteurs des quatre villes, les récupérateurs jouent un rôle très important Ils vont d'un dépotoir à l'autre pour y recueillir les objets utiles, qu'ils revendant au public et aux quelques industries de recyclage des déchets.

Les déchets solides (débris de fer, aluminium, alliages, verre, plastiques, polyéthylène) de même que les déchets d'élevage (sang, cornes, sabots) peuvent faire l'objet d'un important commerce parallèle et légèrement structuré. L'exploitation de la biomasse (et notamment de la jacinthe d'eau et de la laitue d'eau), qui peut se révéler une source utile d'énergie et de fibres de remplacement pour l'industrie du papier, pourrait donner naissance à des entreprises. Le compostage (pour la production d'engrais organiques) et la production de biogaz (à partir de matières végétales et de déjections animales) sont presque totalement négligés. Ils peuvent réduire le déboisement causé par la récolte de bois de chauffage, et ils produisent des engrais organiques et du méthane de façon respectueuse pour l'environnement.

Le recyclage des déchets industriels devrait également recevoir l'appui des organismes de développement, tels que le Programme des Nations unies pour le développement, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, le Fonds des Nations unies pour les femmes, le Fonds des Nations unies pour la population, l'Organisation internationale du travail et la Fondation Ford. Les ONG et le secteur privé devraient être encouragés, par des programmes de microfinancement, à créer de petites entreprises de recyclage des déchets industriels. Il suffit de prévoir des mesures d'encouragement, du microfinancement pour le démarrage et l'adoption d'une politique favorable, et d'obtenir la collaboration du secteur public et des organismes de la société civile.

Un recyclage efficace des déchets dans les villes africaines requiert la participation concertée de la collectivité. Les principaux enjeux sont la politique de gestion des déchets, la réduction de la production de déchets, l'intensification des activités de tri à la source, la promotion des petites entreprises de recyclage et l'intégration de la récupération des ressources dans le système structuré de gestion des déchets. Pour assurer l'efficacité du recyclage et de la réutilisation des déchets, il faut avant tout réduire la production de déchets.

Bien qu'on ne peut faire une évaluation économique précise du recyclage et de la réutilisation, car certains de leurs avantages économiques sont difficiles à quantifier, de même que les avantages indirects comme la réduction des &ais de santé et des coûts occasionnés par la pollution. Les industries, par contre, en tirent des avantages directs et quantifiables. Le recyclage des déchets solides nécessite beaucoup de main-d'oeuvre ; or, les centres urbains des pays en développement comptent de nombreux travailleurs migrants et une main-d'oeuvre peu qualifiée, qui peuvent être mis à contribution pour créer des emplois et réduire la pauvreté.

Les produits recyclés ont peu d'incidence sur l'environnement. La qualité de l'environnement urbain repose directement sur l'état de santé général des résidents. Les personnes qui font du recyclage et de la réutilisation forment un groupe à risque élevé ; elles souffrent d'une variété de problèmes de santé, comme une irritation des yeux, des maladies respiratoires et d'autres affections causées par la fumée, la poussière, des éléments pathogènes aéroportés et des parasites, de même que des maladies de la peau.

La préoccupation de la population est la recherche journalière d'un sceau de la farine ainsi les préoccupations de l'environnement ne sont pas prioritaires. Il faudrait que la population collabore directement à l'exercice d'équilibre consistant à combiner un développement économique et l'application effective des mesures gouvernementales (qui intègrent les décisions internationales) en matière de gestion de déchets. Une fois par l'implantation des activités de gestion de déchets, le consommateur pourra ainsi décider du produit qu'il achète, c'est aussi lui qui peut être plus que les autorités, peut exercer une influence sur le producteur a fin que tel ou tel produit soit ou ne soit pas mis sur le marché. Autrement dit, pour une gestion durable de l'environnement, le consommateur doit devenir un véritable « éco-consom-acteur ».

La collecte des déchets est organisée au niveau local dans chaque ville, sous la coordination du Programme National d'Assainissement (un service technique spécialisé du Ministère de l'Environnement). L'organisation de ce service et sa performance varient de manière considérable d'un centre urbain à l'autre - mais il n'existe aucune station de traitement, ni même une décharge contrôlée sur l'ensemble du territoire de la RDC.

Dans la pratique, les communautés urbaines jouent aujourd'hui un rôle essentiel dans l'évacuation des déchets, mais cette évacuation se fait seulement sur de petites distances. Des zones de regroupement des déchets apparaissent donc en bordure des villes, voire entre quartiers - qui sont de véritables foyers d'insalubrité avec un fort impact sur la santé publique.

* 28 Adepoju G. Onibokun (Sous la direction de), op. cit., p.112

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams