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Les multinationales pétrolières et la protection de l'environnement en Afrique Centrale

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par Levy Cardel PAYIMA
Université de Limoges - Master 2 en Droit International et Comparé de l'environnement 2006
  

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b) Destruction des habitats naturels

L'habitat naturel c'est l'habitat de pêche nécessaire pour la production de ressources données. Il peut s'agir d'alevinières (par exemple, des mangroves et des herbiers marins), ou de frayères (par exemple, des lieux particuliers dans l'océan où les poissons se rassemblent pour se reproduire) 11. Ces habitats naturels font l'objet d'une destruction massive à cause de certaines pratiques de pêche notamment les grands chalutiers traînants et aussi par la pollution des hydrocarbures.

9 - Cette pollution n'est pas souvent prise en compte faute d'une preuve de la faute des pétroliers. Dans ce domaine, il faut bien arriver un jour à la mise en place de la responsabilité sans faute des pétroliers dès que l'on constate un cas de pollution liés aux hydrocarbures.

10 - FAO 2005

11 - Voir le site www.infosplusgabon

Ces habitats sont également détruits par l'activité pétrolière. En effet l'activité pétrolière en polluant les côtes, n'épargne pas les habitats naturels. Cette situation est encore plus accentuée en Afrique centrale. En effet, on relève une destruction accélérée des habitats naturels en Afrique centrale du fait que cette pollution atteint les lieux de reproduction. Aussi dans son rapport sur la diversité biologique, le gouvernement congolais, au titre des menaces qui pèsent sur la diversité biologique ne manque d'affirmer que « la pollution due aux activités pétrolières....engendre naturellement la destruction de la faune, de la flore, des habitats et des zones de fraie ». C'est aussi ce que nous révèlent ces propos de Marcel TATY, chef des projets de conservation de la nature dans la réserve de Conkouati à 160 km de Pointe-Noire « Nous avons enregistré des déversements pétroliers surtout à partir d'août 1998, sur les côtes. Et nous avons prélevé du goudron, du cambouis qui remontait même très haut dans la lagune de Conkouati qui constitue aujourd'hui une des réserves protégées de l'Afrique centrale ». Cela est le fait des rejets en mer des quantités de plus en plus importantes des hydrocarbures.

En détruisant les habitats naturels, la pollution ne permet pas ou limite la reproduction des espèces, d'où la diminution des possibilités de pêche et de tourisme.

Paragraphe 2 : Diminution des possibilités de pêche et de tourisme

La pollution des côtes entraine une diminution des possibilités de pêche (a) et de tourisme (b).

a) Diminution des possibilités de pêche

Les côtes ouest africaines en général sont riches en ressources d'une diversité variée. On y trouve des stocks pélagiques côtiers notamment des sardinelles et des stocks pélagiques hauturiers notamment des thonidés. Compte tenu de cette richesse, ces côtes sont le lieu d'une intense activité de pêche. On y trouve de fortes communautés de l'Afrique de l'ouest attirées par cette richesse.

Cette activité est d'abord menacée du fait de la surpêche et de certaines pratiques qui ne protègent pas les ressources d'une taille moyenne et d'un manque de politiques réelles de conservation des ressources de la zone. Car les Etats de l'Afrique centrale n'ont pas le contrôle effectif de leurs côtes. Parmi ces pratiques l'on peut citer la pêche à travers les chalutiers et certaines pratiques qui consistent à déplacer les rochers marins afin de permettre le passage libre de ces chalutiers qui, de par ce fait détruisent les habitats naturel.

Mais aussi et surtout, le développement croissant de l'activité pétrolière et la pollution qui en résulte est source d'une diminution de l'activité dans cette zone. En effet, les rejets d'huiles qui forment une nappe flottante dans la zone entraine un évitement de celle-ci par les espèces notamment les crustacées et les sardinelles.

Cela a pour conséquence de contraindre les pêcheurs artisanaux à aller de plus en plus loin au large pour pouvoir attraper quelque chose. D'où ce constat d'Abraham MOSSASSI, pêcheur dans un village près de Pointe-Noire « j'ai constaté que l'eau a noirci. Elle devient parfois très sale. Les pêcheurs reviennent avec peu de poisson. Et puis, ces derniers temps nous sommes obligés d'aller plus loin pour espérer rentrer avec une quantité de poisson. Ce phénomène de la pollution nous empêche de mener à bien nos activités. Aussi, Albert YAMA NKOUNGA dans son article intitulé « Pétrole et développement » ne manque pas de souligner qu' «.....en mer les espèces de poissons ont disparu »12. Cette pollution du milieu marin et les conséquences est aussi favorisée par le manque d'un encadrement conventionnel de la matière. C'est ainsi que M. Bruno Rebelle avait exprimé son regret pour le fait que « la convention de Londres ne contienne aucune disposition sur le rejet en mer des plates-formes pétrolières d'exploration ou d'exploitation ».

12 - voir Albert YAMA KOUNGA, Pétrole et développement en Afrique centrale.

Du fait que l'économie de l'Afrique centrale est entièrement tournée vers le pétrole, la diminution de ces espèces ne semble pas préoccuper les Etats de cette région. C'est à la fin de l'exploitation du pétrole que se manifestera la nécessité de protéger des ressources et ça sera trop tard ; la pollution ayant déjà tout emporté à son passage. C'est aussi à partir de ce moment qu'apparaîtra le drame de tant de décennies d'exploitation du pétrole.

L'une des causes de non intéressement des Etats aux problèmes de pollution marine est aussi le fait que la plupart des pêcheurs artisanaux ne sont pas les ressortissants de ces Etats. On y trouve de fortes communautés béninoises à Pointe-Noire et Port-Gentil.

Voir aussi à juste titre le rapport national sur la diversité biologique précité.

Une autre source de pollution cette fois moins visible est bien sûr celle due à la peinture anti-Fuling appliquée sur les coques des navires. En effet, la peinture anti-Fuling sur les navires est une source importante mais souvent négligée de la pollution causée par le trafic maritime. Ces peintures contiennent souvent de puissants biocides tels que la tributytin. Les biocides réduisent l'adhérence et la fixation des organismes marins sur la coque des navires.

Mais ces substances pénètrent dans l'environnement marin et peuvent affecter défavorablement plusieurs espèces. Un des effets de la contamination par la tributyrine est masculinisation d'escargots marins femelles, causant une réduction de reproduction et le déclin des populations. Les escargots femelles présentant un développement anormal d'organes reproductifs mâles (appelés aussi imposex).

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