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Etudes comparative de sedentaires et de sportifs

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par ousmane sall
université cheikh anta diop de dakar -  2005
  

Disponible en mode multipage

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Introduction

Les tissus adipeux sous-cutanés représentent 50 % de la masse grasse totale [19, 24]. Sa détermination peut se faire par la mesure des plis cutanés, c'est-à-dire, on mesure l'épaisseur du pli cutané par une pince à pli cutané (adipomètre), au niveau des faces postérieure et antérieure du bras ; au niveau de l'ombilic, de l'omoplate, de la hanche, de la face antérieure de la cuisse.

Ainsi, la mesure du pli cutané sert à mesurer le tissu adipeux ou masse grasse (plus communément appelée graisse). Cette graisse est la substance située entre la peau et les muscles. Elle sert d'isolant, de protection et de réserve énergétique [19].

L'hypothèse de la méthode (c'est-à-dire la mesure du pli cutané) est que l'épaisseur de la graisse sous-cutanée reflète la masse grasse totale de l'organisme [3, 4, 20].

Cette masse grasse peut être mesurée directement ou indirectement par déduction à partir de la mesure de la masse maigre [13]. Le poids est un élément important de la performance sportive, mais pour parler de perte ou de gain de poids, il faut différencier la masse maigre de la masse grasse.

En fonction du sport pratiqué, la masse grasse (déterminée par la mesure des plis cutanés) a plus ou moins d'importance, bien que d'une manière générale, dans la plupart des sports, le sportif ait intérêt à avoir la masse grasse la plus basse possible.

On distingue [11] :

- les sports à catégorie de poids comme la boxe ou le judo où il faut ajuster son poids à sa catégorie. Cet ajustement ne peut toutefois se faire que longtemps à l'avance, les pertes de poids justes avant une compétition jouant surtout la déshydratation ;

- les sports où l'esthétique corporelle a une grande importance comme la gymnastique ou le patin à glace ;

- les sports nécessitant de bonnes facultés en aérobie comme le cyclisme, la course à pied. Dans ces cas, la réduction de la masse grasse améliore les performances.

En médecine du sport, on agit surtout sur la masse grasse. Les chiffres moyens de masse grasse en pourcentage sont pour :

- sujet adulte moyen : 15 à 20 % chez l'homme ;

- sujet adulte moyen : 20 à 25 % chez la femme

Pour un sujet sportif :

- 5 à 13 % chez l'homme ;

- 12 à 20 % chez la femme [14].

De plus, la recherche clinique sur la mesure de la masse grasse (par la technique des plis cutanés) et sa distribution doit être aussi développée afin de définir l'obésité sur des éléments plus précis ; notamment chez l'enfant.

Ainsi, l'obésité correspond à une augmentation excessive de la masse grasse de l'organisme dans une proportion telle, qu'elle peut avoir une influence sur l'état de santé (I.O.T.F., 1998 : International Obesityy Task Force).

1. L'ETUDE DE LA COMPOSITION CORPORELLE

La composition corporelle correspond à l'analyse du corps humain (ou animal) en compartiments. Ceux-ci ont un intérêt particulier en fonction de la discipline médicale considérée.

Par exemple, en médecine du sport, mesurer le poids ne suffit pas à comprendre comment améliorer la performance d'un segment de membre au cours d'un exercice spécifique. Déterminer la masse musculaire de ce segment est plus rationnel. De la même manière, au cours d'une stratégie de réduction pondérale chez un obèse, il peut être intéressant de vouloir cibler une perte de masse grasse et d'épargner la masse musculaire ou de certains organes. Dans ce cas, la mesure du poids ne suffit [3, 4, 5, 20].

De plus, le corps est constitué d'éléments de densité et de nature très différentes (graisses, os, protéines, eau, etc...). La proportion de chaque élément et remarquablement constante (pour un homme normal) [22].

1.1. Définition des compartiments

L'étude de la composition corporelle fait appel à des modèles et des systèmes de représentation du corps humain [3, 4, 20].

1.1.1. - Le modèle anatomique [3, 4, 13, 20, 22]

Le modèle anatomique est plus ancien et sépare le corps en différents tissus (tissu musculaire), tissu adipeux, organes...). Le modèle anatomique est un modèle descriptif qui permet de comprendre l'organisation spatiale des différents constituants et leur niveau d'interconnexion. Les progrès de l'imagerie médicale, avec la tomodensitométrie et la résonance magnétique nucléaire, ont renouvelé l'intérêt de ce modèle.

La référence à la notion de tissu permet certaines approches quantitatives. Ainsi pour un sujet (idéal de référence) : le muscle squelettique représente 40% du poids corporel ; le tissu adipeux 20% ; la peau 7% ; le foie et le cerveau 2,5%, le coeur et les reins 0,5% [3, 4, 20, 22].

Il y a une conception anatomique séparant les tissus dits maigres ou masse maigre (MM) du tissu adipeux parfois aussi appelé abusivement masse grasse (MG).

La masse maigre (MM) est composée principalement des muscles, des visières et des os.

La masse grasse (MG) des tissus où se trouvent les cellules de réserve des lipides : les adipocytes.

Classiquement, on dit que la masse maigre (MM) dépense de l'énergie mais pas la masse grasse (MG). Cette vision est trop grossière dans la masse maigre (MM), certains tissus ne dépensent pas ou très peu d'énergie (tissu osseux) et dans la masse grasse (MG), les adipocytes sont des cellules, et à ce titre, elle dépense de l'énergie [13]. Ainsi il est préférable de limiter le terme masse grasse à la partie graisseuse du tissu adipeux.

1.1.2. Le modèle biochimique[3, 4, 13, 20, 22]

Le modèle biochimique sépare les composantes de l'organisme en fonction de leurs propriété chimique : eau, lipides, (extraits par les solvants organiques), protéines, glucides et minéraux [A', 22].

Ainsi l'azote corporel correspond presque uniquement aux protéines, le calcium et le phosphore à l'os, le carbone aux lipides, les glucides étant comparativement très peu abondants [3, 4, 20].

Le potassium est presque uniquement intracellulaire et le sodium extracellulaire [3, 4, 20].

Les données biochimiques directes sur la composition corporelle de l'organisme sont cependant très limitées. Elles reposent sur deux études effectuées sur quelques dizaines de cadavres. C'est de ces travaux qu'ont été observées la densité moyenne de la masse grasse et de la masse maigre, l'hydratation moyenne du corps humain, paramètres qui ont servi de références à différentes méthodes d'étude de la composition corporelle [3, 4, 20]. Le tissu maigre a une densité de 1,10g/cm3 à 36°C alors que le tissu gras à une densité de 0,90/cm3 [22, 24].

1.1.3. - Les modèles physiologiques

Ces modèles permettent d'introduire la notion de compartiment ou masse [22]. Un compartiment regroupe des composants corporels fonctionnellement liés entre eux, indépendamment de leur localisation anatomique ou de leur nature chimique. En nutrition, les modèles physiologiques les plus utilisées sont : [3, 4, 20].

1.1.3.1. Les modèles a deux compartiments [3, 4, 20, 22]

Le plus simple et le utilisé [1', 22]. Il oppose la masse grasse et le reste, la masse non grasse abusivement nommée masse maigre [3, 4, 20].

1.1.3.1.1. - La masse grasse correspond aux triglycérides stockés dans les adipocytes, quelle que soit leur localisation anatomique ; ce compartiment est virtuellement dépourvu d'eau.

1.1.3.1.2. - La masse maigre correspond à la somme de l'eau des os, des organes, en excluant la partie grasse. La masse maigre est essentiellement constituée d'eau. Le rapport entre l'eau et la masse maigre définit l'hydratation de la masse maigre.

1.1.3.2. - Le modèle à trois compartiments :

Ici la masse maigre est séparée en :

- masse cellulaire active (MCA) qui correspond à l'ensemble des cellules des différents organes et muscles. L'intensivité du métabolisme de cette masse détermine les besoins énergétiques de l'organisme. Cette masse constitue l'essentiel des protéines de l'organisme [13] ;

- l'eau extracellulaire qui correspond à l'ensemble des lipides interstitiels et au plasma. Elle constitue la masse liquidienne facilement inchangeable pour le fonctionnement normal de l'organisme. Elles s'ajoutent à l'eau intracellulaire pour constituer l'eau corporelle totale : VIC = VT - VEC [22]

avec :

- VIC : volume d'eau intracellulaire

- VT : volume d'eau totale

- VEC : volume d'eau extracellulaire

- Le troisième compartiment est la masse grasse.

1.1.3.3. - Le modèle à quatre compartiments [3, 4, 12, 20]

Un compartiment supplémentaire est introduit dans la masse maigre, par rapport au modèle à trois compartiments :

- la masse minérale osseuse qui correspond aux cristaux de phosphates tricalciques du squelette. Cette masse constitue l'essentiel de la masse minéral de l'organisme sous forme de calcium [3, 4, 20, 22].

(schéma)

Les compartiments corporels d'après BROZEK [6, 22]

1.2. - Les méthodes de mesure des compartiments

[3, 4, 12, 20]

Il n'y a pas de méthode de mesure directe des compartiments. Seule l'analyse anatomique (dissection) permettait d'obtenir la mise des compartiments. Toutes les méthodes sont donc des approches indirectes avec des niveaux d'agressivité, de précision et de simplicité de mise en oeuvre variable {3, 4, 20] . Du point de vue conceptuel, il faut distinguer trois types de méthodes

1.2.1. - Les méthodes de qualification in vivo de constituants spécifiques

de l'organisme

Elle repose sur la modification d'un signal (en général un rayonnement) qui est interprétée grâce à un étalonnage préalable avec un composé connu. La limite est la capacité de recueillir la modification du signal utilisé (seuil de détection, variabilité..). Ces méthodes ne sont pas d'utilisation courante (activation neutronique, émission de potassium 40) [3, 4, 20].

Exemple d'activation neutronique [22] :

C'est une activation par un faisceau de neutron qui consiste à bombarder la masse corporelle avec des neutrons ; il en résulte une apparition d'isopodes radiatifs à vie courte. Ainsi, leur spectre d'activité est mesurée avec un compteur qui donne une estimation précise du carbone dans : les graisses, os, protéines.

Cette méthode est une véritable dissection chimique in vivo en quatre compartiments : graisse, protéines, os minéral, composés divers (dont eau).

Exemple de comptage du potassium 40 : [22]

Le potassium 40 est un isotope radioactif présent de façon naturelle dans le corps est un isotope radioactif présent de façon naturelle dans le corps. Il a un taux strictement constant de 0,012 % du potassium total (soit environ 0,49 mmoles pour un homme de 70 kg).

On mesure le potassium 40 à 99 % dans le secteur intracellulaire, puis le système est étalonné à partir de fantômes contenant du 40K. Cet étalonnage permet de calculer la masse cellulaire active (MCA) ;

MCA (kg) = K total (mmol) x 8,33

1.2.2. - Les méthodes d'estimation in vivo

Elles reposent à la fois sur une mesure corporelle (la densité ou le volume de l'eau total) sur la référence à un modèle de composition corporelle et sur l'acceptation d'une hypothèse [17, 22].

- Les méthodes de prédiction de la valeur d'un compartiment à partir de mesures anthropométriques : plis cutanés, circonférences, poids, tailles ; ou électriques : ce sont les plus utilisées en clinique car les plus simples à mettre en oeuvre [3, 4, 20, 24].

1.2.3. - Au total, chaque méthode repose sur plusieurs hypothèses de travail qui en constituent les limites, autant sur les aspects technologiques que sur le coût.

Nous n'envisagerons que les méthodes les plus utilisées :

1.3. - LES TECHNIQUES DE MESURES

1.3.1. - La mesure de la densité corporelle (méthodes d'estimation

Dans le modèle à deux compartiments, si une densité fixe est attribuée à chaque compartiment (0,9 g/ml) pour la masse grasse et 1,1 g/ml pour la masse maigre), la proportion de chacun des compartiments peut être calculée à partir de la densité du corps entier. Celle-ci est le rapport masse sur volume D :

Masse

Dc = ------------ [22]

Volume

L'équation de SIRI [23, 24] permet de calculer le pourcentage de masse grasse :

4,95

% MG = 100 ( ---------- - 4,50 )

dc

ou par l'équation de BROZEK et al (1963) [6] :

4,570

% MG = ( ------------- - 4,142 ) x 100

dc

Cette méthode a longtemps été considérée comme la référence et a fourni une grande partie de nos connaissances de la composition corporelle.

La densité corporelle peut être déterminée de deux façons [3, 4, 8, 19,20, 22, 24] :

1.3.1.1. - par hydrodensitométrie : en utilisant le principe d'archimètre qui consiste à mesurer un volume en l'immergeant dans l'eau. Il faut donc un équipement adapté (une cuve de taille suffisante, une capacité à déterminer les volumes de gaz respiratoires et intestinaux).

Cette technique ne peut être utilisée chez les enfants, les malades, les personnes âgées à mobilité réduite, les patients à coopération réduite.

1.3.1.2. - par pléthysmographie, en utilisant la loi de BOYLE-MARIOTE, où le produit pression* volume est une constante. Ainsi, si un corps est introduit dans une cabine de volume connu, le régime de pression de la cabine est modifié en proportion du volume introduit. Cette méthode bénéficie d'un développement important.

1.3.2. - La mesure de l'eau totale (méthode d'estimation) [3, 4, 20, 22]

Dans le modèle à deux compartiments, la masse grasse est dépourvue d'eau et la masse maigre en contient une proportion fixe (73 %).

A partir de l'estimation de l'eau corporelle totale, il est donc facile de calculer la masse maigre (MM) :

MM = eau totale / 0,73

Dans le modèle à trois ou quatre compartiments, l'eau corporelle totale et l'eau extracellulaire peuvent être considérées. Comme des compartiments (il s'agit alors d'une méthode de quantification).

Les volumes d'eau (corporelle totale, extracellulaire et intracellulaire) peuvent être déterminés :

1.3.2.1. - par dilution de traceur : une dose comme de traceur est bue, des prélèvements de plasma, d'urine ou de salive sont réalisés quatre à six heures après administration de la dose. La concentration en traceur reflète le volume e dilution de la dose. Les traceurs de l'eau corporelle totale sont l'eau marquée au deutérium ou à l'oxygène 18, deux isotopes stables. Le traceur de l'eau extracellulaire est le brome. Il n'y a pas de traceur de l'eau intracellulaire.

1.3.2.2. - par impédancemétrie bioélectrique (méthode de prédiction)

L'impédancemétrie bioélectrique (bioelectrical impedance analysis, BIA) est basée sur la capacité des tissus hydratés à conduire l'énergie électrique. L'impédance est fonction du volume du compartiment hydroélectrique contenu dans le corps.

1.3.3. - Mesure anthropométrique [3, 4, 10, 11]

1.3.3.1. - L'indice de masse corporelle (IMC) [5, 17]

Il est encore appelé indice de Quételet [5] ou Body Mass Index (BMI) [5, 14, 17]. Il est le rapport du poids sur la taille au carré :

Poids (kg)

IMC = ( ---------------------

(taille)2 (m2)

où le poids est en kg et la taille est en mètre.

Tableau ... : Estimation de la masse musculaire [3, 4]

Classification

IMC

Commentaires

Maigreur

< 18,5

Poids trop faible, risque de faiblesse immunitaire

Normal

18,5 à 24,9

 

Surpoids

25 à 29,9

 

Obésité

30 à 40

 

Obésité grave

> 40

Habitudes alimentaires à changer.

L'activité physique n'est pas recommandée

L'étude de la composition corporelle constitue un élément indispensable de l'évaluation du statut du sportif.

Les données anthropométriques, tels que les plus cutanés, constituent un moyen peu coûteux d'évaluation. Le suivi longitudinal par des mesures répétées compense le manque de précision.

L'indice de masse corporelle (IMC) est précieux pour la définition des valeurs normales du poids (entre 18,5 et 29,9 kg/m2) et pour la définition du surpoids (entre 25 et 29,9 kg/m2) et de l'obésité (au-delà de 30 kg par m2).

Les valeurs en-dessous de 18,5 kg/m2 déterminent la maigreur. Il permet d'évaluer le niveau d'adiposité du corps, en d'autres termes, il estime la quantité de masse grasse de l'organisme en fonction du poids de l'individu et de sa taille au carré [7].

De plus, lors de la croissance, la surveillance de l'IMC est intégrée aux abaques du carnet de santé et l'enseignant d'EPS pourra s'y référer pour connaître la dynamique de croissance et les risques potentiels de son enseignement [13].

1.3.3.2. - Estimation de la masse musculaire [3, 4, 20]

Excrétion de la créatinine de la 3-méthylhistidine. La créatinine est un métabolite de la créatine, dont le début urinaire des 24H reflète le pol total de créatine, situé à 98 % dans le muscle. La 3-méthylhistidine est un acide aminé présent dans les protéines myofibrillaires, qui n'est pas recyclé après protéolyse, et est ex...té directement dans les urines. L'excrétion journalière est donc proportionnelle à la masse musculaire.

L'épaisseur des plis cutanés est déterminée. Leur somme est introduite dans des équations prédictives, en fonction de l'âge et du sexe, afin d'estimer la densité corporelle [4, 5, 20].

Tranches d'âge (ans)

Homme

Femmes

17 - 19

Dc = 1,1620 - 0,0630

(log S)

Dc = 1,1549 - 0,0678 (log S)

20 - 29

Dc = 1,1631 - 0,0632

(log S)

Dc = 1,1599 - 0,0717 (log S)

30 - 39

Dc = 1,1422 - 0,0544

(log S)

Dc = 1,1423 - 0,0632 (log S)

40 - 49

Dc = 1,1620 - 0,0700

(log S)

Dc = 1,1333 - 0,0612 (log S)

= 50

Dc = 1,1715 - 0,0779

(log S)

Dc = 1,1339 - 0,0645 (log S)

S est la somme des quatre plis cutanés exprimée en mm : bicipital, tricipital, sous-scapulaire, supra iliaque.

Outre les problèmes liés à la mesure des plis cutanés (difficile voire impossible chez les sujets présentant une obésité sévère), cette méthode présente plusieurs limites :

- celle conceptuelle liée à la mesure de densité totale qui va en propager les erreurs voire les amplifier ;

- celles liées à la localisation des plis cutanés et à leurs relations à la masse grasse totale.

Les quatre plis décrits ci-dessus ne prennent pas en compte le tissu adipeux de la partie inférieure du corps et ont tendance à sous-estimer l'obésité gynoïde.

La méthode estime mal le tissu adipeux profond et a tendance à sous-estimer l'obésité viscérale.

La détermination des plis doit être effectuée avec une pince spécialement calibrée (adiposomètre) permettant de mesurer l'épaisseur du pli sans écraser le tissu adipeux sous-cutané.

La mesure doit être réalisée par un opérateur entraîné (coefficient de variation personnelle inférieur à 5 %) [21].

2. DETERMINATION DE LA MASSE GRASSE PAR LA TECHNIQUE

DES PLIS CUTANES

Le tissu graisseux périphérique (ou tissu adipeux ou masse grasse) est situé à la face profonde de la peau.

Il adoucit les saillies osseuses, atténue les heurts de l'écorché, arrondit les surfaces, provoque des fossettes, joue un rôle non négligeable selon son importance dans le changement d'aspect et du volume du corps humain [4'].

Le pannicule adipeux n'est pas uniformément réparti, il varie selon les régions du corps, d'un individu à l'autre, d'un sexe à l'autre. Il diminue de la racine vers l'extrémité des membres [4', 13].

Elle est généralement supérieure chez les femmes que chez les hommes, mais ce n'est pas une obligation (notamment chez les sportives qui en ont plutôt moins que des hommes sédentaires). Plus encore que la quantité, c'est leur distribution qui importe. Chez la femme, la graisse est surtout présente sur les fesses et les cuisses (répartition dite gynoïde), chez les hommes, elle réside principalement dans le tronc (répartition dite androïde). Ceci est important sur le plan énergétique car les réserves énergétiques de la graisse gynoïde sont moins facilement utilisables que celles de l'abdomen.

Ainsi, plus les hommes, les femmes portent, sans pouvoir l'utiliser pendant l'effort, leur graisse [13].

Les localisations courantes sont : la fesse, le flanc, la région péritrochantérienne, l'abdomen, la nuque, la racine du bras face postérieure [4'].

Cette masse grasse est importante à trois titres :

- elle fait toute la nuisance du surpoids qu'on ne devrait pas tant estimer par le poids, ni même l'indice de masse corporelle (IMC) que par l'adiposité. Le poids a peu d'importance s'il n'est pas ramené à la taille et plus encore à la taille au carré où, dans le cas, il définit l'IMC.

- elle explique en grande partie le fait que dans certains environnements alimentaires, une grande partie de la population prenne du poids et devienne obèse ;

- elle pose des problèmes spécifiques aux sportifs en lui occasionnant soit une surcharge néfaste, soit une puissance bénéfique, mais aussi en participant à la problématique de l'utilisation des lipides au cours de l'effort et enfin, en réagissant aux différentes stratégies diététiques de manière plus ou moins bénéfiques. Il existe plusieurs moyens de calculer la masse grasse d'un individu. Les plus courants sont les mesures : anthropométriques (par les plus cutanés), l'impédancémétrie, l'hydrodensitométrie).

2.1. - PAR BIO-IMPÉDANCÉMÉTRIE [1', 10', 13]

Cette technique prétend calculer le taux de masse grasse en mesurant la vitesse à laquelle se déplace l'électricité dans les tissus, sachant que les tissus offrent une résistance différente au passage du courant en fonction de leur composition [1', 10', 13, 19, 22, 24].

Autrement, elle calcule le taux de masse grasse par la mesure de la conduction électrique des tissus, sachant que les tissus constituant la masse maigre contiennent la quasi-totalité de l'eau et conduisent donc mieux l'électricité [24].

Cette technique n'apparaît pas très fiable du fait d'un certain nombre de facteurs qui faussent la mesure :

- qualité des électrodes ;

- hygrométrie de la pièce : résistivité différente des tissus de chaque individu en fonction de l'heure, de la saison, des maladies, des médicaments ingérés, etc..

En fait deux points montrent les limites de cette méthode.

Si le fait d'indiquer au préalable à l'appareil, le sexe et l'âge de la personne permet d'établir des limites de valeur et de garantir le résultat dans une fourchette crédible, il fait par contre grandement douter de la précision d'une telle information...

Si un sujet mesure son taux de gras par bio-impédancemétrie avant de pratiquer une activité physique grande consommatrice de glycogène et donc l'eau, voire de faire un sauna, la mesure réalisée après l'exercice sera différente de la mesure initiale dans une proportion inacceptable physiologiquement. Si un individu voit son taux de masse grasse varier de 2 % après 40 mn de Squash, il est évident que la mesure est fausse.

2.2. - PAR HYDRODENSITOMÉTRIE [10, 14, 19, 23]

Elle permet d'obtenir la densité d'un individu par immersion dans l'eau et la masse grasse par des calculs compliqués [6, 8, 10, 14, 19].

Ainsi Dc = C - (M x log å des 4 plis) où :

C, M = constantes dépendantes de l'âge et du sexe ;

La masse grasse est déduite à partir de la formule de SIRI [22, 23] :

4,95)

Masse grasse (%) = ( ----------) - 4,50 x 100

Dc

ou par la formule de BROZEK [6] :

4,570)

Masse grasse (%) = ( ----------) - 4,142 100

Dc

Nous n'avons dans ce tableau, les équations validées de l'estimation de la densité corporelle en fonction de l'âge et du sexe d'après DURNIN et WOMERSLEY [8, 22].

Age (année)

Densité (g/ml)

Homme

17 - 19

20 - 29

30 - 39

40 - 49

= 50

Dc = 1162,0 - 3,30 log å des 4 plis

Dc = 1163,1 - 63,2 log å des 4 plis

Dc = 1142,2 - 54,4 log å des 4 plis

Dc = 1162,0 - 70,0 log å des 4 plis

Dc = 1171,5 - 77,9 log å des 4 plis

Femme

16 - 19

20 - 29

30 - 39

40 - 49

= 50

Dc = 1154,9 - 57,8 log å des 4 plis

Dc = 1154,9 - 71,7 log å des 4 plis

Dc = 1142,3 - 63,2 log å des 4 plis

Dc = 1133,3 - 61,2 log å des 4 plis

Dc = 1133,9 - 64,5 log å des 4 plis

Les 4 plis cutanés sont : le bicipital, tricipital, sous-capulaire, supra-iliaque.

2.3. - PAR LES PLIS CUTANES

La mesure des plis cutanés, largement utilisée en anthropométrie, permet, en théorie, de distinguer masse grasse totale et sous-cutanée et donc de déduire la masse grasse viscérale [10'].

Elle se pratique avec une pince à pli cutané (adipomètre). La somme des différentes mesures permet de constater dans le temps par exemple, un amaigrissement. Des équations permettent également de calculer la masse grasse avec une marge d'erreur de 3 à 5 % par rapport à la mesure de la densité corporelle [24].

La mesure doit être réalisée par un opérateur entraîné (coefficient de variation personnelle inférieure à 5 %).

La méthode des plis cutanés a pour avantage : sa simplicité de mise en oeuvre et son coût très faible.

Ceci a conduit au développement de nombreuses équations prédictives spécifiques de sous-populations particulières (enfants, adolescents, sportifs..).

2.3.1. - Localisation des plis cutanés [1', 3, 4, 9, 10, 12, 16, 17,

20, 21, 24]

Les sites classiques de mesure des plis cutanés sont :

- le pli vertical à la face postérieure du bas droit, en son milieu entre l'acromion et l'olécrâne (triceps) ;

- à la face antérieure du bras droit en son milieu (biceps) ;

- à deux centimètres à droite de l'ombilic (abdominal) ;

- le pli sous-scapulaire : à 2 travers de doigt sous la pointe de l'omoplate, le pli cutané est formé et orienté en haut et en dedans formant un angle d'environ 45° avec l'horizontale ;

- le pli supra-iliaque : à mi-distance entre le rebord inférieur des côtes et le sommet de la crête iliaque, sur la ligne médio-axillaire, le pli est formé verticalement ;

- au tiers supérieur de la ligne médiane verticale de la cuisse à mi-chemin entre le ligament inguinal et le dessus de la rotule (cuisse).

Les mesures sont réalisées par convention duc ôté dominant. Elles ne prennent pas quelques minutes.

2.3.2. - Modalité des mesures de plis cutanés [21, 24]

La procédure à suivre pour mesurer l'épaisseur d'un pli cutané consiste à saisir fermement un pli cutané entre le pouce et l'index, en prenant soin d'inclure le tissu sous-cutané et d'exclure le tissu musculaire sous-jacent.

Les mâchoires de la pince doivent exercer une tension constante de
10 g/mm2 (10 KPa) aux points de contact avec la peau.

On fait ensuite une lecture de l'épaisseur de la double couche de peau et de tissu sous-cutané sur le cadran de la pince. On enregistre la lecture en millimètres dans les deux secondes qui suivent l'application complète de la tension de la pince ; toutes les mesures sont prises du côté droit de l'individu en position verticale. Il faut faire un minimum de deux à trois mesures à chaque endroit et utiliser la moyenne de ces mesures.

Il est important de faire contracter les muscles sous-jacents pour ne prendre que le tissu adipeux dans la pince.

La somme des plis cutanés indiquera la variation adipeuse :

- attendre 5 secondes avant de lire la pince ;

- pratiquer 3 lectures et faire la moyenne des mesures, pour réduire le pourcentage d'imprécision et d'erreur due à une manipulation inhabituelle ;

- toujours, afin de réduire les imprécisions, les mesures sont transformées en indices dans une table.

2.3.3. - Analyse des mesures d'épaisseur des plis cutanés

Les plis cutanés peuvent être utilisés de deux façons :

- la première consiste à additionner les différentes mesures et à utiliser la somme comme indice relatif d'adiposité qu'il suffit de suivre pour constater un amaigrissement ;

- équations de calcul de la masse grasse.

Les équations dépendent en grande partie de facteurs spécifiques au patient comme l'âge, la race, le sexe... De ce fait, la mesure des plis cutanés présente une marge d'erreurs de 3 à 5 % par rapport à la mesure de la densité corporelle [21].

D'autre part, les erreurs dues à une mauvaise manipulation de la pince à pli cutané peuvent dépasser les 200 % et l'expérience de la manipulation de la pince à plis cutanés est très importante.

Ces équations sont souvent utiles pour donner un ordre de grandeur à l'adiposité des sujets d'un groupe.

L'utilisateur désireux d'utiliser cette méthode et soucieux d'obtenir des résultats corrects, devra réaliser de nombreuses mesures afin qu'il réussisse à reproduire sa mesure chez le même sujet [24].

MATERIEL ET METHODES

1 - LES PARTICIPANTS OU POPULATION ETUDIEE

Cette population d'étude a été divisée en deux parties :

- une population sédentaire ne comprenant que des étudiants ;

- une population active ne comprenant que des sportifs. Dans cette population sportive, on a deux tranches d'âge différentes : celle âgée de 19 à 36 ans et celle âgée de 16 à 19 ans.

I.1. - LE GROUPE D'ÉTUDIANTS

Il s'agit d'étudiants qui ne pratiquent pas régulièrement du sport. Ils sont au nombre de 30, âgés de 20 à 28 ans. Ils sont tous de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, en apparence en bonne santé.

Ils ont été soumis à un questionnaire qui comprend :

- leur date de naissance ;

- leur taille ;

- le poids ;

- et le pourcentage de la masse grasse.

Le poids et le pourcentage de la masse grasse sont donnés par l'appareil. Il suffit simplement de monter sur l'appareil pour que ces deux paramètres s'affichent.

I.2. - LE GROUPE ACTIF

Il s'agit de sportifs bien entraînés, âgés de 16 à 19 ans et de 19 à 36 ans. Ils ont été soumis au même questionnaire que le groupe d'étudiants précédent. Cependant, en plus des paramètres (taille, poids et pourcentage masse grasse), on a ajouté pour les footballeurs de 16 à 19 ans, la pulsation et la pression artérielle.

Tous les participants ont été avisés de la signification de cette étude et on donné leur consentement.

2 - LES PARTICIPANTS OU POPULATION ETUDIEE

Chaque groupe est soumis à un questionnaire sur lequel est marqué :

- la date de naissance (remplie par le participant) ;

- la taille ;

- le poids ;

- et le pourcentage de la masse grasse.

La pulsation ( /mn) et la pression artérielle (cmHg) ne concernent que les footballeurs de 16 à 19 ans.

3 - PERIODE D'ETUDE

Cette étude est faite :

? pour les footballeurs bien entraînés, de 16 à 19 ans en trois périodes :

- le 21 Mars 2004

- le 24 Avril 2004

- le 15 Mai 2004 ;

? pour les footballeurs de 19 à 36 ans

? et enfin, pour les étudiants, entre fin juin et début juillet 2004.

4 - CADRE D'ETUDE

La prise des paramètres a été effectuée au Service de Physiologie Médicale de la Faculté de Médecine et de Pharmacie.

Tableau I 

Date de naissance

Taille (m)

Poids (kg)

Masse grasse (1)

05/01/81

1,77

65

9

25/06/82

1,80

69

6,5

09/01/76

1,80

82

10,5

01/01/84

1,87

72,4

3

16/01/78

1,85

65

4

18/04/81

1,80

77,5

9,5

20/09/80

1,76

60,4

5,5

13/02/84

1,75

61,7

4

07/06/78

1,75

68,6

6

03/03/84

1,82

81,1

7

24/0/83

1,88

75,3

4,5

21/02/86

1,72

66,9

5

30/12/78

1,85

77,6

7,5

14/08/77

1,85

73

5

07/09/80

1,84

74

7,5

12/11/82

1,84

73,6

5,5

.../...

Tableau I : Suite et Fin

19/07/82

1,74

71,3

5

18/01/85

1,85

79,4

5

30/05/74

1,67

57,6

5

29/04/77

1,82

75,6

6,5

15/08/84

1,93

67,4

4,5

12/12/68

1,81

60

3

(%) : Footballeurs 1ère Division bien entraînés (19 - 36 ans)

Tableau II

Date de naissance

Taille (m)

Poids (kg)

Masse grasse (%)

26 ans

1,67

57,5

11,5

23 ans

1,70

67,2

4

26 ans

1,70

59,4

12,5

22 ans

1,86

63,6

7,5

27 ans

1,64

51,2

8

25 ans

1,66

52,8

10

26 ans

1,92

66,2

6,5

22 ans

1,77

63,2

12

24 ans

1,90

77,8

12,5

26 ans

1,81

64,3

9,5

26 ans

1,83

62

9

21 ans

1,80

60,1

8

27 ans

1,83

59,5

6,5

25 ans

1,78

52,8

3

25 ans

1,73

66,9

13,5

26 ans

1,88

70,8

12,5

Tableau II. : Suite et Fin

28 ans

1,79

62,1

9,5

22 ans

1,62

48,9

8,5

26 ans

1,66

53,2

9,5

26 ans

1,78

52,9

3,5

27 ans

1,80

63,1

9,5

26 ans

1,79

59,6

7,5

22 ans

1,70

67,8

17

26 ans

1,70

57,6

9

21 ans

1,86

81

16

20 ans

1,88

58,2

2,5

24

1,8

68,5

13,5

23 ans

1,80

58,2

6

24 ans

1,67

51,9

8

26 ans

1,85

73,2

13,5

(%) : Etudiants de la Faculté de Médecine sédentaires (20 - 28 ans)

Tableau III

 

21/03/2004

24/04/2004

15/05/2004

Date de naissance

Taille (m)

Poids (kg)

Masse grasse(%)

Pulsation (/mn)

PA (cmHg)

Poids (kg)

Masse grasse (%)

Pulsation (/mn)

PA (cmHg)

Poids (kg)

Masse grasse (%)

Pulsa-tion (/mn)

PA (cmHg)

24/11/1986

1,79

63,9

5

82

13,5/7,5

64,4

8

76

13,1

64

6

80

12,5/7,5

12/06/1985

1,92

77,5

5,5

72

12,5/7

77,9

7

84

13,5/8

79,8

6,5

84

14/8

15/02/1986

1,89

77,7

9,5

55

12,7

78,2

11,5

64

13,5/7

78

9,5

-

12,5/7

17/12/1986

1,79

67,1

6,5

64

13/7,5

67,5

7,5

66

14/7

67,7

7

68

13/7

30/12/1986

1,78

78,9

10,5

72

13/7,5

78,3

11,5

83

13/8

76,4

11

70

14/9

29/11/1986

1,79

69,4

5

52

12/6,5

69,9

7

68

13/8

70,2

6,5

72

13,5/7

15/05/1985

1,85

76

7

49

15/7,5

77

9,5

56

16/7,5

76,2

8

46

15/7,5

20/03/1988

1,86

69,1

8

65

12,5/6

70,3

9

67

12/7

69,8

7

68

12/6,5

27/11/1986

1,65

62

9,5

72

13,5/7,5

62,2

10,5

61

14,5/9

61,4

9

82

13,5/7,5

21/08/1987

1,82

76,8

8

51

11,8/7

78,7

10,5

49

12,5/7

78,1

10

6

14/8

 

1,9

70,9

5,5

55

12,5/7

--

--

--

--

--

--

--

--

01/12/1987

1,77

67,2

8,5

60

13,5

66,9

9

48

13,5/6

66,2

8,5

65

13,5/6,5

.../...

Tableau III : (Suite et Fin)

11/07/1986

1,79

68,5

4,5

56

13/6,5

69,5

6,5

48

11,5/6,5

69,5

6

56

12,6

15/11/1986

1,79

73,5

8

43

12,5/6,5

74,5

8,5

40

13,5/6,5

72,8

7

49

13/6,5

27/11/1987

1,8

65,3

5,5

60

11,5/5,5

65,8

6

57

11,5/6,5

65,3

6

57

12/6,5

11/06/1986

1,79

64,3

5

54

12,7

63

5,5

61

12/7

63,3

5,5

56

12,5/7

19/12/1986

1,92

70,4

8,5

64

12,5/6

70,7

10

66

11,5/6,5

70,1

10

59

12,5/6,5

08/12/1985

1,9

69,5

10,5

68

12,5/7

76

12,5

58

13/7,5

72,4

10,5

44

12,5/6,5

29/03/1985

1,9

82,1

5,5

71

13,5/7,5

82,6

9,5

65

13,5/7,5

82,5

7

76

12,5/7,5

27/09/1985

1,84

72,8

10,5

51

13/6,5

74,4

11,5

52

13/7

74,4

11,5

55

13,5/7,5

5 - LE PROTOCOLE EXPERIMENTAL

5.1. - CARACTERES POURCENTAGE MASSE GRASSE

Tableau IV : Profil Pourcentage masse grasse d'étudiants sédentaires

Effectifs

30

Pourcentage (%) masse grasse

9,33

Tableau V : Profil Pourcentage masse grasse de footballeurs

bien entraînés (19 - 36 ans)

Effectifs

42

Pourcentage (%) masse grasse

5,86

Tableau VI : Profil Pourcentage masse grasse de footballeurs

bien entraînés (16 - 19 ans)

Date du : 21/03/04

Effectifs

20

Pourcentage (%) masse grasse

7,32

Date du : 24/04/04

Effectifs

19

Pourcentage (%) masse grasse

9

Date du : 15/04/04

Effectifs

19

Pourcentage (%) masse grasse

8

Tableau VII : Tableau comparatif Profil Pourcentage masse grasse

% Masse grasse des participants

Effectifs

% Masse grasse

Pourcentage masse grasse

d'étudiants sédentaires

30

9,33

Pourcentage masse grasse

de footballeurs bien entraînés

(16 - 19 ans)

58

8,10

Pourcentage masse grasse

de footballeurs bien entraînés

(19 - 36 ans)

42

5,86

Tableau VIII : Indice de masse corporelle ou Body Mass Index

ou Indice de Quételet des participants

Participants

IMC (kg/m2)

Etudiants sédentaires

19,69

Footballeurs bien entraînés

(16 - 19 ans)

19,81

Footballeurs bien entraînés

(19 - 36 ans)

21,79

5.2. - ESTIMATION DE LA MASSE ADIPEUSE ET DE LA

MASSE MAIGRE PAR LE CALCUL :

Poids (en kg) x % de graisse

Masse adipeuse = -------------------------------------

100

Masse maigre = Poids corporel - Poids de la masse adipeuse.

61,7 x 9,33

Masse adipeuse = ---------------------------------- = 5,75 kg

des étudiants 100

Masse maigre = 61,7 - 5,75 = 55,94.

des étudiants

71,53 x 8,10

Masse adipeuse = ---------------------------- = 5,70 kg

des footballeurs de 100

16 - 19 ans

Masse maigre = 71,53 - 5,70 = 65,83

des footballeurs

de 16 - 19 ans

70,6 x 5,86

Masse adipeuse = ---------------------------- = 4,13 kg

des footballeurs de 100

19 - 36 ans

Masse maigre = 70,6 - 4,13 = 66,46

des footballeurs

de 19 - 36 ans

Tableau IX : Modèle physiologie à deux compartiments

Participants

- Masse grasse (ou masse adipeuse) : triglycérides

(en % de poids)

- Masse maigre (masse non grasse et non osseuse) (en kg)

Participants

Masse adipeuse (kg)

Masse maigre (kg)

Etudiants sédentaires

(20 - 28 ans)

5,75

55,94

Footballeurs bien entraînés

(16 - 19 ans)

5,70

65,83

Footballeurs bien entraînés

(19 - 36 ans)

4,13

66,46

RESULTATS

La taille, le poids et le pourcentage de masse grasse sont donnés respectivement par les tableaux I, II et III.

Le tableau I correspond à celui des étudiants.

Les tableaux II et III pour les footballeurs de 16 à 19 ans et de 19 à 36 ans.

Les étudiants sont âgés de 20 à 28 ans, avec une taille moyenne de 1,77 m et de poids de 61,7 kg.

Pour les footballeurs, ils sont âgés de 16 à 19 ans et de 19 à 36 ans.

Pour la moyenne de taille et de poids, ils ont respectivement 1,9 m et 65,83 kg pour les footballeurs de 16 à 19 ans.

Les footballeurs de 19 à 36 ans ont 1,80 m de taille moyenne et 70,6 kg de poids moyen.

Le tableau IV montre l'effectif d'étudiants qui ont participé aux mesures. Le nombre est de 30 avec un pourcentage de masse grasse de 9,33 % ;

L'effectif, c'est-à-dire le nombre de participants de footballeurs âgés de 19 à 36 ans, est donné par le tableau V. Pour cette tranche d'âge, on a pris un nombre de 42 ; le pourcentage de masse grasse donne 5,86.

Pour les footballeurs de 16 à 19 ans, l'effectif est de 20 et leur pourcentage de masse grasse varie selon les trois périodes où les mesures ont été faites :

- à la date du 21/03/04, on a un pourcentage de masse grasse de 7,32 ;

- à la date du 24/04/04 : 9 % de masse grasse ;

- à la date du 15/04/04 : 8 % de masse grasse ;

Le tableau VII compare le pourcentage de masse grasse des participants. Ainsi, il montre un pourcentage de masse grasse des étudiants (9,33 %) supérieur à celui des footballeurs (5,86 % et 8,10 % respectivement pour les footballeurs de 19-36 ans et de 16 à 19 ans).

Leur indice de masse corporelle (IMC) ou Body Mass Index (BMI) ou indice de Quételet est, pour les étudiants ainsi que les footballeurs, normal (tableau VIII). L'IMC normal doit être compris entre 18,5 à 24,9.

Le tableau IX oppose :

- la masse grasse (MG) ou masse adipeuse (MA) ou Fat Mass (FM) ;

- à la masse maigre (MM) ou masse non grasse (MNG) ou Fat Free Mass (FFM).

Les étudiants ont une masse adipeuse (en kg) supérieure à celle des footballeurs et une masse maigre inférieure à celle des footballeurs.

COMMENTAIRES

Cette étude a permis de comparer deux populations de jeunes :

- une population sédentaire, c'est-à-dire ne pratiquant pas de sport

- et une population active pratiquant du sport, le football.

La sédentarité est considérée comme un déterminant important de l'état de santé en général et de la prise de poids au cours du temps en particulier [21].

Dans ce domaine, il est important de distinguer les notions d'activité, d'inactivité physique et de sédentarité.

Il existe une définition bien établie de l'activité physique habituelle : « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques qui entraîne une augmentation substantielle de la dépense d'énergie au-dessus de la valeur de repose »..

A la différence de l'activité physique, nous avons défini l'inactivité physique et de sédentarité.

Sédentarité vient du latin sedere qui signifie être « assis » [29].

L'inactivité physique est alors très souvent évaluée par l'absence d'activité physique de loisirs déclarée.

Un autre indicateur proposé correspond à une faible proportion (inférieure à 10 %) de la dépense énergétique journalière due à la pratique d'activités d'intensité modérée à élevée [6'].

La population sédentaire, c'est-à-dire les étudiants, ont un pourcentage de masse grasse plus importante que la population active (tableau VII).

Ainsi, les footballeurs âgés de 19 à 36 ans ont un pourcentage de masse grasse (5,86 %) et ceux de 16 à 19 ans, un pourcentage de masse grasse
(8,10 %), beaucoup plus faible que la population sédentaire.

Le pourcentage de masse grasse varie selon les individus et l'âge ; ainsi, les sportifs en ont plutôt moins que la population sédentaire [10, 15, 22].

La masse grasse excessive diminue la performance dans les activités sportives. C'est le cas en sprint, dans les sports d'endurance, dans les activités comportant des équilibres, des acrobaties, ou des sauts.

La plus faible proportion de pourcentage de MG chez les sportifs contribue à la supériorité des sportifs sur les non sportifs au moment des épreuves physiques.

Cependant, certaines disciplines composent mieux avec le pourcentage de masse grasse. Ainsi, les haltérophiles, les tireurs, les lanceurs, car la statique corporelle peuvent se voir améliorer si la distribution des masses grasses est convenable [15].

Ceci est expliqué par la diminution de leur centre de gravité qui leur incite à augmenter leur pourcentage de masse grasse.

Il apparaît aussi au vu de cette étude, que le pourcentage de masse grasse varie en fonction de l'âge et des périodes de l'entraînement pendant lesquelles les mesures ont été faites.

Ainsi, les footballeurs âgés de 19 à 36 ans ont un pourcentage de masse grasse beaucoup plus faible que les footballeurs de 16 à 19 ans.

Ceci montre que le pourcentage de masse grasse décroît selon la durée et l'intensité de l'entraînement. Les études faites par SEGUY D. montrent que le pourcentage de masse grasse chez le nouveau-né est 14 %, puis augmente à 6 mois et devient 25 % puis diminue avec l'apprentissage de la marche et enfin, augmente avec l'âge [25].

Une autre étude récente faite par M.L. FRELUT [12'] permet le constat suivant : « les enfants nés à terme ont un pourcentage de masse grasse d'environ 13 à 15 % du poids corporel. La majeure partie est déposée au cours du dernier trimestre de la grossesse. Le pic de 25 à 26 % est ensuite atteint entre 5 et 6 mois, dans les deux sexes. A 18 mois, il a décru jusqu'à 21-22 %. A 5 ans, le taux est d'environ 12 à 16 mois ; puis survient une augmentation prépubertaire. Ce « rebond d'adiposité » décrit par ROLLAND-CACHERA [22'] est une diminution due à l'entraînement.

Comme le rôle physiologique de la masse grasse est essentiellement d'assurer les réserves énergétiques de l'organisme, il convient de définir clairement la notion d'excès de masse grasse.

Cette notion d'excès de masse grasse permet de définir l'obésité. Au vu de nos résultats, il apparaît qu'aucun des participants n'ait obèse. Ceci est confirmé par leur IMC calculé (tableau VIII).

On considère actuellement que l'intervalle de l'IMC, associé au moindre risque pour la santé, est situé entre 18,5 et 24,9 kg/m2 ; le « surpoids » correspond à l'intervalle d'IMC entre 25 et 29,9 kg/m2 et « l'obésité » est définie par un IMC à 30 kg/m2 quels que soient l'âge et le sexe ; « l'obésité morbide » ou « sévère » par un IMC supérieur à 40 kg/m2 [8, 8', 22'].

L'IMC des participants, c'est-à-dire étudiants, footballeurs de 19 - 36 ans et footballeurs de 16 à 19 ans, est respectivement 19,69 kg/m2 ; 21,79 kg/m2 ; 19,81 kg/m2 et est normal car se situe entre 18,5 kg/m2 et 24,9 kg/m2 (IOTF, 1988).

Ce choix repose principalement sur les associations entre, d'une part, l'IMC et le pourcentage de masse grasse : sur de larges échantillons, il existe en général une bonne corrélation entre l'IMC et le pourcentage de grasse. Cependant, certaines limitations de l'utilisation de l'IMC sont à mentionner lors de comparaison entre population très différente. L'IMC qui est avant tout une mesure de corpulence ne renseigne qu'imparfaitement sur la composition corporelle (masse grasse, masse maigre).

D'autre part, l'IMC ne mesure pas la répartition du tissu adipeux dont dépend en partie le risque de complications associées à l'obésité. C'est notamment le cas de l'adiposité abdominale, mesurée par le tour de taille ou par le rapport tour de taille / tour de hanches, qui est associée à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire [8].

Il apparaît aussi au vu de nos résultats :

- % de masse grasse étudiants = 9,33

- % de masse grasse footballeurs 19 - 36 ans = 5,86

- % de masse grasse footballeurs 16 - 19 ans = 8,10

que le pourcentage de masse grasse des étudiants n'atteint pas la norme requise pour des sédentaires. Par contre, celui des sportifs est compris dans l'intervalle de la norme requise pour les sportifs.

Ainsi, les chiffres moyens de pourcentage de masse grasse pour un sujet adulte non sportif est 15 à 20 % et pour un sujet adulte sportif 5 à 13 % [12, 12', 22, 22'].

Cette étude a montré également que la composition corporelle pouvait être divisée en modèle physiologique à deux compartiments comprenant :

- la masse grasse (MG) ou masse adipeuse (MA) en kg de poids ;

- et la masse maigre (MM) ou masse non grasse en kg (tableau IX) [1].

Ainsi, les masses ne sont pas donc mesurées mais estimées par des calculs [28].

Il peut être intéressant de vouloir cibler une perte de masse grasse et d'épargner la masse musculaire ou de certains organes ; car la perte de la masse musculaire (masse maigre) parfois non compensée peut être remplacée par de la masse grasse à la reprise du poids [22].

Après estimation par des calculs, nous avons une masse maigre des étudiants plus faible que celle des footballeurs de 19 - 36 ans et 16 - 19 ans. On a respectivement 55,94 kg inférieur à 66,46 kg et à 65,83 kg.

Par contre, la masse adipeuse des étudiants est plus grande que celle des footballeurs : 5,75 kg > 4,13 et à 5,70 kg.

Ces résultats confirment qu'un sportif a beaucoup besoin de masse maigre que de masse grasse pour ses performances sportives.

Ainsi, RENAUD G. [22] affirme que le poids est un élément important de la performance sportive mais pour parler de perte ou de gain de poids, il faut différencier la masse maigre de la masse grasse.

FORBES et LEWIS [12', 20] (1956) reportent que la musculaire représente 48,2 % à 54,4 K% de la masse maigre.

De plus, il ressort de nos résultats des estimations de masse qu'aucun de nos participants n'ait obèse.

Ces résultats permettent de différencier une obésité physiologique d'une obésité médicale pathologique.

Ainsi d'après les études faites par Thierry VERSON [28], l'obésité physiologique sera déclarée à partir de :

- 20 % de masse adipeuse chez le jeune homme ;

- 25 % de masse adipeuse chez l'homme plus âgé.


CONCLUSion

Notre travail est une étude comparative de paramètres anthropométriques de population jeune. Cette population est composée de sportifs (footballeurs âgés de 19 - 36 ans et 16 - 19 ans) d'une part, et d'autre part, d'étudiants âgés de 20 à 28 ans.

Les paramètres anthropométriques sont :

- la taille ;

- le poids ;

- le pourcentage de masse grasse.

Pour cela, 30 étudiants, 100 sportifs) footballeurs dont 42 âgés de 19 - 36 ans et 58 âgés de 16 - 19 ans) sont les participants de cette étude.

La mesure des paramètres anthropométriques est faite dans le Service de Physiologie Médicale.

Ce travail a permis d'avoir un pourcentage de masse grasse des :

- étudiants : 9,33 %

- footballeurs de 19 - 36 ans : 5,86 %

- footballeurs de 16 - 19 ans : 8,10 %,

et de constater que les étudiants non sportifs ont un pourcentage de masse grasse plus élevé que les sportifs footballeurs.

De plus, il ressort de notre travail que l'activité physique diminue la masse grasse et la sédentarité augmente cette masse grasse.

D'autre part, cette masse grasse est bénéfique pour certains sportifs. Ainsi, les haltérophiles, les tireurs et les lanceurs composent mieux avec le pourcentage de masse grasse.

Cette étude a permis également de définir l'excès de masse grasse chez les participants et par conséquent, la notion d'obésité en se basant sur leur indice de masse corporelle (IMC).

Ainsi, selon leur IMC, ils sont des individus normaux ; leur IMC se situe entre 18,5 kg/m2 et 24,9 kg/m2.

Les étudiants, les footballeurs âgés de 19 - 36 ans et de 16 à 19 ans ont pour IMC respectivement 19,69 kg/m2 ; 21,79 kg/m2 et 19,81 kg/m2.

Cet indice de masse corporelle permet d'estimer la quantité de masse grasse de l'organisme à partir du poids et de la taille.

L'indice de corpulence oui indice de masse corporelle (IMC) ou Body Mass Index (BMI) en anglais, est calculé en divisant le poids (P en kg) par le carré de la taille en m (T2 en m2).

Cependant, l'utilisation de l'IMC pour classer les individus, c'est-à-dire nos participants en personne normale (non obèse) a des limites, car elle ne tient pas compte de la composition corporelle qui peut être différente pour un même IMC, notamment en fonction de l'âge et de l'activité physique.

Par exemple, une valeur élevée de l'IMC chez un sportif correspond à une masse musculaire importante et non pas à un excès de tissu adipeux.

Dans cette étude, le modèle physiologique à deux compartiments a montré :

- une masse adipeuse (MA) ou masse grasse (MG) des étudiants
(5,75 kg) supérieure à celle des footballeurs de 19 à 36 ans (4,13 kg) et à celle des footballeurs de 16 à 19 ans (5,70 kg) ;

- une masse maigre (MM) ou masse non grasse (MNG) ou Fat Free Mass (FFM) en anglais des étudiants beaucoup plus basse que celle des footballeurs de 19 à 36 ans et de 16 à 19 ans.

On a respectivement pour les masses maigres : 55,94 kg ; 66,46 kg  et 65,83 kg.

Au total, se rappeler que la masse grasse n'est pas seulement incorporée dans le tissu adipeux et que tous les tissus ont un stock de graisse in situ.

Ainsi, cette masse grasse est importante à trois titres :

- elle fait toute la nuisance du surpoids qu'on ne devrait pas tant estimer par le poids, ni même l'indice de masse corporelle (IMC) que par d'adiposité ;

- elle explique la prise de poids et l'obésité des individus ;

- elle pose des problèmes spécifiques aux sportifs en leur occasionnant une surcharge néfaste.

En pratique, l'inactivité l'augmente ; l'exercice physique la freine. Il faut donc surveiller régulièrement son pourcentage de masse grasse.






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