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Problématique de l'inflation au travers des principaux determinants du revenu des menages. Cas d'Haiti:1975@2004.

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par Moise Ramces
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licence 2008
  

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I.7) Analyse macroéconomique du revenu

I.7.1) Approche de Brown (Effets d'Inertie)

La théorie keynésienne suppose que la fonction de consommation s'ajoute instantanément au revenu. Or, il existe que la consommation passée engendre un ensemble d'habitudes dont le consommateur est relativement prisonnier, au moins à court terme. Il en résulte que, quand le revenu augmente, la consommation augmentera beaucoup moins qu'elle ne l'aurait fait si l'adaptation avait été instantanée. Ce n'est que si l'augmentation du revenu se maintient qu'elle augmente significativement. Cette théorie permet d'expliquer pourquoi la consommation est plus élastique au revenu à long terme qu'à court terme.

I.7.2) Approche de Keynes « Théorie de la fonction de consommation »

Keynes (1936) a développé dans la théorie générale le concept de fonction de consommation afin d'argumenter son rejet de la loi de Say, d'après laquelle « toute offre crée ses propres débouchés ».

Une idée fondamentale, connue sous le nom de loi psychologique, est que lorsque le revenu s'accroît, la consommation s'accroît mais dans une moindre mesure. Cette loi psychologique revêt en fait deux formes :

La première forme de cette loi psychologique postule que lorsque le revenu s'accroît, et la consommation et l'épargne s'accroissent. En d'autres termes, la propension marginale à consommer est positive mais inférieure à l'unité.

Pour citer Keynes : « La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements détaillés de l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu »

La seconde forme de la loi psychologique postule que lorsque le revenu s'accroît, le taux d'épargne augmente. Citons à nouveau Keynes : « Les motifs des individus à satisfaire leurs principaux besoins actuels, personnels et familiaux, sont normalement plus puissants que leurs motifs à épargner, lesquels n'acquièrent une force réelle qu'au moment où un certain niveau de confort est atteint. Ces raisons font qu'en général une proportion de plus en plus importante du revenu est épargnée à mesure que le revenu réel s'accroît » Cette loi psychologique est nécessaire à Keynes pour construire sa théorie générale. Elle lui permet notamment de comprendre que toute production et revenu supplémentaire n'est pas systématiquement consommée parce que l'épargne supplémentaire du consommateur n'est pas nécessairement investie. En fait, l'ajustement de l'épargne à l'investissement sera réalisé via celui de l'offre à la demande et par le jeu du multiplicateur des dépenses.

I.7.3) Approche de Duesenberry

Selon cette approche, la consommation ne dépend pas du revenu absolu, mais du revenu relatif, c'est-à-dire de la position du revenu du ménage dans l'ensemble de la distribution des revenus d'une économie. Ainsi, par exemple, les ménages qui ont des revenus situés au bas de la hiérarchie consomment leur revenu, tandis que ceux qui ont des tranches supérieures épargnent d'autant plus que leur position est élevée. Si une progression générale des revenus n'en change pas la hiérarchie, chaque ménage continue donc à consommer le même pourcentage de son revenu. Au niveau global, la PMC (Propension Marginale à Consommer) reste constante ; ce qui se vérifie sur de longues périodes statistiquement.

I.7.4) Approche de Kalecki

Cet intérêt pour la pratique chez ''Kalecki'' a souvent été résumé par sa célèbre phrase « les salariés dépensent ce qu'ils gagnent, les capitalistes gagnent ce qu'ils dépensent ». Cette affirmation provocante s'appuie sur la démonstration suivante :

Au niveau macroéconomique, le revenu national est égal à la somme de profits et des salaires. Parallèlement, la production nationale est égale à la somme des investissements, de la consommation des travailleurs et de la consommation des capitalistes. En prenant pour hypothèse restrictive que les salariés consomment la totalité de leur salaire on a :

Revenu national = profits + salaires

Production nationale = Investissements+ Consommation des travailleurs +Salaires

Salaires = Consommation des travailleurs

Et, par différence : Ce qui induit que plus l'investissement est élevé, plus la part des capitalistes dans le revenu s'accroît.

I.7.5) Les théories du revenu permanent et du cycle de vie

Si on adopte une démarche plus réaliste, l'épargne représente une consommation différée dans le temps et non un résidu de revenu qui serait thésaurisé comme pourrait laisser croire la fonction de consommation keynésienne. Aussi, pour expliquer la consommation à un moment donné des ménages, il faudrait tenir compte de leurs revenus sur l'ensemble de leur vie et non simplement de leurs revenus courants.

Adoptons une telle perspective et interrogeons-nous pour savoir pourquoi les individus épargnent. Une première explication résiderait dans la variabilité des revenus. Si les individus ont des besoins de consommation constants dans le temps, alors que leurs revenus varient au gré des fluctuations économiques ou boursières, ils chercheraient à «lisser» leur consommation dans le temps en épargnant quand leurs revenus sont particulièrement élevés et en désépargnant dans le cas contraire.

Friedman a utilisé les outils de la microéconomie intertemporelle pour formaliser cette idée. Sous certaines conditions techniques (que nous ne détaillerons pas ici), il montre qu'un ménage cherche à avoir un niveau de consommation constant dans le temps. Par conséquent, la consommation à un moment donné devrait être égale au niveau maximal qui serait permis par la richesse financière préalablement accumulée, le revenu courant et tous les revenus futurs anticipés. Sa consommation sera alors égale à son revenu permanent.

C = Ypermanent

Celui-ci se définit de la manière suivante :

« Le revenu permanent est le revenu maximum consommable de façon constante dans le temps étant donné la richesse accumulée dans le passé, les revenus courants et tous les revenus futurs anticipés ».

En consommant progressivement la richesse accumulée, en tenant compte des revenus futurs mais aussi des besoins futurs, un consommateur va donc répartir tous ses revenus disponibles en épargnant dans les périodes qui sont fastes pour lui et en «désépargnant», voire, en empruntant, dans les périodes moins favorables.

Il y a une façon très simple de tenir compte de la conception Friedmanienne de la consommation à l'intérieur de la spécification affiné de la fonction de consommation (C= Co + aYd , avec 0 < a < 1).

Il s'agit de considérer que le paramètre Co correspond justement aux déterminants du revenu permanent autres que le revenu courant (et non à la consommation incompressible). Le paramètre Co dépendrait alors :

1. de la quantité d'actifs financiers accumulés, dans le passé.

2. de la moyenne pondérée (actualisée) des revenus futurs anticipés pour le futur.

Ainsi, la conséquence d'une crise sur les marchés des actions serait une dévalorisation des actifs financiers accumulés que l'on pourrait appréhender dans notre modélisation par une diminution du paramètre Co.

Mais, il y a alors une autre conséquence, c'est que si le revenu courant n'est qu'un déterminant parmi d'autres de la consommation à travers la détermination du revenu permanent, la propension marginale à consommer serait beaucoup plus faible que ce que les Keynésiens considéraient. Au lieu que le paramètre (a) soit d'un ordre de grandeur compris entre 0, 6 à 0, 8, celui-ci serait plus proche de 0, 1.

A la faveur de ce tour d'horizon sur les différentes approches littéraires et courants de pensée, les plus remarquables en tout cas, sur le coût de la vie et le revenu des ménages, il a été permis d'élaborer la base nécessaire permettant de poursuivre le traitement de notre sujet de recherche. Aussi, il vient à présent d'aborder le second chapitre de ce travail qui traite du « Panorama de l'économie haïtienne durant presque les trente dernières années : 1975 & 2004 ».

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams