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Problématique de l'inflation au travers des principaux determinants du revenu des menages. Cas d'Haiti:1975@2004.

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par Moise Ramces
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licence 2008
  

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III.) Analyse des principaux mécanismes du coût de la vie en Haïti

Dans son article intitulé « Pressions Inflationnistes et Demande dans l'Economie Haïtienne48(*) », L'Economiste Frédéric-Gérald Chéry a soutenu que la tendance générale semble indiquer que l'inflation est un phénomène quasi cyclique en Haïti. « L'économie haïtienne alterne des taux d'inflation de grandeurs voisines tous les deux ans ».

Ainsi, selon les données publiées par l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI), l'économie haïtienne a enregistrée une hausse des prix, en 1987 et 1988, de 11.1% et -0.1%, en 1990 et 1991, de 16.4% et 20.6%, environ 17% entre 1995 et 1997 et 8.3% et 9.9%, en 1998 et 1999. Enfin, l'examen des chiffres de l'IHSI a révélé que l'inflation est répartie à la hausse en 2001 pour connaître, en 2003, une évolution hyper-inflationniste en franchissant la barre psychologique de 40%.

D'après l'analyse réalisée par M. Chéry, les phases d'inflation modérée sont synchronisées avec des événements précis : entre 1986-1987 : politique de libéralisation du commerce extérieur, programme d'ajustement structurel (PAS), et prêts du FMI et de la Banque Mondiale ; les années 1991-1994 sont marquées par un rythme inégal de croissance des prix, imputable aux effets d'un embargo commercial et financier imposé au pays ; entre 1995-1997 : apport de capitaux externes avec la restauration de la démocratie en Haïti. Un peu plus tard, en 1996, les autorités monétaires haïtiennes initient des mesures de contrôle des prix sous la forme d'une offre de Bons du Trésor par la Banque Centrale.

L'achat de ces titres par les banques commerciales amène généralement une certaine stérilisation de la monnaie, et donc une diminution de la quantité de monnaie en circulation. La politique des Bons du Trésor était censée entraîner une baisse du crédit, une hausse des taux d'intérêt et une baisse des prix à travers une contraction de la demande49(*).

Ainsi, en 2000-2001, les taux d'intérêt sur les Bons du Trésor avoisinaient près de 30% l'an et ceux sur les prêts des banques commerciales jusqu'à 48% l'an50(*). Or, malgré ces mesures les prix n'en continuaient pas moins d'augmenter. En effet, il est admis que la croissance excessive de la masse monétaire peut avoir des conséquences inflationnistes. Cependant, sa seule restriction ne permet pas toujours de contrôler tous les phénomènes a vocation inflationniste51(*).

III.1) Besoins de consommation et inflation en Haïti

Les données fournies par les Enquêtes de Budget Consommation des Ménages (EBCM) révèlent certaines transformations survenues au niveau de la demande de biens et services des ménages haïtiens. L'examen de ces données montre que ces transformations peuvent être aussi à la base de la hausse des prix, dans un contexte où l'offre de biens et services produits localement est rigide.

Un des résultats des EBCM est la détermination du contenu du panier de la ménagère en termes de biens achetés52(*). En effet, en 1971, la ménagère allouait 65.3% de son revenu à l'alimentation, 23% aux biens industriels. Les services comptaient pour 4% de la valeur de ce panier de biens et 15% du revenu allaient au logement. En 1980, 48% du revenu du ménage gagnant moins de 250 gourdes par mois allaient aux biens alimentaires, 36% aux biens manufacturés et 16% aux services. En 1988, comme le montre le Tableau VII, ci-dessous, le panier de la ménagère est rempli à hauteur de 49.4% par des biens alimentaires. Les services comptent pour 28.1% du revenu, et 8.5% de ce dernier vont aux biens manufacturés.

Tableau VII

EBCM 1987-1988 et 1999-2000

Répartition en % des dépenses de consommation des ménages haïtiens

EBCM 1987-1988 %

EBCM 1999-2000 %

Alimentation 47.8

Alimentation 76.2

Boissons et tabacs 3.3

Enseignement 0.2

Habillement 8.7

Habillement 1.1

Logement 4.3

Logement 9.8

Meubles et articles de ménage 9.2

Equipement 5.7

Soins médicaux 2.2

Santé 0.4

Transport et communication 7.6

Transport 2.3

Education et loisirs 5.3

Loisirs et culture 0.2

Services 9.8

Hôtels, bar, restaurant 5.3

Autres produits non classés ailleurs 1.8

Autres dépenses 2.4

Total 100.0

Total 100.0

Sources : IHSI, EBCM 1987-1988 et 1999-2000.

Les données53(*) du Tableau VII suggèrent que la demande est instable dans le temps. Les ménages, en tout cas, devenant de plus en plus pauvres, sont réduits à augmenter la part relative du revenu consacrée aux achats de biens alimentaires, c'est-à-dire à garantir le minimum physiologique. Pourtant, un simple constat montre que les ménages haïtiens achètent et ont accès à plus de services que par le passé. La progression de la scolarité atteste cette réalité. Par contre, les ménages déclarent avoir alloué 0.2% de leur revenu à l'éducation en 1999-2000. L'écart entre les données et ce constat nous pousse à analyser l'évolution de la structure du PIB, afin de démontre qu'une recomposition du panier de la ménagère peut s'être produite en Haïti.

En fait, la structure du PIB par secteur tend à diverger par rapport à la composition du panier de la ménagère. Notons que le secteur agricole forme 33.4% du PIB en 1988. En revanche, cette même année, les ménages affirment avoir alloué 49.4% de leur revenu à l'alimentation. En 1988 les services représentaient moins de 30% des dépenses des ménages. Ces mêmes services qui comptent pour 20% des dépenses au niveau de l'EBCM de 1996, forment 46 % du PIB en 1988 et 48 % en 1996.

La divergence entre poids des services au niveau de la demande marchande (EBCM) et du PIB peut être due aux modalités de l'offre des services qui se réalise en grande partie au niveau des institutions, sous la forme de biens non marchands, évolution que les EBCM ne parviennent pas à saisir. Cet écart traduit une évolution de la société mal cernée par les statistiques officielles, en termes d'offre et demande globales de biens et de services, et également de réorganisation de l'économie nationale54(*).

* 48 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 12.

* 49 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 12.

* 50 Voir site Internet : http://www.brh.net

* 51 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 13.

* 52 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 13.

* 53 Les choix de l'échantillon de biens et services, la strate sociale et la terminologie retenue pour constituer le panier de la ménagère et calculer les prix à la consommation ainsi que les résultats obtenus par l'IHSI sont loin d'être identiques et homogènes d'une enquête à l'autre. Jusqu'en 1980, 34 produits servaient à déterminer l'indice des prix. Ce panier de la ménagère était alors établi à partir d'une enquête menée en 1948. Celui de 1980-1987 comprenait 77 produits. Les paniers de la ménagère retenus en 1988 et 1996 prennent en compte tous les biens qui ont un certain poids dans les dépenses totales des ménages. Mais, les poids des groupes de produits divergent fortement d'une enquête à l'autre. La part des biens alimentaires et des boissons dans les dépenses des ménages est passée de 51.1% en 1988 à 76.2% à 1996. (Cf Bulletin, AHE, déc. 03, vol. 1, p.13)

* 54 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 14.

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