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Problématique de l'inflation au travers des principaux determinants du revenu des menages. Cas d'Haiti:1975@2004.

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par Moise Ramces
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licence 2008
  

Disponible en mode multipage

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Mémoire de sortie

La science est un véritable parasite : plus le nombre des patients est élevé, plus la physiologie et la pathologie progressent, et donc meilleurs sont les résultats thérapeutiques obtenus. L'année 1932 marque le moment le plus noir de la grande dépression et c'est de son cadre honni qu'a progressivement émergé la nouvelle discipline que nous appelons aujourd'hui macroéconomie.

Paul Samuelson.

Table des matières

Remerciements v

Dédicaces vii

Liste des tableaux, schémas et sigles viii

Préambule 1

Introduction 4

I.) Présentation des idées théoriques sur l'inflation et revenu des ménages 11

I.1) Présentation de certains types d'inflation 12

I.1.1) Inflation par les couts 12

I.1.2) Inflation par la demande 12

I.1.3) Inflation séculaire 12

I.1.4) Inflation galopante 12

I.2) Facteurs explicatifs du coût de la vie 13

I.2.1) Approche de Fritz Deshommes 14

I.2.2) Approche de Fréderic Gerald Chéry 15

I.3) Mesure de l'inflation 16

I.3.1) Notion d'Indice 16

I.3.2) Indice des Prix à la Consommation (IPC) 17

I.4) Analyse de l'offre et de la demande 18

I.5) Analyse sommaire des principales composantes de la balance des paiements 22

I.6) Typologie de revenu : Énoncé et Analyse 24

I.6.1) Revenu personnel 24

I.6.2) Revenu personnel disponible 24

I.6.3) Revenu National (RN) 24

I.6.4) Revenu National Brut (RNB) 24

I.6.5) Revenu National Net (RNN) 25

I.6.6) Revenu d'équilibre (Ye) 25

I.7) Analyse macroéconomique du revenu 25

I.7.1) Approche de Brown (Effets de Brown) 25

I.7.2) Approche de Keynes 26

I.7.3) Approche de Duesenberry 27

I.7.4) Approche de Kalecki 28

I.7.5) Théories du revenu permanent et du cycle de vie 29

II.) Analyse sommaire de l'économie haïtienne : 1975&2004 32

II.1) Structure du taux de croissance du PIB et son apport au secteur réel 38

II.1.1) Secteur primaire 41

II.1.2) Secteur secondaire 47

II.1.3) Secteur tertiaire 48

II.2) Évolution de la balance des paiements 49

II.2.1) Mouvements des capitaux 49

II.2.2) Évolution du commerce extérieur 51

II.3) Étude comparative du système des Finances Publiques 54

II.3.1) Recettes publiques 55

II.3.2) Dépenses Publiques 57

II.3.3) Solde budgétaire 58

III.) Analyse des principaux mécanismes du coût de la vie en Haïti 60

III.1) Besoins de consommation et inflation en Haïti 61

III.2) Circulation monétaire et hausse des prix 64

III.3) Déficit budgétaire et coût de la vie 66

III.4) Balance des paiements et taux de change 67

IV.) Illustration du modèle économétrique 73

IV.1) Présentation du modèle économétrique 73

IV.2) Présentation des variables et hypothèses du modèle 74

IV.3) Présentation des variables 74

IV.2.2) Hypothèses du modèle 74

IV.3) Estimations du modèle et analyse des résultats 75

IV.3.1) Estimations du modèle 75

IV.3.2) Analyse des résultats de l'estimation du modèle 77

IV. 4) Tests statistiques 80

IV.4.1) Test de stabilité des coefficients/test de la racine unitaire 80

IV.4.2) Test de la signification globale des coefficients (test de Fischer) 84

IV.4.3) Test de Durbin-Watson 85

IV.4.4) Test de Breusch-Godfrey 88

IV.4.5) Test de détection de multicollinéarité 90

IV.4.5.1) Test de Klein 90

IV.4.5.2) Test de Farrar -Glauber 91

IV.4.6) Test de Normalité des erreurs 92

IV.5) Conclusion du modèle 93

Conclusions & Recommandations 95

Annexes 101

Bibliographie sélective 102

Remerciements

Il ne paraîtrait possible de manifester ou contempler émotionnellement certains faits de la nature sans la grâce et la bénédiction du Grand Chef de l'univers que nous ne cesserons jamais de remercier. En effet, comment aurais - je pu passer ce cycle de quatre années et d'autres moments qui me paraissent difficiles et pernicieux sans l'aide de notre doux sauveur, ne serait-ce l'espace d'un sciemment. Que son Saint nom soit toujours béni !

Nos premiers mots de remerciement s'adressent surtout aux enseignants du département des Sciences Économiques de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques des Cayes (FDSEC) de l'Université d'État d'Haïti (UEH) auxquels, nous tenons à rendre un vibrant hommage et, à travers eux, tous les enseignants et éducateurs que nous avons eu la chance et l'honneur de rencontrer durant notre parcours scolaire. Ce travail représente la cueillette des diverses informations et cours compilés en salle de classe et dans nos pérégrinations, c'est donc par cette voie que je prétends aujourd'hui à intervenir dans certains champs spéciaux sur le marché du travail. Au doyen M. Gelin I. Collot, aux vice doyens Elie Méus et Jean Michel Bonnet respectivement chef du département des Sciences Économiques et Juridiques nous manifestons solennellement notre profonde gratitude et témoignons de notre respect et de notre considération.

Toute ma gratitude est adressée au professeur Eddy N. Labossière pour avoir dirigé et encadré la rédaction de ce mémoire.

Je remercie de tout mon coeur mon père, ma mère, mes oncles, mes tantes, mes frères, mes soeurs, mes cousins, mes cousines, mes neveux et mes nièces. Je n'ai peut-être pas toujours été à la hauteur de vos attentes individuelles ou collectives mais votre soutien financier, moral et votre amour m'ont permis d'arriver jusqu'à ce point. Puisse ce diplôme nous ouvrir à tous des lendemains meilleurs.

Nous profitons de cette occasion pour penser à nos amis, nos amis de toujours, les   « compagnons de fortune et d'infortune » et les compagnons de galère: Jules Omega, Beaubrun Michelet, Paul André Batallien et à mon petit frère Carl Henri Jeanty. .

Un spécial remerciement à la famille Kelyan Luigi MOISE d'avoir passé avec elle des moments agréables en leur compagnie.

Je n'oublie surtout pas les camarades de promotion durant toutes ces années d'écoles, surtout Blaise Tolbert , un ami et frère, qui m'a tant épaulé dans mes démarches et à tous les travaux de finition tant sur le plan intellectuel et moral.

La liste de personnes ci-dessus, n'étant pas exhaustive, nous réclamons l'indulgence de toutes celles qui n'y retrouveront pas leurs noms. Nous les assurons que leur souvenir restera, toutefois, à jamais gravé dans nos mémoires.

A tous ceux et à toutes celles dont les acronymes n'apparaissent pas sur cette page, ils sont nombreux, qu'ils demeurent convaincus, que nous ne les avons point oubliées et qu'ils soient assurés de notre profonde gratitude. Merci.

Dédicaces

Ce mémoire est dédié à mon regretté père « Gérard JULES » et ma très chère mère ''Pauline LOUIS ''qui m'ont toujours poussé et motivé dans mes études. Sans eux, je n'aurais certainement pas fait d'études longues. Ce mémoire représente donc l'aboutissement du soutien et des encouragements qu'il m'a prodigués tout au long de ma scolarité. Qu'ils en soient remerciés par cette trop modeste dédicace et que Dieu leur donne l'opportunité de progresser dans toutes leurs activités.

Je dédie également ce travail :

A ma femme « Malica Nadine MOISE », laquelle demeure quoiqu'il advienne d'une façon inoubliable dans ma vie jusqu'à l'au-delà.

Enfin, à tous ceux qui souhaitent présenter un jour leur mémoire de sortie, je leur dis courage, mon travail leur est dédié !

Liste des tableaux, schémas et sigles :

Liste des tableaux

I. Tableau I : Produit Intérieur Brut par secteur (en millions de gourdes constantes) :1975/04.

II. Tableau II : Couverture des besoins alimentaires.

III. Tableau III : Evolution comparative de la productivité agricole par région.

IV. Tableau III : Effectif de la monnaie en circulation et des réserves nettes de change (en millions de gourdes) :1975/2004.

V. Tableau V : Le ratio des exportations/importations en pourcentage : 1986&2004.

VI. Tableau VI : Recettes, Dépenses et solde budgétaire (en millions de gourdes) :1975/2004.

VII. Tableau VII : EBCM 1987-1988 et 1999-2000.

VIII. Tableau VIII : Évolution de la quantité de monnaie en circulation, du taux de change et de l'Indice des Prix à la consommation (IPC) (en millions de gourdes): 1975/2004.

IX. Tableau IX : Résultats de l'estimation du modèle.

X. Tableau X.1 : Résultat de l'estimation du modèle pour la 1ère sous période : 1975&1990.

XI. Tableau X.2 : Résultat de l'estimation du modèle pour la 2eme sous période : 1991&2004.

XII. Tableau XI : Correction de l'autocorrelation des termes d'erreurs par le test de Durbin-Watson.

XIII. Tableau XII : Correction de l'autocorrelation des termes d'erreurs par le test de Breusch-Godfrey et de LM. .

XIV. Tableau XIII : Vue des corrélations partielles.

Liste des schémas

i) Schéma I : Graphique des résidus

ii) Schéma II : Test de Normalité des Erreurs.

Liste des Sigles

I. ECVH : Enquête sur les Conditions de Vie en Haïti.

II. IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique.

III. USA : United States of America

IV. PIB : Produit Intérieur Brut

V. IPC:Indice des Prix a la Consommation

VI. AHE : Association Haïtienne des Economistes

VII. BRH : Banque de la République d'Haïti.

VIII. E-views : Econometric views

IX. PNB: Produit National Brut

X. PMC: Propension Marginale à Consommer

XI. FMI : Fond Monétaire International

XII. BTP : Bâtiments et Travaux Publics

XIII. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

XIV. Kw/h : Kilowatt /heure.

XV. E.U :Etats-Unis

XVI. MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

XVII. MG : Millions de gourdes

XVIII. $US : United States of dollar

XIX. BID : Banque Interaméricaine de Développement

XX. TM : Tonnes Métriques

XXI. TEC : Tonnes-Equivalent -Céréales.

XXII. IGSAM : Indices Globaux de Sécurité Alimentaire.

XXIII. CNSA : Conseil National de Sécurité Alimentaire.

XXIV. BM : Banque Mondiale.

XXV. MCO : Moindres Carres Ordinaires

XXVI. SCR : Somme des Carres des Résidus.

XXVII. UNICEF : Fonds des Nations Unies Pour l'Enfance.

XXVIII. EBCM : Enquête Budget Consommation des Ménages.

XXIX. UEH : Université d'Etat d'Haïti.

XXX. FDSEC : Faculté de Droit & Sciences Économiques des Cayes.

XXXI. RN : Revenu National.

XXXII. RNB : Revenu National Brut.

XXXIII. PPA : Parité de Pouvoir d'Achat.

XXXIV. RNN : Revenu National Net.

XXXV. MG : Millions de Gourdes

XXXVI. BACC : Bureau d'Appui à la Coopération Canadienne.

XXXVII. PAS : Programme d'Ajustement Structurel.

XXXVIII. BTP : Bâtiments et Travaux Publics.

XXXIX. WWW : World Wilde Web.

Préambule

La décennie 70 écoulée, l'économie haïtienne est entrée progressivement dans un état critique rendant la vie de plus en plus pénible à tous les niveaux du pays. Un simple coup d'oeil analysant son évolution, depuis la fin de cette période, montre aisément, en effet, que ce pays fait face à d'énormes problèmes (infrastructurel, budgétaire, social, environnemental et autre). Le marasme est tel, que chaque secteur pris séparément représente une priorité en soi, qui, justement, rend difficile l'adoption de choix cohérents de la part des décideurs publics.

En effet, l'handicape majeur des branches d'activités du secteur réel, conduisant au net ralentissement du système des finances publiques, est entretenu par la valeur grandissante du déficit budgétaire et commercial. Les difficultés découlant de l'instabilité politique chronique, durant plus de deux décennies, obligent les bailleurs de fonds et investisseurs étrangers comme locaux à se retirer du pays. Les catastrophes naturelles, la hausse du cours des produits pétroliers et l'incapacité de l'Etat de continuer à subventionner ces produits stratégiques, assombrissent encore davantage ce tableau.

Dans un tel contexte, la problématique de la montée du coût de la vie a atteint des proportions inégalées. Pour citer l'Economiste Harry Salomon1(*), avec une inflation de près de 15% en rythme mensuel et de plus de 28% en glissement annuelle, l'indice des prix à la consommation (IPC) a franchi, dès mai 2003, la barre psychologique des 40%2(*).

Classée régulièrement parmi les priorités des décideurs étatiques, cette problématique révèle un contraste où il semblerait n'exister, dans le cas d'Haïti, aucun mécanisme de contrôle des prix de la part des décideurs étatiques. Introduisant son livre « Vie Chère et Politique Economique en Haïti », l'Economiste Fritz Deshommes3(*) a signalé que, « le hic est que dans tous les cas, ou presque, les résultats obtenus se sont révélés si maigres et/ou si éphémères que l'on se croirait en présence d'un problème insurmontable, d'un véritable casse-tête, pour lequel n'existe aucune solution viable et qu'il faut se résigner à subir avec courage et abnégation ».

Selon une enquête sur les conditions de vie en Haïti (ECVH), réalisée en 2001 par l'IHSI, 73.8% des ménages s'en remettent à Dieu en ce qui a trait à l'évolution future de la situation économique du ménage.

La complexité du problème fait actuellement l'objet de débats et plusieurs thérapeutiques ont été avancées. C'est dans ce cadre là que nous avons tenté d'apporter notre modique contribution par un coup de projecteur sur « la problématique de l'inflation au travers des principaux déterminants du revenu des ménages de 1975 à 2004 ».

Nous n'avons nullement la prétention d'avoir traité la question de manière exhaustive. Les difficultés d'obtention des données statistiques nécessaires à notre analyse ou l'accès à une documentation actualisée ont constitué des limites importantes.

Aussi, vos critiques et suggestions vont contribuer à l'améliorer ou le parfaire. Tout en reconnaissant et en appréciant hautement la contribution de notre encadreur, nous assumons entièrement les insuffisances et les manquements de ce travail.

Introduction.-

La cherté de la vie est un phénomène affectant l'économie de tous les pays de la planète, mais surtout de manière plus accentuée ceux du tiers-monde. Ce fléau frappant, dans la plupart des cas, tous les circuits économiques d'un pays, peut même conduire à freiner sa croissance dans la mesure où l'évolution des prix n'est pas suffisamment maîtrisée par les décideurs étatiques.

Haïti, pays tiers-mondiste, expérimente ce problème depuis plus de deux décennies déjà. En effet, depuis la fin de la décennie 70, l'on assiste non seulement à l'effritement dramatique du pouvoir d'achat des ménages (baisse des salaires), mais aussi à la problématique manifeste des prix qui ne cessent d'évoluer à la hausse. Cette situation a occasionné des ralentissements nets de l'activité économique, freinant ainsi l'élan favorable qu'a connu le pays au cours de la décennie 704(*).

Les grands faits marquant le tournant décisif de l'économie haïtienne ne remontent, en effet, que jusqu'à la décennie des années 70. A cette époque, l'exportation de produits agricoles, qui constituaient l'une des forces de devises du pays, a crû à un taux annuel de 10%. Le secteur primaire a enregistré un taux de 1.05%. Les deux autres secteurs, à savoir le secondaire et le tertiaire, se révélaient également dynamique, croissant en moyenne de 4.56% et de 4.60%, respectivement. Au cours de cette décennie, l'économie a également enregistré un taux de croissance de 4.5%, alors que le revenu national par habitant croissait à un rythme de 3% pour atteindre, en 1979 et 1980, le niveau d'offre de 215 dollars américains au prix constant en 1976(5(*)).

Or, à partir des années 80, plus précisément dès 1981, l'économie haïtienne est entrée, « paradoxalement », dans une phase de récession. Ainsi, à la faveur de cette dégringolade le niveau du coût de la vie a donc entrepris sa marche ascendante. Dans un article publié dans le bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), l'Economiste Frédéric-Gérald Chéry estimait, sur la base des données publiées par l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI), que les prix ont été multipliés par 8 entre 1986 et 2002(6(*)). Alors que, durant la même période, le salaire minimum n'a augmenté que de 4.67 fois7(*).

Durant la décennie 80, à la faveur notamment de la récession mondiale et des événements politiques de la moitié de cette période, l'on a donc assisté à une baisse sans précédent du revenu national8(*). Le Produit Intérieur Brut (PIB) a subi une chute vertigineuse, passant de 7.4% à -2.9% en 1980 et à -3.4% l'année suivante. Les tendances sont les mêmes pour tous les indicateurs sectoriels : l'agriculture manufacturière, l'industrie touristique, l'industrie extractive et les services sont tous en difficulté9(*).

La récession mondiale s'est accompagnée, de 1980/82, d'une perte relative de marchés par les nouveaux produits d'exportation du pays (les produits manufacturiers). Les exportations manufacturières ont été de 3.04% pour la période de 1976/80 et sont tombées à 1.31% en 1981/85. Le prix du café a chuté de 33% de 1980 à 1981. Son prix s'est maintenu à un niveau inférieur, comparativement à la moyenne des quatre années précédant 1981, période au cours de laquelle les prix internationaux se situaient à un niveau élevé10(*). Ainsi, le secteur primaire, autrefois moteur du développement de l'économie nationale, se trouve complètement paralysé. Ce secteur a affiché les valeurs respectives de 1937843 ; 1877632 et 171743382 milliers de gourdes entre 1980, 1981 et 1982.

Après le passé néfaste des années 80 est venu en suite le passé tragique et terrible des années 90. Selon l'avis de plus d'un, cette période constitue le « chaos » de l'économie nationale en raison, notamment, de l'embargo économique commercial imposé durant trois ans sur le pays par la communauté internationale. L'embargo a stimulé davantage la montée pertinente du coût de la vie qui a connu, en 1994, des pics de plus de 50%(11(*)).

Les situations ayant succédé à ces deux décennies (80 et 90) n'allaient pas être meilleures. En effet, retenons durant la période allant de 2000 à 2003, la diminution12(*) de l'offre du dollar sur le marché haïtien qui s'est traduite par une dépréciation record de la gourde, plus de 50% de sa valeur de septembre 2002 à Septembre 2003(13(*)). La décote de la gourde a eu évidemment comme corollaire un accroissement considérable des prix à la consommation.

L'économie haïtienne a donc connu, en 2003, une situation d'hyper-inflation. Le taux d'inflation qui était de 10% à la fin de l'exercice fiscal 2001-2002 a franchi, dès mai 2003, la barre psychologique de 40%(14(*)). La marmite de riz de 2.7 kilos, achetée à environ 9 gourdes en 1987, se vendait autour de 75 gourdes en 2003 et cette évolution est notable pour tous les autres biens15(*).

Les mesures prises par les décideurs étatiques, dont le quadruplement du salaire nominal n'a donc pas réussi à compenser la hausse du coût de la vie en Haïti16(*). D'ailleurs, aujourd'hui encore, ce phénomène reste une préoccupation de tous les jours et en particulier des groupes de citoyens à faibles revenus qui en souffrent énormément.

Ainsi, La montée du coût de la vie demeure un phénomène très peu maîtrisé en Haïti17(*).Quels sont donc les principaux indicateurs macroéconomiques qui interviennent dans leur formation ? Comment les déterminants du revenu des ménages18(*) permettent-ils de quantifier les relations expliquant l'évolution du coût de la vie en Haïti durant la période allant de 1075 à 2004 ?

S'évertuant à fournir des matériaux susceptibles de contribuer à répondre à ces questionnements, ce travail réunit-il les objectifs suivants :

· Expliquer, à travers un modèle économétrique, les différents agrégats macro-économiques traduisant de façon claire le comportement du niveau du coût de la vie en Haïti.

· Démontrer que le phénomène de la montée du coût de la vie en Haïti résulte d'une demande en augmentation par rapport à la faiblesse de la production nationale qui se traduit par l'accroissement des importations.

· Proposer aux décideurs étatiques les différents mécanismes permettant de contrôler les facteurs liés au problème de la montée du coût de la vie en Haïti.

Au regard de la poursuite de ces objectifs et à la lumière de l'évolution récente de l'économie haïtienne, les hypothèses suivantes ont été retenues :

H1 : Dans le cas d'Haïti, la montée du coût de la vie (IPC) est expliquée par la faiblesse du revenu des ménages, similaire à la faiblesse des exportations nettes ou balance commerciale (Bc), au déficit chronique du budget de l'Etat (Sb) ainsi que le mode de financement adopté (Mc), du niveau de l'investissement global (Ig), malgré le niveau de la consommation globale des ménages (Cg).

H2 : La production nationale étant très affaiblie, la dépendance externe et l'utilisation excessive de la planche à billets pour financer le déficit budgétaire ont comme corollaire une perte de valeur du revenu des ménages, stimulant ainsi la vie chère en Haïti.

En vue d'atteindre les objectifs poursuivis, la méthodologique adoptée a été fortement inspiré non seulement de l'ouvrage du Professeur Frantz Piard19(*) « Construire le Mémoire de Sortie », mais aussi du modèle de certains travaux de fin d'études disponibles soit sur le site Internet http : // www.memoireonline.com, soit à la bibliothèque de la faculté20(*).

Ainsi, après avoir entrepris d'annoncer le sujet traité et poser la problématique de recherche, ce travail s'évertue à dresser au niveau du :

Chapitre I : une présentation des idées théoriques sur l'inflation et le revenu des ménages ;

Chapitre II : le panorama de l'économie nationale pour la période allant de 1975 à 2004 ;

Chapitre III : la lutte contre la vie chère et la problématique du niveau du coût de la vie en Haïti. Cette analyse part du constat de l'augmentation, tant en variété qu'en quantité, de la consommation des ménages haïtiens durant une bonne partie de la période d'observation adoptée. Ainsi, après une mise en relief de la structure de la consommation des ménages, l'emphase sera mise sur l'évolution des importations, du déficit budgétaire, de la masse monétaire ainsi que sur le taux de change pour analyser ce qu'il convient d'appeler « les mécanismes du coût de la vie en Haïti ».

Chapitre IV : L'élaboration d'un modèle économétrique, qui constitue le fondement réel de ce travail, en vue d'expliquer de façon concrète la véracité de nos hypothèses, par le biais des tendances des différentes variables sélectionnées. A cette fin, le logiciel de support « Eviews, version 5.1 » a été utilisé en vue d'arriver aux résultats du modèle.

D'autre part, pour réaliser ce travail, des sources importantes d'informations dont des bulletins, des journaux, des rapports, des publications nationales (disponibles dans les bibliothèques, sur l'Internet et bureaux d'études) ont été utilisées.

Bien entendu, au regard non seulement de l'envergure du sujet, des difficultés rencontrées (par exemple, nous avons dû abandonner des choix de modèle par manque d'informations statistiques fiables), mais également de l'apprenti chercheur que nous sommes, certaines améliorations possibles peuvent être apportées à ce travail.

Du reste, nous pensons, toutefois, qu'il aura atteint son but dans la mesure où il peut être considéré comme un outil mis à la disposition de tous ceux voulant entreprendre une étude approfondie sur les facteurs du coût de la vie en Haïti et les déterminants du revenu des ménages. Car la montée du coût de la vie en Haïti, en plus d'être un sujet d'actualité, ce phénomène reste et demeure l'un des problèmes majeurs que les décideurs économiques n'arrivent toujours pas à solutionner.

I.) Présentation des idées théoriques sur l'inflation et le revenu des ménages

Le niveau du coût de la vie s'explique de manière directe par la variation dont les biens et les produits évoluent à chaque instant donné. Ceci, peut parfois expliquer par le comportement de la monnaie locale vis-à-vis des autres considérés directement de l'étalon monétaire ; en d'autres termes, sous le nom de la monnaie de référence .Citer par exemple en ce moment les plus connus sont : le US dollar, l'Euro () provient de la convention européenne et même la livre sterling celle de la grande Bretagne...

Dans tous les pays du monde le niveau des prix est toujours contrôlé par les décideurs étatiques à l'exception du secteur informel qui, toujours contrôlables ; cela ne peut mettre en dérive l'économie du marché à cause de la présence d'État où le revenu de ces ménages est parfois supérieur à ceux vivant dans le formel. Le niveau de l'inflation peut être expliqué par les divers agrégats suivants : le niveau de la consommation globale des ménages(Cg),de l'investissement global(Ig), de la balance commerciale (Bc), le comportement du PNB, du niveau de la quantité de monnaie en circulation (Mc), puis une situation du niveau du taux de croissance du Produit Intérieur Brut (%PIB) par rapport à une année donnée communément appelé année de base ou période de base.

Le coût de la vie est aussi un sujet pluridimensionnel, l'objectif est de faire apparaître à travers les grands indicateurs macro-économiques traduisant de façon concrète la situation financière d'un pays donné.

I.1) Présentation de certains types d'inflation

I.1.1) Inflation par les coûts

Elle est celle où la hausse des prix résulte de la hausse autonome de divers coûts de production, tels que la hausse des couts des matières premières ou des produits importés, hausse des salaires due à une demande excédante de main-d'oeuvre, à la pression de salaire supérieure à la productivité, etc.

I.1.2) Inflation par la demande

Elle est celle où la demande de biens et de services excède la capacité de production ; il en résulte une hausse des profits, des prix et des salaires qui alimentent la poussée de l'inflation.

I.1.3) Inflation séculaire

C'est un phénomène qui maintient, dans une économie fermée, le plein-emploi sans contrôle des prix et des salaires, en prenant pour base qu'il y aura une augmentation annuelle de productivité soit de 25% et une augmentation de prix soit de 2%.Dans une économie établie sur le commerce extérieur, cette inflation de 2% pourrait à la longue être sérieuse.

I.1.4) Inflation galopante

Elle entraine une destruction presque totale du pouvoir d'achat de la monnaie. Les prix peuvent grimper à des niveaux très élevés et la vitesse de circulation devenir extrêmement rapide.

I.2) Facteurs explicatifs du coût de la vie

Selon l'encyclopédie « Microsoft Encarte, version 2006 », l'évolution des prix est expliquée par les facteurs constitutifs de l'offre et de la demande. En effet, la montée21(*) du coût de la vie apparaît lorsque les pressions économiques et l'anticipation de certains événements font monter la demande de biens et services au-delà de l'offre disponible par rapport aux prix existants, ou encore lorsque la production disponible est réduite par une productivité défaillante ou par les contraintes du marché.

Ainsi, les problèmes qui sont dus, par exemple, au secteur touristique, à l'instabilité politique, à la décote de la monnaie locale, au chômage élevé et à la fixation arbitraire des prix, au secteur informel conduisent à un croit rythmique du coût de la vie dans un pays.

Les gouvernements se sont toujours efforcés d'influencer l'évolution du coût de la vie dans l'économie. Leurs actions s'inscrivent souvent dans une politique des prix et des salaires visant à maîtriser l'inflation22(*). Toutefois, la théorie économique n'a pas encore dégagé une position définitive sur l'inflation et les moyens de s'en sortir23(*).

Pour certains économistes, les causes de l'inflation résident dans une émission monétaire trop importante et/ou dans l'interventionnisme étatique. Pour d'autres au contraire, les véritables causes de l'inflation se situent dans les conflits entre les groupes sociaux pour le partage des richesses et dans les rigidités de l'appareil de production. Pour certains enfin, l'inflation peut résulter des mutations sociales provoquant à la fois une transformation du « patron » de consommation et la hausse des prix dans l'économie24(*).

I.2.1) Approche de Fritz Deshommes

Pour parler du cas de l'économie haïtienne, l'Economiste Fritz Deshommes, dans son ouvrage intitulé « Vie Chère et Politique Economique en Haïti », affirmait que « le 2ème type d'explication s'accorde mieux à la réalité nationale ». Selon lui, l'échec de la lutte contre la vie chère vient du fait que « le 1er type d'explication, d'essence néo-libérale, semble avoir été privilégié par la pensée économique dominante en Haïti »25(*).

En effet, dans cet ouvrage, qui constitue le véritable cadre de référence du présent travail de recherche, l'auteur a plaidé pour une intervention de l'Etat avec la rigueur nécessaire pour corriger les distorsions du marché haïtien. Distorsions expliquées notamment par les situations de monopole, de marché noir de protectionnisme étatique, qui contrarient le libre jeu du marché.

Le présent travail de recherche se situe en droite ligne avec la réflexion exprimée par l'auteur, mais la démarque quelque peu. En effet, en plus des imperfections du marché haïtien conduisant à la fixation arbitraire des prix, le surplus de monnaie en circulation et la faiblesse de l'appareil productif semblent avoir aussi une grande influence sur l'évolution du coût de la vie en Haïti.

I.2.2) Approche de Frédéric-Gérald Chéry

Notre travail de recherche trouve également sa source dans un article de l'Economiste Frédéric-Gérald Chéry26(*) pour qui « l'inflation peur résulter d'un phénomène social ».

En effet, dans cet article paru en décembre 2003, l'auteur démontre que, nous citons : « l'inflation en Haïti est due ces dernières années à une extension en variété et en quantité des besoins de la population, non suivie par un accroissement de la production locale. La tension entre demande en évolution et offre rigide de biens et services s'est traduite à la fois par une croissance des importations de biens courants et par une hausse des prix... Les changements sociaux à l'oeuvre en Haïti, associés à de nouvelles possibilités de circulation de la monnaie, sont de nature à entraîner une recomposition de la demande. Ces changements, qu'il faudra relever au niveau du panier de la ménagère, peuvent induire des mécanismes de hausse des prix ».

Ainsi, cette analyse de l'évolution du coût de la vie en Haïti mettant l'emphase sur l'excédant de demande qui est comblé par les importations de biens courants, partage bien notre point de vue. Toutefois, il n'y a pas lieu ici de débattre de cette question, celle-ci faisant l'objet des chapitres III et IV de ce travail. Mais en attendant, poursuivons la revue du paysage littéraire sur le coût de la vie.

I.3) Mesure de l'inflation

Il ne fait aucun doute, qu'aujourd'hui, il est impossible d'acheter autant de biens ou services avec un même montant d'argent qu'autrefois. Cet état de fait s'explique par les variations continuelles enregistrées au niveau du prix des biens et services. Ainsi, une augmentation répétée des prix érode le pouvoir d'achat de la monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques27(*).

L'encyclopédie Encarta assimile ces variations du coût des biens et services à la baisse du pouvoir d'achat des ménages qu'elle définie comme « la valeur réelle, en marchandises et en services, que représente un revenu ». Donc, pour mesurer le pouvoir d'achat d'un revenu ou encore le coût de la vie à un moment donné, il faut tenir compte de l'évolution des prix des biens et des services correspondants. Aussi, dans la plupart des pays, un indice est utilisé pour rendre compte de cette dernière.

I.3.1) Notion d'indice28(*)

Un indice est un outil statistique qui permet la comparaison spatiale ou temporelle d'une grandeur ou d'une variable donnée. En d'autres termes, c'est un indicateur qui renseigne sur l'évolution d'une variable entre deux dates différentes ou permet de comparer en deux endroits distincts. Il existe des indices de prix, de volume, de valeur, de chiffres d'affaires, de masse salariale, etc.

Si on compare la variable « prix », l'indicateur qui permet de mesurer, de comprendre et d'interpréter, en un lieu donné et à un moment déterminé, l'évolution de cette variable économique, est bien un indice des prix, et notamment l'Indice des Prix à la consommation.

I.3.2) Indice des Prix à la Consommation (IPC)

L'encyclopédie Encarta définit l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) comme une estimation de l'augmentation ou de la diminution générale des prix. Cette définition plutôt simpliste peut être renforcée par celle de l'Economiste Harry Salomon, dans son article publié dans le bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE) paru en décembre 2003 (vol. 1, No. 5).

En effet, selon sa définition, « l'IPC est un indicateur qui mesure l'évolution de l'ensemble des prix des biens et services consommés par les ménages. Qu'il s'agisse de produits alimentaires, d'articles d'habillement, de loisirs en passant par les services du logement, de soins de santé, etc., tous les produits figurant dans la consommation des ménages sont pris en compte dans l'IPC ».

Cet indice synthétique ou agrégé permet de présenter sous une forme globale un ensemble de phénomènes assez souvent hétérogènes, dont la simple sommation s'avère difficile voire impossible. Par exemple, l'hétérogénéité des unités de mesure des différents produits qui composent le panier de la ménagère29(*).

Ainsi, bien qu'il permet d'avoir une image de la dérive des prix et de mesurer l'évolution du pouvoir d'achat moyen dans un pays, information essentielle pour tous les acteurs économiques, il n'en demeure pas moins que l'IPC est un indice à prendre avec précaution.

En effet, vu qu'il est matériellement impossible de faire le relever systématique de tous les prix dans un pays à un moment donné, les chercheurs sont obligés donc de recourir aux sondages statistiques pour mesurer les variations de prix dans l'économie. D'où, l'indice des prix à la consommation n'est qu'une moyenne pondérée des données relevées, ce qui peut conduire ainsi à altérer leur réalité. Evidemment, il existe un ensemble de mécanismes permettant aux Responsables de limiter l'effet de ces imperfections de l'IPC. Il n'en reste, toutefois, que l'encyclopédie rapporte que cet indice demeure imparfait.

Pour clore ce point, il importe à présent d'analyser les composantes de l'offre et de la demande, étant les facteurs à l'origine de la montée du coût de la vie.

I.4) Analyse de l'offre et de la demande globale

L'explication des composantes de base de l'offre et de la demande globale varie en fonction des divers courants de pensées. Les analystes ont résumé toutes les explications qui ont été fournies en la matière selon les trois théories suivantes :

A) La première théorie baptisée sous le nom de la « Théorie quantitative de la monnaie » repose sur les deux hypothèses suivantes :

Hypothèse 1 : l'offre de monnaie est une donnée exogène qui est à la discrétion de la banque centrale.

Hypothèse 2 : la demande de monnaie est en relation étroite avec le niveau du PNB, soit :

M : la demande de monnaie

P : le niveau moyen des prix (Indice moyen)

Y : le niveau du revenu réel (PNB réel)

V : vitesse de circulation de la monnaie, qui est le nombre de fois qu'une unité monétaire passe de mains pendant une certaine période de temps (en général une année). Cette hypothèse peut être réécrite comme suit :

MV= PY (1)

Ou encore :

M = 1/V*PY (2)

Ou encore :

M = k*PY avec k = 1/V (3)

Et finalement :

M/P = kY (4)

La relation (4) signifie que la valeur réelle de la monnaie désirée par le public (M/P) est un multiple k du PNB réel Y.

Donc, lorsque la demande de monnaie est donnée, le volume des transactions(Y) est aussi donné. Si Y augmente, P doit diminuer pour que l'équation (4) tienne.

Considérant qu'il s'agit d'une question liée au problème du croit rythmique de la masse monétaire émise par l'Etat, la réponse est simple : les agents économiques auront plus d'argent qu'ils ne souhaitaient conserver et par conséquent ils vont dépenser le surplus. Dès lors, deux éventualités doivent être envisagées :

A1) Y est à un niveau de sous-emploi ; dans ce cas il y aura une forte expansion de la demande de production.

A2) Y est au niveau de plein-emploi ; dans ce cas le prix (P) augmentera

Les partisans de cette théorie s'affirment encore plus claire et soutiennent que les modifications du niveau des prix des biens et services reflètent les fluctuations de la monnaie disponible. Cette dernière se définit traditionnellement par l'argent en numéraire et les comptes de dépôts a vue. Selon eux, pour qu'il y ait stabilité au niveau des prix, la masse monétaire doit s'accroître à un rythme stable, adapté à la capacité de production effective de l'économie.

Pour arriver à la conclusion logique de cette théorie : la monnaie ne peut pas influencer les grandeurs réelles, elle n'affecte que des grandeurs nominales.

B) La seconde théorie est l'oeuvre de Jhon Maynard Keynes. Selon cette théorie, la demande de monnaie est expliquée de deux façons suivantes :

B1) la demande de monnaie pour des fins de transactions et précautions. Cette demande varie directement avec le niveau de revenu et ce pour deux raisons :

B11) les agents économiques ont besoin de monnaie pour leurs transactions.

B12) Les sorties et entrées de fonds, chez les agents économiques, ne sont pas parfaitement synchronisées.

B2) Les agents économiques peuvent garder leur monnaie soit sous forme liquide, soit sous forme d'actifs financiers soit en une combinaison des deux.

Finalement, plus la richesse est détenue sous forme liquide et moins le risque de la perdre est grand. Il est aussi clair que plus le taux d'intérêt est élevé, moins grande sera la quantité de monnaie gardée sous forme liquide. A l'inverse, plus le taux d'intérêt est faible et plus grande sera la quantité de monnaie gardée sous forme liquide, attendant à ce que les taux augmentent.

La relation inverse entre la demande de monnaie et le taux d'intérêt prouve à chaque fois qu'il y a augmentation au niveau de l'offre les taux d'intérêt baissent et vice versa.

Ainsi, les budgets de l'Etat et la gestion fiscale d'un gouvernement doivent être utilisées pour maintenir les niveaux de saturations de la production et d'emploi. La masse monétaire doit être ajustée de manière à investir le niveau désiré de croissance économique et des taux d'intérêt élevés qui décourageraient les éléments de la demande globale.

Ainsi, selon cette théorie, les dépenses des décideurs publics et la politique fiscale peuvent être utilisées pour compenser les effets néfastes de la hausse des indices du coût de la vie et donc la baisse du coût des biens et services sur le marché par un ajustement de l'offre et de la demande.

C) La troisième théorie repose sur les liaisons directes de l'offre touchant un ensemble de facteur. Par exemple, le rythme à long terme de l'investissement en capital, le niveau technologique, le groupement d'âge et le facteur du capital humain, le déplacement des activités industrielles, le niveau de la production nationale, le contrôle des matières premières, les événements politiques et sociaux, le niveau de chômage, ainsi que des contraintes économiques diverses telles que les problèmes monétaires et commerciaux, augmentations importantes du prix des biens complémentaires à l'instar du pétrole (pouvant donner naissance à la stimulation des prix des autres produits). Ces problèmes relatifs à l'offre peuvent jouer un rôle important dans l'élaboration de politiques monétaires et budgétaires d'un pays donné.

I.5) Analyse sommaire des principales composantes de la balance des paiements

Selon les informations tirées du Microsoft Encarta 2006, il est courant de distinguer trois composantes à la balance des paiements. Tout d'abord la balance des transactions courantes, qui recense le solde de toutes les opérations liées directement ou indirectement aux échanges internationaux de biens et services. À ce solde s'ajoute celui de la balance des mouvements de capitaux non monétaires, qui comprend l'ensemble des placements financiers à long terme, ainsi que les investissements directs à l'étranger. La somme de ces deux balances donne la balance des paiements globale. Si cette dernière est excédentaire, cela signifie que le résultat des échanges, qu'ils portent sur des biens, des services ou des capitaux, se traduit par une entrée nette de devises, que l'on retrouve dans les variations des réserves de change détenues par les banques et la banque centrale.

Un État doit équilibrer ses recettes et ses dépenses sur le long terme de façon à stabiliser l'économie. Comme tout agent, un pays ne peut rester éternellement en déficit et doit s'efforcer d'équilibrer ses échanges avec le reste du monde. Un déséquilibre de la balance des paiements, que ce soit un excédent ou un déficit, peut engendrer deux types d'effets économiques.

Tout d'abord un effet revenu ; dans l'exemple cité plus avant, l'excédent de la balance des paiements provoque un afflux de devises qui vient augmenter le revenu national de la nation susceptible d'être dépensé. Un déséquilibre engendre également un effet prix ; l'excédent de devises provoque un accroissement de la masse monétaire qui agit sur le niveau des prix de façon proportionnelle (théorie quantitative de la monnaie).

Dans l'hypothèse inverse, un pays en déficit peut choisir de dévaluer sa monnaie pour rendre les exportations plus compétitives. C'est le mécanisme de la dévaluation. Celle-ci peut toutefois engendrer des conséquences négatives si la hausse des exportations ne s'accompagne pas d'une réduction proportionnelle des importations, qui, elles, deviennent plus chères. Dans ce cas, le niveau de celles-ci a un effet inflationniste sur le niveau général des prix.

I.6) Typologie de revenus : Enoncé et Analyse

I.6.1) Revenu personnel

Dans une comptabilité nationale, agrégat mesurant les revenus perçus par les ménages pendant un an, avant paiement des impôts à charge des personnes physiques.

I.6.2) Revenu personnel disponible

Dans le compte de la nation, montant global du revenu que les ménages peuvent dépenser, après déduction des impôts frappant les personnes physiques.

I.6.3) Revenu National (RN)

Montant global des revenus versés aux facteurs de production, en règlement de leurs services. Il mesure le coût, pour l'économie nationale, de la production des biens et services finals pendant une année.

I.6.4) Revenu National Brut (RNB)

Le Revenu National Brut (RNB) est le nouveau terme désignant le Produit National Brut (PNB). Le RNB est égal au PIB plus le revenu net provenant des placements à l'étranger (moins les paiements équivalents versés à des non-résidents qui contribuent à l'économie intérieure).

RNB= PIB + Solde Extérieur

Les revenus nets sont formés des rendements faits sur les investissements à l'étranger moins les rendements fait par l'étranger sur notre territoire.

Il correspond à la somme des Produits Intérieurs Bruts (PIB) aux prix du marché augmenté des revenus primaires nets versés par le reste du monde. Le RNB a largement remplacé le PNB en tant qu'indicateur de richesse.

Le Revenu National Brut en parité de pouvoir d'achat (PPA) est le RNB converti à un taux de change qui permet de niveler les différents types de prix entre pays. Un dollar exprimé en PPA a le même pouvoir d'achat dans un pays donné qu'un dollar américain aux Etats-Unis.

I.6.5) Revenu National Net (RNN)

Egal au (RNB) diminue de la consommation de capital fixe. Agrégat de revenu plus fidèle que celui-ci, car la consommation de capital fixe n'est pas un revenu.

I.6.6) Revenu d'équilibre (Ye)

Niveau du revenu qui, une fois atteint, tend à se maintenir parce que l'offre globale est égale à la demande globale envisagée, ou, selon une approche équivalente, parce que l'épargne est égale à l'investissement privé.

I.7) Analyse macroéconomique du revenu

I.7.1) Approche de Brown (Effets d'Inertie)

La théorie keynésienne suppose que la fonction de consommation s'ajoute instantanément au revenu. Or, il existe que la consommation passée engendre un ensemble d'habitudes dont le consommateur est relativement prisonnier, au moins à court terme. Il en résulte que, quand le revenu augmente, la consommation augmentera beaucoup moins qu'elle ne l'aurait fait si l'adaptation avait été instantanée. Ce n'est que si l'augmentation du revenu se maintient qu'elle augmente significativement. Cette théorie permet d'expliquer pourquoi la consommation est plus élastique au revenu à long terme qu'à court terme.

I.7.2) Approche de Keynes « Théorie de la fonction de consommation »

Keynes (1936) a développé dans la théorie générale le concept de fonction de consommation afin d'argumenter son rejet de la loi de Say, d'après laquelle « toute offre crée ses propres débouchés ».

Une idée fondamentale, connue sous le nom de loi psychologique, est que lorsque le revenu s'accroît, la consommation s'accroît mais dans une moindre mesure. Cette loi psychologique revêt en fait deux formes :

La première forme de cette loi psychologique postule que lorsque le revenu s'accroît, et la consommation et l'épargne s'accroissent. En d'autres termes, la propension marginale à consommer est positive mais inférieure à l'unité.

Pour citer Keynes : « La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements détaillés de l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu »

La seconde forme de la loi psychologique postule que lorsque le revenu s'accroît, le taux d'épargne augmente. Citons à nouveau Keynes : « Les motifs des individus à satisfaire leurs principaux besoins actuels, personnels et familiaux, sont normalement plus puissants que leurs motifs à épargner, lesquels n'acquièrent une force réelle qu'au moment où un certain niveau de confort est atteint. Ces raisons font qu'en général une proportion de plus en plus importante du revenu est épargnée à mesure que le revenu réel s'accroît » Cette loi psychologique est nécessaire à Keynes pour construire sa théorie générale. Elle lui permet notamment de comprendre que toute production et revenu supplémentaire n'est pas systématiquement consommée parce que l'épargne supplémentaire du consommateur n'est pas nécessairement investie. En fait, l'ajustement de l'épargne à l'investissement sera réalisé via celui de l'offre à la demande et par le jeu du multiplicateur des dépenses.

I.7.3) Approche de Duesenberry

Selon cette approche, la consommation ne dépend pas du revenu absolu, mais du revenu relatif, c'est-à-dire de la position du revenu du ménage dans l'ensemble de la distribution des revenus d'une économie. Ainsi, par exemple, les ménages qui ont des revenus situés au bas de la hiérarchie consomment leur revenu, tandis que ceux qui ont des tranches supérieures épargnent d'autant plus que leur position est élevée. Si une progression générale des revenus n'en change pas la hiérarchie, chaque ménage continue donc à consommer le même pourcentage de son revenu. Au niveau global, la PMC (Propension Marginale à Consommer) reste constante ; ce qui se vérifie sur de longues périodes statistiquement.

I.7.4) Approche de Kalecki

Cet intérêt pour la pratique chez ''Kalecki'' a souvent été résumé par sa célèbre phrase « les salariés dépensent ce qu'ils gagnent, les capitalistes gagnent ce qu'ils dépensent ». Cette affirmation provocante s'appuie sur la démonstration suivante :

Au niveau macroéconomique, le revenu national est égal à la somme de profits et des salaires. Parallèlement, la production nationale est égale à la somme des investissements, de la consommation des travailleurs et de la consommation des capitalistes. En prenant pour hypothèse restrictive que les salariés consomment la totalité de leur salaire on a :

Revenu national = profits + salaires

Production nationale = Investissements+ Consommation des travailleurs +Salaires

Salaires = Consommation des travailleurs

Et, par différence : Ce qui induit que plus l'investissement est élevé, plus la part des capitalistes dans le revenu s'accroît.

I.7.5) Les théories du revenu permanent et du cycle de vie

Si on adopte une démarche plus réaliste, l'épargne représente une consommation différée dans le temps et non un résidu de revenu qui serait thésaurisé comme pourrait laisser croire la fonction de consommation keynésienne. Aussi, pour expliquer la consommation à un moment donné des ménages, il faudrait tenir compte de leurs revenus sur l'ensemble de leur vie et non simplement de leurs revenus courants.

Adoptons une telle perspective et interrogeons-nous pour savoir pourquoi les individus épargnent. Une première explication résiderait dans la variabilité des revenus. Si les individus ont des besoins de consommation constants dans le temps, alors que leurs revenus varient au gré des fluctuations économiques ou boursières, ils chercheraient à «lisser» leur consommation dans le temps en épargnant quand leurs revenus sont particulièrement élevés et en désépargnant dans le cas contraire.

Friedman a utilisé les outils de la microéconomie intertemporelle pour formaliser cette idée. Sous certaines conditions techniques (que nous ne détaillerons pas ici), il montre qu'un ménage cherche à avoir un niveau de consommation constant dans le temps. Par conséquent, la consommation à un moment donné devrait être égale au niveau maximal qui serait permis par la richesse financière préalablement accumulée, le revenu courant et tous les revenus futurs anticipés. Sa consommation sera alors égale à son revenu permanent.

C = Ypermanent

Celui-ci se définit de la manière suivante :

« Le revenu permanent est le revenu maximum consommable de façon constante dans le temps étant donné la richesse accumulée dans le passé, les revenus courants et tous les revenus futurs anticipés ».

En consommant progressivement la richesse accumulée, en tenant compte des revenus futurs mais aussi des besoins futurs, un consommateur va donc répartir tous ses revenus disponibles en épargnant dans les périodes qui sont fastes pour lui et en «désépargnant», voire, en empruntant, dans les périodes moins favorables.

Il y a une façon très simple de tenir compte de la conception Friedmanienne de la consommation à l'intérieur de la spécification affiné de la fonction de consommation (C= Co + aYd , avec 0 < a < 1).

Il s'agit de considérer que le paramètre Co correspond justement aux déterminants du revenu permanent autres que le revenu courant (et non à la consommation incompressible). Le paramètre Co dépendrait alors :

1. de la quantité d'actifs financiers accumulés, dans le passé.

2. de la moyenne pondérée (actualisée) des revenus futurs anticipés pour le futur.

Ainsi, la conséquence d'une crise sur les marchés des actions serait une dévalorisation des actifs financiers accumulés que l'on pourrait appréhender dans notre modélisation par une diminution du paramètre Co.

Mais, il y a alors une autre conséquence, c'est que si le revenu courant n'est qu'un déterminant parmi d'autres de la consommation à travers la détermination du revenu permanent, la propension marginale à consommer serait beaucoup plus faible que ce que les Keynésiens considéraient. Au lieu que le paramètre (a) soit d'un ordre de grandeur compris entre 0, 6 à 0, 8, celui-ci serait plus proche de 0, 1.

A la faveur de ce tour d'horizon sur les différentes approches littéraires et courants de pensée, les plus remarquables en tout cas, sur le coût de la vie et le revenu des ménages, il a été permis d'élaborer la base nécessaire permettant de poursuivre le traitement de notre sujet de recherche. Aussi, il vient à présent d'aborder le second chapitre de ce travail qui traite du « Panorama de l'économie haïtienne durant presque les trente dernières années : 1975 & 2004 ».

II.) Analyse sommaire de l'économie haïtienne : 1975 / 200430(*)

La lecture des données statistiques du Tableau I, ci-dessous, montre aisément le fait que l'économie haïtienne n'a connue sa dernière satisfaction qu'en remontant jusqu'à la décennie des années soixante dix (70). En effet, favorablement à sa bonne performance, cette période a vu des entrées massives de capitaux étrangers sous forme de dons, de crédits multilatéraux, d'investissements accrus et d'une croissance appréciable de la production nationale.

Cependant, vers la seconde moitié de la décennie (80), l'économie du pays a entamée, suite à une tergiversation politique, une phase difficile et contraignante, amenant le Produit Intérieur Brut (PIB) vers des creux sans précédent. En effet, dès la fin de 1985, les grands bouleversements politiques et le croît successif des problèmes économiques commence par expliquer la récession profonde et insoutenable que va connaître l'économie nationale.

Parmi les problèmes économiques ayant marqués cette décennie, l'on peut citer, notamment, le niveau grandissant du déficit budgétaire, provenant de la faiblesse des recettes fiscales vis-à-vis des dépenses totales, soit -151.3 MG (Millions de Gourdes) en 1986 contre -424.1 MG en 1987 (Tableau VI). A la chute de la production nationale s'ajoutent les dégâts énormes, comme l'érosion des espaces agricoles et les migrations massives non désirées qui menacent encore à faire reculer l'économie nationale.

A partir de 1987, il a été observé deux tendances contraires : l'une de réajustement des financements publics et l'autre de la détérioration de la situation générale.

Si, durant cette période, le (PIB) a accusé une baisse moyenne de 0.3% équivalent à une réduction de 4.7% par habitant, cet indicateur, en baisse tout le long de la décennie a affiché un taux de 32% inférieur au maximum atteint en 1980. Dans la liste des branches productives, en dehors des services marchands qui ont fait preuve d'un certain dynamisme, toutes les autres branches se trouvaient en baisse sinon en stagnation. Le secteur primaire a donc stagné de -0.5% tandis que la branche des industries manufacturières a décrû en moyenne de 5.5% durant la période31(*).

Aussi, les importations ont augmenté principalement à cause de l'achat de biens et services à l'extérieur. Les exportations quant à elles ont augmenté de moindre importance, en raison non seulement de la baisse ou la dévalorisation des produits agricoles sur le marché international, mais aussi, d'une technique agricole tombée en désuétude comparativement au pays d'outre mer. Seules les industries de sous-traitance ont évolué favorablement, inversant ainsi la tendance à la baisse de cette activité dès 1986 imputable à l'instabilité politique à cette époque.

Le tourisme a également fait l'objet du niveau du revenu national et, même les transferts sans contrepartie se sont accrus légèrement, entraînant une certaine amélioration au début de cette sous période.

Cependant, à la fin du semestre 1987 les résultats du comportement du système des Finances Publiques, tels que : les recettes fiscales, les dépenses publiques et le financement, expliquent le début de l'affaiblissement du secteur réel de l'économie d'Haïti (voir le Tableau I). Ainsi, la rupture de l'aide financière en novembre 1987 a accentué les difficultés financières et économiques du pays. Le Programme d'Ajustement Structurel (PAS) mis sur pied avec le (FMI) a été suspendu et les décideurs publics se sont obligés de réduire de manière drastique les fonds du pays.

En dépit de ces réductions, le déficit fiscal s'est accentué suite à la baisse prononcée des recettes publiques. Pour combler ce déficit, les autorités ont du recourir au financement interne, principalement aux avances de la (BRH). Cette situation a entraîné une croissance significative de la masse monétaire, qui s'est accompagnée de la montée rapide du taux de change de la gourde comparativement au dollar américain32(*).

La tendance au ralentissement de l'activité économique observée depuis 1987 s'est intensifiée en 1990-1992. Le secteur agricole qui représentait la partie générant l'apport le plus considérable au PIB jusqu'à la fin de la décennie 70 (Tableau I), accuse un taux de croissance négatif de 1.05%. Ce secteur a connu des problèmes divers dus aux déboisements, à l'érosion, à une augmentation excessive de la population, à l'absence d'encadrement technique et financier. L'industrie, dont la branche tournée vers l'exportation constituait l'élan du développement économique, s'est pratiquement effondrée (-8.19%) suite aux événements de Septembre 1991 conduisant directement à un embargo commercial qui allait sévir pendant trois ans (1991/1994). Le taux de croissance moyen du secteur des services qui était de 1.18% en 1987/1990 est tombé à 0.56% en raison du croit rythmique des importations illicites. Le tourisme qui représentait à la fois un apport additionnel aux encaisses nationales affiche une diminution spectaculaire du nombre de visiteurs suite à l'instabilité politique chronique dans le pays.

De plus, il a été observé une aggravation des composantes de la balance des paiements. Le dégel des fonds a conduit à une obligation excessive de la masse monétaire dans l'esprit de contrecarrer la valeur de l'étalon monétaire. Ce qui n'a pu empêcher l'épuisement du pouvoir d'achat des agents économiques résultant du phénomène de l'inflation monétaire.

Les proportions des dépenses courantes (13.9% des dépenses publiques) et du crédit à l'Etat (34.9% du crédit total à l'économie), se sont relevées insignifiantes tandis que le revenu national brut par habitant de même que la consommation réelle accusent des taux de croissance négatifs de 6.0% et de 6.2% entre 1991 et 1992.

La situation de l'économie haïtienne, en dépit des mesures de redressement économique prises par les décideurs étatiques, a, pour la période 1980/1992, continué à se détériorer. Cette situation est en grande partie imputable à l'échec des différents programmes et mesures d'ajustement de 1983, 1987, 1991, et à la persistance de la crise sociopolitique qui a privé l'économie de la contribution financière externe33(*).

Les informations retenues pour les périodes subséquentes, en ce qui a trait aux principaux indicateurs macroéconomiques, ont été expliquées par une croissance de 4.4% en 1995, alors que le PIB a connu une décélération de 1.6 point en 1996. Par la suite, le résultat allait être un peu intéressant, soit un taux de croissance en volume du PIB de 2.8%. Cet accroissement s'explique par le biais de la performance des branches d'activité du secteur tertiaire, plus précisément : Bâtiments et Travaux Publics (BTP).

Des domaines d'activités telles que l'agriculture, les services non marchands et le commerce ont plutôt gardé un profil très bas. Ce ralentissement se traduit également par le recul prononcé du rythme de croissance réelle de l'offre et de la demande de globale : 0.3% contre 27% en 1995. Ce retournement de tendance s'explique autant par la régression des importations que par la quasi-stagnation de la demande interne34(*).

D'après une revue du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), intitulée ''Situation Economique et Sociale d'Haïti en 2004'', il est permis de comprendre que les pistes d'une politique commerciale efficace renvoient à celles de la capacité de production et d'exportation de l'économie considérée. Or, dans un pays comme Haïti, cette capacité est limitée tenant compte du faible niveau de l'offre exportable caractérisé par :

· La détérioration de la base de production face aux nouvelles conditions et exigences du marché international. Cette situation met en évidence le niveau de compétitivité de l'économie haïtienne et son incapacité à offrir des biens sur le marché parallèle.

· Une masse d'importations qui tend à être augmentée de façon graduelle comparativement à la production nationale (PIB).

· Une situation de déficit commercial dont certaines implications peuvent être ainsi signalées :

a) Sortie de capitaux, dépréciation de la monnaie nationale et instabilité du taux de change et des prix. Le pouvoir d'achat de la population, déjà faible, en pâtit à la fin.

b) La non valorisation de la force de travail et son corollaire, la diminution de la production nationale. Ce qui a pour effet d'augmenter le niveau du chômage déjà démesurément élevé, un des défis majeurs à relever dans la lutte contre la pauvreté.

c) Le manque d'intérêt des investisseurs pour stimuler l'augmentation de la production locale, voire penser à l'exportation.

Il est à signaler que l'une des manifestations de cette crise économique a été le mauvais comportement des indicateurs macroéconomiques. Il faut noter en effet :

· Une augmentation des dépenses publiques et une mauvaise allocation des ressources disponibles. En fait, depuis le début des années 80, il a été difficile de concevoir un mécanisme de contrôle et de répartition efficace des ressources publiques. Toutefois, au cours de la période 1997/2002 le gouvernement a pu dégager des ressources domestiques pour financer plusieurs secteurs, parallèlement à la réduction de l'aide externe.

· L'élection contestée de mai 2000 a été le facteur culminant de l'aggravation des problèmes économiques tels que : l'insécurité, la mauvaise gouvernance, et l'événement inattendu de Février 2004.

Suite à l'analyse de l'ensemble de ces événements malmenant l'économie du pays durant ces trois dernières décennies, il s'avère nécessaire à présent de mettre l'emphase sur l'analyse sectorielle du PIB et sa contribution à l'économie.

II.1) Structure du taux de croissance du PIB et son apport au secteur réel.

Dans tous les pays du monde, il existe toujours un ou des secteurs qui contribue (nt) davantage à la production nationale ou à la richesse d'une nation donnée. En Haïti, le modèle de production nationale est reposé sur l'apport de l'un de ces trois secteurs à savoir le primaire, le secondaire et le tertiaire.

Ces trois catégories peuvent se résumer sous le nom de branches d'activité du secteur réel, qui, elles-mêmes sont identifiées de part leurs domaines respectifs au niveau de l'économie.

En effet, le premier secteur regroupe les différentes activités liées à l'agriculture, le second dans la branche agro-industrie ou secteur manufacturier et le troisième dans les activités des branches marchandes et non-marchandes notamment le tourisme qui constitue l'un des éléments stimulant le niveau du revenu national. .

Selon les informations tirées du tableau I, l'évolution du taux de croissance économique, pour la période allant de 75 à 80, a été satisfaisant. Cet accroissement est dû à la contribution majoritaire du secteur agricole qui constituait l'élan favorable du revenu national jusqu'à la décennie des années (70). La décennie (80) a été la première période de l'économie nationale à connaître des moments de troubles sociopolitiques graves, notamment en 1985, et des successions continuelles de gouvernements résultant de l'instabilité politique du pays.

L'instabilité politique a atteint son point culminant durant la décennie 90 qui a vu le chaos de l'économie nationale. Situation résultant des méfaits de l'embargo commercial qui a duré environ trois (3) ans (1991/94) suite au coup d'Etat militaire de Septembre 1991. Durant cette période, le taux d'inflation a donc évolué à plus de 50% (hyperinflation)35(*).

La dernière période, allant 2000 à 2004, paraît encore pire comparativement aux décennies précédentes. En effet, l'insécurité chronique obligent encore d'avantage les investisseurs à tourner le dos au pays, la réduction continuelle du niveau du tourisme, la mauvaise gouvernance et bien d'autres méfaits se comptent parmi les principaux facteurs contribuant au problème de la décroissance économique du pays.

Tableau I

Produit Intérieur Brut par secteur

(En millions de gourdes constantes)

Période : 1975 & 2004.

Périodes

Secteur primaire

Secteur secondaire

Secteur tertiaire

(+) Impôts et taxes à l'importation

PIB au prix du marché

%PIB

1975/76

1 758633

912591

1538532

185270

4395026

-

1976/77

1798247

980300

1598974

180842

4558363

3.7

1977/78

1848840

1056401

1751347

184455

4841043

6.2

1978/79

1961479

1164520

1883916

197368

5207283

7.6

1979/80

1976078

1300795

2079740

234404

5591017

7.4

1980/81

1937843

1192232

2066540

234885

5431500

-2.9

1981/82

1877632

1151995

2006867

210448

5246942

-3.4

1982/83

1743382

1215537

2081579

245001

5285499

0.7

1983/84

1804509

1171383

2095864

229661

5301417

0.3

1984/85

1815581

1202101

2111397

204328

5333407

0.6

1985/86

1859166

1168804

2136111

142791

5306872

-0.5

1986/87

1880503

1147513

2118167

118567

5264750

0.8

1987/88

1922512

1149753

2104391

98661

5275317

0.2

1988/89

1920733

1165884

2129735

117641

5333993

1.1

1989/90

1876575

1172131

2167315

112630

5328651

-0.1

1990/91

1939162

1031314

2225489

146371

5342337

0.3

1991/92

1925194

648021

1990777

73945

4637938

-13.2

1992/93

1754341

670066

2007487

93151

4525045

-2.4

1993/94

1557044

616811

1918259

58075

4150189

-8.3

1994/95

1402565

751053

2053784

127169

4334571

4.4

1995/96

1398533

831255

2078415

142610

4450813

2.7

1996/97

1373100

886311

2091136

160684

4511231

1.4

1997/98*

1402900

943908

2130449

174368

4651625

3.1

1998/99**

1425570

996031

2143252

183930

4754783

2.2

1999/00***

1422791

1013380

2173450

192531

4808152

1.1

2000/01

1435620

1005802

2167966

249430

4858818

1.05

2001/02

1382234

1018936

2194776

250539

4846485

-0.25

2002/03

1385544

1031060

2199650

247796

4864050

0.36

2003/04

1318915

1008832

2115563

249573

4692883

-3.51

2004/05

1353263

1033585

2149684

240813

4777345

1.79

Source : Institut haïtien de Statistique et d'Informatique (Division des Synthèses Economiques).

N.b) : Données de 2000 à 2004 raccordées par l'auteur à base de 1975.

II.1.1) Secteur Primaire

Il fut un temps, le secteur agricole constituait, à lui seul, le moteur du développement de l'économie nationale et principal moyen de subsistance des paysans. Il est prouvé dans le livre de Arthur T. Hosby36(*) que « 97% de la population totale vit directement ou indirectement de l'agriculture. La population rurale qui représente les 92% de la population active, a comme unique moyen de subsistance et seule source de revenu, « l'agriculture » avec les principales techniques élaborées au temps jadis ». En effet, les résultats lus au niveau du Tableau I témoignent de ce fait observé pour l'ensemble des années 70, à la faveur de la politique de libre échange avec les pays de la Caraïbe comme principaux partenaires.

Cette politique allait être rapidement cessée au cours de la décennie des années 80, suite au recul prononcé du secteur agricole. Situation résultant non seulement du manque de compétitivité des produits locaux (café, cacao, la pite, sisal, ...), mais aussi, des bouleversements politiques naissants, plus particulièrement à la moitié de cette dite période.

Les faits marquants l'ensemble de cette sous période permettent de faire les analyses suivantes :

- Entre 1985 et 1998, le pays n'a accordé qu'une faible importance au secteur agricole, malgré une très forte demande interne. Le pouvoir d'achat des agents économiques n'a cessé de croître négativement. Situation amplifiée avec la réduction des prix des produits primaires sur le marché international et le démantèlement progressif des droits de douane (impôts et taxe à l'importation, voir le Tableau I). Ainsi, alors que les investissements privés de ce secteur ont été fortement découragés, la rentabilité économique et financière du secteur public devenait insignifiante. Le déclin de l'agriculture s'est accentué par l'émigration massive vers les villes et les pays d'outre mer (phénomène de l'exode rurale), avec comme principales conséquences la diminution rapide de la balance commerciale et l'intensification de l'érosion accompagnée des catastrophes naturelles37(*).

- De 1999 à 2003, le déclin du secteur agricole poursuivait sa course effrénée, en dépit de la dévaluation de la gourde rendant compétitive la production locale sur le marché mondial. Les investissements nécessaires à la relance agricole n'ont pas eu lieu à cause notamment du contexte politique défavorable aux bailleurs de fonds locaux et étrangers.

- La valeur ajoutée des secteurs agriculture, sylviculture, élevage et pêche, a enregistré en 2004 une chute de plus de 5% contre une légère hausse de 0.3% l'année précédente. Compte tenu de son poids relativement élevé (25%) dans la formation du PIB, cette réduction considérable des activités agricoles a eu évidemment une influence négative sur l'évolution d'ensemble de l'économie (l'agriculture a dû faire face à la fois à des périodes de sécheresse et d'inondation au cours de l'année 2004(38(*)).

Déjà en difficulté pour répondre à l'augmentation de la demande interne en raison notamment de sa marginalisation, l'agriculture a été poussée au-delà de ses limites suite à l'abaissement des barrières tarifaires et douanières, situation à laquelle elle n'était pas préparée39(*). Ces politiques de libéralisation ont accéléré la décapitalisation des exploitations agricoles, la dégradation de l'environnement, l'insécurité alimentaire et l'appauvrissement des ruraux. Déjà très faible, comparée à d'autres pays de la région, la valeur ajoutée agricole par travailleur agricole a perdu entre 1988 et 1998 environ le quart de sa valeur. Les paysans-producteurs, faute de pouvoir améliorer leurs moyens de production et ne bénéficiant d'aucunes mesures et/ou initiatives de protection, ont été contraints à migrer vers la capitale et les pays voisins (transfert de la pauvreté). Par rapport aux objectifs recherchés de stimuler la production agro-exportatrice, il s'est donc produit non seulement l'effet contraire mais aussi la baisse de la production alimentaire.

Cette libéralisation des importations, mal inspirée et mal équilibrée, s'est accompagnée d'un déficit au niveau des échanges agricoles qui n'a pas cessé d'augmenter. Les importations alimentaires et les exportations agricoles ont évolué en sens inverse. En moins de vingt ans (1981-1999), ces importations ont plus que triplé pendant que les exportations continuent leur chute (plus de 30%). Ce qui conduit à des déséquilibres de la balance commerciale, qui après avoir connu une période de stabilisation entre 1996 et 1998, pour des déficits moyens de l'ordre de 300 millions de dollars, a subi une accélération particulière pour atteindre un déficit avoisinant les 600 millions dollars en 1999. Le coefficient de dépendance alimentaire oscille ces jours-ci entre 35 et 40. La production rizicole a significativement décliné : de plus de 110 000 tonnes en 1985, la production du riz a chuté de plus du quart en moins de vingt ans. Les tarifs douaniers appliqués sur le riz importé sont les plus bas de la région. Ils ont été ramenés de 35% à 3% alors que le tarif extérieur commun de la caraïbe pour ce produit ne va pas en deçà des 20%. Ce qui facilite les importations provenant notamment des Etats-Unis au détriment de la production nationale et des producteurs nationaux qui ont été exclus des marchés locaux. Les importations du riz américain sont passées pratiquement de zéro avant la libéralisation des marchés à plus de 200 000 tonnes métriques. Ce qui classe Haïti dans les cinq premiers marchés d'exportation du riz américain après respectivement le Japon, le Mexique et le Canada40(*). Parallèlement, le riz arrivant sous forme d'aide alimentaire a suivi la même tendance. De moins de mille tonnes métriques (TM) en 1984, le volume de dons alimentaires dépasse les trente milliers de tonnes métriques (34 000 TM en 2000). La part de cette forme d'importation, serait suivant les années entre 10 et 15% du total du riz consommé. L'aide alimentaire, véritable arme de pénétration des marchés réticents, a pris une place importante dans la sécurité alimentaire en Haïti et s'est institutionnalisée depuis plus d'une quinzaine d'années.

La production agricole, en raison de sa stagnation, ne couvre qu'environ la moitié des besoins alimentaires, un recul assez important quand on le compare au 70 - 75% du début des années 1970. Plus du tiers des besoins alimentaires sont couverts par les importations totales y compris les dons alimentaires. Cette dépendance est de plus en plus importante comme l'indique le Tableau II.

Tableau II

Couverture des besoins alimentaires

 

1995-96

2000-01

Balance alimentaire

TEC

%

TEC

%

Besoins

1 710 000

100%

1 830 000

100%

Offre Nationale Nette (Production -

Exportations )

980 000

57%

1 000 000

55%

Importations Commerciales Nettes

300 000

18%

525 000

29%

Aide alimentaire

140 000

8%

140 615

8%

Déficit alimentaire

290 000

17%

164 385

8%

Source : CNSA, 2002 TEC : tonnes-équivalent céréales

De 25% en 1995, elle est de 37% en 2001. Toujours est-il que le pays semble devoir compter pour longtemps sur l'extérieur pour assurer ses besoins alimentaires et combler les déficits. Ceci pour maintes raisons, telles la faible performance économique, la récurrence des catastrophes naturelles, le rythme d'accroissement de la population et de leur concentration dans la capitale et les villes urbaines secondaires. Cette concentration, particulièrement à Port-au-Prince (plus de 20% de la population) constitue un défi majeur en matière d'approvisionnement alimentaire. De là les difficultés à concilier la nécessité de satisfaire les besoins intérieurs (faciliter les importations) et le désir de promouvoir les exportations (augmenter la production) paraissent insurmontables.

D'autre part, Haïti affiche l'un des Indices Globaux de Sécurité Alimentaire (IGSAM) le plus faible du monde (28,60 en 1993). Les récentes estimations du CNSA (Conseil National de Sécurité Alimentaire) indiquent que près de la moitié de la population serait en situation d'insécurité alimentaire. Ainsi, il n'y a pas eu de retournement des niveaux de vie de la population. L'économie nationale est remodelée et la production pour le marché intérieur est détruite. Les revenus ont significativement reculé et les prix des produits de premières nécessités ont renchéri. Les populations à faibles revenus sont les premières victimes de cette hausse des prix. En dépit d'éventuelle amélioration de l'offre alimentaire globale, l'accès à ces disponibilités demeure dans une certaine mesure très problématique, aussi bien pour les catégories vivant en milieu rural qu'urbain.

Tableau III

Evolution comparative de la productivité agricole par région

Valeur ajoutée agricole par travailleur agricole en dollar de 1995

Pays

1988-1990

1998-2000

Haïti

430

334

Honduras

855

979

Bolivie

956

1039

Jamaïque

1027

1559

Nicaragua

1251

1813

République Dominicaine

2010

2769

Source : Banque mondiale, Rapport du développement dans le monde 2003

II.1.2) Secteur Secondaire

Tenant compte des liens existant entre les secteurs primaire et secondaire, ce dernier subit indubitablement les contrecoups du premier. Il s'en suit donc que le secteur secondaire présente aussi ses faiblesses.

Au niveau de ce secteur, le sous-secteur industrie d'assemblage, semble être le plus intéressant en terme de potentialité pour obtenir un avantage compétitif. Toutefois, le potentiel de cette industrie est largement sous-exploité, en témoignent les performances modestes des firmes haïtiennes. Alors qu'en 1978, les exportations haïtiennes étaient supérieures de 60% aux exportations de la République Dominicaine dans le secteur assemblage, en 1989, les exportations dominicaines atteignaient déjà le triple des exportations haïtiennes. Les Philippines qui, en 1978, réalisaient moins de la moitié des exportations haïtiennes avaient, en 1989, atteint, rien que vers les USA, 6.6 fois le montant des exportations du pays.

Ainsi, l'embargo économique sur Haïti, de 1991 à 1994, a donc sonné le glas d'une industrie déjà en déclin. Toutefois, une faible reprise a été observée, mais insignifiant au regard des taux de croissance annuels spectaculaires enregistrés pour l'industrie dans la zone, entre 10% et 15%.

Plusieurs facteurs bloquent encore la compétitivité de ce secteur. Citons entre autres :

· le faible niveau de qualité et le coût relativement élevé des services portuaires. Les charges portuaires en Haïti sont d'environ 10 fois plus élevées que celles des compétiteurs de la zone, tels que le Costa Rica, Panama pour ne citer ceux-là.

· La distribution de l'énergie qui est tout a fait irrégulière, avec un prix au kw/h trop élevé. Les entreprises sont donc obligées de fonctionner avec de petites unités de production, ce qui fait encore augmenter le coût de l'énergie consommée.

· L'insécurité et l'instabilité politique ont fait beaucoup de mal au secteur.

· Le pétrole étant un bien complémentaire, les crises enregistrées ont occasionné davantage non seulement la faiblesse de la production nationale, mais aussi la baisse du pouvoir d'achat des ménages.

II.1.3) Secteur tertiaire41(*)

L'analyse des informations du Tableau I montre, depuis le début des années 80, que ce secteur devance les deux autres (primaire et secondaire). Le tourisme est une industrie en pleine croissance au niveau de la zone Caraïbe. En effet, chaque année plusieurs millions de visiteurs fréquentent la région. Progressant à un rythme d'environ 7% l'an, la croissance régionale et mondiale du tourisme est à la fois régulière et constante.

En effet, en 1994, les Caraïbes ont généré des revenus de 11,6 milliards de dollars E.U de revenus touristiques, sur un total mondial de 346 milliards de dollars E.U. En 2003, les caraïbes ont obtenus un revenu de 22 milliards de dollars sur un total mondial de 475 milliards de dollars E.U. Dans ces performances du secteur, la part d'Haïti est nettement insignifiante. Une initiative pour mesurer les recettes collectées de l'activité touristique en 1996 a fait état d'un revenu de 24 millions de dollars (soit .11% du total de la zone), dont plus de 75% générés par les haïtiens de la diaspora et de la différence gagnée 2.6 millions seulement au site de Labadie qui reçoit encore des bateaux de croisière.

Cet état de fait témoigne pratiquement de l'inexistence de ce secteur en Haïti, alors que les experts son unanimes à reconnaître les atouts d'Haïti dans ce domaine et son haut niveau de compétitivité par rapport aux autres pays de la Caraïbe. En effet, il s'agit de la même région, du même climat et des mêmes paysages. Toutefois, cette situation tire son explication de l'instabilité politique et l'insécurité chronique sévissant depuis plus de deux décennies dans le pays. Ce qu'a contribué à la décadence continue de la balance commerciale traduisant ainsi le problème majeur du secteur réel.

II.2) Evolution de la Balance des Paiements

II.2.1) Mouvements des Capitaux

Tenant compte de l'ensemble des informations tirées des publications annuelles de la Banque Centrale (BRH) relatives aux comptes des opérations en capital ou encore mouvements de capitaux, il est permis de faire les principaux constats suivants qui ont marqués la période sous étude :

· Entre 1981 / 82, il a été observé une baisse relative en terme de croissance, soit une valeur de 0.6%. Ce léger gain provenait d'une sensible augmentation des investissements privés. La position extérieure de la dette a fléchie de 5.6% en raison de la crise politique, stimulant d'avantage le recul de nos principaux bailleurs de fonds42(*).

· De 1990 / 94, période au cours de laquelle Haïti se trouvait privé du soutient de l'extérieur, en raison de l'embargo commercial et financier accompagnés de l'instabilité politique, pâtissent les indicateurs majeurs de l'économie nationale. Les opérations en capital ont connu une contraction de 50%, passant de $54.8 millions US en 1990 / 91 à $26.05 millions US en 1991 / 92, en rapport à la décroissance des capitaux privés, soit de 22.3%. Au cours du mois d'avril à septembre 1993, le montant des arriérés de paiements de la dette externe a diminué pour un solde négatif de $10.9 millions US contre $11.0 millions US pour le semestre correspond à l'exercice antérieur.

· De 1997 / 2004, les éléments d'informations recensées dans les publications annuelles de la BRH montrent, pour l'ensemble de cette dite période, que le solde des opérations financières a connu une évolution en dent de scie, connaissant aussi bien des excédents que des déficits. Ainsi, de 1997 / 98, le solde des opérations a progressé en passant de 60,49 à 157,82 millions de dollars EU, grâce aux rentrées nettes du secteur non bancaire et de la croissance des investissements directs, pour connaître en 2003, un déficit de 48,46 millions de dollars EU qui sera redressé, en 2004, à plus de 13,71 millions de dollars EU, suite à la performance des autres investissements d'une valeur de 7,8 millions dollars EU.

Tableau IV

Effectif de la monnaie en circulation et des réserves nettes de change

(Millions de gourdes)

1975 & 2004

Années

Monnaie en circulation

Réserves nettes de change BRH

1975/79

961

ND

1980/84

25361.83

521.5

1985/89

50792.04

-316.4

1990/94

105242.901

ND

1995/99

201925.32

24514.77

2000/04

418228.69

ND

Source : BRH-Direction des études économiques

ND : Données non disponibles

II.2.2) Evolution du commerce extérieur

Les données du Tableau V relatives au rendement du commerce extérieur d'Haïti, au cours de la période allant de 2002/2003, confirment les tendances constatées depuis la moitié de la décennie 80. Deux éléments importants caractérisent cette période, d'une part, la dépendance de plus en plus importante vis-à-vis de l'extérieur, d'autre part, la réduction pertinente du volume des exportations, s'expliquant par le ratio (M/X) passant de 51% au cours des années 1980 à environ 29.6% en 2003.

En effet, si au début des années 80 les produits du secteur assemblage (articles manufacturiers) comptaient pour environ 80% en termes de revenus d'exportation, en 2003, leur poids est responsable pour environ 20% seulement. Ce résultat est imputable en partie au manque de dynamisme du secteur agricole. On constate en effet, que la contribution de ce secteur aux exportations passe de 56% au début des années 80 à un peu moins de 15% en 2003.

En effet, les exportations ont diminués en volume et en valeur durant cette période. Situation qui allait entraîner une forte baisse de l'emploi dans le secteur, 17800 en 2004, très loin des 33607 personnes employées en 1991. Associé à la crise politique, cette situation est à la base de la fermeture d'importantes firmes du secteur manufacturier et de la chute des commandes adressées à l'assemblage dans le pays.

Ainsi, on comprend, dans un tel contexte que le déséquilibre commercial ne pouvait que s'accentué. En effet, le partenariat avec les USA, pays vers lequel Haïti dirige 90% de ses exportations et d'où proviennent 60% des importations, affiche en 2003 une nouvelle baisse du commerce extérieur. D'où la persistance du déficit global de la balance commerciale : 909,62 millions de dollars américains, soit 19% du PIB en 2003 contre 139,4 millions de dollars américains en 1983, soit 9% du PIB.

Cependant, encore une fois, grâce à la forte croissance des transferts de la diaspora haïtienne qui a atteint environ 1 billion de dollars US en 2003, le poids du déficit du compte des opérations courantes avant dons par rapport au PIB a pu être limité à environ 5%.

Tableau V

Le ratio des exportations/importations en pourcentage

1986 & 2004

Années

Ratio import/export

1986/87

61.4

1987/88

43.7

1988/89

54.48

1989/90

43.08

1990/91

46

1991/92

37.91

1992/93

32.25

1993/94

26.15

1994/95

20.89

1995/96

18.87

1996/97

21.39

1997/98

24.73

1998/99

23.48

1999/00

19.31

2000/01

28.91

2001/02

27.48

2002/03

29.6

2003/04

ND

2004/05

ND

Sources : IHSI/BRH

M : Importations

X : Exportations

ND : Données non disponibles

II. 3) Etude comparative du système des Finances publiques

Le Tableau VI43(*) ci-dessous, permet de réaliser une analyse plus approfondie de l'évolution des principales composantes des Finances Publiques, durant les trois dernières décennies.

En effet, la seconde tranche de la décennie 70, plus précisément 1975/79, est caractérisée par une progression de l'économie, expliquée par les résultats apparaissant plus ou moins significatifs des recettes et des dépenses publiques. Cette progression de l'économie s'étend jusqu'au premier quinquennat des années 80, soit 1980/84 avec un poids du budget de l'Etat de 2769.6 MG (millions de gourdes).

La seconde moitié de la décennie des années 80 allait être le contraire de la situation précédemment observée. Cette période et même la première tranche des années 90 se caractérisent par une politique expansionniste du secteur public haïtien. On y assiste en effet à la hausse effrénée des dépenses de l'Etat, alors que parallèlement les recettes se contractent d'un exercice à l'autre. Ce contexte difficile a ainsi amené la déstabilisation des institutions, gravement affecté la production et le commerce avant et après le départ du régime, entraîné la régression économique et amplifié le phénomène de la pauvreté qui n'atteint plus seulement les couches les plus vulnérables, mais s'est étendue également aux couches moyennes de la population. Le déficit budgétaire public devient si courant qu'on semble s'y habituer et n'avoir vraiment aucune volonté de l'enrayer (Cf tableau VI).

Tableau VI

Recettes publiques, Dépenses publiques et solde budgétaire

(En millions de gourdes)

1975 & 2004

Périodes

Recettes

Publiques

Dépenses

Publiques

Solde budgétaire

1975/79

702.86

820.04

-117.18

1980/84

4434.6

1665

2769.6

1985/89

1281.52

1918.06

-636.54

1990/94

1148.2

1827.14

-678.94

1995/99

4465.34

5748.48

-1283.14

2000/04

8639.856

11732.84

-3092.98

Source : MEF (Ministère de l'Economie et des Finances)

Calculs de l'auteur

II.3.1) Recettes publiques

Les recettes totales de l'Etat, qui constituent la partie dominante de l'état du balancement du budget des Finances Publiques, paraissent fébriles en raison de la faiblesse de la production nationale dépositaire du comportement de l'économie nationale. Cette situation est illustrée par les résultats du Tableau VI. En effet, la montée des dépenses totales provenant des suppléments des dons, du financement externe majoritairement sous forme d'emprunts, conduisent au maintient de la tendance déficitaire de ce solde.

Pour la période allant de 1975 à 1979, le niveau des recettes publiques allait être plus ou moins satisfaisant grâce au moteur générant les intrants économiques, en l'occurrence, « l'agriculture »44(*). Ces derniers devraient gérer les chocs endommageant le secteur réel via l'insuffisance des recettes publiques, occasionnée par les tergiversations politiques qui ont affaibli davantage ce secteur.

La décennie des années 90 va être marquée par l'un des plus grands endommagements que n'a jamais connu l'économie du pays avec un niveau de décroissance spectaculaire du PIB de -13,2% (voir le Tableau I). Consécutive à l'embargo commercial, de 1991 à 1994, des niveaux chroniques de déficits budgétaires respectivement de 459.6 ; 535.4 ; 947 et 10238.7 MG, témoignent des conditions alarmantes du système des finances publiques. De 1995 à 1997 les recettes n'ont cessé de progresser en raison des niveaux minima de croissance économique de 4.4 ; 1.4 ; et 3.1 %, évoluant à l'inverse du solde budgétaire avec des déficits variant en dent de scie de 1680.1 ; 683.7 et 1015.22 MG.

Compte tenu de la faiblesse du niveau de la croissance économique, du manque à gagner au titre des droits d'accise résultant de la hausse du prix du pétrole sur le marché international et de la dépréciation continue de la gourde, les recettes ont diminué de 1,67% par rapport aux périodes qui précèdent et de 2,63% par rapport à l'année 2000 pour se chiffrer à 6169,6 MG. Cette mauvaise performance peut être attribuée directement au comportement des droits d'accises (diminution de 75,3%), étant donné que les recettes douanières et toutes les autres composantes des recettes internes ont augmenté. La pression fiscale45(*) s'est établie à 8% contre 9% antérieurement avec un potentiel fiscal de l'économie haïtienne de 13%, alors que la moyenne des pays en développement à faible revenu s'élevait à 18%

Cependant, en raison de la stagnation de l'économie et des défaillances administratives résultant de la décision du gouvernement d'appliquer partiellement et de manière erratique la taxation des produits pétroliers46(*), les recettes totales ont augmenté seulement de 3% suite à cet exercice. Ce qui n'a donc pas empêché d'enregistrer un abaissement des pressions fiscales, soit un niveau de 7.4% en 2001 relativement inférieur à la période précédente.

Au cours de l'exercice 2002, la structure des recettes s'est modifiée légèrement en faveur des impôts directs sur le revenu et les bénéfices. Cette modification ne pouvait réduire de manière notable l'abaissement du déficit budgétaire, en raison de la taxation des produits importés représentant un niveau de 56% des recettes totales du pays. Le trait marquant de cette structure des recettes demeure la part relative des impôts qui n'a pas dépassé les 20% depuis l'exercice 2000. Et, l'augmentation tardive des recettes en 2003 correspondant à une croissance rapide des dépenses totales aboutissant à un déficit du budget de l'Etat.

II.3.2) Dépenses publiques

Celles-ci ont progressé de 49% durant la première phase de la crise (1981/1986), passant de 894.7 millions de gourdes en moyenne, de 1975/80, à 1838.74 millions gourdes, en 1981/1986. Quoiqu'il ait été observé un net ralentissement du rythme de croissance (3.3%), en 1986/90, la progression a repris sa marche durant la troisième phase de la crise, accusant ainsi un montant de 2294 millions de gourdes, soit une variation moyenne de 22,42%. En outre les dépenses à titre de salaires, occupent plus de 80% du budget de la République au cours des différentes périodes de la crise ; ce, au détriment des investissements réguliers, seuls, après la création d'un environnement économique adéquat, propres à la croissance.

Ce laxisme en matière budgétaire et fiscale est maintenu jusqu'en 2004(47(*)), en dépit des engagements de l'Etat haïtiens auprès des organismes de financement internationaux, dans le cadre des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) et des reformes économiques.

II.3.3) Solde budgétaire

Avec la chute de nos exportations, qui, au départ, a conduit au déclenchement de la crise haïtienne et avec la réduction drastique de l'aide externe, au cours des trois premières phases de cette crise, les recettes de l'Etat ont considérablement régressé. Cette régression s'est accentuée avec l'effritement causé par l'exaspération de la contrebande et de la corruption fiscale. A cela, il faut ajouter la situation chaotique des entreprises publiques auxquelles la Banque Nationale s'est vue obligée de prêter main forte en finançant leurs besoins de trésorerie. Et, le fait que l'Etat dépense ou vit même au dessus de ses moyens a davantage compliqué la situation déjà précaire.

Toutefois, il est intéressant de constater, depuis 1995 (4ème phase de la crise), la tendance à la stabilisation des dépenses publiques suite aux programmes financiers signés avec le Fond Monétaire International (FMI). En même temps, d'importantes mesures ont été adoptées par les autorités financières publiques pour l'amélioration et l'augmentation des recettes fiscales. Le relèvement du taux de pression fiscale (de 7 à 10% du PIB) ainsi que les initiatives en vue de l'élargissement de l'assiette fiscale s'incarnent dans cette logique. Ces mesures visaient l'amélioration du déficit budgétaire chronique de l'Etat.

III.) Analyse des principaux mécanismes du coût de la vie en Haïti

Dans son article intitulé « Pressions Inflationnistes et Demande dans l'Economie Haïtienne48(*) », L'Economiste Frédéric-Gérald Chéry a soutenu que la tendance générale semble indiquer que l'inflation est un phénomène quasi cyclique en Haïti. « L'économie haïtienne alterne des taux d'inflation de grandeurs voisines tous les deux ans ».

Ainsi, selon les données publiées par l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI), l'économie haïtienne a enregistrée une hausse des prix, en 1987 et 1988, de 11.1% et -0.1%, en 1990 et 1991, de 16.4% et 20.6%, environ 17% entre 1995 et 1997 et 8.3% et 9.9%, en 1998 et 1999. Enfin, l'examen des chiffres de l'IHSI a révélé que l'inflation est répartie à la hausse en 2001 pour connaître, en 2003, une évolution hyper-inflationniste en franchissant la barre psychologique de 40%.

D'après l'analyse réalisée par M. Chéry, les phases d'inflation modérée sont synchronisées avec des événements précis : entre 1986-1987 : politique de libéralisation du commerce extérieur, programme d'ajustement structurel (PAS), et prêts du FMI et de la Banque Mondiale ; les années 1991-1994 sont marquées par un rythme inégal de croissance des prix, imputable aux effets d'un embargo commercial et financier imposé au pays ; entre 1995-1997 : apport de capitaux externes avec la restauration de la démocratie en Haïti. Un peu plus tard, en 1996, les autorités monétaires haïtiennes initient des mesures de contrôle des prix sous la forme d'une offre de Bons du Trésor par la Banque Centrale.

L'achat de ces titres par les banques commerciales amène généralement une certaine stérilisation de la monnaie, et donc une diminution de la quantité de monnaie en circulation. La politique des Bons du Trésor était censée entraîner une baisse du crédit, une hausse des taux d'intérêt et une baisse des prix à travers une contraction de la demande49(*).

Ainsi, en 2000-2001, les taux d'intérêt sur les Bons du Trésor avoisinaient près de 30% l'an et ceux sur les prêts des banques commerciales jusqu'à 48% l'an50(*). Or, malgré ces mesures les prix n'en continuaient pas moins d'augmenter. En effet, il est admis que la croissance excessive de la masse monétaire peut avoir des conséquences inflationnistes. Cependant, sa seule restriction ne permet pas toujours de contrôler tous les phénomènes a vocation inflationniste51(*).

III.1) Besoins de consommation et inflation en Haïti

Les données fournies par les Enquêtes de Budget Consommation des Ménages (EBCM) révèlent certaines transformations survenues au niveau de la demande de biens et services des ménages haïtiens. L'examen de ces données montre que ces transformations peuvent être aussi à la base de la hausse des prix, dans un contexte où l'offre de biens et services produits localement est rigide.

Un des résultats des EBCM est la détermination du contenu du panier de la ménagère en termes de biens achetés52(*). En effet, en 1971, la ménagère allouait 65.3% de son revenu à l'alimentation, 23% aux biens industriels. Les services comptaient pour 4% de la valeur de ce panier de biens et 15% du revenu allaient au logement. En 1980, 48% du revenu du ménage gagnant moins de 250 gourdes par mois allaient aux biens alimentaires, 36% aux biens manufacturés et 16% aux services. En 1988, comme le montre le Tableau VII, ci-dessous, le panier de la ménagère est rempli à hauteur de 49.4% par des biens alimentaires. Les services comptent pour 28.1% du revenu, et 8.5% de ce dernier vont aux biens manufacturés.

Tableau VII

EBCM 1987-1988 et 1999-2000

Répartition en % des dépenses de consommation des ménages haïtiens

EBCM 1987-1988 %

EBCM 1999-2000 %

Alimentation 47.8

Alimentation 76.2

Boissons et tabacs 3.3

Enseignement 0.2

Habillement 8.7

Habillement 1.1

Logement 4.3

Logement 9.8

Meubles et articles de ménage 9.2

Equipement 5.7

Soins médicaux 2.2

Santé 0.4

Transport et communication 7.6

Transport 2.3

Education et loisirs 5.3

Loisirs et culture 0.2

Services 9.8

Hôtels, bar, restaurant 5.3

Autres produits non classés ailleurs 1.8

Autres dépenses 2.4

Total 100.0

Total 100.0

Sources : IHSI, EBCM 1987-1988 et 1999-2000.

Les données53(*) du Tableau VII suggèrent que la demande est instable dans le temps. Les ménages, en tout cas, devenant de plus en plus pauvres, sont réduits à augmenter la part relative du revenu consacrée aux achats de biens alimentaires, c'est-à-dire à garantir le minimum physiologique. Pourtant, un simple constat montre que les ménages haïtiens achètent et ont accès à plus de services que par le passé. La progression de la scolarité atteste cette réalité. Par contre, les ménages déclarent avoir alloué 0.2% de leur revenu à l'éducation en 1999-2000. L'écart entre les données et ce constat nous pousse à analyser l'évolution de la structure du PIB, afin de démontre qu'une recomposition du panier de la ménagère peut s'être produite en Haïti.

En fait, la structure du PIB par secteur tend à diverger par rapport à la composition du panier de la ménagère. Notons que le secteur agricole forme 33.4% du PIB en 1988. En revanche, cette même année, les ménages affirment avoir alloué 49.4% de leur revenu à l'alimentation. En 1988 les services représentaient moins de 30% des dépenses des ménages. Ces mêmes services qui comptent pour 20% des dépenses au niveau de l'EBCM de 1996, forment 46 % du PIB en 1988 et 48 % en 1996.

La divergence entre poids des services au niveau de la demande marchande (EBCM) et du PIB peut être due aux modalités de l'offre des services qui se réalise en grande partie au niveau des institutions, sous la forme de biens non marchands, évolution que les EBCM ne parviennent pas à saisir. Cet écart traduit une évolution de la société mal cernée par les statistiques officielles, en termes d'offre et demande globales de biens et de services, et également de réorganisation de l'économie nationale54(*).

III.2) Circulation monétaire et hausse des prix

Les économistes de l'école monétariste expliquent la hausse des prix observée au niveau de l'économie par les excédants de la masse monétaire qui ne sont pas utilisés à des fins de production. Cette théorie est illustrée notamment par l'équation MV=PQ de Fisher. La hausse des prix étant expliquée par les principales composantes de l'Offre et de la Demande Globales55(*), cet excédant monétaire est susceptible de contribuer à stimuler la consommation des ménages créant ainsi des pressions inflationnistes au niveau l'économie.

Ainsi, l'impulsion des prix peut passer par le biais de la monnaie. Toutefois, pour parodier l'économiste Fréderic-Gérald Chéry, il ne s'agit pas toujours d'une augmentation de la masse monétaire en tant que telle qui influe sur la hausse des prix. De nouvelles pratiques monétaires peuvent progressivement se mettre en place dans l'économie. Ainsi, les ménages haïtiens expriment des demandes de biens et services qui vont avec de nouvelles possibilités de circulation de la monnaie. Ils notifient le choix de nouveau « patron » de consommation, non saisi au niveau du panier de la ménagère, en exigeant plus de valeur monétaire pour les biens qu'ils ont produits en cédant de la monnaie pour avoir d'autres biens et services56(*).

En réalité, le ménage haïtien est soumis à de nouvelles contraintes (sociales) de consommation. Par exemple, tout petit détaillant de rues affirme qu'il vend cher afin de pouvoir faire face aux besoins en éducation de ses enfants, en soins médicaux et autres. Le producteur recherche une réévaluation du prix des ses produits afin de satisfaire de nouveaux besoins sociaux mal cernés en Haïti. Il est observé également un phénomène implicite d'indexation du prix d'un bien, en fonction du niveau de consommation visé par le producteur ou le commerçant.

D'où le phénomène de la fixation arbitraire des prix sur le marché haïtien. Ce phénomène a été largement débattu par l'Economiste Fritz Deshommes, dans son livre « Vie Chère et Politique Economique en Haïti », pour qui les circuits de commercialisation ne sont pas aussi clairs, aussi limpides et transparents que le suppose la théorie de la libre concurrence. A la faveur des situations de monopole et l'absence de l'Etat les prix sont donc fixés unilatéralement par un petit groupe de vendeurs sur le marché Haïtien.

Ainsi, dans une situation de stagnation de la production nationale, les demandeurs doivent se concurrencer pour acheter les biens produits localement en quantités réduites ou se reporter sur les marchés étrangers pour utiliser leur pouvoir d'achat. Les chiffres disponibles montrent que la production agricole et l'offre locale de biens manufacturés diminuent depuis 1986. En 2002, ces deux secteurs ont vu leurs productions chuter de 15% et de 36% par rapport à leur niveau de 198057(*).

Il est évident qu'il existe une plus grande volonté de consommer et également un accès aux biens et services plus ouverts à tous. Les transferts d'haïtiens expatriés et l'aide externe permettent de financer l'accès à la consommation ; ils alimentent l'économie nationale en devises converties locale. Ainsi, la quantité de monnaie en circulation augmente et parallèlement la demande croît.

La production nationale étant déficiente, les importations compensent l'offre locale de biens. Elles comptaient pour moins de 23.7% de la demande globale en 1987. Elles en représentent 53.2% en 200258(*). Ainsi par le biais des importations et du financement de ces activités se dessinent d'autres mécanismes de formation et de hausse des prix59(*).

III.3) Déficit budgétaire et coût de la vie

La seconde moitié de la décennie des années 80 allait être le contraire de la situation observée durant la période 1975-1979 caractérisée par une relative stabilité du déficit budgétaire. Les années 80 jusqu'à la première tranche des années 90 se caractérisent donc par une politique expansionniste du secteur public haïtien. On y assiste en effet à la hausse effrénée des dépenses de l'Etat, alors que parallèlement les recettes se contractent d'un exercice à l'autre. Ce contexte difficile a ainsi amené la déstabilisation des institutions, gravement affecté la production et le commerce avant et après le départ du régime, entraîné la régression économique et amplifié le phénomène de la pauvreté qui n'atteint plus seulement les couches les plus vulnérables, mais s'est étendue également aux couches moyennes de la population. Le déficit budgétaire public devient si courant qu'on semble s'y habituer et n'avoir vraiment aucune volonté de l'enrayer (Cf tableau VI).

Avec la chute de nos exportations et la réduction drastique de l'aide externe, au cours des trois premières phases de la crise, les recettes de l'Etat ont considérablement régressé. Cette régression s'est accentuée avec l'effritement causé par l'exaspération de la contrebande et de la corruption fiscale. A cela, il faut ajouter la situation chaotique des entreprises publiques auxquelles la Banque Nationale s'est vue obligée de prêter main forte en finançant leurs besoins de trésorerie. Et, le fait que l'Etat dépense ou vit même au dessus de ses moyens a davantage compliqué la situation déjà précaire.

III.4) Balance des paiements et taux de change

Selon les informations disponibles sur le site Internet de la BRH, avant les années 1980, Haïti avait rarement connu des problèmes de balance des paiements. Selon cette même source, le gouvernement avait une longue tradition de prudence en matière de politiques monétaires et budgétaires. Ce qui avait permis de garantir la parité fixe de la gourde par rapport au dollar américain, établie par la convention du 12 Avril 1919, et de maintenir une stabilité relative des prix (Cf Tableau VIII de la page suivante, période allant de 1975 à 1978).

Or, à partir de la décennie des années 80, la position extérieure du pays s'est fortement détériorée. Le solde de la balance des paiements s'est traduit non seulement par une perte cumulée de 125.4 millions de dollars EU au niveau des réserves nettes que détenait la BRH, mais aussi, il ne suffisait plus à répondre à une demande croissante de devises. Enfin, Le marché parallèle de devises se développant rapidement, le régime de parité fixe ne tarda pas à s'effondrer.

Les informations tirées du Tableau VIII, ci-dessous, montrent en effet, la relation positive existant entre la quantité de monnaie en circulation, le taux de change et l'indice des prix à la consommation, qui n'ont jamais cessé d'évoluer à un rythme croissant.

Tableau VIII

Evolution de la quantité de monnaie en circulation, du taux de change et de l'indice des prix à la consommation (IPC).

Période : 1975/2004

Années

Monnaie en circulation

Taux de change (BRH)

IPC

1975

153.38

5

100

1976

186.63

5

100

1977

211.74

5

100

1978

272.63

5

100

1979

348.36

5

132.01

1980

368.66

5

147.96

1981

399.82

5

159.95

1982

475.73

5

174.31

1983

533.09

5

188.37

1984

581.94

5

204.06

1985

653.51

5

221.55

1986

751.9

5.65

196.87

1987

797.72

5.97

196.57

1988

959.38

6.38

210.93

1989

1070.14

7.49

246.78

1990

1164.52

8.71

295.5

1991

1266.39

9.16

327.98

1992

1497.1

10.17

398.67

1993

2237.7

12.39

628.29

1994

2604.5

15.32

623.44

1995

2930.36

15.04

652.56

1996

3132.09

16.94

736.27

1997

3361.98

16.84

830.02

1998

3513.57

16.97

889.79

1999

3889.08

28.33

1015.54

2000

4932.97

25.49

576.56

2001

5575.97

27.35

657.9

2002

6670.18

29.69

723

2003

8786.09

42.02

1424.53

2004

8970.49

40.17

2805.53

Sources : www.brh.net/IHSI (Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique)

Compte tenu du lien étroit existant à moyen terme entre l'offre de monnaie et l'évolution du niveau des prix, la Banque de la République d'Haïti (BRH) s'est évertuée à mener sa gestion de façon à donner à la monnaie locale une progression permettant d'assurer que ni les prix ni le taux de change ne subissent de pressions à la hausse60(*).

Toutefois, ces objectifs ne sont pas toujours atteints. Suite à des raisons conjoncturelles et politiques, la Banque de la République d'Haïti (BRH) n'a pas toujours été en mesure de réagir à temps face aux fluctuations extrêmes du cours de change ou à de forts mouvements de l'offre ou de la demande de liquidités. C'est notamment ce qui est arrivé durant la période comprise entre 1991 et 1994, temps de crises politique et économique graves. En effet, durant cette période, le taux de change de la monnaie nationale par rapport à la devise américaine s'est détérioré au point de franchir les fourchettes suivantes : 19.33 gourdes entre 1991/92 contre 27.71 gourdes 1993/94, pour 1 dollar EU.

Durant cette même période, le niveau du coût de la vie a augmenté dans les rangs de 726.65 et 1251.73 correspondant à une émission croissante de monnaie, soit des valeurs de 2763.49 MG et 5534.86 MG (Cf tableau VIII).

En effet, sur la première moitié des années 1990, époque marquée par une progression accélérée du déficit budgétaire, la BRH a augmenté l'offre de monnaie dans des proportions qui dépassaient les besoins réels de l'économie. De fait, la période a enregistré une forte croissance des moyens de paiement alors que depuis 1989 le PIB affichait une croissance négative.

Sur la seconde moitié des années 1990, la banque s'est attachée à adapter son financement du déficit du secteur public aux promesses d'aide des bailleurs de fonds internationaux. Au cours de la période, le taux d'inflation est passé d'une moyenne de 7,9% entre 1975 et 1980 ; 8,3% entre 1980 et 1985; 7,1% entre 1985 et 1991 à 28,6% entre 1991 et 1994.

Au retour à l'ordre constitutionnel, à la fin de l'année 1994, la Banque Centrale s'est donnée plus de flexibilité dans la conduite de la politique monétaire. Elle accorde désormais une attention soutenue aux fluctuations du cours du change sans pour autant axer sa politique sur des objectifs rigides. Elle ne limite pas sa perspective au court terme et ne réagit pas à chaque fois qu'une fluctuation se produit dans le comportement des indicateurs économiques dont elle suit l'évolution (inflation et taux de change, notamment).

Les résultats de cette politique ont été concluants dans la mesure où le taux d'inflation est revenu en moyenne annuelle de 39,3% pour l'exercice 1994, à 27,6% en 1995, 20,6% en 1996, 16,2% en 1997 et 12,7% en 1998 et proche de 8% en 1999. De même, l'effort de stabilisation du taux de change s'est révélé positif, le prix de la gourde restant la plupart du temps en deçà de la barre de 17 gourdes pour 1 dollar EU.

Cependant, malgré une telle politique, le niveau du coût de la vie (IPC) et de la masse monétaire ne cessaient jamais d'augmenter pour tout le reste de la période considérée (1995/2004).

Le chapitre IV de ce travail s'applique alors, à l'aide du modèle économétrique élaboré dans le cas d'Haïti, à quantifier l'évolution du coût de la vie au regard des principaux déterminants du revenu des ménages.

IV.) Illustration du modèle économétrique

Après un survol des aspects théoriques de l'analyse de la mesure de l'inflation, au niveau des chapitres I à III de ce travail, il vient à présent de tester quantitativement, dans le contexte haïtien, un modèle qui permet d'identifier les variables explicatives, les facteurs incitatifs ou limitatifs du niveau du coût de la vie face aux déterminants du revenu des ménages.

IV.1) Présentation du modèle économétrique

En nous inspirant de certains travaux de référence dont celui de IRVING FISHER, formulation moderne de la théorie quantitative de la monnaie établie par JEAN BODIN au XVIe siècle, de revenu absolu de JOHN MAYNARD KEYNES et du revenu relatif de DUESENBERRY, notre analyse de la fonction du coût de la vie prend la forme générale suivante :

IPCt = âo + â1MCt + â2Igt + â3Cgt + â4Nx t + â5Sbt + åt

Où âi (avec i allant de 0 @ 5) représente les coefficients respectifs des différentes variables et åt le terme d'erreur (t est le temps exprimé en année). De plus :

IPC : Indice des Prix à la consommation

Mc : Monnaie en circulation

Cg : Consommation globale

Ig : Investissement global (Investissement privé, Investissement public)

Nx : Exportations Nettes ou Balance commerciale

Sb : Poids du budget de l'Etat

IV.2) Présentation des variables et hypothèses du modèle

IV.2.1) Présentation des variables

Nous avons distingué dans ce modèle deux types de variables :

- La variable dépendante ou expliquée, ou encore endogène.

- La variable indépendante ou explicative ou encore exogène.

Ainsi, cette étude a retenu une variable dépendante (le coût de la vie) et cinq variables indépendantes (Monnaie en circulation, Consommation globale, Investissement global, Exportations Nettes ou Balance commerciale, Poids du budget de l'Etat).

Notre fonction du coût de la vie est construite de la manière suivante :

IPC = F (Mc, Cg, Ig, NX, Sb)

(+) (-) (-) (-) (-)

Le signe (+) ou (-) sous chaque variable explicative indique à priori l'impact attendu de la variable considérée sur le coût de la vie.

Cette fonction permet d'expliciter, dans le cas d'Haïti, au travers des principaux indicateurs macroéconomiques listés ci-dessus, l'évolution du coût de la vie en Haïti. Elle répond au but d'analyser le lien causal qui pourrait exister entre le croit rythmique du coût de la vie et le comportement des principaux déterminants du revenu des ménages pour la période sous-étude.

IV.2.2) Hypothèses du modèle

A ce stade du travail, il est utile d'expliciter l'ensemble des hypothèses statistiques énoncées :

· La relation entre les variables explicatives et la variable dépendante (y) est linéaire.

· Il n'y a ni erreurs de mesure, ni erreurs d'échantillonnage sur les variables explicatives, autrement dit, les xij ne sont pas aléatoires.

· Les résidus åi sont d'espérances nulles.

· Les résidus åi sont non corrélés.

· Tous les åi ont la même variance (homoscédasticité)61(*).

IV.3) Estimations du modèle et analyse des résultats

IV.3.1) Estimations du modèle

Cette étude s'opère par une approche économétrique analysant un modèle de régression multiple (MCO : Moindres Carrés Ordinaires).

En effet, les économètres donnent aux chercheurs la possibilité d'utiliser plusieurs modèles économétriques aux besoins. Dans le cadre de ce travail, le modèle sélectionné est linéaire général.

En économétrie, on ne considère pas simplement que les variables soient observées sur des unités statistiques. On postule l'existence d'un modèle qui régit les relations entre les variables. La relation la plus simple est une relation linéaire entre les variables explicatives et la variable dépendante62(*).

L'estimation par les MCO permet de calculer le résidu. Si ce résidu est stationnaire, l'hypothèse d'une co-intégration entre les variables est acceptée. Les tests de stationnarité sur le résidu doivent s'effectuer à partir des valeurs critiques tabulées par GREGORY CHOW en fonction du nombre total des variables du modèle. Si le résidu est stationnaire, nous pouvons aussi effectuer les tests de normalité et de ARCH.

Le modèle linéaire général s'écrit ainsi :

Yi =?xijâj + åi, où i=1,2...n.

Où :

Xij représente la valeur prise par la jième variable sur l'individu i, les xij sont supposés non aléatoires, âj est la jième composante du coefficient de régression, les åi sont des variables aléatoires telles que :

§ E (åi) = 0 pour tout i,

§ E (åiåk) = 0 pour tout i ? k,

§ E (å2i) = ó2b pour tout i.

IV.3.2) Analyse des résultats de l'estimation du modèle

Ainsi, après l'estimation du modèle, on obtient les résultats ci-dessous (Cf Tableau IX) qui expliquent l'interdépendance existant entre le niveau du coût de la vie et les principaux déterminants du revenu des ménages.

Tableau IX

Résultats de l'estimation du modèle

Dependent Variable: IPC

Method: Least Squares

Date: 03/17/08 Time: 21:31

Sample(adjusted): 1975 2004

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

76.19266

22.67476

3.360241

0.0026

MC

0.244387

0.018750

13.03413

0.0000

CG

-0.007104

0.000536

-13.25374

0.0000

IG

-0.020336

0.006032

-3.371031

0.0025

NX

-0.002101

0.000991

-2.119913

0.0445

SB

-0.056913

0.041209

-1.381061

0.1800

R-squared

0.990736

Mean dependent var

502.1647

Adjusted R-squared

0.988806

S.D. dependent var

547.2387

S.E. of regression

57.89962

Akaike info criterion

11.13216

Sum squared resid

80456.78

Schwarz criterion

11.41239

Log likelihood

-160.9823

F-statistic

513.3197

Durbin-Watson stat

1.308410

Prob(F-statistic)

0.000000

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0

Le tableau ci-dessus présente les résultats de l'estimation du modèle par les MCO. Dans la partie supérieure de ce tableau figure le nom de la variable dépendante, la méthode de l'estimation utilisée, la date et l'heure de la réalisation, la période utilisée ainsi que le nombre d'observations.

· En second lieu, nous avons en colonne, l'estimation des coefficients associés à chacune des variables explicatives et leur terme d'erreur ou encore déviation typique estimé, appelé test statistique ou encore test de la signification individuelle des variables, figurant à la quatrième colonne et leur probabilité respective à la dernière colonne. De manière plus élaborée, nous devons retenir que :

· La colonne « coefficient » reprend la valeur des estimateurs des paramètres associés à chacune des variables explicatives, lesquelles s'obtiennent à partir de l'expression suivante :

â = (X'X)-1X

Cette relation est utilisée dans les hypothèses classiques (voir nos hypothèses signalées antérieurement) et ces estimateurs sont linéaires, biaisés, consistants. Chacun de ces coefficients traduit la relation existante entre la variable endogène pour un changement unitaire de la variable explicative correspondante, en supposant que la variable constante ne varie pas.

Ainsi dans le cas de notre modèle, les résultats obtenus traduisent nettement l'évolution du coût de la vie via les variables explicatives sélectionnés, soit dans une proportion unitaire de : 0.244387% de la monnaie en circulation, -0.007104% de la consommation Globale, -0.020336% de l'investissement global, -0.002101% des exportations nettes et -0.056913% du solde budgétaire.

· La colonne des erreurs de standardisation (Std Error) recorrige la déviation typique présumée des estimateurs moyens, dans la mesure où la précision avec laquelle les paramètres estimés soit biaisée. En d'autres mots, ils nous indiquent le degré de confiance existant dans le modèle estimé.

· La statistique t (t-statistic) qui se calcule par le quotient entre l'estimateur et l'erreur de standardisation, permet de constater le caractère significatif de chacune des variables explicatives par rapport à la variable endogène.

· La colonne « probability » permet de vérifier la significativité de chaque coefficient par rapport à un seuil significatif de 5%.

Enfin, en troisième lieu, dans la zone inférieure du tableau, se trouvent d'autres informations statistiques, mais qui ne permettent pas dévaluer partiellement la régression réalisée. Notons notamment :

· R-squared (R2), c'est le coefficient de détermination qui est une mesure statistique servant à expliquer le niveau de régression permettant de prédire les valeurs de la variable endogène durant la période sous étude et ceux définis comme la partie de la variance de la variable dépendante expliquée par rapport aux variables exogènes. Dans le cadre de ce travail, R2 qui représente la capacité explicative conjointe des variables du modèle prend une valeur de 99.07%.

· Adjusted R-squared (R2-ajusté), s'obtient à partir de R2 pondéré suivant le degré de liberté. L'avantage que présente ce coefficient par rapport à R2 c'est qu'il permet de vérifier la capacité explicative du modèle estimé. Ainsi, dans ce travail la valeur de R2 ajusté se chiffre à 98.88%.

· Durbin-Watson (DW), cette statistique permet de tester le niveau d'autocorrélation des erreurs (forte, faible, doute, parfait) du modèle spécifié par rapport à la valeur critique (2). La valeur de cette statistique se chiffrant, dans le cadre de ce travail, à 1.308410, ce test est donc repris en détail un peu plus loin lors de l'étude de la présence probable d'autocorrélation des termes d'erreurs dans notre modèle.

IV.4) Tests statistiques

Les différents tests statistiques sont importants dans un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou d'infirmer la validité du modèle. Ainsi, dans le cadre de ce travail un ensemble de tests sont réalisés.

IV.4.1) Test de stabilité des coefficients du modèle dans le temps / Test de la racine unitaire

Ce test de stabilité des coefficients (Test de Chow) se ramène à la question suivante : existe-t-il une différence significative entre la somme des carrés des résidus (SCR) de l'ensemble de la période et l'addition de la somme des carrés des résidus calculée à partir de deux sous périodes (SCR1 + SCR2) ?

En effet, dans le cas d'une réponse négative, cela signifie que le fait de scinder en deux sous échantillons n'améliore pas la qualité du modèle. Donc, qu'il est stable sur la totalité de la période.

Les étapes sont alors les suivantes :

· La première étape consiste à estimer le modèle sur chacune des deux sous périodes et à déterminer les carrés des résidus.

· La deuxième consiste à calculer le Fisher empirique. Le test d'hypothèse est le suivant :

H0 : SCR = SCR1 + SCR2

H1 : SCR SCR1 + SCR2

Le calcul du Fischer empirique est égal à :

[SCR- (SCR1+SCR2)] / ddln1

F*-

(SCR1 + SCR2) / ddln2

En remplaçant les lettres par leurs valeurs on trouve, F*- 1.65

Lorsqu'on procède aux estimations du modèle sur toute la période et en deux sous périodes, soit de 1975-1990 et de 1991-2004, on a les informations suivantes :

Tableau X.1

Résultat de l'estimation du modèle

pour la 1ère sous-période : 1975 - 1990

Dependent Variable: IPC

Method: Least Squares

Date: 03/19/08 Time: 20:22

Sample: 1975 1990

Included observations: 16

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

MC

0.176550

0.027763

6.359213

0.0001

CG

0.003339

0.001914

1.744309

0.1117

IG

-0.013329

0.032822

-0.406087

0.6932

NX

-0.017194

0.010903

-1.577050

0.1459

SB

-0.029793

0.037919

-0.785693

0.4503

C

44.51583

22.36025

1.990847

0.0745

R-squared

0.961494

Mean dependent var

173.4288

Adjusted R-squared

0.942242

S.D. dependent var

57.94484

S.E. of regression

13.92588

Akaike info criterion

8.385371

Sum squared resid

1939.300

Schwarz criterion

8.675092

Log likelihood

-61.08297

F-statistic

49.94046

Durbin-Watson stat

1.460260

Prob(F-statistic)

0.000001

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0

Tableau X.2

Résultat de l'estimation du modèle

pour la 2ème sous-période : 1991 - 2004

Dependent Variable: IPC

Method: Least Squares

Date: 03/19/08 Time: 20:31

Sample: 1991 2004

Included observations: 14

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

MC

0.341414

0.038384

8.894809

0.0000

CG

-0.008709

0.000772

-11.28473

0.0000

IG

-0.023046

0.006648

-3.466761

0.0085

NX

-0.000275

0.001265

-0.217336

0.8334

SB

0.036707

0.069063

0.531497

0.6095

C

-56.99844

63.71576

-0.894574

0.3971

R-squared

0.994739

Mean dependent var

877.8629

Adjusted R-squared

0.991451

S.D. dependent var

615.7613

S.E. of regression

56.93490

Akaike info criterion

11.21922

Sum squared resid

25932.66

Schwarz criterion

11.49310

Log likelihood

-72.53455

F-statistic

302.5172

Durbin-Watson stat

1.279356

Prob(F-statistic)

0.000000

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0.

Soit :

SCR= 80456.78, SCR1= 1939.30 et SCR2 = 25932.66 (Tableau IX, Tableau X.1, Tableau X.2).

Avec ddln =16 et ddln = 14, le Fischer calculé est égal á 1.65 et le Fisher lu F de la table 1 (Annexe IV) pour un seuil significatif á = 5% est égal á 2.59. Par comparaison, le Fisher calculé est inférieur à la valeur lue. Donc, l'hypothèse H0 est acceptée, les coefficients sont significativement stables sur l'ensemble des périodes sous-études.

IV.4.2) Test de la signification globale de la régression (Test de Fisher)

Ce test peut être formulé de la manière suivante : existe-t-il au moins une variable explicative significative ?

Soit le test d'hypothèses :

H0: a1= a2 =... = an

H1: Il existe au moins un des coefficients non nul

Nous ne testons pas le cas où a0 est nul, car à ce stade l'accent est sur les variables explicatives. Donc, un modèle dans lequel, seul le terme constant est significatif, n'a aucun sens économétrique.

Le cas où H0 est acceptée signifie qu'il n'existe aucune relation linéaire significative entre la variable à expliquer et les variables explicatives (ou encore que la somme des Carrés Expliqués n'est pas significativement différente de 0).

La valeur lue de la table de Fischer-Snedecor, présentant le tableau d'analyse de la variance, permet d'effectuer le test de Fisher. En se servant du résultat de l'estimation du modèle, on trouve F =513.3197 (Tableau IX) comme résultat de l'estimation du modèle, avec Fák, n-k-1 (valeur lue de table 1) où  á = 5%, n=30 et k = 5 (variables explicatives).

La comparaison effectuée montre que ce Fisher calculé qui est de 513.3197 est supérieur au Fisher théorique ou lu de la table en annexe I, soit F5% 5, 24 = 2.59, pour un seuil significatif de 5%. Ainsi, l'hypothèse de nullité des coefficients est rejetée, donc le modèle est globalement significatif.

IV.4.3) Test de Durbin et Watson63(*)

Le test de Durbin-Watson (DW) permet de détecter une autocorrelation des erreurs d'ordre 1 selon la forme :

åt = ? åt-1 + vt avec vt > N(0, o2v)

Le test d'hypothèse est le suivant :

H0 : p = 0

H1 : p ? 0

Pour tester l'hypothèse nulle H0, nous calculons la statistique de Durbin et Watson à l'aide de la formule :

Ónt=2 (et - et-1)2

DW -

Ónt=1 et2

Où et représentent les résidus de l'estimation du modèle. De part sa construction, cette statistique varie entre 0 et 4.

Afin de tester l'hypothèse H0, Durbin et Watson ont tabulé les valeurs critiques de DW au seuil de 5% en fonction de la taille de l'échantillon n et du nombre de variables explicatives (k). La lecture de la table permet de déterminer deux valeurs d1 et d2 comprises entre 0 et 2 qui délimitent l'espace entre 0 et 4 comme le montre la table lue à l'annexe 2.

Ainsi, selon la position du DW empirique dans cet espace, nous pouvons conclure lorsque :

· d2 < DW < 4-d2, on accepte l'hypothèse HO > p = 0 ;

· 0 < DW < d1, on rejette l'hypothèse HO > p > 0 ;

· 4-d1 < DW < 4, on rejette l'hypothèse HO > p < 0 ;

· D1 < DW < d2 ou 4-d2 < DW < 4 - d1, nous sommes dans une zone d'indétermination, ou zone de doute, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas conclure dans un sens comme dans l'autre. Dans la pratique on accepte l'hypothèse la plus désastreuse ! Cependant, il serait licite d'accepter l'hypothèse d'indépendance64(*).

D'autre part, en ce qui concerne notre modèle, les conditions d'utilisation du test de Durbin et Watson sont bien respectées. C'est-à-dire : le modèle est spécifié en série temporelle, le nombre d'observations (n = 30) est supérieur à 15 et, enfin, le modèle estimé comporte un terme constant.

Le calcul de la statistique à partir des résidus (réalisé à l'aide du logiciel Eviews 5.0) est alors DW = 1.30841. Cette valeur comparée à celles lues dans la table de Durbin et Watson, soit d1 = 1.07 et d2 = 1.84, avec n = 30 et k = 5. Il ressort donc, que la valeur de DW se situe dans la zone de doute. Cependant, a proximité immédiate de la zone de rejet de H0, nous pouvons plutôt conclure a une autocorrelation positive des résidus, donc a une présomption de dépendance des erreurs. Cette situation est illustrée est illustrée également par le schéma suivant :

Schéma I

Graphique des résidus

L'analyse de ce graphique des résidus révèle des résidus qui semblent cycliques. Ce qui est symptomatique d'une autocorrélation positive des résidus.

Pour corriger cette autocorrélation des résidus, nous allons procéder au test de Breusch-Godfrey. Ainsi, un décalage « t-2 » en terme de série temporelle permet d'obtenir les résultats ci-dessous :

Tableau XI

Correction de l'autocorrelation des résidus par le test de Durbin-Watson

Résultat de l'estimation du modèle

Dependent Variable: IPC

Method: Least Squares

Date: 03/22/08 Time: 19:21

Sample(adjusted): 1977 2004

Included observations: 28 after adjusting endpoints

Convergence achieved after 5 iterations

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

MC

0.245333

0.027271

8.996084

0.0000

CG

-0.007235

0.000627

-11.53239

0.0000

IG

-0.020071

0.007378

-2.720404

0.0128

NX

-0.001889

0.001105

-1.709837

0.1020

SB

-0.064474

0.057425

-1.122742

0.2742

C

67.91111

30.42633

2.231985

0.0366

AR(2)

0.036490

0.308392

0.118323

0.9069

R-squared

0.990536

Mean dependent var

530.8907

Adjusted R-squared

0.987833

S.D. dependent var

555.7130

S.E. of regression

61.29855

Akaike info criterion

11.28171

Sum squared resid

78907.75

Schwarz criterion

11.61476

Log likelihood

-150.9439

F-statistic

366.3394

Durbin-Watson stat

1.342388

Prob(F-statistic)

0.000000

Inverted AR Roots

.19

-.19

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0

IV.2.4) Test de Breusch-Godfrey65(*)

Ce test, fondé sur un test de Fisher de l'unité des coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange « LM test », permet de tester une autocorrelation d'un ordre supérieur à 1 et reste valide en présence de la variable dépendante décalée en tant que variable explicative. L'idée générale de ce test réside dans la recherche d'une relation significative entre le résidu et ce même résidu décalé.

Une autocorrelation des erreurs d'un ordre n s'écrit :

åt = p1 åt-1 + p1 åt-2 + .......... + pn åt-n + vt

Après décalage n = 28 observations, car chaque décalage entraîne la perte d'une observation.

Dans le cadre de notre travail nous allons recourir à la statistique LM qui est distribué comme un Õ2 à p degrés de liberté (annexe III).

Ainsi, si n x R2 > Õ2(p) lu dans la table au seuil á,, on rejette l'hypothèse d'indépendance des erreurs.

Soit :

IPC = 0.245333362*MC - 0.007235253724*CG - 0.02007132315*IG - 0.001888730106*NX - 0.06447369737*SB + 67.91111385 + [AR(2)=0.03648998224]

Avec R2 = 0.990536 et n = 28 (car nous avons perdu 2 observations du fait du décalage).

LM = 28*0.990536 = 27.735008 < Õ20.05(28) = 41.337

Compte tenu de toutes ces informations (test de Durbin - Watson, test de Breusch - Godfrey), nous sommes enclin à accepter l'hypothèse nulle H0.

Cette situation est corroborée par le tableau ci-dessous qui est une régression auxiliaire permettant d'observant les retards traduisant le pouvoir explicatif sur les résidus.

Tableau XII

Correction de l'autocorrélation des résidus

Régression auxiliaire du modèle

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

2.296615

Probability

0.124213

Obs*R-squared

5.181653

Probability

0.074958

 
 
 
 
 

Test Equation:

Dependent Variable: RESID

Method: Least Squares

Date: 03/23/08 Time: 13:15

Presample missing value lagged residuals set to zero.

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

MC

0.023289

0.025179

0.924963

0.3650

CG

-0.000279

0.000552

-0.506428

0.6176

IG

-0.005457

0.006875

-0.793824

0.4358

NX

0.000749

0.001004

0.745639

0.4638

SB

0.026591

0.047665

0.557877

0.5826

C

7.372192

23.04340

0.319926

0.7520

RESID(-1)

0.507023

0.237859

2.131610

0.0445

RESID(-2)

-0.019589

0.275437

-0.071120

0.9439

R-squared

0.172722

Mean dependent var

3.25E-15

Adjusted R-squared

-0.090503

S.D. dependent var

52.67231

S.E. of regression

55.00419

Akaike info criterion

11.07587

Sum squared resid

66560.15

Schwarz criterion

11.44953

Log likelihood

-158.1381

F-statistic

0.656176

Durbin-Watson stat

1.895000

Prob(F-statistic)

0.705799

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0

IV.4.5) Test de détection de multicollinéarité

IV.4.5.1) Test de Klein

Ce test est fondé sur la comparaison du coefficient de détermination R2y calculé sur le modèle à k variables:

Y= A0 +A1X1 +A2X2 +............+AnXn + åt

Et les coefficients de corrélation simple r2 xiyj entre les variables explicatives pour i?j.

Si R2y < r2 xiyj, il y a présomption de multicollinéarité.

Tableau XIII

Vue des corrélations partielles

 

MC

CG

IG

NX

SB

 
 
 
 
 
 

MC

1.000000

0.706705

0.481389

-0.714891

-0.946756

CG

0.706705

1.000000

0.438730

-0.179087

-0.638838

IG

0.481389

0.438730

1.000000

-0.011210

-0.307587

NX

-0.714891

-0.179087

-0.011210

1.000000

0.802005

SB

-0.946756

-0.638838

-0.307587

0.802005

1.000000

Source : Calculs effectués sur les données à partir du logiciel E-Views 5.0

La lecture du Tableau XIII permet de faire une comparaison entre les coefficients partiels et R2y du Tableau IX. La valeur de R2y étant supérieur dans chaque cas, cela implique qu'il n'y a pas de présomption de multicollinéarité.

IV.2.4.2) Test de Farrar -Glauber66(*)

Ce test comporte deux étapes :

· La première étape consiste à calculer le déterminant (D) de la matrice des coefficients de corrélation entre les variables explicatives.

· La deuxième étape consiste à effectuer un test du ÷2, en posant les hypothèses suivantes :

H0: D = 1 (les séries sont orthogonales)

H1: D < 1 (les séries sont dépendantes)

Se servant de l'annexe IV, on trouve D=0.003938 <1, l'hypothèse H1 est acceptée, dans ce cas, il n'y a pas de problème de multicollinéarité.

La valeur empirique du *Õ2 calculée à partir de l'échantillon est égale à :

*Õ2 = -[n-1-1/6(2K+5)]*lnD

Où n est la taille de l'échantillon, K le nombre de variables explicatives (terme constant inclus, K=k+1) et Ln le logarithme népérien.

Si * Õ 2 = Õ 2 lu dans la table à ½ K(K-1) degrés de liberté et au seuil á choisi, alors l'hypothèse H0 est rejetée. Il y a donc présomption de multicollinéarité.

Si* Õ 2 < Õ 2, alors nous acceptons l'hypothèse d'orthogonalité.

En remplaçant les lettres par leur valeur on obtient :

*Õ2 = -[30-1-1/6(2(5+1)+5)]*ln0.003938

*Õ2 = 14.886984

Après calcul, le *Õ 2 est égal à 14.886984 et inférieur a la valeur lue de Õ 2 lu de la table de la loi de Chi-deux, soit 43.773, et permet de conclure qu'il n'y pas de présomption de multicollinéarité entre les variables.

IV.4.6) Test de Normalité des erreurs

Pour calculer les intervalles de confiance prévisionnels et aussi pour calculer les tests de Student sur les paramètres, il convient de vérifier la normalité des erreurs.

Le test de Jarque et Bera (1984), fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), permet de vérifier la normalité d'une distribution statistique.

Selon le test de Skewness et Kurtosis, si les hypothèses H0 : v1 = 0 (symétrie) et v2 = 0 (aplatissement normal) sont vérifiées, alors v1 = 1.96 et v2 = 1.96 ; dans le cas contraire l'hypothèse de normalité est rejetée.

Donc, si s > Õ21-á on rejette l'hypothèse H0 de normalité des résidus au seuil á.

D'où, par comparaison : Õ21-á = 20.59 (table de la loi de Chi-Deux) et s = 52.67231, la loi normale ou encore le test de normalité est vérifié. Voir le schéma II ci-dessous :

Schéma II : Test de Normalité des Erreurs

IV.5) Conclusion du modèle

Il ressort donc de l'estimation de l'équation de l'IPC, en fonction des variables exogènes sélectionnées, ci-dessus, que le modèle répond bien à notre attente. En effet, celui-ci explique la réalité avec un R² ajusté de 98.8806% (Tableau IX). De même, tous les tests statistiques réalisés, confirment bien la validité du modèle conçu au départ.

En conséquence, dans le cas d'Haïti, le niveau de la monnaie en circulation (MC), la Consommation globale (Cg), de l'Investissement global (Ig), des Exportations nettes (Nx) et du poids du budget de l'Etat (Sb) sont bien des indicateurs macroéconomiques expliquant la réalité de la montée du coût de la vie en Haïti.

Conclusions & Recommandations

Les analyses réalisées au niveau de ce travail, autour de la problématique de l'inflation au travers des principaux déterminants du revenu des ménages au cours de la période allant de 1975 à 2004 , montrent que, durant la décennie 70, la croissance observée de l'économie haïtienne est imputable aux retombées de la production agricole et du secteur touristique qui, à cette époque, représentaient les piliers économiques du pays. Ce qui a expliqué les divers progrès qu'a connus l'économie à la faveur de l'évolution du secteur réel conduisant ainsi à une croissance du revenu national.

Or, à partir de la décennie des années 80, le revenu national n'arrivait plus à afficher un résultat satisfaisant par rapport à celui des années antérieures. Autour de ce phénomène a pris naissance le slogan « la vie chère en Haïti ». Nombre de raisons peuvent expliquer cette décadence :

Le manque d'autorité ou la négligence affichée par les décideurs politiques, l'insuffisance ou le manque total d'investissement dans le secteur primaire pour faire avancer l'agriculture, les périodes tragiques de bouleversements politiques ainsi que des politiques socioéconomiques inadéquates, ne sont pas les moindres pour expliquer la réalité combien troublante que nous vivons...

Tous les secteurs de l'économie sont aujourd'hui en déséquilibre. Le secteur réel a vu sa capacité productive affaiblie au point de ne pouvoir répondre qu'à moins de 25% de la demande globale des agents économiques. Le secteur monétaire est caractérisé par une forte croissance de la masse monétaire entraînant dans son sillage une inflation galopante et une dépréciation continuelle de la gourde, conséquence des mauvaises décisions prises en matière de politique économique ajoutée à d'autres causes structurelles.

Ainsi, l'insécurité politique et sociale, la hausse vertigineuse des indices du coût de la vie entraînant avec elle la baisse continuelle du revenu des ménages, demeurent jusqu'à date des problèmes irrésolus dans le pays.

Pour parodier l'Economiste Fritz Deshommes, le problème de la baisse du revenu en Haïti ne peut être éradiqué que dans la mesure où les décideurs étatiques doivent s'unir pour poser les bonnes questions afin de trouver les réponses adéquates pour barrer la route à la hausse du coût de la vie en Haïti. Baisse du coût de la vie et augmentation des revenus, tant réels que nominaux, constituent deux facettes obligées et inséparables de la lutte contre la vie chère. Dans un pays comme le nôtre où la pauvreté absolue atteint 85% de la population, la réalisation simultanée de ces deux objectifs est hautement souhaitable.

L'évolution récente de l'économie haïtienne montre que la BRH peut difficilement contrôler la quantité de monnaie en circulation qui croît avec la hausse du taux de change, dans la mesure où n'importe quel agent économique peut demander à convertir ses devises en gourdes aux taux du jour. Etant donné ce mécanisme incontournable de croissance de la masse monétaire - lequel se trouve amplifié par le fait que le déficit budgétaire est financé par la création monétaire - il ne suffit pas de diminuer la quantité de monnaie en circulation pour avoir une baisse de la demande et des prix en Haïti67(*).

Ainsi, pour faire baisser les prix, il faut non pas continuer à importer les moindres produits, mais accepter de relancer les différents secteurs de l'économie, en donnant aux agents économiques la certitude qu'ils peuvent investir et se servir de la monnaie locale pour acheter des biens produits localement. Un tel changement, qui serait de nature à calmer les anticipations haussières du taux de change et des prix, est envisageable et réalisable actuellement en Haïti.

Le moyen le plus sûr d'obtenir cette baisse de prix assortie d'une augmentation des revenus consiste tout simplement en l'accroissement de la production. Lequel peut générer à la fois la distribution des revenus supplémentaires et la baisse des prix par l'augmentation de l'Offre68(*).

Sans vouloir prétendre définir ici un programme, ou encore moins proposer des solutions miracles, il est permis toutefois, suite aux analyses réalisées au niveau notamment des chapitres III et IV de ce travail, de dégager certaines pistes susceptibles de contribuer à l'élaboration et à l'application d'une politique adéquate de lutte contre la vie chère en Haïti.

De manière plus spécifique, pour pallier la baisse du revenu des ménages ou encore le croît rythmique du coût de la vie, l'Etat devrait adopter deux types de mesures :

· Les mesures à court terme, et,

· Les mesures à long terme.

I- Les mesures à court terme proposées dans ce travail sont destinées à faire face au problème de la baisse des activités du secteur réel influençant le revenu des ménages. Ces mesures, comme un point de repère que nous proposons aux autorités publiques, se reposent sur trois facteurs :

· La politique agricole

· La politique des finances publiques

· La politique monétaire.

A) Politique Agricole

Il est important notamment de :

- Réparer l'infrastructure de production agricole en mettant l'accent sur l'irrigation, la captation d'eaux de pluie et l'aménagement des bassins versants ;

- Assurer un encadrement technique régulier aux paysans ;

- Développer un programme d'urgence alimentaire ;

- Evaluer les programmes d'érosion et établir un programme de priorité à ce sujet.

B) Politique des Finances Publiques

Au niveau des finances publiques, pour rétablir l'équilibre de la balance des paiements (en ce sens de l'excès de demande interne par rapport à l'offre qui a créé la croissance négative de la balance des paiements), les dépenses de l'Etat doivent être mesurées et orientées majoritairement vers l'investissement. A ce sujet, il est souhaitable que l'Etat s'efforce principalement de :

- Procéder à des réformes au niveau de l'administration de manière à ce qu'elle soit plus efficace et plus productive,

- Améliorer son système de taxation de façon à contrôler efficacement les recettes fiscales, dans l'esprit de l'élargissement de l'assiette fiscale et des procédures de recouvrement.

C) Politique Monétaire

Pour ce qui a trait à la politique monétaire, nous suggérons aux décideurs étatiques de s'intéresser davantage au contrôle de la masse monétaire et du crédit.

II-A long terme nous recommandons une politique économique cohérente découlant d'une stratégie de développement bien articulée. Cette politique doit renverser l'ordre des priorités de l'investissement public au profit du milieu rural.

Ainsi pour pallier le problème de la vie chère, cette politique économique implique l'amélioration des structures productives et commerciales. En conséquence l'Etat devrait s'évertuer à :

- Etablir un programme de réforme agraire

- Appliquer une politique tournée vers le crédit agricole

- Assurer la coordination des appuis techniques externes

- Renforcer l'infrastructure physique de production agricole

- Sélectionner les produits de base destinés à l'exportation de façon à promouvoir une culture intensive de ces dits produits tout en octroyant des avantages salariaux aux ouvriers agricoles et à encourager également la consommation des produits locaux

- Mener une lutte sérieuse de prévention et de curation des maladies affectant le bétail (vache folle, grippe aviaire) et la culture.

- Promouvoir l'agro-industrie (transformer certains produits en dérivés)

- Promouvoir l'exportation à outrance de la culture biologique.

Telles sont les diverses mesures que devrait prendre l'Etat en vue de contrecarrer le problème de la montée du coût de la vie en Haïti.

Il est important d'éviter toutefois, le plus que possible, que cette augmentation tant souhaitée de la production nationale ne se réalise dans un cadre favorisant la concentration des revenus. Dans ce sens là, plus que tous les autres acteurs, le rôle de l'Etat est crucial et indispensable. Car, l'expérience a prouvé que la croissance économique, sans une bonne politique de répartition des richesses créées, ne s'accompagne pas toujours d'une amélioration significative des conditions de vie.

Annexes

1. Table de la loi de Fischer-Snedecor

2. Table de la loi de Fischer -Snedecor (suite)

3. Table de Durbin-Watson (DW)

4. Table de la loi de Chi-deux

Bibliographie Selective

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II. Charles L. Cadet : Crise, paupérisation et marginalisation dans l'Haïti contemporaine, Edition (UNICEF).

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IV. Gregory N. Mankiw : Macroéconomie : Collection Nouveaux horizons, Paris, janvier 1996.

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VI. Fritz Deshommes : Vie chère et Politique économique en Haïti,

VII. Cours de Pierre Noël Giraud : Introduction à l'économie, Année 2004-05, École des mines de Paris.

VIII. Thuang V. Truong, Rudiger Dornbusch, Stanley Fischer: Macro-Economique, Copyright 1983, McGraw-Hill, Editeurs.

IX. Régis Bourbonnais, Économétrie, Manuel et exercices corrigés, collection DUNOD, 4ième Edition.

X. Yves Tillé, Résumé du cours d'Économétrie, 26 Mai 2004.

XI. Arthur T. Hosby, Technical Cooperation in Latin America Agriculture

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XXV. Bulletin de l'Association Haïtienne des Économistes, Vol I, II : 2003.

* 1 Directeur de la section des statistiques économiques à l'Institut Haïtien des Statistiques et de l'Informatique (IHSI), Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, volume I, No. 5, p. 6.

* 2 Harry Salomon, article publié dans le Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, volume I, No. 5, p. 6.

* 3 Fritz Deshommes, Vie Chère et Politique Economique en Haïti, Port-au-Prince, 1992.

* 4 Leslie Delatour, Situation macroéconomique et Ajustement Structurel en Haïti, fév. 1991, p. 7.

* 5 Leslie Delatour, Situation macroéconomique et Ajustement Structurel en Haïti, fév. 1991, p. 8.

* 6 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p12.

* 7 Annexes statistiques, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p22.

* 8 Charles L. Cadet, Crise, paupérisation et marginalisation dans l'Haïti contemporaine, Edition (UNICEF).

* 9 Édouard Francisque, Structure Economique et Sociale d'Haïti, Edition mise à jour.

* 10 Ce qui explique la baisse du revenu national.

* 11 Harry Salomon, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.7.

* 12 Suite à la rumeur en octobre 2002 de conversion en gourdes des comptes en devises. La panique qui s'en était suivie avait porté les épargnants à effectuer des retraits massifs et précipités des dépôts en dollars dont une bonne partie a été transférée à l'extérieur du pays.

* 13 Bulletins annuels de la BRH, 2002, 2004.

* 14 Harry Salomon, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.6.

* 15 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.12.

* 16 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.12.

* 17 Fritz Deshommes, Vie chère et Politique Economique en Haïti, p. 5.

* 18 Ménages : ensemble des personnes vivant sous le même toit et qui ont une fonction de consommation dans l'économie.

* 19 Frantz Piard, Construire le Mémoire de Sortie, Méthode, procédés et procédures, Editions Duvalsaint, 2004,

* 20 Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE), Université d'Etat d'Haïti (UEH).

* 21 A l'opposé du problème de la montée du coût de la vie, les économistes ont identifié un autre phénomène identifié sous le nom de la « déflation » qui, elle-même, est caractérisée par une baisse généralisée des prix.

* 22 Microsoft ® Encarta ® 2006. (c) 1993-2005 Microsoft Corporation.

* 23 Fritz Deshommes, Vie Chère et Politique Economique en Haïti, Port-au-Prince, 1992.

* 24 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.12.

* 25 Des extraits de l'introduction et de la conclusion de l'ouvrage « Vie chère et Politique Economique en Haïti » de M. Deshommes ont été publiés dans le bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE) paru en décembre 2003. Cette oeuvre a été présentée comme l'unique ouvrage traitant spécifiquement du coût de la vie en Haïti.

* 26 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.12.

* 27 Microsoft ® Encarta ® 2006. (c) 1993-2005 Microsoft Corporation.

* 28 Harry Salomon, Bulletin économique de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, vol. 1, p.6.

* 29 Structure de consommation des ménages. Elle est déterminée par enquête en l'occurrence Budget de consommation des ménages (EBCM) menée par voie de sondage auprès d'un échantillon représentatif de ménages. Les résultats de l'EBCM permettent de déterminer le panier de la ménagère, d'établir la structure des dépenses de consommation des ménages et de calculer le poids de chaque article dans le budget des ménages. (Harry Salomon, bulletin AHE, déc. 03, p.4)

* 30 Les analyses effectuées dans ce chapitre ont été réalisées à partir des informations disponibles dans les rapports annuels de la BRH de 1984 à 1992.

* 31 Leslie Délatour, Situation Macro-Economique et Ajustement Structurel en Haïti, Bureau d'Appui à la Coopération Canadienne (BACC-Haïti), Février 1991.

* 32 Selon les rapports annuels 1992/1993 tirés de la BRH-Direction des Etudes Economiques, p.102 et 105 : le taux de change à l'achat et à la vente a été respectivement de 5.46 et 5.52 en 1986 est devenu 9.12 et 9.21 entre 1991 et est passé de 12.75 et 12.90 en 1992.

* 33 Rapport annuel BRH, 1991/1992 p.76.

* 34 Publication annuelle de l'IHSI (Institut Haïtien de Statistique et d'Ínformatique), #1, mars 1997.

* 35 Harry Salomon, article publié dans le Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), décembre 2003, volume I, No. 5, p. 6.

* 36 Arthur T. Hosby, Technical Cooperation in Latin America Agriculture, p.23

* 37 Les Comptes Economiques, 1996 et 2004, publications de l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI).

* 38 Comptes Economiques 2004, p.1, paragraphe II.

* 39 Voir les informations statistiques concernant le secteur primaire traité dans ce chapitre.

* 40 htpp://www.memoireonline.com, King Pascal Pecos Lundy, Crises, Réformes Économiques et Pauvreté en Haïti. Des perspectives ouvertes par les cadres stratégiques de réduction de la pauvreté, Mémoire de diplôme d'études approfondies en Études du développement (Année Académique 2002/03), Université de Genève.

* 41 Situation économique et sociale d'Haïti en 2004, PNUD, p.70, paragraphe 1.

* 42 Voir rapport annuel BRH avril 1984, p. 42.

* 43 Ce tableau comporte des informations retraitées par l'auteur sur une base quinquennale en termes d'observation.

* 44 Voir Edouard Francisque : Structure économique et Sociale d'Haïti, Edition mis à jour.

* 45 La pression fiscale est le rapport entre les recettes totales de l'Etat et le PIB.

* 46 Les analyses économiques réalisées présentent ces produits comme un bien complémentaire à l'augmentation du coût de la vie.

* 47 Se référer au tableau VI, pour de plus amples détails.

* 48 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 12.

* 49 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 12.

* 50 Voir site Internet : http://www.brh.net

* 51 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 13.

* 52 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 13.

* 53 Les choix de l'échantillon de biens et services, la strate sociale et la terminologie retenue pour constituer le panier de la ménagère et calculer les prix à la consommation ainsi que les résultats obtenus par l'IHSI sont loin d'être identiques et homogènes d'une enquête à l'autre. Jusqu'en 1980, 34 produits servaient à déterminer l'indice des prix. Ce panier de la ménagère était alors établi à partir d'une enquête menée en 1948. Celui de 1980-1987 comprenait 77 produits. Les paniers de la ménagère retenus en 1988 et 1996 prennent en compte tous les biens qui ont un certain poids dans les dépenses totales des ménages. Mais, les poids des groupes de produits divergent fortement d'une enquête à l'autre. La part des biens alimentaires et des boissons dans les dépenses des ménages est passée de 51.1% en 1988 à 76.2% à 1996. (Cf Bulletin, AHE, déc. 03, vol. 1, p.13)

* 54 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 14.

* 55 Microsoft ® Encarta ® 2006. (c) 1993-2005 Microsoft Corporation.

* 56 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 14.

* 57 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 15.

* 58 Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI).

* 59 Cf tableau VI, Chapitre II.

* 60 Se référer au site Internet de la BRH : http//www.brh.net

* 61 Il y à homoscédasticité lorsque les åt ont tous même variance et leurs corrélations mutuelles sont nulles.

* 62 Voir Cours d'Économétrie, Yves Tillé, Mai 2004.

* 63 Durbin et Watson, 1950 et 1951.

* 64 Régis Bourbonnais, Econométrie, 4ème édition, Dunod, p.124.

* 65 Breusch et Godfrey, 1978

* 66 Farrar D. E. et Glauber R. R., 1967

* 67 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 19.

* 68 Vie Chère et Politique Economique en Haïti, Fritz Deshommes, p. 224.






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