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La protection du domaine public maritime en Tunisie

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par Sami BEN SLAMA
FDSPT - DESS Droit de l'env.et de l'urbanisme 2002
  

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§2- LES MOYENS DE LUTTE CONTRE L'EROSION

Plusieurs voix se sont élevées depuis le début des années quatre-vingt pour demander l'établissement d'un plan national de lutte contre l'érosion que subissent les côtes tunisiennes, ce qui a poussé les pouvoirs publics à entreprendre quelques actions qui visaient à en réduire les dégâts.

En effet, le besoin d'avoir une gestion intégrée des plages était devenu de plus en plus pressant (infrastructures et équipements, entretien et hygiène, nettoyage et collecte des déchets), conciliant les contraintes environnementales et les activités économiques et humaines, devant les multiples menaces, les convoitises et les agressions diverses dont ces espaces sont l'objet.

Comment limiter la vulnérabilité des plages vis-à-vis de l'érosion, assurer un contrôle efficace et préserver la qualité des eaux de baignade? Tels sont certains des défis qui se posent aux gestionnaires de ces espaces récréatifs et de ce patrimoine naturel.

Divers types de solutions existent pour lutter contre l'érosion marine. Les moyens techniques ont eu, de longue date, la préférence des hommes. Les ouvrages de défense (digues, enrochements, épis et brise-lames) sont généralement efficaces, mais perturbent l'équilibre morpho dynamique des littoraux. D'autres méthodes, comme le rechargement des plages en sédiments, sont possibles.

En effet, il y a eu des essais de régénération de quelques plages dégradées par l'utilisation de techniques appropriées et en particulier celles dites "douces" : rechargement artificiel de la plage, reconstitution du cordon dunaire,...

Parmi les recommandations de l'UNESCO au séminaire de Mahdia de juin 199920, celle du professeur Roland Paskoff, qui avait préconisé la reconstitution du bourrelet dunaire littoral dans le secteur des plages publiques où il avait été profondément dégradé par une fréquentation anarchique du bord de mer. Cette restauration s'imposait à un double titre : d'abord, parce que le bourrelet dunaire constitue une réserve en sable, indispensable à l'équilibre sédimentaire de la plage; ensuite, parce qu'il empêche le sable d'envahir intempestivement l'avenue qui longe la côte.

Des travaux de réhabilitation de ce bourrelet dunaire ont été entrepris le 10 novembre 2000 sur une linéaire de 650 m. Ces travaux ont été réalisés par l'Agence pour l'Aménagement et la Protection du Littoral (APAL) avec l'assistance technique d'un organisme d'Etat français, l'Entente Interdépartementale pour la Démoustication (EID), organisme basé à Montpellier, qui a en charge des problèmes de gestion du littoral Méditerranéen et en particulier celui de l'entretien des dunes.

L'opération a été à l'origine d'un transfert de technologie puisque les deux ingénieurs et le chef de chantier venus de France ont profité de l'occasion pour former des praticiens tunisiens.

Certaines méthodes utilisées sont cependant inappropriées, en effet, si l'on continue à tenter de résoudre le recul des côtes par le recours aux murs de béton, on aura un mur gigantesque le long du littoral.

20 Développement urbain et ressources en eau dans les petites villes côtières historiques, Colloque, Mahdia, juin 1999.

Cette méthode a un autre effet secondaire, bien connu des géomorphologues: Si l'on "protège" une côte rocheuse, on annule brutalement le renouvellement du sable qui était le produit de l'érosion. Or ce sable, surtout dans le contexte actuel d'épuisement du stock sédimentaire et de relèvement du niveau de la mer (1,2 à 1,5mm par an), constitue justement un capital à valoriser et non à gaspiller, surtout pour les régions touristiques dont il constitue la principale richesse.

Il est important aussi de maîtriser l'impact des grands ouvrages sur l'équilibre du littoral.

D'un autre côté la richesse écologique des côtes tunisiennes a intéressé les organisations internationales qui ont oeuvré à leur tour à sa protection et à sa préservation par certaines mesures dont le classement du site du lac « Ichkeul » comme patrimoine commun de l'humanité en plus des efforts de protection des espèces vivantes dans l'île de Zembra.

Mais ces efforts ont eu un effet très relatif, car malgré la création du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire et de L'Agence Nationale pour la Protection du Littoral (APAL)21, les dégradations que subit le domaine public maritime n'ont pas cessé pour autant.

Malgré les études conduites en ce domaine, qui ont abouti à plusieurs mesures tendant à limiter les effets de l'érosion, dont la plus importante est la création d'une zone non-constructible le long du littoral22, il est regrettable de voir que ces mesures sont la plupart du temps ignorées et non respectées par l'administration elle-même et aussi par les particuliers surtout dans les régions côtières non- touristiques où l'on constate de nouvelles constructions élevées pratiquement dans l'eau.

21 Créée en 1995, suite aux recommandations de la conférence Med21, et qui a pour missions de protéger et d'améliorer l'utilisation ainsi que l'organisation de l'espace littoral et d'empêcher les abus pouvant nuire à l'environnement côtier en particulier dans le domaine public maritime, ainsi que de mener des études sur la réhabilitation et la protection des zones sensibles et humides.

22 Cette bande est d'une largeur variant entre 25 et 100 mètres selon l'existence ou non d'un plan d'aménagement dans la zone concernée, avec la possibilité d'élargir cette surface dans les zones menacées par l'érosion et chaque fois que les nécessités écologiques l'imposent.

En outre, les dépassements sont toujours présents malgré le renforcement du système des permis administratifs pour toutes les activités qui nécessitent l'extraction de matières premières des plages dont le sable et leur soumission si nécessaire à des études d'impact sur l'environnement côtier avant la délivrance du permis et malgré le renforcement du contrôle postérieur sur son bénéficiaire, avec pour objectif la limitation du phénomène de l'érosion ou du moins la maîtrise de ses effets.

Il faut aussi signaler que l'état des côtes dans certaines régions nécessite des mesures urgentes en raison la détérioration de leur écosystème, surtout dans les zones à forte activité touristique telles que Nabeul, Hammamet, Sousse, Monastir et surtout Jerba et aussi dans les régions industrielles comme Sfax et Gabès, où ils faudrait entreprendre des actions pour arrêter ou du moins limiter le rejet des eaux usées et polluées dans la mer et des actions de réaménagement de certaines zones en tenant compte de l'environnement et des actions de classement de certaines autres zones comme parties du domaine public maritime.

L'érosion n'est pas le seul mal qui ronge les composantes du domaine public maritime, un problème encore plus important les concerne, c'est la pollution marine

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand