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L'exploitation forestiere et le developpement des forest communautaires au cameroun. une action collective pour la protection de la biodiversite

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par parfait thierry mbous
institut universitaire d'etudes du developpement - Diplome d'etudes approfondies 2002
  

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3-Les forêts camerouno-congolaises

D'après une observation des experts, « elles couvrent environ 8 100 000 ha, soit 17.4 % du territoire national ; ce sont essentiellement des forêts semi-sempervirentes relativement humides. La diversité de la flore est généralement plus faible que dans les forêts du littoral atlantique. Les affinités avec les forêts du bassin congolais sont nettes, comme en témoignent les espèces suivantes : Lannea welwitschii, Cleistopholis patens, Xylopia staudtii, Bombax buonopozense, cordier platythyrsa,Swartzia fistuloides, Irvingia grandifolia et entandrophragma utile. À l'exception notable de Gilbertiodendron dewevrei qui peut former des peuplements sempervirents, cette forêt, contrairement à certaines parties de l'aire atlantique, n'est pas caractérisée par des Caesalpinaceae grégaires . On trouve aussi dans cette aire les forêts marécageuses du Haut Nyong avec Sterculia subviolacea et Macaranga spp , des forêts marécageuses avec Phoenix reclinata et Raphia monbuttorum et des forêts périodiquement inondées avec Guibourtia demeusei »".

4-Les forêts situées sur l'aire atlantique

Elles s'étalent plus précisément sur la région nigéroCamerouno-gabonaise, et est composées,« des forêts sempervirentes qui couvrent environ 4 700 000 ha, soit 10% du territoire national. La diversité floristique y est très élevée et l'endémisme marqué. La flore a certaines affinités avec les forêts d'Amérique du sud. Par exemple, les arbres Erismadelphus exsul et Sacoglottis gabonensis appartiennent

54 MONZA Jean-Pierre , L'Atlas pour la conservation des forêts tropicales d'Afrique, Paris, 1996, p_134. " Idem.,p.134.

à des familles médiocrement représentées en Afrique, mais abondantes en Amérique du sud >>56.

5-La mangrove

Certaines zones côtières du Cameroun, soumises à un
envahissement des marées, ont favorisé l'installation des
formations arbustives déterminées par la nature du soL « II

s'agit d'une forêt plutôt basse, d'environ 10 à 15 mètres qui, par rapport aux forêts denses humides qu'elles côtoient, est composée d'un nombre limité d'espèces dont les palétuviers sont les représentants les plus caractéristiques. Ces formations sont typiques tant par la physionomie générale qui se dégage de l'enchevêtrement des racines-échasses et par la multiplicité des formes vivipares que par la faune étrange qu'elles abritent. On trouve des mangroves avec une strate ligneuse très basse dans les zones tropicales sèches ou même arides, comme au sud de la péninsule arabique. D'un point de vue fonctionnel, elles jouent un rôle essentiel dans le maintien des vases côtières et dans la reproduction de certains animaux marins »57.

Sur tout le territoire, « il restait 243 400 ha de mangroves au Cameroun en 1985. Deux aires principales, couvrant ensemble quelque 230 000 ha, se trouvent à l'est et à l'ouest du mont Cameroun. Le palétuvier rouge Rhizophora racemosa occupe au total 90 à 95% de la surface des mangroves. IL peut atteindre 25 m de haut tandis que les deux autres espèces de Rhizophora dépassent rarement 6 m. On trouve aussi le palétuvier blanc Avicennia germinans. Les mangroves et les eaux côtières voisines, qui atteignent jusqu'à 50 m de profondeur, hébergent et nourrissent d'importantes ressources de pêche d'une valeur économique et alimentaire non négligeable. La production annuelle de poisson dans le Rio del Rey et l'estuaire du Cross est d'environ 12 800 tonnes dont au

56 MONZA Jean-Pierre , L'Atlas pour la conservation des forêts tropicales d'Afrique, Paris, 1996, p.134

57 BERGONZIMI Jean-Claude et LANDY Jean-Paul , Les forêts tropicales ( cirad) ,Montpellier,2000,p.17.

moins le tiers ( d'une valeur de 8 millions de dollars) provient du secteur camerounais »58.

Selon le Centre Mondial de Surveillance de la Conservation des Forêts, les forêts camerounaises sont subdivisées en sept grandes parties avec les pourcentages très variés comme l'indique le tableau suivant.

Types de forêts rencontrées au Cameroun

Pourcentages et superficies

forestières

(((1112)

Forêts ombrophile
sempervirente à

larges feuilles
plaines

56%

163582 km2

Forêts altimontaine

1%

 

3188km2

Forêts

1%

marécageuses

2208 km2

Mangrove

1%

 

2275km2

Forêt dégradée

22%

 

63438km2

Arbres épars

8%

 

24163km2

Forêts ombrophile

11%

décidue et semi- décidue à larges feuilles

31111km2

 

Source : Observatoire mondial des forêts ( OMF) : Aperçu de la situation de l'exploitation forestière au cameroun. Washington, 2000,p. 20.

58 MONZA Jean-Pierre , L'Atlas pour la conservation des forêts tropicales d'Afrique, Paris,1996,p.135.

instituées dans six localités. Les principaux grands acteurs de la décentralisation au Cameroun sont : le FEICOM ( Fonds spécial d'équipement et d'intervention communale ), ACVC ( association des communes et villes du Cameroun), UCVC ( Union des communes et villes du Cameroun ) et la MAETUR.

Les politiques de décentralisation visent le plus souvent « la mise en place d'organes locaux ( les collectivités territoriales) auxquels 1 'Etat transfère d'importants pouvoirs de décision. La décentralisation suppose la personnalité juridique, la notion d'affaires propres, l'élection de représentants, ainsi que des moyens humains, techniques etftnanciers. Les organes décentralisés restent soumis à un contrôle de tutelle de la part de 1 'Etat dont les modalités varient ( contrôle a priori ou a posteriori) »61.

D'après GONTCHAROFF George, les raisons fondamentales de la décentralisation ont pour objet : « une volonté de dégraisser les services centraux de l'Etat, considérés comme trop lourds. Les politiques des Etats menées depuis plus de quarante ans en faveur de leurs administrés, par l'intermédiaire de services techniques déconcentrés, appuyés ou non par la coopération internationale, ont souvent déçu et sont actuellement ouvertement remises en question : L'Etat central prendrait trop de place-ponctions démesurée sur les ressources d'une société- il serait irresponsable-les fonctionnaires nommés n'ont pas de compte à rendre aux populations- il serait inefficace-gaspillage, effets pervers des politiques-,une volonté de rapprocher le pouvoir du citoyen »62.

L'idée de la décentralisation occupe aujourd'hui une place importante dans les discours : « elle implique une répartition différente du pouvoir, voire une notion différente du pouvoir, et personne ne se dessaisit volontairement d'un pouvoir qui assure des avantages dans l'immédiat »63. Mais comme remarque, la décentralisation donne aussi une possibilité de créer un édifice au niveau du pouvoir traditionnel local :

061 JACOB jean-pierre , Quelques considérations sur les politiques de mise en place de la décentralisation en Afrique rurale, Ouagadougou, 1996,p.l.

62 GONTCHAROFF, Georges , Démocratie, citoyenneté dans la décentralisation. Etat des lieux de la citoyenneté locale : décentralisation et participation, territoires, no 321, 1991, p.8.

63 DDC , Décentralisation et développement, Berne ,1999, p.6.

« 1 'Etat central peut aussi 1 'utiliser pour se décharger de tâches essentielles sur des communautés locales sans pour autant leur donner la maîtrise nécessaire sur les ressources financières correspondantes »m.

L'exploitation forestière a commencé au Cameroun depuis de longues années. Elle est faite sous titre ( concession forestière, vente de coupe, assiette de coupe ), et sous licence. Elle a commencé dans la région du littoral, et s'est progressivement étendue dans les autres régions au fur et à mesure que le pays a intensifié des infrastructures routières et ferroviaires. Et, comme remarque, « la gestion décentralisée des ressources naturelles est 1 'un des nouveaux sésames du développement. Elle est devenue la référence convenue du discours des ONG rurales ou de la banque mondiale. Il est vrai que plus d'un siècle de gestion centralisée des forêts de L'Afrique francophone, sur le modèle de l'ancienne métropole, n'a guère apporté de preuves d'une grande efficacité en matière de bonne gestion ou de contribution au bien être des habitants des zones forestières »65 .

Eu égard au caractère vital des ressources naturelles, au nombre élevé des demandes d'offre de titres d'exploitation, et la gestion illicite, le gouvernement camerounais à travers son ministère de l'environnement et des forêts s'est doté d'une législation forestière qui n'autorise que les résidents camerounais ou à des sociétés inscrites au registre du commerce de mener une exploitation forestière. Cette législation forestière n'est qu'une décentralisation du pouvoir central du ministère via l'action des exploitants forestiers sur le terrain : « les sociétés d'exploitation du bois bénéficient de trois ans pour déposer auprès du Ministère de l'Environnement et des forêts un plan de gestion. Une fois ces plans acceptés, les droits d'exploitation sont finalisés et la période de 15 ans de droits débute »66.

Mais, comme contact, « la nouvelle loi forestière du
Cameroun, inspirée par les bailleurs de fonds, véhicule des
conceptions de l'aménagement des espaces éloignés des

64 DDC , Décentralisation et développement, Berne ,1999, p.6.

65 GONTCHAROFF, Georges , Démocratie, citoyenneté dans la décentralisation. Etat des lieux de la citoyenneté locale : décentralisation et participation, territoires, no 321, 1991, p.8. 66www.globalforestwatch.org

pratiques locales. Rompant avec les clichés de la gestion durable des forêts par les communautés, le mouvement de privatisation collective des espaces qui se dessine tend vers une diffusion du modèle rentier à de nouvelles couches sociales et favorise des alliances politiques inédites. Mais il risque de faire exploser les fondements de l'état forestier »67.

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