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les problèmes fonciers en zone de front pionnier agricole: cas de Dèrègouè dans la province de la Comoé

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par Sihé NEYA
Université de Ouagadougou - URF/SH - département de géographie - Maîtrise 2006
  

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3.1.2. Les exploitants agricoles

Ils exploitent la terre à des fins agricoles, soit pour la subsistance soit pour le commerce. Ils se distinguent de par leurs sexes, âges, statuts sociaux, statuts de résidence, activités principales, etc., qui déterminent à priori leurs droits fonciers et, partant, leurs accès différenciés à la terre. Ainsi, nous avons distingués les exploitants agricoles suivants : autochtones, migrants, jeunes, femmes et « nouveaux acteurs ».

· Les exploitants agricoles autochtones

Ils appartiennent au groupe ethnique tiéfo et partagent souvent le même lignage qu'un des chefs de terre de la zone. En fait, ils sont les héritiers potentiels de ces derniers. Ils se distinguent des autres exploitants, car ce sont les hôtes de Dèrègouè. Dans la pratique, ils accèdent à la terre sans verser de contreparties. Ceux-ci cohabitent avec les autochtones dioula, descendants des pionniers de l'islamisation de Dèrègouè. Les Dioula ne sont pas propriétaires terriens coutumiers et accèdent à la terre en versant des contreparties symboliques, le « landa ». Bien qu'ils soient usufruitiers, ceux-ci jouissent de droits fonciers qui sous-entendent une « appropriation définitive » de la terre : droit de planter, non versement de la redevance périodique, droit de transmission des parcelles acquises, etc.

· Les agriculteurs migrants

Représentant 64% des exploitants enquêtés, les migrants sont les plus nombreux. Ils se distinguent des autres exploitants car ils sont soumis au versement annuel d'un loyer en nature qui leur rappelle leur statut d'usufruitiers. Á l'inverse, des assimilés dioula ils sont soumis à priori à des restrictions : interdiction de réaliser des investissements pérennes sur les terres qu'ils exploitent. Les termes, vente ou d'achat de terre, sont apparus dans les transactions

foncières suite à leurs arrivées. Les migrants se distinguent selon leurs durées d'installation dans la zone : les anciens migrants et le nouveau migrants

- les anciens migrants ou « douna kôrôou »; ils appartiennent à la première et la deuxième vagues de migrations et sont arrivés dans un contexte où la terre était disponible. Ils ont accédé aux espaces cultivables sans que leurs parcelles ne soient définies à l'hectare. Ainsi, ces derniers ont eu le privilège de bénéficier de vastes superficies.

- les nouveaux migrants ou « douna kouraou »; ils appartiennent à la dernière vague (1995- 2005). Ces migrants, en particulier les migrants de l'année 2000, sont arrivés dans un contexte de saturation foncière. Ils ont une expérience des enjeux fonciers car venant en général de la « vielle zone cotonnière » et des zones de plantations de la Côte d'ivoire où les contrats fonciers monétaires, l'insécurité foncière et les conflits fonciers sont récurrents. Ces nouveaux migrants n'hésitent pas à proposer des sommes importantes d'argent pour accéder à la terre. En plus ils sont beaucoup plus orientés vers la pratique des cultures de rente telles que le coton et les cultures arbustives. Ils sont souvent méprisés des anciens migrants car ces derniers estiment qu'ils sont la cause de la réduction des superficies dont ils sont victimes.


· Les nouveaux acteurs

Ils sont pour la plupart des opérateurs économiques, des agents de l'administration publique ou privée, des hommes politiques, etc. L'agriculture ne représente qu'une activité secondaire pour ceux-ci. Ces « nouveaux acteurs » ne passent que des séjours temporaires hormis les fonctionnaires exerçant leur fonction dans la zone. Ils se distinguent des autres usagers de la terre par :

- l'étendue de leurs parcelles qui atteint au moins 10 hectares;

- la pratique d'activités agro-pastorales orientées vers le commerce (culture de coton, cultures d'anacarde et de manguier, etc.) ;

- la présence d'ouvriers agricoles et la mobilisation de techniques modernes (irrigation) dans les champs ;

- l'acquisition des terres au prix d'argents. Le terme achat est couramment employé par les paysans pour désigner la manière dont ils accèdent à la terre.

Parmi ces « nouveaux acteurs », il y'a ces citadins qui, du fait du manque d'emploi en ville, se dirigent vers la zone pour surtout pratiquer la culture du coton. Après les récoltes, ces derniers retournent en ville.


· Les femmes et les jeunes

Les femmes exploitent des parcelles, mais ne sont pas directement impliquées dans les transactions foncières sauf à des exceptions près. Elles s'y accèdent par l'entremise de leurs époux qui leur cèdent une portion de terre. Il est très rare de voir une femme solliciter une parcelle agricole sans l'aval de son mari. Leurs droits de culture sur la terre sont en général temporaires.

Les jeunes ont un âge compris entre 15 et 35 ans. Ils sont soit célibataires, soit mariés et possèdent des champs individuels acquis par le biais de leurs parents (père). C'est le cas très fréquent chez les migrants. En fait le père attribue une portion de sa parcelle à son fils ou fait la demande d'une nouvelle parcelle auprès d'un chef de terre au nom de son fils. Par ailleurs, certains jeunes négocient directement la terre sans l'appui d'un tiers. Il s'agit en général des jeunes qui ont migré seuls dans le village et certains jeunes autochtones. Les jeunes sont plus orientés vers la pratique des cultures commerciales, notamment le coton.

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